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Généraux, Gansters et Jihadistes - Histoire de la contre-révolution arabe de Jean-Pierre Filiu - éditions de La découverte

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1. Bienvenue dans l’«Etat profond»

Le concept d’«Etat profond», en tant que structure parallèle et occulte de pouvoir…était alors sans objet dans le monde arabe, où les régimes en place étaient ouvertement dictatoriaux, les organes répressifs s’imposant à une justice aux ordres, avec la complicité affichée de mafias d’Etat.

Ce mélange de règlements de compte, d’économie souterraine et de théories du complot engendra bientôt en Turquie un sentiment d’omniprésence de l’Etat profond.

Pour appréhender la spécificité (et la perversité) d’un tel Etat profond dans le monde arabe, il importe de revenir au processus de construction nationale dans ces différents pays…Une composante clé de ce processus est la vision et la gestion patrimoniales de la nation et de ses ressources. La comparaison avec la Turquie est une fois encore éclairante, au moment où les appareils de sécurité vont s’imposer au centre de la politique arabe.

2. Le mythe des « pères de la nation »

 Les acteurs de l’Etat profond justifient en effet leurs activités illégales par l’incapacité de l’Etat légitime à assumer ses missions « en profondeur ». Et l’ »Etat parallèle » se veut le reflet soi-disant efficace d’un Etat officiel, que son impuissance à répondre aux attentes de l’opinion aurait lui-même disqualifié.

Le kémalisme et le wahhabisme sont deux idéologies qui confèrent au dirigeant et à ses proches une autorité sans partage, un discours de légitimation et une assise sociale. La répression des pratiques « hétérodoxes » dans le Hedjaz « cosmopolite » n’a pas été moins impitoyable que la lutte contre l’islam « réactionnaire » dans les campagnes d’Anatolie.

3. Les Mamelouks de notre temps

C’est surtout l’implacable darwinisme des luttes de pouvoir qui lie le plus intimement les mamelouks modernes au général Baybars, héros de la bataille de Mansoura (1249) et à ses successeurs. Nasser, Boumedienne et Assad étaient loin d’être les dirigeants les plus talentueux, mais ils savaient survivre coûte que coûte dans un environnement implacable de trahisons et de putschs. Ils apprirent à tuer pour ne pas l’être et leur obsession sécuritaire en vint à déterminer le sort de leur pays. Une fois l’indépendance nationale détournée à leur profit, ils prirent leurs compatriotes en otages de leur soif de pouvoir. Que le pire gagne et non plus le meilleur, telle semblait désormais la règle de cette sinistre saga.

La rivalité exacerbée entre Nasser et le maréchal des armées Abdelhakim Amer contribua largement à précipiter l’Egypte dans le piège de la « guerre des Six Jours », en juin 1967.

Les militaires algériens furent les premiers touchés par une telle vague de protestation populaire –aspirations collectives à la liberté- et ils tracèrent la voie du plus sombre des avenirs aux autres Mamelouks : ne jamais baisser la garde, quelles que soient les marques extérieures de soumission ; et surtout, surtout, ne pas hésiter un seul instant à combattre par les armes le verdict des urnes.

4. La matrice algérienne

Libéralisation et expansionnisme offraient de nouvelles opportunités de captation de ressources et de redistribution des prébendes au sein de l’élite dominante et de ses protégés.

(Algérie) La violence atteignit en 1993 et 1994 les niveaux inégalés de quelque 500 morts par semaine…Le GIA eut cinq chefs successifs durant ces deux années sanglantes.

Bouteflika avait accompli son devoir électoral en chaise roulante. Les Mamelouks algériens ne se contentaient plus d’un président marionnette, ils avaient installé une momie au sommet de l’Etat.

Peu importait l’état réel du pays et de son économie, les Mamelouks défendaient avec ténacité et constance leurs intérêts collectifs. De tels processus de rente et d’accaparement, essentiels à la cohésion du régime algérien, se déclinaient sous des formes tout aussi redoutables dans les autres autocraties arabes.

5. Les rentiers de la violence

Hafez al-Assad (Syrie) ou Ali Abdallah Saleh (Yémen) n’étaient que deux exemples de ces milliers de jeunes officiers dont la fulgurante ascension sociale dépendait de la consolidation des privilèges multiformes de leur corporation.

L’opacité des budgets militaires, et des appareils de sécurité en général, ne pouvait à cet égard que faciliter les détournements collectifs ou personnels. L’impératif de « défense nationale » n’avait qu’à être mentionné pour légitimer tous les passe-droits.

(Egypte) Les grands généraux, qu’ils soient ou non en activité, développèrent leurs relations avec la classe affairiste pour mieux collaborer avec la génération montante de capitalistes globalisés, tout ce petit monde prospérant à l’ombre de l’Etat égyptien et de ses réseaux clientélistes.

Le chantage exercé sur une bien plus grande échelle aux dépens des pouvoirs occidentaux, afin de leur extorquer une juteuse « protection » contre une menace que les Mamelouks arabes ont pourtant largement contribué à créer.

(Le jackpot israélien) Ces chiffres astronomiques illustrent comment les Mamelouks d’Egypte et de Syrie ont réussi à transformer leur relation avec Israël en un formidable

instrument de pression à l’égard de leurs parrains étrangers.

Les Mamelouks arabes ont démontré une exceptionnelle capacité d’adaptation et de survie à n’importe quel prix, surtout quand ce prix est payé par une partie de leur propre population. Après avoir détourné les indépendances postcoloniales, ils ont accaparé la gestion des ressources nationales et consolidé leur mainmise sur la sphère publique. Ils sont ensuite parvenus à encore accentuer leur position dominante par un processus de « privatisation » au profit de leurs protégés ou de leur propre famille. Les Mamelouks d’Egypte furent à l’avant-garde de ces liaisons incestueuses avec l’affairisme le plus débridé, mais leurs homologues arabes ne tardèrent pas à suivre cette voie.

6. A chacun sa « terreur globale »

Le régime Assad a ainsi géré avec un sang-froid impressionnant la « guerre globale contre la terreur » qui faisait rage dans l’Irak tout proche. Il a démontré une capacité hors du commun à agiter l’épouvantail d’Al-Qaida aux dépens de sa propre opposition, tout en continuant à collaborer avec d’authentiques réseaux jihadistes, au Liban ou en Irak…Bachar al-Assad a ainsi poussé la logique du « pompier pyromane », héritée de son père, à des niveaux de perversité sans précédent.

7. Deux fers au feu en Syrie et au Yémen

Les frères ennemis de la dictature mamelouke et du jihad global s’accordaient à l’évidence sur un point : la contestation politique devait être écrasée à n’importe quel prix…pour les contestataires.

(Syrie) Cela n’était certes pas suffisant pour accréditer la menace jihadiste. Aussi le régime Assad décida-t-il de relâcher massivement les jihadistes détenus dans les prisons syriennes.

Le régime Assad, fidèle à sa politique du pire, épargnait ostensiblement Daech pour concentrer ses frappes contre les autres groupes armés.

8. Elégie de Tahrir

Les Mamelouks avaient ainsi restauré leur hégémonie sur l’appareil de sécurité, tout en envoyant aux Etats-Unis et à Israël les messages nécessaires à la perpétuation de leur rente stratégique. Ils avaient absorbé l’impact de plus sérieux de la vague révolutionnaire de 2011 en prenant l’initiative de déposer Moubarak. Il leur fallait maintenant une formule constitutionnelle de validation de leur structure de pouvoir.

Morsi apparaissait de plus en plus comme un chef de parti, prêt à couvrir tous les débordements de l’appareil islamique, au lieu de diriger le pays en président de tous les Egyptiens.

Pendant que les généraux s’engraissaient, le pays s’enfonçait dans la pire période de violence de son histoire moderne : environ 2500 civils tués et quelque 17 000 blessés pour les seuls huit premiers mois de l’après-Morsi, avec un nombre de 41 000 détenus (selon les organisations de défense des droits de l’homme).

Les Mamelouks égyptiens sont parvenus, avec bien plus de talent que leurs homologues algériens deux décennies plus tôt, à contenir, renverser, puis écraser la vague démocratique.

9. Les fossoyeurs de la Palestine

Pour les Mamelouks égyptiens au chauvinisme affiché, mépriser les Palestiniens était devenu une seconde nature. Gaza était fondamentalement une marchandise à vendre au meilleur prix à Israël et aux Etats-Unis. Il n’en était que plus logique de punir les palestiniens lorsqu’ils osaient contester les termes d’un tel échange.

Le paradoxe d’une Egypte plus insensible qu’Israël aux souffrances palestiniennes était déjà cruel. Il se doublait, en outre, d’une montée en puissance, en matière de lutte antidjihadiste, de l’engagement discret d’Israël dans le Sinaï, ne serait-ce que pour y suppléer aux défaillances de l’armée égyptienne.

