VOITURE ÉLECTRIQUE: ILS SONT DEVENUS FOUS! de François-Xavier PIETRI - l’Observatoire
Émetteur du résumé: François C.
1. Tombe la foudre
200 bornes de recharge pour 1000 kilomètres de côtes corses
L’Europe impose son oukase sur l’électrique (14/07/21)
Le «0 carbone» subi par les constructeurs ; risque industriel, mais aussi risques sociaux, sociétaux, environnementaux, financiers…
La constance de l’incohérence des choix politiques
2. Un fil à la patte
Paris-Les Alpes: un concours de lenteur
L’autonomie et son pendant, le casse-tête des bornes de recharge: Les plus riches pourront conduire… plus loin
Le parcours du combattant de la recharge: L’incroyable fouillis des offres de bornes de recharge
La recharge à géométrie variable
3. Bornes de recharge: quand le courant ne passe pas
Panne de puissance pour les bornes de recharge
Des trous dans la raquette territoriale pour les stations de recharge: Leur nombre varie du simple au triple selon les régions
La course est mal partie pour servir 15 millions d’automobilistes
Le casse-tête des copropriétés et des parkings
4. La «watture» pour les riches, la voiture aux budgets chiches
Les nantis opposés aux classes moyennes
50% de surcoût pour une voiture électrique
Le prix d’une voiture neuve s’est envolé de 35% en 10 ans
La flambée des prix fait les affaires des constructeurs
+168% de bénéfices à 134 milliards d’euros pour les constructeurs en 2021
Volkswagen ne sera plus la voiture du peuple
5. Le marketing du mensonge sur les économies de l’électrique
Un plein électrique plus onéreux qu’un plein au gazole
La jungle tarifaire des bornes de recharge
La recharge d’une Zoé plus chère que celle d’une Porsche
La guerre du privé va faire des dégâts
6. Les conducteurs des villes au jus, black out pour ceux des champs
Atteinte à la liberté de circuler loi LOM: L’écologie a souvent un sens aigu du diktat et de l’oukase
17,5 millions d’automobiles menacées d’interdiction de circuler (loi ZFE)
Ruée sur les voitures de plus de 15 ans… bientôt interdites
Fracture écolo-territoriale pour la classe moyenne: Plus on est riche, moins on est menotté à sa voiture
30 km de trajet quotidien pour aller au travail
À quand le retour des gilets jaunes?
L’électrique accélère la désertification des territoires
7. Le couteau électrique sur la gorge
C’est à qui fera le plus (constructeurs): le plus électrique, le plus vite, le plus de gammes, le plus de modèles, le plus de marques couvertes
Les constructeurs français se jettent dans le 100% électrique
Une conviction de façade
Sous la pression des sanctions européennes
Le succès des SUV signe le déclin du thermique
Punition à 50 000 euros pour les automobilistes
8. Le coup de grâce du Dieselgate, le coup de pouce d’Elon Musk
Le mensonge à 11 millions d’automobiles de Volkswagen (logiciel fraudeur)
Les Français gagnés par ce même scandale
L’électrique pour faire amende honorable
Romorantin, cimetière géant des ambitions de Bolloré
Comment Elon Musk rebat les cartes de l’automobile mondiale (en termes d’innovation… et de valorisation boursière)
Tesla vaut plus cher en Bourse que les 15 premiers constructeurs mondiaux
9. Ouvriers, votre job va être foudroyé
500 000 emplois menacés en Europe
2 millions de voitures ont manqué à la vente
100 000 emplois sur la sellette en France
Plans de départ et économies massives chez Stellantis et Renault, qui ont réalisé des bénéfices plantureux en 2021
30 milliards d’investissements chez Stellantis
10. Les sous-traitants électrocutés
Une cascade de faillites, de procédures de sauvegarde, de fermetures annoncées…
20 000 emplois menacés
Court-jus pour les garagistes et les autres oubliés des politiques
Révolution en vue pour les réseaux de réparateurs
La disparition annoncée des stations-service indépendantes
11. Les concessionnaires sous haute tension
L’activité d’entretien et de réparation va cruellement leur faire défaut
Le partage de la donnée, l’or du nouveau business
Les recycleurs au pied du mur de la batterie
Les aides de l’État mal branchées
12. Amis chinois, venez donc vous brancher sur l’Europe!
On a levé toutes les barrières de protection
La grande bataille pour la conquête de l’Europe ne fait que commencer
Les moyens illimités de l’agressivité commerciale
1 voiture électrique sur 2 dans le monde est chinoise
L’Airbus de la batterie a du mal à prendre son envol
13. Le redoutable bilan moral et écologique de la «watture »
Comment le Chine a fait main basse sur le cobalt. Le raffinage du cobalt est assuré à 80% par des intérêts chinois
Extraire une tonne de lithium peut nécessiter la consommation de 2 millions de litres d’eau
Une voiture électrique doit rouler 5 ans en France avant de rattraper le bilan carbone d’une thermique
Le casse-tête des 700 000 tonnes de batteries à recycler en 2035
14. Du charbon pour faire le plein des batteries
15 millions de véhicules électriques à recharger en 2035
La production du parc nucléaire français revenue 35 ans en arrière
EDF, le colosse aux pieds d’argile
Le tortillard des énergies renouvelables
La nouvelle donne énergétique imposée par l’invasion de l’Ukraine
15. Le «quoi qu’il en coûte» de l’électrique… et ce qu’il va nous en coûter
40 milliards d’euros de taxes à retrouver par l’État
Pour l’électrique, l’argent de l’État à courant continu
À quand la taxation par l’État de la voiture électrique?
17,9 milliards de déficit pour la voiture «made in France»
16. Comment éviter le crash dans le mur de l’électrique
La glissade dans une course suicidaire de perte de souveraineté industrielle pour l’Europe
Renault coupe le cordon entre l’électrique et le thermique
450 millions d’Européens sous pression
2000 – 2019: les bons chiffres de la pollution en France
L’automobile thermique plus propre que l’agriculture
*
La cage dorée de Camilla Lackberg - Actes sud
Coup de cœur de Joseph G: Faye est femme au foyer avec un enfant. Ayant fui un passé douloureux pour en arriver là où elle est aujourd’hui, elle est prête à tout pour que son mari Jack reste pour toujours avec elle, quitte à endurer quelques remarques blessantes, quitte à se fâcher avec ses amis proches, quitte à s’oublier elle-même… Pourtant, lorsque Jack finit par la tromper, quelque chose se brise en elle. La gentille petite dinde va s’émanciper et se venger de cet homme qui l’a faite souffrir, en détruisant ce qu’il tient le plus à cœur: son entreprise…
J’ai beaucoup aimé ce livre. Le personnage de Faye est extrêmement emphatique et son évolution tout au fil du livre est très plaisante à voir. Le ton glaçant que prend le livre à plusieurs moments fonctionne également très bien et vous donne la chair de poule à de nombreuses reprises. Bref, lisez ce livre sans plus attendre!
Sandrine et Flibuste de Sandrine Deloffre - Dargaud
Coup de cœur d’Anne-Christine T.:
Ce livre a beaucoup attiré mon attention, car même si on dit que l’animal est le meilleur ami de l’homme, il n’est pas toujours bien considéré et traité au sens large du terme.
Ce livre recense toutes les différentes formes d’exploitation et d’utilisation de l’animal à des fins d’amusement, culinaires, recherches thérapeutiques, cosmétiques pour des profits pécuniaires. Ces exploitations engendrent des formes de maltraitances physiques, psychologiques, une part de souffrance qui ne peut nous laisser indifférents.
Ce livre nous montre que l’animal est tributaire de l’homme, à nous de porter un message de responsabilité et de réflexion entre les différentes générations. Un ouvrage ludique et pédagogique à faire partager avec les plus jeunes.
365 jours avec Jamy - Nathan
Coup de cœur de Linda: Je suis tombée sur le livre que tout le monde devrait avoir chez soi (moi je n’attends pas Noël pour me l’offrir, ma fille va pourvoir se cultiver dès ce soir). Toute petite je me posais des questions et mes parents n’avaient pas forcement de réponses. Je dois dire une chose, grâce à ce livre: que la lumière soit et que le génie fuse!
Pourquoi les mouches se frottent sans cesse les pattes? Pourquoi les rennes du père Noël sont des femelles? Est ce que la coque d’une noix est en bois ou pas?
Et oui! vous l’aurez compris, ce livre est le cadeau idéal à offrir ou à s’offrir. Il nous donne, sur une année entière, environ quatre informations par jour.
La cuisine sans blabla - Larousse (livre de cuisine)
Coup de cœur de Linda: Sans bla bla, sans prise de tête. Pour les pressés, pour les mamans, qui tous les soirs se posent l’éternelle question: «Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce soir?», pour les enfants qui ont envie d’apprendre mais aussi pour les hommes, vrai de vrai! Un très beau livre avec deux cents recettes, entrées, plats, desserts et boissons. La flemme de lire de longues recettes? Ça tombe divinement bien car chaque recette se compose d’une belle photo et les étapes sont de mini images, tout simplement, avec les consignes minimum! Regardez, préparez, c’est prêt, dégustez.
Venez vite le demander à vos libraires, aujourd’hui c’est moi qui l’achète pour l’offrir à mes enfants qui, dorénavant, feront le repas plusieurs fois par semaine. En fait c’est plutôt un cadeau pour moi!!!
Tout le Bleu du ciel de Melissa Da Costa - LGF (roman en poche)
Coup de cœur d’Anne-Christine T.:
Bien que ce livre soit sorti en 2020, j’ai été subjuguée par le contenu:
- une histoire de combat et d'espérance,
- le respect du choix de vie et de la fin de vie,
- un hymne à la tolérance, à l'amour et l'amitié jusqu'au bout,
- une ouverture d'esprit par rapport à la maladie, au handicap, bref à la différence dans un contexte de tolérance, de partage, et beaucoup d'écoute et d'empathie..
L'autrice nous entraîne dans la légèreté c'est à dire apprécier les choses simples, une vie humble dans un cadre d'altruisme. Selon elle: accepter de recevoir est un geste de générosité encore peut-être davantage qu'accepter de donner.... Je laisse à celui qui est tenté de découvrir la suite dans ce livre... Merci à l'écrivaine pour ce merveilleux voyage de combatLes royaumes de feu Tome 1 de Tui T. Sutherland - Gallimard Jeunesse (roman jeunesse)
Coup de cœur de Yohan C. stagiaire de 3è: Dès la première page de ce livre, nous nous téléportons vers le royaume de Pyrrhia, peuplé de dragon de toutes sortes et de toutes natures vivant partout sur l’île. Malheureusement, une des races de dragons, les «ailes de nuits», semble avoir disparue de la surface de l’île car depuis bien des années, toutes les créatures (ou presque) sont en guerre. Seuls les cinq dragonnets de la prophétie peuvent y mettre un terme. En effet, depuis leur naissance, cinq jeunes dragons de races différentes;, nés lors de la Nuit-La-Plus-Claire, sont enfermés et élevés en secret pour un seul but, apporter la paix sur le royaume de Pyrrhia. Pourtant ces mêmes dragonnets préfèrent découvrir le monde plutôt que rester enfermés. Une façon pour eux d’accomplir leur destin?
Une série de romans magnifiques et pleine de vie, se passant dans un univers à couper le souffle digne des plus grands classiques de la science-fiction moderne contenant à ce jour (seulement!) 14 tomes réunis dans 3 cycles et représentant d’attachants personnages qui ont choisi de s’affranchir de toutes leurs contraintes.
Heartstopper de Alice Oseman - Hachette (BD adolescents)
Coup de cœur de Joseph, un ancien stagiaire: Charlie rentre en 3ème; Ayant précédemment vécu du harcèlement à cause de son homosexualité, et coincé dans une relation abusive avec son petit ami Ben, il est anxieux de ce qui l’attend. Toutefois, il rencontre Nick, beau sportif, gentil, amical, drôle… C’est le coup de foudre! Mais Charlie sait bien qu’une relation avec quelqu’un comme Nick est impossible. Il n’y a aucune chance que ce dernier éprouve des sentiments pour lui… n’est-ce-pas?
