A Livr'Ouvert

171b bd Voltaire, 75011 Paris Latitute/longitude: 46.75984 1.738281

Tél: 09.52.65.38.67

lundi au samedi 10h à 19h

Mail: contact@alivrouvert.fr

Vos recommandations...

La ruée vers l'Europe de Stephen Smith - Grasset

La ruée vers l'Europe ; la jeune Afrique en route pour le Vieux Continent Introduction: Du haut des pyramides des âges

Plus précisément, je cherche à évaluer l’importance du réservoir migratoire que constitue l’Afrique et, dans la mesure où il est possible de le prédire, de quelle magnitude seront les flux susceptibles de se diriger vers l’Europe et à quelle échéance.

En 1960, un peu plus de la moitié de la population de l’Afrique vivait dans la pauvreté absolue, aujourd’hui c’est un peu moins de la moitié, selon la Banque mondiale. Cependant, entre-temps, la population au sud du Sahara a plus que quadruplé, passant de 230 millions en 1960 à un milliard en 201

Aujourd’hui, 510 millions d’Européens vivent au sein de l’UE et 1,3 milliard d’Africains sur le continent voisin. Dans trente-cinq ans, ce rapport sera de l’ordre de 450 millions d’Européens pour quelque 2,5 milliards d’Africains, soit cinq fois plus ; par ailleurs, la population européenne aura continué de vieillir dans l’intervalle alors que, en 2050, les deux tiers des Africains auront toujours moins de trente ans.

L’immigration reste un champ de mines politique, aussi bien en amont –par rapport au contrôle des frontières et aux règles d’admission- qu’en aval, par rapport aux modèles d’intégration.

«La tragédie statistique de l’Afrique». Chaque fois qu’une donnée chiffrée y est brandie comme une preuve irréfutable, on devrait se remémorer le superlatif du travestissement: des mensonges, de sacrés mensonges, des statistiques…

1. La loi des grands nombres

Le résumé le plus frappant de cette époustouflante accélération: 85% de la croissance démographique qu’a connue notre planète depuis qu’il y a des hommes s’est produite depuis 1800, soit en 0,02% de l’histoire de l’humanité.

Nous continuons de dresser et de redresser le bilan des indépendances africaines en insistant sur la «corruption» et «la gabegie» de nombreux gouvernements, sans ajouter que satisfaire les besoins en biens publics et en infrastructures d’une population en croissance exponentielle n’était de toute façon pas un pari tenable…Dans une société où des générations toujours plus nombreuses se succèdent comme des déferlantes sur la plage, les logements, les routes, les écoles et les hôpitaux seront toujours submergés ; les «investissements démographiques» (Alfred Sauvy) ne peuvent y être réalisés en nombre suffisant.

Lagos. Le pourcentage des moins de quinze ans y est passé de 25% en 1930, à près de 40% à l’indépendance ; il avoisine aujourd’hui les 60%, ce qui fait de Lagos, sans conteste, la citadelle mondiale de la jeunesse. Pour situer sa juvénilité ou, dans le miroir tendu, la momification de Paris: dans la capitale française, intra muros, la proportion des moins de quinze ans est de 14%, soit quatre fois moins.

«L’Afrique subsaharienne a longtemps vécu dans une ambiance de laisser-faire, de désintérêt pour les questions démographiques» John May

Autrement dit, dans l’euphorie générale de l’accession à la souveraineté (début des années 60), il eût été politiquement difficile, sinon suicidaire, de se faire le héraut d’une remise en cause profonde des habitudes reproductives. Alors que tout semblait possible, décourager la procréation aurait semblé un contresens historique.

2. L’île-continent de Peter Pan

Kaplan a pointé, parmi les premiers (1994), l’importance de la criminalité «ordinaire» dans le quotidien au sud du Sahara, le stress épidémiologique et écologique dans un environnement aux protections moindres, ou encore la nature «hermaphrodite» unissant en Afrique le monde urbain et le monde rural, loin de la «coupure» postulée entre villes et campagnes.

Les conditions d’un drame ont été réunies au Darfour. Ce n’est pas le cas partout dans le Sahel. Mais la donne démographique entre toujours dans la combinatoire des spécificités locales. Elles sont souvent conflictuelles, notamment au Mali, au Niger, au Tchad et au Soudan.

Il tombe sous le sens qu’en matière de santé, d’éducation, d’emplois, d’urbanisme, d’équipement en infrastructures et de services publics, le nombre d’habitants fractionne les ressources d’une société dès lors que celle-ci peine à libérer les capacités productives de ses ressortissants.

Avec la révolution du quotidien par la téléphonie mobile…la transformation la plus profonde de l’Afrique est liée à son renouveau religieux, tant du côté musulman que chrétien, depuis le début des années 1970.

Sous l’influence des youth churches, les deux «majorités minorées» au sud du Sahara que sont les jeunes et les femmes quittent la cité, au sens politique sinon au sens propre du terme, pour se réinventer en dehors, dans leur vie privée ou en exil.

Le «profil démographique» d’une population, c’est-à-dire non seulement son importance numérique et sa croissance mais, aussi, le poids respectif de ses cohortes d’âge et les dynamiques respectives entre celles-ci, fournit des données aussi fondamentales que les conditions socio-économiques prévalant au sein d’une société…Sur cette base, le profil démographique exceptionnellement jeune des sociétés subsahariennes diminue leurs chances de consolider des systèmes démocratiques.

Une première raison expliquant la fragilité de la démocratie africaine tient à l’instabilité inhérente à des sociétés se trouvant dans l’incapacité de répondre aux besoins fondamentaux d’une multitude de jeunes aspirant à bâtir leur vie.

Peter Pan est d’autant plus fier de lui qu’il n’a ni passé –oublié- ni futur, refusé. En fait, Peter Pan n’est rien parce que, s’il était quoi que ce soit, il s’inscrirait dans la durée. Or, il vit dans l’éternel présent. Il est perpétuellement en train de devenir, sans jamais être. Comme la jeune Afrique.

3. L’Afrique émergente

«Tous les temps sont éternellement présents», dit T.S. Eliot dans ses Quatre quatuors. Il ajoute que, si le passé contient le présent et le futur sur le mode potentiel, et qu’il reste contenu dans ce qu’il advient, les temps sont irredeemable, ce qui veut dire à la fois non remboursables, non convertibles en espèces et inexpiables. Cela me semble vrai, plus encore qu’ailleurs, dans l’Afrique contemporaine.

Nulle part autant qu’au sud du Sahara, les temps ne se télescopent avec une violence aussi contrastée, tantôt créatrice, tantôt destructrice, à l’image de cette multitude de jeunes, tantôt fer de lance du progrès, tantôt vandales, makers et breakers à tour de rôle.

L’Afrique, l’île-continent des jeunes, est aussi l’archipel des adultes en échec, en attente d’une vie pleine qui se refuse à eux.

Le continent Afrique change au fil du temps, à tout moment. Sa vérité –jamais objective mais intersubjective- se trouve dans le consensus entre différentes façons d’appréhender le continent. Elle nous donne un arrêt sur image alors que l’histoire continue.

Le fait capital, celui qui scelle le destin du plus grand nombre, est que les Africains se sont noyés dans la «matière blanche», sans s’en approprier les secrets de fabrication.

Au bénéfice d’une assise clientéliste plus ou moins solide, l’Etat postcolonial s’est installé dans le rôle d’un grand frère tourier qui se sert au passage: il vit, pour l’essentiel, des droits de douane, de la rente des matières premières et de l’aide extérieure.

L’Etat postcolonial en Afrique est la poursuite des «gérontocraties» traditionnelles par d’autres moyens.

Structurellement, le portrait de l’Afrique se dessine en cinquante nuances de gris…En un mot comme en cent: l’Afrique continuera à «être mondialisée» plutôt que de prendre une part active dans la mondialisation en cours.

Le clivage générationnel serait la mère de tous les conflits.

4. Un départ en cascade

L’asymétrie entre le Nord riche et le Sud pauvre se relativise quand on compare un chômeur italien à un Brésilien nouveau riche, un Chinois en pleine ascension sociale à un Grec en chute libre…Le différentiel de revenus s’est considérablement aggravé à l’intérieur des pays du Nord comme du Sud.

Ne fuit pas qui veut. Il faut avoir un pactole de départ et une certaine vista du monde pour pouvoir envisager une nouvelle vie sur un autre continent…La pauvreté ne se résume pas à une privation matérielle, mais renvoie aussi à l’horizon bas d’une existence étriquée, une «vision tunnel» de la vie.

Deux conditions majeures doivent être réunies pour déclencher la «ruée vers l’Europe»: a) le franchissement d’un seuil de prospérité minimale par une masse critique d’Africains ; b) l’existence de communautés diasporiques, qui constituent autant de têtes de pont sur l’autre rive de la Méditerranée…Le stress écologique est la condition aggravante qui risque de transformer les migrations en exode dans certaines parties de l’Afrique.

La question vitale restera celle de l’eau: aujourd’hui, seuls 18% de la population mondiale ont accès à l’eau potable et à l’assainissement…Parmi les dix pays les plus vulnérables au réchauffement, sept sont africains: la Centrafrique, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Nigeria, la Sierra Leone, le Tchad et le Soudan.

Les premiers rayons de prospérité pourraient bien motiver un grand nombre d’Africains à venir en Europe…Des Africains quittent leur village, leur ville et leur continent parce qu’ils espèrent mieux et voient plus grand ; ils partent pour «attraper un bout de chance». Ils veulent vaincre ou périr en temps universel, en phase avec le reste du monde.

Quand il y a trop d’échelles de valeur rivales, il n’y a plus d’échelle de valeurs valable pour tous. «Le mal de l’infini» capte bien la part d’ombre de la mondialisation: il n’y a plus de limites mais toujours des frontières ; les désirs sont planétaires mais leur satisfaction reste locale.

La Méditerranée est la focale médiatique d’un «jeu de guerre» entre migrants, trafiquants, la police des frontières et des humanitaires sans frontières.

5. L’Europe, entre destination et destin

Pour le moment, la seule certitude c’est qu’une «rencontre migratoire» à grande échelle se prépare entre l’Afrique et l’Europe.

En matière d’immigration, l’irénisme humanitaire me semble aussi dangereux que l’égoïsme nationaliste, le culte du sang et du sol.

L’absence d’un système de sécurité sociale performant aux Etats-Unis «autorégule» les flux migratoires ; sans travail ou soutien familial, il est difficile d’y survivre. Ce n’est pas le cas au sein de l’Union européenne, qui compte pour la moitié des fonds investis dans la sécurité sociale de par le monde et constitue un espace de protection sociale très difficile à sécuriser.

En 2050, les Européens ne seront plus que 7%, et près d’un tiers d’entre eux auront plus de soixante-cinq ans….Si l’Europe suit sa pente actuelle, ce ratio entre actifs et dépendants sera passé entre 2000 et 2050, de quatre actifs pour un dépendant à deux pour un.

La fuite de ses citoyens les mieux formés, les seuls à disposer des aptitudes, des moyens et du temps pour faire progresser leur pays, est une perte nette pour l’Afrique.

En guise de conclusion: des scénarios d’avenir

Le défi pour l’Afrique contemporaine n’est pas son trop plein de jeunes mais sa pénurie d’adultes (définis comme productifs et indépendants).

Dorénavant, les bons augures venant de l’Afrique seront de funestes présages pour l’Europe.

Premier scénario: «Eurafrique». Il table sur un bon accueil réservé aux migrants africains dans l’espoir qu’ils rendront le Vieux continent plus jeune, plus divers et, peut-être, plus dynamique aussi…A l’instar de l’Amérique, l’Europe s’accepterait pleinement comme une terre d’immigration et embrasserait son «métissage généralisé».

Deuxième scénario: l’«Europe forteresse»…A la réflexion, ce cas de figure a ses raisons et ses chances d’aboutir.

Troisième scénario: la «dérive mafieuse». Il puise à deux sources: la naïveté avec laquelle les réseaux transnationaux de passeurs sont exonérés de ce qui, dans bien des cas, s’assimile à une traite migratoire et le risque de voir les trafiquants d’Afrique faire jonction ou se livrer une guerre avec le crime organisé en Europe.

Quatrième scénario: le «retour au protectorat» Des pays «coopératifs» deviendraient des protectorats de l’Europe dans un double sens: ses régimes seraient à l’abri d’ingérences extérieures dérangeantes en même temps que leur souveraineté serait amputée autant que nécessaire à la défense de l’Europe.

Cinquième scénario: une «politique de bric et de broc». Il consisterait à combiner toutes les options qui précèdent, sans jamais aller jusqu’au bout, «à faire un peu de tout cela, mais sans excès».

*

Au cours de la rédaction de ce livre, il m’est souvent arrivé de songer à une Afrique qui bénéficierait de toute cette énergie actuellement mobilisée pour lui tourner le dos. À quoi ressemblerait-elle?

*

Emetteur du verbatim: François C.

Le tour de la France par deux enfants d'aujourd'hui de Pierre ADRIAN & Philibert HUMM - Equateurs

https://images.epagine.fr/722/9782849905722_1_m.jpg Une époque non de vaches maigres, mais de vaches tristes, anémiques.

La route fendait des espaces vides.

Uckange. Des ruines de trente ans d’âge.

Le cœur de la France battait aussi pour les rallyes.

C’ était avant la drague virtuelle, le smartphone et les sites de rencontre. Avant les enceintes portatives et la musique américaine à domicile.

L’état du village. Ses commerces qu’on ne reverrait plus et les deux millions d’euros à trouver pour la rénovation de l’église.

A la campagne, les chambres d’hôtes avaient remplacé les hôtels qui s’abîmaient comme des épaves en centre-ville.

Ainsi, les villages que nous traversions étaient pleins d’histoires en dormance. Il fallait des conteurs et des voyageurs pour les ravir de leur sommeil.

L’histoire, chaque fois, se répétait : la dévitalisation des centres-villes, l’agonie des commerces et l’étalement de leurs concurrents en périphérie.

Tous les matins, levant son rideau de fer, il renouvelait sa promesse d’une nouvelle aube.

La route était vorace en vies humaines. Selon les statistiques, elle les aimait jeunes, entre dix-huit et vingt-quatre ans, insouciants, insolents, alcoolisés de préférence.

Les vieilles enseignes de lingerie, les coiffeurs et les fleuristes étaient les derniers résistants d’une ville qui s’évaporait. Nevers avait la noire inquiétude et la chaleur bourgeoise des films de Chabrol.

Temple vidéo-surveillé de quiétude et de profusion, le Leclerc de Moulins vous accueillait les bras ouverts et le sourire Aquafresh.

L’ensemble du port de Marseille avait été revu, repensé, réhabilité, requalifié, valorisé, re-valorisé, et la promenade « rendue » aux habitants.

Bâtie sur des terrains marécageux, littéralement sortie de vase, la Grande-Motte était une Atlantide à l’envers, née de la société des loisirs.

Tous les Français ont un parent, un grand-parent, un arrière-grand-parent paysan. Et si on laisse ces écoles et ces commerces fermer, c’est un peu de la France qui fermera.

Même en tandem, dans la roue l’un de l’autre, je m’apercevais que nous n’accomplissions pas le même voyage.

Que garderions-nous du territoire ? Notre voyage était-il un dernier inventaire avant liquidation ? Le tour d’une France dézonée, à l’agonie, foutue ? « Tout fout le camp » disaient les uns. « C’était mieux avant » répondaient les autres. Même avec ça, personne n’était d’accord. Mais ce pays râleur tenait. La marge des périphéries, des banlieusards, des ruraux, la marge qui s’infiltrait jusqu’au centre ville des préfectures, elle tenait, ouais. On l’avait vue, de nos yeux.

Le Tour de la France, pensions-nous, devait se lire entre les lignes. Il nous avait offert un modèle à contester, faisant de nous les arrière-petits-fils de la malicieuse Augustine Fouillée.

 

*

 

Émetteur du florilège: François C

Les 7 talents du manager leader - découvrez et développez votre personnalité managériale de Franchic Babron et Nathaël Moreau - Vuibert

Les 7 talents du manager leader ; découvrez et développez votre personnalité managériale Ch. 1 LA TRANSFORMATION PROFONDE DU MANAGEMENT

. 1er défi : le management est systémique/capacité à combiner une vision «hélicoptère» et une vision «loupe binoculaire»

Le manager-acteur est donc avant tout un «manager tour de contrôle» pilotant de façon indirecte des réseaux d’information et d’influence

. 2ème défi : la complexité se joue au quotidien/l’ambiguïté, l’ambivalence, les paradoxes, les doubles contraintes, l’instantanéité et l’incertitude plus une dynamique de changement toujours plus rapide

. 3ème défi : le manager est dans l’hypermodernité

Tableau p. 35/36 Besoins dans l’hypermodernité/dérives du management hypermoderne/réajustements nécessaires

. 4ème défi : le manager est un symbole

. 5ème défi : le manager est un «héritier»

. 6ème défi : le manager est aussi une personne. Son identité humaine est ce qui prime dans la façon d’être et d’agir du manager

La personnalité au cœur de la performance/Etre un bon manager ne réside pas que sur des savoir-faire, des méthodes ou des process, mais avant tout sur la capacité à « vivre le changeant, le multiple, l’incertain » (P. Caspar). Le management est avant tout une question de personnalité, de motivation, de capacité à gérer son identité et son rôle de manager en intégrant ce que l’on est en tant que personne.

Ch. 2 LES TALENTS ESSENTIELS

. le management par le sens/impose de savoir concilier l’analyse objective des faits et l’expression de ses intuitions et de ses convictions/perception, vision, discours

. le management par l’action/volontarisme, engagement opérationnel, pragmatisme

. le management par les idées/créativité, changement, ouverture

. le management par la connaissance/expertise, retour d’expérience, capitalisation

. le management par l’influence/communication, réseaux, négociation

. le management par la régulation/processus, méthodes, règles

. le management par le lien/relation, solidarité, cohésion

La roue des talents Tableau pp71/72 La contribution des talents en fonction des six défis essentiels du management

Ch. 3 LES 7 VISAGES DU MANAGER

. Le leader, visage du sens

La stratégie ; l’affirmation des convictions ; la prospective ; le leadership ; la gestion du court et du moyen terme ; l’exemplarité ; la vision globale, la prise de hauteur ; le goût du challenge ; l’engagement ; la valorisation des talents.

. L’entrepreneur, visage de l’action

La priorisation ; l’autorité reconnue ; le suivi d’avancement des projets ; la prise de décision ; la gestion des désaccords ; le respect des objectifs ; la gestion de l’incertitude ; le volontarisme, l’implication ; le sens du concret, pragmatisme ; la capacité à aller au bout des choses.

. Le créateur, visage des idées

L’attrait pour la nouveauté ; la production d’idées ; la capacité à sortir du cadre ; l’agilité, l’adaptabilité, la flexibilité ; l’ouverture vers l’extérieur ; la curiosité ; la place donnée à l’innovation, l’inventivité ; l’originalité, l’audace ; la spontanéité, l’intuition ; le goût du jeu, du non-conformisme.

. L’expert, visage de la connaissance

La capitalisation des savoirs ; l’échange de pratiques ; la place accordée à l’expertise ; le traitement des informations ; la mémoire du passé ; le respect des valeurs ; la pédagogie vis-à-vis des équipes ; le droit à l’erreur ; le sens de l’écoute ; la capacité à reconnaître les difficultés.

. Le communicant, visage de l’influence

L’activation de réseaux ; l’influence vis-à-vis des équipes ; l’opportunisme ; l’aisance relationnelle ; la capacité à capter l’information ; la négociation ; les jeux d’influence ; la gestion de la complexité ; la confiance en soi ; la médiation.

. Le régulateur, visage de la régulation

L’assurance qualité ; la répartition des rôles ; les méthodes de travail ; les règles de fonctionnement ; la gestion des désaccords ; la gestion des risques ; le respect des temps ; le reporting ; les processus de travail (réunions…), l’analyse factuelle.

. L’animateur, visage du lien

La solidarité ; les expériences partagées ; la confiance mutuelle ; l’intérêt collectif ; la courtoisie et l’entraide ; le sens de la convivialité ; la cohésion d’équipe ; la disponibilité ; la connaissance mutuelle ; l’implication.

Ch. 4 LA PERSONNALITE MANAGERIALE, INTEGRATION DES CARACTERES MANAGERIAUX

. C’est une combinaison singulière des sept caractères (leader ; entrepreneur ; créateur ; expert ; régulateur ; communicant ; animateur).

. Elle met en évidence la répétition des attitudes.

. Elle correspond à la façon dont le manager se présente à ses interlocuteurs, se perçoit lui-même, est perçu par les autres.

. Elle exprime des savoir-faire et des savoir-être innés ou acquis.

. Elle révèle l’environnement personnel, professionnel, culturel du manager.

. Elle en fait un acteur unique.

. Elle évolue avec l’expérience, le développement personnel.

Ch. 5 LA CONSTRUCTION DE LA PERSONNALITE MANAGERIALE

L’influence du passé (références passées).

Premières influences managériales.

La mise en place des caractères, les rôles et les interactions (processus de distorsion, de généralisation, d’omission, de supposition, d’introjection, de projection).

Les manques et les dysfonctionnements.

Les évolutions (ancrage des ressources ; cristallisation des dysfonctionnements ; métamorphose ; attitudes refuge).

La résilience.

Dépendance ; Contre-dépendance ; Indépendance ; Interdépendance.

Ch. 6 AUTODIAGNOSTIC ET DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITE

  1. Le diagnostic de votre système managérial : votre environnement métier x marchés ; votre parcours professionnel ; votre place dans l’organisation et votre fonction ; votre actualité et les enjeux ; votre management.

  2. Le développement de la personnalité managériale

Développer le caractère leader : se mettre en situation de « commandement » ; Imaginer les futurs possibles, dessiner une vision : formuler des rêves, des aspirations, puis les traduire en objectifs ; Monter en énergie, en présence, en persuasion ; Faire comme si demain était une nouvelle vie ; Elargir ses territoires d’activité, de contacts ; Prendre conscience de ses ressources, de ses talents, les valoriser ; Développer ses capacités de visualisation ; Etre soi-même, relâcher, assumer, prendre la lumière, se mettre en avant, oser.

Développer le caractère entrepreneur : affirmer son autorité ; donner des consignes –DESIRE ; Faites une critique DIRE ; Traites des tensions relationnelles – CERNER ; Construire les plans d’action ; Mettre de l’énergie dans l’action ; Agir dans la difficulté.

Développer le caractère créateur : Développer sa curiosité ; oser sa créativité ; travailler son intuition ; mettre de la couleur autour de soi ; développer l’agilité.

Développer le caractère expert : Prendre du recul ; développer l’ancrage ; valoriser le passé ; transmettre.

Développer le caractère communicant : Développer son réseau d’influence ; négocier ; s’informer utilement ; s’entraîner à la répartie.

Développer le caractère régulateur : Mettre de la méthode dans son travail ; aller au bout des choses ; développer la rigueur et la ponctualité ; anticiper les risques.

Développer le caractère animateur : Aller au contact ; mettre de la convivialité ; pratiquer l’entraide ; développer un management participatif.

POUR ALLER PLUS LOIN

Le contrat de processus heptagramme

. L’objectif du processus heptagramme

. Le rôle de la personne qui vous accompagne

. Les préalables du processus heptagramme

. Le déroulement du processus heptagramme

. Les engagements réciproques

L’entretien de contextualisation

. Parcours professionnel

. Place dans l’organisation et fonction

. L’actualité et les enjeux du moment

. Management

. L’équipe

. L’organisation

. La hiérarchie

 

 *

 

 Émetteur du verbatim: François C

Être entrepreneur aujourd'hui - Comprendre les principales tendances de l'entrepreneuriat d'Aline, Julien et Olivier Nishimata - Eyrolles

être entrepreneur aujourd hui

 

Partie I – Les nouvelles tendances à connaître

 

Partager, c’est gagner!

 

Les typologies de l’économie du partage sont variées : don, troc, location, revente.

 

Deux grands modèles de part age : le réemploi et la mutualisation.

 

Les objets partageables représentent 25% des dépenses des ménages et plus de 30% de leurs déchets.

 

Vers un monde plus responsable

 

Se poser les bonnes questions : - Qu’est-ce que je fais actuellement pour la planète ? – Qu’est-ce que je peux faire pour la planète ? – Comment puis-je inspirer les autres à avoir un comportement citoyen ?

 

Les seniors, consommateurs sans modération

 

Ne pas mettre tous les seniors dans le même panier.

 

Des consommateurs qui ouvrent les portes de nombreuses opportunités de business.

 

Des adeptes des nouvelles technologies.

 

Des créateurs d’entreprise à fort potentiel.

 

Un monde plus grand et plus petit!

 

Le monde est devenu petit.

 

La nécessité de prendre en compte une compétition mondiale.

 

De nouveaux business voient le jour et les moyens techniques sont une aide.

 

L’envie de retrouver quelque chose de palpable (besoin de réel) s’est transformée en une exigence.

 

La gratuité, un leurre?

 

Gratuit ne veut pas forcément dire que tout est gratuit.

 

Penser à faire financer uniquement par la publicité n’est pas toujours une bonne solution.

 

Faire tester peut inciter à acheter.

 

Les données et les leads ont de la valeur.

 

L’infobésité, maladie des entrepreneurs

 

Les deux tiers des cadres déclarent souffrir de surinformation et vivre sans cesse dans l’urgence.

 

Les boîtes mail sont des boîtes à stress.

 

Gérer sa boîte mail est une gageure.

 

Se poser les questions essentielles pour changer de comportement.

 

Le monde du futur, un monde connecté

 

30 milliards d’objets connectés dans le monde en 2020.

 

Le secteur de l’Internet des objets devrait peser près de 1900 milliards de dollars à l’horizon 2020. Tous les secteurs semblent concernés.

 

L’utilité représente le premier frein à l’achat et la confidentialité le deuxième.

 

L’interconnexion, la sécurité, l’accessibilité, la disponibilité, le prix, l’interopérabilité représentent les défis de demain pour ces secteurs.

 

Les datas, nouvelle donne!

 

Big Data = données en grande quantité.

 

La difficulté est de pouvoir traiter un volume important de datas.

 

Le Big Data servira avant tout à mieux connaître les consommateurs et à mieux répondre à leurs besoins.

 

Le Big Data permettra même peut-être de prévoir l’avenir.

 

Les métiers traditionnels, un retour à la qualité?

 

217 métiers d’art sont répertoriés, symboles de l’excellence française.

 

Les métiers traditionnels ont un rayonnement international.

 

Une clientèle étrangère de plus en plus nombreuse.

 

Les métiers traditionnels, véritables niches de business.

 

Le portage salarial, un partenariat win-win

 

+ 10%, le taux de croissance de l’activité de portage salarial depuis une dizaine d’années.

 

500 millions d’euros : CA du portage salarial en 2013.

 

50 000 personnes portées en France.

 

120 entreprises de portage salarial identifiées en France (dont 85 affiliées au Peps).

 

 

 

Partie II – Le savoir-être du dirigeant

 

Un dirigeant au courant de tout!

 

N’omettez jamais les études de marché, facteur clé de la réussite.

 

Sachez ce que l’on dit de vous et de votre entreprise pour mieux maîtriser votre image.

 

Surveillez de près la concurrence pour ne jamais être dépassé.

 

Soyez à l’affût des avancées technologiques.

 

Prendre des décisions!

 

Commettre des erreurs oui, si c’est pour le dirigeant une occasion d’apprendre.

 

L’intuition est également un excellent facteur de décision.

 

Réunissez les informations utiles et observez les bonnes pratiques.

 

L’application de la décision reste le facteur déterminant.

 

Le dirigeant: une machine multifonction

 

Au début vous serez contraint de tout faire.

 

Vous serez souvent celui qui lance les nouveaux projets…

 

. et une machine multifonction pendant longtemps…

 

. …jusqu’au jour où votre rôle sera principalement relié à la stratégie et à être chef d’orchestre…

 

. à condition que vous arriviez vraiment à déléguer et que vous ne cherchiez pas à tout contrôler.

 

Le chef d’entreprise, un visionnaire?

 

Une aptitude à rêver qui se travaille.

 

Une vision à partager.

 

La curiosité à mettre au centre.

 

Une vision ne suffit pas.

 

Une vision à faire évoluer si nécessaire.

 

Les réseaux et leur utilisation

 

Le réseau aide à développer le business et la visibilité.

 

Mais il apporte bien d’autres choses : contacts, coopération, partage d’expériences, recrutement…

 

Il existe de bonnes pratiques à ne pas oublier.

 

Les réseaux sociaux et physiques sont complémentaires.

 

Frontière entre vie privée et vie professionnelle

 

Une véritable frontière vie professionnelle/vie privée à établir ?

 

Les nouvelles tendances et technologies changent les règles du savoir-vivre.

 

Déterminer les raisons de supprimer la frontière.

 

Décider des méthodes si vous souhaitez établir la frontière.

 

Le stress, pas un problème

 

Apprenez à gérer votre temps.

 

Think positive Pensez positivement !

 

Prenez le temps de bien réfléchir et de prendre du recul.

 

Fixez-vous des objectifs réalisables. Dire non, c’est parfois bien.

 

Maîtrisez votre respiration. Faites des exercices de relaxation.

 

Pensez à votre santé.

 

Ne restez pas seul.

 

Être le roi de l’organisation!

 

Établir une organisation des tâches.

 

Vérifiez que votre organisation répond à l’urgence et à l’importance d’une tâche.

 

80% de vos documents sont en trop.

 

N’hésitez pas à déléguer.

 

Sachez dire non quand vous ne pouvez pas.

 

Se couper de toute sollicitation peut parfois être bénéfique.

 

Arrêtez la procrastination!

 

Maîtriser son image, une nécessité

 

Votre apparence peut influer sur vos interlocuteurs.

 

Vous pouvez la jouer décontracté mais ne vous négligez pas.

 

Attention à votre langage corporel mais aussi aux mots que vous utilisez.

 

Soignez vos manières.

 

Construisez votre image et contrôlez-la.

 

Devenir un communicant hors pair

 

Apprenez à pitcher. Contextualisez.

 

Soyez original. Utilisez les anecdotes pour faire vivre votre discours.

 

Faites simple, n’oubliez pas que votre langage corporel est important.

 

Réveillez votre public.

 

 

 

Partie III – Les savoir-faire

 

Et si je devenais cool?

 

La «cool attitude» renforce la motivation et permet de mieux vous sentir dans votre entreprise.

 

Montrez l’exemple: soyez transmetteur de bonne humeur.

 

Rendez vos locaux attractifs.

 

Un espace détente fait toujours du bien. Pensez aux petits plus qui peuvent faciliter la vie de vos salariés.

 

Effacez autant que possible la hiérarchie.

 

Saisissez chaque bonne occasion pour faire la fête.

 

Tutoiement ou vouvoiement?

 

Le tutoiement, une vraie question.

 

À quoi sont dus les changements de codes?

 

Dans les start-up, le tutoiement est de rigueur.

 

Les prétendus écueils du tutoiement.

 

L’implication des salariés

 

Comment motiver et impliquer ses salariés?

 

Savoir déléguer.

 

Impliquer les jeunes au sein d’une entreprise: une gageure?

 

La mise en place des valeurs

 

Le sens des valeurs dans une start-up.

 

Ne pas confondre mission de l’entreprise et valeurs.

 

Lorsque les valeurs ne correspondent pas à la réalité.

 

Comment présenter les valeurs: mots-clés ou phrases?

 

Les nouvelles méthodes de recrutement

 

Les approches directes.

 

Les réseaux sociaux de networking.

 

Les blogs : une rencontre virtuelle interactive et intuitive.

 

Les applications mobiles.

 

Googeliser ses candidats avant l’entretien de recrutement.

 

Réagissez vite, pensez à l’image de votre entreprise.

 

Les nouvelles sources d’innovation

 

Innovation participative : seulement pour les grandes entreprises?

 

Innovation participative : une réalité dans les PME?

 

Innovation participative, le challenge du dirigeant.

 

Comment instaurer l’innovation participative dans son entreprise?

 

Quels contributeurs pour l’innovation participative?

 

Plus de chefs?

 

Les structures pyramidales tendent à disparaître.

 

Pourquoi supprimer les échelons hiérarchiques?

 

Avec quelles actions ? Suppression des signes distinctifs.

 

Responsabiliser chaque personne.

 

Valoriser les salariés méritants.

 

Lean Startup, Késako?

 

Apprendre plus vite.

 

Coder plus vite.

 

Mesurer rapidement.

 

Du « Fail fast » au « Fail harder ».

 

Lean management!

 

Le « lean » est la chasse aux huit types de gaspillage qui n’apportent pas de valeur ajoutée pour le client.

 

Adopter une démarche d’agilité en prenant en compte les six axes suivants : maîtrise de votre territoire ; visites terrain ; les clients et ce qu’ils attendent de vous ; management visuel ; animation de l’équipe ; pilotage du plan de progrès.

 

Le travail à distance: un challenge!

 

Le télétravail, une meilleure qualité de vie.

 

Le télétravail, des économies pour l’entreprise.

 

Le management du télétravail.

 

Les difficultés du télétravail pour l’employé.

 

Interviews de dirigeant(e)s:

 

Les nouvelles tendances à connaître

 

. Frédéric MAZZELLA, BlaBlaCar

 

. Alexis KRYCEVE, Treez

 

. Guillaume RICHARD O2

 

. Antonin CHARTIER Jimmy Fairly

 

. Ronan PELOUX Creads

 

. Olivier MATHIOT PriceMinister

 

. Eric CARREEL Withings

 

. Christian HILLER EMC France

 

. Guillaume GIBAULT Le slip français

 

. Jean-Hugues ZENONI Le monde après

 

Le savoir-être du dirigeant

 

. Pierre KOSCIUSKO-MORIZET PriceMinister

 

. Piere-Henri DEBALLON Weezevent

 

. Sandra LE GRAND Kalidea

 

. Denis CHALUMEAU Promovacances

 

. Dan SERFATY Viadeo

 

. Bertile BUREL Wonderbox

 

. Sébastien FOREST Allo Resto

 

. Mathieu NEBRA Openclassrooms

 

. Meryl JOB Videdressing.com

 

. Augustin PALUEL-MARMONT Michel et Augustin

 

Les savoir-faire

 

. Catherine NERESSIS Pap

 

. Ludovic HURAUX Attractive world

 

. Anne-Laure CONSTANZA Envie de Fraises

 

. Elisa RUMMELHARD My little Paris

 

. Vincent RICORDEAU KissKissBankBank

 

. Vincent FERRY Clair de Lorraine

 

. Stéphanie PELAPRAT Restopolitan

 

. Maxime VALETTE Viedemerde

 

*

 

Émetteur du verbatim: François C

Donnez du sens à votre vie avec la méthode N.E.W.S. de Gérard Rodach - éditions ESF

  https://images.epagine.fr/167/9782710125167_1_75.jpg Où en êtes-vous dans votre vie ? 

 Autodiagnostic 1 Votre ressenti face au besoin de vous remettre en cause

 Prenez conscience des signaux d’alerte…Dans tous les cas, ils vous invitent à la réflexion

 Autodiagnostic2 Votre expérience des croisées des chemins 

 Faire la distinction entre les situations imposées et celles voulues 

Ex 1 Votre vie sous forme de carte routière (routes, véhicules, panneaux de signalisation pour les messages reçus ou entendus)

 Quelles leçons tirez-vous de vos croisées de chemin passées ?

Ex. 2 Qu’est-ce qui a changé depuis sept ans ?

Comment abordez-vous vos croisées des chemins ?

Autodiagnostic3 Votre mode de décision ?

Sachez tirer parti de vos modes de décision lors des expériences passées. Ils sont riches d’enseignements et surtout d’erreurs répétitives à ne plus commettre.

Ex. 3 Votre arbre généalogique

Autodiagnostic4 Qui vous a influencé ?

Il n’est pas facile d’identifier, d’admettre et de repousser d’un seul coup les facteurs et les acteurs qui influencent votre vie depuis toujours. Cela se fera petit à petit, au fur et à mesure que vous prendrez conscience de vos intérêts, besoins et envies profonds.

Ex. 4 Distinguez faits et émotions

Autodiagnostic5 Quel type de décideur êtes vous ?

Quelle est votre croisée des chemins actuelle ?

Ex. 5 Quel prix êtes-vous prêt à payer ? Dans toute croisée des chemins, il y a une part de risque à assumer (tant pour le fait de continuer comme avant que pour celui de changer de direction). Quel prix êtes-vous prêt à payer pour l’un comme pour l’autre ?

Ex. 6 Apprenez à vous recadrer. Cela consiste à prendre de la distance avec ses émotions. Le changement de point de vue obtenu permet de reprendre le contrôle de la situation et d’éviter de la vivre passivement.

Devenez stratège de votre vie avec la boussole N.E.W.S.

Autodiagnostic6 Questionnaire de caractérisation

Soyez clair avec vous-même sur ce que vous (ne) voulez (plus)

Vous savez ce que vous ne voulez plus

Comment apprendre à éliminer (ou limiter) ces pensées négatives : les écrire ; les transformer en phrases positives ; se mettre en action à petits pas

Se centrer sur les vrais sujets de fond qui vous minent. Parvenir progressivement à en prendre conscience.

Vous savez ce que vous voulez

Ex.7 Mettez des mots sur votre projet

Ex.8 Avec des si…Ex. : Si vous réalisiez votre rêve, qu’est-ce que cela vous apporterait ?

Ex.9 Nuancez vos motivations

Reliez votre rêve à la réalité

Réapprenez à vous connaître. Ex10 Etes-vous plutôt type A ou B ?

Faites de votre entourage un miroir

Ex11 Appuyez-vous sur le discours de ceux qui vous ont connu

Ex12 Vos aspirations sont-elles en ligne avec votre personnalité ?

Autodiagnostic7 Etes-vous plutôt proactif ou fataliste ?

Dans votre vie, il y a une part que vous maîtrisez (et sur laquelle vous pouvez être proactif) et une part que vous subissez (et pour laquelle vous êtes passif).

Ex. 13 Faites le point sur ce que vous avez apprécié ou non.

Un parcours même sinueux devient logique et cohérent lorsque vous le revisitez au travers de votre ressenti de ce que vous avez apprécié (ou non) à chaque étape.

Prenez conscience de vos talents

Ex.14 Distinguez ce que vous aimez faire de ce que vous faites bien

Pour apprécier ce en quoi vous êtes talentueux, se poser la question : A quoi servez-vous ?

Tenez compte de vos compétences transférables

Quatre domaines de compétences : humaines, financières, commerciales, techniques

Ex. 15 Remplissez des fiches de réalisations (Thème ; problème ; solution ; résultat)

Donnez du sens aux informations recueillies

Ex. 16 Faites votre fenêtre de Johari

Ex. 17 Dressez un bilan

Visez une cible cohérente avec votre spécificité (votre « NORD »)

Quel but vous donner ?

(Re)découvrez vos passions Ex 18 Quelles sont vos passions ?

Trouvez votre phrase de direction, qui donne le sens, le but à atteindre (passions & talents)

Sachez ce dont vous avez besoin pour avancer

Prenez en compte votre environnement

La carte politique Ex. 19 Quelle est votre carte politique ?

Bâtissez votre « modèle pratique » Ex. 20 Bâtissez un ou plusieurs « modèles pratiques »

Testez différents chemins

Entourez-vous des bonnes personnes

Sortez des sentiers battus

Visionnez votre futur avec votre cerveau droit

Autodiagnostic8 Etes-vous plutôt hémisphère droit ou hémisphère gauche ?