Par cette campagne contre le peuple de Palestine et ses droits, l’Etat profond avait parachevé son émergence au grand jour arabe, il n’avait plus besoin d’œuvrer dans les coulisses, de monter des intrigues complexes ou d’entretenir des rideaux de fumée. L’horreur du carnage en Palestine était indécente et la plaie, ainsi ouverte, demeurait béante. La Palestine devenait pour les fossoyeurs mamelouks le tombeau du rêve arabe. Car aucune contre-révolution n’était digne de ce nom sans la liquidation de la cause palestinienne.

10. L’alternative tunisienne

Alors que l’Egypte s’enfonçait dans la spirale de la sédition armée, la Tunisie parachevait sa transition institutionnelle, depuis le renversement du despote Ben Ali jusqu’aux premières législatives, organisées conformément à une nouvelle Constitution, elle-même adoptée après des débats passionnés. Le peuple de Tunisie et sa classe politique avaient effectivement posé les bases d’une IIème République en état de marche, là où les généraux égyptiens avaient saboté toute alternative crédible à leur règne mamelouk.

A partir de l’interdiction d’Ansar al-Sharia (AS), en septembre 2012, la Tunisie avait été aussi déterminée dans la lutte contre le jihadisme que les régimes mamelouks. Elle n’avait néanmoins pas pris le prétexte du terrorisme pour monter les uns contre les autres, bien au contraire. Et les procédures de l’Etat de droit étaient respectées dans l’instruction des dossiers et le jugement des 1 343 détenus pour délits liés au terrorisme.

A bien des égards, la Tunisie avait rejoint la famille et les préoccupations, voire les angoisses de ces démocraties occidentales. Le pays avait dès lors moins à craindre la virulence de tels débats que son isolement persistant dans un environnement aussi agressivement mamelouk.

La contre-révolution arabe n’aura donc épargné que la Tunisie. Elle aura plongé la Syrie et le Yémen dans les abominations de la guerre civile afin de laisser, officiellement à Bachar al-Assad, de facto à Ali Abdallah Saleh, l’essentiel de leur pouvoir. Elle aura enfoncé l’Egypte dans l’impasse d’un autoritarisme impuissant à assurer une sécurité minimale. Elle aura réussi le tour de force d’obliger le Premier ministre « d’union nationale » en Libye à négocier sur un pied d’égalité avec Haftar, ainsi légitimé et conforté dans son arbitraire. Elle aura abandonné durant de longues années des millions de femmes et d’hommes au joug de Daech, s’en remettant à une coalition extérieure pour réduire très laborieusement le territoire de ce pseudo-califat.

« La révolution n’a pas échoué. Elle continuera tant que ses mots d’ordre « Pain, liberté, justice » ne seront pas accomplis. Ils peuvent la retarder, mais je pense que le mouvement est irréversible. N’oubliez pas que nous sortons de décennies de totalitarisme. Cela ne se fera pas en un jour. »

*

Verbatim proposé par François C.

Verbatim de PROFESSION SLASHEUR: Cumuler les jobs, un métier d’avenir de Marielle BARBE - Ed. Marabout 2017

Profession slasheur ; cumuler les jobs, un métier d'avenir

Je n’ai jamais su choisir !

Mon «coming out»

Mes familles de compétences

L’organisation de mon planning

Mes difficultés de slasheuse

Le fil conducteur de mon parcours

Le sens que j’ai donné à ma vie professionnelle

Demain, tous slasheurs

Un slasheur sachant slasher

Dessine-moi un slasheur!

Le slasheur par « nature »

Le slasheur « par accident » ou par nécessité

21 slasheurs et slasheuses extraordinaires

La boîte à outils

Votre profil «positive slasheur»

Super-slasheur sur le marché du travail!

  • Accepter l’insécurité et les fluctuations financières.

  • Courir après le temps (mais ce n’est pas obligatoire !).

  • Comment vous présenter simplement et efficacement ?

  • Trouver le statut compatible avec vos besoins.

  • Entreprise recherche mouton à cinq pattes, et inversement.

  • Des plateformes de recherche d’emploi « slash-compatibles ».

Slashez-vous!

  • Assumez qui vous êtes.

  • Gagnez la bataille de la légitimité.

  • Oubliez vos « bonnes » excuses !

  • Échec, persévérance, passion : un trio qui booste.

  • Faites confiance à la vie…et sachez faire face à l’adversité.

  • Jouez…pour de vrai.

  • La meilleure place, c’est la juste place.

Conclusion

Une vie qui vous ressemble.

TABLE DES TESTS ET OUTILS POUR LE SLASHEUR

Slasheur or not slasheur ?

Si vous avez répondu par oui à la majorité des propositions, bienvenue dans la tribu des slasheurs ! Dans ce cas, spontanément, sans réfléchir, notez ce que vous considérez être vos différents slashs ?

Pause respiratoire

Ma pratique autour de la respiration m’a donné la certitude que le souffle nous offre un ancrage à la fois très simple et très efficace, à nous-mêmes et à l’instant présent.

L’histoire des gros cailloux

Quels sont les gros cailloux dans votre vie ? Ceux que vous aimez ? Qui correspondent à ce qui est essentiel pour vous ? Ceux qui donnent du sens à votre vie ? Qui vous permettent de vous réaliser, d’accomplir vos rêves ? Quels qu’ils soient, c’est à vous et à vous seul, de vous assurer qu’ils trouvent une place prioritaire dans votre vie !

Si vous donnez la priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), vous remplirez votre vie de peccadilles et vous n’aurez plus assez de temps précieux à consacrer aux priorités de votre propre vie.

Voyage vers ma future vie professionnelle

Et vous, comment voyez-vous votre vie professionnelle « idéale » en 2030 ? Feuilletez les magazines en y découpant tout ce qui vous inspire, vous appelle, fait des liens avec :

  • des envies, des activités, des projets, des univers que vous souhaitez développer,

  • le cadre, le lieu, l’ambiance dans lesquels vous aimeriez travailler,

  • les personnes avec qui vous aspirez à travailler.

Soyez vigilants à ne pas vous censurer et laissez parler votre cœur.

Le vide-dressing

Ecrivez à l’intérieur de cette poubelle, sans vous censurer :

  • tous les préjugés, les idées reçues, les critiques entendues ou sous-entendues provenant de votre entourage personnel et professionnel et de la société en général ;

  • les jugements négatifs que vous portez sur vous-même ;

  • les peurs de votre entourage qui se cachent derrière leurs mots blessants, ou même leurs conseils « bien intentionnés » ;

  • vos propres peurs.

Ensuite, à l’extérieur de cette poubelle, notez en face de chaque mot le « pendant » positif…Personnellement, lorsque je souhaite me libérer de certaines choses encombrantes, je les écris et les brûle. C’est un acte symbolique qui me donne la sensation de me libérer.

Slashez-vous : speed slashing

 

Quel slasheur « extraordinaire » êtes-vous ?

  • Comment et quand avez-vous découvert que vous étiez slasheur ?

  • Etes-vous slasheur « par nature », par choix ? ou bien par obligation, pour des raisons économiques ?

  • Quels sont vos différents « slashs » ou familles d’activités/métiers ?

  • Quels sont vos principaux centres d’intérêt/passions ?

  • Que répondez-vous quand on vous demande ce que vous faites comme métier ?

  • Assumez-vous et revendiquez-vous d’être slasheur ?

  • Quel est selon vous le fil conducteur, le point commun, le sens de ces différentes activités ?

  • Qu’est-ce que cela raconte de vous ?

  • Considérez-vous qu’être slasheur vous fragilise ou, au contraire, que cela a donné de l’épaisseur et de l’expansion à votre profil ?

  • Comment définiriez-vous vos atouts et votre valeur ajoutée de slasheur ?

  • Vos clients, vos interlocuteurs, vos boss ont-ils connaissance de toutes vos activités ? Si oui, reconnaissent-ils votre multiactivité ?

  • L’organisation de votre planning de slasheur est-elle simple à gérer, ou au contraire un véritable casse-tête ? Au quotidien, comment organisez-vous votre temps avec vos différentes activités ? En alternance, en parallèle ? Par séquences, par saison… ?

  • Quels sont vos statuts ? Salarié ? Autoentrepreneur ? Indépendant ? Un mix des trois ? Ou encore un autre statut ?

  • Qu’appréciez-vous le plus dans votre mode de fonctionnement/votre vie de slasheur ?

  • Vous sentez-vous épanoui et à votre place dans cette manière de travailler en mode « multi » ? Pourquoi ?

  • Selon vous, quels sont les atouts principaux d’une personne qui assume d’être slasheur ?

  • Quels sont les points de vigilance, les écueils, les risques auxquels sont exposés les slasheurs ?

  • Connaissez-vous beaucoup de slasheurs ? Y a-t-il un profil de slasheur qui vous étonne, vous inspire tout particulièrement ?

  • Quels conseils, trucs, astuces, expériences de slasheurs souhaitez-vous partager ?

  • Si vous aviez une baguette magique, de quoi auriez-vous besoin en tant que slasheur ?

  • Avez-vous déjà une petite idée du prochain « slash » qui viendra compléter les autres ?

  • A quoi ressemblera votre « vie professionnelle idéale » dans 10 ans ?

