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Le temps des prédateurs ; La Chine, les États-Unis, la Russie et nous de François Heisbourg - Odile Jacob

Le temps des prédateurs ; la Chine, l'Amérique, la Russie et nous

 

Émetteur du verbatim: François C.

1. Le retour des prédateurs

L’Europe actuelle fait face à des puissances qui veulent forcer l’accès au marché unique européen et qui cherchent à affaiblir, voire détruire, l’Union européenne.

Dans un monde où les prédateurs sont de retour, mieux vaut ne pas devenir proie.

L’hégémonie au sens d’Antonio Gramsci, faite d’influence intellectuelle et culturelle, disparaît au profit du pur rapport de force, débouchant sur l’hégémonie au sens le plus brutal.

Les trois Etats-continents ont en commun depuis l’élection de Donald Trump de considérer l’existence même d’une Union européenne possédant des pouvoirs substantiels comme indésirable. Pour eux, l’UE doit être au moins affaiblie ou contournée, ou, mieux encore, divisée sinon détruite: il est tellement plus simple de diviser sinon pour régner, du moins pour soumettre et piller.

Le monde des prédateurs refuse les alliances, marginalise le droit et donne la priorité au rapport de force. L’Europe actuelle n’est pas équipée pour assurer la paix, la liberté et la prospérité dans ce monde-là. Les défis auxquels elle a à faire face sont existentiels.

2. Scènes de chasse

Pour ces trois protagonistes, la maîtrise des mers, les règles de fait et de droit qui présideront à l’accès aux océans sont d’ores et déjà un enjeu cardinal.

L’Europe doit désormais partir du principe que la prédation territoriale est de retour, au moins à ses confins orientaux.

En termes de développement économique et sociétal, la domination par la maîtrise technologique est l’équivalent de ce que furent la maîtrise de la vapeur, puis de l’électricité aux siècles précédents.

La Chine tente aussi de devenir «première de cordée» des technologies vertes, notamment en termes d’énergies non carbonées: éolienne, solaire et nucléaire… Elle produit aussi deux fois plus de véhicules électriques que le reste du monde, avec 1,5 million de voitures construites en 2019.

Le cyberespace est un de ces nouveaux terrains de la prédation… Qui contrôle et qui sécurise les fonctionnalités du monde numérique?

Ajoutons que les données chinoises sont un « pétrole» d’exceptionnelle qualité, les lois et règlements sur la protection de la vie privée n’étant pas exactement une priorité du Parti communiste chinois.

Contrairement aux Etats-Unis, il manque cependant à la Chine et à la Russie, tout comme à l’Europe, la maîtrise du pivot monétaire et financier du système international.

Le rêve chinois combine la poursuite de la croissance économique avec l’harmonie sociale et la défense des intérêts chinois dans la région et dans le monde. A l’intérieur des frontières, la stabilité et l’harmonie au quotidien sont assurées par une organisation policière sans égale dans le monde, disposant des derniers raffinements de la technique: l’expression cyber-dictature s’applique d’ores et déjà.

Ce sont les Européens qui ont du mal à se penser collectivement en termes de modèle partagé ou de vision mobilisatrice.

L’eau en tant que ressource indispensable à la vie devient plus précieuse dans un monde plus chaud et plus peuplé, et la capacité à maîtriser les grands bassins hydrauliques deviendra un critère de puissance croissant.

Ainsi, le jeu futur risque d’être différent de celui ayant jusqu’à présent guidé l’action des peuples et des Etats face à des défis climatiques, hydrauliques, sanitaires échappant en grande partie aux mesures isolées. Prédateurs ou proies seront placés face à des choix stratégiques faits d’un mélange de coopération et de coercition. Les rapports de force et avec eux les logiques de prédation y auront leur part.

3. Chine : que le cauchemar commence

Cette conscience chinoise de son rang historique est passée de l’ère des regrets et des aspirations à celle de la mise en œuvre de la restauration de la grandeur passée et cela à l’échelle du monde dans sa globalité, au-delà des régions à portée des dynasties impériales.

A l’échelle nationale, la Chine est en train de devenir la première cyber-dictature. La population est largement isolée de l’Internet mondial par la Grande Muraille électronique. Son usage des réseaux sociaux est suivi et censuré au fil des événements… Avec la mise en place de plus de 2 milliards de caméras disposant de logiciels de reconnaissance faciale, toute sortie en ville est connue.

Avec la généralisation du système dit du crédit social… la métaphore de Big Brother empruntée au «1984» de George Orwell deviendrait réalité. Emploi, logement, études, sécurité sociale, liberté d’aller et de venir, moyens de paiement, instruments de communication: tout serait ajusté vis-à-vis de chaque individu en vertu de son crédit social numérisé…

En termes pratiques, l’approche chinoise envers l’Europe peut se résumer par cinq mots:

PROFITER englobe tout ce que fait la Chine pour vendre ses productions dans l’immense marché unique européen, le plus important du monde, s’approprier les technologies dans lesquelles les Européens conservent des avantages et amener l’Europe à adopter des solutions chinoises en ce qui concerne l’économie en ligne.

INFLUENCER. La Chine a une stratégie d’influence qui combine le long cours dans des domaines politiquement peu sensibles, avec par exemple la multiplication des Instituts Confucius en Europe comme ailleurs, avec une mise en place expérimentale de formes d’influence plus agressives.

DETACHER. Lorsqu’est évoquée la capacité qu’aurait le suédois Ericsson de se substituer à Huawei sur les marchés dont celle-ci serait évincée, les Chinois font immédiatement savoir aux entreprises européennes du secteur qu’elles perdraient leur accès au marché chinois si elles jouaient à ce type de jeu.

INTEGRER. L’U.E. pourrait devenir partie intégrante du «supercontinent eurasiatique», une version moderne des «royaumes tributaires» prêtant allégeance à la Chine impériale: jadis, ces contrées étaient voisines de la Chine; à l’ère de la mondialisation, elles peuvent se situer au-delà de l’horizon.