Heartstopper est rapidement devenue ma bande dessinée préférée. La relation entre Nick et Charlie est tellement touchante <3. De façon générale, tous les personnages sont bien réalisés et accomplissent très bien leurs rôles; L’humour fonctionne également - notamment à travers le sarcasme des personnages - et n’encombre pas le récit. Bref, une bande dessinée à lire et à relire :)
Vivre à l'endroit de Juliette Allais
Coup de cœur d’Anne-Christine T.: Pour ma part, l’écrivaine a un style d’écriture très doux avec un sentiment d’empathie dans les mots. L’héroine est en retrait dans l’ombre par rapport à son mari grand éditeur assez méprisant orgueilleux, et par rapport à sa famille, notamment son père, grand musicien qui a les mêmes traits de caractère que son mari. Ainsi, notre héroïne assez effacée et discrète, reléguée des autres, a besoin d’une forme de reconnaissance face à un mari et un père brillants.
Personne de son entourage, n’envisage qu’elle ait ce besoin, l’envie d’écrire dans un cadre d’épanouissement personnel. Elle finit par écrire un livre sans en parler à son mari et va rentrer dans un personnage qui est à l’opposé de ce qu’elle ait dans la vie: plus d’assurance, elle s’affirme, elle existe, elle ose, elle revit….
Je laisse aux lecteurs découvrir la suite qui est palpitante. On a envie d’aller jusqu’au bout. Deux questionnements au niveau du couple: considérer, découvrir sa femme autrement et atténuer l’égo masculin. Parfois c’est une manière de tout recommencer à zéro….
King Kong Théorie de Virginie Despente - Le Livre de poche (roman en poche)
Coup de cœur d’Anne-Christine T.: Malgré son franc-parler, son écrit, son langage direct, l’autrice à travers son expérience et ses épreuves personnelles, nous livre ses pensées, son analyse sur l’image de la femme en société, les rapports de la femme à l’homme au sens large du terme.
Sur le plan professionnel / politique : la femme par rapport à l’homme a dû mal à trouver sa place dans l’espace public, pour l’écrivaine le collectif est resté un mode masculin. Très souvent, la femme est amenée à sacrifier sa féminité (parfois sa vie familiale) pour réussir. La femme doit être prête à triompher, à combattre, ne pas être trop gentille, ne pas être trop effacée. Comme le dit l’autrice, la femme doit oublier à être douce, serviable, agréable. S’autoriser à dominer l’autre sans s’excuser, sans minauder. Elle sera jugée là dessus. Comment réussir à tout niveau tout en préservant sa féminité, la séduction tout en étant sérieux et ferme.
Citation de l’autrice : Etre coupé de sa féminité aux femmes qui renoncent à leur virilité, non pas en fonction des besoins d’une situation ou du caractère, mais en fonction de ce que le corps collectif exige d’elle….
C’est un petit livre qui se lit très rapidement, et qui nous fait comprendre que malgré les épreuves de jeunesse, la provocation dans les mots, le ressentiment, l’autrice a puisé sa force de remonter dans l’écriture.
Trois sœurs de Laura Poggioli - L'Iconoclaste (Roman)
Coup de cœur de Florian D., un ancien stagiaire: «S’il te bat c’est qu’il t’aime» dit un proverbe russe. Pendant des années, le père des trois sœurs Khatchatourian les a insultées, humiliées et frappées. Le soir du 27 juillet 2018, Krestina, Angelina et Maria l’ont tué. Ce crime a divisé la Russie: d’un côté ceux qui défendent les sœurs Khatchatourian et qui plaident la légitime défense, et de l’autre ceux qui affirment et jurent que les problèmes domestiques doivent rester privés et qui réclament de la prison ferme pour les trois sœurs.
Laura Poggioli a vécu à Moscou quand elle avait 20 ans. Elle aimait tout: la langue, la ville, boire et sortir avec ses amis et un homme. Il lui donnait des coups lui aussi parfois, mais elle se disait que c’était sa faute: «S’il te bat c’est qu’il t’aime» dit un proverbe russe.
Un roman qui vous fait réfléchir sur ce que vous êtes prêts à endurer par amour. L’autrice fait son éloge de la Russie qu’elle a connu tout en démontrant les problèmes de justice qui existent dans ce pays concernant les violences que subissent les femmes mais aussi les enfants au sein même de leur propre foyer.
Une femme blessée de Marina Carrère d’Encausse - Pocket
Coup de cœur d’Aude, ancienne collègue: Fatimah vit au Kurdistan irakien avec son mari, leurs enfants et la famille de son mari. Un jour, elle est emmenée à l’hôpital de Souleymanyeh, très grièvement brûlée. Un accident domestique, apparemment… «Apparemment», car ces accidents dont sont victimes de nombreuses femmes, en général très jeunes, masquent souvent des crimes d’honneur. Tandis que Fatimah va lutter pour vivre malgré ses blessures, pour ses enfants et le bébé qu’elle porte, la vie dans son village s’organise sans elle. À tel point qu’il semble qu’elle n’ait jamais existé. Seule sa fille aînée continuera à évoquer son souvenir.
Voici un roman très court que j’ai lu d’une traite, abordant un sujet dont j’ignorais absolument tout: les crimes d’honneur. Il s’agit d’une pratique d’origine babylonienne, une tradition tout particulièrement répandue dans le Moyen-Orient, où quand une femme (souvent jeune) est suspectée d’avoir enfreint le code d’honneur familial, il est justifié de se venger. Souvent en la brûlant et en maquillant le tout en accident domestique.
C’est ce qui arrive au personnage principal de ce roman, Fatimah, qui se réveille à l’hôpital complètement brûlée, avec des semaines de soins, de greffes et de douleurs insupportables devant elle. Difficile de ne pas compatir face à son sort. Personne dans sa famille ne vient lui rendre visite, sa fille aînée se demande bien comment elle va, mais le sujet est totalement proscrit à la maison.
C’est un roman fort, au style très simple et accessible qui permet une lecture très fluide et une plongée directe dans le récit. Les événements s’enchaînent vite, mais la fluidité du récit amène une facilité à la lecture. Surtout face à un sujet si dur. Les livres de Marina Carrère d’Encausse abordent toujours des sujets très intéressants!
Ex Nihilo de Shinji Mito - Pika édition (Manga)
Coup de cœur de Florian D., un ancien stagiaire: Yukari Kamono est un lycéen normal qui vit une vie des plus banale. Mais tout va changer le jour où il est attaqué par une mystérieuse créature blanche détruisant la ville dans le même temps. Il va alors faire la connaissance d’Anya, une jeune fille venue pour l’aider et lui apprendre par la même occasion qu’il est, comme elle, ce qu’on appelle un «Créateur»: un être capable de créer tout ce qu’il imagine. Qui l’a réellement attaqué? Que signifie vraiment être un «Créateur»? Pour avoir des réponses à toutes ses questions il va devoir se battre.
Une série en 2 tomes qui interroge sur la vision que chacun se fait du monde idéal et sur ce que nous sommes prêts à faire afin de l’atteindre.
Faire les bons choix par Anna Galloti et M. Lorenzen - Eyrolles (vie pratique)
Émetteur du verbatim: François C.
La LUCIDITÉ, entendue comme conscience de nous-mêmes et de notre interaction avec le monde extérieur, de qui nous sommes… et, en général, de toutes les composantes qui font que nous sommes constitués d’une somme d’éléments dont la résultante est notre unicité. Choisir, c’est aussi se poser la question: quelle est la personne que je veux être? Quelles sont mes valeurs? Comment vivre en adéquation avec mes valeurs fondamentales? Comment est-ce que je souhaite utiliser le temps mis à ma disposition? Qu’est-ce que je veux vraiment?
Partie I Choix, lucidité et bien-être
Ch. 1 Notre point de départ: le choix qui nous rend heureux
Lucidité: la conscience de soi, de ce qui est bon pour soi, qui nous permet de construire notre destin tel que nous le souhaitons. Il suffit d’élargir notre champ de conscience pour nous ouvrir des portes que nous pensions autrefois inexistantes ou infranchissables. Le bonheur existe quand on s’aime soi-même et qu’on aime les autres. Nous effectuons des choix pour modifier une situation ou pour garder le statu quo ou simplement pour avancer dans la vie. La lucidité est un moyen pour devenir maître de son destin et pour effectuer de bons choix pour nous. Les bons choix mènent à une vie heureuse.
Ch. 2 Les fondamentaux du choix: sens, mission dans la vie, lucidité
Plus je deviens lucide, plus je fais des choix qui correspondent à mon essence, plus je suis acteur du monde. Grâce à un alignement adéquat et à une cohérence interne, les énergies se fluidifient et se concentrent sur une mission avec des objectifs clairs. Choix structurels = choix qui structurent notre vie sur le long terme. Les choix quotidiens sont la conséquence des choix structurels dans lesquels ils s’imbriquent. La lucidité porte avec elle son lot de risques et a un coût: celui d’aller à contre-courant pour se poser et poser à autrui des questions parfois dérangeantes. Les expériences, négatives ou positives, deviennent des sources d’apprentissage et de lucidité si nous choisissons leur rôle dans notre vie. Quand notre essence, nos valeurs et notre mission dans la vie sont alignées, nous pouvons effectuer des choix qui nous permettent de mener une vie heureuse, choix qui structurent notre vie et nos choix quotidiens. Le choix d’ouvrir notre conscience porte en lui des conséquences qui peuvent être difficiles à assumer et aussi la joie de se sentir bien avec soi-même et les autres. La lucidité n’est pas une nécessité en soi car nous ne «devons» pas être lucides à tout prix. Toutefois, dans des moments clés de notre vie, la lucidité nous aide à surmonter les crises car elle nous permet de nous retrouver et de nous sentir responsables de notre destin.
Ch. 3 Les outils pour faire des choix durables
À certains moments de notre existence, nous pouvons avoir envie d’être dans la fluidité de ce que nous offre la vie et nous pouvons agir en laissant venir les occasions d’avancer. À d’autres moments, en revanche, nous pouvons avoir envie de prendre en main notre vie et d’en déterminer le cours. En réalité, il ne s’agit pas de magie, mais de la puissance des changements quantiques qui s’opèrent à l’intérieur de nous. Ils sont tellement fulgurants que le monde qui nous entoure, d’une certaine manière, les entend et les fait résonner avec des rencontres et des coïncidences qui en réalité n’en sont pas. Nos expériences sont à l’origine et le moteur de notre lucidité si et quand nous décidons qu’elles deviennent une manière de mieux nous connaître. Pour apprendre à être lucides, nous avons besoin d’être au clair avec nos comportements vis-à-vis de nous –mêmes, qui se traduisent par trois choix fondamentaux:
- le choix d’écouter notre corps, nos sens et tout notre être pour les inclure dans nos choix fondamentaux ;
- le choix de nous autodéterminer, de contrôler ou pas notre vie ;
- le choix de nous accepter tels que nous sommes (savoir s’avouer ses forces et ses limites avec lucidité).
L’estime de soi est le sentiment que qui je suis correspond à l’image de qui je veux être et résulte de l’alignement de toutes les dimensions.
Partie II Notre corps et nos émotions dans la prise de décision
Ch. 4 Notre corps et nos émotions: des outils précieux et parfois dangereux
Ch. 5 Les habitudes et les addictions: l’œuf et la poule
Partie III Les limites de nos choix
Ch. 6 Les dés sont pipés: les limites sociales de nos choix
Ch. 7 Les 5 i : ce que nous ne pouvons pas choisir
Carlo Moïso nous a appris le concept des «5i» : ils indiquent ce contre quoi nous ne pouvons rien et contre quoi il est inutile de lutter :
- L’injustice de la vie ;
- L’inadéquation de l’homme ;
- L’inévitabilité de la fin ;
- L’irréversibilité du passé ;
- L’imprévisibilité du futur.
Le renoncement fait partie de l’acceptation de ces «5i», mais il est aussi une capacité, puisque si nous savons renoncer, nous savons aussi choisir: tout choix comporte son renoncement, il faut en être conscient et l’évaluer par rapport à nos valeurs, à nos bénéfices et, in fine, à notre bien-être dans le temps.