Ex. 21 Imaginez votre futur

Visualiser son projet, c’est à la fois se l’ancrer en soi et se doter de grilles de lecture pour choisir sa direction à chaque croisée des chemins.

Levez les freins à la réussite (votre « SUD »)

Prenez conscience de votre « fabrique » de freins

Ex. 22 Exprimez vos freins

Ex. 23 Les conséquences attendues de vos actions

Découvrez vos principales inhibitions

Ex. 24 Quels sont vos filtres de perception ?

Ex. 25 Les histoires que vous vous répétez

Ex. 26 Quelles sont vos croyances limitantes ?

Autodiagnostic9 Reconnaissez vos stresseurs (charge de travail ; pression du temps ; relations interpersonnelles ; changement)

Prenez de la distance

Ex. 27 Avez-vous séparé les faits des émotions ?

Ex. 28 Prenez du recul

Ex. 29 Les métiers dans votre famille

Autodiagnostic10 Quelle est votre culture de l’échec ?

Changez vos croyances

Autodiagnostic11 Savez-vous vous affirmer ?

Ex. 30 Quelles sont vos phrases limitantes ?

Ex. 31 Passez d’une croyance limitante à une affirmation positive

Ex. 32 Quelle est la culture de l’échec dans votre environnement social et/ou professionnel ?

Ex. 33 Transformez vos affirmations en actions

Ex. 34 L’impact des échecs positifs

Ex. 35 Ancrez vos pensées positives

Préparez votre plan d’action (votre « OUEST »)

Centrez-vous sur votre objectif

Autodiagnostic12 Etes-vous un zappeur ?

Autodiagnostic13 Etes-vous plutôt polychrone ou monochrone ?

Restez concentré

Accordez-vous du temps pour travailler sur votre projet

Détaillez votre plan d’action

Ex. 36 Planifiez vos action

Ex. 37 Analysez votre budget

Ex. 38 Mettez les chances de votre côté avec l’outil T.A.S.K. !

Appuyez-vous sur votre entourage

Ex. 39 Quoi dire à qui ?

Ex. 40 De qui avez-vous besoin : mentor, coach, pairs… ?

Communiquez avec conviction

 

Ex. 41 Développez votre charisme

Ex. 42 Levez vos handicaps

Ex. 43 Savez-vous reconnaître les objections

Soyez en harmonie avec votre système de valeurs (votre « EST »)

Qu’est-ce qui vous anime ?

Ex. 44 Trouvez les valeurs qui vous influencent

Ex. 45 Déterminez vos sources de motivations profondes : matérialiste ; altruiste ; traditionaliste ; individualisme ; cognitif ; esthète

Comment traduisez-vous vos valeurs au quotidien ?

Ex. 46 Comment exprimez-vous vos valeurs ?

Ex. 47 Listez les actions qui vous permettent d’être en ligne avec vos valeurs.

Ex. 48 Comment développez-vous ou entretenez-vous votre confiance en vous-même ?

 

Soyez en ligne avec vos sources de motivation

Ex. 49 Quelle est votre forme dominante de motivation ? intrinsèque ou extrinsèque ?

Ex. 50 Rappelez-vous les trois dernières fois où vous vous êtes senti motivé à agir

Ex. 51 Citez trois situations où vous avez eu du mal à agir (ou à faire ce qu’on vous demandait)

Autodiagnostic14 Quelle(s) activité(s) souhaitez-vous pratiquer ?

Autodiagnostic15 Quels sont vos besoins dans votre environnement ?

Mesurez votre écart avec votre « Nord »

Ex. 52 Mesurez l’écart entre l’être et le faire

Ex. 53 A la recherche d’autres comportements ou sources de motivation

Progressez avec persévérance

Avancez à votre rythme

Ex. 54 Programmez de petites étapes

Ex. 55 mettez en valeur vos talents

Autodiagnostic16 Utilisez-vous les réseaux sociaux de façon optimum ?

Prenez garde aux écueils

Autodiagnostic17 Comment faites-vous face à l’inconnu ?

Ex. 56 Comment être sûr de rater ? Causes d’erreur : mauvaise définition du problème à résoudre ; non-prise en compte des intérêts des parties divergentes ; manque d’objectifs clairs ; absence de prise en compte des expériences passées ; focalisation trop rapide sur une solution ; utilisation exclusive des faits avantageux pour son opinion.

Ex. 57 Identifiez vos limites

Gardez le cap !

Ex. 58 Construisez un tableau de visualisation d’actions réalisées

Ex. 59 Sachez tirer parti de vos expériences

Adaptez-vous à la situation en permanence

Ex. 60 Evaluez votre progression

Ex. 61 Ajustez votre navigation

 *

Émetteur du verbatim : François C

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Rosa Montero - Ed. Points

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoirC’est seulement lors des naissances et des morts que l’on sort du temps : la Terre stoppe sa rotation et les futilités pour lesquelles nous gaspillons nos journées tombent au sol comme des poussières colorées.

De sorte que le paysage que vous entrevoyez quand vous commencez une œuvre de fiction est pareil à un long collier d’obscurité éclairé de temps à autre par une grosse perle iridescente. Et vous avancez laborieusement sur ce fil d’ombres, d’une perle à l’autre, attiré comme les mites par leur éclat, jusqu’à atteindre la scène finale, qui est pour moi la dernière de ces îles de lumière, une explosion irradiante.

C’est la première chose qui vous frappe dans un deuil : l’incapacité de le penser et de l’admettre. L’idée ne vous vient tout simplement pas dans la tête. Mais comment est-il possible qu’il ne soit pas là ? Cette personne qui occupait tant d’espace dans le monde, où est-elle passée ? le cerveau ne peut pas comprendre qu’elle a disparu pour toujours. Et toujours, c’est quoi, bon sang ? C’est un concept inhumain. Je veux dire que c’est au-delà de notre capacité d’entendement.

Mais vous ne rétablissez jamais, voilà l’erreur : on ne se rétablit pas, on se réinvente.

L’art est une blessure qui devient lumière, disait Georges Braque. Nous avons besoin de cette lumière, pas seulement nous qui écrivons ou peignons ou composons de la musique, mais également nous qui lisons et contemplons des tableaux et écoutons un concert. Nous avons tous besoin de beauté pour que la vie soit supportable.

Les moments socialement aberrants ouvrent des fissures dans la trame conventionnelle, par où s’échappent les esprits les plus libres.

La réalité est aveugle et complexe et elle s’obstine à nous contrarier grossièrement quand nous nous mettons à rêver.

Ce crève-cœur de l’Intimité perdue (pour toujours, toujours, encore ce foutu mot obsédant) est un dommage collatéral qui vient avec le deuil et que tous les veufs d’union de longue date connaissent très bien.

Nous portons nos morts sur notre dos…Ou plutôt, nous sommes les reliquaires des gens que nous aimons. Nous les portons en nous, nous sommes leur mémoire. Et nous ne voulons pas oublier.

En regardant ce Pierre Curie d’avant Marie, on a la sensation que c’était un homme qui n’arrivait pas tout à fait à s’intégrer dans le monde. Elle fut son ancrage dans la réalité et, de fait, elle le persuada aussitôt de passer enfin son doctorat.

Et vous avez été là-bas avec lui au cours de ce délicieux voyage en Norvège, vous avez été exactement là, devant cette splendide église de Borgund, admiratifs, enthousiastes et heureux. Ensemble. Vivants. Bouuuuuuuuum, la bombe du souvenir explose dans votre tête, ou peut-être dans votre cœur, ou dans votre gorge. Un pur terrorisme émotionnel.

Mais de temps en temps nous nous rappelons que nous sommes mortels et nous regardons alors en arrière, effrayés, et la Parque est là, souriante, immobile, bien sage, comme si elle n’avait pas bougé, mais plus près, un tout petit peu plus près de nous. Et ainsi, chaque fois que nous nous déconcentrons et que nous vaquons à autre chose, la Mort en profite pour faire un bond et se rapprocher.

Je raconte et je partage une nuit déchirante et, en le faisant, j’arrache des étincelles de lumière à l’obscurité…C’est pour ça que Conrad a écrit Au cœur des ténèbres : pour exorciser, pour neutraliser son expérience au Congo, si effroyable qu’elle avait failli le rendre fou…Il faut faire quelque chose avec tout ça pour que ça ne nous détruise pas, avec ce grondement de désespoir, avec ce gâchis interminable, avec ce furieux mal de vivre quand la vie est cruelle. Les êtres humains se défendent de la douleur insensée en l’ornant de la sagesse de la beauté. Nous écrasons du charbon à main nue et nous réussissons parfois à faire ressembler ça à des diamants.

Ah, les Coïncidences. Elles sont étranges, elles sont impossibles, elles sont inquiétantes et elles abondent, surtout, dans la littérature. Je ne veux pas dire à l’intérieur des romans, mais à proximité de l’écriture. Ou dans la relation entre l’écriture et la vie réelle.

Il y a quelque chose de curieux avec nos morts adorés, on dirait qu’il se produit comme une possession. A croire que votre mort se réincarne en vous d’une certaine façon, et voilà que vous vous mettez à ressentir comme venant de vous certaines phobies ou passions de l’absent que vous ne partagiez pas avant.

La douleur éclate en vous moins fréquemment et vous pouvez vous souvenir de votre mort sans souffrir. Mais quand la peine surgit, et vous ne savez pas très bien pourquoi elle le fait, c’est la même lacération, la même braise. Moi, en tout cas, c’est ce qui m’arrive, et ça fait déjà trois ans. Peut-être qu’avec plus de temps, la morsure s’atténue, ou peut-être pas.

Elle lutta comme une lionne contre la dégradation physique, mais le corps nous trahit inévitablement : nous perdons peu à peu nos facultés et la vie nous pousse sans que nous nous en apercevions vers une voie de garage. La dernière fois que vous gravissez une montagne. La dernière fois que vous faites de la plongée sous-marine. La dernière fois que vous jouez au foot avec des amis. En général, vous ne savez pas que c’est la dernière fois lorsque vous le faites. C’est le temps qui se charge de nous faire dire adieu, rétrospectivement, à nos possibilités.

Ce corps qui nous enferme et qui finit par nous tuer, ce fichu corps traître qui devient tout à coup boiteux, et c’en est terminé des montagnes pour toujours. Ou qui fait insidieusement croître, dans le silence laborieux des cellules, une tumeur maligne qui va vous torturer avant de vous assassiner.

En outre, plus vous vous approchez de l’essentiel, moins vous pouvez le nommer. La moelle des livres se trouve aux coins des mots. Le plus important des bons romans s’amasse dans les ellipses, dans l’air qui circule entre les personnages, dans les petites phrases. C’est pour ça, je crois, que je ne peux rien dire de plus sur Pablo, mon mari décédé : sa place est au centre du silence.

Mais il faut avoir vécu longtemps, je suppose, et avoir su apprendre de la vie, pour en venir à comprendre qu’il n’y a rien de plus important ni de plus splendide que le chant d’un enfant sous un figuier.

 *

Émetteur du verbatim : François C

Changer d'altitude - quelques solutions pour mieux vivre sa vie (préface de Matthieu Ricard) de Bertrand Piccard - Stock/Pocket

https://images.epagine.fr/256/9782234077256_1_75.jpg1. Prisonniers des vents de la vie ?

Quels que soient nos rêves de bonheur et nos espoirs de succès, les événements que nous rencontrons dans la vie, comme des vents plus ou moins turbulents, nous prennent par surprise et nous entraînent vers l’inconnu. Notre peur de perdre le contrôle nous pousse alors à construire des certitudes, à résister aux changements qui nous sont imposés et à nous battre pour obtenir ce que nous voulons. Cela nous rend-il plus heureux?

  1. Contrôler…mais quoi?

Ce n’est pas la vie que nous devons apprendre à contrôler, c’est la conscience de nous-mêmes et de notre monde intérieur. La performance passera alors par l’expérience de nous sentir exister dans l’instant présent. À condition d’accepter le risque de sortir de notre zone de confort. Mais avons-nous vraiment envie de nous libérer des certitudes et autres automatismes que nous avons développés jusqu’ici pour nous protéger?

  1. Mieux fonctionner sans contrôle?

Nous vivons généralement la perte de nos repères et habitudes comme une catastrophe. Une situation de rupture ne peut-elle pas être aussi l’occasion qui nous oblige à chercher au fond de nous-mêmes des solutions et des réponses que nous n’avons encore jamais apprises? Voici la magie de l’aventure: une ouverture à l’inconnu qui stimule notre créativité, une crise que l’on accepte afin de nous libérer de nos certitudes.

 4. Comment lâcher du lest?

Pour augmenter notre liberté dans les vents de la vie, nous devons être capables de sortir des situations qui nous emprisonnent. Comme un pilote de ballon qui changerait d’altitude en vue de trouver une meilleure trajectoire. Pour y parvenir, nous devons lâcher du lest, nous débarrasser des croyances et autres certitudes qui nous alourdissent. Très concrètement, cela signifie de nous comporter à l’inverse de ce que nous avons toujours fait, de devenir les pionniers de nos vies, pour remettre sans cesse en question notre façon de penser et d’agir.

 5. Quelle réalité?

Dans notre rapport aux autres, nous devons également apprendre à changer d’altitude. Abandonner l’idée d’une réalité unique, pour pouvoir construire nos relations en fonction du ressenti de chacun. Comprendre la communication comme un partage d’expériences et non comme un échange d’informations. Des outils comme la métaphore, le recadrage, la métacommunication et la recherche de situations gagnant-gagnant nous y aideront.

  1. L’hypnose, technique ou philosophie?

Pour calmer notre peur de l’inconnu, trouver la bonne altitude et stimuler notre confiance en la vie, nous avons besoin d’approfondir notre relation à nous-mêmes et de développer nos ressources intérieures. L’hypnose est l’un des moyens d’y parvenir.

Dans l’imaginaire populaire, elle oscille entre manipulation sulfureuse et guérison miraculeuse. Elle n’est pourtant ni l’une ni l’autre. Si elle permet effectivement des succès thérapeutiques, elle est avant tout un état d’esprit du soignant comme du patient dans lequel chacun arrête de se battre contre les vents de la vie, contre les symptômes et les émotions, pour se mettre à utiliser leur énergie.

  1. À quoi servent les crises ?

Dans le cours des vents de la vie, nous avons toujours la possibilité de décider à quelle altitude nous désirons vivre la suite de notre existence. Mais le faisons-nous vraiment? Avons-nous des raisons de changer quelque chose à nos habitudes si nous n’y sommes pas contraints ? Dans ce contexte, les turbulences peuvent aussi bien nous détruire que nous obliger à évoluer. À nous de nous demander, chaque fois que notre univers bascule, quelle est la nouvelle ressource que la vie nous oblige à développer.

  1. Y-a-t-il une pédagogie de l’épreuve?

Si les crises nous obligent à développer de nouvelles compétences, quelles sont celles qui nous permettront de supporter les grands drames de l’existence ? Les ressources matérielles et même psychologiques, le plus souvent, ne suffisent pas. Forcés de perdre ce à quoi nous tenons par-dessus tout, il y a un stade où il ne restera plus pour arriver à tenir debout que l’énergie de notre être intérieur et le lien avec la transcendance. Tiraillés entre notre attachement à la Terre et  notre attirance pour le Ciel, entre rejet et acceptation de la souffrance, nous pourrons alors faire le choix de l’ouverture à la dimension spirituelle.

  1. Religion ou spiritualité?

Entre affirmations et questions sans réponse, entre dogmes et hérésies, nous confondons trop souvent religion et spiritualité. Tout ce qui est créé et manifesté dans notre monde matériel ne peut l’être que sous forme de dualité. Rien ne peut exister sans son contraire. Vouloir donner à Dieu une forme humaine ou le décrire avec des mots ne fera que l’abaisser au niveau de cette dualité plutôt que de permettre à l’homme de s’élever vers l’unicité. Cela signifie que le but devrait être plutôt de comprendre comment nous dissocier de notre monde de tous les jours et prendre de la distance par rapport à cette dualité, pour retrouver un état de grâce spirituelle. Les rituels nous en montrent la voie davantage que les dogmes. Et celui qui affirme détenir la solution est soit un initié, soit un imposteur.

  1. Y-a-t-il un autre monde?

Je ne crois pas que la voie spirituelle soit une voie passive où il faille attendre que la grâce nous touche par simple volonté divine. Nous devons faire le choix conscient de l’énergie sur la matière, de la compassion sur l’indifférence. Nous devons décider d’affiner la qualité de notre être intérieur par la recherche de la bonté et de la sagesse.

 Tout cela prend une signification différente au moment où nous réalisons que le monde dans lequel nous vivons n’est pas le seul. Le voile qui nous aveugle habituellement se déchire parfois pour nous montrer quelques bribes de l’invisible. Mais sommes-nous prêts à le percevoir? Sommes-nous suffisamment à l’écoute des synchronicités et autres signes de la vie qui nous montrent le chemin vers la transcendance?

  1. Vers une écomanité

Quelles que soient nos aspirations spirituelles, nous vivons dans un monde matériel imparfait. À défaut de pouvoir changer ce monde, nous devrions réussir à améliorer le fonctionnement de la société et y créer des conditions plus propices à notre épanouissement. L’intérêt collectif à long terme n’étant pas inscrit dans la nature humaine, il s’agit de trouver des avantages personnels et immédiats pour y parvenir.

La lutte environnementale en faveur des générations futures ne sera donc pas très efficace. Il faut tendre vers l’ «écomanité», qui allie écologie, économie et humanisme. À défaut de passager, c’est ce message que le projet Solar Impulse transporte pour inspirer le plus de gens possibles à devenir les pionniers de leur propre existence.

 *

Émetteur du verbatim : François C

J'ai choisi de bien vieillir - Vieillir plus longtemps et mieux du Pr Françoise Porette et Laurence Dorlhac - Ed. L'Archipel

J'ai choisi de bien vieillirPour la promotion d’une avancée en âge active, chaleureuse, sereine et ouverte à la vie.

BIEN MANGER «Etre bien dans son assiette est l’une des clés du bien vieillir»

Le poids fait office de signal d’alarme. La stabilité de son poids est bien un signe de bonne santé.

Un apport en calcium insuffisant peut contribuer à la perte de la résistance des os.

Vitamine D : nombreux effets extra-osseux bénéfiques, sur l’immunité, la prévention des cancers, les maladies cardio-vasculaires et la dépression.

En plus des 0,5 à 1 litre d’eau qu’apporte quotidiennement une alimentation équilibrée, il nous faut donc compenser en absorbant entre 1 et 1,5 litre d’eau.

TRAVAILLER « Le canapé, voilà l’ennemi ! »

Concept de réserve cognitive…Les personnes engagées dans une activité intellectuelle ou physique soutenue ont moins de risque de développer une maladie d’Alzheimer.

Plus on travaille longtemps, mieux on « exploite » son cerveau. La poursuite d’un engagement professionnel prend alors tout son sens.

Ce sont ces métiers à forte exigence mentale qui permettent de conserver un cerveau extraordinairement performant tard dans la vie.

Ce qui compte, c’est la permanence et l’importance de la stimulation des fonctions cognitives tout au long de la journée et tout au long de l’année…Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

La mortalité des personnes sans diplôme est deux fois supérieure à celle des personnes de niveau universitaire.

AIMER Il est possible de vieillir en poursuivant une vie sexuelle épanouie.

Les hommes sexuellement actifs se préoccupent aussi davantage de leur santé sexuelle. Cependant, les femmes qui considèrent le sexe comme quelque chose d’important ont trois fois plus de chances de rester sexuellement actives que celles qui ne le jugent pas important, indépendamment de l’existence de troubles sexuels.

Le sexe masculin est un organe « neuro-vasculo-musculaire ». Son bon fonctionnement est dépendant du mental, d’un afflux sanguin plus ou moins efficace et de la réactivité de certains muscles. Il suffit que l’un de ces trois critères faiblisse pour que la sexualité en pâtisse.

L’activité sexuelle, en favorisant le bien-être et la qualité de vie, induit un vieillissement positif chez les personnes âgées. Associée à l’activité physique et intellectuelle, elle contribue au maintien de la santé, en particulier cardiovasculaire.

BOUGER L’activité physique est indispensable pour bien vieillir.

Cesser de bouger, c’est s’interdire de réfléchir aux gestes à réaliser, et diminuer les chances de rester en harmonie avec son corps.

L’intensité de l’activité physique améliore la santé générale. Elle aide à bien dormir, normalise la tension artérielle, régule le taux de sucre dans le sang en facilitant le travail de l’insuline, participe au maintien d’une bonne musculature, entre dans la lutte contre l’ostéoporose, diminue le risque d’accident coronaire (angine de poitrine ou infarctus) et les risques de certains cancers.

La marche est un «marqueur» de notre état de santé…Plus on marche vite, plus la santé cognitive et la santé générale s’améliorent et plus la mortalité diminue.

Il faut être régulier dans sa pratique sportive pour qu’elle soit efficace pour la santé.

Chaque année, en France, près de 400 000 personnes âgées font une chute accidentelle, près de 12 000 en décèdent. Parmi les adultes de 65 ans et plus, 35 à 40% font au moins une chute par an.

Le meilleur sport est celui auquel on va pouvoir, sans forcer, s’adonner avec rigueur, plaisir et régularité.

L’activité physique est une des clés du bien vieillir, au même titre que l’activité intellectuelle, la poursuite de l’activité professionnelle, l’engagement social, amical et familial.

SORTIR Il faut vraiment sortir de chez soi.

Nos relations sociales se définissent selon cinq cercles : le cercle familial, le réseau professionnel, les liens avec les amis, les relations par affinités au sein d’une activité de club ou d’association et enfin le cercle constitué par le voisinage. La solitude qui mène à l’isolement concerne toute personne qui n’a pas ou peu de relations sociales avec les cinq niveaux décrits.

Sortir de chez soi, bouger, échanger avec d’autres. L’altérité chère à Emmanuel Levinas est peut-être le vrai secret du bien vieillir.

La fragilité est réversible grâce à une prise en charge appropriée tandis que la dépendance est, en règle générale, définitive.

Le bénévole trouve, au travers de son engagement, un épanouissement et une nouvelle utilité sociale.

Les sujets « hautement » optimistes ont une mortalité cardiovasculaire inférieure de 40% à celle des sujets à faible niveau d’optimisme.

Les études sur les liens entre le corps et l’esprit ont de beaux jours devant elles. Les disciplines telles que la méditation, la sophrologie, le travail des émotions, etc., tentent, en tout cas, de soulager angoisse, pensées négatives réputées pour leur action péjorative sur notre santé.

L’important est de savoir, quel que soit son âge, si son état de santé, ses capacités fonctionnelles et intellectuelles permettent de conduire en toute sécurité.

La sédentarité, le repli sur soi sont pour certains des ennemis à combattre avec énergie. Toutes les études le démontrent avec éclat : l’optimisme, le goût de l’action, le culte de l’amitié, la joie du travail, du sport ou des loisirs, les vacances avec les petits-enfants, les enfants, la famille, les voyages avec les amis sont autant de clés pour vivre ce temps avec bonheur et en pleine santé physique et intellectuelle.

S’ESTIMER La vieillesse est inattendue !

Le concept d’âges multiples : chaque individu porte en lui un âge biologique (celui de son corps), chronologique (son état-civil), un âge mental (ses connaissances), un âge psychologique (sa maturité) et un âge subjectif.

La révolution de l’âge subjectif est en marche. Elle bouleverse les codes du bien vieillir comme du reste. On vieillira désormais selon ses désirs en suivant l’âge que l’on a dans la tête.

Avoir une bonne estime de soi permet aux seniors de se garantir une meilleure santé.

La dépression des seniors est une affection fréquente, atteignant de 10 à 30% des personnes de plus de 65 ans suivant les études.

Lorsque nous sommes attentifs, quelle que soit l’expérience, le cerveau sécrète des substances comme la dopamine et la sérotonine qui accentuent notre bien-être.

La «seniorescence».

On voit maintenant fleurir les consultations « mémoire », les consultations « fragilité, « équilibre », « nutrition » dont l’objectif est de bien vieillir en bonne santé.

Chacun d’entre nous va avancer en âge en fonction de son vécu, de son caractère, de sa sensibilité aux événements qui ne dépendent pas de soi, de son ouverture aux autres. Il n’y a pas de « schéma » fixé à l’avance, obligatoire. Nous restons libres jusqu’au bout de nos sentiments, de notre ressenti lors de cette période si particulière de la vie.

PREVENIR De la prévention pour la maladie d’Alzheimer, aussi !

Les principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires : hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète, obésité, sédentarité.

Plus le niveau d’éducation est élevé, plus on est sensible aux recommandations de santé.

« L’épigénétique » Notre comportement agit sur nos gènes.

Quelques dépistages recommandés entre 50 et 74 ans : cancer du sein ; cancer colorectal ; cancer du col de l’utérus.

Conclusion Les pistes du bien vieillir.

Prévenir les maladies avant qu’elles ne surviennent et soient difficilement guérissables est donc un enjeu majeur, en attendant de nouvelles découvertes. Savoir que le style de vie, les connaissances, le goût de l’action, le goût des autres, le dynamisme et l’amour de la vie peuvent nous aider à atteindre ce but est un puissant encouragement.

Le concept d’épigénétique le confirme : rien n’est écrit définitivement.

 *

Émetteur du verbatim : François C

Sentences et proverbes de la sagesse chinoise de Bernard Ducourant - Ed. Albin Michel

Sentences et proverbes de la sagesse chinoise

De la destinée humaine

Rien n’abrège la vie comme les pas perdus, les paroles oiseuses et les pensées inutiles. (Proverbe)

Celui qui a une juste idée de la providence ne se tient pas au pied d’un mur qui menace ruine. (Mong-Tseu)

 De la condition humaine 

 Les jolies filles ne sont pas toujours heureuses et les garçons intelligents rarement beaux. (Proverbe)

 De la mort et de l’au-delà

J’ai soin de bien vivre afin de bien mourir. (Tchouang-Tseu)

De la nature humaine

 Non seulement le corps a sa cécité et sa surdité, mais aussi l’intelligence. (Tchouang-Tseu)

 Le grand défaut des hommes, c’est d’abandonner leurs propres champs pour aller ôter l’ivraie de ceux des autres. (Mong-Tseu)

 Le chemin du devoir est toujours proche ; mais l’homme le cherche loin de lui. (Proverbe)

 L’homme de bien et l’homme de peu

 Les bons conseils pénètrent jusqu’au cœur du sage ; ils ne font que traverser l’oreille des méchants. (Proverbe)

 L’homme de bien se révèle dans les grandes occasions ; l’homme de peu ne s’accomplira jamais que dans des petites tâches. (Confucius)

 L’homme de bien ne demande rien qu’à lui-même ; l’homme de peu demande tout aux autres.

 La sottise

Des passions humaines

 Celui qui vit au gré de ses désirs, devient de jour en jour plus faible. (Proverbe)

 Lorsque le ciel envoie des malheurs, on peut s’en garantir ; mais nul ne saurait échapper aux maux qu’il s’attire lui-même.

 Savoir où est le bien et s’en détourner, il n’y a pire lâcheté. (Confucius)

 L’ambition

 Qui ouvre son cœur à l’ambition la ferme au repos. (Proverbe)

 Vertu minime et situation éminente ; petit savoir et grande ambition ; peu de force et grave responsabilité : il est rare qu’il n’en soit pas ainsi. (Confucius)

 L’avidité

 L’envie – La convoitise

 Ce qui est acquis par des voies injustes, on le perdra par des voies injustes. (Confucius)

 La médisance

 Une bonne parole n’est pas facile à dire ; une mauvaise échappe aisément. Une fois lâchée, elle part au triple galop et ne revient que difficilement. (Proverbe)

 La flatterie

 L’hypocrisie – La dissimulation

 Les paroles sincères manquent souvent d’élégance ; les paroles élégantes sont rarement sincères. (Lao-Tseu)

 Le mensonge

 Lhomme de peu colore toujours de belles apparences les fautes qu’il a commises. (Confucius)

 La colère – La violence

 Une année de querelle : dix ans de rancune. (Proverbe)

 L’orgueil – L’arrogance

 Celui qui se complait et se repose en sa vertu, perd sa vertu. Celui qui se glorifie orgueilleusement de ses talents, les rend inutiles. (Choi-King)

 L’égoïsme

 C’est s’aimer bien peu que de haïr quelqu’un ; mais c’est haïr tout le monde que de n’aimer que soi. (Proverbe)

 La curiosité – L’indiscrétion

 On ne soulève pas des immondices sans rester longtemps imprégné de leur odeur fétide. (Proverbe)

 De l’argent

 Le gain s’opère avec la lenteur de celui qui remue la terre avec une aiguille ; la dépense va vite comme l’eau qui coule dans le sable. (Proverbe)

 L’or n’appartient pas à l’avare ; c’est l’avare qui appartient à son or. (Proverbe)

 La richesse et la pauvreté

 Le riche songe à l’année future, le pauvre au jour présent. (Proverbe)

 Rien ne manque aux funérailles des riches, que des gens qui les regrettent. (Proverbe)

 La ruine

 Quand l’homme est au fond du puits, on lui jette des pierres. (Proverbe)

 Du commerce et des affaires

 Il est aisé d’ouvrir une boutique, mais plus difficile de la tenir ouverte. (Proverbe)

 Les honneurs et la célébrité

 Il en est des poètes des peintres et des musiciens comme des champignons : pour un de bon, dix mille de mauvais. (Proverbe)

 La vaine gloire a des fleurs et n’a point de fruits. (Proverbe)

De l’amour

 L’esprit a beau faire plus de chemin que le cœur, il ne va jamais aussi loin. (Proverbe)

 Je n’ai encore vu personne qui aimât autant la vertu que l’on aime la beauté du corps. (Confucius)

 Qui aime n’aura jamais peur des cheveux blancs. (Kouo Yu)

 Le vice empoisonne l’amour, la tendresse le double. (Proverbe)

 De la femme

 La langue des femmes est leur épée ; elle ne la laisse jamais rouiller. (Proverbe)

 La grâce et la beauté sont bien peu de choses lorsqu’elles ne sont qu’extérieures. (Le Yi-King)

 La guerre des sexes

 Lorsque naît un fils, le père prie pour qu’il ait le courage du lion, tout en redoutant qu’il ressemble à une souris ; quand c’est une fille, il lui souhaite d’être une souris, non sans redouter qu’elle se transforme en tigresse. (Nu-Chien)

 Du mariage

 Quand on achète une maison, on regarde les poutres ; quand on prend une femme, il faut regarder la mère. (Proverbe)

 Le mariage est comme une place assiégée : ceux qui sont dehors veulent y entrer, et ceux qui sont dedans veulent en sortir. (Proverbe)

L’étude et la connaissance

 Des enfants et de leur éducation

 Si tu aimes ton fils, corrige-le ; si tu ne l’aimes pas, donne-lui des sucreries. (Proverbe)

 De l’étude

 L’étude est une épouse aussi belle que le jade. (Proverbe)

 L’enseignement qui n’entre que dans les yeux et les oreilles ressemble à un repas pris en rêve. (Proverbe)

 De la connaissance

 L’ignorance est la nuit de l’esprit, et cette nuit n’a ni lune ni étoiles. (Proverbe)

 La connaissance est le début de l’action ; l’action l’accomplissement de la connaissance. (Wang-Yang-Ming)

 De la connaissance de soi

 Ce n’est qu’avec les yeux des autres que l’on peut bien voir ses défauts. (Proverbe)

 Savoir ce qu’on a reçu du ciel, et ce qu’on doit y ajouter de soi, voilà l’apogée. (Tchouang-Tseu)

 La connaissance d’autrui

 Observez attentivement a conduite des gens, vous prévoirez leur avenir, leur malheur ou leur bonheur. (Lie-Tseu)

 L’apprentissage de la vie

 L’échec est le fondement de la réussite. (Lao-Tseu)

 Celui qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour. (Confucius)

 L’écriture s’apprend aux dépens du papier ; la médecine s’apprend aux dépens des malades. (Proverbe)

De l’amitié

 Il y a trois sortes d’hommes avec lesquels il est utile de se lier d’amitié : les hommes droits, les hommes sincères et les hommes qui ont beaucoup appris. (Confucius)

 L’homme de bien est amical sans être familier ; l’homme de peu est familier sans être amical. (Confucius)

 Du bonheur

 La joie est en tout ; il faut savoir l’extraire. (Confucius)

 Le bien ne fait pas de bruit ; le bruit ne fait pas de bien. (Proverbe)

 Le bonheur vient de l’attention aux petites choses, et le malheur de la négligence des petites choses. (Liou-Hiang)

Des qualités de l’homme de bien

 L’homme de bien est droit et juste, mais non raide et inflexible ; il sait se plier, mais non se courber. (Confucius)

 Commettre une faute et ne pas s’en corriger, c’est là la vraie faute. (Confucius)

 Ce que nous manifestons (en bien comme en mal) trouve en dehors sa réponse. C’est pourquoi l’homme de bien est attentif à ce qui sort de lui. (Lie-Tseu)

 L’homme de bien se demande lui-même la cause de ses fautes ; l’homme de peu la demande aux autres. (Proverbe)

 Il faut être bien sage ou bien borné, pour ne jamais rien changer à ses pensées. (Proverbe)

 Aimer, et reconnaître les défauts de ceux que l’on aime ; haïr, et reconnaître les bonnes qualités de ceux que l’on haït, est chose bien rare sous le ciel. (Thseng-Tseu)

 Le sage a beau voyager, il ne change pas de demeure. (Proverbe)

 Le juste milieu

 Celui qui connaît sa force et garde sa faiblesse est la vallée de l’Empire. (Lao-Tseu)

 Pas trop d’isolement ; pas trop de relations ; le juste milieu, voilà la sagesse. (Confucius)

 Un homme de bien apprend dix choses et en croit une ; un homme complaisant apprend une chose et en croit dix. (Proverbe)

 La sincérité – La loyauté

 Cent « non » font moins de mal qu’un « oui » jamais tenu. (Proverbe)

 Si vous employez un homme, il ne faut pas douter de lui ; si vous doutez de lui, il ne faut pas l’employer. (Proverbe)

 Le calme et la bienveillance

 L’homme de bien est sévère avec lui-même et bienveillant avec autrui. (Confucius)

 Cultiver les sciences et ne pas aimer les hommes, c’est allumer un flambeau et fermer les yeux. (Proverbe)

 La bonté et le respect d’autrui

 Les nobles peuvent se vanter de leur noblesse ; je les considère tous comme poussière. Les pauvres gens ont beau se mépriser eux-mêmes : je les estime autant que mille livres d’or. (Tso-Tseu)

 La simplicité – La tranquillité

 Ne vous affligez pas de n’être connu de personne, mais travaillez à vous rendre digne d’être connu. (Confucius)

 Celui qui a plus de mérite que de réputation est vraiment louable ; celui qui a plus de réputation que de mérite a lieu de rougir. (Confucius)

 La patience

 A qui sait attendre, le temps ouvre les portes. (Proverbe)

 Avec le temps et la patience, la feuille du mûrier devient satin. (Proverbe)

 La générosité – La charité

 Plus le sage donne aux autres, plus il a pour lui-même. (Lao-Tseu)

 L’organisation – La méthode

 Sans dessein, rien ne mène à rien. (Le Yi-King)

 En toute chose, il faut soigner le commencement et penser d’avance à la fin. (Proverbe)

 Quand la racine est profonde, pourquoi craindre le vent ? (Proverbe)

 Presse-toi de faire vite ce qui ne presse pas, afin de pouvoir faire lentement ce qui presse. (Proverbe)

 Trop de cuisiniers gâtent la sauce. (Proverbe)

 A quoi bon jouer du luth en présence d’un âne ? (Proverbe)

 La détermination – L’action

 Le bavardage est l’écume de l’eau ; l’action est une goutte d’or. (Proverbe)

 Parler ne fait pas cuire le riz. (Proverbe)

 Un jour en vaut trois pour qui fait chaque chose en son temps. (Proverbe)

 La volonté

 Quand la route est longue, on connaît la force du cheval ; quand une affaire est longue, on connaît la volonté d’un homme. (Proverbe)

 Un voyage de mille lieues a commencé par un pas. (Lao-Tseu)

 Mieux vaut être endurant que conciliant. (Proverbe)

 Le sang-froid – La maîtrise de soi

 Qui est esclave de ses désirs ne peut en même temps rester maître de lui. (Confucius)

 Le malheur n’entre guère que par la porte qu’on lui a ouverte. (Proverbe)

 Ne va pas au-delà de ce que tu as prémédité ; imite le laboureur qui ne dépasse pas les limites de son champ. (Commentaires sur le Tchouen-Ts’ieou)

 Le plus grand conquérant est celui qui sait vaincre sans bataille. (Lao-Tseu)

 La circonspection – La prudence

 J’ai vu des hommes périr en marchant dans l’eau ou dans le feu ; je n’ai jamais vu personne périr en marchant dans la voie du bien. (Confucius)

 Stratégie vaut toujours mieux que témérité. (Confucius)

 Écoute avec ton esprit plutôt qu’avec tes oreilles. (Confucius)

 Un écart grand comme l’épaisseur d’un cheveu finit par conduire à mille stades loin du vrai chemin. (Le Li-Ki)

 Une seule fente peut couler un bateau. (Proverbe)

 La prévoyance

 Ce ne sont pas les mauvaises herbes qui étouffent le grain, c’est la négligence du cultivateur. (Proverbe)

 Si vous devez parcourir dix lieues, songez que la neuvième marquera la moitié du chemin. (Proverbe)

 La persévérance

 Qui veut gravir une montagne commence par le bas. (Confucius)

 Celui qui a déplacé la montagne, c’est celui qui a commencé à enlever les petites pierres. (Proverbe)

La vie en société

L’art et la manière de conduire les hommes

Union sans chef, il faut craindre le pire. (Le Yi-King)

Quand il y a sept timoniers sur huit marins, le navire sombre. (Proverbe)

La bouse de vache est plus utile que les dogmes. On peut en faire de l’engrais. (Mao-Tsé-Toung)

L’exercice du pouvoir

Aimer ce que le peuple aime et avoir en aversion ce qu’il a en aversion, cela s’appelle être le père du peuple. (Confucius)

Tel empereur, telle cour. (Proverbe)

Il est facile de recruter mille soldats, mais il est difficile de trouver un bon général. (Proverbe)

La justice

<p<Il y a une sanction pour le bien et pour le mal ; si elle tarde, c’est que l’heure n’est pas venue. (Proverbe)

Le partage

Si le prix des grains est très élevé, les pauvres sont malheureux ; s’il est très bas, les laboureurs souffrent préjudice. (Ts’ien-Han-Tchou)

Troubles et conflits

Le prince qui perd l’affection de son peuple, perd son peuple. (Confucius)

Il suffit d’un morceau de viande corrompue pour gâter le bouillon de toute une marmite. (Proverbe)

 *

Émetteur du verbatim : François C

Ces entrepreneurs Made in France - Portraits et secrets de réussite de 15 talents tricolores de Patricia Salentey - Ed. Alisio 2018

Ces entrepreneurs Made in France ; portraits et secrets de réussite de 15 talents tricolores devenus grandsCe qui les motive, c’est visiblement une passion commune pour le « faire », une obsession diront certains, et une détermination à refuser les regrets et à gagner leur indépendance…Tous expriment haut et fort aussi le plaisir qu’ils éprouvent dans leur action au quotidien et qui leur donne envie d’avancer.

Le moteur est le même pour tous : la croissance. Parce que la croissance est synonyme de moyens décuplés, de création de valeur et…d’emplois.