Qui contrôle la 5G contrôle les infrastructures économiques et sociétales de nos pays.

INTERVENIR. Au plan mondial… les occasions de confrontation militaire s’accroîtront avec la mondialisation des intérêts de la Chine à l’étranger.

A terme, l’interaction entre la Chine et l’Europe acquerra une dimension militaire.

4. Les États-Unis: au revoir ou adieu?

C’est sous les présidences de George W. Bush Jr (2001 – 2008) et d’Obama (2009 – 2016) qu’a débuté le processus de délitement du système d’alliances américain et il pourrait fort bien se poursuivre après le départ de Trump.

De fait, les racines de la puissance américaine sont principalement la force des armes, l’effet de levier des alliances, la créativité technique et économique, la cyber-puissance, la suprématie financière, l’état des infrastructures, l’exemplarité du modèle de société.

. La force des armes américaines reste incomparable…Il faudra encore une ou deux décennies -mais sans doute pas plus- pour que la Chine rivalise militairement avec les Etats-Unis ;

. Le levier des alliances est un multiplicateur de forces dont l’URSS a fait les frais naguère et qui contraint la Chine aujourd’hui;

. La créativité économique et la capacité d’innovation technologique sont des atouts américains déjà anciens et qui demeurent d’actualité;

. La cyber-puissance est une force évidente des Etats-Unis;

. La suprématie financière est, avec la supériorité militaire et peut-être davantage qu’elle, un atout que l’Amérique est seule à détenir et qui ne pourra pas lui être rapidement ravi;

. L’état des infrastructures: l’école publique sous-financée; le système de santé le plus coûteux du monde en termes de part du PIB; le taux d’incarcération américain prive encore 2,1 millions de personnes de liberté;

. Les inégalités croissantes jointes à la rigidification de la société… Le vivre ensemble n’est pas vraiment en marche.

Le transactionalisme à courte vue (il n’existe pas d’alliances durables ni de stratégie à long terme) et le bilatéralisme comme mode opératoire par défaut peuvent résumer le positionnement de Trump sur la scène internationale.

Dans les domaines clés du consensus sur la Chine, du délitement des alliances, d’un hypothétique désengagement au Proche-Orient et de la gouvernance financière et économique, le monde de l’après-Trump portera sa marque.

Au plan international, le rôle historique du «Donald» sera d’avoir été un facteur de désordre et d’accélération de tendances déjà présentes, plutôt que le créateur d’une nouvelle donne.

5. La Russie : un appétit d’ours

La Russie moderne n’offre aucun modèle économique et social qui puisse attirer qui que ce soit, sauf le cas échéant des kleptocrates à la recherche de sensations fortes.

La Russie veut retrouver son statut impérial et recréer un espace postsoviétique dans ce que les analystes russes appellent «l’étranger proche».

Il a fallu que la Russie procède avec méthode dans la mise en place des moyens d’une politique révisionniste efficace. On retiendra ici:

. la modernisation des armées russes;

. l’agilité politique et militaire (vitesse et manoeuvrabilité);

. la déstabilisation narrative et informationnelle des antagonistes.

Options russes. Il est important de rappeler que les faiblesses économiques de la Russie lui interdisent le recours à des moyens coûteux dans la durée : les objectifs stratégiques seront poursuivis au gré des opportunités, en maximisant l’effet de surprise et l’agilité dans la décision politique et son exécution sur le terrain.

  1. Le retournement de la Russie contre la Chine;
  2. Le statu quo amélioré, malgré ses limites, reste une option forte ne serait-ce que parce qu’elle n’exige pas des changements de stratégie majeure de la part d’un président russe vieillissant;
  3. La grande convergence avec les Etats-Unis est un objectif à la fois paradoxal et rationnel pour la Russie moderne.
6. L’Europe: un mot qui tue?

Certes, nous ne nous sommes pas approprié l’Europe comme marqueur identitaire, mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que, à défaut du peuple européen, il existe bien une maison européenne, avec son voisinage alentour et ses règles de copropriété.

Le fait dominant est que la plupart des problèmes qui sont en partie ou en totalité européanisés sont aussi ceux qui sont à peu près ingérables au seul niveau national.

Les avantages comparés de l’Europe sont substantiels… Tout cela permet à l’Europe prise comme un tout d’équilibrer ses comptes commerciaux mais avec un fossé entre l’Allemagne fourmi excédentaire, y compris vis-à-vis de la Chine, et la France cigale déficitaire qui se situe à l’exact opposé.

L’ensauvagement de notre voisinage est une des grandes transformations du XXIème siècle européen par rapport à la génération précédente: la menace djihadiste; le terrorisme identitaire; la pression démographique croissante en Afrique et les effets prévisibles du réchauffement climatique.

La capacité de mobilisation de l’Union face aux menaces est inégale et variable.

La majorité des pays européens est plus proche de la culture allemande que de la française.

Il n’y a pas que les brexiters qui ont perdu la boussole. Surtout si ce délitement a pu se produire dans la mère des démocraties, il peut se produire n’importe où en Europe ou hors d’Europe.

 

7. L’avenir n’existe pas, il se construit

Nous savons que l’échec est à la fois possible et lourd de conséquences, le tout dans un bloc opératoire livré aux bruyants pathogènes que sont les réseaux sociaux avec leur court-termisme délétère et contagieux.

Nombre des défis stratégiques du XXIème siècle se présentent dans des domaines pour lesquels la Commission et d’autres institutions de l’UE sont bien outillées : économie numérique, commerce international, politique énergétique, politique de la concurrence, politique monétaire et bancaire. Ces instruments existent pour être utilisés stratégiquement.