Cahier des charges

Ce qui ne vous convient plus dans votre vie professionnelle (colonne de gauche) versus ingrédients de votre vie professionnelle idéale (colonne de droite)

Rewind

Le jeu des sept familles

Familles : « Valeurs » ; « Savoir-être » ; « Dons/talents naturels » ; « Compétences professionnelles » ; « Compétences personnelles » ; « Centres d’intérêt » ; « Carburants ».

In & out of the box

Slashs & moi

Si j’étais…

Chacun a une représentation personnelle du slasheur qu’il est…Chaque compétence, chaque métier, est une pièce du puzzle et ces pièces combinées entre elles finissent par dévoiler peu à peu qui je suis.

Mon « multikigai »

Selon la philosophie de l’ikigai, votre raison d’être se situe au croisement de ces quatre éléments :

  • ce pour quoi vous êtes doué (vocation),

  • ce que vous aimez le plus faire (passion),

  • ce pour quoi vous pouvez être payé (profession),

  • ce dont le monde a besoin (mission).

Et si vous aviez une baguette magique ?

Bucket List

Écrire la liste de vos envies. Ces dernières peuvent être en lien avec : des voyages, des aventures et expériences de vie, des apprentissages et des connaissances, des projets et des plaisirs tout simples, des objectifs à atteindre,…

Aucun regret

Bronnie Ware : « Les cinq regrets des personnes en fin de vie »

  • J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, pas celle que les autres attendaient de moi,

  • J’aurais dû travailler moins,

  • J’aurais aimé avoir le courage d’exprimer mes sentiments,

  • J’aurais aimé garder le contact avec mes amis,

  • J’aurais aimé m’accorder un peu plus de bonheur.

Je reconnais et assume (enfin) ma valeur ajoutée

Le fil conducteur de mes slashs

Le nuancier de mes offres

Quelles nuances vos couleurs primaires combinées entre elles (par deux, par trois, etc.) produisent-elles ? Quelles offres singulières vos différentes compétences, vos multiples métiers en s’hybridant donnent-ils ?

Je compte (sur) tous mes trésors

Fiche d’identité «slasheur »

La chasse aux bonnes excuses

Merci au slasheur que vous êtes !

Prenez le temps de noter et de dire « Merci » à tout ce que votre vie de slasheur vous a apporté :

  • les projets hors du commun que vous avez menés ;

  • les connaissances, les compétences que vous avez acquises grâce à vos multiples expériences ;

  • les merveilleuses rencontres que vous avez faites ;

  • les émotions et les aventures que vous avez vécues ;

  • les chances, les opportunités qui se sont présentées à vous.

L’attrape-rêves

Dessinez cinq ballons de baudruche, correspondant respectivement à vos :

  • sources d’inspiration ;

  • envies ;

  • rêves ;

  • raisons de croire à d’autres possibles ;

  • les petits pas que vous pouvez faire pour rendre vos envies et vos rêves possibles.

Votre mantra

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Verbatim proposé par François C.

Verbatim de SURDOUÉS: s’intégrer et s’épanouir dans le monde du travail de Cécile BOST- Ed. Vuibert 2016

Surdoués ; s'intégrer et s'épanouir dans le monde du travail

Chapitre 1 – POURQUOI PARLER DES SURDOUES DANS LE MONDE DU TRAVAIL ?

Des malentendus tenaces

Tentatives de définition et conséquences

Trois « traits ombrelles » : intensité, complexité et dynamique personnelle (besoin de faire toujours plus, plus loin et mieux).

. Une construction identitaire parfois difficile

Deux grands groupes différents de stratégies d’adaptation : les intégrés/conformistes ; les marginaux.

Trois types de comportement : équilibré ; exagéré ; effondré.

. Une estime de soi à géométrie très variable

C’est avec ce regard critique permanent sur lui-même (« l’inaccessible idéal du moi ») que grandit un surdoué.

. Une place difficile à trouver

Le surdoué grandit avec un sentiment envahissant d’être perçu comme celui qui a ou est toujours « trop » par rapport à une « norme » définie par les habitudes du groupe dominant.

Le surdon n’est pas une vue de l’esprit

. Une réalité neurophysiologique

. Pour mémoire, l’origine du test de QI et son utilité

Un test d’intelligence ne sait pas évaluer de façon correcte un surdoué « dys », hypersensible, hyperémotif, dépressif et/ou assommé par des médicaments.

. Les intelligences multiples de Gardner

. Le surdon, une différence qui s’inscrit dans un continuum

Plus l’intelligence mesurée est élevée, plus grande est la capacité à distinguer les informations pertinentes de toutes natures, grâce à une acquisition, un traitement et un stockage des informations plus importants et plus rapides.

Prélude au monde du travail : la sélection par l’école

. La roche tarpéienne de l’école

Les vrais problèmes de l’enfant surdoué commencent quand il « en montre trop ».

. Des résultats d’études convergents

Un tiers des enfants surdoués réussit brillamment ses études, un tiers s’en sort sans éclat, le reste est en échec scolaire.

Deux grands types de populations surdouées : a) des surdoués équilibrés ; b) des surdoués en mode survie.

. Le casse-tête de l’orientation professionnelle

Le plus important est d’aider le surdoué à cheminer entre le sentiment de choisir une carrière pour faire plaisir à d’autres et ses passions « irraisonnées », entre ce qui relève de ses centres d’intérêt et de ses habiletés et compétences.

. De la difficulté d’être trop intelligent

. De la « norme » en matière d’intelligence

Certains arrivent à survivre au système scolaire en choisissant une voie professionnelle moins classique : en étant indépendant (artisan, commerçant, profession libérale) ou en devenant chef d’entreprise.

Chapitre 2 – LE SURDOUE EST-IL SOLUBLE DANS L’ENTREPRISE ?

Au commencement était le recrutement

. La lettre de candidature

Motifs du rejet de deux ordres : a) Les compétences demandées sont bien là, mais les expériences passées font apparaître un candidat surqualifié, ou au potentiel trop important pour ce que le poste peut offrir ; b) La logique qui a conduit le candidat à postuler n’est pas cohérente avec le poste à pourvoir.

. L’entretien

La forme…et le fond

Les différentiels de repères

. Différences d’intensité

L’intensité concerne tous les aspects de la vie quotidienne du surdoué, vite qualifié d’ »excessif » ou de « trop ».

. Différences d’approche

Les différences physiologiques cérébrales donnent au surdoué une capacité accrue de perception, de traitement et de mémorisation de l’information, tant en termes de quantité que de rapidité.

. Différences de synchronisation

Le temps est une variable très particulière chez le surdoué…, qui ne se montre jamais synchrone avec son environnement.

. Différences de pensée

Cette capacité à penser hors du cadre, à remettre en cause les règles, est de facto un facteur de fragilisation du groupe.

Une créativité compulsive

Le surdoué est un créatif permanent. Il challenge les autres et les traditions, bouscule les statu quo, fait appel à des idées folles venues d’on ne sait où, comme s’il voyait ce que les autres ne pouvaient pas voir.

L’idéalisme et le perfectionnisme

Son idéalisme le rend intransigeant et cassant. Il faut vraisemblablement lui rattacher le perfectionnisme. Le surdoué se met la pression tout seul pour atteindre un objectif qui correspond à l’image idéale de lui-même qu’il souhaite atteindre.

La question de l’intelligence émotionnelle

. La performance avant les émotions

Vu de l’extérieur, il est donc très difficile de comprendre ces montagnes russes émotionnelles auxquelles est soumis un surdoué, qui passe si facilement (et pour un rien !) du rire aux larmes.

. QE versus QI

Les recherches ont largement démontré que les surdoués ont a minima un QE « dans la moyenne », et qu’ils sont nombreux à être charismatiques.

. La tyrannie des émotions

Depuis son plus jeune âge, le surdoué est confronté aux émotions qui l’assaillent par le biais du bombardement sensoriel permanent qu’il vit.

. Des émotions hors norme

. L’IS (intelligence stratégique) mieux que l’IE

Michael Maccoby : l’anticipation, la vision, la réflexion systémique, la capacité à motiver, la capacité à établir des partenariats.

Des relations épineuses

. Se ressourcer seul ou sociabiliser ?

Un surdoué se sent mieux dans le silence et une certaine solitude…Il a besoin d’une énergie intense pour se sociabiliser, pour se mettre au niveau (d’intérêts et de langage) des autres.

. Se museler ou agacer ?

Un surdoué passe néanmoins très souvent pour arrogant et exaspérant.

. Se taire ou manipuler ?

Jusque dans sa façon de parler, le surdoué dérange : sa logique de réflexion, son débit de parole et le vocabulaire qu’il emploie peuvent déstabiliser.

. Suivre ou être soi-même, mouton ou mouton noir ?

Apprendre à tolérer que les autres ne fonctionnent pas de la même façon que lui, à vivre avec le reste du monde et non malgré lui, est vital pour un surdoué, sous peine de devenir aigri et de s’isoler plus encore, la phobie sociale guettant particulièrement les plus doués d’entre tous.