Partie IV L’impact de nos choix dans notre vie
Ch. 8 Comprendre les bénéfices de nos choix pour plus de bien-être
Ch. 9 Notre responsabilité est toujours engagée
Choisir, c’est aussi reconnaître sa responsabilité. Cela peut parfois paraître difficile et engendrer un sentiment de culpabilité. Alors nous recherchons des stratégies pour éviter la responsabilité. Lorsque nous demandons de l’autonomie, il est intéressant de voir dans quelle mesure nous en acceptons la pleine responsabilité. Au sein des organisations, nous ne nous sentons pas toujours responsables et certains facteurs (absence de sens, trop de contrôle, inadéquation avec nos valeurs) peuvent entraîner une déresponsabilisation. Cependant, nous pouvons contribuer à créer un climat dans lequel chacun pourra se sentir co-responsable. Ainsi la responsabilité assumée peut donner du sens et de la valeur à notre contribution et nous apporter du bien-être.
*
La cour des ténèbres de Victor Dixen
Coup de cœur d’Anne-Christine T: Une histoire de vengeance dans le milieu de la Vampyria au 17 ème siècle avec ses codes, l’art de l’apprentissage dans différentes disciplines, la compétition pour pouvoir être admis au sein de la Vampyria, accompagnée de pièges mortels.
Même si l’héroine décide de se venger, elle est pris au piège par l’attirance de ce milieu qu’elle combat pour assouvir cette vengeance et succombera à quelques sentiments. Le roy soleil devient le roy des vampyres dans ce milieu un peu sciences fiction fantastique et ésotérique… sous l’Ancien Régime.
Les reines d'Emmanuelle Pirotte - Le Cherche-Midi
Coup de cœur de Charlotte, ancienne collègue et patronne de La p’tite librairie à Puteaux:
Amours interdits, trahisons et destins contrariés.
Emmanuelle Pirotte imagine un monde gouverné par les femmes sur fond d’apocalypse.
Du grand spectacle!
Coup de cœur de Magali également
Les enfants endormis de Anthony Passeron - éditions du Globe
Coup de cœur d’Aude, ancienne collègue: «40 ans après la mort de son oncle, Anthony Passeron décide d’interroger le passé familial. Évoquant l’ascension de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé grandissant apparu entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux histoires: celle de l’apparition du sida dans une famille de l’arrière-pays niçois - la sienne - et celle de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains. Dans ce roman de filiation, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et le malade considéré comme un paria.»
Petite découverte de cette rentrée littéraire, dont je ressors plus riche. Un titre entre la biographie familiale, le témoignage et l’enquête puisqu’elle traite de la famille de l’auteur et retrace l’apparition du sida aux États-Unis et en France dans les années 80 avant de poursuivre avec toutes les recherches menées pour tenter de trouver un traitement. C’est un titre très intime et qui ne tombe pourtant jamais dans le voyeurisme, je l’ai perçu comme un très bel hommage à une famille et à un homme, l’oncle d’Anthony Passeron, Désiré. J’ai adoré suivre cette famille dans l’arrière pays niçois, une famille connue, respectée, et finalement tout est remis en cause quand la maladie arrive.
Les chapitres alternent entre la famille et les chapitres plus scientifiques, jusqu’à ce que les deux se recoupent quand Désiré, héroïnomane, contracte le virus. Tout comme son épouse et plus tard, leur petite fille.
Un titre très riche, surtout pour moi qui suis née en 92 et n’ai donc pas connu cette période. J’ai été stupéfaite de voir que l’institut Pasteur a d’abord refusé de faire des recherches, faute d’éléments. Je le savais mais j’ai été brisée de voir le traitement réservé aux malades, traités comme des pestiférés même par le personnel médical.
Un titre très personnel, l’écriture est très agréable et j’ai été ravie de découvrir Anthony Passeron que je ne manquerai pas de lire à nouveau si l’occasion se présente.
Glacé de Philippe Thirault et Mig d'après Bernard Minier - Philéas (Bande dessinée adulte)
Coup de cœur de Florian D., un ancien stagiaire: Un matin de décembre, dans les Pyrénées, le corps sans tête d’un cheval est retrouvé pendu en haut d’une falaise. Le commandant Martin Servaz se voit alors confier l’enquête la plus étrange de sa carrière. Tout proche du lieu du crime se trouve un établissement psychiatrique duquel personne ne peut s’échapper. Pourtant l’ADN du tueur en série Julian Hirtmann, enfermé dans cet asile, est retrouvé sur la scène de crime. Quelques jours plus tard, un nouveau corps va être retrouvé et cette fois il est humain.
Une enquête glaçante mêlant les crimes du passé au présent. Frissons garantis.
Les entreprises humanistes de Jacques LECOMTE - Les Arènes

Émetteur du verbatim: François C.
Première partie L’épanouissement de la personne au travail
- Être heureux au travail
. Contrairement à une opinion commune, la grande majorité des personnes se disent heureuses au travail.
. Effectuer une tâche difficile et stimulante, tout en estimant avoir la capacité de la réaliser, conduit généralement la personne à éprouver un sentiment d’accomplissement au travail.
. Certains parviennent à trouver du sens à leur travail, quel qu’il soit ; d’autres, même avec un travail intéressant, éprouvent beaucoup de difficultés à y trouver du sens.
- Trouver sa vocation
. Notre activité professionnelle peut être considérée de trois manières différentes. Soit comme un job (uniquement comme source de revenus), soit comme une carrière (source de revenus et moyen de promotion), soit comme une vocation (source d’un sentiment d’utilité sociale et d’accomplissement personnel).
. Toute activité professionnelle peut être perçue comme une vocation. Tout dépend du regard porté sur elle. On peut enrichir son travail pour en faire une vocation.
3. Être vraiment motivé
. Deux formes de motivation: une personne est motivée intrinsèquement lorsqu’elle trouve de l’intérêt dans l’action en elle-même, tandis qu’elle est motivée extrinsèquement lorsque son intérêt concerne le résultat obtenu à la suite de l’action (salaire, primes, avantages divers). La motivation intrinsèque est plus profonde et plus durable.
. À nuancer par le fait que les avantages financiers peuvent stimuler la motivation intrinsèque. Cela dépend notamment de l’intention que l’on attribue au supérieur hiérarchique qui les fournit: si l’on pense qu’il le fait par intérêt, cela diminue la motivation intrinsèque ; si l’on pense qu’il le fait dans une démarche sincère de reconnaissance, cela augmente la motivation intrinsèque.
. Nous éprouvons davantage de motivation intrinsèque lorsque notre activité permet de satisfaire des besoins psychologiques fondamentaux, en particulier les besoins d’autonomie, de compétence et de relations humaines ; également de sens, d’utilité sociale, de cohérence avec des valeurs personnelles.
- Se sentir utile aux autres
. L’altruisme est une composante majeure du bonheur et de la motivation au travail. Le sentiment d’être utile incite à faire son travail le mieux possible.
. Les managers devraient créer des situations qui permettent à leurs collaborateurs de constater l’impact positif de leur travail sur ceux qui en bénéficient.
. L’empathie est une source importante de créativité professionnelle. Pour qu’une idée nouvelle soit vraiment créative, il est préférable qu’elle soit également utile ; et donc, que leur auteur s’efforce de se mette à la place de l’utilisateur éventuel.
. La «motivation de service public» désigne le désir d’être professionnellement utile aux autres. Elle est particulièrement présente chez un certain nombre de fonctionnaires et les salariés du secteur associatif, mais peut être ressentie par toute personne, quelle que soit son activité.
- Travaillons-nous pour l’argent?
. Nous sommes généralement surtout motivés par le travail et son utilité sociale… tout en croyant que les autres sont surtout motivés par l’argent. Ceci a des effets particulièrement problématiques dans les relations entre managers et collaborateurs.
. La plupart des personnes qui gagnent des sommes importantes à la loterie continuent leur activité professionnelle ou en profitent pour en exercer une autre. Ceux qui choisissent de s’arrêter de travailler sont généralement proches de la retraite.
- Les primes à la performance nous motivent-elles?
Trois arguments avancés, tous à l’origine d’effets indésirables.
- L’argument de justice: il paraît légitime que le salarié soit récompensé en fonction de sa performance. Or, les salariés considèrent souvent comme arbitraires les critères ayant fondé la décision de leurs supérieurs. Par ailleurs, l’instauration de la prime à la performance crée des tensions au sein de l’équipe.
- L’argument de productivité : L’attrait d’une rémunération plus élevée est censé encourager le salarié à produire un effort supplémentaire. En fait, la prime à la performance n’augmente que rarement la quantité de travail fourni et diminue généralement sa qualité.
- L’argument de sélection: Les primes devraient inciter les salariés les plus productifs à venir travailler dans l’entreprise. En fait, le paiement à la performance séduit surtout les individus âpres au gain. Les personnes désireuses d’être utiles, que ce soit envers leurs collègues ou envers la société, sont attirées par des emplois servant le bien commun et par une ambiance de travail collaborative.
Deuxième partie Des relations d’équipe harmonieuses
7. Vive la confiance!
. Les salariés sont bien plus satisfaits et motivés au travail lorsqu’on leur fait confiance et qu’on leur accorde beaucoup de liberté que lorsqu’on les contrôle. Les entreprises où c’est le cas sont très rentables. Inversement, les divers systèmes de contrôle génèrent des coûts, notamment en termes de baisse de performance, voire des comportements tels que le vol.
. La première question que devrait se poser un employeur qui envisage de faire confiance à ses salariés n’est pas de savoir si ses salariés sont honnêtes, mais si lui-même l’est.
. Avoir confiance dans les idées des salariés est une clé de l’innovation. Le droit à l’erreur est indispensable pour cela.
. La confiance porte sur deux aspects: la compétence d’autrui et son honnêteté. Lorsqu’un manager fait confiance à l’honnêteté d’un collaborateur pour effectuer une tâche, il doit par ailleurs s’assurer de la compétence de ce dernier et, si nécessaire, faciliter le développement de celle-ci, par exemple grâce à une formation.
8. Travailler en bonne collaboration
. Les salariés coopératifs sont les plus performants. Il existe une spirale vertueuse entre coopération et performance.
. Lorsqu’une organisation instaure une atmosphère de compétition entre les salariés, elle génère un mal-être et une diminution du partage d’informations, ce qui entraîne une baisse de la performance du groupe.
. L’uniformité de pensée au sein d’un groupe peut engendrer des décisions catastrophiques. Il est bénéfique d’institutionnaliser un système de critique bienveillante des décisions collectives, par exemple sous forme d’»avocat du diable».
9. Se mettre au service des autres
. Plus un salarié est satisfait au travail, plus il a de probabilités de rendre service à ses collègues et à l’entreprise en général. Les managers ont une forte influence sur la tendance de leurs collaborateurs à s’entraider ou non. Les attitudes qui ont le plus d’impact sont la capacité à entretenir une bonne relation personnelle avec les collaborateurs, un comportement exemplaire, le fait d’incarner une vision, de favoriser les objectifs collectifs et de soutenir les collaborateurs.
. Les dirigeants qui font passer leur entreprise de la performance à l’excellence incarnent un mélange paradoxal d’humilité sur le plan relationnel et de forte volonté en termes de projet d’entreprise.
. Le «leadership serviteur»:
- augmente la satisfaction, le bien-être, la créativité et l’implication des salariés ;
- favorise la coopération et l’entraide dans l’organisation ;
- diminue le turn-over des salariés.
10. La bienveillance comme source de joie et d’efficacité. La reconnaissance mutuelle et le sentiment de justice au sein d’une organisation favorisent à la fois l’implication, la satisfaction au travail et la performance.
. Avoir de la considération pour ses collaborateurs et préciser clairement leurs tâches sont des attitudes complémentaires bénéfiques pour ces derniers et pour l’entreprise.
. La démarche appréciative (Appreciative inquiry) est une méthode reposant sur la prise en considération de ce qui fonctionne bien. Surtout utilisée dans les entreprises, elle est également appliquée avec succès dans d’autres univers: la santé, la protection de l’environnement, les pays en développement, etc.
. Elle constitue une rupture avec les pratiques traditionnelles, en focalisant sur les points forts, et permet ainsi de découvrir des compétences insoupçonnées et des approches innovantes chez les collègues et collaborateurs. Elle libère la créativité et ouvre des pistes d’évaluation, difficiles à mettre à jour par une approche traditionnelle.