Il s’agit pour chacun d’une lutte au quotidien, d’un marathon où rien n’est jamais définitivement gagné. Un univers de challenges, où le mot échec n’est jamais synonyme d’impasse mais de droit à l’essai : un aiguillon nécessaire pour apprendre et rebondir, afin d’aller plus loin.

Rodolphe CARLE - BABILOU : Deux hommes et un couffin

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Commencer chaque journée comme si c’était le premier jour. Rien n’est jamais gagné, c’est toujours un challenge personnel, il faut être humble. »
  2. La décision clé : « Etre intransigeant sur le maintien du contrôle du capital. Nous avons été tentés plusieurs fois par des offres alléchantes de partenariat, moyennant la perte de contrôle. Or il n’en est pas question. »
  3. Son conseil : « Avoir une vision de leader mondial. Il faut rêver grand quand on commence sa boîte. L’ambition, ça change tout le quotidien, ça détermine beaucoup de choses. »
  4. Sa fierté : « Le témoignage d’une maman contente…C’est toujours magique et mille fois plus satisfaisant que les chiffres de croissance. »
Frédéric MAZZELLA - BLABLACAR : Le petit génie de la French Tech

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Le plaisir d’apprendre. J’adore cette citation de Galilée qui dit : « Je n’ai jamais rencontré d’homme si ignorant qu’il n’eut quelque chose à m’apprendre. » Cela implique l’ouverture aux choses et aux gens. »
  2. La décision clé : « La première fois où j’ai appris à me déraciner et quitté la Vendée. Quand on ose se mettre en danger, on se prouve qu’on est capable de tout changer. Ensuite, on a moins d’appréhension. Il faut s’écouter et suivre son intuition, c’est comme cela qu’on avance. »
  3. Son conseil : « Créer un produit qu’on utilise soi-même. Chez Blablacar, on dit Think it, build it, use it ». C’est extrêmement moteur et positif d’être à la fois concepteur et client de son offre. On fait progresser plus vite son produit, et c’est plus efficace que les faux tests. »
  4. Sa fierté : « Un jour j’étais à la terrasse d’un café. Deux jeunes de 20 ans à côté de moi expliquaient : « C’est un truc de fou, on arrive de Bruxelles et on a payé 20 euros. Regarde ça… » et de faire la démonstration de notre appli à leurs deux autres copains. Je buvais du petit lait. Je ne les connaissais pas, ils s’étaient approprié BlaBlaCar, ils l’expliquaient et le vendaient ! »
Laetitia GAZEL ANTHOINE - CONNECTHINGS :Connecte votre téléphone mobile aux bornes urbaines mises à jour en temps réel, via des puces, Bluetooth, Wifi ou des QR codes

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « La détermination. Et voir grand, ne jamais se limiter, être ambitieux. »
  2. La décision clé : « En 2015, quand nous sommes passés d’un modèle de fournisseur de solutions à un modèle de mise à disposition pour les applications de notre connaissance de l’espace public. »
  3. Son conseil : « Se lancer, ne pas attendre que tout soit fixé dans les détails, car on rencontre toujours des obstacles, et savoir s’adapter aux marchés. »
  4. Sa fierté : « L’équipe qui fonctionne bien, qui est autonome. Et chaque signature de grand contrat. »
 

Jean-Baptiste RUDELLE - CRITEO : L’un des leaders mondiaux des technologies de publicité en ligne

Stanislas NIOX-CHATEAU - DOCTOLIB : Leader du marché français de la prise de rendez-vous médicaux en ligne

Anne-Laure CONSTANZA - ENVIE DE FRAISE : Marque de prêt-à-porter pour femmes enceintes

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Le produit et le positionnement.»
  2. La décision clé : « Créer la marque sur Internet et en faire le canal exclusif de distribution. »
  3. Son conseil : « Le seul combat perdu d’avance est celui qu’on ne livre pas. » « Cultivez la culture de l’audace et de l’optimisme. »
  4. Sa fierté : « Voir dans la rue des femmes enceintes porter nos créations. »
 

Pauline LAIGNEAU - GEMMYO : Des bijoux de qualité, moins chers, plus modernes que ceux des grandes maisons traditionnelles, vendus sur Internet à destination des millennials.

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : Notre association à trois. Nous sommes complémentaires, nous partageons une confiance absolue et la même vision à long terme. »
  2. La décision clé : « Marier la joaillerie et l’Internet. »
  3. Son conseil : « Moins parler, moins réfléchir, mais faire ! Il faut se forcer à ne pas trop penser mais d’abord essayer de réaliser le produit pour le vendre. »
  4. Sa fierté : « Quand les clients, des couples comme nous, adhèrent à notre vision et nous disent qu’ils ont préféré Gemmyo à une marque de la place Vendôme. »
Guillaume GIBAULT - LE SLIP FRANçAIS : Fier de ses dessous

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Le plaisir, qui recoupe l’envie, la joie de vivre, l’épanouissement. C’est ce qui fédère et qui emmène tout le monde, l’équipe et les clients. »
  2. La décision clé : « S’inscrire dans l’actualité lors de notre première campagne publicitaire avec le détournement du slogan électoral « Le changement, c’est maintenant. »
  3. Son conseil : « Etre différent, c’est là où se trouve la vraie création de valeur. »
  4. Sa fierté : « Nous fabriquons tout en France, nous sommes rentables et en plus nos salariés sont heureux : impossible n’est pas Slip Français ! »
Céline LAZORTHES - LEETCHI : Cagnotte en ligne

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Ma pugnacité. J’ai un caractère de battante. Et ça paye. »
  2. La décision clé : « La vente de mon entreprise. Une impression de sauter dans le vide. »
  3. Son conseil : « Foncer. Provoquer sa chance. C’est un parcours et une vie hors du commun. C’est extraordinaire. Dur mais très riche. »
  4. Sa fierté : « Avoir su s’entourer. Voir mes collaborateurs s’épanouir et grandir. »
Augustin PALUEL-MARMONT - MICHEL et AUGUSTIN : « Trublions du goût »

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « L’authenticité et une forme de bienveillance, mot malheureusement galvaudé. »
  2. La décision clé : « Partager cette aventure avec un ami. »
  3. Son conseil : « Réaliser et vivre ses passions. »
  4. Sa fierté : « La joie de construire cette aventure avec une communauté sympathique. »
Yseulis COSTES - 1000MERCIS : La virtuose des données

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Savoir innover, inventer, avancer en permanence. »
  2. La décision clé : « L’introduction en Bourse, puis le départ aux Etats-Unis. »
  3. Son conseil : « Faire les choses avec passion et avec liberté. Et surtout, prendre plaisir tout au long de l’aventure. »
  4. Sa fierté : La qualité de l’équipe. Ensuite le bonheur de « faire » au quotidien. La valeur se crée dans l’exécution. Une bonne idée ne sert à rien si on ne l’applique pas correctement. »
Fany PECHIODAT - MY LITTLE PARIS : La comète du Net

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Avoir trouvé les bons associés. »
  2. La décision clé : « N’avoir pas levé de fonds. Avoir vendu. »
  3. Son conseil : « Capitalisez sur la posture d’outsider et adoptez ce qu’on appelle chez nous le Forrest Gump Way. C’est la naïveté qui mène à la créativité. L’expertise est l’ennemie de l’innovation, donc vous pouvez vous lancer sans complexe sur un marché que vous connaissez mal. »
  4. Sa fierté : Etre partie seule et avoir réuni 130 cerveaux autour de moi. »
Guillaume RICHARD - OUI CARE : Le roi des services

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Le jour où on décide d’être numéro un. Je n’ai jamais entendu un champion dire je suis arrivé là « par hasard ». Le talent ou la bonne idée, ce n’est pas suffisant. Avoir un objectif de long terme vous oblige à trouver les moyens financiers, humains, organisationnels. »
  2. La décision clé : « Avoir ouvert le capital tôt pour accélérer. Il ne faut surtout pas hésiter par peur de perdre le contrôle de son entreprise, car on peut toujours trouver des montages financiers pour reprendre la majorité du capital. »
  3. Son conseil : « Bien définir ce qu’on a envie de faire. On peut vouloir être auto-entrepreneur pour créer son job et assurer ses moyens de subsistance. On peut vouloir créer une TPE pour être le roi de son village, une PME ou une ETI pour être le roi de sa ville, de son département, ou une multinationale si on rêve de devenir le roi du monde. A l’entrepreneur d’adapter ensuite ses moyens à ses ambitions. »
  4. Sa fierté : « J’ai créé 17500 emplois. Nous avons réussi le pari de la quantité. Il faut maintenant réussir celui de la qualité. C’est tout l’objectif de « L’entreprise du possible », qui vise à permettre à tous les collaborateurs de réaliser leur potentiel professionnel. Avec déjà de belles réussites et de très belles évolutions. »
Octave KLABA - OVH : La tête dans les nuages

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « La construction du premier data center en 2004. Cela nous a permis de faire de la croissance sans se stresser. Sans se poser la question de savoir où nous allions mettre les serveurs les mois suivants. »
  2. La décision clé : « Créer l’entreprise à la fin de mes études alors que la question était : travailler pour gagner de l’argent ou se lancer sans argent ? »
  3. Son conseil : « Avoir des nerfs solides et être optimiste. Ne pas succomber aux émotions. L’entrepreneur est là pour trouver des solutions. »
  4. Sa fierté : « Les équipes, la force du collectif, les sourires, l’ambiance, la confiance dans l’avenir. »
Boris SARAGAGLIA - SPARTOO : Pointure du e-commerce

Recettes d’un succès

  1. Le facteur clé : « Maximiser le bon équilibre entre croissance, rentabilité et cash-flow. »
  2. La décision clé : « S’entourer : être plusieurs fondateurs, c’est essentiel. La complémentarité autant personnelle que professionnelle des associés a permis le succès. »
  3. Son conseil : « S’assurer qu’on a bien compris les attentes des clients : produits, qualité et prix. Puis mesurer régulièrement leur satisfaction. »
  4. Sa fierté : « En dix ans, avoir construit depuis la province française une société multiculturelle, présente à l’international. »
 Émetteur du verbatim : François C.

Les 100 000 familles - Plaidoyer pour l’entreprise familiale de Cyrille Chevrillon - Ed. Grasset 2015

https://images.epagine.fr/961/9782246853961_1_75.jpg La notion d’entreprise comme aventure collective, source d’épanouissement, de réalisation personnelle, lieu où s’expérimentent la solidarité, le travail en équipe, la création de richesses matérielles et intellectuelles, l’inventivité, l’action, la découverte, est rarement mise en avant.

La France a délaissé le capitalisme familial. Elle n’en a jamais fait un pilier de la création de richesses et d’emplois.

La France manque de capitalistes et de capitaux. L’absence de fonds de pension, l’étroitesse du marché financier pour les entreprises moyennes, le retrait des compagnies d’assurances de l’investissement dans les entreprises…font que les sources extérieures d’argent disponible pour investir dans les entreprises françaises manquent cruellement.

Les familles forment un socle pour l’industrie française avec cette combinaison unique entre goût de l’aventure et innovation, obsession du long terme et économie de moyens, proximité et qualité des relations humaines.

Un bon actionnaire est un actionnaire qui décide, qui choisit. L’Etat n’est pas toujours en mesure de le faire, car ses motivations en tant qu’investisseur sont multiples et pas toujours claires.

Sur 113 PME introduites en Bourse depuis 2008, environ la moitié d’entre elles ont accusé une baisse de leur cours depuis l‘introduction, dont certaines de plus de 90%. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui, moins de 1% du financement des PME et des ETI provienne de la Bourse.

Le private equity est la deuxième source de financement en capital des entreprises après le marché, et concerne environ 5 000 entreprises.

243 grandes entreprises   5000 ETI   138 000 PME   3 millions de TPE

70% de ces quelque 143 000 ETI et PME sont à détention familiale

Près de 6 ETI sur 10 sont en transformation, actives sur le marché mondial et motrices dans l’innovation.

Leur enracinement dans un territoire et une histoire.

Les quatre C : Continuité (la pérennité de l’entreprise comme objectif permanent) ; Communauté (un management spécifique des ressources humaines) ; Connexion (des liens forts avec leur environnement local) ; Commandement (rapidité de décision, proximité avec les salariés, engagement affectif des actionnaires).

C’est dans ce souci permanent d’établir un équilibre entre la prise de risque et le long terme qu’il faut rechercher l’origine de l’efficacité des entreprises familiales.

« L’argent le plus facilement gagné est celui que l’on n’a pas dépensé. »

Intégrer dans ses organes de gouvernance des personnalités aux horizons et expériences divers.

L’Association des entreprises familiales allemandes : liberté, propriété, concurrence, responsabilité.

On dénonce d’un côté la complexité de nos lois et règlements, mais de l’autre, on n’a de cesse d’en rajouter d’autres qui finissent par faire de notre pays une immense construction bureaucratique, dont une bonne part des éléments constitutifs concerne…les entreprises.

 

*

Émetteur du verbatim : François C.

Le nouveau clivage de Jérôme Fourquet Editions du Cerf

https://images.epagine.fr/127/9782204127127_1_75.jpg Ces quatre scrutins (présidentielle autrichienne en mai 2016, référendum sur le Brexit en Grande-Bretagne en juin 2016, présidentielle américaine en novembre 2016, élection présidentielle en France en mai 2017) ont donné à voir la montée en puissance d’un clivage puissant, qu’on pourrait résumer de façon schématique par les gagnants et les perdants de la mondialisation, ceux qui s’en accommodent et ceux qui la rejettent ou s’en inquiètent. Il est frappant de constater que les mêmes lignes de clivage sociologiques, géographiques et culturelles se retrouvent d’un pays à l’autre autour de cette opposition.

 

Partie I LES NOUVELLES LIGNES DE CLIVAGE SOCIOLOGIQUE

Ch 1 Front raw kids (les premiers de la classe) versus Back raw kids (les cancres du fond de la classe) : la fracture éducative

Cette corrélation renvoie tout d’abord au lien entre faible niveau de diplôme et emplois peu qualifiés, mal rémunérés et plus exposés à l’automatisation ou aux délocalisations. Le diplôme joue également sur la vision du monde de son détenteur, et lui permet d’être moins vulnérable aux bouleversements économiques. Dans une société en mouvement accéléré, la capacité d’adaptation et la possession d’un capital culturel deviennent des ressources majeures.

Le niveau de diplôme : une variable clé et structurante

Ch. 2 La classe ouvrière : le grand basculement

Marine Le Pen domine dans l’électorat ouvrier

L’évolution du vote des ouvriers en faveur du candidat FN au premier tour de la présidentielle (de 17% en 1988 à 39% en 2017).

Il n’y a pas aujourd’hui de contre-société frontiste dans le monde ouvrier comme il en existait une pour le PC. Pour autant, l’audience électorale et l’influence idéologique frontistes sont du même ordre de grandeur que celles qui firent la puissance du PC des années 1950 à la fin des années 1970 dans les milieux ouvriers.

Une domination du FN d’autant plus forte dans les segments les plus fragilisés du monde ouvrier

C’est dans les couches les moins diplômées du monde ouvrier et donc les plus vulnérables au chômage et à la concurrence étrangère que le discours de Marine le Pen a le plus « fait mouche ».

La fin du clivage générationnel

Segmentation proposée par Florent Gougou : la « génération héroïque » née dans les années 1920 ; la « génération de la modernisation » née après la guerre et dans les années 1950, aujourd’hui pour l’essentiel à la retraite ; suivent la « génération de la crise » (née entre le milieu des années 1960 et le début des années 1980) et la « génération de la mondialisation » (1983 à 2000).

Du fait du renouvellement générationnel, les strates les plus âgées et acquises à la gauche ont été remplacées par pluqieurs générations acquises au FN, car exposées aux délocalisations mais aussi à l’immigration, qui joue un rôle central dans la politisation de ces milieux populaires.

Des disparités selon les territoires

La majorité des ouvriers réside aujourd’hui en milieu rural ou dans des villes petites et moyennes.. 45% des ouvriers ruraux et 41% de ceux résidant dans des agglomérations de moins de 20 000 habitants ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de la Présidentielle de 2017.

Les « illettrées de Gad » (E. Macron) et « le panier des pitoyables » (H. Clinton) ou le ressort du mépris de classe

Le racisme de classe exprimé de façon plus ou moins ouverte ou involontaire de part et d’autre de l’Atlantique constitue un très puissant carburant du vote populiste. Et la réaction d’orgueil face à ce mépris social  est un ressort extrêmement profond sur lequel Marine Le Pen ou Donald Trump ont su jouer, servis en cela par l’attitude de leurs adversaires.

Ch. 3 Nomades versus sédentaires

On voit ainsi poindre un clivage entre ceux qui auraient un rapport maîtrisé et apaisé à la mobilité et ceux qui entretiendraient un rapport plus craintif et restreint ou contraint à la mobilité.

France sédentaire versus France mobile

44% de la population française a toujours vécu dans le même département ou la même région depuis sa naissance, quand la même proportion (46%) a vécu dans plusieurs départements ou régions différentes.

Tableau : le degré de mobilité résidentielle au cours de la vie selon l’âge, la catégorie socio-professionnelle et le niveau de diplôme.

Trois groupes se dessinent selon la trajectoire résidentielle qu’ont eue les individus au cours de leur vie. Un premier, les « sédentaires », a toujours vécu depuis sa naissance dans le même département ou la même région. A l’autre extrémité, une autre catégorie, les « nomades », est constituée par ceux qui ont résidé dans plusieurs départements et régions au cours de leur existence. Les membres de la troisième catégorie, nettement moins nombreux, seront qualifiés de « quasi sédentaires ».

Un survote pour le FN dans les populations les plus enracinées

La sédentarité amplifie le vote FN, notamment dans les catégories déjà les plus enclines à un tel vote

Les Français de l’étranger massivement acquis à Emmanuel Macron

Le soutien de ces Français expatriés illustre l’existence de ce clivage entre les bénéficiaires et les oubliés de la mondialisation.

 

Partie II UNE NOUVELLE GEOGRAPHIE ELECTORALE FAçONNEE PAR LA MONDIALISATION

Se dessinent ainsi, à différentes échelles, une ligne de clivage entre les espaces gagnants ou bénéficiant du modèle économique mondialisé et « tertiarisé » et les territoires victimes ou à l’écart des nouveaux flux économiques.

Ch. 1 Les métropoles et les territoires périphériques

Les milieux populaires, qui votent le plus massivement pour le FN, résident majoritairement à bonne distance du cœur des agglomérations en raison notamment du prix de l’immobilier. A l’inverse, les cadres et professions intellectuelles se concentrent dans les métropoles et leur première couronne…En raison de la hausse du marché de l’immobilier, phénomène que l’on observe dans toutes les métropoles mondialisées, cette distribution géographique de plus en plus marquée des classes sociales s’est considérablement renforcée ces dernières années.

Le fait d’être connecté à un réseau de transport ferré, très utilisé en Ile-de-France pour les trajets domicile-travail mais aussi pour les loisirs, joue un rôle important dans le fait de se sentir intégré ou au contraire à l’écart des opportunités offertes par la région-capitale.

Tableau : Le vote en faveur du Brexit dans certaines circonscriptions du Grand Londres : le « leave » gagne en intensité au fur et à mesure que l’on s’éloigne du cœur de la City.

Ch. 2 La logique centre/périphérie s’observe également au cœur des métropoles

La carte parisienne du vote Macron est le négatif quasi parfait du vote le Pen, la candidate frontiste réalisant ses moins mauvais scores sur le pourtour de la capitale et son plus faible niveau dans son cœur. L’opposition centre/périphérie entre ces deux votes se vérifie donc de manière emblématique à l’échelle des bureaux de vote parisiens.

Ch. 3 France de l’Ouest, France de l’Est : régions dynamiques versus territoires en difficulté

Le vote FN s’ancre dans les territoires les plus frappés par le chômage

Dans les catégories populaires comme parmi les cadres et les classes moyennes, plus le chômage est élevé dans le bassin d’emploi et plus la propension à voter Le Pen est forte et celle à voter Macron diminue.

Régions gagnantes et régions perdantes : quand l’histoire (et l’économie) inversent les rôles

Il est frappant de constater que l’opposition des deux France, celle soutenant Macron et celle soutenant Le Pen, renvoie précisément à des cartes qui montrent que la perception du degré de prospérité et de dynamisme économique de sa région par les populations locales a suivi des trajectoires radicalement opposées depuis une cinquantaine d’années. Alors qu’au début des années 1960, les habitants des régions industrielles du nord et de l’est se voyaient comme les habitants de zones industrielles essentielles à l’essor économique du pays, ils se perçoivent aujourd’hui comme les résidents de territoires « à la traîne ».

Ch. 4 Bassins industriels sinistrés versus clusters technologiques et foyers de la nouvelle économie

Donald Trump conquiert la Rust Belt

Ces différentes problématiques se conjuguent les unes aux autres et pourraient se résumer dans la crainte du déclin et dans la perte du statut des classes moyennes et laborieuses blanches sous l’effet de la désindustrialisation mais aussi de la place croissante occupée par les minorités, le déclassement de ce groupe faisant écho au sentiment de perte d’influence des Etats-Unis.

Poussée populiste dans les anciens bassins charbonniers

Tableau : le Brexit s’impose largement dans l’ancien bassin minier du Yorkshire.

Clusters, foyers de la nouvelle économie et villes universitaires à l’aise avec la mondialisation

Des territoires qui symbolisent le basculement vers l’économie numérique et du savoir. Il s’agit de grandes villes universitaires ou bien encore de ces « clusters », qui concentrent de la matiètre grise et des structures de recherche, mais aussi un tissu d’entreprises innovantes et des start-up. Dans ces lieux, la propension au vote populiste est nettement plus faible que la moyenne nationale voire régionale.

Ch. 5 Les enclaves aisées

Un net contraste entre certains littoraux et l’intérieur des terres

Même s’il y a des exceptions, les littoraux sont dans l’ensemble désirés. Le prix de l’immobilier augmente. Les locaux (ou les « natifs ») et notamment les plus jeunes d’entre eux n’ont souvent plus la possibilité de se loger et doivent, la mort dans l’âme, se replier vers l’arrière-pays. Ce choix résidentiel contraint génère un ressentiment et un sentiment de dépossession et de déclassement qui peut se traduire électoralement par une réaction de colère. Ils sont remplacés par des ménages plus aisés dont l’arrivée modifie en profondeur l’atmosphère locale.

La carte des prix de l’immobilier (telle que l’on peut la consulter par exemple sur un site comme meilleursagents.com) se superpose souvent parfaitement à celle du vote FN.

Cette césure entre les zones touristiques et résidentielles favorisées du littoral et les arrières pays s’observe également aux Etats-Unis.

Le vote FN s’arrête au pied du Mont-Saint-Michel

Dans tous les cas, les écarts de richesse et de dynamisme économique sont très marqués entre ces enclaves privilégiées et les espaces avoisinants.

Les stations de ski versus le fond des vallées

L’atmosphère et l’ambiance sont différentes à quelques kilomètres dans le fond des vallées…Ces communes des vallées qui étaient jadis privilégiées par leur situation géographique sont aujourd’hui bien moins favorisées que leurs voisines qui bénéficient de la rente de « l’or blanc ».

Les vignobles prestigieux versus les campagnes de moindre intérêt

Tableau : Le vote Macron décline au fur et à mesure que l’on s’éloigne du vignoble prestigieux de la Côte de Nuits et des Hautes Côtes de Nuits.

L’effet richesse

Plus la part de foyers fiscaux payant l’impôt sur le revenu est élévée et plus Macron a obtenu des résultats impressionnants.

Le Haut-Rhin : un cas d’école

Les failles apparues lors du référendum alsacien du 7 avril 2013 entre les territoires les plus fragilisés et les zones les plus dynamiques sont toujours présentes aujourd’hui et se manifestent à travers les effets (ville ; richesse ; frontalier) que nous avons identifiés.

 

Partie III IMMIGRATION, FRACTURES ETHNO-CULTURELLES ET RAPPORT A LA NATION

Ch. 1 La question de l’immigration polarise les électorats

Un ressort majeur du vote populiste

Alors que l’électorat frontiste était obnubilé par l’immigration clandestine, les soutiens d’Emmanuel Macron n’étaient que 18% (soit 74 points de moins que dans l’électorat frontiste) à indiquer que ce sujet avait joué un rôle déterminant dans leur vote, classant cet item à la dernière place de leurs préoccupations.

Le retour de la frontière

Alors que pendant plusieurs décennies, à la suite notamment du mur de Berlin, l’avenir de l’Europe s’écrivait et se pensait sur les ruines des frontières, concept obsolète et vestiges d’une période révolue, ces dernières ont fait leur retour en force…Dans le même temps, la concomitance de l’emballement des flux migratoires en Méditerranée et la montée en puissance du terrorisme islamiste transfrontière l’ont spectaculairement précipité.

Vote populiste et pression migratoire

La question migratoire s’avère un facteur déterminant du vote Front national.

Ch. 2 Le rapport à la nation comme ligne de fractures dans certains territoires périphériques

Irlande du Nord, Pays de Galles et Ecosse

L’Ecosse a massivement voté pour le maintien dans l’Union européenne.

Au Pays de Galles, le « Leave » l’a emporté avec 52,5% des voix.

En Irlande du Nord, les fiefs protestants ont majoritairement voté en faveur du « Leave », au nom de l’attachement à la couronne et à la nation britannique, quand les bastions catholiques votaient majoritairement pour le « Remain ».

Corse et Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, Marine Le Pen a obtenu un score élevé au premier tour (30%) et a atteint 47,4% au second.

Marine Le Pen est aussi arrivée en tête en Corse au premier tour.

Ch. 3 Minorités ethno-culturelles versus groupe majoritaire

Dans tous ces pays, les groupes minoritaires se sentant stigmatisés, visés ou simplement exclus de la communauté nationale ainsi définie ont opté majoritairement et parfois massivement pour les adversaires des populistes de droite.

Le cas de la minorité slovène en Autriche

Le vote Trump et la fracture ethnique

Donald Trump a fait le choix stratégique d’axer sa campagne sur les questions migratoires, quitte à braquer une partie de l’électorat. S’il a joué sur la peur du déclassement social ressentie par toute une partie de la classe moyenne et des catégories populaires, il a aussi répondu de manière plus ou moins subliminale à l’angoisse de devenir minoritaire existant dans l’Amérique blanche…L’activation du syndrome du « grand remplacement »…a également eu pour conséquence de polariser la société américaine sur ce clivage ethnique et de braquer les minorités contre Donald Trump.

En France, des votes également très polarisés selon le facteur ethno-culturel

En France, au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon ont enregistré un score quasiment deux fois plus élevé parmi les personnes ayant une ascendance maghrébine que dans l’ensemble de la population.

Ch. 4 Le tropisme très national des militaires

En France comme aux Etats-Unis, les territoires où le poids de la population militaire pèse dans le corps électoral se distinguent par un tropisme marqué en faveur de Marine Le Pen et de Donald Trump.

CONCLUSION

En France, comme dans d’autres démocraties occidentales, la ligne d’affrontement se situe de plus en plus entre les « sédentaires » et les « nomades »…Si le clivage gauche/droite n’a pas dit son dernier mot, notamment dans un vieux pays comme la France, chacun de ces deux blocs est de plus en plus travaillé par ces nouvelles lignes de fracture…En France comme ailleurs, un nouvel ordre politique est en train d’émerger sous nos yeux.

 

*

 

Verbatim proposé par François C.

La guerre des métaux rares - La face cachée de la transition énergétique et numérique de Guillaume PITRON - Ed. Les Liens qui Libèrent

https://images.epagine.fr/741/9791020905741_1_75.jpg Préface

En voulant nous émanciper des énergies fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. Robotique, intelligence artificielle, hôpital numérique, cyber-sécurité, biotechnologies médicales, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur…Tous les pans les plus stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidiens et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIème siècle. Or, cette addiction esquisse déjà les contours d’un futur qu’aucun oracle n’avait prédit. Nous pensions nous affranchir des pénuries, des tensions et des crises créées par notre appétit de pétrole et de charbon ; nous sommes en train de leur substituer un monde nouveau de pénuries, de tensions, de crises inédites. En attendant, c’est une contre-histoire du monde qui vient que ce livre voudrait raconter –le récit clandestin d’une odyssée technologique qui a tant promis, et les coulisses d’une quête généreuse, ambitieuse, qui a jusqu’à maintenant charrié des périls aussi colossaux que ceux qu’elle s’était donné pour mission de résoudre.

Ch. 1 LA MALÉDICTION DES MÉTAUX RARES

. Liste des métaux rares : antimoine, baryte, béryllium, bismuth, borate, cobalt, charbon à coke, spath fluor, gallium, germanium, hafnium, hélium, indium, magnésium, graphite naturel, caoutchouc naturel, niobium, phosphate naturel, phosphore, scandium, silicium métal, tantale, tungstène, vanadium, platinoïdes, terres rares lourdes et légères. . Les métaux rares, vecteurs d’énergies nouvelles Il n’est pas exagéré d’affirmer que le monde serait sacrément ralenti sans aimants contenant des métaux rares. . Une révolution technologique à l’origine d’une mutation énergétique Les moteurs électriques ont fait de la transition énergétique une hypothèse plausible. Voici que les technologies vertes et les technologies digitales sont en train de converger : des logiciels et des algorithmes toujours plus sophistiqués permettent d’ajuster les flux d’énergie transitant entre producteurs et consommateurs au sein de réseaux dits « intelligents »…Cette convergence amorce une ère inédite d’abondance énergétique, stimule de nouvelles filières industrielles et a déjà créé dix millions d’emplois à travers le monde. . Une accélération de la consommation de métaux rares . Terres rares, marché noir et catastrophes écologiques Les quelque dix mille mines éparpillées à travers le territoire chinois ont largement contribué à ruiner l’environnement du pays. Car il n’y a pas que l’extraction du charbon qui génère de la pollution…c’est également le cas de l’extraction des métaux rares. . Un monde plus vert tributaire de métaux sales D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en Chine n’a été fait selon les standards écologiques et sanitaires les plus élémentaires. . De colossales répercussions sanitaires . Une soif de rattrapage, au risque de l’anarchie Les industriels ont pu polluer sans vergogne l’atmosphère des grandes agglomérations, contaminer les sols par des métaux lourds et déverser leurs déchets miniers dans la plupart des fleuves. Tous les dispositifs de croissance en Chine ont été conçus pour que règne la loi de la jungle. En clair, les Chinois ont fait n’importe quoi. . Les métaux rares, un fléau devenu mondial République démocratique du Congo, Kazakhstan, Amérique latine…Extraire des minerais du sol est une activité intrinsèquement sale, et elle a jusqu’ici été conduite d’une façon si peu responsable et éthique dans les Etats miniers les plus dynamiques que le dessein vertueux de la transition énergétique et numérique s’en trouve nécessairement remis en cause.

Ch. 2 LA PART D’OMBRE DES TECHNOLOGIES VERTES ET NUMÈRIQUES

. Les Green Tech : un bilan écologique accablant L’impact écologique des panneaux photovoltaïques. « Sur l’ensemble de son cycle de vie, la consommation énergétique d’un véhicule électrique est globalement proche d’un véhicule diesel » Etude Ademe . La matérialité de l’invisible Le digital nécessite l’exploitation de quantités considérables de métaux. Chaque heure, ce sont dix milliards d’e-mails qui sont envoyés à travers le monde, « donc 50 gigawatts/heure, l’équivalent de la production électrique de quinze centrales nucléaires pendant une heure ». Une étude américaine a estimé que le secteur des technologies de l’information et de la communication consommait 10% de l’électricité mondiale et produisait chaque année 50% de plus de gaz à effet de serre que le transport aérien. . Les promesses déçues du recyclage Le problème des industriels est bien la cherté de la récupération des métaux rares –un coût aujourd’hui supérieur à leur valeur. Le prix des métaux recyclés pourrait être compétitif si les cours des matières premières étaient eux-mêmes élevés. Las ! Ils sont structurellement bas depuis fin 2014. . Retour à l’envoyeur 80% des déchets électroniques produits aux Etats-Unis sont expédiés vers l’Asie…Les autorités européennes estiment que jusqu’à 1,3 million de tonnes de déchets électroniques seraient exportées de notre continent vers l’Afrique et l’Asie.

Ch. 3 LA POLLUTION DÉLOCALISÉE

Plutôt que d’assumer le leadership des métaux rares, l’Occident a préféré transférer leur production –et la pollution associée- vers des pays pauvres prêts à sacrifier leur environnement pour s’enrichir. . Quand les Américains dominaient le marché des terres rares . Montgolfières, aventure et terres rares : la saga de Rhône-Poulenc Dans les années 80, le français Rhône-Poulenc était l’un des deux grands chimistes mondiaux des métaux rares…Nous disposions d’un savoir-faire chimique prodigieux, doublé d’une prééminence commerciale remarquable. A des milliers de kilomètres de La Rochelle, la Chine, forte d’une production annuelle de plus de cent mille tonnes, s’arrogea donc le monopole des terres rares. Et qu’importent les conditions de travail : « Les unités de séparation y opéraient sans contrôle ni procédures de sécurité. Dans les usines de raffinage, les types faisaient de l’électrolyse à sept cents degrés sans casque, en tongs et en short ! C’était n’importe quoi ! » témoigne Jean-Yves Dumousseau. . Un nouvel agencement du monde En déplaçant ses mines et ses usines de métaux rares dans l’empire du Milieu, l’Occident a fait le choix de délocaliser sa pollution. Nous nous glorifions de nos législations économiques modernes, mais nous avons expédié nos rebuts électroniques dans des décharges toxiques ghanéennes, exporté nos déchets radioactifs au fin fond de la Sibérie et sous-traité l’exploitation de nos métaux rares un peu partout dans le monde. . L’illusion d’une nouvelle ère d’abondance Nous avons assisté à un phénomène mondial de liquidation des stocks stratégiques. En France, d’abord, où les stocks de platine et de palladium entreposés dans les coffres de la Banque de France, ont bientôt été écoulés, par des gouvernements de droite comme de gauche. Aux Etats-Unis, ensuite, où des dépôts de terres rares, de lithium et de beryllium valant des dizaines de milliards de dollars ont été liquidés. . L’abandon des politiques publiques de souveraineté minérale Exploiter ses propres ressources pour soi-même ou en garantir des livraisons pérennes par-delà les mers : cela fait des millénaires que ces deux règles élémentaires agencent toute stratégie d’indépendance énergétique. Or aucune d’elles n’a été appliquée jusqu’à ce jour par les Etats occidentaux pour les métaux rares.

Ch. 4 L’OCCIDENT SOUS EMBARGO

. Pékin, nouveau maître des métaux rares « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques. » La méthode de la Chine a été celle du rouleau compresseur : en quelques décennies, la Chine a multiplié les ouvertures de mines sur son territoire, lancé le chantier d’une seconde route de la soie terrestre et maritime, afin de disposer d’un corridor d’approvisionnement de commodités depuis l’Afrique, et mené des opérations de fusion et acquisition d’entreprises dans le secteur des produits de base. Les marchés mondiaux et les équilibres géopolitiques ont été bouleversés au fur et à mesure que Pékin étendait sa sphère d’influence. . L’ »arme des métaux » au service de la politique étrangère chinoise Ces deux dernières décennies, l’empire du Milieu a été accusé de mettre en œuvre une politique systématique de restriction des exportations de minerais rares aussi divers que le spath fluor, le coke, la bauxite, le magnésium, le manganèse, le phosphore jaune, le carbure de silicium ou encore le zinc. . Des manœuvres commerciales aux répercussions planétaires Septembre 2010 : premier embargo de la Chine sur le Japon (transition énergétique et numérique). . Voyage chez la reine du platine Le royaume des Bakofeng, en Afrique du sud, assis sur les plus grandes réserves mondiales de platine. Dans le bras de fer qui l’a opposée à des entreprises minières, la tribu du platine a fait valoir la prééminence du producteur sur l’acheteur, du propriétaire, souverain sur ses ressources, sur une clientèle dispersée à travers le monde. Et ce qui est inédit, c’est que ce n’est pas un Etat, mais une « simple » tribu africaine qui se paye une multinationale. . La recrudescence des nationalismes miniers On constate des restrictions aux exportations pour à peu près tous les minerais et métaux couverts par l’inventaire des produits de base..Plus généralement, une culture de la résistance se développe de Jakarta à Oulan-Bator, de Buenos Aires à Pretoria. . Des métaux d’influence…et de crise Spécificités des marchés des métaux rares : Ils sont extrêmement restreints, très confidentiels, opaques, stratégiques pour les pays miniers, entravés par l’irruption des investisseurs privés, obéissant à leurs intérêts propres. « Le marché des terres rares n’est ni stable ni même prévisible ».

Ch. 5 MAIN BASSE SUR LES HAUTES TECHNOLOGIES

. La bataille des super-aimants Ce sont les aimants des terres rares qui vont tout bouleverser. Mises au point en 1983, ces pures merveilles de technologie sont en effet devenues indispensables pour tous les produits équipés d’un moteur électrique –donc réputés non polluants. . Chronique d’une désindustrialisation annoncée A partir des années 2000, ces fabricants d’aimants qui avaient fait le choix de ne pas délocaliser leurs usines ont commencé à manquer de terres rares et se sont vus obligés d’arbitrer entre maintenir leurs activités industrielles à demeure, au risque de les faire tourner au ralenti faute d’approvisionnements en matières premières, ou bien délocaliser en Chine afin de bénéficier d’un accès sans entraves aux commodités. . Voyage dans la « Silicon Valley des terres rares » Baotou en Chine, capitale mondiale des terres rares. Notre dépendance à l’égard de la Chine, originellement cantonnée aux ressources, s’est étendue aux technologies de la transition énergétique et numérique qui en dépendent. . L’Indonésie à nouveau « non alignée » Avec 34% de la production mondiale d’étain, l’Indonésie se hisse à la première place des pays exportateurs de ce minerai high-tech…Dès 2003, « l’étain est devenu le premier minerai à faire l’objet d’un embargo ». A partir de 2014, tout ce que l’Indonésie compte de ressources minières, du sable au nickel, des diamants à l’or, ne put être exporté à l’état brut…Comme en Chine, cette politique représentait un fabuleux levier de création de richesse.

Ch. 6 LE JOUR OÙ LA CHINE A DEVANCÉ L’OCCIDENT

. Les recettes chinoises du « colbertisme high-tech » L’innovation et le progrès technologique comme principes directeurs (13ème plan quinquennal 2016-2020)…Pour cimenter cette vision, Pékin s’est appuyé sur les fabuleux avantages compétitifs de l’économie chinoise : une main d’œuvre bon marché venue des régions intérieures ; le faible coût du capital, permis notamment par une politique de dévaluation du yuan ; la taille du marché chinois permettant la réalisation d’importantes économies d’échelle. . Des progrès technologiques stupéfiants Les stupéfiants progrès accomplis par la Chine dans les secteurs de l’électronique, de l’aéronautique, des transports, de la biologie, des machines-outils ou encore des technologies de l’information… Surtout, l’empire du Milieu a pris le leadership d’un éventail impressionnant de technologies vertes…Il s’affiche dorénavant comme le premier producteur d’énergies vertes au monde, le premier fabricant d’équipements photovoltaïques, la première puissance hydroélectrique, le premier investisseur dans l’éolien et le premier marché mondial des voitures à nouvelles énergies…Il veut, sur le terrain, être le grand gagnant de la transition énergétique et numérique. . L’Occident affaibli Aux Etats-Unis, en Europe, en France, la désindustrialisation a malmené le contrat social d’après-guerre, provoqué de graves troubles sociaux et constitué le fonds de commerce d’une pléthore de partis populistes. « La survie (…) de la démocratie européenne (…) pourrait être l’enjeu final de l’émergence, à peine entamée, de l’industrie chinoise. » . Quand deux visions du monde s’opposent Sa réussite permet à la Chine de promouvoir un modèle de gouvernement valorisant la patience du temps long, à l’encontre des options à courte vue qui, en Occident, ont anéanti toute politique industrielle. La guerre des métaux rares –et des emplois verts- révèle le nouveau conflit idéologique d’aujourd’hui : celui qui oppose la Chine et l’Occident à travers leurs principes d’organisation politique respectifs.