Promotions et progression

. Quel profil faut-il en général pour progresser en entreprise ?

Quatre profils de manager, dans cette bataille qui se joue en permanence pour le pouvoir : le rebelle positif ; le râleur ; l’imposteur ; le manipulateur, destructeur ou pervers narcissique.

. Les surdoués sont-ils doués pour progresser en entreprise ?

Bien au-delà de toute promotion, la déconnexion, l’isolement social et la marginalisation guettent le surdoué qui ne réussira pas à trouver la stratégie gagnante pour préserver son intégrité psychique, ni à apprendre à vivre et à progresser avec des gens qui, visiblement, ne fonctionnent pas comme lui.

Chapitre 3 – QUAND LA CRISE SURVIENT

Harcelé, harceleur, ou un peu des deux ?

L’entreprise est un lieu agressif et souvent psychorigide, dont le conformisme cognitif et la faible tolérance à la diversité ne conviennent pas au surdoué.

Burn out

…ou Bore out

La manifestation extérieure du Bore out est l’apathie. Le surdoué qui s’ennuie dans son travail s’effondre aussi sûrement que sous une très lourde charge de travail !

Invoquer le surdon comme handicap, une solution ?

Chapitre 4 –ENTREPRISE ET SURDOUE : LE GRAND MALENTENDU ? DECRYPTAGE

Entreprise cherche collaborateur ayant du savoir-vivre

Surdoué cherche entreprise pour activité ayant du sens

. Une question de valeurs et de besoins

Besoins du surdoué : exigence de qualité ; désir d’apprendre ; goût du travail bien fait ; goût du challenge ; faible besoin de formalisme ; besoin d’autonomie ; besoin de réactivité et de partage ; besoin de respect, de reconnaissance de l’engagement pris et du travail accompli ; besoin de se sentir reconnu dans son mode de fonctionnement singulier.

. Peu importe le métier pourvu qu’on ait l’environnement

. Des compétences bien particulières

Capacité à voir de façon globale, augmentée par capacité de projection, d’anticipation ; goût pour la complexité et créativité associée à de multiples centres d’intérêt ; sens de l’organisation, doublé d’une inclination naturelle pour le travail et d’une vraie puissance à l’abattre.

La personnalité du surdoué à la lueur des tests

. Le MBTI, Myers Briggs Type Indicator

. Le Big 5

Cinq grands traits de personnalité universels : 1. Ouverture d’esprit ; 2. Conscienciosité (organisation, fiabilité, sens de l’effort,…) ; 3. Extraversion ; 4. Amabilité (sociabilité, altruisme et coopération,…) ; 5. Névrose (degré de stabilité émotionnelle,…).

. Le décalage du surdon à la lueur des tests

. Qu’impliquent ces différents types dans l’entreprise ?

. Quels profils de collaborateurs recherche l’entreprise ?

. Quelle cohabitation entre surdoués et non-surdoués en entreprise ?

. Quels profils d’entreprise recherche le surdoué ?

Surdoués en entreprise : (un)wanted ?

Le classement des individus en trois groupes (Roland Persson) : le nerd (Steve Jobs ; Xavier Niel) ; le héros (de Gaulle, Zinédine Zidane) ; le réformateur (remet en cause l’ordre établi et menace les intérêts en place).

Chapitre 5 – POUR LA ROUTE

Accepter le surdon

Etre surdoué, ce n’est pas une question de production mais une question de ressenti. Le véritable enjeu est de se sentir mieux.

Accepter d’être surdoué, c’est se réconcilier avec soi-même et ne plus ressentir ce sentiment diffus de honte…Accepter est libérateur d’un nouveau flot d’énergie.

Quatre grandes étapes dans l’acceptation de son surdon : 1. Se reconnaître ; 2. S’affirmer ; 3. Retrouver son groupe d’appartenance ; 4. La recherche d’affinités.

Apprendre à vivre avec le surdon

. Pour penser à l’avenir, penser d’abord au passé

. Respecter certains besoins : 1. dappartenance ; 2. de nourriture intellectuelle ; 3. de pratique et de créativité.

Gérer sa réputation

. Améliorer son image : 7 briques pour améliorer votre intelligence relationnelle :

  1. Comprenez pleinement ce que signifie être surdoué et ce décalage entre vous et les autres.
  2. Sachez de quoi est fait votre surdon et acceptez ce mode de fonctionnement.
  3. Faites les choses « comme il faut ».
  4. Investissez du temps pour développer vos habiletés sociales.
  5. Développez un réseau en commençant par des surdoués.
  6. Elargissez votre réseau initial à d’autres cercles.
  7. Appuyez-vous sur un mentor.

. Mieux gérer ses émotions

. Apprendre à fixer des limites

Questions de santé

. L’hypersensibilité

. Les hyperexcitabilités

Cinq formes d’hyperexcitabilité : émotionnelle ; psychomotrice ; sensuelle ; intellectuelle ; imaginaire.

. Les erreurs de diagnostic

. Apprendre à connaître et (surtout) accepter ses limites

. Apprendre à trouver sa place

 EN GUISE DE CONCLUSION

Par sa capacité à apprendre facilement, à s’engager, à travailler avec puissance, à être multitâches et multi-intérêts, à voir loin, à envisager des solutions innovantes, par sa créativité, un surdoué est un véritable atout pour la structure qui l’intégrera. Malheureusement, son mode de fonctionnement singulier est encore bien mal connu et donc très mal utilisé, ce qui est dommage.

  *

CITATIONS :

Frankl Ce qui doit donner de la lumière doit d’abord supporter de brûler.

Huxley A. Le prix que Newton a eu à payer pour être intellectuellement si exceptionnel a été qu’il n’a pas eu d’amis, qu’il n’a jamais connu l’amour, qu’il n’a pas eu d’enfants, ni beaucoup d’autres choses désirables. En tant qu’homme, c’est un raté ; en tant que monstre, il est magnifique.

Pfeffer Le talent est une force, pas un outil. Le talent n’est ni bon, ni mauvais. Etre doué de plusieurs talents est en fait un cadeau ambigu. Pour certains, c’est un fléau.

Ziglar Ce ne sont pas vos aptitudes, mais votre attitude qui déterminera votre altitude.

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Verbatim proposé par François C.

 

Verbatim de DIRIGEANTS LE DEFI de L'ENGAGEMENT de Raphaelle LAUBIE et Philippe WATTIER - Ed. L'Archipel 2017

Dirigeants ; le défi de l'engagement

1.LES PARADOXES DANS L’ENGAGEMENT DU DIRIGEANT

Des racines et des ailes.

Le dirigeant a fait le choix de s’élever…Cela comporte des risques, il doit l’assumer. Tôt ou tard, il se retrouve confronté à son idéal et à des situations paradoxales inédites et parfois brutales…C’est par un travail sur soi, apprentissage permanent, et par la recherche de sa « juste place », que l’on peut surmonter ces paradoxes et en faire des leviers pour l’action.

L’insuffisante prise en compte des facteurs de santé.

Des charges de travail trop importantes sans périodes de repos sont contre-productives…Le respect de certaines règles d’hygiène de vie (alimentation, sommeil, activité physique…) est garant d’un niveau de performance durable…Une pratique sportive régulière permet de maintenir un bon état de santé global tant au niveau du tonus physique que du développement des capacités mentales…Des mesures de prévention limitent les problèmes de santé graves et récurrents.

Les déséquilibres des trois vies

Il est essentiel de ne pas vivre uniquement des vies professionnelle et familiale. D’autres activités (sports, associations, etc.) qui entraînent une socialisation vont créer des sas de décompression…Ces interactions entre vie professionnelle et vie personnelle sont le lieu de très nombreux paradoxes. Avoir un complice indépendant des sphères professionnelle et personnelle pour partager ses questionnements sera d’une grande utilité, notamment pendant une période délicate.

Les dissonances cognitives.

Dans l’exercice de ses fonctions, le dirigeant peut être amené à vivre des situations très inconfortables, lorsque ses pensées et schémas mentaux ne se trouvent plus en harmonie avec sa propre perception de l’environnement externe. On parle alors de dissonance cognitive.

Tout dirigeant peut être confronté à ce type de situation à un moment ou à un autre de sa vie professionnelle…Le « dysconfort » vécu alors par le dirigeant l’amène à modifier son mode de fonctionnement, et parfois à prendre des décisions irrationnelles, laissant collaborateurs et proches démunis et dans une incompréhension totale.

Les erreurs de casting et les fausses routes.

Une mobilité géographique mobilise toutes les ressources du dirigeant…Imprégné de la culture de son entreprise, le dirigeant croit connaître les codes en arrivant dans un nouveau pays et peut faire preuve d’analyses ou de comportements inadaptés. En effet, les cultures locales prédominent encore sur les cultures d’entreprise, aussi fortes soient-elles…Le dirigeant n’est souvent pas préparé à ce paradoxe qui peut l’amener à remettre totalement en question sa performance professionnelle passée, et à perdre totalement confiance en lui…Une mobilité géographique est donc un véritable projet qui doit être préparé au sein de l’entreprise et en famille, afin que le dirigeant se sente soutenu et accompagné dans une expérience qui, si elle est riche d’enseignements, peut se révéler complexe.