En bonne stratégie, il convient naturellement de savoir qui sont ses ennemis, les hiérarchiser par degré de dangerosité d’une part, de vulnérabilité d’autre part, de tenter de les isoler les uns des autres… voire de les retourner les uns contre les autres, ou de rechercher le moindre mal.

Puisque la priorité stratégique américaine au cours des prochaines décennies sera la compétition de grande puissance avec la Chine, c’est en se positionnant comme un partenaire incontournable par rapport à cette rivalité que l’Europe pourra bâtir une relation privilégiée avec les Etats-Unis, sans pour autant couper les ponts avec la Chine et la Russie.

Il n’y aura pas d’économie européenne moderne si nous prenons du retard sur la 5G, qui servira de support à l’ensemble des activités en ligne, et comme il y a fort peu de domaines qui pourront se permettre d’opérer hors ligne, les décisions prises au début de la décennie 2020 - 2030 touchent nos intérêts vitaux.

C’est inachevée, incomplète et incertaine que l’Europe réelle devra gérer les menaces.

La bonne nouvelle, c’est que cette Europe de l’incomplétude a un instinct de survie plus puissant que ne pouvaient l’espérer ses défenseurs et que ne le souhaitaient ses détracteurs.

Épilogue

 

  1. Les Européens, eux, sont condamnés à un lent processus de ce que leurs ancêtres du XXème siècle auraient qualifié de tiers-mondialisation. Les plus anciens regrettent le bon vieux temps. Mais qu’ils ne s’avisent pas de l’afficher trop ostensiblement: la reconnaissance bionique veille et leur crédit social pourrait s’en ressentir.
Il ne tient qu’à nous d’éviter une telle issue.

 

*

 

A tort et à raison, entretien avec Frederic Taddei de Jacques Attali - Ed. de L'Observatoire

Émetteur du verbatim: François C.

à tort et à raisonL’avenir s’enracine dans le passé. Il ne découle ni de sa prolongation, ni d’un mouvement aléatoire.

En Europe, l’économie de marché s’est organisée depuis le XIème siècle en neuf formes, parfaitement identifiées autour de neuf cœurs, avec autant de technologies, d’élites et de cultures dominantes. Ces tendances se prolongeront dans l’avenir, avec des ruptures…

C’est dans la santé et l’éducation que va se produire l’essentiel du changement. C’est par eux que l’on sortira de la crise actuelle. Parce que l’automatisation de ces deux domaines est essentielle pour l’avenir de l’économie de marché.

En 1979, je prévois l’arrivée d’entreprises qui domineront le monde par le contrôle des données, en particulier des données de santé… Le pouvoir passera à ceux qui fixent les normes qui seront de moins en moins les Etats et de plus en plus des compagnies gérant des données et des assureurs qui seront les maîtres. C’est en marche!

Demain, on pourra transformer les humains en des somnambules, surveillés et manipulés numériquement et biologiquement. Avant d’être fabriqués comme des artefacts.

Il est très difficile de prévoir l’avenir d’un système devenu structurellement erratique. Et plus encore d’agir sur lui. Il n’empêche: il obéit encore à des lois profondes (telles celles de l’artificialisation du monde, du déplacement de son centre de gravité vers l’Asie, du retour du nomadisme et des creusements des inégalités).

J’ai deux maîtres à penser pour prévoir l’avenir: Marx et Shakespeare. Marx pour les lois de longue durée. Shakespeare pour les passions humaines. Les unes et les autres se combattent.

En 2030, la population sera de l’ordre de 9 milliards dont plus d’un tiers en Afrique. La cause climatique sera à son apogée. L’intelligence artificielle sera partout, en partie dans la santé et l’éducation. Les réfugiés seront plus puissants qu’aujourd’hui. Les élites seront de plus en plus bousculées. La dette publique aura encore doublé. La dette privée dépassera 13 000 millions de dollars. Tout sera sur le point d’exploser. La démocratie représentative sera de plus en plus contestée. Les entreprises auront pris le pouvoir sur les nations. Les humains seront écartelés entre la tyrannie du narcissisme et l’exigence de l’altruisme.

J’aime cette phrase qu’on prête à Lévinas: «Une vie réussie consiste à recevoir, célébrer et transmettre.» Recevoir, c’est apprendre; célébrer, c’est créer; et transmettre, c’est enseigner.

Tous les mouvements des peuples, multimillénaires ou rapides, toutes les évolutions culturelles, toutes les guerres s’expliquent par la géographie.

Cette loi fondamentale: toute chose, tout être, à tout instant, est défini par sa généalogie la plus longue et la plus brève.

Ben Gourion disait: «Je ne sais pas si je suis optimiste ou pessimiste, mais je ne connais aucun optimiste qui soit sorti vivant d’un camp de concentration.»

C’est bien la question : ne jamais être spectateur du match de la vie. Toujours acteur du match.

Trois formes de gestion de la violence se sont succédées: d’abord le Sacré, puis la Force et enfin l’Argent. L’humanité n’est jamais sortie de la nécessité de ruser avec la violence, ni de cette trilogie fonctionnelle du pouvoir. Chacune de ces forces définit un ordre correspondant à un certain type de formes sociales.

La puissance dominante, le «cœur», est successivement, selon moi, Sriwijaya en Asie, Cordoue, puis Bruges, Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam, Londres, Boston, New York, puis Los Angeles…Et à chaque nouveau cœur est associée une nouvelle technologie qui accélère cette artificialisation…

Forme après forme, chaque «coeur», ruiné par ses dépenses, laisse la place à un rival. En général pas un de ceux qui l’attaquent, mais une autre puissance qui s’est au contraire occupée, pendant la bataille, de faire naître une autre culture, une autre dynamique de croissance autour d’une autre classe créative, d’une nouvelle liberté, d’une nouvelle source de surplus, d’une nouvelle technologie, du remplacement d’un ancien service par un nouvel artefact, élargissant l’espace de l’artefact. Une crise, c’est dans le capitalisme un paroxysme conduisant à une mutation de forme, à un changement de cœur et à une nouvelle étape dans l’artificialisation. La crise, c’est un paroxysme de contradictions.