Ch. 7 LA COURSE AUX MISSILES INTELLIGENTS

. Shampoing, tondeuses pour chien et missiles de haute précision L’armée chinoise, dès les années 1980, a connu une triple mutation : doctrinale, organisationnelle, technologique…Pour accomplir cette transformation technologique, Pékin a certainement médité un enseignement cardinal de l’histoire des matières premières : métaux et paix ont rarement fait bon ménage. Chaque fois qu’un peuple, une civilisation, un Etat a maîtrisé un nouveau métal, son utilisation s’est accompagnée de faramineux progrès techniques et militaires – et de conflits toujours plus meurtriers. C’est désormais au tour des métaux rares, en particulier les terres rares, de changer le visage des conflits modernes. . Magnequench dans le collimateur des « Princes rouges » Les parties prenantes à l’opération d’achat de Magnequench (USA) se sont rapidement révélées tout aussi douteuses que celles de la vente de l’activité de production d’aimants de Crucible Materials à YBM. . Interférences chinoises dans les urnes américaines Il est de notoriété publique que Pékin, ayant pris fait et cause pour Bill Clinton et son colistier, Al Gore, a cherché à soutenir financièrement le Parti démocrate tandis qu’ils s’activaient en vue de leur réélection à la présidentielle de 1996. . Déni d’accès en mer en Chine méridionale Surnommé « tueur de porte-avions » et opérationnel en 2010, le missile balistique DF-21D constitue un pilier de la politique de « déni d’accès » que Pékin a mise en œuvre ces dernières années en mer de Chine méridionale. La maîtrise par Pékin de technologies balistiques avancées a déjà modifié les rapports de force en mer de Chine méridionale. . Quand les aimants chinois font tanguer le Pentagone En abandonnant aux Chinois le contrôle de la chaîne aval des minerais rares, les Etats-Unis n’avaient-ils pas offert à leurs concurrents l’opportunité de subtiliser leurs secrets militaires et de rattraper leur retard ?

Ch. 8 EXTENSION DU DOMAINE DE LA MINE

. Vers une pénurie de métaux ? D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de lithium qu’aujourd’hui. La conclusion d’ensemble de cette étude portant sur tous les métaux nécessaires à moyenne échéance pour soutenir nos modes de vie high-tech est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5% par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine. »…Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de ressources minérales que les 108 milliards d’êtres humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. . La transition énergétique et numérique en danger Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. Pékin va favoriser les intérêts de ses industriels des technologies vertes et soutenir la croissance de sa transition énergétique et numérique au détriment de celle des autres…La plausibilité de ce scénario est renforcée par trois facteurs : le déni de la rareté des ressources ; le manque d’infrastructures minières ; le défi du taux de retour énergétique, i.e. le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. Il faut concasser une tonne de roche pour obtenir entre 1 et 5 grammes d’or. Pour la même quantité d’énergie dépensée, les groupes miniers extraient aujourd’hui jusqu’à dix fois moins d’uranium qu’il y a trente ans –et c’est vrai d’à peu près toutes les ressources minières. . La multiplication des fronts miniers Plusieurs vagues de nationalisme minier ont déjà placé les Etats importateurs à la merci de pays fournisseurs pourtant bien moins puissants qu’eux…La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le Chili, le Pérou et la Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’Inde, riche de son titane, de son acier et de son fer ; la Guinée et l’Afrique australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de nickel. A travers cette stratégie d’expansion minière, l’empire du Milieu vise un objectif audacieux : abandonner les monopoles miniers édifiés sur ses seules ressources domestiques de minerais au profit d’une nouvelle position dominante, fondée cette fois-ci sur son contrôle planétaire d’une ribambelle de métaux rares.

Ch. 9 LA FIN DES DERNIERS SANCTUAIRES

. La France, un géant minier en sommeil Avec à l’Elysée le président le plus « pro-mines » que le pays ait connu depuis longtemps se repose la question de rouvrir des mines en métropole, ce qui change fondamentalement la nature du débat…La relance de notre propre activité extractive, désormais, nous place face à nos propres responsabilités. La polémique sur les mines nous invite à prendre conscience de ce que les Chinois ont compris depuis des lustres : notre modèle de développement recèle d’indébrouillables contradictions. Entre les rêves d’un monde plus vert et la matérialité d’un monde plus technologique, il n’est pas évident de choisir. . Paris à la conquête des océans L’ensemble du domaine maritime français totalise aujourd’hui plus de 11 millions de kilomètres carrés : c’est vingt fois la surface de l’Hexagone, et c’est surtout le deuxième plus grand au monde après celui des Etats-Unis. . Le jour où le président Obama a fait sauter le verrou de l’espace Terres, océans, astéroïdes…La célébration d’un meilleur partage des ressources a au contraire donné lieu à la plus grande entreprise d’appropriation des éléments terrestres jamais connue. Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la transition énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la biodiversité. Quant à notre nouvelle convoitise pour l’espace, elle balaie d’ultimes interdits.

ÉPILOGUE

Toutes les ressources du futur nous placeront face à de nouveaux défis protéiformes. Aussi, il est temps de nous interroger dès à présent : quel est le sens de ce saut technologique que nous embrassons comme un seul homme ? N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un chaos écologique –soit son exact contraire ?

*

Verbatim proposé par François C.

 

La silver économie - 60 acteurs de l’économie des 60+ de Dominique Boulbes &amp; Serge Guérin - Ed. La Charte

https://images.epagine.fr/029/9782874035029_1_75.jpg

Introduction

L’espérance de vie en France atteint un peu moins de 80 ans pour les hommes et un peu plus de 85 ans pour les femmes.

Il est estimé que le marché de la Silver économie représente 90 milliards d’euros, et devrait croître de 50% dans les cinq prochaines années, ce qui correspondrait à une création nette de 300 000 emplois selon la Dares.

Chapitre 1 La presse seniors

74% des 55-64 ans (dont 41% tous les jours) lisent un quotidien payant, contre moins de 10% pour les 18-35 ans.

Les 65 ans et plus consacrent 27 heures par semaine à regarder la télévision et 2 heures aux nouveaux écrans.

. Notre Temps, mai 68, en marche vers le senior power

Le mensuel intègre en effet les deux dimensions du temps des retraités, le temps d’avant, et le temps d’aujourd’hui, qu’il faut utiliser au mieux. Notre Temps se situe à ce moment charnière de notre vie.

Nous appelons d’ailleurs la génération 50-69 ans, la « génération I » pour « Inédite »!

. Rustica, la culture du lecteur

Rustica est davantage qu’un titre, c’est une véritable marque,qui, finalement, n’a jamais changé son ADN.

Nous creusons ce sillon de plus en plus, c’est-à-dire les bonnes pratiques pour un jardinage sain, une vie saine et une alimentation saine.

. Lagardère, les seniors du dimanche

Télé 7 jours se vend à 1,2 million d’exemplaires chaque semaine.

Nous investissons énormément sur des sites, des applications, des audiences fortes, mais la monétisation n’est pas là, puisque la publicité va à Google et Facebook. Nous sommes en train de changer de stratégie pour protéger nos données et mieux les exploiter.

Chapitre 2 Le marketing seniors, la machine à explorer le temps

. Planet.fr, un autre futur pour la planète des seniors ?

Le site est articulé sur trois thématiques : l’actualité, la santé, le féminin…Nous avons 1,5 million d’abonnés à la newsletter quotidienne de Planet, 1,3 million à celle de Medisite.

. Maetva, danse avec les seniors

Pour construire un marketing seniors, il faut superposer deux raisonnements. D’une part, le système de valeurs acquis par un individu entre 20 et 30 ans, qui a fixé une fois pour toutes ses comportements d’achat dont il ne sort que très rarement. D’autre part, les traits de comportement propres à l’âge, craintes accrues, isolement, désir de sécurité.

. Silvereco.fr, murmurer à l’oreille de l’écosystème

Lancé en 2014, l’annuaire imprimé de la Silver économie est tiré annuellement à 10 000 exemplaires et répertorie aujourd’hui plus de 2 000 entrerises sur plus de 500 pages.

Je crois fortement qu’une logique de « silver-citoyenneté » est en train de s’imposer, car bien vieillir est l’affaire de tous.

Chapitre 3 La vente à distance, total recall

Cette méthode de vente, bien qu’ancienne, est d’une étonnante modernité. Elle entretient un rapport ditrect avec le client, fonctionne sur des tests produits incessants, mesure instantanément la rentabilité des investissements. La VAD est ainsi en avance de phase sur bien des points de la vie des affaires contemporaines : connivence de marque, Return On Investment en temps réel, agilité managériale, innovation produits sur la base de l’expérience utilisateur, travail sur la data et les affinités comportementales…

. Françoise Saget, Linvosges, le linge inoxydable

Aujourd’hui, Françoise Saget fait 105 millions de chiffre d’affaires, et Linvosges, 95. Nous avons doublé le chiffre d’affaires en dix ans.

Le cross canal, c’est le fait de traiter mes clientes partout de la même manière dans tous mes canaux, avec les mêmes nouveautés, les mêmes cadeaux, les mêmes offres, etc.

. Damart « Froid, moi ? jamais avec Thermolactyl !

Qui ne connaît pas le Thermolactyl ? Ancienne marque des années 50, ce n’est pas pour autant une vieille marque. Bien au contraire, c’est un laboratoire permanent d’idées, d’études, de recherches, de réflexions constantes sur la femme de plus de 50 ans, cœur de cible, dont il s’agit d’accompagner la modernisation.

. Domaine agricole de Chezelles, faire son miel de la VAD

Les techniques de la VPC, lettres, mailings, ont patiemment construit une solide identité de marque. Plus que des clients réguliers, ce sont des clients fidèles, attachés à l’entreprise, friands d’informations sur ce qu’il s’y passe…Combien de marques ont su développer cette connivence ?

. Atlas for men, l’éternel retour

Le business model de l’entreprise est celui du fast retail. Dix-sept collections sont créées chaque année, avec quatre-vingts produits, tous originaux, entièrement conçus par des stylistes en interne, sur la base de nombreuses études consommateurs. La clientèle est clairement senior, d’une moyenne d’âge de 60 ans, qui apprécie de pouvoir disposer d’une offre trextile variée à domicile.

Chapitre 4 Le numérique, d’un château l’autre

Les entreprises de la Silver économie font le pari d’une numérisation inéluctable des personnes âgées. Le numérique gère en effet particulièrement bien les contraintes de la vieillesse : rupture de l’isolement, achats à distance, surveillance médicale déportée, entretien des liens familiaux malgré l’éloignement géographique…

. Facilotab, la tablette d’avant les tablettes

Le Cdip a voulu une tablette facile d’utilisation, qui ne nécessite pas que les utilisateurs changent leurs habitudes. L’équipe du Cdip a développé une couche d’interface élémentaire, permettant d’utiliser la tablette de manière très simple, pour des applications essentielles et centrées sur la communication avec la famille ou les proches.

. Doro, le club seniors

Chaque composant des téléphones que fabrique cette société sudéoise, que ce soit le hardware –la forme, le design- ou le software –l’enchaînement des menus- est pensé pour une clientèle senior…Le marché des produits numériques pour seniors doit ainsi être pensé dans une dynamique d’évolution constante.

. Ordissimo, l’âge et les usages

Outre le fait de proposer, depuis plus de quinze ans, des ordinateurs adaptés à un public senior, la stratégie originale d’Ordissimo vise à développer une communauté d’utilisateurs en offrant une large gamme de produits et de services référencés et légitimés par la confiance accordée à Ordissimo.

Chapitre 5 Les start-up, le choc des cultures

Le monde des start-up contribue très fortement à la dynamique de la Silver économie et peut proposer des solutions technologiques ou non, utiles et nécessaires au bien vieillir.

. Citizen Mobility, les compagnons du transport

L’entreprise, créée en 2011, consiste en une application numérique associée à des équipes de suivi…Le pari est clairement la qualité des relations humaines : qualité de service de ses « chauffeurs compagnons », qualité de suivi des équipes qui font le lien entre les personnes transportées, les structures, les chauffeurs…Le projet : sortir d’une vision purement fonctionnelle des outils numériques, en y associant des services humains à valeur ajoutée.

. Mamie Foodie, coup de torchon

Mamie Foodie est un traiteur qui propose aux entreprises de prendre en charge la restauration de leurs événements. La cuisine est réalisée par des seniors en retraite, qui sont ensuite présents pendant le buffet, peuvent se présenter, échanger avec les participants, retrouvant ainsi un réel lien social.

Mamie Foodie participe de l’économie inclusive, faire en sorte que personne ne soit laissé au bord du chemin.

. Ubiquid, catch me if you can

L’entreprise utilise la technologie des puces RFID pour répondre à une question bien connue des directeurs de maison de retraite : la gestion du linge. Un établissement perd en moyenne deux mille vêtements par an en raison de la complexité des circuits.

. MaSuccession, Balzac au pays du numérique

MaSuccession, structurée autour d’un site Internet et d’expertises patrimoniales, propose une panoplie de services qui vont de la simple évaluation gratuite des frais de succession à l’élaboration de solutions plus complexes, afin d’en réduire les montants par anticipation. C’est une stratégie de niche : apporter une forte expertise sur un nouveau marché.

. Famileo, l’amour et les preuves d’amour

Famileo est une application qui permet aux membres d’une famille de poster depuis leur smartphone des photos et des messages qui se matérialisent ensuite dans une gazette papier livrée directement à une personne âgée, qui reçoit ainsi régulièrement le journal de sa famille.

. Gema, lève-toi et marche !

Gema est un déambulateur motorisé qui permet à une personne âgée de se lever puis de se mouvoir sans aide humaine. Son principe est de fonctionner de façon intuitive, sans boutons ni commande vocale, grâce aux apports de la robotique.

. Les talents d’Alphonse, les liens forment la jeunesse

L’association a pour objet de mettre en relation les générations : d’une part par le biais d’une plateforme numérique qui permet la rencontre à partir de centres d’intérêt à partager, d’autre part par des initiatives favorisant l’échange concret dans des lieux physiques.

. Opticiens mobiles, voir et pouvoir

Autour d’un concept innovant mais simple dans sa définition : pratiquer le métier d’opticien à domicile. Il s’agit d’aller vers des gens qui ne sont pas disponibles pour aller en magasin pour des raisons de temps, de capacités physiques ou d’éloignement.

. Responsage, merci patron

Responsage est actuellement le seul acteur à être dédié aux salariés aidants et à fournir une prestation complète qui va de l’accompagnement des salariés, à l’animation et à la sensibilisation dans les entreprises, en passant par la rédaction de bilans sociaux éligibles à la RSE.

Chapitre 6 Les objets connectés, demain, l’odyssée de l’espèce

C’est un objet, non technologique – pour le distinguer des ordinateurs et smartphones-, qui capte, transmet et reçoit des données en se connectant à Internet grâce à un capteur, une puce RFID, un QR code, pour pouvoir bénéficier de services additionnels.

. Swaf, la soif d’entreprendre

Proposer une réponse technologique au risque de déshydratation qui touche un nombre croissant de personnes âgées…Le projet Swaf cherche à apporter une réponse à l’enjeu majeur de l’hydratation. Reste à trouver le marché et les conditions de la pérennité pour que cette avancée dans la prévention puisse toucher le plus grand nombre.

. Link Care Services, innover pour prévenir

L’entreprise développe une solution originale d’identification à distance des chutes et des situations anormales de vie des aînés (environ 450 000 chutes par an, et 10 000 décès consécutifs. Coût pour la collectivité : environ 2 milliards d’euros annuels).

. Blue Frog, un autre monde est possible

Cette jeune société a conçu et développé Buddy, un petit robot de 60 cm de haut. Buddy est doté de nombreuses fonctionnalités, téléprésence, aide à la prise de médicaments, applications du quotidien comme les recettes de cuisine, les jeux et les exercices pour les petits enfants, etc. Il permet d’assurer une présence à distance.

Buddy est le pivot de bien des questionnements majeurs de la Silver économie, qu’il réussit à intégrer : la technologie, les usages, la présence humaine, la surveillance à distance, le maintien à domicile, la stimulation cognitive, la domotique…

. Bluelinea, premier de cordée

Bluelinea diffuse divers objets connectés, boutons d’alarme, bracelets de géolocalisation pour les personnes atteintes d’Alzheimer, détecteurs de chute, capteurs de poids ou de tension, inclus dans les abonnements. Les objets sont commercialisés à des particuliers ou en Ehpad, avec une couche de services, une plateforme ouverte 24h/24 qui peut répondre à des appels d’urgence, lever le doute en cas de chute, aider à retrouver une personne égarée, etc

Chapitre 7 L’aménagement du domicile, home, smart home

Une bonne partie de l’avenir de la filière se joue sans doute dans cette vaste recomposition du paysage autour de deux lignes de force, des Ehpad élargis d’un côté, des logements augmentés »smart home » de l’autre, les deux étant appelés à se compléter plus qu’à se concurrencer.

. Variation, les gammes du désir

Fabricant à Tournus de fauteuils de relaxation qui s’adresse essentiellement à une clientèle de seniors.

Variation est fabricant, ce qui lui permet de fabriquer la commande particulière de chaque client…Varier ses gammes, varier son dispositif commercial, vente à domicile et magasins de centre-ville, varier ses actions marketing, presse et courrier pour les seniors, numérique pour les autres…Une intense culture du client.

. Indépendance Royale, l’autre façon de vivre chez soi

Le spécialiste, basé à Limoges, des équipements et produits de mobilité pour les seniors, afin de leur permettrte de conserver, ou de regagner, un maximum d’autonomie et de confort…Ses produits vont du monte-escalier électrique au scooter pour seniors, en passant par sa literie ergonomique, Idealsom, et sa douche, Ideal Douche. Il est un acteur global du bien vieillir à domicile.

. Rothelec, des radiateurs et des hommes

Un produit, le radiateur à inertie, décliné dans 22 modèles –selon l’encombrement, la puissance nécessaire aux pièces, des modèles verticaux, etc.-, dont l’installation d’adapte complètement à l’aménagement du client.

Même si les seniors basculent progressivement sur Internet, les fondamentaux de cette clientèle se maintiennent, voire se renforcent : recherche de la qualité, d’une relation humaine, d’un suivi personnalisé.

Chapitre 8 Les pharmacies et le matériel médical, la révolution culturelle

Les 22 000 officines et les quelques milliers de magasins de matériel médical sont des acteurs majeurs du soin et de l’accompagnement dans les territoires, qu’ils couvrent très largement. Ce sont souvent les premiers interlocuteurs des aînés et de leurs aidants.

. Giphar, le corner des seniors du coin

Premier groupement de pharmacies d’officine, Giphar s’est engagé dans une double action de formation et de sensibilisation à la question silver de ses adhérents. Il développe une offre spécifique de produits, matériels et solutions destinée aux aînés fragilisés, plus largement aux personnes en perte temporaire ou définitive d’autonomie.

. Winncare, du lit au fauteuil et du fauteuil au lit

Le groupe accompagne les évolutions de son marché autour d’une grande idée, celle de l’habitat équipé et connecté, permettant de maintenir à domicile les personnes qui n’ont, principalement, que des difficultés de mobilité, en réservant de plus en plus les maisons de retraite aux patients atteints de troubles neurologiques, cognitifs, qui nécessitent une forte présence humaine au quotidien.

. Incomed, jusqu’au bout du tabou

Filiale du groupe France Collectivités, Incomed est dédiée aux produits d’incontinence, le principe est de livrer chaque mois directement au domicile.

Quatre à cinq millions de personnes sont concernées en France par l’incontinence.

Sur l’incontinence, on est confronté à la facticité brutale de son propre déclin, que partager sur le sujet, et avec qui ?…Incomed propose de gérer des commandes faciles, des conseils discrets, des livraisons régulières.

. Herdegen, la longue marche

Créée en 1860, l’entreprise fabrique des équipements d’aide à la mobilité, avec une gamme très large, cannes, fauteuils releveurs, lits médicalisés, matelas médicaux, équipements de salles de bains, aides techniques.

Cette entreprise se projette à long terme sur un marché en croissance, avec une identité et une vision stratégique claires et solides.

Chapitre 9 Les grandes entreprises, silver is coming

Pour les grands groupes hors secteur de la santé et de la high-tech, il y a eu trois manières d’aborder la question senior : viser frontalement ce public, se faire rattraper naturellement par le vieillissement des consommateurs, ou faire de la nouvelle donne démographique un levier de croissance et de renouveau.

. Saint-Gobain, la silver vita

L’enseigne spécialisée senior Vita Confort (groupe Lapeyre) s’adresse au grand public à la recherche de solutions d’équipements non stigmatisantes favorisant la vie à domicile des personnes en perte d’autonomie.

L’un des enjeux majeurs du groupe concerne l’adaptation de plus de 28 millions de logements anciens. Une perspective titanesque mais obligatoire pour favoriser le bien vieillir à domicile…C’est toute une filière à mettre en mouvement pour qu’elle puisse se mobiliser efficacement face aux enjeux de la transition démographique.

. Legrand, au courant des seniors

Le groupe Legrand est au coeur des évolutions du logement, qu’il essaie d’anticiper et d’accompagner. La France doit aujourd’hui gérer une transition : intervenir dans des situations d’urgence en adaptant les logements existants, mais aussi s’inscrire dans les nouvelles tendances de conception de l’habitat, qui devront anticiper le vieillissement de la population…Legrand en est venu progressivement, avec ses partenaires de la construction, à une réflexion stratégique sur le logement de demain : connecté et intégré dans des offres de services.

. Somfy, à l’écoute de l’écosystème

Somfy s’inscrit aujourd’hui dans l’écosystème de la Silver économie, en nouant des partenariats dont l’enjeu est de se positionner dans la grande idée du maintien à domicile…Le schéma d’ensemble est bien une redéfinition des frontières entre un domicile mieux équipé et des Ehpad de proximité, pour explorer le plus longtemps possible les solutions d’allers et retours entre ces deux plate-formes.

. La Poste, le facteur sonne toujours deux fois

Le vieillissement de la population et la présence dans les zones rurales d’une part croissante d’aînés et de personnes en déficit d’autonomie éloignés de leurs proches offrent des opportunités pour l’opérateur postal…L’engagement dans la Silver économie de La Poste ne se traduit pas seulement dans les nouveaux services dévolus aux postiers, mais aussi par une politique de croissance externe portée par La Poste Silver, la holding de diversification du groupe dans la Silver économie, en particulier dans les services à domicile et la santé.

Chapitre 10 Les maisons de retraite, la Silver économie canal historique

728 000 aînés vivent dans les 7 752 Ehpad, sur 17 millions de retraités…Aujourd’hui encore, 44% des établissements relèvent du public, 31% de l’associatif et un quart du privé lucratif. Le leader de ce dernier, Korian, qui gère en France quelques 250 établissements, ne représente qu’environ 4% du total des personnes accueillies.

. Adef Résidences, la pensée du mouvant

La volonté du fondateur Dominique Bourgine (création en 1993) est de construire un modèle de gestion qui allie autonomie, travail collaboratif et approche pluridisciplinaire du vieillissement, en alliant rigueur et gestion dynamique du quotidien…Le groupe associatif (3500 salariés ; 220 millions d’euros de CA) accélère son développement par des reprises de structures.

. Korian, leader oblige

L’ambition du groupe est de pouvoir proposer à ses patients et à ses adresseurs, partout où il est implanté, des services correspondant à la situation de santé, ainsi qu’aux aspirations et à l’environnement familial, et de pouvoir les faire évoluer pour garantir durablement la meilleure qualité de vie possible.

L’approche Positive Care. Promouvoir une prise en charge respectueuse des aspirations et des possibilités de chacun, préserver et renforcer l’autonomie en toute circonstance. Cette ambition se nourrit des valeurs de Korian, la bienveillance, l’initiative, la responsabilité et la transparence, qui ont été choisies et construites par les collaborateurs.

. Colisée, ne jamais quitter l’arène

Groupe privé commercial qui gère et anime plus d’une centaine d’établissements, Ehpad et cliniques de soins de suite et de rééducation.

Chapitre 11 Les résidences pour personnes âgées, le meilleur des mondes possibles

Si, en 2011, la France ne comptait que 250 à 300 résidences et villages seniors, en 2018, plus de 750 seront installés sur l’ensemble du pays…Il est prévu que le territoire en compte 1500 d’ici 2025. A terme, cela représentera environ 150 000 logements en résidences services seniors, soit environ 200 000 personnes logées de cette manière, soit moins de 3% des 75+ non dépendants.

. Domitys, tous ensemble

Aujourd’hui, le groupe compte plus de 65 résidences sur l’ensemble du territoire et regarde hors des frontières…Il a développé une réelle expertise adaptée spécifiquement aux personnes autonomes de plus de 75 ans.

. Les Senioriales, les résidences labos

Les Senioriales entendent se distinguer de la concurrence par une priorité donnée à l’innovation à travers une démarche originale et riche de living lab. L’idée est que les résidents puissent donner leur avis, participer à des tests produits, proposer eux-mêmes des solutions.

. Vacancéole, parties de campagne

Il s’agit d’adapter l’approche du tourisme à l’accueil des seniors. Dans le cas de Vacanceole, l’approche se focalise sur des bassins de population allant de 25 à 60 000 habitants. La résidence seniors est calibrée pour la taille du bassin de vie : 30, 40 ou 50 logements maximum. L’idée est d’installer une résidence seniors connectée à des services de soutien à domicile. La résidence doit disposer de surfaces communes surdimensionnées pour accueillir tous les services nécessaires à destination des résidents, mais aussi de la population âgée vivant sur le même bassin.

Chapitre 12 Les services à la personne, tant qu’il y aura des femmes

Le secteur des services à la personne compte plus de 1,4 million de salariés, dont une très grande majorité sont des femmes peu qualifiées…Sur les 35 000 organismes recensés, 78% sont des entreprises (dont des autoentrepreneurs), 18% des associations et 4% des établissements publics.

Le secteur doit faire face à des marges faibles et des problématiques fortes en termes de recrutement, de turn over, de qualification et de rémunération des personnels.

C’est le premier secteur en termes d’emploi de la Silver économie. C’est aussi un secteur en forte évolution et un gisement d’innovations sociales et technologiques.

. LogiVitae, la vie du logis

Logivitae s’est positionné sur l’accompagnement des personnes de très grand âge en situation de perte d’autonomie sévère, mais aussi sur les personnes en situation de fort handicap. En outre, l’entreprise (150 auxiliaires de vie employés) prend en soin des personnes souvent de condition modeste, éligibles aux aides sociales.

. Oui Care, l’oxygène du quotidien

Le leader des services à la personne, présent sur tous les segments de ce marché…Le groupe a dépassé les 250 millions d’euros de C.A. et vise deux milliards dans quelques années…Son axe stratégique constant est que la satisfaction des clients passe d’abord par celle des salariés, les deux devant être étroitement associées dans un même cercle vertueux.

. Saveurs et Vie, vétéran du jour, innovant toujours

L’idée : lutter contre la dénutrition en associant qualité des repas et qualité de la relation humaine lors du portage.

Innovation dans le positionnement initial de l’offre, innovation dans la démarche commerciale qui allie BtoB et BtoC de façon originale, innovation dans l’organisation de la fabrication, en rupture avec le modèle classique des cuisines centrales.

. Orpea services à domicile, prendre les seniors par la main

Cette division d’Orpéa (environ 140 millions de CA) intervient soit vers les aînés en grande fragilité, soit vers des seniors désireux de bénéficier de services à domicile de confort.

Chapitre 13 La téléassistance, the new frontier of which I speak…

Le principe est de combiner un équipement, montre ou bracelet, avec une plateforme de reception d’appels. Lorsqu’une personne est en difficulté, elle déclenche une alarme, les opérateurs de la plateforme préviennent alors des personnes désignées à l’avance et/ou les services de secours.

. Assystel, le bijou des Ardennes

Assystel centre ses réflexions sur l’utilisateur final, dont il s’agit d’abord de bien comprendre les problèmes concrets…Le petit village des Ardennes dans lequel Assystel a conservé son siège social est une forme de symbole de toute une culture d’entreprise solide et cohérente : pragmatisme de l’approche client, solidité des innovations, attention aux détails, implication de longue date dans l’écosystème de la Silver économie.

. Senioradom, le new deal des anciens

Le principe est de modéliser des comportements et de détecter des situations anormales…Senioradom fonctionne indépendamment des capacités de la personne âgée et il est aussi utile en préventif qu’en curatif. L’intelligence artificielle décharge l’aidé comme l’aidant et permet ainsi à chacun de mieux vivre.

. Présence verte, présent à l’appel

Présence Verte compte plus de 110 000 abonnés, ce qui en fait le premier téléassisteur français…Son modèle, donnant priorité à la territorialisation et au lien social, est une manière de populariser la téléassistance qui reste en France encore peu utilisée.

Chapitre 14 Le logement social, la quadrature du cercle

On compte aujourd’hui 4,7 millions de logements sociaux, soit plus de 11 millions de personnes concernées. Une partie croissante des locataires se voit gagnée par l’avancée en âge, puisque près du tiers des locataires HLM est déjà âgé de plus de 60 ans…

Pour les bailleurs sociaux, prendre en compte le vieillissement des résidents implique de développer une politique d’adaptation des logements, de constituer une offre nouvelle, d’initier des services d’accompagnement des plus âgés, ou, encore d’imaginer des approches en faveur du lien entre toutes les générations.

. Action Logement, nous vieillirons ensemble

Organisme paritaire qui collecte la contribution annuelle des entreprises pour le logement des salariés (plus d’un million de logements ; 25% du parc HLM)…Le groupe de logement social cherche à adapter son engagement à la nouvelle donne démographique et aux nouveaux besoins des locataires seniors, en menant des réflexions autour des services, de l’adaptation du logement, de la mobilité sur le territoire après la retraite.

. Arcade, remettre les pendules à l’heure

Le groupe Arcade gère environ 140 000 logements et loge plus de 350 000 personnes…Pour Arcade, la valeur ajoutée des organismes d’HLM se situera dans l’accompagnement des habitants, en particulier les plus fragiles et les plus aisés.

. Logévie, les travaux et les jours

Logévie porte une réflexion globale sur le parcours de vie des seniors, afin que les solutions proposées soient intégrées dans une dynamique de vie cohérente, simple adaptation du logement d’abord, puis résidences autonomies pour conserver du lien social et bénéficier de services Ehpad si la santé se dégrade.

La capacité à associer étroitement des solutions techniques, économiques, sociales pour réinventer l’accompagnement du vieillissement.

Chapitre 15 Les mutualités, histoire de périmètres

Si en 2005, on comptait plus de 1200 mutuelles, en 2018 elles sont moins de 500…Les mutuelles couvrent 35 millions de personnes en France et restent le premier acteur de complémentaire santé (marché de 34 milliards d’euros) avec 52% de parts de marché, pour 18% aux GPS et 30% aux assureurs.

La transition démographique impliquera des évolutions stratégiques majeures pour inventer des nouveaux services, renforcer la prévention, s’appuyer sur le numérique et la télémédecine, accompagner le risque de la perte d’autonomie…

. MSA, vers les silvers verts

La Mutualité sociale agricole est le deuxième régime de sécurité sociale en France…Sa spécificité est d’être un guichet unique pour ses adhérents. En effet, elle encaisse les cotisations, et sert les différentes prestations (santé, famille, retraite…).

La MSA répond, depuis plusieurs décennies, aux besoins et attentes des seniors sur les territoires ruraux.

. Swiss Life, y penser toujours, n’en parler jamais

Swiss Life France développe également une offre autour du financement de la retraite et de la protection santé et se positionne à sa manière sur le segment de la perte d’autonomie….Pour l’assureur, la Silver économie est une opportunité forte pour se renforces en France.

. MNH (Mutuelle nationale des hospitaliers), oser le client

En 2012, la MNH est passée d’une logique produit à une logique client, en se donnant pour objectif de faciliter la vie des professionnels de la santé au sens large…Le groupe a procédé à des acquisitions et exerce désormais plus de vingt métiers, à destination d’un seul et même public, les hospitaliers.

. AESIO, aux sources du mutualisme

Union de trois mutuelles…Pour Aesio, l’enjeu est de construire une offre innovante, prenant en compte les nouvelles attentes, les besoins des aidants et les évolutions des modes de vie des assurés, tout en développant un modèle économique soutenable et adapté aux politiques publiques, moins dépensières et plus orientées sur la prévention.

Chapitre 16 Les acteurs financiers, anatomizing the greys

Le coût de financement de la dépendance est d’environ 30 milliards d’euros, financés au trois quarts par des dépenses publiques, soit 1,1% du PIB, en incluant les dépenses de santé, d’hébergement et de perte d’autonomie.

. SISA (Services innovants aux acteurs de la santé et de l’autonomie), revisiter la matrice

La stratégie du fonds est d’aborder la Silver économie sous l’angle particulier de la santé. Le vieillissement de la population questionne en effet le système de soin actuel : baisse du nombre des médecins, éloignement des patients, prévalence des maladies chroniques, inadaptation des hôpitaux aux personnes âgées, nécessité d’une surveillance à domicile…Le fonds privilégie ainsi les innovations capables de contribuer à réinventer un système de soin adapté aux nouvelles réalités démographiques, en conciliant solidité des business models et vision prospective

. Amundi, l’avenir est un long passé

Affirmer que l’économie du bien vieillir est en phase avec la démarche socialement responsable du groupe…Identifier la robustesse du sous-jacent, le caractère inexorable, massif, international, du vieillissement…La Silver économie permet ainsi de tenir des raisonnements de long terme…Pour les entreprises concernées, c’est une surcouche de croissance qui est attendue –et constatée jusqu’à présent.

. Crédit mutuel Arkéa, la Silver économie inclusive

Si la banque n’a pas créé une structure dédiée à la Silver économie, elle est devenue par la force des choses, un acteur majeur du financement et de la dynamique de cette dernière…La banque s‘est par ailleurs orientée vers la commercialisation d’offres spécifiques pour les seniors.

 

 

*

 

 

Verbatim proposé par François C.

Les bouées jaunes de Serge Toubiana - Ed. Stock

https://images.epagine.fr/046/9782234085046_1_75.jpg C’était un défi qu’elle avait besoin de relever. D’éprouver. C’était un immense réconfort pour moi de la sentir heureuse, j’admirais sa vitalité, son désir d’aller toujours plus loin. D’être bien et d’être libre.

La maison lui ressemblait, vive et colorée. Accueillante et confortable.

Ce furent dès lors nos « années Sils-Maria », quinze jours en août à marcher dans la montagne, au fin fond de l’Engadine. Nous avions découvert ce site, d’une beauté à couper le souffle, en 1989…

J’ai relu Stallone quelques jours avant sa mort. Cela se lit très vite, aussi vite qu’est mené le récit de Lise, cette jeune femme qui, après avoir vu Rocky 3 au cinéma, redouble d’énergie et décide de s’en sortir en arrêtant de subir une vie morne.

La relecture de Stallone m’a glacé. J’avais oublié la fin, qui ressemble trait pour trait à celle d’Emmanuèle.

Durant les longs mois de son combat, elle n’a pas écrit. A peine quelques notes qu’elle gardait pour elle. Elle m’avoua que si elle se remettait à écrire, ce serait pour tenter de décrire cette période comme une période heureuse de confrontation avec elle-même, au plus profond d’elle-même. Elle désirait par-dessus tout gagner son match. Et le gagner seule.

Un mois avant ce funeste 10 mai 2017, je pensais encore qu’Emmanuèle serait la plus forte, tant je la croyais invincible, indestructible. Elle avait une telle énergie et un tel appétit de vivre.

Emmanuèle était au centre de tout, c’est elle qui parlait et qui, poussée par une force invisible, formulait la chose la plus invraisemblable qu’il est possible d’imaginer sur le plan humain : le désir tranquille de mourir.

Houellebecq regardait Emmanuèle avec tendresse, admiration et une certaine curiosité, lui disant qu’il n’avait jamais vu de sa vie une personne aller de manière si sereine à la mort. C’était pour lui un cas d’étude inédit sur la capacité de résilience d’un être humain. Jusqu’au bout, je vis qu’elle était lucide et vivait les instants présents avec une intensité folle, sachant qu’ils étaient les derniers.

Quel sentiment me traversa l’esprit à cet instant ? Un immense vide, le chagrin bien sûr, tout en sachant qu’il n’est rien comparé à celui des jours, des mois et des ans qui allaient suivre. Un vertige profond. Ma vie entière basculait dans un monde inconnu. Emmanuèle n’était pas encore absente, elle était là, sous mes yeux, sur son lit de mort.

« La vie a passé si vite –ce furent mes premiers mots prononcés d’une voix tremblante. C’est ce que nous nous disions, Emmanuèle et moi, il y a quelques jours. Jamais un nuage ni une dispute. Un bonheur profond, une complicité parfaite… »

Elle se méfiait instinctivement de l’approche théorique du cinéma, ayant une relation exclusivement « physique » et sensorielle avec les films : d’un côté, deux qui transmettent de l’énergie, de l’autre ceux qui n’en donnent pas.

Son système de goût était entièrement façonné par une conception guerrière de la vie. Elle détestait la spéculation intellectuelle ou formelle, toujours à la recherche d’une vérité tangible, vérifiable. Pour elle, l’art devait nécessairement transmettre de l’énergie, de la force, du courage pour se battre.

Elle ne faisait aucun pari sur l’avenir, aussi bien sur le plan professionnel que sentimental. Son horizon semblait noir, bouché. Elle ne se voyait pas vieillir.

C’était l’année de mes quarante ans, j’avais la conviction que jamais plus je n’aurais la chance de rencontrer une femme aussi radieuse et séduisante. A l’amitié, s’ajoutaient l’admiration et désormais l’amour. Les trois « A » qui, étroitement entremêlés, font qu’une histoire est susceptible de durer. « Ne rate pas cette chance ! » Voilà ce que je me suis dit secrètement.

Tout au long de ces années auprès d’elle, j’ai eu le sentiment qu’elle me transportait vers des zones de vie auxquelles je n’avais jusque-là jamais pu accéder. Il émanait d’elle, de tout son être, l’injonction d’exister.

Ecrire pour être à ses côtés et prolonger le bonheur d’avoir vécu auprès d’elle. Ecrire pour combler le vide, l’absence. Pour raconter le film de sa vie. Et faire en sorte qu’il ne soit jamais interrompu.

Elle avançait avec une grâce infinie, un port de tête altier, fier. A ce moment précis, je me suis dit que j’avais une chance inouïe d’aimer cette femme et d’être aimé par elle. Elle m’a enfin vu et m’a souri avec amour. Ensemble, nous avons pris l’ascenseur pour rejoindre notre appartement.

Elle ne parvenait pas à reconquérir entièrement sa liberté, une liberté pour elle décisive qui lui permettrait d’entreprendre, et surtout d’écrire. Le poids des morts pèse longtemps sur la conscience des vivants, la formule se vérifiait et trouvait là tout son sens.