2.FEMMES ET LEADERSHIP

Evolution des codes sociétaux et irritants.

Aujourd’hui, les femmes ont les mêmes opportunités, libertés et prérogatives que les hommes. Pas plus, mais les mêmes…Elles ne pourront tirer parti de ces opportunités qu’à condition de définir quel équilibre elles visent en termes de contrainte et de reconnaissance professionnelles, de vie personnelle, familiale, et seulement si elles assument pleinement ces choix.

Les femmes font face à un dilemme culpabilisant qui est présent très tôt…En effet, il est courant pour les femmes de devoir composer avec des injonctions contradictoires –réussir leurs études, puis gérer leur carrière, être une bonne mère de famille en restant présente pour ses enfants –sous peine de perdre leur indépendance en cas de problèmes conjugaux ultérieurs. Il est assez justifié d’avancer que les hommes y sont moins exposés.

Les femmes doivent apprendre à reconnaître et lever leurs « facteurs irritants », les freins à leur développement professionnel et personnel.

La levée de ces obstacles et la création d’un environnement de travail bienveillant et accueillant sont bénéfiques aux femmes, mais aussi aux hommes qui souhaitent se détacher des parcours « masculins classiques ».

Vertus et bonnes pratiques.

Il existe autant d’approches, de démarches et de plans d’action concernant les femmes et leur place en entreprise que de situations. Chaque entreprise doit s’investir dans ce challenge en intégrant sa culture, les problématiques et les moyens qui lui sont propres. Les solutions toutes prêtes à « reproduire » n’existent pas.

Il est nécessaire de s’engager dans une première étape de diagnostic afin d’identifier les points forts et faibles de l’entreprise, mais aussi les freins perçus par les femmes. Cette première étape permet de mettre en place des objectifs, un plan d’action, et d’en préciser les modalités de suivi.

La démarche doit être appuyée par le top management, emporter l’adhésion du middle management et, une fois amorcée, doit être soutenue sur le long terme. Les études et les exemples pratiques montrent que tout relâchement des actions provoque inévitablement un retour en arrière.

Les défis pour demain

Les programmes en lien avec l’éducation des lycéens et lycéennes, par exemple, sont un moyen de traiter certaines problématiques avant l’entrée dans la vie active, et donc de diminuer la nécessité de certaines mesures de « rattrapage » une fois intégré le monde du travail.

Les entreprises peuvent aussi intervenir au niveau sociétal pour poser un regard sur la place et le rôle de la femme dans la société.

Les mesures en faveur de la promotion féminine ne doivent pas être prises au détriment des compétences, faute de quoi le risque de rejet est réel.

Le leadership est-il sexué ?

Les femmes sont perçues comme plus créatives, plus coopératives et à l’écoute, dans une démarche plutôt horizontale.

Les hommes sont perçus comme étant davantage animés d’un esprit de conquête, de compétition –les prises de décision s’effectuent selon une démarche plus verticale.

Les hommes et les femmes appréhendent différemment leurs émotions.

Pour autant, les femmes au pouvoir ne montrent pas de différences majeures dans l’exercice du leadership. Il est impossible de distinguer un leadership spécifiquement féminin.

Par ailleurs, les jeunes générations ont tendance à gommer les différences hommes/femmes.

3.ENGAGEMENT SOCIETAL : TEMOIGNAGES

RSE, vous avez dit RSE ?

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est encore méconnue dans les entreprises et relativement peu formalisée, particulièrement dans les petites structures.

Intégrée à la stratégie globale, la RSE est un véritable outil de pilotage de l’entreprise dans une logique de pérennisation et de développement responsable.

La RSE est un atout pour attirer les consommateurs, renforcer la marque employeur et fidéliser les salariés.

Pour mettre en œuvre une démarche RSE, il est recommandé d’être accompagné et de désigner un ou des référents en interne pour le déploiement en lien avec tous les services et directions de l’entreprise.

Valeurs : au-delà des mots

Les valeurs revêtent un usage interne vis-à-vis des salariés et des managers, au moment des recrutements et tout au long de la vie de l’entreprise.

Les valeurs doivent être définies dans un esprit de co-construction avec les parties prenantes de l’entreprise, notamment les salariés.

La simple définition des valeurs ne suffit pas. Elles doivent constituer le socle de pratiques managériales et organisationnelles cohérentes.

Les valeurs doivent être un support dans le cadre de la relation client afin d’assurer un service le plus qualitatif possible.

En tant que premiers ambassadeurs des valeurs de l’entreprise, les dirigeants doivent faire preuve d’exemplarité.

La gouvernance responsable ou l’entreprise étendue.

Recourir aux administrateurs indépendants revêt un intérêt pour se faire challenger et bénéficier du regard de personnes externes à l’entreprise.

Les clients et usagers sont une ressource précieuse qu’il ne faut pas hésiter à consulter dans le cadre du développement de nouveaux produits et services.

Le mode coopératif et la gouvernance incluant toutes les parties prenantes de l’entreprise sont un gage d’équilibre sociétal.

Il est recommandé d’impliquer ses fournisseurs dans la gouvernance de l’entreprise, dans un esprit de coconstruction pour un résultat gagnant-gagnant.

Engagement et responsabilité

La culture managériale doit avant tout reposer sur le fait de donner du sens aux collaborateurs.

Qu’on adopte ou pas le concept d’entreprise libérée, il est nécessaire de réfléchir et innover sur un plan managérial en donnant la possibilité aux salariés de s’investir et d’être force de proposition.

Pour que les salariés s’engagent, les entreprises doivent leur donner toutes les clés et transformer les idées en actions concrètes.

Transparence et pédagogie sont essentielles à une communication fluide entre les collaborateurs et la direction.

Focus : des projets dont ils sont fiers.

Impliquer les équipes, c’est à terme faire émerger dans l’entreprise des collaborateurs citoyens engagés…C’est souvent révéler à des salariés toutes leurs potentialités.

Les Fondations ne doivent être en aucun cas les « danseuses du patron ». Tournées vers l’externe, elles doivent permettre de fédérer et créer du lien en interne.

La diversité est un enjeu de taille dans les entreprises tant d’un point de vue humain qu’économique. La prise en compte de la diversité ne peut être que vertueuse.

4.DIGITAL ET INNOVATION OUVERTE<

Innovation ouverte et clients

A l’instar des pure players, les industries de biens de consommation courante, pour lesquelles l’innovation est une considération prioritaire, ont ouvert leurs process d’innovation à leurs cibles de clientèle, tout autant qu’à des start-ups ou des partenaires industriels.

La valeur attendue du client dans ce processus diffère selon les industries.

Cette ouverture de l’innovation au client représente un phénomène pérenne, auquel le digital et les nouvelles technologies ont donné une formidable puissance…Elle impose qu’une culture centrée sur le client anime l’ensemble de l’entreprise.

Start-ups et entreprises innovantes

Par ses nouvelles offres, les nouvelles manières de travailler qu’il occasionne et ses nouveaux outils, le 2.0 est une opportunité pour aller plus loin dans l’innovation collaborative ou innovation ouverte.

Nous assistons à une accélération des cycles, de même que s’accroît la facilité de mise en relation d’un nombre plus important d’intervenants. Ce qui ne semblait pas possible il y a encore quelque temps est, avec les nouvelles technologies, réalisable et praticable.

Le processus d’innovation ouverte, par nature, traverse les organisations. Ainsi, l’innovation doit venir de partout et un des challenges des organisations établies est de gérer ce changement de culture.

Comme pour les autres processus de l’entreprise, la digitalisation et les nouvelles technologies viennent challenger les principes établis de l’innovation ouverte (open source, crowdsourcing, crowdfunding,…).

Enfin, comme pour tout apprentissage, il est important d’avoir conscience du degré de maturité en innovation ouverte de son organisation pour identifier outils et partenaires.

Financiarisation de l’innovation

C’est à partir de 2008 que les groupes se sont orientés vers l’innovation ouverte.

Innover sous la pression des actionnaires impose de limiter les risques. Sur cet aspect aussi, l’innovation ouverte est intéressante, car elle constitue un moyen d’externaliser les risques inhérents à l’innovation en s’alliant notamment aux start-ups.

Pour les innovations périphériques et incrémentales, les grands groupes se sont naturellement tournés vers d’autres acteurs (universités, start-ups, centres de recherche,…) afin d’avoir accès à l’expertise de pointe en limitant l’investissement et le risque financier.

L’open source, aux frontières de l’innovation ouverte

Le modèle open source…est un processus d’innovation ouvert, souvent à une très large communauté, qui repose sur le partage de la valeur, voire sur la gratuité, notions qui sont éloignées des modes classiques de gestion de la propriété intellectuelle –quand elles ne s’y opposent pas.

Les freins à la diffusion de l’open source sont réels : remise en cause des modèles économiques existants, notamment en termes de valorisation de l’innovation et de contrôle de la valeur, coût élevé de transition du modèle classique au modèle open source, risque d’une extension trop forte d’offres sur mesure.