Le chiffre 3 a toujours été pour moi très intéressant. Il indique la dialectique, le complexe, le dynamique, l’inachevé. J’ai été aussi très impressionné depuis toujours par le travail de Dumézil sur la trinité des dieux (Jupiter, Mars, Quirinus) dans toutes les civilisations. C’est aussi un nombre très important en physique. C’est aussi le chiffre clé de la dialectique.

Le renouvellement des groupes dirigeants et la production d’un sens de la société est fondamental si on veut sauver la démocratie. Sinon, on passera de l’actuel «dégagisme soft», à un «dégagisme hard». Et les soi-disant élites politiques seront balayées. C’est arrivé si souvent dans l’histoire…

Si je devais avoir un modèle politique, ce serait plutôt le Joseph de la Bible. Il agit. Et il pense… Il incarne l’intelligence, la vision, la tolérance, la sagacité, l’humilité, la capacité à pardonner, l’empathie; avec les princes comme les gens du peuple.

A mon sens, un intellectuel ne doit refuser aucune occasion de se confronter au réel, de mettre ses idées en pratique, de faire avancer les causes qu’il défend.

La BNF… C’est typiquement français: on a tout mis sur l’ancien (10 milliards pour ces quatre tours absurdes et laides) et presque rien sur le nouveau (un peu moins de 100 millions pour la numérisation).

J’essaie de faire le pont entre des domaines qu’on ne relie pas souvent: technologie, culture, politique, économie, histoire, religion, philosophie, musique, littérature, psychologie… J’ai plein de références, d’éclaireurs parmi lesquels Ibn Ruchd, Pascal, Giordano Bruno, Spinoza, Marx, Schumpeter, Braudel, Girard, Arrow, Thorn, Prigogine et tant d’autres.

Chef d’orchestre: c’est une activité très sérieuse, qui est d’abord un défi et un immense plaisir. C’est une activité très difficile intellectuellement, physiquement et sensuellement. Elle met en marche la totalité du corps et de l’esprit. Elle exige une forme de communication unique avec d’autres êtres humains, qui ne s’apparente à rien d’autre de connu… C’est pour moi la preuve que, avec du travail, de l’exigence, du dépassement, l’humanité peut produire du beau. Même si je sais que les dirigeants d’Auschwitz faisaient jouer un orchestre dans le camp. Il n’empêche, la musique est l’ultime espoir de l’humanité.

Il nous faut une nouvelle classe de créateurs, de politiciens, d’enseignants, de paysans, d’entrepreneurs positifs. Et il y a tant à innover pour créer cette société positive!

On ira jusqu’à rémunérer les jeunes pour se former et pour pouvoir acheter les objets nomades nécessaires à cette formation, et préparer leur usage ultérieur tout au long de la vie.

En 1988, j’expliquais déjà que l’économie financière était devenue plus importante que l’économie réelle. A l’époque, c’était 10 fois plus important. Aujourd’hui, c’est plus de 100 fois… La dette est la mesure de la procrastination.

On assiste aujourd’hui à une globalisation des marchés sans globalisation de la règle de droit, et encore moins de globalisation de la démocratie, qui au contraire s’affaiblit. Ce qui conduit à l’aggravation des inégalités, de la criminalité, au refus du long terme, aux désordres de l’environnement.

Si le marché global l’emporte, sans une gouvernance globale, il donnera plus de pouvoir aux détenteurs des données et artificialisera les services; les hôpitaux deviendront des cliniques privées, puis des robots, puis des prothèses, nourries par les informations fournies à des intelligences artificielles. De même pour l’éducation.

L’hyper-empire créera une accumulation extrême de contradictions: sur le climat, l’environnement, les inégalités, la violence, la peur du déclassement de soi et de ses enfants, le communautarisme, le refus des autres et de l’universalisme. La moindre étincelle pourra y déclencher un conflit général.

Si on s’enferme dans l’identité, on est mort! Et si on n’est que voyage, on est vide.

Depuis de longues années, la gauche n’incarne plus les revendications des classes populaires. Elle est émiettée, elle n’a plus de vision de l’Histoire, de projet, de stratégie. Elle n’a pas de réponse à la peur du déclassement des générations futures.

La social-démocratie, ni par ses théoriciens, ni par ses partis, ne cherche en rien à réfléchir aux enjeux nouveaux de la globalisation, de l’artificialisation du vivant, de la perte de l’identité humaine, des nouvelles formes de l’aliénation.

J’en suis sorti convaincu qu’on a tout à gagner à l’altruisme. Sans renoncer à l’exigence d’excellence, qui est d’ailleurs encore plus facile à atteindre par l’entraide. Plus encore, il faut apprendre le plaisir d’apprendre, la curiosité, la niaque, apprendre à trouver du plaisir à un usage non marchand du temps.

Ce qui change vraiment dans le monde, ce sont les idéologies et les technologies. Les technologies utilisées différemment selon les idéologies. Regardez ce qui se passe en Chine, en Russie, aux Etats-Unis, en Italie, en Grande-Bretagne, où les technologies sont utilisées pour dévoyer la démocratie. Il faut d’abord vaincre ce poison!

La fraternité (ou l’altruisme) permettra l’avènement d’une société positive planétaire, protégeant le propre du vivant, i.e. sa capacité à penser, à transgresser, à se révolter, à changer d’avis, à rester mortel, fragile et amoureux.

S’il était sérieux, un gouvernement mondial ne s’occuperait que des questions d’importance mondiale. Préserver le vivant, faire respecter les droits humains, définir un prix unique du carbone sur la planète à 100 dollars la tonne, définir clairement les limites du clonage, maîtriser l’intelligence artificielle.