Arrivé à la bouée, je pris la poignée de cendres et la jetai dessus, tout à la fois ému et exalté. Dorénavant, j’irai chaque été nager du côté des bouées jaunes. Plus loin que d’ordinaire. Sur sa trace.

Continuer de vivre, sans elle, mais toujours avec elle. « Ni avec toi ni sans toi », comme disait Mme Jouve, la narratrice dans La Femme d’à côté de Truffaut.

La nuit, il m’arrive souvent de pleurer. Amour de ma vie, tu me manques ! Tu me manques tellement ! Alors je me mets sur le côté droit et je glisse mon bras gauche sous l’oreiller d’Emmanuèle. Je pose ma main là où elle n’est pas. Où elle n’est plus. Et je caresse de mes doigts son absence.

La vie a passé si vite.

*

Verbatim proposé par François C.

L'art de changer de vie en 5 leçons de Philippe Gabilliet - édition Saint Simon

https://images.epagine.fr/073/9782374350073_1_75.jpg

Quand tout (ou presque) devient possible

Nous voici à l’époque de toutes les instabilités, marquée par la volatilité des statuts et des trajectoires de vie, les rendant plus imprévisibles que jamais.

Et, aujourd’hui comme hier, seuls celles et ceux qui disposent des bonnes capacités d’action (matérielles, financières, intellectuelles, culturelles, sociales) peuvent tirer parti des opportunités offertes par la vie et poser ainsi leurs propres choix.

L’heure est désormais au changement de vie sous toutes ses formes, qu’il prenne pour nom transition, mutation, repositionnement, refondation, recomposition, chambardement, métamorphose, rupture existentielle, grand départ, saut dans l’inconnu, appel de la vocation ou vie rêvée.

Et si changer de vie peut parfois conduire à changer de lieu et d’espace, il est avant tout un changement intérieur, une reconfiguration existentielle majeure, un nouvel alignement de ces planètes ayant pour noms désirs, valeurs, rêves, espoirs, buts et projets.

Toute nouvelle vie est semblable à un jeune enfant, à la fois prometteuse et fragile. Car le champ des possibles, où ondoie le chant des sirènes, peut finir par se transformer en champ de mines, sur lequel le candidat au changement de vie finit par sauter, voyant exploser son existence et se disperser ses rêves.

 

1. Ce que changer de vie veut dire

L’idée que nous avons peut-être plusieurs vies possibles, qu’il est sain de vouloir vivre la vie qu’on mérite, tout comme rien ne serait plus désespérant que de passer à côté de sa vie.

. changer le décor de la pièce dans laquelle ils sont en train de jouer.

. changer les autres acteurs, ou au moins opérer une redistribution des rôles.

. changer la pièce, afin de repartir sur une intrigue originale.

. se changer lui-même. Se changer soi-même afin de changer de vie peut prendre des formes innombrables.

Environnement, relations, identité constituent les trois dimensions dans lesquelles se déploie tout changement de vie.

L’événement à la source d’un changement de vie prend presque toujours la même forme. Celle d’une bifurcation, d’un carrefour de l’existence autour duquel vont se dérouler une série d’événements déclencheurs.

. premier point : la destination…En tout état de cause, quiconque aspire à changer de vie entend échanger la destination qui était tracée jusque-là et vers laquelle il se dirigeait et la remplacer par une destination autre, correspondant davantage à ses désirs et à ses aspirations.

. second point : C’est bien sur un chemin que le changement de vie va commencer à prendre forme. Le chemin, c’est la façon concrète dont le changement de vie auquel on aspire s’invite dans notre réalité.

Un changement de vie est avant tout une mosaïque, faite de lieux et de liens nouveaux, certes, mais aussi de nouveaux rythmes, de nouveaux rituels, de nouvelles règles du jeu personnelles et relationnelles.

 

2. Tant qu’à changer de vie, autant le faire pour de bonnes raisons

Il arrive que notre environnement de vie, matériel ou relationnel, soit de plus en plus vécu comme toxique, créateur d’inconfort et de mal-être physique, affectif ou moral. Il peut enfin n’être que routinier et répétitif, au fil d’une vie fondamentalement coupable de n’être que quotidienne.

Se réaliser, c’est avant tout réaliser quelque chose ; c’est décider de faire, d’agir, de poser des actes concrets, d’entreprendre. To do or not to be, s’exclamerait Hamlet aujourd’hui.

Quelles que soient les décisions prises, on peut considérer que les tournants et bifurcations de vie ont toujours intérêt à être abordés de front, les yeux dans les yeux, ne serait-ce que pour éviter la prolifération ultérieure du ferment de tous les désespoirs : les regrets.

Entre réaction face à un changement imposé et désir d’évasion face à un vécu insatisfaisant, il devient nécessaire de laisser un espace au choix raisonné, celui de modifier la donne afin de jouer désormais une autre partie. Le choix raisonné est en fait celui de l’optimisation, celui qui conduit à toujours tenter de faire mieux (ou différemment) avec les ressources dont on, dispose.

Face à tous ces changements de vie quels qu’ils soient, la ligne de partage doit demeurer celle du réel…Concentrer notre action sur les domaines que l’on peut influencer, sur lesquels on peut faire levier.

Changer de vie consiste en priorité à se demander où le réel peut être influencé. Car pour changer de vie –quelles qu’en soient les raisons- il est nécessaire de s’interroger sur les failles à explorer, les options et alternatives à creuser, les marges de manœuvre de toutes sortes.

 

3. La vie ne se laisse pas changer facilement

Le réel ne se laisse jamais bousculer facilement, ni impunément. Car face au changement de vie, il y a presque toujours un prix à payer.

Il y a, derrière tout changement de vie assumé, une sorte de reconfiguration systémique ; ce sont les conséquences de cette reconfiguration, vécues ou anticipées par l’ensemble des acteurs en présence, qui vont naturellement déboucher sur des résistances visant à faire perdurer la vie d’avant.

Tout changement de vie, modeste ou radical, s’accompagne –à un moment ou à un autre- d’une série d’inconvénients, de désagréments, d’inconforts et autres impacts négatifs, tant pour celui ou celle qui change que pour son environnement…Car dans le fond, il n’y a pas que moi qui change quand je change…Un changement de vie est avant tout contextuel et relationnel.

Face au changement de vie, tout le monde s’y met…Ils vont tenter par divers moyens de pression de nous faire revenir sur terre. Comment ? En nous poussant au compromis, à la négociation avec notre propre désir, voire à l’attentisme.

Parmi toutes ces craintes, il en est une plus puissante, plus déterminante, plus ancrée que les autres au plus profond de nous-même. Il s’agit du mécanisme immunitaire le plus efficace contre le changement de vie : la peur de la remise en question des engagements existants.

La thèse défendue par les théoriciens de l’immunothérapie du changement est que tout désir de changer de vie va devoir se confronter à une série de motivations contraires –en fait d’ »engagements concurrents cachés »- qui nous poussent à perdurer dans notre situation actuelle.

Il y a derrière tout changement de vie une réflexion sur la constance…Celui ou celle qui change de vie est toujours un transfuge, qui assume son désir de connaître une extraordinaire aventure, celle de se découvrir puis de s’assumer autre, afin d’être pleinement soi.

Cette idée de suspension des engagements préalables (familiaux, professionnels, sociaux) dans les processus de transformation identitaire fait ainsi des moratoires de toutes natures un objet central dans l’analyse des bifurcations de vie.

 

4. L’important, c’est ce qui se passe à l’intérieur

A l’image de l’ADN, notre identité serait constituée d’un mouvement tournoyant de deux processus entrelacés. La première hélice renvoie au caractère objectif de l’individualité, à ses déterminations biologiques, sociales, historiques et biographiques…La seconde hélice renvoie à la force de la subjectivité, celle de notre imaginaire et de nos petits et grands rêves d’une vie autre, d’une existence différente. Au fil de l’histoire de chacun, l’une ou l’autre hélice peut s’imposer tour à tour et définir un contexte de vie différent, soit marqué par le poids des déterminations, soit nourri par les rêves de changement.

Pour que la décision de changer de vie aboutisse à une transformation durable, il va falloir que s’instaure un nouvel équilibre entre d’un côté un changement extérieur et, de l’autre, ce que l’on nommera une transition intérieure, « cette fin qui prépare un nouveau commencement » comme l’écrit William Bridges.

. Premier temps de la transition : définir ce que l’on veut être.

. Second temps : sorte de zone neutre, marquée par l’incertitude.

. Troisième temps : celui du nouveau départ.

C’est la transition intérieure qui vient créer l’espace d’écoute et d’attention au monde dans lequel de nouvelles rencontres, de nouveaux signes extérieurs vont être perçus, créant ainsi intérieurement les conditions pour percevoir des opportunités invisibles à ce jour et saisir des occasions favorables à la nouvelle vie.

Globalement changer de vie, c’est se repenser dans l’ensemble de ses sphères de vie. C’est accepter que la bifurcation volontaire décidée dans un domaine précis (travail, couple, lieu de vie) puisse produire des conséquences systémiques dans d’autres domaines.

33 questions pour passer à l’action (fiche projet adressée séparément à celles/ceux qui m’en feront la demande).

 

5. Se jeter à l’eau : trouver son mode d’emploi

Plutôt que d’avouer que le changement de vie leur fait peur, nombre de candidats vous diront simplement qu’ils « attendent d’être prêts ». Est-on jamais prêt à changer de vie ? Sans doute pas. Celles et ceux qui sautent le pas ne sont jamais complètement prêts, du moins pas le jour où ils posent la première pierre de leur nouvelle vie.

On se transforme d’abord en actes, puis en pensées.

Changer de vie, du point de vue de Merleau-Ponty, c’est poser des actes qui vont ouvrir de nouvelles possibilités à partir desquelles le changement de vie espéré pourra prendre forme et substance.

Mais dans tous les cas, le déclic n’est qu’un moment favorable, à l’image du dieu grec Kaïros. Le kaïros, c’est justement ce déclic ; c’est l’instant T de la faille propice ; c’est l’ouverture inattendue –même si vous l’espériez secrètement- dans le champ des autres vies possibles.

Toute vie nouvelle commence par la création d’un écart à la norme, à l’habitude, à la zone de confort…Le changement de vie obéit le plus souvent au principe de l’écart modeste, celui de l’ »huître perlière ». Il consiste à introduire en douceur un nouveau comportement, à engager une action parasite dans notre quotidien, action qui –peut-être- donnera naissance à une perle, celle de la vie d’après.

Votre changement de vie va fonctionner en mode viral, par la contamination de micro-changements qui, en interagissant entre eux, vont progressivement poser les bases d’un nouveau décor, de relations renouvelées et d’un rythme de vie plus conforme à vos désirs et aspirations.

Dans tous les cas de figure, un changement de vie réussi sera une co-création, un travail d’élaboration conjointe avec d’autres, qui parfois ne le savent pas encore.

Il fallait la changer, cette vie. Pas pour tout casser, mais pour tenter de faire différemment avec ce qu’on avait, de reconsidérer le puzzle de toutes ces ressources, de tout ce potentiel. Tout n’est pas parfait, bien sûr. Et c’est tant mieux. Cela signifie que vous continuez à apprendre et à grandir, au fil d’expériences que vous avez recherchées, et d’autres que vous avez découvertes.

 

Conclusion – 10 idées pour réussir votre changement de vie

. Changer de vie est toujours possible…mais pas toujours souhaitable…La question du changer pour quoi ?

. Dans une vie, on ne peut ni tout choisir, ni tout changer. Mais c’est avec ce que l’on choisit de changer que l’on va faire la différence…Consacrer notre énergie aux points d’inflexion et d’influence, ceux sur lesquels existent des marges de manœuvre et où une action est possible.

. Avant de changer de vie, il est conseillé de comprendre la nature réelle de l’insatisfaction ou du manque ressentis dans la vie actuelle.

. Un changement de vie conduit souvent à remettre en question des engagements antérieurs.

. Même quand on envisage de changer radicalement de vie, mieux vaut garder une claire conscience de ce qui ne changera pas, quoi qu’il arrive.

. On change d’abord ses actes, les pensées suivront…Le changement de vie ne se construit qu’en faisant.

. Tout changement de vie commence par une fin et finit par un commencement…D’où la nécessité de bien comprendre à la fois ce qui s’achève et ce qui débute lorsque la vie se met à changer.

. Le changement de vie est une expédition risquée, qui requiert un camp de base.

. Tout changement de vie réussi est une création collective.

. Pour changer de vie, il faut accepter d’apprendre des choses nouvelles, en particulier celles qui nous avaient manqué dans la vie d’avant…Un changement de vie est presque toujours un défi adaptatif et créatif qui nous conduit à développer notre potentiel inexploité, nos ressources inexplorées.

Citations :

Francis Bacon On naît, on meurt. Entre les deux, on fait quelque chose, c’est mieux…

Bruckner Il y a une vérité dans la théorie de la réincarnation : c’est bien ici-bas que nous pouvons connaître plusieurs existences, renaître, recommencer, bifurquer. L’essentiel est de pouvoir dire j’ai vécu, et non pas j’ai végété.

Campbell Vous devez apprendre à renoncer à la vie que vous avez planifiée, afin de vivre la vie qui vous attend.

Coelho Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, essayez la routine.

France A. Tous les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie.

Goethe Garde-toi dans ta vie de rien différer, que ta vie soit l’action, encore l’action.

J-C Kaufmann Tout individu –vous, moi, tous les autres- est un mouvement continuel, ni stable, ni homogène. Notre vie n’est qu’un incessant processus d’identifications successives dont les garde-fous sont le patrimoine des habitudes (…) et les cadres de socialisation.

Reeves Pour explorer le champ des possibles, le bricolage est la méthode la plus efficace.

Salomé La porte du changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur, chacun en détient la clé.

Shakespeare La vie est un spectacle, autant faire sa propre mise en scène.

 

*

Verbatim proposé par François C.

Le nouveau mal français de Sophie COIGNARD - Ed. de l’Observatoire 2017

  1. Quarante ans après.
Alain Peyrefitte délaissait la langue de bois pour décrire avec simplicité et élégance les névroses, les blocages, les dénis, les trahisons, les lâchetés, les collusions qui minent la cohésion nationale, entravent la marche du pays et brident les initiatives de son peuple.

C’est ainsi que s’est construite, puis ossifiée, une société à irresponsabilité illimitée, dans laquelle les dirigeants s’exonèrent d’assumer leurs décisions et leurs actes.

  1. Main droite, main gauche.
La politique anti-tabac…Pour calmer les buralistes en colère, l’Etat redouble de créativité depuis le milieu des années 2000…A ceci près que les dépenses engagées sont insensées, et risquent d’aboutir à l’inverse de l’objectif affiché.

Tout se passe comme si le ministère de l’Economie et des Finances ignorait, et même contrecarrait, la politique mise en œuvre par celui de la Santé.

Un grand absent : le courage…L’Etat multiplie les incohérences dans sa politique, entretenant un maquis de mesures éparses aussi coûteuses qu’obscures.

  1. Ubu fiscaliste.
Des conclusions particulièrement cinglantes sur l’absurdité qui préside à la taxation du chocolat et de bien d’autres denrées.

Comble de l’inertie administrative, ces impôts du troisième type ne remplissent que très peu les caisses de l’Etat…La France compte près de 200 « taxes à faible rendement », alors qu’il n’en existe aucune au Royaume-Uni et trois en Allemagne. Cherchez l’erreur…

  1. Déserts médicaux : une pénurie organisée… par l’Etat !
Le MICA « mécanisme d’incitation à la cessation anticipée d’activité » inventé par l’assurance maladie à la fin des années 80.

Le mal français s’incarne avant tout dans une inégalité scandaleuse devant la quantité et surtout la qualité des soins disponibles selon le lieu où l’on réside.

  1. Le loto éducatif.
L’Education nationale s’est effondrée au cours des quarante dernières années sous le poids du gigantisme, de l’idéologie, de la bureaucratie, et les valeurs qu’elle incarne ont suivi le mouvement.

Il y avait 59 300 nouveaux diplômés du bac en 1960, 202 700 en 1976, et 641 700 dans la promotion 2016.

La sélection par le hasard et par l’influence, c’est une étrange conception de l’égalité républicaine. Tellement étrange qu’elle n’est appliquée nulle part ailleurs.

Mais rien n’est pire que l’hypocrisie française…Celle où le réseau relationnel, ainsi que l’argent, permet aux plus favorisés de prendre leur envol et laisse les autres englués dans l’arbitraire.

  1. La « scotomisation ».
Une maladie qui engendre une vision absurde et déformée de la réalité.

L’institution dans son ensemble ne veut pas remettre en cause sa routine et son petit confort. Elle préfère agir comme si cet effondrement n’existait pas.

Aucun des ministres n’a voulu, ou n’a pu, combattre efficacement les racines du décrochage scolaire, pour ne pas dire de l’écroulement. Mais tous se félicitent des performances du « système ».

  1. Les « MDD ».
Comme… »ministre à durée déterminée »

« La plus grave impuissance du pouvoir ministériel, c’est son impuissance à durer ».

L’enfer de la rue de Grenelle. Xavier Darcos ? Deux ans. Luc Chatel ? Sept trimestres. Benoît Hamon ? Il détient le record, avec moins de cinq mois.

  1. Le mythe du champion français
Sept ans après ce beau discours du président Sarkozy, on est loin de Palo Alto. « Le projet Paris-Saclay est aujourd’hui en suspens : la création d’une grande université de recherche intégrant universités et grandes écoles est au point mort et la stratégie de développement économique du site reste à mettre en œuvre » rapport 2017 de la Cour des comptes.

En avril 2015, Vivendi devient l’actionnaire majoritaire de Dailymotion…Le bureau de Palo Alto a été fermé. Ce n’est pas grave puisque l’objectif est atteint : le champion français est entre des mains françaises.

  1. L’histoire sans fin
Chaque président, ou presque, quand il s’installe à l’Elysée, commande un rapport à une commission composée d’éminentes personnalités, dans l’objectif d’engager des réformes. Les propositions sont médiatisées…puis les forces contraires, celles du corporatisme, de l’immobilisme, du conservatisme, pour ne rien dire de la couardise, font sombrer l’initiative dans l’oubli.

Et s’il ne s’agissait nullement d’une fatalité, mais d’une volonté consciente ou inconsciente, manifestée par ceux qui nous gouvernent : commander des rapports dont les propositions seront jugées inacceptables, afin d’apparaître comme des réformateurs contrariés par le pouvoir de la rue, le conservatisme de l’Administration ou le poids des corporations ?

  1. Un poste dans les cimes
Le poste de président de Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB), l’une des plus belles sinécures de la République.
  1. Tour -extérieur- de magie
Propulsion record vers les grands corps

Les préfets sans préfecture…Les « préfets en détachement de service public » ne sont pas tenus de diriger une préfecture. Mais ils bénéficient d’un traitement intéressant et surtout de pensions de retraite substantielles, cumulables avec d’autres revenus.

Le recyclage au sommet est un sport national.

  1. Recyclages sans frontières
Ségolène Royal nommée par Macron « ambassadrice chargée des pôles Arctique et Antarctique »…Harlem Désir est nommé en juillet 2017 au poste de représentant pour la liberté des médias au sein de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

Cette nomination montre bien, après celle de Ségolène Royal, que la politique à l’ancienne, en France, n’a pas rendu son dernier soupir.

  1. Le culte du statut
Un statut pour dix personnes : les joueurs professionnels de jeu vidéo.

Tout le monde est d’accord pour dire que la France souffre des rentes de situation et des barrières à l’entrée créées pour l’exercice de certains métiers. Le bras armé de ces forteresses, ce sont les ordres professionnels. Ces instances peuvent non seulement exercer une influence non négligeable sur la législation et la réglementation, mais aussi prononcer des sanctions contre leurs membres en cas de manquement.

Chacun son ordre, chacun son statut, chacun chez soi…L’obsession du statut, le poids des avantages acquis, la répugnance de l’Etat à se montrer équitable de peur de mécontenter les groupes d’influence les plus puissants, voilà qui n’a pas changé en quarante ans !

  1. Des corps malades
Il y a quinze ans, l’Etat-employeur comptait encore près de 700 corps différents regroupant ses agents. Chacun avec ses avantages, ses primes, ses grades et ses mécanismes d’évolution de carrière singuliers.

En sept ans, de 2005 à 2012, le nombre de corps constituant l’Administration française a été réduit de moitié, passant de 700 à 340. Ensuite, tout s’est arrêté.

En clair, ni les administrations ni les syndicats ne voulaient de réforme. Alors même que les fonctionnaires concernés ne perdaient aucun avantage et qu’ils étaient même plutôt gagnants. Vous avez dit « société bloquée » ?

  1. Education : la ligne Maginot public-privé
Une ligne Maginot a été tracée une fois pour toutes en 1992 : 80% des élèves doivent fréquenter le public et 20% le privé.

En France, plus les résultats de la machine éducative sont décevants, plus ceux qui la pilotent et qui la défendent –ce sont souvent les mêmes- se montrent suspicieux à l’égard de l’enseignement privé, accusé d’accroître les inégalités qu’ils ont eux-mêmes contribué à creuser.

  1. La fuite des cerveaux
27% des expatriés à destination des Etats-Unis sont des scientifiques, contre 8% dans les années 1980…Près de la moitié des chercheurs les plus renommés en économie, classés parmi les 1000 meilleurs mondiaux, ont traversé eux aussi l’Atlantique.

20 000 chefs d’entreprise environ ont quitté la France en l’espace de quinze ans…L’exode fiscal a fait perdre 0,3% de croissance annuelle et 500 000 emplois en vingt ans.

  1. Les nouveaux confetti de l’empire
Mayotte Peu importe au début des années 2000 que les rapports sociaux relèvent du droit coutumier, que la polygamie y soit une pratique courante, que plus d’un tiers des plus de quinze ans n’aient jamais été scolarisés, que l’état civil soit une notion inexistante, que la propriété foncière individuelle n’ait aucun sens pour le citoyen lambda…

Le pouvoir a tout fait à l’envers et décrété cet alignement sur la métropole sans avoir réfléchi aux fractures immenses entre les deux sociétés, impossibles à réduire dans un délai si court.

  1. « C’est la faute à Bruxelles ! »
L’Hexagone multiplie les infractions à la législation européenne. Il fait aussi figure de cancre en matière de transposition des directives.

L’Europe, finalement, leur aura été bien utile à tous, comme repoussoir…S’il faut réformer le système des retraites ou le marché du travail, privatiser des entreprises moribondes, supprimer des postes dans la fonction publique, c’est toujours la faute de Bruxelles.

  1. Pas responsables, pas coupables
Ce terme américain de « distraction », difficile à traduire puisqu’il signifie tout à la fois « diversion », «égarement », « inattention », « confusion », est celui qu’employait aussi la ministre britannique de la Culture Maria Miller. Il indique clairement la volonté de ne pas gêner l’action de l’exécutif.

Jérôme Cahuzac, l’homme qui est prêt à mentir, les yeux dans les yeux, au Président de la République…Il se cramponne à son fauteuil de ministre jusqu’à l’ouverture d’une information judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale ».

Pas responsable, pas coupable : une attitude qui n’existe nulle part ailleurs…A part, peut-être, dans l’Italie de Silvio Berlusconi, ce qui ne représente pas exactement une référence.

C’est là un travers très français, que de ne pas placer la responsabilité individuelle d’un politique au cœur du pacte qui unit les citoyens et leurs élus. Bien au contraire, ces derniers utilisent le suffrage universel comme le moyen de se blanchir de leurs éventuels manquements.

  1. Les petits malins du Parlement
Pas besoin d’être un personnage politique bénéficiant d’une audience nationale, comme Nicolas Dupont-Aignan, pour tenter de maximiser le bénéfice à tirer des règles de financement public des partis politiques. Quelques illustres inconnus peuvent aussi y parvenir avec la bénédiction du législateur…
  1. IRFM (indemnité représentative de frais de mandat) : la non-abolition d’un privilège
Plusieurs fois menacée, toujours sauvegardée

Une parodie de sacrifice.

  1. SOS député
Selon la Constitution, les députés ont trois missions claires : ils discutent et votent les lois ; adoptent le budget de l’Etat ; contrôlent l’action du gouvernement. Mais, dans la réalité, ils entretiennent une sorte de culture du passe-droit et gèrent un bureau des pleurs contre une Administration tatillonne.

Député père Noël

Pierre Mazeaud « Le député est devenu une sorte d’assistante sociale, ce qui l’éloigne du Parlement où il ne vote plus les lois. Ainsi pour s’assurer une réélection sans problème, il est constamment sur le terrain, se substituant en réalité aux élus locaux, transformant son mandat déterminé par le titre IV de la Constitution en une fonction, contraire à ce qu’elle doit être. »

  1. Un déontologue en carton-pâte
Quatre déontologues se sont succédé à l’Assemblée nationale depuis la création de ce poste, en juin 2011. Quatre personnes de bonne volonté qui sont liées par des obligations de confidentialité telles que les députés indélicats peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Sur le papier, bien entendu, l’obligation morale est absolue et le contrôle total.

Le clivage entre ceux qui acceptent la présence d’une telle autorité morale et ceux qui la combattent ne sépare pas les femmes et les hommes, la droite et la gauche, les jeunes et les vieux, mais les anciens et les nouveaux députés.

  1. Le délire quantitatif
Obsession du chiffre…Cet affichage numérique est d’une grande pauvreté conceptuelle et politique.

Alors que le nombre de paysans ne cesse de diminuer, les fonctionnaires chargés de leur tutelle, eux, continuent de se multiplier.

« C’est tragique, mais il faut se rendre à l’évidence : il n’existe absolument aucune étude de coût des différentes prestations matérielles ou de services fournis par l’Etat » Alain Lambert

  1. « C’est trop bête »
Alain Peyrefitte déplorait déjà, en 1976, la loi de neutralisation réciproque entre ministères, une loi régie par les directeurs d’administration arc-boutés sur leurs prérogatives.

Avec le recul, Alain Lambert compare sa Lolf à « une Rolls qui roule sur un chemin de campagne » : « L’instrument était bon, dit-il, il n’a d’ailleurs jamais été mis en cause. Simplement il n’a pas été utilisé. C’était comme se doter d’un logiciel très performant en n’utilisant que le traitement de texte. »

Les forteresses que sont les directions d’administrations centrales résistent donc au changement avec une énergie prodigieuse. Elles trouvent toujours une oreille compréhensive à Matignon ou à l’Elysée pour entendre leurs doléances. Après tout, les conseillers du prince aujourd’hui seront peut-être directeurs demain…

  1. « Méthode randomisée » contre « méthode expérimentale »
Comment font les autres pour évaluer l’action de leurs administrations ?

Parfois, la Cour des comptes hausse tout de même le ton. Mais très poliment. En 2004, quatre ans après l’entrée en vigueur de la loi sur les 35 heures, elle regrettait ainsi, en termes choisis, que la réduction du temps de travail n’ait pas donné lieu à des évaluations approfondies, fiables. On est loin du pouvoir d’injonction qui existe dans les autres grandes démocraties.

Des millions pour les consultants.

  1. Un « jeunisme » de façade
La France se retrouve à la tête de la plus grande collection de ces « petits gadgets », dénoncés quarante ans plus tôt par Alain Peyrefitte, tous destinés à doper l’emploi des jeunes et tous impuissants à produire des effets significatifs.

L’art de simplifier en complexifiant.

Plus de trente ans de recul n’ont donc servi à rien. Jamais la France ne s’est lancée dans une politique durable de promotion de l’apprentissage. Les majorités successives ont fait et défait en faisant passer leurs convictions idéologiques avant l’intérêt des jeunes générations.

  1. Le verrou de Bercy
Le caractère discrétionnaire de la transmission ou non des dossiers de fraude fiscale à la justice pose un problème d’égalité de traitement des citoyens. En effet, les plus gros dossiers de fraude ne parviennent jamais jusqu’à la commission des infractions fiscales, et encore moins sur le bureau du procureur. L’Administration de Bercy utilise en effet la menace d’une plainte pénale pour pousser ces fraudeurs à payer.

La France conserve donc son vieux système de bouclier fiscal digne de l’Ancien Régime. Et sa représentation a choisi, une fois encore, de maintenir l’omerta qui règne sur les plus gros fraudeurs.

  1. Quand le bâtiment va
L’Etat perd de l’argent dès qu’il se mêle d’immobilier, comme propriétaire, comme vendeur, comme acheteur, et même comme locataire.

En clair, alors que l’Etat-propriétaire n’a plus un sou et creuse la dette publique, François Hollande et ses ministres ont laissé son agent immobilier, la Sovafim, vendre les immeubles de l’Etat sans lui réclamer le produit de la vente ! Un ménage français qui agirait de la sorte serait déjà devant une commission de surendettement !

  1. Tous en marinière !
L’attitude française, depuis des années, consiste à se voiler la face et à prétendre créer, dans tous les secteurs, des champions industriels, alors que l’exécutif feint simplement d’organiser ce qui le dépasse.

Plutôt qu’affronter la réalité, les orphelins de Colbert préfèrent porter des marinières et distribuer des « médailles du redressement productif ».

  1. Action-réaction
Dans la vie publique, chaque fois que surgit un fait divers, quel que soit son importance, on décide de faire une loi. Cette maladie de la production législative a abouti au fait que la dernière législature a enfanté deux lois par semaine…Pas un fait divers médiatisé, en effet, qui ne suscite une loi sécuritaire ou victimaire. Comme si la réflexion à long terme des gouvernements successifs était uniquement indexée sur l’actualité.
  1. Un grand corps si discret, les AAI (Autorités administratives indépendantes)
Ces institutions qui échappent à tout contrôle, ou presque, ont proliféré au fil des ans au point de s’arroger des prérogatives très larges, celles de juger, d’infliger des amendes, d’empêcher des rapprochements industriels, de décider de ce que les citoyens doivent savoir ou ignorer…
  1. Le perpétuel rêve d’Uriage
Cette surreprésentation d’énarques, et singulièrement de membres de grands corps, aux plus hautes responsabilités de l’Etat n’est évidemment pas neutre, si l’on considère à quel point la grande école représente un moule, surtout pour ceux qui en sortent dans les premières places.

Aucune autre grande démocratie moderne n’a opté pour une formule telle que l’ENA. Partout, ce sont les universités qui forment les futurs dirigeants.

  1. « Au nom des pouvoirs qui me sont conférés »
Les insignes de grand-croix pèsent lourd, désormais, sur la poitrine de Jacques Servier, tandis qu’Irène Frachon refuse à plusieurs reprises de recevoir la Légion d’honneur : « Ce ruban rouge, c’est la fierté et l’identité de la nation, dit-elle. Je ne peux pas appartenir à l’ordre de chevalerie qui a honoré Jacques Servier. »

Les héros de l’ombre peuvent toujours se consoler avec cette excellente boutade de Frédéric Dard : « La Légion d’honneur ? A partir d’un certain âge, il faut disposer d’un sacré piston pour ne pas l’avoir. »

  1. Le mirage de la société civile
La France est la seule démocratie mature où se pose encore et plus que jamais la question de la participation au pouvoir de non-professionnels de la politique. C’est un symptôme de la maladie chronique, mais de plus en plus aiguë, dont souffre la société française : la défiance envers ceux qui sont censés la diriger et la représenter.

L’énarchie, la République des fonctionnaires et des apparatchiks réunis ont réussi, sous la Vème République, à accoucher d’une nomenklatura déconnectée des réalités et installée pour toujours dans les rouages du pouvoir, quelle que soit la majorité politique en place.

  1. Pour une poignée de syllabes
La manière d’apprendre à lire aux enfants…est source de polémiques sans fin, qui opposent deux camps irréductibles, les « républicains » et les « progressistes » ou « pédagogistes »…Cette guerre de positions dure depuis plus de quarante ans.

Mais comme la France est, plus que toute autre démocratie avancée, perméable aux diktats idéologiques pour peu qu’ils soient énoncés par des intellectuels, les avocats de la méthode syllabique continuent d’être montrés du doigt comme d’affreux rabâcheurs du refrain « C’était mieux avant ».

  1. Le pèlerinage de la réforme
Un pèlerinage aux Pays-Bas…Au milieu des années 1980, la Hollande frôlait le dépôt de bilan.

Ma réforme au Canada…Surtout, ce pays est passé en quelques années de la faillite à la prospérité.

Carnet de voyage en Scandinavie.

Gerhard Schröder, un héros allemand.

Une mission pour rien…En vérité, en regardant ce qui se fait à l’étranger, les Français cherchent moins une méthodologie pour réformer qu’à se donner du courage…pour ne rien faire du tout.

Aucun responsable politique étranger ne s’est jamais rendu à Paris pour s’inspirer des réformes à la française.

  1. La « bande des huit »
Les uns et les autres, employés et employeurs, s’entendent sans l’ombre d’un nuage pour partager, avec la bénédiction de l’Etat, l’argent qu’ils soutirent à la formation professionnelle et aux organismes paritaires où ils siègent côte à côte…Ils forment la « bande des huit », en bagarres incessantes dehors, en grande connivence dedans. D’un côté le « club des cinq » : CFDT, CGT, Force ouvrière, CGC et CFTC. De l’autre un trio bien rodé : le Medef, la CGPME et l’UPA. Peu importe ce qui les divise sur le fond, ils sont les rois de la matérielle et savent se serrer les coudes pour se partager un gâteau plutôt généreux.

Les mésaventures du rapport Perruchot (2011)…La transparence chez les « partenaires sociaux » est un combat sans cesse repoussé au lendemain.

  1. Sa Majesté La Rue
Combien de tentatives de réformes ne sont-elles pas mortes dans la rue ?

La rue est la reine du conflit asymétrique. Elle l’a encore montré dans l’épisode le plus attristant qui soit, celui de l’écotaxe.

Cette capitulation en rase campagne courant octobre 2014 sape de façon spectaculaire et durable l’autorité publique face au pouvoir de la rue. Ensuite, elle coûte une fortune aux contribuables. Enfin, elle contrevient à tous les discours sur l’environnement tenus depuis 2008, et piétine le principe du pollueur-payeur.

  1. La société de défiance : si tu gagnes, je perds…
Le « droit à l’erreur »…C’est là le résultat d’une société marquée par deux affections dont les effets se renforcent mutuellement : la bureaucratie et la défiance.

« Il faudrait animer, ou ranimer, une société ankylosée…Comment rompre ce cercle vicieux où s’enferme la France : une population, à la fois passive et indisciplinée, qui justifie le dirigisme, et une bureaucratie qui décourage les initiatives et réussit à rendre les citoyens un peu plus passifs encore ? Jusqu’à ce que, exaspérés, ils sautent d’un coup de la léthargie à l’insurrection, tandis que l’Etat passe de la pression à la répression… »           Alain Peyrefitt

*

Verbatim proposé par François C.

Idées des autres

 Image associée Notées au cours du premier Quadrimestre 2018

DEVELOPPEMENT PERSONNEL + SAGESSES

Churchill Le succès ne dure pas. L’échec ne tue pas. Ce qui compte, c’est le courage de continuer.

Comte-Sponville A. Si nous sommes déjà dans le royaume, c’est qu’il s’agit d’habiter dès maintenant –autant qu’on le peut et au moins par moments- cet espace à la fois matériel et spirituel (le monde, le Royaume), où rien n’est à croire, puisque tout est à connaître, et où rien n’est à craindre pour ce qui n’en dépend pas. La sagesse des Evangiles rejoint ici celle d’Epicure ou des stoïciens : « Ne vous inquiétez pas du lendemain ; demain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »

Cremisi La cinquantaine est la vieillesse de la jeunesse alors que la soixantaine est la jeunesse de la vieillesse.

R.P. Droit L’histoire de Job se termine bien, en apparence : il retrouve ses troupeaux, deux fois plus nombreux. Il a de nouveau des enfants. Mais ce ne sont évidemment pas les mêmes. Les morts ne reviennent pas, les souffrances passées se réparent sans disparaître. Conscience, liberté, lucidité, responsabilité sont à ce prix.

L’empathie est ainsi le comportement fondateur du cerveau social. Cette capacité à éprouver et partager les émotions des autres se tient, pour le meilleur, au cœur de la genèse des pouvoirs. S’il n’y avait qu’elle, la face du monde serait différente. Mais ce lien humain fondateur, ce plaisir de coopérer qui engendre la bienveillance se heurtent au mal : cruauté, joie mauvaise, jouissance de torturer et d’écraser. Plus sophistiqués que toute autre espèce dans leurs comportements solidaires, les animaux humains le sont aussi dans leurs meurtres. Sacrifices sanglants, iniquités, destructions sont leur signe distinctif.

Cl. Ducasse Les pathologies qui sont symptomatiques de notre époque : la déréliction du lien social, le culte de l’ego, le sentiment de solitude et d’isolement, la dépendance au smartphone…et notre rapport déséquilibré aux nouvelles technologies, qui sont devenues des « dispositifs d’aliénation sociale ».

Dupré Dans le bleu des soirs d’Ile-de-France pareil au bleu de Prusse de matins d’exécution, je chercherais longtemps encore le secret de conduite qui permet de lier la douceur sans quoi la vie est peu de chose à l’honneur sans quoi la vie n’est rien.

Frankl Ce qui doit donner de la lumière doit d’abord supporter de brûler.

Général de Villiers La culture ambiante du « temps court » et du zapping ne valorise ni l’engagement, ni la patience, ni la persévérance. La jeune génération est particulièrement concernée : tout l’attire, mais rien ne la retient…Cette versatilité…ouvre sur le vide. Le vide sur lequel, par définition, on ne peut rien construire de stable, de durable, de grand.

Guerrin Le décor du film Call Me by Your Name, de Luca Guadagnino, est l’Italie de l’été 1983. Il n’y a pas de portable, pas d’écran, pas de jeux vidéo, pas YouTube, pas de réseaux sociaux. Que font ces jeunes (privilégiés) ? Ils lisent beaucoup, jouent de la musique ou en écoutent, discutent, dansent, draguent, bronzent, font du vélo, s’ennuient. Très bonne formation.

Horvilleur Un héritage n’est vivant que si l’on s’en empare pour le transformer.

Houdé Avec l’imagerie cérébrale, ce que l’on découvre aujourd’hui est la structure et le fonctionnement du cerveau qui apprend. Or, ce cerveau, « théâtre de l’éducation », lieu de toute synthèse individuelle ou collective, est l’angle mort de l’éducation nationale. En 2018, on éduque encore trop souvent « en aveugle » des millions de cerveaux, c’est-à-dire en manipulant les entrées (rythmes scolaires, nombre d’élèves par classe, etc.) et en observant les sorties (contrôles et examens, classement Pisa), sans bien connaître les mécanismes internes du cerveau qui apprend.

Huxley A. Le prix que Newton a eu à payer pour être intellectuellement si exceptionnel a été qu’il n’a pas eu d’amis, qu’il n’a jamais connu l’amour, qu’il n’ pas eu d’enfants, ni beaucoup d’autres choses désirables. En tant qu’homme, c’est un raté ; en tant que monstre, il est magnifique.

Labarthe A.S. C’est au moment où nous commençons à comprendre quelque chose de la vie qu’il nous faut la quitter. Mais peut-être est-ce cela comprendre. On ne comprend le verre qu’à l’instant fugace où il se brise.

Malraux A. Les hommes unis à la fois par l’espoir et par l’action accèdent, comme les hommes unis par l’amour, à des domaines auxquels ils n’accèderaient pas seuls.