Le modèle open source, surtout présent aujourd’hui dans le secteur des softwares, a de fortes chances de s’étendre : d’une part, du fait de l’extension des technologies de l’information au sein de toute forme d’innovation, et ce quel que soit le secteur d’activité ; d’autre part, parce que les valeurs « idéologiques » portées par l’open source correspondent en partie aux nouvelles attentes sociétales de partage, d’engagement individuel et de quête de sens.

La diffusion de la culture open source dans l’entreprise imposera alors de bien maîtriser les enjeux technico-juridiques de ce type de modèle (plateforme, système de régulation) et de revoir les pratiques managériales de l’entreprise (capacité à gérer un écosystème externe complexe, à donner un sens collectif à l’action, à assurer un bon équilibre entre leadership et taylorisme managérial).

L’innovation ouverte : pari culturel et défi pour le leadership

Un certain nombre de facteurs culturels contribuent aux succès des entreprises les plus performantes en matière d’innovation ouverte : l’obsession du client, une bonne intelligence de l’écosystème et la capacité à partager une même vision à tous les niveaux de l’entreprise.

Leurs leaders ont une réelle aptitude à observer, à questionner, à associer des savoirs sans relation apparente. Ils expérimentent et encouragent l’essai chez leurs collaborateurs. Ils pensent et agissent en réseau. Ils font preuve d’agilité, d’audace, mais aussi d’humilité.

C’est la combinaison de ces compétences distinctives avec un fort engagement personnel, une attention aux équipes, une mission claire et partagée qui fonde le succès du pilotage des démarches d’innovation ouverte. 

*

Verbatim proposé par François C.

Verbatim de 52 poèmes d'occident pour apprendre à s'émerveiller de Fabrice Midal ed. Pocket 2015