Le problème, c’est que la plupart des gens se résignent à ne pas devenir eux-mêmes. Ou ils y renoncent en chemin.

Aristote est un personnage absolument central de l’histoire de la pensée occidentale… Il émet aussi l’idée d’un temps infini dans l’avenir et dans le passé. Il a l’idée d’un Dieu unique, qu’il nomme le «premier moteur».

Pour le judaïsme, c’est différent: Dieu s’est retiré et a laissé à l’homme le soin de finir sa tâche, de réparer le monde, de faire que le monde soit meilleur. Donc, il a rendu l’Homme libre de faire le Bien ou le Mal.

On est juif si on a donné une éducation juive à ses enfants. L’essentiel, c’est la transmission.

Donc, quand vous devez cinq choses aussi lourdes que Dieu, la Bible, Jérusalem, l’argent et l’espérance à quelqu’un, vous êtes inévitablement conduit à le détester pour justifier l’oubli de la dette…

La France a donc toujours été trop riche pour se donner les moyens d’être une superpuissance ; elle n’a manqué de rien… Les Français n’ont jamais ressenti le besoin de se dépasser collectivement pour survivre.

Nos rois, puis nos présidents et nos partis politiques ne se sont jamais intéressés à la mer, au mouvement, à la mobilité, à l’accueil des autres. On a une surreprésentation politique du monde rural. Il y a plus de communes en France que dans la totalité des autres pays d’Europe.

J’ai esquissé ce que serait une société positive, i.e. socialement, écologiquement et démocratiquement durable, c’est-à-dire altruiste, au service des générations à venir.

Ce qui m’est apparu très vite, c’est que la relation à la mort (et à la souffrance physique et morale) est le principal déterminant, la clé, de toutes les organisations sociales.

Le chantage à la mort et au coût de la santé conduira sans doute à une résignation, à l’abolition de la confidentialité de ses données personnelles.

Chaque être humain meurt trois fois: mort mineure, mort majeure et mort absolue. La mort mineure, c’est la mort physique, celle qu’on nomme traditionnellement la «mort». La mort majeure, c’est la fin de toute lignée, de toute descendance identifiable. Et la mort absolue, c’est quand plus personne ne se souvient de ce qui était rattaché à vous et à votre lignée.

La vie continuera sans doute sur la Terre bien après que l’espèce humaine aura disparu de cette planète, satellite d’une étoile parmi les milliards d’étoiles de notre galaxie, qui n’est qu’une parmi les milliards de galaxies dans notre Univers… Faut-il pour autant négliger de comprendre notre raison d’être? Non, il faut encore et encore la chercher. Ne jamais se résigner à penser qu’il n’y en a pas. Là serait la véritable mort de l’espèce humaine : se résigner à penser que nous n’avons pas de raison d’être.

 

*

 

 

Blue Pearl de Paula Jacques - Gallimard Jeunesse

Coup de cœur de Mlle Jeanne: Eliza Burlington vit paisiblement à Little Africa, un quartier noir de Washington. Rien n’est venu remuer son passé avant cette femme blanche, richement vêtue, sur le pas de sa porte. «Je m’appelle Helen Williams, je collectionne les poupées noires.» Lizzie retrouve sa poupée, Blue Pearl, dans les mains de cette collectionneuse. Elle ne lui appartient plus mais ses souvenirs, eux, refont surface. Depuis son enfance d’esclave auprès de sa mère Abigail à ses premiers pas de jeune femme libre, Lizzie se souvient et raconte avec émotion sa vie dans une Amérique esclavagiste et ségrégationniste.

L’histoire est fictive mais l’auteure a été inspirée par l’exposition Black Dolls, à la Maison rouge de Paris (aujourd’hui définitivement fermée) en 2018, pour écrire son roman.

Blue Pearl est un roman émouvant et captivant qui m’a beaucoup plu! Lizzie est une vieille femme quand on la rencontre mais c’est une petite fille qu’on apprend à connaître au fil du roman. De sa vie d’esclave, elle se souvient de toutes les injustices, jusqu’aux terribles événements qui la pousseront à fuir. Le simple nom d’une poupée fait rejaillir une foule de souvenirs poignants qui nous font voyager dans une époque malheureusement pas si lointaine…

Les dents de la Maire, souffrances d'un piéton de Paris de Benoît Duteurtre - Ed. Fayard

Les dents de la maire ; souffrances d'un piéton de Paris

 

Émetteur du verbatim: François C.

Est-ce parce que derrière les discours, les promesses, les perspectives radieuses, mille choses se dégradent autour de moi, changeant la nature de la vie parisienne et tout ce que j’aimais dans cette ville?

Il me semblait toutefois entrevoir aussi… une fâcheuse ignorance des plaisirs disparus qui enchantaient autrefois les promeneurs: comme cette libre déambulation sur un sentier, cette marche pleine de surprises et de découvertes qui ne vise pas, contrairement au ride, à procurer un bénéfice physique immédiat, encore qu’elle puisse y contribuer; bref, cette joie de la promenade qui n’est ni un commerce ni un sport, mais une façon toujours renouvelée de découvrir le monde.

Aujourd’hui, sur ces mêmes quais, l’embouteillage est permanent. Dimanche comme semaine, été comme hiver, la paix des bords de Seine n’est plus qu’un souvenir.

Ce n’était rien, toutefois, en comparaison du vent de folie qui allait s’abattre après l’élection d’Anne Hidalgo. Car celle-ci, pressée de montrer qu’elle pouvait dépasser son prédécesseur en matière de lutte contre la pollution, allait enchaîner les mesures impulsives et brutales, avec une sévérité accrue consistant à ignorer purement et simplement les nécessités quotidiennes.

Ce n’est là toutefois qu’un aspect du pourrissement urbain. Car les décisions de la mairie ont également pour conséquence une forte aggravation des nuisances sonores.