11. L’apaisement des conflits
. La médiation d’entreprise permet une résolution des conflits de type gagnant-gagnant plutôt que gagnant-perdant, en révélant l’humanité de chacun. C’est une démarche bien plus efficace et moins coûteuse que le procès ou la conciliation. Elle devrait donc être la première forme de résolution du conflit envisagée, contrairement à ce qui se passe habituellement.
. Le médiateur est responsable et garant du processus, il facilite la communication entre les parties. En revanche, il n’intervient pas sur les décisions, lesquelles relèvent exclusivement de la responsabilité des parties.
. Le médiateur doit faire preuve de qualités humaines d’écoute et d’empathie. Il doit également respecter certaines règles déontologiques, telles que la neutralité, l’impartialité (ou plutôt la multipartialité) et la confidentialité.
. Le médiateur n’est pas nécessairement un expert du domaine sur lequel porte le conflit, ni un spécialiste du droit. Beaucoup de «médiations» échouent précisément parce qu’on fait appel à un spécialiste, mais qui n’est pas formé à la médiation.
. Les émotions sont acceptées, et même bienvenues en médiation, car elles permettent aux personnes de révéler leurs besoins profonds. Cela ne conduit cependant pas à de l’agressivité et de la haine, en raison du rôle régulateur assuré par le médiateur.
Troisième partie L’entreprise au service de la société
12. Une théorie révolutionnaire
. Le dialogue est plus efficace que la sanction pour améliorer la sécurité. Les inspecteurs d’hygiène et de sécurité au travail obtiennent plus de réductions des accidents du travail à travers une attitude coopérative plutôt que par une approche rigide.
. La meilleure attitude de leur part consiste à équilibrer encouragements et critiques, lorsque celles-ci sont nécessaires, en adaptant la stratégie d’inspection au comportement observé dans l’entreprise.
. La «pyramide régulatrice»de John Braithwaite permet d’ajuster le comportement des inspecteurs à celui des responsables d’entreprise. Face à un dirigeant vertueux, le dialogue et la persuasion ; face à un calculateur égoïste, la dissuasion ; face à un individu irrationnel ou incompétent, l’interdiction d’exercer.
. Les responsables de la sécurité au sein même de l’entreprise sont généralement plus aptes à découvrir l’origine de malfaçons, et donc à améliorer la situation. Ce qui n’élimine évidemment pas la nécessité de l’action des régulateurs de l’État.
13. Quand l’entreprise contribue à diminuer la pauvreté dans le monde
. La philanthropie d’entreprise peut aider, voire sauver, des millions de vies. Elle est d’autant plus efficace qu’elle tient compte des acteurs locaux de la société civile.
. La plupart des philanthropes sont discrets dans leurs dons, ne cherchent pas à se faire remarquer, tout en éprouvant une intense satisfaction dans ces actes. Ils insistent sur leur désir de contribuer à l’émergence d’une société meilleure et plus juste, en insufflant du professionnalisme dans l’action généreuse.
. Pour qu’une stratégie d’entreprise visant les pauvres soit moralement acceptable, elle doit respecter au moins ces trois principes de base:
- le produit doit répondre à de vrais besoins (alimentation, eau potable, santé, énergie, etc.) ;
- la démarche doit faciliter l’autonomisation des populations concernées ;
- elle doit être respectueuse de l’environnement.
. Le microcrédit est efficace, sans pour autant entraîner de miracles. Il permet généralement aux personnes de fonder une entreprise ou d’acheter des biens durables importants, comme une bicyclette. En revanche, il n’aboutit que rarement à la naissance d’entreprises de taille conséquente.
. Reposant sur une double caractéristique –pas de pertes, pas de profit- le social business vise à résoudre de graves problèmes humains tels que la faim, la privation de logements, la maladie, la pollution, l’analphabétisme.
. De plus en plus d’entreprises multinationales ont mis au point des partenariats à grande échelle avec des entrepreneurs sociaux de pays en développement. La France est à la pointe de l’engagement dans ce domaine, grâce à des entreprises telles que Danone, Schneider Electric, Essilor, Veolia.
14. L’économie sociale et solidaire (E.S.S.)
. L’E.S.S. regroupe les organisations privées ou publiques qui s’efforcent de concilier activité économique et utilité sociale. Elles agissent dans des domaines très divers: soins de santé, éducation et formation, culture et loisirs, sport, environnement, aide à l’enfance et aux personnes âgées, etc. Ce secteur d’activité représente environ 10% de l’emploi en France.
. L’entrepreneuriat social est une manière d’entreprendre qui place l’efficacité économique au service de l’intérêt général. De nombreuses expériences d’entrepreneuriat social se sont créées en France et dans le monde au cours des vingt dernières années. Afin de mieux assurer la pérennité d’expériences prometteuses, l’organisation ASHOKA apporte son soutien aux entrepreneurs sociaux.
15. Comment réduire les risques de catastrophes
. Les organisations très fiables présentent certaines caractéristiques dont:
- l’effacement temporaire de la hiérarchie ;
- le débat contradictoire et la fonction d’avocat du diable ;
- la non-punition des erreurs.
. L’élément le plus déterminant des organisations à haute fiabilité est la valorisation de l’erreur, qui ne doit pas être confondue avec la faute. L’erreur est considérée par les responsables d’organisations à haute fiabilité comme une source d’apprentissage. C’est en étudiant les erreurs que l’on se permet de les éviter à l’avenir.. La sanction pénale des erreurs constitue un obstacle à la sécurité, car «la punition est mère du silence», elle incite les opérateurs à ne pas parler de leurs erreurs, et donc empêche d’apprendre à partir d’elles. Dans l’aviation civile, les enquêtes sur un accident ont pour seul objectif la prévention de futurs accidents ou incidents ; elles ne visent nullement à la détermination des fautes ou des responsabilités. C’est un facteur essentiel qui fait que l’avion est aujourd’hui le mode de transport le plus sûr.
16.Les entreprises humanistes sont-elles rentables?
. De nombreux chefs d’entreprise parviennent à associer harmonieusement leurs convictions morales et l’efficacité entrepreneuriale.
. La plupart des études concluent que les entreprises socialement responsables sont généralement plus rentables que les autres. Il existe cependant des résultats allant dans le sens inverse. La raison est que la bonne réputation sociale et environnementale d’une entreprise met du temps à se construire. Les parties prenantes ont tendance à interpréter les actions présentes de l’entreprise en fonction des réalisations passées. Ainsi, le chef d’entreprise qui modifie positivement les pratiques de l’entreprise, mais dans une optique essentiellement utilitariste à court terme, n’obtiendra certainement pas les résultats escomptés.
Quatrième partie Les réponses aux défis environnementaux
17. Sauver la planète, c’est possible!
. Longtemps ennemis, industriels et écologistes ont de plus en plus tendance à construire des partenariats gagnant-gagnant, que cela concerne la gestion des déchets, la protection de l’environnement et de la biodiversité, la fabrication de produits écologiques…
. S’engager en faveur de l’environnement est financièrement bénéfique pour l’entreprise, en raison de:
- la diminution des gaspillages ;
- une innovation accrue ;
- la bonne réputation de l’entreprise auprès des clients ;
- la confiance des investisseurs ;
- une plus grande motivation des salariés.
18. Les trois plus grands succès écologiques de l’industrie
. Rocky Flats: usine d’armes nucléaires décontaminée en seulement dix ans.
. La vallée du Rhin, aujourd’hui le cours d’eau le plus propre d’Europe, alors que qualifié de «plus gros égout du monde» dans les années 1980.
. La couche d’ozone. Les 191 parties impliquées en 1987 dans le protocole de Montréal ont depuis réduit de 95% leur consommation de substances néfastes pour la couche d’ozone.
Épilogue Repenser la raison d’être des entreprises
19. La lente agonie d’une magistrale erreur
. La thèse selon laquelle la finalité de l’entreprise est d’augmenter le profit des actionnaires a largement dominé la pensée managériale pendant des décennies. Elle est aujourd’hui de plus en plus contestée, y compris par des dirigeants d’entreprise.
. Contrairement à ce qui est attendu, plus un PDG est payé en stock-options, moins ses performances sont bonnes, et plus cela se répercute négativement sur les actionnaires.
. Deux types d’actionnaires aux intérêts contradictoires. Les investisseurs à long terme souhaitent que l’entreprise investisse dans les compétences des employés, qu’elle développe de nouveaux produits, qu’elle entretienne de bonnes relations de travail avec les fournisseurs et qu’elle prenne soin des consommateurs. Inversement, les investisseurs à court terme privilégient des stratégies telles que la diminution des coûts, le rachat d’actions ou encore la vente d’actifs, voire de l’entreprise en entier.
20. Changer radicalement de perspective
. L’entreprise est une communauté de personnes agissant ensemble au service du bien commun.
L’expression «bien commun» implique:
- un travail qui ait du sens pour la personne qui l’accomplit, ainsi que des conditions de travail satisfaisantes ;
- des relations honnêtes avec les fournisseurs ;
- des produits ou des services de qualité pour le client ;
- un impact positif sur la société environnante (diminution du chômage et de la pauvreté, services rendus à la communauté) ;
- le respect de l’environnement, voire son amélioration.
. Les écoles de commerce, qui ont longtemps enseigné la thèse actionnariale de l’entreprise, pourraient être à la source de ce renouveau de conception de la finalité de l’entreprise en tant que communauté.. La perspective du convivialisme, qui repose sur une idée forte: il est possible de construire une société fondée sur la coopération plutôt que sur la compétition, sur l’interdépendance plutôt que sur l’individualisme, sur la confiance plutôt que sur le contrôle, sur le service d’autrui plutôt que sur la loi du plus fort.
Et pour finir: l’optimisme, levier pour changer le monde
La meilleure manière d’être réaliste, c’est d’être profondément optimiste et idéaliste.
. Il nous faut passer du pessimisme désespérant à l’optiréalisme inspirant.
. C’est en pariant sur ce qu’il y a de meilleur en l’être humain que ce meilleur peut se révéler.
. Les leaders-serviteurs sont l’espoir d’aujourd’hui et la réalité de demain pour changer le monde.
*
VIVEMENT APRES-DEMAIN! de Jacques ATTALI - Fayard
Émetteur du verbatim : François C.
Nous avons laissé se mettre en place, au nom de la liberté, dans le monde tout entier, une globalisation des marchés, une société régie par l’argent, sans autre valeur que le prix des choses, sans autres règles que l’égoïsme et la cupidité, conduisant à la déloyauté et à la destruction ; sans laisser la place à une autre éthique, une autre attitude au monde, qui lui donnerait du sens.
Le futur est plus fou encore, pour le pire et le meilleur, que ce que pourrait laisser penser la simple prolongation des tendances actuelles. Car il résultera de l’interaction, à chaque seconde, de l’action, de la créativité, de la rage, de la folie, de la colère, de la volonté positive de 8 milliards de personnes.
Ch. 1 LA RAGE
Tout semble aller pour le mieux
. Une croissance continue du niveau de vie du monde
Le PIB mondial a plus que doublé depuis l’an 2000.
. Une élévation continue de l’espérance de vie
L’écart en termes d’espérance de vie entre pays développés et en développement a diminué, passant de 23 ans en 1950 à 10 ans en 2015.
. La réduction avérée de l’extrême pauvreté
702 millions de personnes -soit 9,6% de la population mondiale- vivent encore en 2016 sous le seuil de pauvreté.
. La réduction du coût d’un très grand nombre de biens et de services
. Un accès généralisé aux nouveaux moyens de communication
3,8 milliards d’humains possèdent un téléphone portable ; 2 milliards sont des utilisateurs actifs de réseaux sociaux depuis leur smartphone.
822 240 nouveaux sites Internet sont mis en ligne chaque jour.
. Bouleversement de l’agriculture, de l’éducation et de la santé
. De nouveaux progrès techniques réduisent la pénibilité du travail
Il y a plus de 1,2 million de robots industriels en activité dans le monde.
. Bouleversement de l’organisation des entreprises
Les entreprises se convertissent progressivement à une structure horizontale et atomisée en centres de décision autonomes.
. L’économie collaborative
. Le développement de la coopération et de l’altruisme
Quatre grandes familles d’acteurs : les ONG, les agences onusiennes, le mouvement de la Croix-Rouge et les États.