52 poèmes d'Occident pour apprendre à s'émerveiller
  1. S’ouvrir à la beauté du monde. Je ne pouvais pas prévoir combien ce spectacle allait me toucher –je peux juste m’arrêter et lui dire « bonjour ». Le laisser être. Vous aussi, qu’est-ce qui vous appelle maintenant et que vous pourriez accueillir ?
  2. Apprendre des arbres. Méditer, c’est être comme un arbre. Comme lui, restons immobiles. Abandonnons, pour un instant, nos projets et nos prétentions. Ce qui advient, laissons-le advenir. N’essayons pas de le changer. En nous ouvrant ainsi sans condition à la réalité, nous découvrirons un sens d’être primordial, qui nous permettra ensuite de pouvoir agir et aimer avec justesse.
  3.  Libérer en nous le plus haut désir. Méditer, c’est faire le mouvement du tournesol : se libérer de nos chaînes et entendre le plus haut désir qui nous habite, le désir d’éveil, de liberté, de tendresse et d’amour.
  4.  L’émerveillement et le papillon. La poésie comme la méditation nous apprennent -et de façon « magique »- à invoquer la splendeur oubliée de l’existence qui n’attend de nous que d’être reconnue.
  5.  S’accorder au monde. La méditation nous apprend elle aussi cette apaisante réconciliation avec la réalité. Nous ne sommes plus à distance, séparés, mais nous coïncidons avec ce qui est. Nous ne regardons plus l’oiseau, nous sommes l’espace où il se déploie.
  6.  La splendeur du « bel aujourd’hui ». Telle est bien l’épreuve que l’on fait dans la pratique méditative : nous avons à traverser le gel de nos inquiétudes pour retrouver le bel aujourd’hui. En ce sens, méditer est un travail : ouvrir les portes et les fenêtres pour goûter à neuf l’azur.
  7.  S’élever. Là est le sens tout entier de la pratique de la méditation. En méditant, nous posons nos fardeaux. Nous retrouvons un souffle vivifiant. L’exil s’achève, nous sortons du désert.
  8.  La douleur et l’espérance. Dans la méditation, nous découvrons que nos douleurs et nos difficultés ne sont pas solides et figées –elles peuvent passer, se transformer, être apaisées. Nous découvrons une source toujours inattendue d’où tout peut renaître.
  9.  La magie de la parole, le rythme du temps. La méditation, à l’instar de la poésie, met entre parenthèses nos préoccupations, pour nous permettre ainsi de mieux coïncider avec le jeu du monde. Pour cette raison, elle est une source de joie toute pure.
  10.  La pure honnêteté. La méditation, loin de se présenter comme un outil ou une technique pour être moins stressé ou plus efficace, est une leçon d’authenticité. Elle nous confronte à nos limites, à nos peurs, à nos erreurs –sans en faire toute une histoire. Les grands méditants n’étaient pas des êtres parfaits ; ils étaient simplement qui ils étaient. Ils ne s’excusaient plus d’être et ne cherchaient pas à prouver quoi que ce soit. Ils étaient pleinement humains.
  11.  La quête de l’étoile. Lorsque l’on s’engage dans la pratique de la méditation, nous voyons la nuit –notre inquiétude et notre peur, nos doutes et ce bavardage qui devient parfois incessant –s’effacer peu à peu et la clarté jaillir. Il nous suffit alors de la laisser croître.
  12.  Vivre est bon. La méditation nous apprend à reconnaître cette bonté qui n’est pas le bien-être que l’on peut éprouver quand on réussit un examen ou quand on achète un vêtement neuf, mais qui se déploie du simple fait d’être en vie.
  13.  La tendresse et la nostalgie. La méditation peut jouer un rôle majeur dans la vie des hommes, non seulement en leur apprenant à vivre la splendeur et la gravité du présent vivant, mais aussi en libérant en eux la haute mémoire de  l’origine.
  14.  Ne soyons pas si prévisibles. Donnez moi le calme, le blanc bouillonnement, l’incandescence et la froideur du moment incarné ; le moment, la chair vive de tout changement, de toute hâte et de toute opposition ; le moment, le présent immédiat, le Maintenant…C’est lui que j’attends. Il est simple et élémentaire.
  15.  La solitude authentique. La méditation nous apprend à ne plus être effrayé par la solitude, mais à en faire une bénéfique compagne. Nous ne cherchons plus de divertissements ou de consolations. Nous redécouvrons la dimension originaire de paix et de silence qui règne là, maintenant.
  16.  Etre pleinement soi. La méditation est une entreprise de libération. Elle vous invite à ressentir ce que vous ressentez, à assumer votre singularité. Vous êtes mieux à même de dire « non » si cela est juste et nécessaire.
  17.  Regarder ce qui est avec droiture. Dans la tradition bouddhique dont elle est issue, la méditation a toujours été pensée comme l’union de la paix (shamatha) et de la vision claire (vipashyana). On ne se pose dans le présent que pour mieux voir ce qui est –la confusion comme la sagesse. En ce sens, la méditation est d’abord un exercice de clarté très précieux.
  18.  Les étranges animaux de l’esprit débridé. Les poèmes d’Apollinaire montrent le jeu de l’esprit dans son mouvement le plus créatif. Ils nous apprennent à l’observer avec amusement et tendresse. N’est-il pas étrange et ironique que notre esprit passe si rapidement du chaud au froid, du calme à la panique, de la jalousie à la plus grande tendresse ? Devenir familier de l’esprit débridé, c’est le début de la sagesse !
  19.  Le chemin sans chemin. La méditation nous délivre de la tyrannie des buts qui déterminent notre présent et nous soumettent à eux. Elle nous permet beaucoup plus fondamentalement de nous relier à la vie dans son surgissement toujours imprévu. S’y engager, c’est partir dans la plus belle aventure qui soit –celle de notre propre existence.
  20.  N’aie pas peur des ombres. La méditation nous ouvre à l’autre côté des choses, au silence entre les mots, à la nuit qui entoure le jour. Elle sait voir en toute chose sa charge de beauté et de dignité. Elle nous ouvre ainsi à l’immensité de la vie.
  21.  Comment l’amour nous rend meilleurs. La méditation nous aide à nous libérer de deux erreurs qui nous privent de tout rapport juste à l’amour : le découragement cynique et le narcissisme consommateur. Elle nous montre comment retrouver la dimension si précieuse de pur don propre à tout amour véritable. On aime toujours sans pourquoi et on est aimé de même –sans raison.
  22.  S’ouvrir à l’énigme de notre corps. Méditer consiste à toucher la présence nue avec son corps tout entier. La méditation est une invitation : et si je vivais moi aussi en devenant pur remerciement devant le simple fait d’être, découvrant que « c’est moi le jardinier et moi la fleur » dans le palais qu’est parfois le monde ?
  23.  Retrouver un sens du sacré. La méditation, en mettant hors jeu l’emprise de ces petits démons, nous fait faire cette expérience de présence ouverte. Loin de nous enfermer dans le prosaïque du présent, elle en entrouvre l’extraordinaire (au cœur même de l’ordinaire) ! Et quiconque s’est engagé dans de longues sessions de pratique méditative a vu naître en lui un rapport tout à fait neuf et souvent bouleversant aux choses.
  24.  Le jeu des métamorphoses. La méditation est une voie alchimique en ce qu’elle fait découvrir dans les choses les plus concrètes, en notre propre lourdeur, ce que nous avons tendance à oublier ou à rejeter, la matière (materia prima) permettant d’œuvrer à la pierre philosophale. Autrement dit, ce que nous voudrions supprimer, détruire en nous, ce qui nous blesse et nous peine, ce que nous négligeons, devient par la pratique source d’une nouvelle vie.
  25.  Le verger pour voûte. Etre fidèle à ce que nous vivons au présent, même dans sa simplicité toute nue, est essentiel et devrait être préféré à la logique de toutes les institutions. La méditation aide à faire cette expérience de confiance. Tout est là, à portée de main. Tout peut être l’occasion d’un réveil authentique.
  26.  L’esprit est plus vaste que le ciel. L’esprit, quel phénomène surprenant ! Il pense, il a peur, il envisage ceci ou cela qui ne se passe généralement pas du tout comme il l’a prévu. Nous sommes très préoccupés par ces événements mentaux, mais nous ne portons pas attention à l’esprit lui-même. Méditer, c’est le découvrir, se familiariser avec l’immensité qui est la sienne.
  27.  De l’innocence à l’expérience. Méditer, c’est à la fois ne pas renoncer à notre innocence première et consentir à se relier au monde de l’expérience si souvent douloureuse et injuste. Et c’est précisément cette union de l’innocence et de l’expérience qui fait toute l’importance de la pratique.
  28.  Le courage de l’extrême tendresse. Méditer, c’est simplement entrer en rapport avec ce qui est et donc se relier aussi à ceux qui souffrent pour pouvoir les apaiser. Méditer, c’est apprendre à ouvrir son cœur.
  29.  L’invisible. Notre être n’est pas saisissable. Avant de méditer, on peut croire être « comme ceci » ou «comme cela », selon des critères qui viennent souvent du jugement des autres et que nous avons fini par accepter. Or, par l’épreuve de la méditation, nous découvrons que notre esprit passe par tant de phases différentes, prend tant de formes diverses, qu’il est sans doute préférable d’accepter qu’il ne nous sera jamais totalement transparent. Un ouvert premier nous constitue. C’est lui qu’il faut saluer. Ne nous identifions pas à des identités relatives –gardons notre lien à l’invisible.
  30.  Le monde vivant de l’imagination. Découvrir le présent n’est pas restreint à ce qui est là immédiatement, mais doit nous permettre de nous ouvrir à un monde plus vaste –en réalité sans limites. Même un grain de raisin, la voix d’un ami, le scintillement des étoiles dans la nuit, peuvent devenir un univers magnifique.
  31.  Le bonheur d’être. La méditation est l’art suprême du bonheur. Elle nous apprend à célébrer la joie d’être, à remercier du simple fait d’exister. Elle nous montre ainsi que le vrai bonheur ne vient pas de la saisie, du contrôle ou de l’accumulation de biens, mais d’un geste de confiance gratuit et libre.
  32.  Contempler la mort et retrouver le goût de l’essentiel. Je prends souvent un moment pour me rappeler la brièveté de l’existence, le fait que la mort surgisse parfois sans que l’on y prenne garde, et je considère à partir de là ce qui, pour moi, est essentiel, ce qui fait tout le sel de la vie. La pratique devient alors plus évidente et porteuse d’une joie neuve et vivifiante.
  33.  Entrer apaisé dans l’absence de sécurité. Partout où les hommes ont vécu avec sagesse, ils ont découvert des formes de méditation. Et c’est son invitation à abandonner toute identité, à s’ouvrir pour de bon, qu’il me semble important aujourd’hui de chercher à cultiver. Personnellement, je ne médite pas pour obtenir une autre identité, mais pour réaliser la limite profonde de toute.
  34.  L’épreuve et la décision éthique. La méditation aujourd’hui est aussi le geste éthique par excellence : non pas acquérir un savoir, chercher à être à l’abri, mais affronter la nécessité de nous tenir au plus juste dans les diverses épreuves de l’existence.
  35.  Fragilité et beauté de l’existence humaine. La méditation, en nous apprenant à ne rien saisir, nous indique la langue de la modulation qui colore toute expérience. Elle nous apprend ainsi à ne pas faire seulement attention à l’information que les propos d’un ami ou d’un collègue contiennent, mais aussi au ton de sa voix, au rythme de son être –à sa présence si fragile et unique. Sachons nous aussi célébrer ces moments qui nous montrent que vivre est la chose la plus précieuse et la plus incomparable entre toutes.
  36.  Entrer dans l’espace du sentiment. Méditer, c’est retrouver cette dimension originelle du sentir où le langage conventionnel s’éteint, où nos routines n’ont plus de prise, où tout peut apparaître sous un jour neuf. Nous découvrons ainsi un espace vibrant de présence : c’est là que naît toute poésie, que s’ouvrent des relations inattendues et des possibles nouveaux…C’est là aussi que nous nous découvrons reliés au monde tout entier, permettant ainsi à notre cœur de s’apaiser.
  37.  Quand la profondeur de la présence est apaisement. La méditation nous fait découvrir un tout autre rapport au présent, loin de celui dans lequel nous sommes d’habitude installés. Là, le temps n’est plus figé. Le temps n’est plus mesurable. Ce qui était opposé est comme apaisé, non par une réconciliation naïve, mais par la profondeur de notre présence.
  38.  Le Bouddha et l’étoile. La présence méditative ne nous enferme ni en nous-mêmes, ni dans une sorte de néant, mais nous ouvre à l’immensité la plus vigilante et claire. Elle est cette intelligence et cette compassion non fabriquées qui se déploient quand nous acceptons enfin d’être tout simplement.
  39.  Intacte et vertigineuse nature. Et si méditer, c’était s’arrêter de s’agiter, de gérer de nouveaux projets, pour apprendre à laisser la vie disposer en nous de forces oubliées, de traits enfouis, de paroles inconnues ? Dans les moments de crise, nous découvrons que cette approche est fertile. L’homme en difficulté constate que ce n’est plus par sa seule volonté qu’il peut s’en sortir. Il doit retrouver l’appel qui, en lui, plus vaste que lui, saura lui montrer le chemin. Méditer, c’est se tourner vers cet appel.
  40.  La quête amoureuse des troubadours. Méditer ne consiste donc nullement, comme on le dit souvent à tort, à tuer le désir. Cela ne nous conduit évidemment pas non plus à vouloir un assouvissement systématique. La méditation nous apprend à laisser notre désir nous rendre vivants en nous tournant vers l’essentiel.
  41.  Comment la poésie apaise notre douleur. Le poème et la méditation donnent à ce qui se révèle difficile à soutenir son juste poids. Nous retrouvons cet espace ouvert et chaleureux qui change la tonalité de toute expérience. La douleur n’a pas disparu, mais sa place dans l’équilibre de notre existence est désormais toute différente.
  42.  La grâce et l’élégance. Laissons tomber le contrôle épuisant de la volonté et du raisonnement affairé, tout autant que les petits jeux mesquins du cœur humain, pour retrouver la pure simplicité d’être. N’est-ce pas la leçon de toute méditation ?
  43.  Le secret de tout mouvement. L’immobilité de la méditation n’a rien de statique, elle est confiance profonde et ample dans le jeu toujours spontané du présent. C’est cette souplesse qu’il importe de vivre. Méditer, c’est trouver ainsi un mouvement qui est aussi pure stabilité ; c’est entrer dans la ronde de la vie.
  44.  La floraison de la beauté et de la gratitude. Là aussi est le secret de la méditation : nous apprenons à devenir pure gratitude devant le fait que le monde est. La méditation est cet apprentissage qui vise à permettre de nous accorder à la beauté du monde en effaçant ce qui, en nous, vient la recouvrir ou l’embrumer. Nous sortons ainsi de nous-mêmes. Joie profonde.
  45.  La quête de l’outre-monde. Comme je serais satisfait si la méditation, au lieu d’être présentée comme une manière de mieux se connaître soi-même, était reconnue comme ce qui invite tout être humain à voyager dans l’outre-monde ! Ce serait tellement plus juste.
  46.  Vivre dans le pays du poème. Car tel est bien le grand secret : dans la nuit, la lumière de la vérité, même si nous la remarquons à peine, garde néanmoins le jour.
  47.  La liberté intérieure. Il n’y a pas un chemin unique qui conduise à la sérénité. Il incombe à chacun de trouver le sien. La poésie comme la méditation ne nous prescrivent aucune règle, n’imposent rien, ne font qu’invoquer cet état de sérénité, de manière chaque fois nouvelle, et par là nous éveillent à lui.
  48.  L’instant en suspens. Lorsqu’on rentre plus profondément dans la pratique, on apprend à reconnaître cet interstice, à la fin de l’expiration, avant la prochaine respiration, entre deux pensées ; il y a une brèche, « douceur d’être et de n’être pas ». Il n’y a rien à saisir et pourtant, c’est là qu’est le secret de la pratique.
  49.  Merveille d’une simple chose. En poésie comme en méditation, par le miracle de l’attention, le minuscule devient immense. Ce qui pourrait sembler anecdotique devient universel. Le simple devient grandiose.
  50.  Briser les conventions. La méditation, par sa manière de nous plonger dans le sentir nu, nous ouvre à la source même de la vie, qui seule peut permettre un véritable changement.
  51.  La révolte qui libère. La méditation est cette épreuve : trouver « la vérité dans une âme et dans un corps ». Elle rassemble ce qui est ainsi partout désuni et nous libère tout autant d’un intellectualisme mortifère que d’un matérialisme aveugle et bête.
  52.  Transformer le monde en splendeur. Oui, telle est bien la grande leçon de la poésie et de la méditation : nous permettre de nous ouvrir à la splendeur du terrestre et transformer ce qui s’y refuse, comme l’alchimiste qui, par un travail patient, fait que le plomb devient de l’or.