Ne pouvait-on d’ailleurs imaginer d’autres solutions? Une portion de voie sur berge permettant de réduire la circulation en ville; un réel contrôle du stationnement et des couloirs d’autobus; un calendrier de travaux supervisés par la mairie et tenant compte de la vie quotidienne; une offre renforcée de transports en commun; un véritable réseau de navettes fluviales desservant Paris dans les deux sens pour le prix d’un ticket de métro… Autant de mesures mises en œuvre avec finesse, parallèlement à l’essor de voitures moins polluantes et à certaines restrictions de circulation.

Il n’empêche que Paris, durant toute cette mandature, se sera montré aussi tolérant pour le développement de l’autobus à impériale charriant les touristes d’un quartier à l’autre, que sévère vis-à-vis du simple citoyen circulant pour les impératifs de sa vie quotidienne.

Rien n’arrête Hidalgo, méprisante pour l’adversaire. Rien ne saurait ébranler cette supposée femme de gauche drapée dans ses bonnes intentions et radicale dans l’exécution de ses projets.

Ce que je vois partout est une ville bruyante, polluée, sale, et violente comme jamais.

Elle soulignera ainsi, une fois encore, combien le concept d’écologie, vu par l’actuelle municipalité, et étranger à cette domestication subtile des éléments naturels qui caractérisait l’urbanisme parisien, ses rues, ses arbres, ses jardins et ses fontaines.

Ce chauffeur de taxi partage, comme toute sa corporation, ma détestation de cette femme qui rend Paris invivable et surtout incirculable.

Anne Hidalgo aime les grandes entreprises et leurs puissants patrons; elle n’a rien contre l’économie de marché, mais elle marque l’évolution de la gauche vers les combats « sociétaux »: droits des femmes, des LGBT, des migrants et primauté des circulations douces.

Mais la politique événementielle soumet chacun, toujours davantage, au rythme d’une capitale de province où l’on se déplace à vélo, où l’on fait du bruit le vendredi soir, des courses le samedi et du jogging le dimanche dans des quartiers fermés à la circulation.

On retrouve ainsi la même obstination à faire de cette ville un terrain de grands projets, de politique et de propagande -au détriment de cette «douceur de vivre» qu’on prête encore, de loin, à la capitale française et qu’elle pourrait entretenir comme un trésor.

Paris a besoin d’un maire aux ambitions limitées, attaché à sa ville et à son caractère plutôt qu’au sauvetage de l’humanité entière.

On sait pourtant comment le sport est devenu, surtout, ce monstre qui conjugue toutes les tares de l’époque: un divertissement orchestré par les marques, une parade de l’argent et de la vulgarité, une arène des comportements grégaires, et l’unique expression tolérée d’un nationalisme bien plus primaire que celui qu’on dénonce dans le champ politique.

L’avenir radieux et la «circulation douce» qu’on nous promet s’éloigneront toujours davantage, cependant que les chantiers nécessaires pour y parvenir se multiplieront: aménagement des voies, trous innombrables, marteaux-piqueurs, véhicules de secours bloqués, sirènes hurlantes et autres nuisances qui devraient s’aggraver au moins jusqu’à 2024.

Ville propagande se voyant désormais comme un instrument de communication au service de la vertu… Une vertu en accord avec cette époque où chacun doit montrer qu’il défend la planète, la transparence, le mouvement, la fête, les droits de l’homme et, simultanément, combat les stéréotypes de genre, le nationalisme, le populisme, etc.

Elle nous le rappelle à chaque occasion, par les invités qu’elle honore ou par le choix des actions municipales : le mouvement, c’est bien, l’immobilisme, c’est mal; l’ouverture, c’est bien, la fermeture, c’est mal ; l’Europe, c’est bien, la France, c’est mal (d’ailleurs la langue française est sexiste, l’écriture inclusive, c’est mieux); le vélo, c’est bien, la voiture, c’est mal; les plantes sauvages, c’est bien, les grilles autour des troncs d’arbre, c’est mal, etc. Toutes ses actions, ses décisions, ses proclamations peuvent se lire peu ou prou à la lumière de cette grille de lecture qui plane sur la ville.

 

*

 

Penser pour changer, 11 façons dont les gens qui réussissent abordent la vie et le travail de Johc C. Maxwell - Ed. du trésor caché

Émetteur du verbatim: François C.

Un bon mode de pensée jette les bases d’un bon résultat.

Vous deviendrez aussi grand que votre aspiration dominante.

La réussite vient de l’habitude de privilégier un bon mode de pensée.

Mode de pensée…croyances…attentes…attitudes…comportement…performance…vie.

Qui se trouve dans votre cercle de grands esprits?

La bonne pensée + les bonnes personnes,

Dans le bon environnement au bon moment,

Pour la bonne raison = le bon résultat.

La réussite sourit à ceux qui ont une montagne d’or complète à exploiter continuellement.

Compétence n°1: Sagesse de la pensée axée sur l’image d’ensemble

«Nous vivons tous sous le même ciel, mais nous n’avons pas tous le même horizon».

Réfléchir aux occasions d’apprentissage que m’offre la journée qui commence:

  • écouter intentionnellement;
  • regarder de manière à voir large.
Saisir la vision avant les gens que je dirige.

Evaluer les situations. Tenir compte de plusieurs variables.

Se tracer en esprit l’itinéraire et la destination de l’équipe; les aider à exceller et à réaliser leurs rêves.

Choisir l’événement principal de la journée : pour que cet événement soit positif, que dois-je savoir? que dois-je faire? voir et éliminer?

Embrasser des idées complexes et variées et savoir composer avec elles.

Tirer des leçons de chaque expérience.

Compétence n°2: Libérer la puissance de la pensée focalisée.

Elle concentre l’énergie sur la poursuite du but recherché.