. Le renforcement de la démocratie
. L’équilibre géopolitique du monde semble stabilisé autour des États-Unis d’Amérique
Le budget militaire américain est en 2016 supérieur au total des budgets militaires des neuf autres pays les plus puissants… Les armées américaines sont présentes dans 160 pays à travers 800 bases militaires, représentant 95% des bases étrangères mondiales.
La Silicon Valley et ses 19 000 start-up dominent nettement la scène avec les écosystèmes technologiques les plus dynamiques au monde.
. La prise de conscience mondiale des enjeux écologiques
. Une humanité de plus en plus consciente de son unité
. Le renforcement de l’état de droit international
. La violence a reculé partout dans le monde
Le nombre de morts violentes de toutes sortes dans le monde est passé de 500 pour 100 000 personnes chaque année il y a 5 000 ans, à 50 au Moyen Age, et à 6,9 actuellement dont moins de 1 en Europe.
La quasi-totalité des conflits actuels est confinée dans un arc Mali-Pakistan, représentant moins d’un sixième de la population mondiale.
Bien des choses essentielles au monde vont beaucoup plus mal
. Vieillissement du monde
. Une démographie explosive dans les régions les moins hospitalières
La population des pays les moins avancés du monde a plus que doublé en moins de 30 ans, atteignant 954 millions de personnes en 2015. En particulier, le Sahel est la seule région du monde à avoir gardé un taux de fécondité de 6 à 7 enfants par femme.
. La situation tragique des migrants
Environ 86% des réfugiés sont accueillis par des pays en développement : la Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Iran, l’Ethiopie, la Jordanie, le Kenya, le Tchad et l’Ouganda sont les principaux pays d’accueil.
. Aggravation de la situation de l’environnement
(ONU) 33% des terres mondiales seraient modérément ou fortement dégradées du fait de l’érosion, de la salinisation, du compactage, de l’acidification et de la pollution chimique des sols.
Plus de 80% des eaux usées des pays en développement sont rejetées sans traitement dans les rivières, les lacs et les eaux côtières.
Aujourd’hui, plus de 2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à la collecte et au recyclage de leurs déchets.
. Le climat mondial empire
. Fragilisation de l’agriculture mondiale
La pollution liée aux activités agricoles, due aux intrants et à une eau souillée par les pesticides, les nitrates, le phosphore, le plomb, contribue à 40% de la pollution des estuaires et des eaux côtières par l’azote dans plusieurs pays de l’OCDE.
. La croissance économique mondiale est en baisse tendancielle durable
L’Espagne ne reviendra à son niveau de vie de 2007 qu’en 2017, le Portugal en 2020, l’Italie en 2024…D’autres pays voient leur niveau de vie baisser encore ; c’est le cas de la République centrafricaine, de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Syrie et du Burkina Faso.
. Les richesses sont de plus en plus concentrées
Le décile le plus riche de la planète détient actuellement 87,7% du patrimoine mondial.
. La classe moyenne en recul dans les pays développés
La classe moyenne ne représente plus que 50% de la population active américaine contre 61% en 1971.
. Persistance de l’extrême pauvreté
776 millions de personnes restent encore en situation de sous-alimentation ; 750 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable ; 36% de la population africaine n’a pas de point d’eau ; 1 milliard de personnes n’ont pas accès à des sanitaires…Au Niger, par exemple, 0,2% de la population rurale a accès à l’électricité.
. Échec des systèmes éducatifs mondiaux
. Échec des systèmes de santé mondiaux
En 2016, 37 millions de personnes à travers le monde sont infectées par le virus du sida, dont 70% en Afrique subsaharienne.
. La fragilité du système financier mondial
Tous les intermédiaires financiers en dehors du secteur bancaire ne sont soumis à aucune supervision des États ou de banques centrales ; ils représentent 25% des actifs financiers mondiaux et l’équivalent du PIB annuel mondial.
. La dette publique mondiale continue de croître, d’une façon incontrôlée
La dette publique des pays avancés est passée de 71% du PIB de 2001 à 100% en 2013 ; au Japon, elle est passée de 59% du PIB en 1990 à plus de 230% en 2016.
. Une manœuvre de désespoir en Occident pour alléger la dette : les taux d’intérêt négatifs
19 000 milliards de dollars de dettes sont maintenant rémunérés avec des taux négatifs.
. Le droit de propriété s’affaiblit
L’absence d’harmonisation des normes de propriété intellectuelle alimente mondialement un marché de la contrefaçon estimé à 2,5% de l’ensemble des importations dans le monde.
. La détérioration de la liberté de la presse
. Le recul de la démocratie
Le marché, progressivement devenu le véritable souverain planétaire, asservit les électeurs qu’il traite comme des consommateurs, et les élites politiques, qu’il considère comme des employés.
Au cours des dix dernières années, 105 pays ont vu leurs libertés publiques reculer nettement, quand seulement 61 ont fait l’expérience de nettes améliorations, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression et l’état de droit.
. Les nations sont en train de se faire déborder par les entreprises
Aux États-Unis, 20 entreprises ou associations ont dépensé à elles seules plus de 420 millions de dollars en 2015 pour influencer les décisions prises à Washington. Plus de 30 000 lobbyistes travaillent à Bruxelles et ont influé sur 75% des projets de loi de l’U.E..
. Le protectionnisme s’installe partout
. La fragilité croissante de la soi-disant superpuissance américaine
47,8 millions d’américains sont aujourd’hui officiellement dans la pauvreté, soit 1 Américain sur 7.
Près de 32 millions d’adultes sont illettrés aux États-Unis, soit 10% de la population.
. La fragilité croissante de la Chine
Les inégalités se creusent, notamment entre villes et campagnes…Les entreprises et les banques sont surendettées et souvent au bord de la faillite…Vivre dans ses mégapoles serait aussi destructeur pour la santé que de fumer 40 cigarettes par jour.
. L’Europe reste politiquement impuissante
L’absence d’une réelle démocratie, l’inachèvement de l’union bancaire, l’absence de solidarité budgétaire et de capacité d’emprunt commune, l’absence d’une Europe de la sécurité, l’incapacité à gérer l’afflux des migrants accompagnent une faible croissance et un chômage croissant.
. D’autres puissances surgissent, plus ou moins pacifiques
. La faiblesse des institutions internationales
. La défaisance de l’ordre social et familial
Le modèle familial et traditionnel est progressivement remplacé par de nouvelles structures, de plus en plus diverses : recomposées, mixtes, monoparentales, homoparentales, mariées, pacsées ou en concubinage, adoptives, d’accueil, etc.
. Émergence d’un encadrement sectaire et fondamentaliste
La dérive sectaire menacerait 1 200 à 1 500 organismes de formation professionnelle fondée sur le développement personnel.
. Des puissances non étatiques, sectaires ou criminelles, prennent du pouvoir
. La déstabilisation géostratégique mondiale et le retour de la violence
Tout redevient prétexte pour se disputer, se battre, s’entretuer, massacrer.
Entre 2011 et 2015, on enregistre une multiplication par sept du nombre de personnes tuées chaque année en raison des guerres et du terrorisme.
Commence à exister dans certaines jeunesses du monde un courant très profond et très nouveau qui fait sauter le tabou de la mort.
Ch. 2 L’EXPLICATION
L’organisation sociale fondée sur la demande de liberté politique et économique s’est révélée être, jusqu’à présent, le meilleur système au monde.
Néanmoins, ce système est aujourd’hui défaillant et entraîne le monde vers le désastre.
Le marché mondial est donc aujourd’hui le premier marché sans état de droit de l’Histoire.
Il ne peut que conduire à un sous-emploi des facteurs, à une explosion des inégalités, à une croissance faible, à un très bas prix des matières premières et à un chômage structurel élevé.
La démocratie, enfermée dans les frontières nationales, est de plus en plus vidée de son contenu et de son pouvoir d’influer sur le réel.
Devant l’impasse, la rage devient colère.
Pour y échapper sans renoncer à la liberté, deux solutions : a) continuer d’espérer que le marché fournira la solution ; b) mettre en place au plus tôt un état de droit démocratique et planétaire.
Ch. 3 LA COLÈRE
Se laisser aller vers le mieux
. Des changements porteurs de croissance et d’harmonie sont quasi certains d’ici à 2030
• Explosion démographique, porteuse de croissance ;
• Le développement des classes moyennes ; Rassemblant 1,8 milliard de personnes en 2016, elles devraient en réunir 4,9 en 2030.
• Une énorme vague d’innovations devrait faire son effet ; Big Data ; machine learning, deep learning ; Internet des objets ; imprimante 3D ; outils de réalité augmentée et de réalité virtuelle ; blockchain ; Web sémantique ; nanotechnologies ; génomique ; neurosciences.
. En 2030, de nombreux secteurs seront bouleversés positivement
• La santé ; L’éducation ; Le travail ; Le logement ; L’eau ; L’agriculture ; L’énergie ;
• L’automobile ; L’aéronautique ; La distraction ; L’art ; L’économie collaborative ;
• Le recyclage.
. Vers un cercle vertueux?
A l’horizon 2030, l’Asie devrait représenter 59% de la consommation mondiale contre 10% aujourd’hui… Cela provoquera dans le monde entier un boom de la construction d’habitations et d’infrastructures, de la médecine, des télécommunications, de l’immobilier, de l’éducation, du divertissement, du tourisme et du luxe.
Cela ne suffira pas à construire un monde harmonieux
La rage sera partout ; la frustration sera générale, la violence dominera. La théorie nous annonce ainsi que tout cela dégénérera vraisemblablement en une crise d’ensemble, financière et militaire, globalement destructrice, dans un monde de plus en plus interdépendant.
Nous n’irons pas vers un monde harmonieux, mais au contraire vers un cumul de crises de plus en plus paroxystiques, où l’économie, le social, l’idéologique, le politique, le militaire se rassembleront en un nœud de contradictions, qu’il faudra trancher d’une façon brutale.
. Les tendances négatives de la démographie
La démographie aura en particulier des effets négatifs extrêmes dans les pays défaits ou défaillants…et d’abord dans les pays du Sahel.
. La pollution continuera de s’accélérer
Les pays à plus faible revenu en Afrique et en Asie verront doubler d’ici à 2030 les quantités de déchets créés en zone urbaine.
. L’aggravation des changements climatiques
. La raréfaction extrême de l’eau
Les aquifères souterrains –qui fournissent en eau potable la moitié de la population mondiale- seront de plus en plus surexploités ; car la demande en eau augmentera de 35% d’ici à 2030… Au total, en 2030, les 2/3 de la population mondiale devraient connaître un stress hydrique ou une pénurie d’eau.
. L’aggravation de la situation agricole
. L’accélération des migrations
. Le caractère déstabilisant des innovations sur le marché du travail
Le progrès technique fera disparaître d’ici à 2030 plus de la moitié des métiers existants ; et d’abord les métiers à faible niveau de qualification, sans que rien d’équivalent ne les remplace…Un chômage structurel planétaire de masse est vraisemblable.
. Poursuite de la concentration des richesses
L’économie de la colère
Au-delà de l’économie de la rage, qui caractérise le présent, le monde bascule progressivement vers l’économie de la colère, c’est-à-dire dans une société où l’action violente, qui a d’ailleurs recommencé à croître depuis quelques années, s’étendra et explosera en mille foyers d’incendie.
. La montée des déséquilibres
• Le dévoiement de la liberté individuelle ;
• Le dévoiement de l’ordre géopolitique ;
• Poursuite de l’endettement public et de la réduction des moyens budgétaires ;
• Poursuite du délabrement des services publics ;
• Remise en cause de l’idéal des démocraties de marché.
. La croissance des moyens de la colère
• Les innovations en armement vont s’accélérer… La convergence de la chimie et de la biologie fera peser le risque de création d’une arme hybride, combinant par exemple les capacités de transmission d’une arme biologique avec la létalité d’une arme chimique.
• Les diverses armées en présence ;
• Les entités non légales, criminelles et sectaires seront de plus en plus puissantes.
L’explosion de la colère
La moindre crise économique ou militaire pourrait être cette étincelle. Toutes pourraient avoir des conséquences systémiques, économiques et militaires. Plus précisément, une crise locale pourrait déclencher, par le jeu des alliances ou des contagions, une crise globale, économique ou militaire, ou les deux à la fois.