 Moogalian Comme un flambeau d’espoir, l’acte altruiste d’Arnaud Beltrame a restauré notre foi en l’humanité. Nous sommes rassurés car, malgré la folie grandissante de ce monde, il y a des gens comme lui, des gens qui sont prêts à tout donner pour sauver les autres, pour défendre les valeurs de la République.

d’Ormesson Il ya quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.

Pessoa Au sommet, il n’y a de la place que pour l’Homme seul. Plus il est parfait, plus il est entier, plus il est lui-même. Même s’il nous est impossible de changer notre destin, nous pouvons malgré tout trouver le sens de la vie en témoignant de la capacité la plus humaine qu’il soit, celle de sublimer la souffrance en exploit.

Pfeffer Le talent est une force, pas un outil. Le talent n’est ni bon, ni mauvais. Etre doué de plusieurs talents est en fait un cadeau ambigu. Pour certains, c’est un fléau.

Proust On a frappé à toutes les portes qui ne donnent sur rien, et la seule par où on peut entrer et qu’on aurait cherchée en vain pendant cent ans, on y heurte sans le savoir et elle s’ouvre.

Renard Il y a des moments où tout réussit. Il ne faut pas s’effrayer : ça passe.

Rey L’une des figures les plus repoussantes de notre temps, c’est la conjugaison de l’immaturité psychique la plus complète avec les moyens d’action les plus sophistiqués.

Cl. Rosset L’épreuve du réel me semble être le ressort fondamental de la joie de vivre. Je pense en effet qu’il y a une alliance possible entre la lucidité –la vie est absurde, ridicule- et la joie. Car être heureux, c’est toujours être heureux malgré tout.

Cl. de Saint-Lager Tant qu’on ne considérera pas la rencontre entre l’homme et la femme comme un don mutuel et l’alliance de deux libertés, on ne pourra saisir le mystère féminin ni l’énergie masculine.

Ziglar Ce ne sont pas vos aptitudes, mais votre attitude qui déterminera votre altitude.

DEVELOPPEMENT PROFESSIONNEL

Baverez Les séquelles des chocs des dernières décennies vont être aggravées par les grandes transformations qui bouleversent le travail : l’allongement de la vie active et l’enchaînement de carrières professionnelles successives ; l’alternance des phases d’activité et de reconversion ; la révolution numérique qui remettra en question la moitié des emplois existants au cours des prochaines décennies ; la polarisation des postes, des revenus, des entreprises et des territoires. Le capital humain devient décisif. Et le nerf de la guerre économique sera la formation.

BCG (étude) Cinq éléments essentiels à la réussite d’une stratégie de pivot : comprendre de façon objective la situation de l’entreprise, redéfinir son axe stratégique majeur, restructurer pour réduire coûts et bureaucratie, construire une culture d’innovation, de vitesse et d’ouverture, et enfin investir dans le numérique.

Challenges Un Américain passe 24 heures en ligne chaque semaine. C’était 9 heures en 2000.

Th. Chapusot (être patron) La recette, c’est un tiers de raison, parce qu’il faut réfléchir avec sa tête pour mener son projet, un tiers d’estomac, parce qu’il faut tenir le cap, et un tiers de cœur, parce qu’il faut en avoir avec ses clients et ses collaborateurs.

Hababou Une nouvelle bataille du service client est lancée, encore plus impitoyable qu’hier, qui fera de nombreuses victimes et fera triompher de nouveaux modèles.

C. Hautcoeur Le développement de l’apprentissage ne pourra se faire en France que si, comme en Allemagne et en Angleterre, toutes les carrières techniques jusqu’aux postes d’ingénieurs de rang élevé et de direction, deviennent réellement accessibles aux apprentis, ce qui implique de leur ouvrir une multiplicité d’expériences, y compris internationales, et l’accès à des formations théoriques complémentaires (qui ne correspondent pas forcément auc besoins du moment dans l’entreprise). Faute de rendre l’apprentissage plus attrayant pour les jeunes (et pas seulement pour les entreprises), celui-ci restera considéré comme une solution par défaut, voire un stigmate, et contribuera à figer la segmentation sociale de la jeunesse…que l’on observe d’ailleurs même en Allemagne.

St. Hill Un travailleur qui passe d’un employeur à un autre, ou d’un type d’emploi à un autre, ne doit pas être exclu des moyens nécessaires pour assurer son existence. La protection sociale doit devenir un acquis portable, mais aussi universel, couvrant tous les travailleurs sans exception. C’est un besoin qui se fera de plus en plus sentir à mesure que les technologies numériques gagneront tous les secteurs de l’économie et transformeront un nombre croissant de bons emplois en minables petits boulots en ligne.

Fr. Joignot Très inquiet, Tristan Harris (créateur, après avoir quitté Google en 2015, de l’association Time Well Spent) compare les portables, avec leurs touches colorées et leurs incessantes offres et tentations, aux « machines à sous » des casinos : ce sont des « technologies addictives », comme le confirme l’anthropologue culturelle Natasha D. Schüll, auteure d’Addiction by Design.

St. Lauer Le système actuel de la formation professionnelle est coûteux, mal ciblé, mal évalué et prospère dans l’opacité la plus totale. Patronat et syndicats avaient l’occasion d’être les acteurs du changement. Mais l’accord qu’ils viennent de conclure sur la formation professionnelle a montré les limites de l’exercice. Leurs propositions conduisent à faire perdurer une usine à gaz, sans plus de garanties d’efficacité (24/02).

Muzard La créativité d’un groupe de singes peu évolués est égale à celle de ses dominants. Alors que chez les plus évolués, comme les chimpanzés, elle est la somme de la créativité de tous ses membres.

Th. Nadisic L’autre tendance favorise l’autonomie des personnes au travail, leur responsabilisation, leur capacité à la prise d’initiative, leur respect mutuel et une meilleure coopération. Des innovations telles que le coaching d’équipe, la participation des salariés à la construction d’une vision pour l’entreprise ou des méthodes empathiques pour mener les entretiens d’évaluation annuelle, fondent cette seconde approche.

Peters Les entreprises excellentes ne croient pas à l’excellence –seulement à l’amélioration continue et au changement constant.

Prunier-Poulmaire Les compétences comportementales transversales et humaines deviennent essentielles à l’heure où les compétences techniques peuvent être transférées aux robots. Car, en identifiant ce qui nous différencie du robot, on est plus que jamais conduit à miser sur le capital humain : imagination, curiosité, créativité, intelligence relationnelle, diplomatie, éthique, sens du collectif, de la négociation, gestion de l’imprévu, compréhension fine et nuancée des émotions.

Riolo Pour gagner demain, il faut réformer aujourd’hui. Sans attendre. Faire preuve de courage et d’audace.

Sachet-Milliat A. Les salariés sont plus exigeants. Ils veulent un travail qui ait du sens, dans lequel ils s’épanouissent et ils refusent d’être écrasés par la hiérarchie. Ils ne sont plus prêts non plus à sacrifier leur vie personnelle pour leur carrière. Ils sont parallèlement soumis à une pression grandissante. Tout va plus vite, tout est plus compétitif et plus incertain. Il faut être sur le pont à n’importe quelle heure, mais aussi répondre à des injonctions paradoxales, avec d’un côté des attentes de plus en plus fortes en termes de responsabilité sociale et environnementale et de l’autre une quête continue de rentabilité. C’est très stressant !

J-D Senard Notre rôle face à tous ces défis et ces bouleversements est de donner une vision aux salariés et aux diverses parties prenantes de ce que nous sommes, de ce que nous voulons être et de ce que nous voulons faire.

J.D. Silicani Les 5,6 millions d’agents de l’Etat, des collectivités territoriales et des hôpitaux sont, dans leur majorité, compétents et assidus. Hélas, le cadre de leur gestion est inadapté et ne leur permet ni de servir leurs concitoyens comme ils le souhaiteraient, ni de bénéficier de parcours professionnels stimulants et valorisants.

Turmeau Au lieu de chercher à construire un avantage concurrentiel, les stratèges de l’océan bleu s’efforcent de rendre la concurrence sans objet. Ils se demandent ce qu’il faudrait faire pour séduire la masse des acheteurs même sans marketing. Ils invitent les clients à leur dire ce qu’ils aiment ou pas. En se tournant vers les non-clients, autrefois invisibles, ils cherchent à susciter une nouvelle demande, tout en se battant pour attirer davantage de clients existants.

LITTERATURE/PORTRAITS LITTERAIRES

Dugain Une vie détournée, le récit que Ghyslain Wattrelos nous délivre, est la relation intime de la solitude d’un homme dans un contexte où témérité et courage sont des exceptions étouffées par le ronronnement de la société du spectacle et de ses rebondissements programmés. Quand par une destinée fatale on se retrouve confronté à l’essentiel, comment se défendre contre la futilité et le dérisoire ? En s’acharnant sans relâche à mettre en lumière l’immense masse d’ombre qui recouvre l’Océan Indien et ses arrangements de barbouzes. Lire ce livre est une nécessité.

Slimani J’écris pour sortir du langage et des rapports humains du quotidien, conditionnés par la peur, le politiquement correct, une certaine morale, plein de choses qui vous inhibent. La littérature, c’est un espace de grande liberté, surtout en France. Ce n’est pas fait pour être distrayant. On écrit avec ses hontes, ses peurs, ses pensées mauvaises, pour tout dire, tout montrer, parler de ce dont on ne parle pas dans la vraie vie. Il n’y a aucune limite.

ECONOMIE/GEOPOLITIQUE

Ai Weiwei Un migrant, c’est une personne qui n’a pas d’autre choix que de quitter son pays parce qu’il y a la guerre, parce qu’il y a la misère, parce qu’il y a des conditions climatiques extrêmes. Dans ces circonstances-là, personne ne quitte son pays de son plein gré.

Attali Le pire existe aussi dans bien des régions du continent. C’est en Afrique, à nos portes, que se sont reconstitués des marchés aux esclaves ; que certains pays imposent à leur jeunesse un service militaire à vie (oui, à vie !) ; que le niveau de vie s’effondre en raison de la natalité ; que des femmes sont systématiquement violées ; que des enfants sont mis au travail à cinq ans dans des mines ; que des dictateurs torturent, massacrent, pillent sans contre-pouvoir ; que le climat devient plus invivable qu’ailleurs. Et des trafics d’hommes, de femmes, d’enfants, d’armes, de drogues s’étendent sur tout ce continent pour pourvoir, en bout de chaîne, à nos besoins et nos désirs.

Baverez L’Italie cumule des maux structurels et les vecteurs du populisme. Le pays demeure miné par l’effondrement de sa démographie, par la faiblesse de la productivité et de l’innovation, par les inégalités sociales et territoriales : la pénurie d’emplois dans certaines régions du Nord et dans le Mezzogiorno va de pair avec le chômage structurel des jeunes. La conjonction d’une dette publique de 133% du PIB et des fragilités du système bancaire peut vite devenir explosive avec la hausse des taux d’intérêt. Enfin, l’Etat demeure d’une faiblesse insigne, otage des corporations quand il n’est pas corrompu par les mafias qui contrôlent environ 10% du PIB.

L’Iran dispose de tous les atouts pour devenir un grand émergent mais se trouve bloqué par la pénurie d’investissements, l’ampleur des inégalités, la confiscation des ressources indispensables au développement par les fondations religieuses et les gardiens de la révolution qui contrôlent des pans entiers de l’économie.

Or le destin de l’Egypte est plus que jamais un enjeu mondial. Avec 100 millions d’habitants en 2020, elle est le pays le plus peuplé du monde arabe, l’une des clés de l’évolution de l’islam vers la radicalisation ou la modération. Au carrefour de trois continents et de deux mers, son rôle est vital pour endiguer la dynamique du chaos au Moyen-Orient et la contagion du jihadisme en Afrique.

Les illusions autour de l’avènement de la démocratie de marché et de la communauté internationale sont mortes. Le monde reste une jungle où les monstres sont de retour. S’y promener désarmé, c’est s’afficher comme une proie à dévorer…L’Europe doit entendre le signal d’alerte que lui adressent les hommes forts et leur politique de puissance. Elle doit réarmer sur les plans militaire, politique, intellectuel et moral (22/03).

Bruckner Si la traite transatlantique, qui a duré quatre siècles, est qualifiée à juste titre de crime contre l’humanité, la traite des Noirs d’Afrique par le monde arabo-musulman, commencée dès le VIIème siècle et terminée officiellement au XXème, peut s’assimiler à un génocide pur et simple : on estime qu’elle fit près de 17 millions de victimes, tuées ou castrées.

J.P. Cabestan Cette révision constitutionnelle en Chine va à l’encontre de toute esquisse d’institutionnalisation des règles de succession et renforce le caractère opaque, arbitraire, voire mafieux, du PC chinois. Comme toutes les sociétés secrètes, le PCC peut renforcer et prolonger le mandat de son « parrain » actuel. Mais il est incapable de garantir toute transmission transparente, sans à-coups et pacifique du pouvoir (03/03).

Challenges Tokyo et ses 13 millions d’habitants comptent 13 000 emplois municipaux. Paris et ses 2 millions d’habitants en comptent 54 000.

Chercheurs de différentes universités et ONG publient une étude sur les « utilisations malintentionnées » de l’intelligence artificielle. Par exemple, automatisation des outils de piratage, génération d’arnaques personnalisées via les réseaux sociaux, programmation d’ »essaims » de drones par des organisations terroristes, création de fausses vidéos d’information plus vraies que nature…

Cohen La comparaison entre les Etats-Unis et la planète dans son ensemble est fascinante. A l’échelle du monde, on trouve aussi que le 1% des personnes les plus riches du monde captent 20% du revenu global et les 50% les moins riches 10% du total. Les Etats-Unis sont devenus une maquette réduite des inégalités mondiales. Il existe toutefois une différence majeure à l’œuvre. Les plus pauvres des habitants de la planète se sont enrichis. Leur revenu a doublé au cours des quarante dernières années. Ce sont les classes moyennes, coincées entre les super-riches et la moitié inférieure, qui ont décroché, leur revenu progressant deux fois moins que celui des plus pauvres, et quatre fois moins que celui des plus riches.

Ph. Escande La voiture autonome n’est plus un gadget futuriste, ni une option de plus sur le catalogue des constructeurs, mais un agent de changement profond de nos sociétés.

Frachon A. Cela, l’abomination qu’ont vécue les Syriens, dans un camp comme dans l’autre, fait qu’on ne peut pas recommencer « comme avant ». On ne peut pas imaginer que Bachar Al-Assad exerce de nouveau le pouvoir comme avant, avec ses moukhabarat (la police secrète) omniprésents, son « mini-goulag » du désert, ses caves à viol et à torture, la domination d’une partie de la population sur une autre…La personne de Bachar compte moins que ce qu’elle représente : un système qui a fait faillite. Le jihadisme a été vaincu ou presque. Mais du strict point de vue syro-syrien, rien n’est réglé.

Face aux profonds bouleversements structurels de l’heure, personne n’a de recette magique. Il est probable que le trumpisme économique affaiblira un peu plus les électeurs de Donald Trump. Il est probable que le Brexit appauvrira la Grande-Bretagne. Mais, sauf à ériger en priorités les questions de l’immigration et la lutte contre les inégalités, le populisme va s’installer durablement. Parce qu’il n’est pas une aberration passagère, mais le symptôme d’une situation.

Gernelle Est-ce une raison pour l’Union européenne de ne pas dire à la Pologne ce que l’on pense de sa dérive illibérale et, à la Turquie, de sa mue dictatoriale aggravée par ses attaques odieuses contre les Kurdes, notamment en Syrie ? Avec des alliés comme ceux-là, nous n’avons pas besoin du reste du monde pour être inquiets (08/02).

Huré Amazon a fort bien compris ces complémentarités. L’enseigne compte offrir dans ses nouveaux magasins ce qu’il ne peut pas offrir sur Internet (le voir, le toucher, le sentir), en tirant parti de son fichier clients, le plus important au monde, avec une connaissance très fine des historiques de navigation et d’achats de chacun. Les clients sont précisément au cœur de sa stratégie, symboliquement représentée sous forme d’une chaise vide lors des réunions internes.

Johnson Le 13ème plan quinquennal chinois (mai 2016) a pour objectif de faire du pays une « nation innovante » d’ici à 2020, un « leader international de l’innovation » d’ici à 2030, et « une grande puissance mondiale de l’innovation scientifique et technologique » d’ici à 2050. Les dépenses de recherche et développement (R&D) devront atteindre 2,5% du PIB et le nombre de brevets déposés devra doubler d’ici à 2020.

Kaufmann La crise économique puis la crise migratoire et les attentats terroristes ont retourné l’opinion publique européenne. Au-delà d’un certain seuil, l’immigration devient politiquement explosive. Le projet de loi français « asile et immigration » en est une traduction. Le verdict italien rend encore plus urgente une politique qui organise, réhabilite et maîtrise l’asile et l’immigration à l’échelle européenne (06/03).

Kessler L’initiative One Belt, One Road, qui veut renforcer les échanges entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe, montre que le développement de la Chine se veut désormais plus exo-centré : hors les murs. Ce projet titanesque est intégrateur, couvrant soixante-huit pays et près des deux tiers de la population mondiale (01/02).

St. Lauer Mais l’économie américaine n’est pas la Trump Organization. M. Trump considère le commerce international comme un jeu à somme nulle où les gains des uns correspondent aux pertes des autres. Imaginer que les barrières douanières vont provoquer une réallocation des investissements vers les Etats-Unis est illusoire. Plus sûrement, les produits à base d’acier ou d’aluminium vont augmenter, pénalisant consommateurs, entreprises et, in fine, salariés du fait du recul de la compétitivité, sans parler des mesures de rétorsion que ne manquera pas de prendre le reste du monde (12/03).

Ch.Makarian Mais, face à tant de craquements, il devient impossible de déconnecter les avancées des différents mouvements de droite dure en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en Slovaquie (où les populistes soutiennent un gouvernement de gauche), jusqu’à une alerte récente en Finlande, d’une Union Européenne qui se résume tragiquement à son impuissance.

Un processus de « décivilisation » est en marche. Pis : sans qu’on y ait pris garde, la régression n’est pas loin de passer pour une forme de modernité.

Milanovic Des sociétés dans lesquelles cohabitent des gens aux revenus et schémas de consommation extrêmement différents peuvent-elles rester stables et démocratiques ? De telles sociétés n’auraient-elles pas tendance à exacerber les caractéristiques de ce qui était autrefois considéré comme le fléau du tiers-monde, à savoir la désarticulation sociale, avec une couche supérieure prospère parfaitement intégrée à l’économie mondiale et des couches inférieures stagnantes, progressivement dépassées par les classes moyennes des économies émergentes ?

J.P. Dupuy Certains experts estiment à un risque sur trois l’éventualité d’une guerre nucléaire entre l’Amérique et la Corée du Nord avant la fin du mandat de Trump. Pourtant, ni Kim ni Trump ne veulent cette guerre. Les intentions n’ont plus d’importance. C’est un accident qui plongera le monde dans l’enfer. A la suite d’une erreur humaine, un système d’alerte signale faussement l’arrivée de missiles nucléaires. Cela s’est produit plusieurs fois pendant la guerre froide. Cela vient de se produire à Hawaï, puis au Japon. Le monde a les nerfs à vif. Il n’y a plus de différence entre une vraie et une fausse alerte.

Editos « Le Monde » Il est difficilement contestable que l’OMC est aujourd’hui à bout de souffle. Comment continuer à fonctionner à 164 membres avec un système fondé sur l’unanimité ? Comment parvenir à un consensus, quand la règle de l’ »engagement unique » stipule que, tant qu’il n’y a pas compromis sur chacun des sujets de négociation, il ne peut y avoir d’accord global ?

Depuis une trentaine d’années, les citoyens les plus pauvres ont basculé, pour bon nombre d’entre eux, soit dans l’abstentionnisme, soit dans le populisme. Désormais, le risque est que les classes moyennes –socle de nos sociétés démocratiques-, soient à leur tour gagnées par la défiance et la déréliction. Les gouvernements se doivent d’y prendre garde.

L’élite de Brasilia baigne dans un climat d’impunité de nature à écoeurer le peuple. A quelques mois de l’élection présidentielle, le Brésil, pays parmi les plus inégalitaires au monde, renvoie l’image d’une société de castes où les dirigeants n’obéissent pas aux mêmes lois que les miséreux. C’est indigne et dangereux pour la plus grande démocratie d’’Amérique latine (27/01).

Il semble urgent de définir de nouvelles règles pour que l’espace continue à être considéré comme un bien commun…Si Elon Musk a réussi à redonner un élan formidable au vieux rêve humain de conquête de l’espace, il ne doit pas nous faire oublier que celle-ci doit se poursuivre à l’abri des seuls intérêts d’une poignée de milliardaires, aussi talentueux soient-ils (14/02).

Ce sont largement plus de la moitié des électeurs italiens qui ont voté pour des formations anti-système. Le parti démocrate de l’ancien premier ministre Matteo Renzi confirme, lui, la tendance pan-européenne de l’effondrement des partis de centre gauche, avec 18,9% des voix (05/03).

Il y a sept ans, les manifestants syriens réclamaient au minimum un peu de liberté, et pour certains la chute d’un dictateur. Aujourd’hui, aucun syrien n’imagine plus la fin de « l’enfer sur terre ». Et le reste du monde, lassé, paraît avoir perdu, face à une brutalité exceptionnelle, et bien que toutes les valeurs universelles et onusiennes soient bafouées, tout ce qui pourrait ressembler à de l’empathie, à de la compassion. Les portes de l’enfer ne semblent pas près de se refermer (20/03).

Radical et doctrinaire, M. Bolton est profondément hostile à l’accord nucléaire conclu avec l’Iran en 2015, que les Européens s’évertuent actuellement à sauver. Il était également, ces dernières années, favorable au recours à des frappes préventives contre la Corée du Nord. Le vent mauvais qui souffle de Washington n’est pas près de s’apaiser (23/03).

Ph. Escande Carillion a poussé à l’extrême la logique dangereuse de la société sans actifs et sans grande différenciation. Minée par la compétition, elle a été progressivement poussée à accepter des contrats sans réelle rentabilité et à haut risque. En 2016, les impayés ont explosé , représentant jusqu’à 30% de ses revenus. Créature hybride, construite en moins de vingt ans par acquisitions successives, la société s’est effondrée d’un coup sans que personne ne lui vienne en aide. Comme si on ne la voyait déjà plus.

Ce qui frappe chez Amazon, c’est la rapidité du déploiement vers de nouveaux secteurs et son ampleur. En moins de deux ans, la firme a considérablement élargi son champ d’action, s’intéressant aussi bien à la livraison de colis, avec sa flotte de camions et d’avions, aux épiceries physiques avec le rachat de la chaîne diététique Whole Foods, au cinéma, à la maison, et désormais à la finance.

Frachon A. Pour expliquer cette régression de la démocratie libérale, on avance les mêmes raisons de part et d’autre de l’Atlantique : immigration, sentiment d’un multiculturalisme imposé aux dépens des cultures nationales, individualisme radical, dissolution de l’intérêt collectif, inégalités croissantes, chaos technologique. Il faudrait renouveler le modèle libéral : l’une de ses caractéristiques est sa capacité à se régénérer. Trump préfère participer à sa démolition.

La méthode Trump est un coup de plus porté à cette idée d’un ordre international fondé sur un minimum de règles. Il est vrai que cette illusion-là faisait partie des autres, celles que l’on entretenait à la fin de la guerre froide : poursuite du désarmement nucléaire, progression de la démocratie et libre-échange pour tout le monde.

En cette fin de XXème siècle, l’Amérique cède aux illusions de l’omnipotence et va se livrer à trente ans « d’aventures impériales », la plupart désastreuses. A l’intérieur, le leadership politique, républicain ou démocrate, se soumet à la domination de Wall Street. L’esprit du temps est gagné par un individualisme forcené qui, dissolvant la notion de citoyenneté, érige la cupidité en vertu civique. L’Etat-providence se désagrège. En fin de parcours, il y a Donald Trump –non comme une surprise, mais comme un aboutissement.

En Irak comme en Syrie, les Kurdes ont été au premier plan de la lutte contre l’EI. Historiquement, ils ont toujours été victimes du cynisme des grandes puissances. Faut-il vraiment qu’il en aille ainsi ? Une fois de plus (22/03).

Giraud Selon l’Unesco, chaque année, environ 246 millions d’enfants dans le monde sont victimes de violences en milieu scolaire. Les filles sont particulièrement vulnérables à ces violences qui vont des brimades aux agressions sexuelles.

Imbert Mais comment se désengager. L’Arabie saoudite paraît convaincue que les houthistes ne cesseront jamais de lui mener la guerre –certains parmi eux se projettent dans des décennies de combat contre la puissance sunnite régionale. L’Iran a beau jeu de les soutenir de loin, à coût réduit. Sans contrôler les houthistes ni jouer un rôle capital dans cette guerre. Téhéran se contente de faire saigner son grand rival dans son pré carré (10/02).

Kaufmann Le scrutin italien est le dernier candidat européen au box-office des films d’épouvante que l’on se joue et se rejoue, après ceux du référendum sur le Brexit, des élections en France, en Autriche, en Allemagne ou en Catalogne. Le scénario est étrangement familier. Défiance de l’électorat envers les institutions et les partis politiques traditionnels, crise migratoire, montée de l’extrême droite et du mouvement 5 étoiles qui fait figure de favori, rejet de l’Europe dans un pays qui en fut pourtant l’un des plus enthousiastes soutiens…et incertitude totale sur le résultat pour couronner le tout (14/02)

Ch. Makarian La juxtaposition des cas allemand et italien, autrement dit la réussite économique et le marasme, la rigueur et l’incurie, la solution raisonnable et la plongée dans l’irrationnel, obligent à réfléchir sur…le constat que la rémanence du fait culturel est désormais le facteur fondamental de l’identité européenne (07/03).

Mendras Avec quelques dizaines d’associés, Poutine détient les ressources (économiques, administratives, militaires) qui lui permettent de contrôler le pays. Son combat quotidien est de garder le pouvoir, sans jamais suggérer qu’il pourrait laisser la place à un autre. Son nouveau mandat ne lui donne aucun répit, car il sait que son sort ne se joue pas dans les urnes, mais dans sa capacité à étouffer la contestation au sein d’une société inquiète de l’avenir (17/03).

Pedroletti C’est là qu’intervient une autre dimension de l’autoritarisme chinois. Le rythme accéléré d’innovation et d’investissement dans le big data et l’intelligence artificielle a fait surgir des convergences en matière de contrôle, de surveillance et de notation sociale (le système de credit rating, ou notation, que la Chine veut élargir à l’ensemble de ses citoyens en 2020). De quoi inquiéter, dans un régime qui ne juge pas opportun d’en limiter la portée.

Pitron En nous engageant dans la transition énergétique, nous nous sommes tous jetés dans la gueule du dragon chinois. L’empire du Milieu détient en effet aujourd’hui le monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone et au numérique, ces deux piliers de la transition énergétique.

Rey La Ghouta, c’est tout cela : la force brute s’exerçant sans se soucier de la moindre critique, de la moindre humanité : le déni aux populations de leur droit d’être et d’exister pour les réduire au mieux au statut de migrants futurs pour celles et ceux qui réchapperont de l’enfer…C’est enfin le triomphe des faux-semblants : de bonnes frontières, bien gardées et bien fermées, armées de solides indifférences « réalistes » nous éviteront tout débordement. L’histoire pourtant nous apprend que l’ordre brutal est voué à corrompre le cours ordinaire de nos vies, à détruire les fondements de nos valeurs et à se répandre inlassablement (27/02).

Ventura Le Berlusconi d’aujourd’hui est un monsieur de 81 ans qui ne pourra pas être élu ni occuper de fonctions gouvernementales, un homme qui oscille entre la modération, les thèses d’une droite « lepéniste » et des promesses intenables (la suppression du chômage des jeunes, sans qu’on sache comment), qui, en cas de victoire, aura bien du mal à gérer ses partenaires et qui vise probablement l’après-élection, quand aucun des candidats au pouvoir ne parviendra à gouverner seul. Le Berlusconi d’aujourd’hui et sa survie politique sont, en d’autres termes, le triste signe de l’abyssale crise italienne (02/03).

POLITIQUE/SOCIETE

Agacinski Il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre et d’avoir le courage de résister au « marché total », comme c’est encore le cas de la plupart des pays européens. L’honneur de notre pays serait, avec d’autres, de travailler à l’abolition universelle d’une pratique qui touche aujourd’hui dans le monde les femmes les plus vulnérables.

Alexandre Demain, la déconnexion entre plaisir, sexe, amour et reproduction sera totale : tout deviendra modulaire, choisi et industrialisé. Sélection et modifications génétiques des embryons, sexe virtuel et robot-sexe, utérus artificiel, enfants produits par des couples du même sexe, bébés avec trois parents puis sans parents vont industrialiser amour, sexe et procréation.

Babeau Le progressisme a une chance que n’ont pas eue les puritanismes d’autrefois : il va avoir à disposition les outils technologiques permettant d’imposer à tous le respect de ses dogmes, entraînant ainsi une terrifiante normalisation des comportements. Dans le monde de l’hyper-surveillance, la dictature sera « à un clic de souris ». Une personne malintentionnée aura à sa disposition tous les outils pour se saisir du pouvoir absolu sur nos existences.

N.Baverez La France doit donc impérativement moderniser son modèle social en poursuivant deux objectifs complémentaires, la diminution de ses coûts et la réponse aux fléaux sociaux du XXIème siècle : la dépendance et le développement des maladies chroniques ; la pauvreté et la marginalisation des jeunes ; le précariat ; l’exclusion ; l’enfermement communautaire et la radicalisation.

Paris souffre en effet d’un quadruple problème d’insécurité, de saleté, de thrombose et de pollution qui rend la vie de ses habitants plus difficile et qui mine son attractivité.

Bertrand La France compte 400 000 apprentis, soit seulement 7% du total des jeunes de 16 à 25 ans. Ce pourcentage est en moyenne de 15% dans les pays européens. Pourtant 70% des apprentis français trouvent un emploi dans les sept mois suivant la fin de leur cursus.

Colin L’économie numérique est en effet une économie de l’instabilité. Ce ne sont plus seulement les trajectoires professionnelles qui sont discontinues, c’est aussi la situation des entreprises qui est plus fragile. Les entreprises numériques se livrent une concurrence féroce, qui laisse beaucoup d’entre elles sur le carreau. Les entreprises traditionnelles sont mises à rude épreuve par la transition numérique et ne s’en sortent qu’en imposant toujours plus de précarité à leurs salariés.

Courtois Difficile dans ces conditions, devant les soubresauts ou les tumultes des années en 8, d’imaginer de quoi 2018 sera porteuse. D’autant qu’un autre chiffre magique pour les uns, fatidique pour les autres s’est imposé ces derniers temps dans la numérologie politique. Le 7, comme 1997 et la victoire inattendue de Lionel Jospin. 2007 et le triomphe annoncé de Nicolas Sarkozy. 2017 et la réussite d’Emmanuel Macron grâce, comme on dit, à un remarquable alignement des planètes.

Voilà pourtant le chef de l’Etat rattrapé par le vieux clivage droite-gauche, qu’il entend dépasser, accusé, d’un côté, de manquer de cœur et, de l’autre, de fermeté. Nul doute qu’il ne variera pas dans sa volonté affichée de tenir la balance égale entre « humanisme » et « efficacité » en matière d’immigration. Mais le syncrétisme macronien pourrait bien, pour la première fois, trouver là ses limites (15/01).

Refondation idéologique, en premier lieu. Pas plus que ses homologues allemand, scandinave, italien ou espagnol, le PS n’a su inventer un modèle de société capable de faire pièce à une mondialisation libérale et inégalitaire qui sape les fondements de la social-démocratie. Or, à ce stade, l’invocation par les candidats d’une gauche réformiste et solidaire, sociale, écologique et prudemment européenne tient du vœu pieux (23/01).

La promesse de la campagne de Macron était de redonner aux Français le goût de l’avenir et de réformer le pays en dépassant les vieilles et vaines querelles idéologiques…Or c’est cette confrontation que la bataille du rail qui s’engage fait brutalement resurgir. Comme hier « Billancourt », il paraît périlleux, aujourd’hui, de désespérer la SNCF. Mais il est vrai qu’entre-temps Renault s’est mondialisé et est devenu le premier constructeur automobile mondial (31/03).

P-A Delhommais La SNCF représente 1% du total des effectifs salariés dans le pays mais 25% des journées de grève.

 Dugain La rumeur, l’indécence, l’insinuation, la calomnie salissent un mouvement général positif pour un meilleur respect des femmes et cette déviance immonde arrange celles et ceux qui, pour promouvoir de sordides intérêts, ont compris l’avantage que l’on pouvait tirer à accuser sans preuves au risque de discréditer les autres, toutes les autres qui ont été les vraies victimes de prédateurs tapis dans l’ombre de leur petit pouvoir (16/02).

Le problème de ces épisodes médiatiques fiévreux, c’est qu’ils finissent par lasser, et de plus en plus vite. Et puis, on ne va pas pouvoir éternellement faire passer des vessies pour des lanternes, ce qui, traduit en version moderne, donne « des fake news » volontairement mensongères pour des informations sérieuses. L’investigation c’est un métier exigeant et coûteux, ce n’est pas des rumeurs qu’on accrédite au gré de ses appétits de profits faciles.

Le pays de la révolution à condition que rien ne change peut-il devenir le pays de l’évolution où tout change pour de bon ? la confrontation risque d’être violente et douloureuse, tout en devenant le test majeur du quinquennat. Les conservatismes sont autant prétendument de gauche que de droite dans notre pays, ce qui donne sa force au centrisme pragmatique du jeune président qui agit pendant que ses adversaires pérorent comme ils l’ont toujours fait (09/03).

Editos « Le Monde » Aux Etats-Unis, chaque année, 1,8 million de tonnes de déchets électroniques sont mis à la poubelle. En France, chaque habitant en jette une vingtaine de kilos par an. En trente ans, la durée de vie d’un ordinateur a été divisée par deux et, depuis le début des années 2000, le taux d’appareils ménagers défectueux remplacés dans les cinq premières années d’utilisation a quasiment doublé pour atteindre 13%. Quant aux téléphones portables, ils sont remplacés en moyenne tous les vingt mois.

La crise structurelle du système français carcéral ne se règlera pas d’un coup de baguette magique. Les prisons souffrent d’un sous-investissement chronique. Le plan en cours de construction de 15 000 places sera étalé jusqu’en 2025. Il aura donc un impact marginal sur les capacités d’ici à la fin du quinquennat. Parallèlement, le développement des peines alternatives à la prison n’aura d’effet qu’à long terme, tant la révolution culturelle à mener sur ce plan s’annonce difficile (24/01).

Inquiétant constat, cet haro sur les médias ! Car il suffit de rappeler combien la presse reste muselée, censurée, voire embastillée, dans tous les pays autoritaires ou illibéraux du monde pour savoir que l’information est un ressort essentiel de la démocratie. Un contre-pouvoir indispensable à sa vitalité. Que nos éminences politiques ne le supportent pas, au point de jeter les journalistes en pâture, est le symptôme d’une démocratie défaillante (01/03).

Ces exemples les plus dramatiques ne sauraient masquer la banalisation d’un antisémitisme ordinaire, fait d’insultes quotidiennes, d’inscriptions menaçantes dans les cages d’escalier ou sur des magasins juifs, de rassemblements hostiles, d’agressions physiques, d’ostracisme dans les établissements scolaires (29/03.

Ph. Escande La chaudière de l’armement fonctionne donc à pleins fourneaux pour alimenter les poudrières qui se constituent, essentiellement en Asie et au Moyen-Orient. Les industriels produisent désormais 40% de plus qu’il y a quinze ans. Le désarmement mondial n’est pas pour demain.

Industriels et artisans peinent à embaucher au pays du chômage de masse. Les deux priorités absolues du redressement sont parfaitement connues : un effort de formation sans précédent pour répondre aux besoins des entreprises et un investissement massif dans le numérique où la France accumule les retards, dans l’industrie comme dans les services. Une urgence d’autant plus grande que de telles réformes prennent des années à produire leurs effets et que l’embellie actuelle ne sera pas éternelle. Du pain sur la planche (25/01).

De ce bras de fer entre les entreprises et l’éducation nationale, puis avec les régions…a émergé un système de financement d’une complexité rare, une usine à gaz de 8,2 milliards d’euros par an. Mais au-delà de cette tuyauterie invraisemblable, le point-clé reste celui de l’orientation et de l’attractivité, qui est finalement lui aussi le reflet d’une méfiance réciproque des acteurs de la formation. La révolution copernicienne sera donc culturelle ou ne sera pas (09/02).

La technologie 5G annonce une révolution bien plus grande que le passage de la 3G à la 4G. Elle promet des débits 100 fois plus rapides et un fonctionnement bien plus économe qui permettra de basculer dans l’internet des objets. Du réfrigérateur aux automobiles, tous les objets communiqueront entre eux.

St. Foucart D’autres Tchernobyl invisibles sont devant nous. Le scandale du chlordécone, par exemple, ne sera pas le moindre. Interdit en 1976 aux Etats-Unis, ce pesticide cancérogène et perturbateur endocrinien a été utilisé par dérogation dans les bananeraies des Antilles françaises jusqu’au milieu des années 1990. Il contamine désormais, pour plusieurs siècles, les sols, les rivières, les nappes phréatiques et les écosystèmes côtiers de grandes étendues de Guadeloupe et de Martinique. Une large part de la population y en est imprégnée et encourt des risques accrus de certaines maladies –cancer de la prostate notamment.

Fr. Fressoz Le PS a été pillé des deux côtés : sur sa droite par Emmanuel Macron, sur sa gauche par le leader de la France insoumise. Le casse a été si violent qu’à l’issue de la double séquence présidentielle et législative, celui qui fut naguère l’un des deux grands partis de l’alternance ne peut plus prétendre à une quelconque hégémonie. Il risque d’être au mieux une force d’appoint dans les prochaines années, mais pour qui ? (08/03)

Galland Il n’y a pas deux France, mais des France traversées de clivages multiples et complexes qui ne se laissent absolument pas approcher.

Gernelle L’antisémitisme est bien là, parfois maquillé sous les traits d’un « antisionisme » jugé plus présentable par ses propagateurs, parmi lesquels on trouve des islamistes et une partie de l’ultragauche. Comment fermer les yeux sur ce qui monte ? Deux événements tragiques, cinq morts. Un héros dont on se souviendra, une honte que l’on n’oubliera pas. Et toujours ce combat de l’âme qui fait rage (29/03).

Kaufmann Construit et dominé par les hommes, le système se fissure, mais il résiste redoutablement bien. Comme résiste cette image si française et si commode, celle d’une culture de la séduction bien à nous : où donc fixer la limite ? Bonne question, alors parlons-en. Non, la France n’est pas les Etats-Unis. Aux Etats-Unis, en 2017, on a livré les porcs au bûcher, parfois hâtivement. En France, on préfère encore les cacher.

de Kerdrel Le problème, c’est que la France est le pays qui consacre le plus d’argent à son modèle social, mais qui compte 9 millions de citoyens vivant sous le seuil de pauvreté, 3 millions d’enfants ne mangeant pas à leur faim et 2,5 millions d’adultes illettrés. Et pourtant, il existe dans notre pays 51 allocations différentes, souvent versées sans le moindre contrôle.