  1. Identifiez vos priorités;
  2. Découvrez vos dons;
  3. Développez votre rêve.
Mettre en pratique, en délégation, le principe du 10-80-10.

Compétence n°3: Découvrir la joie de la pensée créative

Accorder de la valeur aux idées.

Explorer ses options.

Savoir relier ce qui ne l’est pas (titre, résumé, plan).

Penser – recueillir (quel matériel est lié à cette pensée?) créer (Quelles idées peuvent améliorer cette pensée?) corriger (Quels changements pourraient améliorer cette idée?) relier

  1. la créativité ajoute de la valeur à tout: voir ce que personne d’autre n’a vu et penser ce que personne d’autre n’a pensé;
  2. les composantes de la pensée créative: un mot à la fois;
  3. la pensée créative attire des gens à vous et à vos idées;
  4. elle aide à apprendre davantage;
  5. elle remet en question le statu quo.
Poser les bonnes questions:

. Pourquoi faire les choses de cette manière?

. Quelle est la racine du problème?

. Quelles sont les questions sous-jacentes?

. Qu’est-ce que cela me rappelle?

. Quel en est le contraire?

. Quelle métaphore ou quel symbole l’expliquerait bien?

En quoi est-ce important?

. Quelle serait la manière la plus difficile ou la moins coûteuse de procéder?

. Qui entretient une perspective différente de la chose?

. Que se produira-t-il si nous ne le faisons pas du tout?

Accorder une grande valeur aux options, qui engendrent des opportunités.

Permettre aux gens de dépasser les lignes.

Faire apprécier le pouvoir d’un rêve.

Sortir de sa boîte.

Examinez plus de choses et pensez-y plus en profondeur.

Compétence n°4: Reconnaître l’importance de la pensée réaliste

Elle minimise les risques en cas de perte;

Elle fournit une cible et un plan d’action;

C’est un catalyseur du changement;

Elle procure la sécurité;

Elle donne de la crédibilité;

Elle amène le rêve à donner son fruit.

  1. Faire ses devoirs : recueil des faits.
  2. Réfléchir au pour et au contre.
  3. Imaginer la pire des éventualités.
  4. Aligner sa pensée sur ses ressources.
Compétence n°5: Libérer la puissance de la pensée stratégique

Planifiez votre vie, vivez votre plan : passer en revue les projets, leçons et autres objectifs que je souhaite accomplir.

  1. simplifier ce qui est difficile… 1200 dossiers.
  2. elle pousse à poser les bonnes questions: direction: que devrions nous faire ensuite? Organisation? Qui est responsable de quoi? de qui? Fonds? Revenus, dépenses budgétées Suivi? Gardons-nous le cap? Evaluation globale? Obtenons-nous la qualité que nous souhaitons? Perfectionnement? En quoi pouvons-nous être plus efficace?
  3. personnaliser sa pensée stratégique…élaborer des plans qui conviennent aux circonstances… la pensée négligente ou généralisée est l’ennemie de la réalisation.
  4. que devons-nous faire aujourd’hui pour nous préparer à un lendemain incertain?
  5. elle réduit la marge d’erreur.
  6. elle donne de l’influence auprès d’autrui celui qui a le plan détient le pouvoir.
Comment libérer la puissance de la pensée stratégique?
  1. Diviser le problème.
  2. Se demander pourquoi avant de se demander comment « déterminer si le pont devait être bâti, où, quand?».
  3. Identifier les vraies questions et les vrais objectifs   quoi d’autre pourrait être le véritable problème?
  4. Passer en revue ses ressources.
  5. Développer son plan:
. niveau 1 efficacité Faire les bonnes choses;

. niveau 2 compétence Faire les bonnes choses de la bonne manière;

. niveau 3 amélioration Mieux faire les choses;

. niveau 4 réduction Eliminer les choses;

. niveau 5 Adaptation Faire les choses que d’autres font;

. niveau 6 Différence Faire les choses que personne d’autre ne fait;

. niveau 7 Impossibilité Faire les choses qui ne peuvent être faites;

 

  1. Mettez les bonnes personnes aux bons postesla mauvaise personne (Problèmes > potentiel) le mauvais poste (frustrations> satisfaction) le mauvais plan (ennuis > croissance);
  2. Continuer de répéter le processus.
Compétence n° 6: Ressentir l’énergie de la pensée axée sur les possibilités
  1. Elle accroît mes possibilités;
  2. Elle attire des opportunités et des gens;
  3. Elle accroît les possibilités des autres;
  4. Elle permet de nourrir de grands rêves;
  5. Elle me permet de m’élever au-dessus de la masse;
  6. Elle procure de l’énergie… Une forte volonté, un but bien établi et une détermination inébranlable peuvent faire accomplir presque tout;
  7. Elle empêche d’abandonner la partie… «je peux, j’agirai et je suis».
A quoi puis-je comparer tout cela? Où puis-je trouver les leçons sur la manière de gérer une chose pareille?

Comment ressentir l’énergie de la pensée axée sur les possibilités?

  1. cesser de se concentrer sur les impossibilités;
  2. se tenir loin des experts;
  3. rechercher les possibilités que recèle toute situation;
  4. nourrir des rêves d’une taille plus grande. Se fixer des GOAM… grands objectifs ambitieux et menaçants;
  5. remettre en question le statu quo;
  6. s’inspirer des grands chefs de file.
Compétence n°7 Tirer avantage des leçons de la pensée rétrospective

Qu’ai-je appris aujourd’hui ? De quoi devrais-je faire part? Que dois-je faire?