. Six détonateurs d’une crise économique et financière mondiale
• en Chine, les bulles d’endettement du secteur immobilier, des grandes entreprises publiques et des entités financières non régulées peuvent exploser ;
• une crise par exacerbation du protectionnisme ;
• une crise européenne ;
• l’éclatement de la bulle géante des dettes d’États…cela se traduira par une hausse spectaculaire des taux d’intérêt et du niveau général des prix ;
• une crise financière aux États-Unis ;
• une crise liée au prix du pétrole.
Personne ne peut dire quel serait le coût d’une telle crise globale, chaque jour plus probable, déclenchée par l’une ou l’autre de ces six étincelles. Il est en tout cas vraisemblable qu’elle se traduirait par une décennie, au moins, de récession et de déflation.
. Six détonateurs pour une guerre mondiale
• crises en mer de Chine ;
• crises dans l’ancienne Union soviétique ;
• crise indo-pakistanaise ;
• crises au Moyen-Orient ;
• crises au Sahel et dans la Corne de l’Afrique ;
• l’État islamique.
. L’explosion
D’ici à 2030, on peut craindre au moins que la rencontre de quelques-uns de ces dysfonctionnements conduise, comme on l’a vu deux fois au XXe siècle, à une nouvelle guerre mondiale.
Ch 4 LE MEILLEUR DU MONDE
Se battre pour que vive, dans l’intérêt des générations suivantes, une éthique de l’altruisme, de l’empathie et de l’élégance ; à la place de celle de l’individualisme, de l’avidité, de la convoitise et de la barbarie qui va en découler.
Agir sur soi
• prendre conscience de l’inévitabilité de sa propre mort ;
• se donner les moyens d’une vie pleine, en prenant soin de son corps et de son esprit ;
• trouver ses propres invariants (valeurs) ;
• se faire une opinion, sans cesse remise en cause, sur ce que vont faire les autres, et sur ce que peut devenir le monde ;
• un altruisme voulu, souhaité, vécu en profondeur, rationnellement et affectivement, par chacun, au plus profond de soi ;
• se préparer à vivre plusieurs vies, simultanément et successivement ;
• se préparer à résister aux crises, aux menaces, au découragement, aux critiques, aux échecs ;
• être prêt à apprendre et à se transformer aussi souvent que nécessaire ;
• mette en œuvre, avec humilité, écoute et raison, en soi et pour soi, un (ou des) projet(s) prenant sens pour soi ;
• se préparer à agir pour le bien du monde, par tous les moyens.
Agir pour le monde
• introduire partout l’apprentissage de l’altruisme, de la tolérance et de la loyauté ;
• trois nouvelles institutions : un Conseil de sécurité à la composition rénovée ; une chambre des générations suivantes ; un tribunal mondial de l’environnement ;
• lutter contre tous les risques d’embrasement d’un conflit mondial ;
• renforcer l’état de droit et les moyens légitimes de répression de la violence ;
• organiser la coordination économique mondiale ;
• créer une monnaie mondiale ;
• faire respecter un droit mondial de propriété du sol ;
• créer un fonds mondial d’économie positive ;
• donner au plus vite accès à tous à l’eau, à la santé, à l’énergie, au logement, à l’éducation et à l’information ;
• mesurer par des indices objectifs les progrès dans ces directions.
*
L'heure des oiseaux de Maud Simonnot - Éditions de l'Observatoire
Magali n’a pas été la seule à être charmée par ce livre:
Coup de cœur d’Élodie de la librairie De fil en page : Dans l’orphelinat de Jersey, Lily et le Petit subissent, comme tant d’autres, brimades et abus en tout genres. À la moindre occasion, Lily s’échappe dans le parc, entourée de nature elle rêve sa vie. La narratrice arrive sur l’île en quête de traces, de témoignages de cette histoire enfouie derrière les hauts murs de l’orphelinat qui avaient dissimulé au monde la violence de ce qui se déroulait à l’intérieur.
Un roman délicat et lumineux qui déroule son fil par petites touches et dévoile un scandale rapidement étouffé pour que l’île retrouve sa tranquillité.
Coup de cœur de Céline, ancienne collègue qui continue à lire énormément: Beauté de l’écriture… Tragique par l’histoire librement inspirée des multiples abus commis à l’orphelinat de la honte (du Haut de la Garenne) sur l’Île de Jersey… Un livre pour ne plus pouvoir dire «on ne savait pas» et qui vous donnera certainement envie, comme moi, d’en savoir plus sur les faits…
Un livre sensible et poignant qui ne souffre d’aucun pathos. À lire absolument!
TAÏWAN FACE A LA CHINE de Valérie NIQUET - Ed. Tallandier
Émetteur du verbatim: François C.
Introduction
La République populaire de Chine vit sur les vestiges idéologiques du XIXème siècle, Taïwan représente au contraire l’avenir, une modernité fondée sur l’esprit d’ouverture et la capacité d’adaptation.
Pour la Chine, Taïwan représente un défi idéologique et géopolitique et un révélateur en miroir de ses propres faiblesses. La survie de ce David face au Goliath chinois, son dynamisme, sa puissance d’innovation, sa capacité de séduction, son soft power qui s’affirme quand le régime chinois est de plus en plus critiqué, ses succès et sa légitimité internationale grandissante sont de moins en moins acceptables à Pékin.
Chapitre 1. VERS LA GUERRE?
Le temps des gesticulations
Taïwan pourrait être aux yeux de Xi Jinping la «mère de toute les batailles», militaire mais aussi stratégique et idéologique. Celle par laquelle la RPC pourrait imposer définitivement à la face du monde, et à celle de sa propre population, la supériorité indiscutable de son système politique.
Au cœur de la pensée stratégique chinoise
Le sujet de Taïwan est au cœur du développement des capacités militaires de l’APL, avec un budget (209 milliards de dollars) qui se situe désormais au deuxième rang mondial, derrière les États-Unis (768 milliards de dollars).
La rivalité avec les États-Unis
L’ambition de la Chine, au-delà de Taïwan, est de pousser les États-Unis au retrait d’une région qu’elle considère comme sa zone naturelle d’influence, dans une sorte de doctrine Monroe à la chinoise.
La guerre de l’innovation
L’avance de Taïwan ne peut pas être rattrapée à coups de milliards et de débauchage d’ingénieurs: c’est tout un biotope fondé sur la transparence, la confiance, l’ouverture et la liberté de pensée que le régime chinois ne peut pas accepter.
La ligne de front idéologique du Parti communiste
Taïwan est donc au cœur des intérêts de sécurité du régime chinois à tous les niveaux: géostratégiques, militaires, scientifiques et idéologiques… Taïwan est devenu un abcès insupportable pour le régime chinois.
Chapitre 2. TAÏWAN EST-IL CHINOIS?
Une Histoire complexe
Austronésiens, Hollandais et Japonais.
L’implantation très progressive des migrants chinois.
Une colonie japonaise «modèle»?
Le retour de Taïwan à la République de Chine
Une «libération» brutale en 1945.
Fuir le continent: l’installation du régime nationaliste à Taïwan.
Les fondements idéologiques autoritaires du Kuomintang.
1949: la prise en main de l’île par les continentaux.
Mao et Chiang, même combat
Les identités multiples de Taïwan
Rééquilibrage démographique entre continentaux et taïwanais. La proportion des taïwanais qui souhaitent une «réunification» avec le continent, et plus encore une réunification rapide, celle que souhaite Xi Jinping, est en chute libre.
Chapitre 3. LA MARCHE VERS LA DÉMOCRATIE
Une transition politique modèle
À partir de la fin des années 1960, l’objectif de Chiang Ching Kuo, avec le soutien tacite de son père, est d’ouvrir progressivement le Kuomintang aux élites taïwanaises qui en étaient exclues. Devenu Premier ministre en 1972, il double le nombre de Taïwanais au sein de son cabinet.
Lee Teng-hui: l’alternance réussie
L’homme qui met véritablement en œuvre le processus de démocratisation amorcé par Chiang Ching Kuo est Lee Teng-hui (1923 – 2020), président du Kuomintang et premier président de la République originaire de l’île, de 1988 à 2000.
Pour les autorités chinoises, la démocratisation de Taïwan ouvre la boîte de Pandore d’une expression populaire totalement libre, comme le démontre l’alternance politique sans heurts lors des élections qui se sont succédé à Taïwan depuis 1996.
L’évolution du parti indépendantiste (DPP)
Ces tensions entre camp nationaliste et camp indépendantiste témoignent toutefois du caractère très ouvert de la vie politique taïwanaise. La radicalisation de la stratégie chinoise à l’égard de Taïwan depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping a contribué à faciliter les convergences entre indépendantistes du DPP et nationalistes du Kuomintang.
Tsai Ing-wen, la femme tranquille
Modérée, soucieuse de ne pas inquiéter l’allié américain, Tsai Ing-Wen a contribué à renforcer l’image positive de Taïwan sur la scène internationale à l’heure où, dans le même temps, la Chine de Xi Jinping s’enfonçait dans un repli idéologique de plus en plus agressif. En 2020, la réélection triomphale de Tsai Ing-Wen est aussi due -outre les bénéfices de la reprise économique dans l’île- au contre-exemple de la répression du mouvement démocratique à Hong Kong par Pékin.
Les institutions de la démocratie taïwanaise
Contrairement à la République populaire de Chine, l’ensemble des droits des citoyens taïwanais sont garantis, dont la liberté de parole, d’enseignement, d’écriture et de publication. La liberté de religion, d’assemblée et d’association sont également garanties, ainsi que le droit d’élections, d’initiatives populaires et de référendum.
Taïwan se distingue aussi par une liberté de la presse exceptionnelle dans le monde chinois, particulièrement depuis la reprise en main de Hong Kong par le pouvoir central pékinois et l’adoption en 2020 de la loi sur la sécurité nationale… La position de Taïwan la place dans la même catégorie que les grandes démocraties occidentales et plus de 20 points devant d’autres pays d’Asie démocratiques comme le Japon.
Chapitre 4. SOFT POWER TAÏWANAIS CONTRE HARD POWER CHINOIS
Taïwan s’ouvre, voyage et diffuse son soft power fondé sur la liberté d’initiative et de création et le respect de formes d’expression du passé que le régime chinois a longtemps voulu éradiquer.
En pointe sur les sujets sociétaux
La question de l’égalité des genres est particulièrement significative dans une société traditionnellement confucéenne, où la femme était soumise à l’autorité de son père, de son mari ou de son fils.
Esprit d’ouverture
34% de la population taïwanaise dispose d’un revenu supérieur à 50 dollars par jour, le taux le plus élevé en Asie.
En 2018, les autorités ont adopté une initiative visant à faire de Taïwan une nation parfaitement bilingue en anglais avant 2030.
95% de la population dispose d’un accès libre à Internet, contrairement à la situation imposée en Chine, où les principaux sites étrangers ne sont pas accessibles et où les contenus sont constamment surveillés et censurés.
Un dynamisme culturel qui s’exporte
C’est la diversité des cultures qui est mise en avant à Taïwan comme caractéristique de la littérature de l’île, opposée au chauvinisme «grand Han».
Un cinéma mondialement reconnu.
La créativité encouragée à Taïwan s’exprime également dans la danse contemporaine, une exception dans le monde chinois.
Opéra et marionnettes, le conservatoire des cultures traditionnelles.
Ainsi, au travers de tous ces éléments constitutifs de son soft power, c’est la légitimité de Taïwan qui s’impose progressivement face à une Chine qui ne croit qu’en la force.
Chapitre 5. LE POIDS ÉCONOMIQUE DE TAÏWAN FACE A LA CHINE
Des atouts économiques
Dans les années 2000, les investissements taïwanais en Chine représentent 87% de la totalité des investissements de l’île à l’étranger et Taïwan était et demeure, de très loin, le principal investisseur «étranger» sur le continent, véritable moteur du développement économique de la Chine.
La domination technologique de Taïwan dans des secteurs clés pour la résilience des chaînes d’approvisionnement comme la pharmacologie, le cloud, le contrôle de la qualité et des normes dans des domaines particulièrement sensibles comme l’intelligence artificielle et l’internet des objets en réseaux.
Entre Taïwan et le continent: la loyauté des taishang
Estimée selon les sources entre 1 et 3 millions de personnes, la communauté des entrepreneurs taîwanais installés sur le continent depuis la fin des années 1980, les taishang, joue un rôle très important.