Loridan-Ivens La communauté juive de la Mitteleuropa a été détruite, une culture a disparu à cause du nazisme. Si le caractère antisémite de ce crime est avéré, Mireille Knoll, poignardée et brûlée, a vécu la Shoah dans son appartement. Lorsqu’on a connu les chambres à gaz, assister à ce genre de crime soixante-dix ans après est une horreur. Après la guerre et au retour des camps, j’ai rêvé qu’on en finisse avec l’antisémitisme, mais personne n’en a tiré les leçons (29/03).

Ch. Péguy La guerre contre la démagogie est la plus dure de toutes les guerres.

Ch. Saint-Etienne Nous avons l’industrie la moins robotisée des pays développés. Pour 10 000 salariés dans le secteur manufacturier, nous avons 126 robots, contre 160 en Italie et en Espagne, 270 en Allemagne et au Japon, et 550 en Corée. Les investissements dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont deux fois plus faibles en France que dans la zone euro et trois fois plus faibles qu’aux Etats-Unis.

Strauch-Bonart Twitter et Facebook n’empêchent pas seulement la complexité et la nuance, ils réduisent tout débat à un choix binaire entre “pour” ou “contre”. Les réseaux sociaux multiplient aussi les occasions de réaction impulsive, de grégarisme et d’attaques directes. Cela est d’autant plus aisé que, en ne voyant pas celui qu’on attaque, on perd ce qu’apporterait sa présence : une invitation à l’empathie.

Testart Le transhumanisme, c’est le nouveau nom de l’eugénisme. C’est l’amélioration de l’espèce par d’autres moyens que la génétique. C’est la perspective de fabriquer des humains plus intelligents qui vont vivre trois siècles, quand les autres deviendront des sous-hommes. Et cette perspective, qui créera une humanité à deux vitesses, est en passe d’être acceptée par la société.

Veltz En France, nous avons tous les éléments du puzzle : des entreprises, des laboratoires de recherche, des villes dynamiques. Mais quand je vois ce que fait Google à Toronto ou à Colombus, où ils ont investi la ville pour une expérimentation en vraie grandeur, je me dis que nous sommes « petits bras » sur ces sujets. Les aides à l’innovation sont éparpillées, et on risque de ne pas avoir de laboratoire véritablement efficace à la bonne échelle, concentrant les moyens nécessaires pour mettre en place ce genre d’innovations.

 

PROSPECTIVE

Attali Un modèle de société empathique, misant sur le partage des objets et des patrimoines, la gratuité des services, le refus de l’accumulation, la libération du temps, le respect des femmes, des faibles, de la nature et des diverses formes de vie, l’altruisme, la non-violence ; et qui, à terme, pariera sur le dévoilement et l’épanouissement des forces de l’esprit, au-delà de ce qu’on nomme trop simplement l’intelligence ; des forces nouvelles telles qu’elles commencent à se faire connaître tant par les neurosciences que par les techniques de méditation de pleine conscience ; et au-delà, les techniques les plus hétérodoxes d’expression des immenses potentialités négligées des corps et des esprits.

Ezratty Au CES 2018 de Las Vegas, l’IA était également employée -au-delà des assistants vocaux- dans l’orchestration des objets connectés, les smartphones (reconnaissance d’images ou de visages), la traduction automatique, les robots grand public (dont une nouvelle version du chien Aïbo de Sony) ou, plus futuriste encore, l’analyse des émotions. Sans oublier, bien sûr, la voiture autonome avec des démonstrations signées Toyota, Nissan, Nacya ou Baidu.

*

Verbatim proposé par François C.

Les 10 commandements de l'entrepreneur de Brino Vanryb - éditions du Rocher

https://images.epagine.fr/421/9782268096421_1_75.jpg Il reste un endroit où il faut se battre avec courage et persistance, où il faut effectuer une course de haies…Ce dont je parle, c’est de l’entreprise et de ceux qui la créent, la dirigent et la font vivre.

Commandement 1 La solitude tu éviteras.

Un commandement au cœur de tous les commandements qui suivent. Tout ce que je fais aujourd’hui, avec mon entreprise, je le fais en équipe auprès d’entrepreneurs et de fondateurs que j’accompagne dans le même esprit collectif.

Commandement 2. Tu ne dépenseras point.

Nous avions une devise : dépenser chaque euro comme si c’était le dernier.

C’est d’ailleurs toujours le facteur temps qui est sous-estimé par les jeunes entrepreneurs. On imagine qu’on va finaliser son produit en six mois, alors qu’il faut souvent plus d’un an ! On pense que les premiers clients vont se précipiter, alors qu’il va falloir les chercher et les convaincre un par un. On se retrouve ainsi totalement démuni, bloqué au milieu du gué. Plus personne ne veut remettre d’argent et la faillite devient inévitable.

 La frugalité que je défends n’est en rien l’ennemi de l’investissement. Il ne s’agit pas ici de présenter la radinerie comme une valeur d’entreprise, mais simplement de regarder la réalité en face, celle des millions d’entreprises qui se battent pour passer le cap des trois premières années, bien loin des licornes, ces start-up milliardaires qui défraient la chronique.

Commandement 3. Ton sang-froid tu conserveras.

Quand une décision semble devoir être prise immédiatement, j’utilise souvent une expression inspirée du cinéma pour décrire la bonne attitude à avoir : « Faire un zoom arrière. » Il s’agit toujours d’être capable de désaxer son point de vue et penser loin de la contrainte.

 Lorsque les dirigeants perdent leur sang-froid, cessent d’écouter leur entourage et s’enferment dans leur tour d’ivoire, c’est le début des ennuis. Des ennuis qui, la plupart du temps, amènent de grandes déconvenues. Conviction et persistance : oui. Autisme et aveuglement : non ! Emotion et précipitation : encore pire !

Commandement 4. La passion tu ne perdras pas.

Dans un tel cadre, il est donc vital de remettre la passion au cœur du projet de l’entrepreneur. Je suis convaincu que, à la fin, ce sont les vrais passionnés qui rafleront la mise. Et ce sera mérité.

La passion est une réelle force. Elle permet souvent de dépasser les antagonismes. La passion est le plus beau des traits d’union.

La passion est ma figure imposée inaugurale. Avant de m’impliquer dans un projet, j’ai besoin de ressentir, presque physiquement, que la passion et le courage sont parmi les moteurs principaux de la structure avec laquelle je vais parcourir un bout de chemin…Les yeux dans les yeux, je veux que la passion qui anime mon interlocuteur me saute au visage. La passion est un feu sacré qui doit allumer la mèche de tous les possibles. Un feu qui ne doit pas s’éteindre.

Garder la flamme, voilà peut-être le bien le plus précieux d’un entrepreneur qui veut durer.

Commandement 5. Te réinventer tu t’obligeras.

Une des qualités premières d’un entrepreneur me paraît être, justement, de sentir à quel moment une révision stratégique doit être opérée. Même si cette révision est déchirante. Même si elle est difficilement admissible dans un premier temps. Même si elle effraie.

Une bonne idée et de bonnes équipes ne feront un succès qu’en s’adaptant réellement aux besoins et aux attentes du marché.

Pour éviter une possible situation d’échec, il faut donc anticiper la décision de pivoter, ce qui implique de savoir dès le départ qu’entre le démarrage du projet et son aboutissement, cela va prendre beaucoup plus de temps que prévu et passer par des révisions stratégiques, afin de tenir dans ces périodes difficiles.

Commandement 6. Déléguer tu apprendras.

L’entrepreneur qui ne sait pas déléguer s’engage sans le savoir dans une voie sans issue.

Apprendre à déléguer constitue le premier pas de la maturité pour un entrepreneur. Cela se vérifie dans la « vraie » vie. Je l’ai vécu et cette expérience était particulièrement formatrice.

Il semblerait qu’il ne soit pas si facile de déléguer. C’est ce type de blocage psychologique que l’on rencontre fréquemment, même chez les plus talentueux des entrepreneurs, qu’il faut savoir dépasser.

Ce n’est pas uniquement un signe d’ouverture d’esprit, mais aussi, et surtout, une étape indispensable pour grandir personnellement et professionnellement.

Commandement 7. Tes équipes tu motiveras.

Leur donner envie   L’envie, c’est le désir de se lever le matin, de partir au travail le cœur léger, ressentir que c’est un moment essentiel de sa vie, et non une contrainte. Tout le monde ne le sait peut-être pas mais le mot « travail » vient du latin « tripalium » : instrument de torture.

Tout d’abord, partager l’information…Il faut également partager la richesse créée par l’entreprise, et le faire largement.

(L’actionnariat salarié)…Enfin, je me souviens surtout de l’ambiance magnifique qui a prévalu au sein de l’entreprise les années suivantes, de la motivation de tous, du désir de réussir ensemble, de ce sentiment d’appartenance à une communauté d’intérêt qui n’était pas uniquement celle du patron.

Partager la richesse est indispensable. On ne l’apprend pas dans les cours de management, ce qui n’est guère étonnant, mais ce septième commandement est au cœur de la motivation des équipes, et donc de la réussite.

Commandement 8. Arriver au bon moment tu sauras.

On ne le dit pas souvent, mais l’un des facteurs clé du succès, c’est le temps. On ne peut pas déconnecter un projet du moment où on va le mettre sur le marché.

Bien sûr, il est important de pouvoir s’appuyer sur une super équipe et un bon produit. Mais la martingale est de permettre à ce produit d’arriver au bon moment. Trop tôt, c’est trop tôt ! Et…trop tard, c’est trop tard !

Avoir à l’esprit qu’une entreprise ne fonctionne que si ses produits rencontrent des clients. C’est la raison pour laquelle il est essentiel d’arriver au bon moment. »Time to market », selon la formule chère aux Américains…Un commandement à garder en permanence à l’esprit.

Commandement 9. Tes clients tu comprendras.

On sous-estime trop souvent l’incroyable concurrence à laquelle une entreprise est confrontée en permanence. Aujourd’hui, lorsque vous avez une idée, aussi excellente soit-elle, des centaines de personnes à travers le monde auront la même idée, au même moment.

Cette leçon –observer ses clients, les écouter, devancer leurs attentes-, je l’ai apprise à la dure. Mais elle s’applique à tous les secteurs d’activité et à tous les projets.

Quel que soit le domaine, mettez-vous toujours à la place de vos clients…Cela reste la manière la plus simple et la plus efficace de trouver son marché et de résister à la concurrence.

Commandement 10. Gérer tes priorités tu sauras.

A courir plusieurs lièvres en simultané, on ne réalise rien d’efficace. C’est une des règles de la réussite : déterminer un objectif, le suivre et ne pas se laisser distraire.

La réussite passe par une vision claire des priorités. Egalement par l’application obstinée d’une stratégie et d’une vision, tant que cette dernière est pertinente.

Je suis convaincu que les règles simples qui consistent à établir ce qui est important, définir la vision de l’entreprise et s’y tenir, sont indispensables.

Penser sa vie, et ne pas seulement la subir, ce n’est pas qu’une histoire d’entrepreneur, c’est peut-être la clé du bonheur, une des choses les plus difficiles à réussir.

Extraits du texte H. JACKSON BROWN Jr., ‘ »Be Brave »

« Soyez courageux. Si vous ne l’êtes pas vraiment, forcez-vous à l’être…

N’ayez pas peur de prendre des risques, c’est ce qui vous rapportera le plus.

Cherchez les opportunités, pas la sécurité.

Quand vous faites face à une tâche difficile, agissez comme s’il était impossible d’échouer.

Sachez choisir vos priorités : apprenez à dire non, mais avec politesse.

Ne dites jamais que vous n’y arriverez pas faute de temps ; vous avez le même nombre d’heures que Pasteur, Michel-Ange, Mère Teresa, Leonard de Vinci et Einstein avaient dans leur journée !

Ne donnez pas beaucoup d’importance à des sujets mineurs.

Ne vous arrêtez pas sur vos échecs avec regrets, tirez-en des enseignements et avancez.

Apprenez à donner une deuxième chance..Une deuxième, mais pas une troisième !

Ne surestimez pas votre capacité à changer les autres.

Ne sous-estimez pas votre capacité à vous changer vous-même.

Passez moins de temps à vous demander qui a raison, plus de temps à décider ce qu’il faut faire.

Souvenez-vous que les gagnants ont souvent fait ce que les perdants n’ont pas eu envie de faire!»

 

*

Verbatim proposé par François C.

 

L'année du déclic de Charlotte Savreux - Balland

https://images.epagine.fr/649/9782940556649_1_75.jpg Et si c’était la vôtre…?

Mes «témoins du possible»…avaient un projet à réaliser, une passion à satisfaire, un idéal à porter, une quête à honorer, une cause à défendre et ils ont mis toute leur énergie à son profit.

Le Collectif des Possibles   Ils forment la ligue de ceux qui refusent de vivre dans une époque minimaliste, déprimée, fataliste et attentiste.

Il n’y a pas de victoire, de grande réalisation sans une prise de risque et une mise en danger de ce qui existe, ni sans défier ses propres peurs.

On ne change pas de vie, mais on la continue en capitalisant sur les compétences acquises et en rebattant les cartes de son existence pour s’offrir de nouvelles potentialités de jeux.

Chapitre 1 – LES JUSQU’AU-BOUTISTES

Envers et contre tout, envers et contre tous, ils sont allés au bout de leur intime conviction, n’accordant aucun compromis au découragement.

Il ne faut pas avoir peur d’aller contre l’avis de ceux qui vous découragent, et bien au contraire, continuer de persévérer et de croire en ses idées.

Del Busto Gomez Nous sommes trop nombreux à nous retrancher derrière l’âge pour renoncer et nous résigner. Or, il n’est jamais trop tard pour oser, vivre et décrocher sa victoire…Tant que nous sommes vivants, beaucoup reste possible. Jusqu’au dernier souffle.

Th. Marx Nous ne perdons jamais les acquis de nos précédentes expériences. En s’additionnant les unes aux autres, elles viennent optimiser notre nouvelle trajectoire, nous permettant ainsi d’honorer l’expérience suivante et le palier supérieur, pour qui a su tirer les leçons des apprentissages antérieurs.

La vie est un laboratoire où nous sommes tous des chercheurs habilités à sortir de notre zone de confort, pour tenter des expériences et nous offrir le spectre de nouvelles opportunités.

Si la mort invite au renoncement, au détachement, à l’abandon, vivre demande en revanche du courage, de l’engagement et de l’énergie pour se mettre au monde.

« L’échec » ou plutôt l’épreuve est donc davantage une expérience de vie qu’un désaveu, et fait partie intégrante de notre processus d’apprentissage et d’évolution.

Persévérer, c’est gérer le critère du temps en ayant confiance. C’est vouloir vraiment et longtemps.

Renard Le projet est le brouillon de l’avenir, parfois il faut à l’avenir des centaines de brouillons. ## Chapitre 2 – LES «RESSORTS INSUBMERSIBLES»

Ceux que j’appelle les ressorts insubmersibles ont vécu cet instant de vie où tout vole en éclats. Quand le temps est suspendu et le cheminement interrompu. Ce que Nietzsche appelle le « chaos ».

de la Martinière L’épreuve, si elle est un passage douloureux à traverser, est aussi féconde pour qui projette le chemin de création et de construction qui peut en découler. Il y en a toujours un, car dans les moments les plus vertigineux et les plus nus d’une vie, il se dégage une « intensité d’être » qui permet d’accéder aux profondeurs de soi-même…Un déclic puissant peut surgir, une révélation, une prise de conscience, une vocation qui participe alors à une phase de transformation importante de notre vie.

Chalumeau La vie n’est jamais une route linéaire, prédéfinie et définitivement actée. Elle offre des points de rupture, des intersections, des carrefours, avec à la clef son lot de nouvelles perspectives. L’occasion alors de rebattre les cartes du jeu de sa vie, et d’exprimer son libre arbitre pour mieux réorienter sa vie.

D’une épreuve majeure, on ne s’en sort pas seul, mais avec les autres, avec ceux qui nous inspirent, nous orientent parce qu’ils sont et ce qu’ils font, ceux qu’on appelle les tuteurs de résilience.

La peur, si elle annihile, déclenche aussi pour qui sait accueillir l’épreuve, le levier suprême de l’instinct de survie qui fait alors émerger nos ressources intérieures les plus puissantes, tel un geyser en plein désert, pour surmonter les difficultés et nous transcender. C’est à cet instant précis que la magie opère, que l’épreuve de vie devient une expérience de vie, celle qui enseigne, celle qui fait bouger douloureusement les repères, mais qui ouvre aussi le champ des possibles et le panorama de nouvelles opportunités et perspectives.

Chapitre 3 –  LES PERCHISTES DE L’ASCENSEUR SOCIAL

Altrad La difficulté n’est pas de faire mais d’oser faire.

Dia Sans courage, il n’y a pas de transformation possible, pas d’aspiration, pas d’éclosion…Seul le courage mène à la victoire et à la joie car quand nous remportons une victoire, nous nous sentons non seulement accompli mais aussi vivant. La joie vient de l’effort surmonté, du dépassement de soi et de l’ordre établi.

Ne pas habiter sa vie est une «belle» stratégie de défense, mais cette protection a un prix : celui de passer à côté de son existence.

Fr. Roustang Il y a deux choses que les humains détestent, la liberté et le bonheur parce qu’il faut les inventer, les construire et que cela demande du courage, de la persévérance et de l’audace.

Le libre arbitre revient à accueillir ce qui s’impose à nous, tout en sachant le transformer au fil de la vie, des envies et de notre évolution personnelle pour sortir du conditionnement originel et nous ouvrir alors au champ des possibles…Sur ce chemin au service de votre réalisation, sachez que vous ne serez jamais seuls ; la vie se mêle à l’ouvrage, faisant émerger des opportunités, des rencontres, des synchronicités parfois troublantes qui viendront ponctuer votre évolution.

Chapitre 4 – LES « P.D.G. » : les PETITS DEVENUS GRANDS

La patience n’est jamais une perte de temps, elle offre la juste maturation qui permet d’optimiser l’instant de l’éclosion. L’action jusqu’alors inefficace, devient alors un jour féconde avec une intensité à la hauteur de la conviction, de la persévérance et de la patience investies. Même s’il faut parfois multiplier les détours…

Coluche A ceux qui disent ne pas avoir de chance, demande-leur le nombre de fois où la chance est passée pour rien.

Une chance qui n’est pas le simple fait du hasard, mais qui dépend aussi et surtout de nous-même, de notre vigilance, de notre ouverture à recevoir et de notre capacité à transformer le fortuit en opportunité, l’inattendu en potentialité.

La vie est, avec ou sans diplôme, merveilleusement généreuse et gratifiante avec ceux qui savent se projeter, rêver et nourrir une ambition…Sans elle, il n’y a pas de grande réalisations, et sans ambition, nous manquons surtout la première d’entre elles, celle de nous réaliser et de nous épanouir.

Chapitre 5 – LE COLLECTIF DES POSSIBLES

Ils ont, chevillé au corps, le goût de la vie dans toutes ses nuances et ont acquis au fil des années les apprentissages qui leur permettent aujourd’hui de croire en la puissance du désir, en l’énergie de l’action, et d’habiter l’inconnu avec confiance, de repousser les limites sans jamais renoncer à la vie.

Char L’homme est capable de faire ce qu’il est incapable d’imaginer.

Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.

Th. Saussez Faire de l’engagement le fil rouge de sa vie, et de chaque étape une chance maximale.

Riboud A. Instinct, Imagination, Courage.

Partir en quête de son Graal est un défi noble à honorer. Il faut vouloir les choses, pas uniquement les attendre.

Il n’y a pas d’échecs, il n’y a que des épreuves qui, une fois traversées, se révèlent être de formidables opportunités.

La volonté de faire, quelles que soient les circonstances, c’est ce qui rend les choses possibles. Réussir, c’est naviguer entre les récifs, c’est avancer en faisant au mieux, en dépit des circonstances.

Saint Augustin Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède déjà.

Travailler, c’est ne jamais se reposer sur ses acquis, c’est s’investir dans le maintenant et dans le demain. Hier et avant-hier ne sont jamais plus intéressants.

Alain Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherché.

Th. Marx Savoir être pour durer. Ne pas avoir de projet, c’est devenir un ennemi pour soi-même. Le meilleur moyen d’aider une personne n’est donc pas de l’assister, mais de lui donner l’idée d’un projet pour lui ouvrir les perspectives et le champ des opportunités. Quand on entretient un projet, on entretient la flamme.

D. de Saint Marc Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.

Saint-Exupéry Fais de ta vie un rêve, et de ton rêve une réalité.

La vie est fragile, des maladies nous emportent, des accidents changent le cours de notre vie, mais, et c’est tout le paradoxe de la vie, notre force est immense et c’est elle qui nous permet de réaliser des rêves plus grands que nous.

Conclusion Ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.

A vous désormais d’essayer, d’œuvrer, d’oser…

La vie vous attend !

 

 

 

Verbatim proposé par François C.

Indian Therapy de Juliette Tissot - Tensing

Et moi, je suis libre et enchaînée à ma vie de femme d’expat.

J’ai beaucoup travaillé, lui aussi. On a voyagé, on a continué à danser et à rire. Et puis l’envie d’avoir des enfants s’est imposée, l’horloge biologique, la nature, la raison, le sourire d’un bébé dans la rue.

J’ai senti que le poids de ma vie quotidienne allait finalement me manquer. J’ai senti la perte et le manque au bout de mes doigts, l’abandon et le vide.

En quelques heures, à peine arrivée à Delhi, j’ai senti que ma nouvelle vie serait pleine d’ambivalences.

En Inde, on arrive tôt ou tard aux limites, à ses limites.

Delhi est une ville où le bruit est un mode de vie.

C’est V. qui m’a d’abord déniaisée sur l’esclavage moderne en Inde.

La femme d’expatrié gère une petite PME.

J’ai connu ici l’euphorie, la déprime, l’énervement, la beauté, la compassion. Aujourd’hui, je suis dans un état proche de l’énervement absolu, prête quitter ce pays à la première occasion, prête à hurler plus fort que les chiens errants qui m’empoisonnent, prête à vivre partout sauf ici.

Je ne suis qu’une accompagnatrice de monsieur mon mari, c’est normal…A aucun moment il y en a une qui s’est demandé si j’avais un travail, une passion.

Mon pouvoir sur ces gens est immense. Ils sont prêts à tout pour avoir un travail, quitte à dormir par terre comme des chiens.

Oh ! Inde, Odeurs d’épices, Odeurs de pisse…Une puanteur indescriptible, l’Inde comme on en rêve dans nos pires cauchemars.

Ce départ en Inde a chamboulé tout ce que j’étais. Il a donné un coup de fouet à notre existence, à notre couple, à notre famille. Mais je me demande aujourd’hui si c’était le bon fouet.

Cette incapacité de l’Homme à être heureux ou juste bien dans la durée. Vous me comprenez un peu Docteur Kumar ou vous me considérez comme une enfant gâtée.

Stéphane met le doigt sur ce qui fait mal, sur cette perte de mon indépendance. Et si tu me quittes demain, Stéphane, je fais comment ? Et si j’ai envie de te quitter ? Tes questions ne sont pas anodines. Pourtant, tu avais promis. Tu avais dit que ton argent, c’était mon argent, tu avais promis.

Entre Françaises de Delhi, c’est un peu comme aux Alcooliques anonymes, on est toutes liées par les mystères de nos vies indiennes.

La vie d’expat en Inde m’a montré ce soir-là son visage alcoolisé, libéral, sensuel et festif.

J’ai l’impression d’être dans un tunnel sans fin.

Chaque matin, c’est comme si je vivais en Inde pour la première fois. Chaque matin, je réalise que je vis dans un autre monde.

Il faut reconnaître que les Indiens ont la domesticité dans les gènes.

Les jalousies à l’extérieur, le poids des traditions et de la société ont eu raison de son désir de changer les choses. Elle n’a pas pu changer l’Inde.

Que des trucs anti, anti, anti tout, anti maux de l’Inde, ce pays de tous les dangers.

Il n’y a pas l’eau courante à Delhi. L’eau de la ville ne coule que quelques heures par jour.

Les Indiens chrétiens ne sont pas des hindous, mais ils ont bien ce même sens de la destinée, du destin collé à la peau, de la malédiction et des coups du sort.

Le fauteuil roulant est un luxe que les handicapés pauvres ne peuvent pas s’offrir. Les culs-de-jatte se déplacent en planche à roulettes. Les victimes de la polio marchent avec leurs bras.

Objectivement, les poux, c’est immonde, sale, dégoûtant, mais j’aime être cette maman singe, cette chatte qui extrait le parasite de ses petits.

Franchement je trouve qu’un Indien considère souvent son serviteur comme un chien. Et à part le dernier Indien qui est tout en bas de l’échelle, chaque Indien a sous lui un esclave à exploiter.

J’ai l’impression de vivre à côté de moi-même. Je fais les choses, je parle, mais je vis mécaniquement. Face aux autres, j’ai l’impression d’être une illusion, un mirage. Je n’existe pas tout à fait, je suis le fantôme de ce que j’étais.

Je ne changerai pas l’Inde, c’est elle qui me changera. C’est à moi de m’adapter, de sortir, de rencontrer. Je veux retrouver de la douceur à être avec moi-même…Petit à petit je crois que nous avançons.

«Je ne sais pas qui vous a mis dans la tête que vous ne pouviez pas faire certaines choses, alors que vous pouvez. Votre souffle peut tout. Le yoga va vous aider à être en pleine possession de vous-même. Vous allez réveiller la Kundalini.»

Les épanouies prennent l’expatriation comme une opportunité, un nouveau départ, elles ont envie d’apprendre, de créer, elles n’ont pas peur d’affronter les différences.

Je dépasse ma douleur, je la dompte, je la canalise. Je veux y arriver, je peux le faire, je vais y arriver. Je me découvre des forces insoupçonnées. J’y suis. J’y arrive.

Je me sens vivante et c’est une sensation qui n’a pas de prix.

C’est en laissant le temps vivre en nous, exister, s’aérer, s’évaporer, s’étendre qu’il peut ralentir. Le temps pressé devient exaspérant car il reste toujours insuffisant tellement on veut mettre de choses dedans…Il faut attendre d’avoir trente-neuf ans pour comprendre cela ?

Ces années sans travail et sans tâches obligatoires sont un cadeau. Je dois le prendre et m’en réjouir.

C’est mon réveil des sens, mon côté prise de conscience existentielle. Je deviens aware, tellement aware. Je deviens dingue aussi, mais plus comme l’année dernière. Cette année, la folie est agréable et les Indiens sont beaux.

J’ai enfin laissé tomber mes grosses valises d’idées logiques et de jugements. Je goûte au bonheur, à la plénitude de l’instant. Souvent je sens comme un pincement agréable dans mon cœur qui me dit justement pince-toi pour voir, pour voir combien le bonheur est là tout près de toi, comme l’amour.

Depuis quelques semaines, beaucoup de choses s’ouvrent en moi. Je vais de découverte en découverte. Comme si je trouvais ma propre humanité, mon vrai moi.

L’Inde nous rappelle que tout est possible, que sur cette terre des hommes et des femmes ne vivent pas et ne pensent pas comme nous, l’Inde nous déstabilise, l’Inde nous rend fou parfois, j’aurais pu être sa nouvelle victime. Mais finalement, je ne suis qu’une Occidentale de plus à avoir reçu la grâce des mains de Lord Ganesha.

Et pourtant, je me sens comme au bord du précipice une nouvelle fois. L’Inde m’a changée, l’Inde a changé ma famille, mon rapport au monde, au travail, au sens de la vie…J’ai l’impression que Paris est aussi une expatriation. S’expatrier, c’est littéralement vivre en dehors de la patrie, loin du père. Alors revenir dans sa patrie, c’est vivre de nouveau près du père.

On ira où tu voudras, quand tu voudras.

*

Verbatim proposé par François C.

L'hypercapitalisme mondial d'Alain Cotta - éditions Odile Jacob

hypercapitalisme mondial

Les deux capitalismes

Une coexistence hostile

Le capitalisme d’entreprise doit désormais vivre avec un capitalisme d’Etat dans une cohabitation qui n’est pas sans nuages et qui peut aller d’une indifférence feinte à une franche rivalité, sans exclure une hostilité qui incite les pessimistes à craindre l’explosion d’une troisième guerre mondiale.

La rivalité sur les marchés de biens et de services (la sphère réelle)

La rivalité dans le domaine financier

L’expansion d’une rente financière mondiale, de plus en plus indépendante de la croissance de la production des biens et des services.

Le fait que le capital réel, la richesse « réelle » s’élève à 200 trillions de dollars en 2014 (un trillion = 1000 milliards), et que la richesse financière représentée par la totalité des actifs financiers atteint 300 trillions, soit désormais plus que la première, et 60% du capital total, matériel et financier, de l’espèce humaine…Cette supériorité va s’accroissant, puisque le taux de croissance du produit réel mondial avoisine les 2,5% sur le long terme et celui du capital financier 5%, soit deux fois plus.

De la rivalité à l’hostilité

La rivalité dans les domaines économique et politique entre les deux capitalismes fermement décidés à rester eux-mêmes s’impose avec plus de force que dans l’ «ancienne» coexistence.

Ce sentiment de rivalité vient de connaître une intensité nouvelle, sûrement définitive, avec le couplage de la constitution du groupe de Shanghaï et de l’annonce du grand plan chinois dit « Une route, une ceinture » par le président Xi Jinping.

Faire du yuan –ou renminbi- une monnaie mondiale, coexistant avec le dollar sur une base d’égalité, est à l’évidence le projet permanent de la Banque centrale chinoise, exécutrice de l’ambition d’un parti qui l’affiche avec une discrétion égale à l’intensité de sa volonté.

La guerre ?

L’éventualité d’une guerre préventive

Le crépuscule des guerres traditionnelles

L’aube des guerres nouvelles

L’expression des guerres est en train de se modifier totalement sous l’influence d’une révolution digitale dont on ne peut pas prévoir toute l’étendue.

Les armes d’une guerre cybernétique sont en dehors du champ spatial des affrontements. Elles constituent l’ensemble des éléments définissant la puissance informatique d’une nation, soit la qu     alité de ses ordinateurs, le nombre et la capacité des algorithmes nécessaires au développement de ses stratégies ainsi qu’à la connaissance presque instantanée de celles des éventuels agresseurs, sans omettre l’habileté de leurs utilisateurs.

Le déclenchement d’une guerre cybernétique plonge donc l’agressé dans quatre incertitudes successives : quel agresseur ? Puis, à supposer qu’il soit identifié, comment lui répondre ? La réponse sera-t-elle efficace ? Et, enfin, celle de l’intensité du risque d’une contre-réponse imprévisible.

L’asymétrie de cette guerre traduit l’extension dans le domaine de la violence de la substitution généralisée de l’information à l’énergie, de la pensée au muscle. Terminator perd définitivement sa place au profit d’un virtuose du clavier. Jamais plus d’hommes sur le terrain avec leurs armes légères ou lourdes, plus de blessures ou de morts physiques, plus de gagnant ou de perdant définitif et durable, mais une guerre de robots de plus en plus algorithmiques conçus ou manipulés par des militaires sans uniforme, jouant à la guerre plus qu’en la vivant –ou en en mourant.

Une réconciliation fusionnelle des entreprises et des Etats-nations ?

La réconciliation économique des entreprises et des Etats-nations

La dernière révolution de l’âge digital devrait s’accompagner, comme les deux révolutions précédentes, d’une concentration progressive conduisant à des oligopoles sectoriels devenus stables, après que la concurrence a épuisé ses effets favorables pour les vainqueurs.

La concertation des banques centrales

Une Agence mondiale de réassurance de défauts de paiement d’entreprises réunirait plus facilement les institutions des deux capitalismes que celle qui garantirait le remboursement des dépôts en tout genre, notamment ceux placés en gestion patrimoniale.

La convergence des structures sociales dans les deux capitalismes

Le rôle discriminant de la propriété s’efface lentement au profit du pouvoir dont l’origine est de moins en moins militaire, non plus uniquement liée à la possession età l’usage des armes ou de toute autre richesse matérielle, terre comprise, mais à la nécessité d’assurer un ordre économique, lui-même condition nécessaire de l’ordre social. Et qui dit détention d’un pouvoir dit liberté et récompense. Et absence de pouvoir, dépendance et résignation.

Les hyperriches

Ces hyperriches ne sauraient constituer plus de 2% de la population mondiale. Ce n’est pas une classe…plutôt une caste dont les membres se reconnaissent, s’envient et s’estiment à la mesure de leurs revenus près, de leur patrimoine et surtout à la similitude de leurs références et de leurs objectifs.

L’actuelle phase de la mondialisation favorise bien plus qu’elle ne tolère la constitution de cette nouvelle caste de l’espèce humaine. Et aucune occurrence, même une guerre, ne paraît aujourd’hui devoir ralentir la montée des inégalités de pouvoir et de richesses qu’elle constitue.

La classe moyenne mondiale

Le nombre des individus connectés dans une population donnée deviendra un critère du niveau de développement qui se substituera à celui de la « production par tête ».

La classe moyenne mondialisée acquerra une homogénéité croissante, supérieure sûrement à celle qu’elle manifestait dans les sociétés occidentales. Son resserrement autour d’une moyenne mondiale est une quasi-certitude, d’autant que la nature digitale des activités salariées s’imposera à tous.

De plus en plus d’individus auront un revenu et un mode de vie des plus voisins et « moyens », comparés aux deux autres catégories sociales : les hyperriches et les exclus.

Avec l’âge digital, le capitalisme devenu mondial allait –ce n’est qu’un début- se donner pour objectif de rassasier les envies infinies du cerveau limbique, ceux issus d’un « corps bleu » où tous nos sentiments transitent et naissent dans le cerveau.

L’image, d’autant qu’elle est gratuite, régnera sur la classe moyenne comme l’argent sur les hyperriches, appelant dans son sein des icônes humaines, ballons aux mains, chansons aux lèvres et fesses à l’air.

Les exclus

Pour la première moitié du siècle actuel, à moyen terme, l’exclusion d’un nombre élevé d’individus est inévitable…Plus du tiers de l’humanité ne sait toujours pas lire, plus encore écrire, sans évoquer la toute petite fraction qui parvient à maîtriser les rudiments des mathématiques.

La mondialisation actuelle de toutes les techniques connues provoque la montée des exclusions. Leur poursuite, désormais organisée et programmée, ne pourra que l’accroître encore.

Des accidents de parcours ?

L’instabilité économique

Une crise systémique mondiale paraît désormais fort improbable pour plusieurs raisons concordantes.

L’évolution de ce très probable triopole (Chine, Etats-Unis, Europe) obéira aussi, comme depuis l’invention de la monnaie, à des considérations politiques. Entre tous les états possibles des relations entre ses trois membres, les choix dépendront sûrement des relations politiques entre deux de ces puissances, la Chine –en fait- et les Etats-Unis –en droit-, l’Europe n’ayant guère de « chances » de devenir un Etat fédéral.

Les désordres sociaux

Ces derniers, qu’il s’agisse des inégalités ou du chômage, pourraient être plus difficiles à calmer.

Aux inégalités croissantes devenues considérables, les remèdes sont presque identiques et, ce, dans les deux capitalismes. Ils se réduisent, en fait, à en limiter les effets quotidiens en assurant aux moins bien lotis de quoi les dissuader de manifester violemment la précarité de leur sort.

L’exclusion involontaire, le chômage, constitue le seul danger véritable, d’autant plus inquiétant que les chômeurs sont nombreux, en valeur plus absolue que relative, et que le niveau de vie du reste de la population est élevé.

Plus le niveau de vie moyen d’une nation est élevé, plus les « indemnités » versées au chômeur doivent l’être pour qu’il ne soit pas condamné à la condition de paria.

Avec la mondialisation, l’hypercapitalisme ne saurait demeurer à l’abri des transferts massifs de population naturellement provoqués par les inégalités existantes entre les niveaux de développement des nations et, plus encore, entre celles des continents entiers (ou presque) comme l’Afrique, d’autant que les accroissements de population, plus rapides dans les nations « pauvres » que « riches », augmentent spontanément la pression des émigrations souhaitées.

Dès 2050, la population africaine, hors émigration, devrait atteindre 2 milliards d’individus, soit près de 20% de la population mondiale, et celle de l’Europe moins de 5%. Six fois plus de pauvres que de riches –si proches.

Ainsi les différences de niveaux de vie, en l’occurrence des salaires entre les espaces d’émigration et d’immigration, constituent-elles un facteur de désordre social éventuel presque supérieur à celui du chômage.

Les désordres d’origine démographique seront difficiles, pour ne pas dire impossibles, à prévenir tant ils sont lointains pour les « riches d’accueil » et instantanés pour ceux que la mort d’inanition guette sur leurs lieux de naissance avant qu’ils ne risquent leur vie pour l’éviter…De tous les désordres, ils seront les plus violents et les plus malaisés à traiter lorsqu’ils deviendront très pressants.

Des religions ambiguës

Les religions et l’argent

Un harmonieux concert

Que les religions soient immanentes ou transcendantes, qu’elles aient été parcourues de schismes et d’hétérodoxie durables ou non, qu’elles imprègnent les modes de vie et de pensée de continents différents, elles adoptent à très peu de différences près la même position à l’égard de l’argent, du luxe et des inégalités sociales. Toutes opèrent un compromis entre une réticence morale, garante de l’ordre social, et l’acceptation profane de l’irrépressible volonté de chaque individu de s’enrichir pour mieux vivre et, pour certains, d’acquérir les moyens de gouverner leurs semblables.

Une note discordante : l’islamisme

L’émancipation des femmes qui accompagne l’hypercapitalisme en marche constitue sans aucun doute l’une des raisons de la réserve des dirigeants politiques des nations musulmanes et de la franche opposition de ses religieux, bien qu’elle demeure inexprimée et d’une intensité inégale selon que celles où cette religion prévaut ont plus ou moins connu la pression colonialiste de l’Occident au cours des deux siècles précédents.

L’hypercapitalisme : une nouvelle féodalité

Les nouveaux seigneurs

Le succès durable de cet hypercapitalisme assure la naissance permanente d’hyperriches dont la population s’accroîtra d’autant plus vite que la mondialisation sera totale. Leur fortune issue, à l’origine, du profit, s’alimentant ensuite aux rentes immobilières et surtout financières…fera à ces nouveaux rentiers une place des plus enviables dans la population des nouveaux seigneurs.

La multitude mondiale

Les exclus

Sur la très solide assise du pouvoir de l’argent, cette liberté frappée pour ceux qui le détiennent et ce rêve de la richesse pour les « autres », la nouvelle féodalité de l’hypercapitalisme mondial a de très beaux jours, années, peut-être même siècles devant elle.

*

Verbatim proposé par François C.

Comprendre et appliquer Sun Tsu en 36 stratagèmes de Pierre fayard - éditions Dunod

https://images.epagine.fr/889/9782100769889_1_75.jpg

Partie 1 STRATAGEMES DE L’EMPRISE (en situation de domination)

Cacher dans la lumière (Aveugler).

Dans une situation désavantageuse ou bloquée, éviter de lutter en pure perte contre des positions irréductibles dominantes. Un usage stratégique du paradoxe va s’attacher à les renforcer dans un premier temps pour mieux composer avec, et les manipuler dans un second.

L’eau fuit les hauteurs (Déplacer).

Dans un conflit ouvert, au lieu de se conformer à un ordre du jour favorable à autrui, mieux vaut temporiser et s’en soustraire dans la sécurité. Contourner la difficulté en investissant un terrain, ou un argumentaire périphérique et accessible, puis l’imposer comme celui de la décision.

Général Beaufre: l’essentiel dans la stratégie consiste à maintenir et augmenter sa liberté d’action.

Le potentiel des autres (Instrumentaliser).