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Verbatim proposé par François C.

Verbatim de LES INTOUCHABLES D’ETAT: Bienvenue en Macronie de Vincent JAUVERT- -Ed. Robert Laffont 2018

https://images.epagine.fr/851/9782221197851_1_75.jpg . Le projet d’Annick Girardin fin 2016 pour contraindre tous les jeunes hauts fonctionnaires à servir dans l’administration au minimum dix ans sans discontinuer, au lieu des quatre prévus jusque-là.

L’Ecole Nationale des Archaïsmes.

. Le montant exact des revenus des barons de Bercy –toutes primes comprises

En 2015, cent cinquante cadres de Bercy étaient mieux payés que le chef de l’Etat…104 « administrateurs généraux des finances publiques » figurent dans ce palmarès. Autrement dit, tous les patrons départementaux et régionaux du fisc, ainsi que certains de leurs adjoints, sont mieux rémunérés que le chef de l’Etat.

Sauf oubli, le gouverneur de la Banque de France perçoit donc un revenu annuel total de 450 907 euros bruts par an. Ce qui fait de lui, sans conteste, le fonctionnaire le mieux payé de la République.

. 1244 agences de l’Etat

1244 organismes créés, selon son rapport, « de façon ponctuelle, sans cohérence d’ensemble et sans réflexion systématique sur leurs conséquences pour le reste de la fonction publique »… » Cette création se traduit dans certains cas par une moindre efficience (…) par rapport à une gestion en direct par l’Etat ». Autrement dit, ces agences n’apportent rien à leurs usagers. Mais beaucoup à leurs dirigeants.

Dix plus hauts salaires de « Business France » : 19 500 euros par mois.

Leurs chères entreprises publiques : éden actuel des hauts fonctionnaires

L’APE (Agence des participations de l’Etat) ne contrôle plus que 81 entreprises, dont douze aéroports et 11 ports.

On est là dans un « entre-soi qui se nourrit du concubinage entre administrations, cabinets et entreprises » David Azéma

Les couples d’Etat

Claudia Ferrazzi et Fabrice Bakhouche/Florence Parly et Martin Vial/Christine Ockrent et Bernard Kouchner/Agnès Buzyn et Yves Lévy, directeur de l’INSERM/Thomas Fatome et Carine Chevrier.

Bientôt donc arriveront à l’ENA des élèves dont les deux parents, voire les grands-parents, seront énarques…Sébastien Veil est le petit-fils de deux anciens de l’ENA (Simone et Antoine Veil).

Les Bérard-Andrieu, la plus grande dynastie d’énarques.

Les ménages du Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat constitue le premier corps de l’Etat, devant l’inspection des Finances et la Cour des Comptes…Ses trois cents membres actuels –moitié énarques, moitié nommés par le gouvernement au « tour extérieur » -constituent l’élite de l’élite.

Parmi les « ménages » en or : être membre du collège d’une autorité administrative indépendante (AAI). Mieux, en présider une.

Avant la loi du 20 janvier 2017, il y avait 42 AAI. Soit autant de présidences à pourvoir et plus de cinq cents sièges. Presque tous rémunérés. Parfois très grassement. Des postes à se répartir entre membres de grands corps.

Après cette loi, le nombre des AAI est passé de 42 à 20. Les cumuls sont interdits et pas plus de deux membres d’un même corps ne peuvent siéger au sein d’une même autorité.

 Les plumes du Conseil : Eric Arnoult alias Erik Orsenna/Marc Lambron.

 L’effarante consanguinité entre banquiers d’affaires, grands patrons et hauts fonctionnaires de Bercy

Les banques d’affaires adorent recruter des hauts fonctionnaires de Bercy. Qui eux-mêmes adorent répondre à l’appel de ce que d’aucuns appelleraient le « grand capital ». Et faire des allers et retours entre la haute finance et l’Etat dont, pendant dix ans, ils ne sont qu’ »en disponibilité »

 En 2014, la Cour des comptes découvre que l’APE (Agence des participations de l’Etat) confie un très grand nombre de mandats sans appels d’offre.

 La République des avocats d’affaires

Les objets de ces cabinets sont tous les mêmes : défendre les clients devant des autorités de régulation, autrement dit des extensions de l’Etat.

 Antoine Gosset Grainville n’a toujours pas démissionné de l’Inspection des Finances. Pour des raisons « purement sentimentales », assure-t-il.

 De fait, depuis les années 2000, beaucoup de membres de l’élite font des allers et retours entre la sphère publique et des cabinets de ce genre. Un inquiétant brouillage des lignes.

 Le chiffre des hauts fonctionnaires –conseillers d’Etat, inspecteurs des Finances ou magistrats à la Cour des comptes- passés avec armes et bagages dans les firmes d’avocats d’affaires est en croissance exponentielle. C’est une véritable hémorragie : 14 entre 1979 et 1990 ; 63 de 1991 à 2001 ; 103 de 2002 à 2010 ! Et cette ruée vers l’or continue.

 Ce nouveau monde du droit public des affaires est particulièrement consanguin. Ses élites se retrouvent dans un think tank très fermé, « le Club des juristes ». La crème de la crème. Quarante personnes, pas une de plus.

 Scandale aux impôts

Depuis plusieurs années, un nombre croissant de cadres supérieurs de l’administration fiscale deviennent avocats fiscalistes, pour des cabinets français et étrangers ou pour leur propre compte. Et ce, du jour au lendemain !

 Grâce à leur savoir-faire enrichi tout au long de leur carrière au sein de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), ces grands commis de l’Etat sont les mieux placés pour booster l’ »optimisation fiscale », comme on dit pudiquement au siège des grandes entreprises.

 Bienvenue dans le monde du lobbying à la française

qui s’épanouit dans le concubinage des grands corps.

 La croissance exponentielle de la réglementation a fait prospérer le marché du lobbying. Du coup, depuis une quinzaine d’années, nos aristocrates de la fonction publique ne font plus la fine bouche.

 Dans son livre de campagne, Révolution, le futur Président écrira : « L’appartenance à un corps, le droit au retour, sont des protections qui ne correspondent plus ni à l’époque, ni aux pratiques du reste de la société. » Ses collègues en politique voient les choses bien différemment…

 La politique sans risque

Pourtant, pendant un quart de siècle, ce haut fonctionnaire, Renaud Dutreil, s’est toujours débrouillé pour ne jamais être exclu du corps prestigieux du Conseil d’Etat.

 Ces hommes politiques hauts fonctionnaires…veulent tout : le pouvoir grisant mais éphémère des ministres, l’argent des patrons et les privilèges à vie des grands corps.

 En juin 1997, François Hollande retrouve son siège de député et est remis d’office en détachement de la Cour des comptes. Il conservera ce statut vingt ans, jusqu’à son départ de l’Elysée en mai 2017, quand il demandera à faire valoir ses droits à la retraite de la rue Cambon. Malgré une assiduité au mieux intermittente, il touchera 3473 euros nets par mois de pension d’ancien conseiller référendaire.

 Affaires publiques…Très privées

L’univers réglementaire est chaque jour plus complexe. Il faut anticiper les nouvelles lois, scruter les décrets en préparation. Tenter de les faire modifier dans le bon sens…Bref, faire bénéficier son employeur de son réseau dans l’Etat. Certains secteurs sont particulièrement demandés. Les plus régulés évidemment (Immobilier ; grande distribution ; télécoms ; sociétés de vente aux enchères,…).

 Ces drôles de consultants

Autrement dit, client et fournisseur ont travaillé dans la même firme et étaient issus du même grand corps d’Etat ! Une situation qui ne doit rien au hasard. Elle est l’aboutissement d’une stratégie mûrement réfléchie.

 Sanctionné ? moi, jamais

La plupart du temps, les hauts fonctionnaires qui commettent de graves erreurs ne sont pas sanctionnés. Ils poursuivent leur carrière comme si de rien n’était.

 Sus aux intouchables !

Président de la commission de déontologie de la fonction publique, c’est lui qui autorise ou interdit le « pantouflage «  des hauts fonctionnaires dans le privé. En réalité, Roland Peylet est un tigre de papier qui ne fait pas peur à grand monde. Et il le sait.

 

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Verbatim proposé par François C.