Sortir d’un partenariat trop exclusif avec la Chine
L’économie taïwanaise dans le monde
En dépit d’un différentiel de population colossal avec la Chine (23 millions d’habitants à Taïwan contre 1 milliard 400 millions en Chine), l’économie taïwanaise se maintient au 21ème rang mondial, avec un PNB de 759 milliards de dollars.
Chapitre 6. TOUCHÉ MAIS NON COULÉ: L’ENVERGURE DIPLOMATIQUE DE TAÏWAN
Une bataille perdue d’avance?
Au cours des années qui ont suivi le retrait de l’ONU, la surface diplomatique de Taïwan dans le monde s’est progressivement réduite, au rythme de la normalisation des relations diplomatiques de la majorité des États avec la République populaire de Chine, qui y met comme condition la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan.
La stratégie de Pékin: marginaliser Taïwan dans les organisations internationales.
La riposte de Taïwan: une diplomatie fondée sur des valeurs.
Les «représentations» de Taïwan à l’étranger.
Une légitimité croissante dans le monde
Les États-Unis: premier soutien à Taïwan et premier défi pour Pékin. La cause première de ces tensions entre la Chine et les États-Unis n’est pas la rivalité de puissance, mais la volonté de Pékin de réduire la marge de manœuvre de la seule puissance extérieure capable de préserver la sécurité et la stabilité dans le détroit de Taïwan en interdisant une action chinoise.
Une non-intervention des États-Unis en cas de crise grave dans le détroit de Taïwan paraît peu probable. En dehors du dommage en termes d’image, si la démocratie américaine refusait de se porter au secours de la démocratie taïwanaise attaquée par Pékin, les conséquences stratégiques seraient considérables et mettraient en danger à plusieurs titres la prééminence des États-Unis en Asie et au-delà.
L’importance stratégique de Taïwan pour les États-Unis.
L’ambiguïté au cœur de la relation entre Taïwan et le Japon.
Élargir les partenariats vers l’Indo-Pacifique: l’Inde et l’Asie du Sud-Est.
L’Union européenne de plus en plus favorable à Taïwan.
Le monde en développement est-il totalement perdu?
La Russie, partenaire impossible avec Vladimir Poutine.
Chapitre 7. RÉSISTER À LA CHINE: TAÏWAN FACE À LA GUERRE D’INFLUENCE
Désinformation et manipulation: les grandes manœuvres de Pékin
La «guerre de l’information en temps de paix» contre tout adversaire, à commencer par Taïwan, constitue l’un des moyens privilégiés de rééquilibrage du rapport de force. La Chine tente d’exploiter ce qui constitue à la fois le point fort mais aussi la faiblesse de la démocratie taïwanaise qui est -comme toutes les démocraties- sa très grande ouverture.
Taïwan est également la cible de cyberattaques en provenance soit du continent, soit de pays comme la Malaisie, où d’importantes communautés de Chinois d’outre-mer sont présentes.
Manipulations politiques
Les moyens de pression sur les individus sont l’argent, les jeux de hasard ou les invitations sur le continent dans des conditions particulièrement séduisantes ou flatteuses.
Le Kuomintang: le parti favori de Pékin.
La révolte de la jeunesse et le mouvement des Tournesols
Le mouvement des Parapluies à Hong Kong en 2014, prolongement de celui des Tournesols à Taïwan, le caractère de plus en plus répressif et de moins en moins acceptable du régime chinois pour une population et une jeunesse qui adhèrent pleinement au système démocratique.
La limitation des contacts entre les deux rives du détroit
Depuis l’élection de Tsai Ing-Wen et du DPP, la Chine a également mis en place des mesures visant à réduire, sinon à totalement interdire, les visites de plus en plus nombreuses des Chinois du continent à Taïwan au risque de saboter l’un des instruments du rapprochement pacifique entre les deux rives, par la multiplication des contacts.
Chapitre 8. DAVID CONTRE GOLIATH
Une menace militaire à prendre en compte
Numériquement, les forces de l’APL sont démesurées face à celles de Taïwan: la RPC dispose de 416 000 hommes, Taïwan de 88 000.
Face à Taïwan, ce sont les missiles conventionnels (balistiques et de croisière) qui occupent la première place, mais la toile de fond des capacités nucléaires de la Chine pèse aussi dans l’équation stratégique face aux États-Unis.
Si Taïwan ne s’effondre pas dès les premières frappes de missiles, les capacités de la Chine à organiser et réussir un débarquement dans l’île, puis à en prendre le contrôle, sont beaucoup plus limitées et -dans tous les cas de figure- extrêmement coûteuses… La Chine est loin de disposer de la supériorité navale et aérienne qui lui permettrait de lancer, puis de poursuivre, une opération de débarquement à travers un détroit bien plus large que celui qui sépare les côtes françaises du Royaume-Uni.
Un blocus difficile à tenir.
La stratégie des «zones grises». Le but est d’aboutir à l’épuisement des ressources humaines et matérielles de l’adversaire en temps de paix, en l’obligeant à réagir à des intrusions constantes.
Développer les capacités militaires de Taïwan
L’objectif stratégique du concept de défense globale se résume à la formule «défense résolue et dissuasion multidomaine» dans un contexte de ressources limitées. Les priorités sont le développement des capacités militaires, les opérations conjointes, l’exploitation des avantages géographiques naturels de Taïwan, l’utilisation de capacités asymétriques et des infrastructures civiles existantes, notamment dans les secteurs de haute technologie.
Taïwan prévoit également de renforcer ses capacités C4ISR (Command, Control, Communications, Computers, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) et la capacité de survie de sa chaîne de commandement. Il s’agit de dénier à l’APL la «supériorité informationnelle» que les Chinois veulent contrôler.
CONCLUSION
Le scénario impossible: la fin du modèle «un pays deux systèmes»
Pour Taïwan, la répression à Hong Kong et la suppression de toutes les garanties promises par la RPC en 1997 pour récupérer le territoire a révélé un peu plus le caractère totalement illusoire de toutes les promesses d’autonomie du régime chinois.
Le modèle russe ou la «réunification par la guerre»
Ce plan aurait un coût considérable. Taïwan est plus petit et deux fois moins peuplé que l’Ukraine, mais le terrain est difficile, très montagneux et l’île est séparée de la Chine non par une frontière mais par un détroit de plus de 100 km.
Une opération limitée?
Dans ce contexte, en choisissant d’attaquer Taïwan, le régime chinois prendrait en réalité le risque de se perdre. Une défaite, l’immense coût économique qui en résulterait, l’isolement diplomatique, l’humiliation ne pourraient qu’entraîner une remise en cause si ce n’est du régime lui-même, au moins de ceux qui, à sa tête, auraient mené la Chine à sa perte.
Utopie ou réalisme à long terme? La victoire du modèle taïwanais
On peut considérer que le meilleur qui pourrait arriver à la RPC serait non pas le triomphe d’un siècle de Parti communiste au pouvoir, mais l’adoption du modèle taïwanais de changement de régime, une évolution graduelle vers un système plus ouvert, plus démocratique et finalement plus stable.
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POUTINE ET L’UKRAINE Les faces cachées de Vladimir FEDOROVSKI - Ed. Balland
Émetteur du florilège: François C.
PRÉLUDE Un monde de tous les dangers
Au lieu de créer le nouveau monde, au début des années quatre-vingt-dix, l’élite russe postcommuniste a commencé à voler avec la complicité des banques occidentales. Cent vingt milliards de dollars sortaient chaque année du pays illégalement alors que 50% de la population frôlait le seuil de pauvreté.
Deux blocs sont en train de se créer. Poutine renforce l’Otan et pour l’instant, l’Otan renforce Poutine, même si l’on constate des fléchissements dans l’opinion publique russe.
Vladimir Poutine est devenu le principal problème de la Russie avec des répercussions majeures sur les affaires mondiales… il manque de prudence, il n’a pas peur, c’est un jusqu’au-boutiste et un psychorigide.
Il se pose en hériter d’Ivan le Terrible et de Pierre le Grand. Il se rêve aussi en Staline, symbole pour lui de l’ordre et de la sécurité. Il est absolument persuadé d’être envoyé par la Providence pour défendre la Russie.
I. LES CLÉS HISTORIQUES: UNE HISTOIRE QUI SE LIT COMME UN ROMAN POLICIER
STALINE
C’est au nom de la grandeur du pays et de la sauvegarde de ses intérêts supérieurs que les Russes disculpent leur tsar rouge… Machiavélique, implacable, féroce, il s’est affirmé par une volonté de puissance absolue.
On se rappelle le mot attribué à Staline: «La mort d’un homme est une tragédie, celle d’un million d’hommes une statistique».
Ce courant néo-stalinien… sur le fond, se présente comme la seule alternative à Vladimir Poutine et à son système oligarchique en dénonçant le fait que cinquante personnes détiennent 40% de la richesse de la Russie, qui compte par ailleurs 40 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Le régime stalinien allait désormais être marqué au plus haut degré par la théâtralisation, ce jeu d’illusions, de simulacres et de vertiges déjà caractéristique de l’autocratie traditionnelle en Russie.
Si le dictateur comparait sa police politique à une sorte «d’ordre militaro-religieux», ses organes ressemblaient néanmoins davantage à un ordre d’inquisiteurs ou aux réseaux terroristes qu’à un mouvement séculier traditionnel.
Cette fois-ci, Joukov déclencha une grande contre-offensive et parvint à repousser les troupes nazies à trois cents kilomètres de Moscou. Il avait perdu cent cinquante-cinq mille hommes en vingt jours. Mais désormais, pour le monde entier, la blitzkrieg ordonnée par Hitler avait à l’évidence échoué.
(Janvier 1953) On croit savoir que les quelque trois millions de juifs que compte alors l’Union soviétique vont être transférés en Sibérie ou dans le Grand Nord, tout comme l’ont été d’autres groupes ethniques punis. Les non-juifs ne sont pas moins accablés que les juifs, moins par solidarité ou compassion que dans la mesure où cette déportation semble devoir marquer le début de la nouvelle vague de terreur généralisée.
6 mars 1953: mort de Staline… Mais le souvenir des années qui avaient succédé à ce jour de juin 1941 où s’était engagée la grande guerre contre les nazis l’emportait sur les camps de concentration.
KROUCHTCHEV
Il est difficile de voir en Beria un réformateur. Responsable de millions d’assassinats, il a partagé avec les autres membres du Présidium cette implication criminelle. Krouchtchev pour sa part, à Moscou puis en Ukraine, a pris une large part dans les purges des années trente… Il dirigea le Kremlin de 1953 à 1964.
BREJNEV
GORBATCHEV
Le 10 mars 1985, le Bureau politique décide de se tourner vers le plus jeune de ses dix membres, Mikhaïl Gorbatchev (54 ans).
Sous l’inspiration d’Alexandre Yakovlev, véritable penseur de la pérestroïka, Gorbatchev choisit une autre voie: libéraliser l’économie et la politique.
Les réformateurs en avaient assez vu et considéraient désormais Gorbatchev comme le jouet du KGB. Eltsine, lui, pouvait se présenter en recours.
ELTSINE
D’une manière tout à fait inattendue, la chute du communisme eut lieu «en douceur» malgré la possession de dix mille têtes nucléaires et une tradition historique de violence. Il est étrange de noter qu’un pays qui était né à Pétrograd à la suite d’un coup d’état réussi sombrait soixante-quatorze ans plus tard à la suite d’un putsch raté. Le 18 août 1991 devait rester dans la mémoire de l’Histoire.
Eltsine s’attache d’emblée les milliardaires et met en place les fondements du plus grand cambriolage de l’histoire. L’ère des oligarques s’ouvre et s’achèvera dix ans plus tard … grâce à Vladimir Poutine.
Manipulation, désinformation, provocation, chantage se substituaient au jeu de la démocratie. S’y ajoutait une corruption endémique qui reposait sur des moyens financiers inégalés jusqu’alors… Le monde criminel et celui de la politique se trouvaient en parfaite osmose.
II. DES CLÉS PSYCHOLOGIQUES: L’HOMME AUX MULTIPLES VISAGES
Stratège hors pair, gouvernant implacable, lecteur univoque de l’histoire russe, Vladimir Poutine l’est indéniablement par sa formation issue du KGB.