Lorsqu’un objectif est difficile à atteindre, faire en sorte que d’autres le fassent pour soi!

« Tuer avec un couteau d’emprunt »

Dicton chinois : Si tu veux réaliser quelque chose, fais en sorte que tes ennemis le fassent pour toi.

Les vases communicants (Transvaser).

En se mettant hors d’atteinte, renforcer sa position relative tout en observant l’engagement des autres parties prenantes. Attendre que la situation se renverse. Jouer la montre.

« Attendre tranquillement un ennemi qui s’épuise »

Dicton chinois : Le stratège attire l’ennemi et ne se fait pas attirer par lui.

Le chaos fertile (Bénéficier).

Quand un ordre ancien se délite, cela génère un appel d’air créateur d’occasions. A quelque chose malheur est bon. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme et les ennuis de mes ennemis sont mes amis. Dégénérescence d’un côté, croissance de l’autre.

Le cycle le plus court OODA (Observation, Orientation, Décision, Action) donne un avantage à la fois offensif et défensif à travers la disposition d’un éventail d’opportunités plus imprévu et plus diversifié.

« Piller les maisons qui brûlent »

Sun Tzu: La tâche première du général est de se rendre invincible (…) Les occasions de victoire sont fournies par les erreurs adverses.

La stratégie adore le vide (Dériver).

Rendre le comportement d’un partenaire ou d’un adversaire prévisible. Renforcer ses convictions et ses attentes et aller dans leur sens pour mieux les prendre à contre-pied. Une illusion éclatante occulte la réalité. Accréditer un mirage pour mieux tromper. Jouer de l’effet levier des apparences.

« Mener grand bruit à l’Est pour attaquer à l’Ouest »

Sun Tzu Celui qui sait quand s’engager, fait en sorte que l’autre ignore quand se défendre (…).

Le général exemplaire gagne à distance en s’attaquant à la stratégie de l’ennemi et en manipulant son esprit.

Partie 2 STRATAGEMES DU FIL DU RASOIR (Stratagèmes de confrontation et des batailles incertaines)

Créer à partir de rien (Créer).

Toute chose de ce monde procède du néant et la réalité croît dans le mirage des apparences. La force de l’illusion et de l’imagination appellent à la création du réel. Plutôt que d’imposer ses arguments, faire son marché dans ceux des autres parties prenantes, puis les mettre en scène pour leur donner consistance.

« Transformer le mirage en réalité »

Vaincre dans l’ombre (Divertir).

Fixer dans le visible conventionnel –la force Zheng- pour mieux l’emporter par la force Ch’i (ensemble des procédés, méthodes et moyens non orthodoxes, extraordinaires et hors-normes). User des formes orthodoxes pour couvrir une ruse inédite. Gesticulation diurne, action nocturne. Accréditer un comportement rationnel pour l’emporter au moyen d’un subterfuge inattendu.

« Se donner une apparence trompeuse tout en cachant la véritable intention d’attaque »

Sun Tzu Attaquer en pleine lumière, vaincre en secret (…)

Profiter de l’aveuglement (Accroître).

L’attente stratégique. Patienter jusqu’à ce que l’incendie appelle les secouristes qui en tirent profit. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Tirer bénéfice des crises et des conflits extérieurs pour s’en approprier les richesses sans gouvernail. A distance du chaos, le stratège observe avant d’intervenir à point nommé.

« Contempler l’incendie de la berge opposée »

Sun Haichen Tant que l’huile alimente le feu, attendre à bonne distance (…) Le bon stratège maîtrise l’art du délai.

Le sourire du tigre (Adoucir).

Un sourire qui désarme cache le chemin des armes. Quand l’aménité héberge le danger. Endormir la vigilance adverse par une conduite paradoxale et des dehors aimables, puis inverser les qualités. Des dehors inoffensifs sécurisent l’offensive à venir. Bouche de miel, cœur de fiel.

« Cacher un poignard derrière un sourire »

Sun Tzu Quand l’ennemi cherche à attaquer, songez à négocier. Quand il cherche à négocier, songez à l’attaquer.

Qui sait perdre gagne (Sacrifier).

Perdre petit pour gagner gros. Abandonner la part du feu pour éteindre l’incendie. Le sacrifice utile. Savoir perdre pour gagner ensuite assure la durée à une force dominante qui use intelligemment de ses faiblesses réelles ou simulées. Perdre une bataille pour mieux gagner la guerre.

« Sacrifier les détails pour sauver l’essentiel »

Dicton chinois Il faut sacrifier les détails pour réaliser les grands desseins.

La chance se construit (Profiter).

Prévoir le futur dans le détail est une gageure. Il est plus stratégique de se rendre disponible à l’improbable et d’accueillir l’inconnu sans trop se préoccuper de sa rentabilité a priori. La chance est une construction de tous les instants car l’occasion fait le larron. Cultiver largeur d’esprit, vigilance et réactivité.

## Partie 3 STRATAGEMES D’ATTAQUE (Stratagèmes de situations de bataille, offensives ou en position d’assaut)

La pince des louanges (Révéler).

Agir à contretemps tout en anticipant pour révéler des intentions à leur état embryonnaire alors qu’elles sont fragiles, peu étayées et vulnérables. Provoquer une floraison hâtive pour la rendre stérile. Débusquer les desseins cachés pour agir à propos. Mobiliser l’ensemble de ses ressources en étant renseigné quand les autres parties prenantes sont encore dans l’impréparation.

« Frapper l’herbe pour débusquer le serpent »

Sun Tzu Une armée sans espions est comme un corps sans yeux et sans oreilles.

Le potentiel du passé (Réincarner).

Au lieu de ne compter que sur soi, redonner vie à ce qui a été vécu pour le faire servir à de nouvelles fins. Les réussites, élans sentimentaux, symboles et fantômes du passé reprennent de l’actualité dans le cadre d’une nouvelle dimension. Ce que tout le monde recherche est difficile à se procurer, alors que ce qui ne sert plus implore qu’on l’utilise. Emprunter un cadavre pour le retour de son âme.

« Reprendre vie sous une autre forme »

La victoire par la situation (Disjoindre).

Quitter des terrains minés pour d’autres favorables. En jouant sur l’aveuglement et la présomption d’un puissant, l’attirer sur un terrain qui le rend vulnérable. L’adéquation aux circonstances et aux contextes fait le succès ou l’échec.

« Attirer le tigre de la montagne vers la plaine »

Sun Tzu Le général ne demande pas la victoire à ses soldats, mais à la situation dans laquelle il les déploie.

Lâcher pour saisir (Retourner).

Consolider pour affaiblir. Eviter de supprimer toute marge de manœuvre à une adversité acculée en la contraignant ainsi à l’inventivité ou à une résistance farouche. Laisser doucement miroiter une solution séduisante qui va doucement affaiblir sa position et créer les conditions d’un renversement de situation. L’action paradoxale. Assurer dans un premier temps le contraire de ce qui est attendu pour mieux concrétiser dans un second.

« Laisser courir pour mieux saisir »

Lao Tseu Avant de détruire, il faut construire ; avant d’affaiblir, il faut consolider ; avant de prendre, il faut donner ; avant d’attaquer, il faut laisser partir.

Dicton chinois Duper en se servant du mode de pensée de l’adversaire, il devient l’otage de sa propre illusion.

Du plomb pour de l’or (Investir).

Capturer un gros poisson avec un appât minuscule. Offrir avec prodigalité ce qui est gratuit pour gagner ce qui ne l’est pas. Céder ce qui ne coûte rien pour créer les conditions d’obtenir ce qui coûte. Payer en banalités de brillantes idées. Donner peu pour obtenir beaucoup. L’alchimie des poubelles.

« Donner une brique pour ramasser du jade »

Dicton chinois Abandonner un avantage momentané pour assurer une victoire durable ultérieure.

Qiao Liang Comme jamais dans la guerre, l’incertitude, l’aléatoire et l’imprévu dominent. Dans ce flou radical, attendre de règles fixes et établies la définition d’un espace de jeu prévisible est totalement aléatoire.

Le poisson pourrit par la tête (Orienter).

Frapper à la tête. Derrière les actes et les positionnements, identifier les intentions qui les animent. Dégager l’essentiel. Viser le centre de gravité d’une manœuvre ou d’une organisation. Stratagème du talon d’Achille ou de l’effet multiplicateur. Viser la clef de voûte d’un édifice et le désorganiser.

« Pour neutraliser une bande de brigands, capturer en priorité leur chef »

Partie 4 STRATAGEMES EN SITUATIONS CHAOTIQUES (Situations propices à des bifurcations soudaines à la genèse souterraine)

Travailler en montagne (Prévenir).

Tarir la source qui fait la puissance d’un courant plutôt que s’évertuer et dépenser en vain pour le contenir. Se concentrer et agir sur les conditions initiales en amont des phénomènes. Attaquer sur les arrières.

« Retirer les bûches sous le chaudron ».

Dicton populaire Ne pas s’opposer à la force, lui retirer son point d’appui.

La confusion opportune (Confondre).

Le profit du chaos. Pêcher avantageusement en eau trouble. Tirer profit du brouillard avec opportunisme sans être prévisible. Perturber à dessein l’ordre et les relations dans une situation. Dissoudre les relations de causes à effets.

« Semer la discorde pour en tirer profit ».

Dicton chinois La meilleure façon de contrôler son ennemi est de laisser la nature faire son œuvre.

Les temps difficiles créent les héros.

Muer sous la façade (Renaître).

Plier aujourd’hui pour mieux l’emporter demain. Sacrifier à des apparences pour mieux préserver la substance. Paraître d’autant plus impassible qu’on est déterminé. Renaître sous un rideau de fumée. Changer sans le donner à voir. Grand calme avant la tempête. Reculer pour mieux sauter.

« La cigale d’or fait sa mue »

Dicton chinois Quand tu t’échappes, fais-le très secrètement sans que cela ne se sache. Construis un faux bastion afin de dissuader l’ennemi d’attaquer, et retire toi discrètement en laissant un nid vide.

Stratagème de la chèvre (Piéger).

Au lieu de s’épuiser en arguments pour convaincre qui ne veut rien entendre, le laisser déterminer lui-même comment il concevra son piège. Une fois qu’il sera attiré, obturer les chemins de retraite. Fluidifier pour mieux fixer. Chercher la femme. Privilégier la stratégie sur la tactique.

« Refermer la porte de la maison sur les voleurs »

Dicton chinois Dans le conflit, projeter un rocher sur l’ennemi au fond d’un puits.

S’allier au diable pour servir dieu (Echelonner).

Contrebalancer le poids de ses voisins par une alliance lointaine. S’associer au mal pour mieux servir le bien. Intégrer une force contraire en la plaçant dans un contexte qui l’oriente autrement. Des adversaires distants se transforment en partenaires locaux. Soigner le mal par le mal. L’alliance de revers.

« S’allier avec ceux qui ne sont pas dans son organisation pour maîtriser ceux qui le sont. »

Convertir un emprunt en acquis (Prétexter).

Prétexter une nécessité temporaire pour s’assurer une position durable. Stratagème du chevalier blanc. Transformer les bonnes relations en vecteurs d’expansion. L’ingratitude gagnante.

« Profiter de la bonté de quelqu’un pour le maîtriser ».

## Partie 5 STRATAGEMES POUR GAGNER DU TERRAIN (Obtenir par la ruse ce que d’autres possèdent ou bien contrôlent)

S’approprier la charpente (Remplacer).

Semer la confusion par des mouvements inattendus, puis échanger les places de la substance et des apparences. Une fois identifiées, s’approprier les valeurs d’autrui en les remplaçant par des articles pourris sans qu’ils paraissent comme tels. Stratégie du vampire, valeurs contre monnaie de singe. Du caviar pour le prix d’œufs de lump.

« Voler la poutre et la remplacer par un pilier »

Dicton chinois Aussi splendide que semble un édifice, si on affecte ses poutres et ses piliers, il s’écroule.

Châtier la poule pour effrayer le singe (Dissuader).

Agir résolument là où la chose est aisée pour éviter d’avoir à le faire là où c’est difficile. Se montrer intraitable dans la normalité pour éviter de s’y risquer dans la sphère du danger. L’extrême rigueur dans les détails assure la facilité dans les grandes entreprises. Faire un exemple à peu de frais pour éviter ce qui serait coûteux et hasardeux à réaliser. La partie pour le tout. Le billard à trois bandes.

Dicton chinois Une armée est invincible lorsqu’elle craint plus ceux qui la commandent que ses ennemis !

Un profil bas sécurise l’intelligence (Endormir).

L’affichage de la force et de l’habileté stimule et arme la vigilance et les manœuvres en sous-main de l’adversaire. Ne pas en donner les apparences anesthésie la vigilance d’autrui. En situation désespérée, jouer au con ou feindre la folie est un gage de survie. La sagesse chemine sous le couvert de la balourdise.

« Feindre la bêtise sans tomber pour autant dans la sottise ».

Proverbe chinois Abuse ton adversaire en l’incitant à sous-estimer tes propres capacités.

Le cadeau empoisonné (Inciter).

Pour provoquer un comportement particulier, faciliter une avancée sans retraite possible. Ce à quoi on ne peut inciter, faire en sorte que d’autres le fassent avec conviction et ténacité. Tendre la détermination de ses troupes en supprimant toute alternative autre que la victoire. Couper les ponts. Brûler ses vaisseaux.

« Faire monter sur le toit, puis retirer l’échelle »

Enrôler la force adverse (Dramatiser).

User de la crédulité d’un puissant pour emprunter sa force et se donner une apparence de dominant. Adopter une fière allure en s’habillant des vêtements et arguments d’autrui. Stratagème d’emphase et d’emballage.

« Orner de fleurs un arbre sec »

Sun Tzu En absence de troupes, utilise celles de ton ennemi.

Rendre l’inutile indispensable (Retourner).

Au lieu de s’imposer de l’extérieur au moyen d’une batterie d’arguments, se procurer des ascenseurs dans les défaillances d’une situation et s’en faire un vecteur d’intégration. Profil bas, identifier et puis résoudre des problèmes intérieurs, et monter en puissance jusqu’au contrôle de la situation. Stratagème du grignotage.

« Intervertir les rôles du maître de maison et de l’invité »

Dicton chinois Pour revenir à plein, aller à vide préalablement.

Partie 6 STRATAGEMES DU DERNIER RECOURS (A situations des plus périlleuses et extrêmes)

La faveur fatale (Vider).

Donner avec libéralité ce qu’on ne peut plus défendre pour se maintenir partie prenante. Anticiper un abandon en le concédant délibérément pour gagner du temps. S’abaisser pour mieux se relever. Acheter du temps en conquérant une faveur.

« Aller au-devant des désirs de quelqu’un dans un but inavoué »

Dicton chinois Intoxique ou accapare ton ennemi avec une activité consommatrice de temps ou d’énergie, de la sorte s’évidera son esprit combatif.

La déception paradoxale (Décevoir).

Dans une situation de faiblesse, se montrer encore plus démuni que l’on est sème le trouble sur la réalité des rapports de force. Stratagème du rien pour le tout. En situation désespérée, user du paradoxe. Le vide déroute le plein. Fausse anguille sous roche.

« Montrer la ville déserte à l’ennemi »

Sun Tzu Fort simulez la faiblesse, faible simulez la force.(…) L’art de la guerre est fondé sur la duperie.

Gagner avec ce que l’on a perdu (Abuser).

Reconfigurer une situation en transformant ce que l’on a perdu en atout. Influencer, semer le trouble et la confusion chez l’adversaire en usant de ses propres espions. Retour d’espion à l’envoyeur. Stratagème du retournement.

« Utiliser à son profit l’espion de l’adversaire ».

Sun Tzu Il n’est de situation où les espions ne puissent être utilisés.

La plaie qui sauve (Tromper).

Intoxiquer un adversaire par une blessure volontaire. Rentabiliser un sacrifice pour crédibiliser une personne, un produit ou un service. Petite perte pour grande cause.

« S’infliger soi-même une blessure pour gagner la confiance de son ennemi. »

Dicton chinois Nul n’est assez fou pour se blesser lui-même. Une blessure est donc un gage de sincérité.

Stratagèmes en chaîne (Orchestrer).

Une stratégie qui combine des mouvements incessants désappointe et met en réaction les autres belligérants. Stratagème de la liberté d’action. Garder la main en toutes circonstances par le rythme. Florilège stratagémique.

« Conjuguer plusieurs méthodes dans un but précis »

Dicton chinois Ceux qui se livrent aux stratagèmes n’en pratiquent jamais qu’un seul. (…) Pour réussir, il faut souvent en utiliser plusieurs à la fois.

Eloge de la fuite (Se retirer).

Lorsque les dés sont objectivement jetés en sa défaveur et que la déroute prochaine s’annonce inexorablement, résister est une absurdité. Mieux vaut se mettre hors de portée en mettant en sûreté ce qui peut l’être encore. Un pas en arrière est salutaire pour renaître. Savoir se retirer, sauver les meubles. Stratagème du phénix.

« La fuite est le stratagème suprême »

Dicton militaire Une bonne retraite vaut mieux qu’un mauvais combat.

*

 Verbatim proposé par François C.

Métamorphose des managers, à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle de Cécile DEJOUX et Emmanuelle LEON - Ed. Pearson

9782326001466_1_75.jpg

Partie 1 L’ETRE : ACQUERIR DE NOUVELLES COMPETENCES MANAGERIALES

1. Décoder la civilisation numérique

1.1. De nouveaux acteurs entrent en jeu…

1.2. …et s’accaparent de nouveaux pouvoirs grâce à la maîtrise de l’hybridation et de la pensée systémique

*1.3. De nouvelles valeurs apparaissent… *: l’apprentissage en continu comme mode opératoire ; la recommandation comme socle de confiance ; la frugalité comme mode de ressource ; la recherche d’expériences comme style de vie ; l’immédiateté comme système de reconnaissance.

1.4. …et font émerger de nouvelles formes de reconnaissance

1.5. Des langages propres à la civilisation numérique apparaissent…

1.6. …ainsi que de nouvelles gestuelles

1.7. Tous les secteurs d’activité sont affectés par le numérique…

1.8. …avec des modèles économiques fondés sur trois évolutions : le passage d’une économie des coûts de transaction à une économie de la plateforme ; le passage de l’innovation produit à l’innovation d’usage ; le passage d’une économie de la demande à une économie de l’attention.

1.9.  De nouvelles règles légales s’imposent…

1.10.   …afin d’accompagner de nouvelles formes de travail

Exemples de pratiques pour acculturer les collaborateurs au numérique : open innovation ; création d’un incubateur corporate ; réalisation de greffes ; participation à des learning expeditions ; mise en place de partenariats de start-up ; méthode d’immersion ; hacking management ; mise en place de méthodes agiles et de Design Thinking ; codéveloppement. 

2. Le « Manager numérique » : quelles sont les nouvelles compétences à acquérir pour maîtriser l’alphabet de la civilisation numérique ?

2.1. Les compétences numériques en quelques mots…

2.2. Les compétences numériques du manager

  • la curation pour obtenir une information pertinente ;
  • la granularisation pour générer du contenu ;
  • la valorisation visuelle pour animer les chiffres ;
  • le partage pour débuter le collaboratif.

3. Le « manager agile » : comment les méthodes agiles permettent-elles au manager de travailler différemment ?

3.1. Les méthodes agiles en quelques mots…

3.2. Les compétences du manager agile

  • la vélocité pour inventer avant les autres ;
  • l’expérimentation pour faire sans complexe en cocréation ;
  • la communauté pour tester, apprendre et diffuser ;
  • l’usage pour cibler l’expérience utilisateur.

4. Le « manager designer » : comment le Design Thinking permet-il au manager d’innover au quotidien ?

4.1. Le Design Thinking en quelques mots…

  • Définition et historique du Design Thinking
  • Les cinq principes du Design Thinking
  • Les cinq étapes de la méthode du Design Thinking : comprendre (Inspiration) ; imaginer (Idéation) ; prototyper (Itération) ; expérimenter ; réaliser (Implémentation)
  • Pourquoi le Design Thinking est-il une technique adaptée au management ?

4.2. Les compétences du manager designer

  • La transdisciplinarité pour intégrer la diversité de points de vue ;
  • L’empathie pour se mettre à la place de l’usager ;
  • La créativité pour associer usage et innovation ;
  • Le prototypage pour tester avec l’utilisateur.

Partie II LES LIEUX : S’APPROPRIER DE NOUVEAUX ESPACES*

5. Espaces de travail : repenser la performance

5.1. A chaque fonctionnalité, son espace de travail

  • Un espace de travail pour attirer les talents
  • Un espace de travail pour fidéliser les talents
  • Répartir intelligemment les ressources humaines
  • Améliorer la performance

5.2. A chaque époque, son espace de travail

  • Management scientifique : l’espace de travail est un process (espace « séquencé ») ;
  • Les relations humaines : l’espace de travail, outil de communication (espace « hiérarchisé ») ;
  • Les ressources humaines : l’espace de travail, facteur d’optimisation (espace « efficient ») ;
  • Et aujourd’hui ? L’espace de travail, facteur d’innovation (espace « collaboratif »).

6. Open space(s) : oser la transformation

6.1. L’open space, le lieu de toutes les critiques

Attributs de base d’un espace de travail : aération, mobilier, taille du poste, température, éclairage, informatique/équipements, bruit ambiant.

6.2. A la recherche de l’intimité perdue

Trois formes de privatisation de l’espace : acoustique (s’isoler du bruit ambiant) ; verbale (maintenir la confidentialité de ses propos) ; visuelle (empêcher autrui de nous voir).

6.3. (Re)penser l’appropriation des espaces de travail

La capacité d’un open space à proposer une appropriation individuelle ou collective à ses occupants aura un impact direct sur leur satisfaction au travail et sur leur capacité à fonctionner ensemble de manière efficace.

6.4. Vers un open space stratégique ?

Le design des espaces de travail peut faciliter ou inhiber trois types d’interaction : l’énergie (contribution de chaque membre à l’équipe dans son ensemble) ; l’engagement (la manière dont chaque membre de l’équipe communique avec les autres) ; l’exploration (voir de quelle façon des équipes différentes interagissent).

7. Télétravail : distinguer mythes et réalité

7.1. Un contexte favorable, un essor mitigé

La France est en deçà de ce qui serait possible en matière de télétravail.

7.2. Une évolution positive de la législation

L’ordonnance du 22/09/2017.

7.3. Le paradoxe des avantages/inconvénients du télétravail

Tableau des avantages et risques principaux associés au télétravail à domicile pour : le salarié, l’entreprise et son management, la société.

7.4. L’épineuse question de la productivité

7.5. Une approche multidimensionnelle du télétravail ? Trois éléments clés :

  • situation économique et culture managériale de l’entreprise ;
  • nature de l’activité réalisée ;
  • fréquence du télétravail.

8. Coworking : valoriser le partage

8.1. L’essor du coworking

On dénombrait dans le monde 600 lieux de coworking en 2010, 3600 en 2013 et environ 13800 en 2017.

8.2. Un marché en pleine structuration

On compterait 409 espaces de coworking fin 2016 en France.

8.3. Le coworking : à la recherche d’un nouveau lien social

Ces espaces offrent à leurs occupants une nouvelle communauté professionnelle et permettent de créer un lien social autour du lieu de travail.

8.4. Le coworking : un espace adapté au fonctionnement en mode projet

8.5. Le coworking : trois clés de succès

  • Clarifier les objectifs de l’espace de coworking ;
  • Conserver une dimension « humaine » ;
  • Organiser l’animation de l’espace.

9. Fab Labs : hacker pour innover

9.1. Parti du MIT…essaimant dans le monde entier

Visée des Fab Labs : aider les populations du monde à « devenir les protagonistes de la technologie plutôt que ses spectateurs »

9.2. L’esprit des Fab Labs : du hacker au maker

9.3. Des espaces de collaboration et d’innovation

9.4. Vers des Fab Labs internes ?

Partie III LES AUTRES : APPRENDRE A TRAVAILLER COLLABORATIVEMENT

10. Collaborer en face en face et à distance

10.1.  Les dérives du travail collaboratif en face à face

Garder en tête deux écueils spécifiques au mode collaboratif : son coût lié au morcellement du travail ; son impact parfois négatif sur la performance et la créativité.

10.2.  Distance(s) à l’œuvre dans les équipes

Outre la dispersion géographique, s’intéresser à d’autres types de distance : horaire ; culturelle ; technologique ; organisationnelle ; psychologique.

10.3.  Leviers pour apprendre à travailler ensemble en face à face ou à distance

  • Avoir un objectif clair et motivant ;
  • Répartir les rôles ;
  • Choisir et maîtriser les méthodes de travail ;
  • Valoriser et relativiser les outils numériques ;
  • Expliciter les modes de reconnaissance ;
  • Mettre en place une communication interne et externe ;
  • Collaborer moins et mieux ;
  • Affirmer la loi du séquentiel sur la loi du multitâche (notre cerveau ne peut pas faire plusieurs choses à la fois si les tâches demandent de la concentration) ;
  • Etablir des rites et des rituels ;
  • Réinventer le travail.

11. Maîtriser les plateformes numériques

11.1.  Plateformes : de quoi parle-t-on ?

11.2.  Un essor important…grâce au numérique

11.3.  Les plateformes : libération du travail ou retour du taylorisme ?

11.4.  La fin du salariat : le retour au « domestic system » ?

11.5.  Quand une plateforme numérique devient votre manager…

11.6.  Reprendre le pouvoir sur les plateformes numériques

12. Apprendre à travailler avec les robots

12.1.  Que faut-il savoir pour travailler avec un robot ?

12.2.  Qui sont ces robots et comment interagir avec eux ?

Les quatre qualités d’un robot : polyvalence ; interactions physique, cognitive et sociale ; autonomie décisionnelle ; capacité d’apprentissage.

Quatre mots clés si l’on envisage le robot collaborant avec l’homme dans le monde du  travail : le statut juridique du robot ; la confiance ; le pouvoir ; le bien et le mal.

12.3.  Que faut-il savoir sur les champs d’évolution des robots pour mieux travailler avec eux ?

  • Remplacement des méthodes statistiques par l’apprentissage par renforcement ;
  • Les progrès du *deep learning *ou de l’apprentissage profond ;
  • L’empathie artificielle.

13. Interagir avec l’intelligence artificielle et devenir un « manager augmenté » : la métamorphose

13.1.  L’IA en quelques mots

13.2.  La nouvelle responsabilité sociale de l’entreprise : trouver l’équilibre entre le travail humain et l’intelligence artificielle ?

  • Comprendre pour informer ;
  • Lancer des alertes quand les limites éthiques sont dépassées.

13.3.  Quelles tâches l’IA peut-elle réaliser ?

  • L’interprétation des situations de tous ordres ;
  • La suggestion de solutions ;
  • Décision avec autonomie.

13.4. Comment l’IA va-t-elle transformer le métier de manager ?

  • L’IA en tant qu’assistant du manager ;
  • Repenser la valeur ajoutée du manager.

13.5. Quels sont les domaines et les compétences à développer pour travailler et performer avec l’IA ?

  • Le manager régulateur d’interactions entre les personnes, entre les hommes et la machine, entre les hommes et l’IA, afin de rendre ces interactions fluides et véloces.
  • la valorisation des collaborateurs et des pratiques opérationnelles innovantes ;
  • le gardien de l’esprit critique et le rempart contre la bureaucratie des algorithmes ;
  • l’anticipation des nouvelles compétences et nouveaux rôles des collaborateurs en tenant compte des progrès des machines et des IA.

13.6. Les compétences du manager dans son interaction avec les IA et les machines

  • Créer des systèmes informants fournisseurs de data ;
  • Eduquer et apprendre des IA ;
  • Contrôler les IA.

13.7. Les compétences du manager avec ses équipes pour qu’elles travaillent avec les IA

  • Problématiser et garder l’esprit critique : repenser le monde du travail, les métiers, les compétences ; poser les bonnes questions ;. sortir du cadre.
  • Acculturer : expliquer ; expérimenter ; accompagner l’intégration IA-équipe ; repenser les métiers en design thinking.
  • Penser la complémentarité : s’approprier les outils ; accepter que la valeur ajoutée ne soit plus dans les tâches exécutives (lâcher-prise) ; penser communauté et développer l’intelligence collective homme –IA.

Conclusion : faire sa métamorphose et devenir un « manager augmenté »

Pour réussir, le manager augmenté devra maîtriser cinq « soft skills » :

  • Compétences numériques
  • Compétences d’agilité
  • Compétences de Design Thinking
  • Compétences collaboratives
  • Compétences d’interaction avec l’IA.

 « L’IA va bouleverser le rapport au travail, la nature des compétences à développer, les modèles économiques des entreprises et le type de société dans lequel nous allons évoluer. L’IA a un impact avéré sur la transformation et le sens du travail. Le manager devra à la fois développer des compétences spécifiques pour travailler avec les IA (régulation des interactions homme-machine), accompagner les collaborateurs vers l’acceptabilité des mutations (quelles sont les valeurs et le sens du travail humain ?) et se métamorphoser en un «manager augmenté» .

*

Verbatim proposé par François C.

Le Bonheur par le travail - Dix-sept histoires de longévité heureuse de Michel Godet et Mar Mousli - éditions Odile Jacob

https://images.epagine.fr/834/9782738135834_1_75.jpg

1. DES MILITANTS

Evelyne SULLEROT (1924 -2016) : Une vie de combats au service de ses valeurs

  • Création du Mouvement français pour le planning familial (1958), avec Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé.
  • Création puis direction de RETRAVAILLER de 1974 à 1994.
  • Marraine depuis 2006 d’une association de pères : SOS Papa.

Youcef TATEM (né en 1946) Un militant tout-terrain : de la culture ouvrière à la culture pour tous

  • la passion du cinéma.
  • le football, deuxième passion.
  • la défense des opprimés, des exploités.

Il est toujours prêt, à plus de 70 ans, à aider un migrant en difficulté, à tracter pour une bonne cause et à arpenter les itinéraires traditionnels des manifestations populaires.

Pierre CHOUX (né en 1926) Quand un éducateur de rue se fait entrepreneur d’insertion

Pierre Choux a choisi très jeune un métier qui le passionne : éducateur de rue. Plus soucieux d’efficacité que d’idéologie, il est devenu P-DG d’un groupe d’entreprises (Groupe ID’EES) pratiquant divers métiers mais toutes animées par la même volonté : insérer les jeunes par le travail.

Pascal PELLAN (né en 1950) La force des convictions au service de l’artisanat et de l’apprentissage

Il est recruté à 27 ans par la Chambre des métiers et de l’artisanat des Côtes-du-Nord…Dès ses premières missions, il va se passionner pour le monde des artisans et de l’apprentissage. Il est à l’origine de ce qu’on a pu appeler le « miracle de Ploufragan », la métamorphose d’un centre d’apprentissage en difficulté en un campus dynamique et diversifié.

A la retraite, il devient lui-même dirigeant d’une entreprise inscrite au répertoire des métiers. Il a sa carte d’artisan, qui l’ancre de la façon la plus emblématique qui soit dans le monde des métiers.

André LETOWSKI (né en 1945) Un retraité enfin libre de travailler à sa guise !

Fasciné par l’entreprise depuis son plus jeune âge, il va devenir un spécialiste de la gestion et de la création d’entreprise. Il se passionne pour l’entrepreneuriat, jusqu’à se transformer en un véritable militant de la PME.

A l’heure de la retraite, débarrassé des contraintes administratives et budgétaires, il peut enfin donner libre cours à sa passion, avec un succès surprenant.

Comprendre l’époque 1962 – l’année charnière des Trente Glorieuses

  • 18 mars 1962 : les accords d’Evian mettent fin à la guerre d’Algérie.
  • Année d’une modification importante de la Constitution : l’élection du président de la République au suffrage universel.
  • Ouverture du concile Vatican II
  • Le « miracle français » (OCDE) : la croissance est de 6,8%, la consommation progresse de 7,1%, et le chômage est de 2%.

Comprendre l’époque- La révolution féminine

Les femmes deviennent majeures en 1965 : une loi les autorise à exercer une profession sans le consentement formel de leur mari, et à gérer seules leurs biens personnels. Elles peuvent enfin signer un chèque !

Les conséquences du travail généralisé des femmes : sur les territoires, sur les inégalités sociales, sur la stabilité des couples, et sur la démographie.

2. DES RESISTANTS

Dignes face à la désindustrialisation

Ils ont tous les deux réussi à se reconvertir sans drame dans les métiers de service, conformément aux grandes tendances de l’économie du moment. Leur victoire : avoir réussi à travailler toute leur vie sans quitter leur ville, Balbigny, et leurs amis.

Un meneur d’hommes

Alain Peretti a été porté par une passion dont il a su faire une vie : celle de la culture raisonnée et contrôlée (CRC). A la tête d’une coopérative céréalière, il a vite compris que sa survie passerait par l’innovation et la différenciation.

Sauvé par la fonction publique !

Guy Dignac : la reconversion réussie d’un jeune agriculteur sans diplôme qui a travaillé quinze ans pour rien et qui vit aujourd’hui une retraite heureuse de la fonction publique, rejointe la trentaine passée. Cet agriculteur, qui avait toutes les chances comme ses voisins de l’époque de s’épuiser dans la course à la modernisation agricole, a bel et bien été sauvé par la fonction publique.

Comprendre l’époque – Le consensus sur le chômage, une exception française

  • Du travail pour tous : les Trente Glorieuses.
  • Crise ou changement d’époque ?
  • Chômage de masse et mise à l’écart des seniors.

3. DES PROFESSIONNELS CHEVRONNES

Le double message que nous voulons porter : l’homme, en vieillissant, ne cesse de se renouveler par sa capacité d’étonnement, d’adhésion à des projets. Il trouve dans ce flot d’actions nouvelles l’élixir d’une jeunesse et d’un enthousiasme sans égal.

De la Légion étrangère à l’entreprise

Mieux qu’un autre, Henri Petiteau (né en 1935) trouve le bonheur par le travail, montrant ainsi que les retraités peuvent être créateurs de valeur…Ce qui est remarquable dans son parcours, c’est le cheminement qui l’a conduit de la Légion aux portes de l’entreprise à laquelle il a continué à contribuer jusqu’à l’âge de 74 ans.

La passion des langues

Hélène Tanneux (née en 1947) Elle s’investit sans compter dans ce métier de dirigeante d’entreprise qui la passionne. Le moment de la retraite venu, elle reprendra des activités qu’elle avait pratiquées et aimées dans sa jeunesse : guider des touristes (faire découvrir sa ville à des visiteurs étrangers), et enseigner (aider des demandeurs d’emploi à améliorer leur anglais).

Docteur Martine Malier (née en1947)

Elle s’est consacrée à une discipline nouvelle en France lorsqu’elle a commencé ses études supérieures : la rééducation neurologique…Elle a connu une carrière remarquable, couronnée par sa nomination comme chef de service à l’hôpital Foch…Contrainte de quitter Paris pour des raisons familiales, elle fait contre mauvaise fortune bon cœur et met ses compétences médicales et son talent d’organisatrice au service d’établissements de province plus modestes…La retraite lui permet de renouer avec ses passions de jeunesse : la littérature et les archives, sans pour autant tourner le dos à ses collègues médecins, qui peuvent toujours faire appel à ses compétences et à son expérience lorsqu’ils ont besoin d’un conseil.

Des chômeurs parisiens aux paysans de la Loire

Anne-Marie Chompré (née en 1948) fait une belle carrière à l’ANPE qui ne l’empêche pas de s’engager socialement dans le syndicalisme et civiquement dans l’antiracisme…Son ascension se termine prématurément lorsqu’elle cède à la tentation d’un dispositif alléchant de pré-retraite, la cessation progressive d’activité. Devenue retraitée à temps partiel, elle se construira une seconde vie en aidant ses voisins dans un bourg rural de la Loire.

Comprendre l’époque : L’avenir des retraités en attendant la retraite systémique

  • Niveau de vie des retraités et finances publiques/ En consacrant 14,5% de son PIB au financement des retraites, la France se place dans le peloton de tête de l’OCDE.
  • Un système à reconfigurer/les retraités partant le plus tôt (ceux relevant des régimes spéciaux) ont aussi les taux de remplacement les plus élevés (75 à 90% du dernier salaire contre 60% pour le régime général). De par les catégories sociales auxquelles ils appartiennent, leur espérance de vie est aussi généralement plus longue. La convergence des multiples régimes devra donc figurer au programme des prochaines réformes.

4. DES INTELLECTUELS

Grandeur et regrets du meilleur de la classe

Jacques LESOURNE (né en 1928). Il étudie l’économie à l’Ecole des mines et l’approfondit aux Etats-Unis au contact de plusieurs prix Nobel américains. Il appliquera ensuite la théorie à la tête de la SEMA, puis fera des aller et retours entre théorie et pratique. Devenu professeur du Conservatoire national des arts et métier (CNAM), il accepte d’animer une démarche prospective mondiale commanditée par l’OCDE, Interfuturs. Il aura plus de difficultés avec les clans et les réseaux complexes du journal le Monde, dont il assurera la direction pendant trois ans.

A la retraite, Jacques Lesourne est devenu un intellectuel à temps plein, ne cessant plus d’étudier et d’écrire.

La volonté farouche de comprendre le monde en mutation

Alain TOURAINE (né en 1925). Passer de la conscience de classe à un nouvel axe de lecture permettant de comprendre les mouvements sociaux modernes, régionalistes, féministes, écologistes ou culturels, a été un exercice difficile, pas toujours compris par ses collègues universitaires. Il y est parvenu par un long travail, et continue, à plus de 90 ans, à dresser un tableau vivant de la société, au premier rang de laquelle il a depuis longtemps placé le « sujet ».

Le général qui dérange…et que les médias s’arrachent !

Vincent DESPORTES (né en 1953) Convaincu que tout citoyen a le droit, et parfois le devoir, de faire connaître ses analyses et ses positions sur des sujets d’intérêt général, Vincent Desportes paiera cher son obstination à ne pas se laisser bâillonner. D’abord par un exil de cinq ans aux Etats-Unis, qu’il saura transformer en une période féconde de contacts, de réflexion et d’apprentissage. Ensuite, par la fin prématurée de sa carrière, qui le privera d’un avancement prestigieux, mais lui donnera (enfin) une totale liberté de parler et d’écrire, dont il profitera pleinement.

Un fabuleux conteur

François de Closets (né en 1933) : le modèle du journaliste de télévision…Il disposait d’un don qu’il a cultivé dès son adolescence : comprendre rapidement les concepts et les situations les plus complexes et réussir à les expliquer avec des mots précis mais simples…Il a montré qu’il était capable de faire aussi bien avec sa plume, enchaînant les best-sellers…Il n’a jamais cessé d’écrire et sa « retraite » consiste simplement à ne plus produire ni animer d’émission de télévision ; il continue toutefois à y participer…mais comme invité.

Le bonheur par le travail, une réalité

  • Des retraités autonomes/Les Français souhaitent passionnément rester le plus longtemps possible dans un lieu familier où ils ont souvent vécu une grande partie de leur vie. 91% des plus de 75 ans y parviennent, et même les trois quarts des plus de 90 ans.
  • Le bonheur par le travail/la fierté d’être utile, d’exercer un métier que l’on maîtrise et que l’on aime et d’être reconnu pour sa compétence, son savoir-faire et la qualité de sa production. Il tient aussi à la fierté d’exercer des responsabilités même modestes.
  • Pour la collectivité, des dizaines de milliers de bras et de cerveaux prêts à l’emploi.
  • Le poids politique des seniors.

*

Verbatim proposé par François C.