(KGB) un monde marqué par la culture du secret… Son esprit est aussi une force au service d’un état fort et d’un esprit de refus d’imitation de l’Occident.
Alors que les forces à l’œuvre au Kremlin l’avaient choisi pour être la marionnette d’un système oligarchique et corrompu, c’est Vladimir Poutine qui, à la surprise de tous, est devenu l’implacable marionnettiste.
Indubitablement, Vladimir Poutine se présente en tsar des temps modernes, promoteur à tout prix de la grandeur éternelle russe.
III. DES CLÉS GÉOSTRATEGIQUES: L’IMMENSITÉ ET L’AUTARCIE RUSSES
La Russie est le pays le plus étendu du globe terrestre, et cette immensité peut lui permettre de survivre malgré les sanctions drastiques de l’Occident… Sa superficie couvre le double du Canada, deuxième état du monde en termes de surface… et trente-quatre fois la France.
En 1998, l’espérance de vie est de 59 ans pour les hommes et de 73 ans pour les femmes. Ces deux facteurs ensemble pourraient entraîner une chute démographique de 20% en trente ans, entre 2000 et 2030, puis -si la tendance continuait- une deuxième chute de 20 à 30% par rapport aux chiffres de 2030.
La Sibérie n’a que 40 millions d’habitants sur 12 millions de kilomètres carrés, soit 0,3 habitant par kilomètre carré.
Sans pouvoir politique fort, c’est aussi un danger géopolitique sans précédent qui pourrait s’ajouter: qu’adviendra-t-il des vingt-sept mille têtes nucléaires que détenait l’URSS? Un «gigantesque arsenal eurasiatique à l’abandon» se trouverait à portée de mains mal intentionnées.
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DES GÉANTS ET DES HOMMES - Pour en finir avec l’emprise des GAFA sur nos vies de Pierre LOUETTE - Robert Laffont
Émetteur du verbatim: François C.
Aux habitants du monde occidental, Google aura apporté l’omniscience, Apple et Facebook l’ubiquité, Amazon l’instantanéité de la satisfaction du désir…
Partie I COMMENT DEVIENT-ON DES GAFA? Retour sur la construction d’une domination sans partage
La mécanique de la séduction: le serpent d’Eden
De fait, plus que des outils qui aident au quotidien, les Gafa nous ont offert des répondants aux vulnérabilités de la vie.
La révolution numérique a bouleversé notre façon de penser, d’échanger et de travailler, procédant à de nombreux rééquilibrages entre l’humain et la machine, le privé et le public, les individus et les organisations.
La mécanique de la domination: la conquête du nouveau monde
Pétrole du XXIème siècle, les données sont la nouvelle matière première à extraire si l’on veut faire partie des empereurs du «data-capitalisme».
Les Gafa ont assis en des temps records une domination écrasante sur le monde technologique, et sur le monde économique tout court… Ils sont les empires les plus puissants qu’ait jamais connus l’histoire du capitalisme.
On se retrouve dans un monde économique dominé par une poignée d’oligarques omnipotents: une classe à part, un écosystème de profits et de ressources qui les distinguent du vulgum pecus, auquel ils ne laissent quasiment aucune miette -ni parts de marché, ni redistribution par les impôts.
La mécanique de l’addiction: Casino Royale
En cherchant à activer nos réactions les plus instinctives plutôt qu’à nous présenter une information objective, l’exploitation attentionnelle nous tourne en général vers «le plus tapageur, le plus sinistre, le plus choquant, nous propose toujours l’alternative la plus scandaleuse ou extravagante»… Un monde où règnent en maîtres les discours haineux, l’indignation sans fin, l’hystérisation de la conversation publique et la suspicion généralisée.
La création du bouton «like» en 2007: un exemple typique des techniques de gamification qui ont fait des réseaux sociaux de véritables «machines à plaisir» récompensant l’appartenance plutôt que la vérité -de terribles machines à frustration aussi, quand le «like» ou le «vu» tant attendu n’arrive pas…
Partie II LE GIGANTISME A L’HEURE DES COMPTES Le monde face à la menace des supranationales
La grande désillusion: bas les masques!
On ne compte plus les effets délétères de la domination sans partage des GAFA sur l’économie mondiale: création de dépendances économiques, abus de position dominante, étouffement de la concurrence, tarissement de l’innovation, atteinte aux intérêts des consommateurs, thésaurisation de profits gigantesques non réinjectés dans l’économie, refus de la solidarité fiscale…
À lui seul, Google, avec ses 140 millions de requêtes effectuées chaque heure dans le monde, émet en soixante minutes autant de CO2 que 1000 allers-retours Paris – New York en avion. Et, rien qu’en France, les 182 centres de stockage de données consomment 8% de l’électricité nationale…
Avec leurs technologies addictives, les GAFA portent notamment beaucoup de responsabilités dans le développement d’un hyper-consumérisme numérique nocif pour la santé psychique comme physique de l’être humain, et destructeur de lien social.
Ces différents aspects des dommages sociétaux convergent tous vers la plus effrayante des conséquences: c’est la démocratie elle-même, dans ses fondements essentiels, qui est aujourd’hui en danger.
Entre autoritarisme et supranationales, le capitalisme et l’Europe à la croisée des chemins
. Le capitalisme autoritaire: la tentation du modèle chinois?
. Le capitalisme insincère: le défi des supranationales américaines. Un data-capitalisme qui, sous ses dehors libertaires, se révèle presque aussi autoritaire que son rival chinois.
Sans que nous les voyions venir, les GAFA sont devenus des «supranationales»… les États entrent dans des logiques de réseaux privés et les plateformes numériques dans des logiques souveraines.
. Rideau de fer sur l’Europe et le capitalisme responsable? L’Europe a tous les atouts pour offrir une voie (et voix) intermédiaire au capitalisme contemporain: un modèle de capitalisme 2.0 responsable, respectueux de l’homme et de la planète, des libertés individuelles et de l’intérêt général, dont le monde a aujourd’hui cruellement besoin.
De trop grands pouvoirs pour de trop grandes responsabilités
. Le leurre de l’autorégulation
(Microsoft) Son patron Satya Nadella a compris que la modernité d’une entreprise technologique, aujourd’hui, était dans le respect de la vie privée, ainsi que dans l’ouverture des données et le partenariat.
Plusieurs signaux laissent à penser que Facebook est encore à mille lieues d’accepter de prendre ses responsabilités sociales.
. Entre l’enfance et l’âge mature du numérique, nous sommes en crise d’adolescence!
Internet, qui est né comme une forme de communication militaire, se révèle être une technologie du deuxième type: ses conséquences semblent «dominées» par l’imprévisible et l’incontrôlable.
Internet agit autant comme une force d’émancipation que comme un instrument d’asservissement et de délitement du tissu social.
Il est temps pour la civilisation numérique de rentrer dans l’âge adulte, celui de la réappropriation et de la régulation. Temps de déterminer ce vers quoi nous devons aller, même si tous les indicateurs ne sont pas encore lisibles. Il en va de l’avenir de l’humanité.
Partie III RÉGULER LES GAFA Dix-neuf propositions pour rééquilibrer nos vies numériques
Contenir la dynamique monopolistique des supranationales américaines
. Renouer avec la modernité de la régulation
Lutter contre les distorsions de concurrence provoquées par la concentration excessive des géants du Web me paraît un chantier prioritaire, car c’est tout l’écosystème numérique qui est fragilisé par les effets pervers d’une telle domination.
. Sept pistes pour un droit rénové
Penser les plateformes américaines comme des infrastructures essentielles ;
Repenser le droit antitrust au-delà du consommateur ;
La fausse bonne solution d’un démantèlement?
Renforcer les règles de concurrence et le contrôle des autorités de régulation ;
Rouvrir le monde numérique à la diversité (partage de leurs infrastructures essentielles) ;
Données personnelles: renforcer leur réappropriation ou en faire un bien commun?
Inventer une fiscalité numérique adaptée.
Réguler pour sauver le soldat presse, ce first mile de la démocratie
. Partager la valeur entre plateformes et éditeurs de presse: un enjeu d’équité majeur
Un retard à l’allumage un peu trop cher payé… Les médias traditionnels sont quand même allés loin, très loin, dans la servitude volontaire aux plateformes numériques qui leur apportaient sur un plateau de formidables outils de diffusion.
L’importance d’une réglementation pour rétablir l’équité… Loin d’être des concepts poussiéreux à l’ère numérique, la propriété intellectuelle, le droit d’auteur et le droit voisin sont des garde-fous essentiels pour que la liberté de création, d’expression et d’information puisse grandir et croître à l’avenir.
. Le combat pour un droit voisin en faveur de la presse: David contre Goliath… que soit reconnu le droit légitime à la rémunération des producteurs de contenus de presse lors de la réutilisation en ligne de leurs publications par les plateformes!
Même si c’est une bonne nouvelle que Google accepte enfin de rémunérer la presse en France, je reste convaincu que l’approche collective et légale est la plus satisfaisante pour notre secteur et, plus largement, pour nos sociétés démocratiques. Elle est au demeurant indispensable à la constitution d’un rapport de force.
. Trois pistes pour renforcer le first mile de la démocratie
Inviter l’État à soutenir le last mile du réseau ;
Inspirer le régulateur pour mieux protéger la presse… Une solution pourrait donc être de limiter les investissements qu’un annonceur peut consacrer à un support: par exemple, pas plus de 25 ou 40% de ses dépenses publicitaires dans une plateforme, le reste du budget devant être distribué entre radio, cinéma, presse et télévision ;
Mieux encadrer les achats publicitaires.
Remettre au centre des responsabilités les droits des individus… qui ne sont pas que des machines à produire de la data
. Sept pistes pour redéfinir les règles d’une technologie éthique et d’une éthique de la tech
Renforcer la législation européenne pour protéger les droits des individus ;
Trancher le débat de la responsabilité éditoriale des réseaux sociaux (simples plateformes avec un statut d’hébergeurs, ou bien éditeurs avec la responsabilité juridique que cela suppose?) ;
Mettre en œuvre une politique de «restriction algorithmique» (revenir à une navigation laissant plus de place à l’exploration volontaire, à la découverte, et moins au «more of the same», qui est profondément pernicieux) ;
Instaurer un régime de supervision comme pour la finance ;
Imposer un «code de la construction pour Internet» aux acteurs numériques ;
Concevoir un «serment d’Hippocrate» pour les ingénieurs informaticiens ;
Mieux protéger les modérateurs des plateformes.
. Deux pistes pour favoriser une coopération mondiale
Tout simplement, l’avenir de l’humanité en balance… Il est temps que la communauté mondiale s’empare à bras-le-corps de la «tech war» qui est en train de s’installer, et se mette d’accord sur les règles essentielles pour encadrer la nouvelle ère numérique et forcer ses acteurs à agir de manière éthique, en tenant compte des intérêts supérieurs de l’humanité ;
Organiser et structurer un débat public universel… Créer une institution mondiale de régulation de la tech.
CONCLUSION Ode à la vie en dehors des plateformes
. Google sur le gril
. Facebook sur la sellette
. Citoyens-consommateurs de tous les pays, unissez-vous! L’avenir du «Slow Web» (moins prédateur de données personnelles et moins intrusif vis-à-vis des utilisateurs, que nous avons le pouvoir de soutenir aujourd’hui en tant que citoyens-consommateurs)
. Entreprises, proposez et soutenez des alternatives aux GAFA!
. Médias, élevez votre niveau de jeu!
. GAFA, engagez votre mue vers une meilleure version de vous-mêmes!
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Le parfum d'exil d'Ondine Khayat - Pocket
Coup de cœur d’Élodie, libraire à Fil en page:
«Taline appartenait à une chaîne humaine. Des êtres incarnés les uns après les autres, dont le vécu laissait des empreintes indélébiles… Elle portait en elle les stigmates des horreurs perpétuées contre les siens et, quoi qu’elle fasse, elle ne pouvait y échapper. Il lui fallait s’y confronter.»
Une belle lecture qui nous entraîne aux côté d’une jeune femme confrontée au passé de sa grand-mère arménienne dont elle découvre l’histoire et les tragédies…
«J’ai laissé des morceaux de mon cœur sur les routes tortueuses de ma vie. Ils se sont pris dans les buissons du doute et sont restés suspendus aux mûriers du désespoir.»