  1. Elle procure la bonne perspective des choses ;
  2. Elle donne de l’intégrité émotionnelle à ma réflexion ;
  3. Elle accroît mon assurance dans la prise de décision… Quels facteurs ont joué un rôle dans ma décision? Quelles étapes ai-je franchies dans ma prise de décision? Ai-je pris la bonne décision? En quoi ai-je eu raison ou tort?;
  4. Elle clarifie l’image d’ensemble…personnalisation ;
  5. Elle transforme une bonne expérience en une expérience précieuse.
Comment tirer avantage des leçons de la pensée rétrospective?
  1. Mettre du temps de côté pour la réflexion;
  2. Se soustraire aux distractions/interruptions;
  3. Passer fréquemment en revue son agenda ou son journal;
  4. Se poser les bonnes questions:
  1. mes valeurs
La croissance personnelle.

A la vie de qui ai-je ajouté de la valeur aujourd’hui?

L’esprit d’équipe : nous avons été tous les deux gagnants dans cette situation.

Le leadership… Ai-je permis aux gens de mon entourage d’accéder à un niveau plus élevé?

La santé physique.

La foi… ai-je fait deux miles plutôt qu’un avec une personne?

  1. mes relations
Couple et famille Leur ai-je communiqué de l’amour?

Amis.

Cercle social…en compagnie de mes joueurs clés.

  1. mon vécu
les découvertes;

les souvenirs;

les difficultés;

les réussites;

les gens;

les conclusions.

2. Cimenter son apprentissage par l’action

Chaque mois:

Ai-je déjà réfléchi à cet événement?

Qu’est ce qui a bien tourné?

Qu’est ce qui a mal tourné?

Qu’ai-je appris?

Que puis-je faire différemment la prochaine fois?

Compétence n° 8 Remettre en question la pensée populaire

  1. Elle est parfois synonyme d’absence de réflexion;
  2. Elle offre de faux espoirs;
  3. Elle est lente à faire embrasser le changement… «il existe probablement une meilleure façon de faire presque tout»;
  4. Elle n’engendre que des résultats moyens.
Comment la remettre en question?
  1. réfléchir avant de suivre;
  2. apprendre à apprécier la pensée qui diffère de la sienne;
  3. mettre continuellement en doute sa propre conception des choses;
  4. tenter d’accomplir de nouvelles choses d’une nouvelle manière;
  5. s’habituer à se sentir mal à l’aise… nager à contre-courant de la pensée populaire.
Compétence n°9 Encourager la participation à la pensée collective
  1. la pensée collective agit plus rapidement que la pensée en solitaire;
  2. Elle est plus novatrice que la pensée en solitaire;
  3. Elle crée une plus grande maturité que la pensée en solitaire;
  4. Elle est plus forte que la pensée en solitaire.
Comment?
  1. accorder de la valeur aux idées d’autrui;
  2. passer de la compétition à la coopération;
  3. avoir en tête un programme lors de mes rencontres;
  4. réunir les bonnes personnes pour la discussion.

*

Survivre aux crises de Jacques Attali - Ed. Fayard

Survivre aux crises

Émetteur du verbatim: François C.

Ch. I ANTICIPER: après la crise, les crises

1. Après la crise

Rien ne vient enrayer l’épuisement de l’Occident (population, technologie, épargne, matières premières), financé par des emprunts transférés des ménages aux banques, puis des banques aux Etats, et que rien ne vient maîtriser… et sans qu’aucune régulation efficace, ni nationale, ni mondiale, vienne recréer les contraintes nécessaires

Le pronostic pour 2010 et 2011 reste incertain. Un scénario optimiste en U/pessimiste: le double plongeon en W. La consommation, et en particulier la demande de crédit, n’augmenterait pas. L’offre de crédit n’augmenterait pas non plus, en raison de la faiblesse des fonds propres des banques. Les Etats occidentaux devraient alors continuer à subventionner banques et entreprises, entraînant une poursuite de la hausse de la dette publique, une remontée des taux d’intérêt et la perte de confiance des investisseurs en bons du Trésor.

2. Les crises

A. D’autres crises économiques

L’insuffisance des fonds propres des entreprises;

L’explosion de la bulle chinoise;

Des tentations protectionnistes;

L’hyperinflation (l’inflation des flux reste, à terme, une quasi certitude);

L’effondrement du dollar;

La faillite de la FED.

B. Une crise énergétique majeure: les peak oil

C. Une crise écologique majeure

D. La crise de la santé et de l’éducation

E. Une pandémie incontrôlable: une crise à la fois sanitaire, économique et humaine de vaste ampleur, en ralentissant la circulation des gens et des objets

F. Crises politiques et militaires

Ch. II S’INSCRIRE DANS LE MOUVEMENT

A. Grandes tendances pour le monde

. L’explosion démographique : la classe moyenne mondiale augmentera de plus d’un milliard d’individus

. Les progrès techniques : les NBIC

  • Nanotechnologies : leurs applications infinies en logistique, économie de l’énergie, médecine;
  • Biotechnologies : elles bouleverseront les enjeux en matière d’élevage, d’agriculture et de santé;
  • Technologies de l’information : le téléphone mobile deviendra le médium majeur;
  • Sciences cognitives et neurosciences.
 

. L’amélioration de l’efficacité dans l’usage de l’énergie et des matières premières

. Une accélération de la croissance des secteurs et des métiers d’avenir

. Le basculement géopolitique

. Un nouveau Moyen Age

B. L’évolution idéologique

. La liberté individuelle restera la valeur dominante

. L’optimisme et la déloyauté des puissants, la vulnérabilité des plus faibles

. La remise en cause de l’idéologie de la liberté individuelle et de ses élites

 

Ch. III LES STRATEGIES DE SURVIE

1 Les stratégies passives

A le renoncement à soi;

B le renoncement au monde… no livers;

C la repentance ;

D l’espérance en autrui.

2 Les stratégies positives à caractère politique

A l’exaspération ;

B l’action politique ;

C la révolution.

3. Les stratégies positives à caractère personnel

Respect de soi ; Intensité ; Empathie ; Résilience ; Créativité ; Ubiquité ; Penser révolutionnaire.

Ch. IV POUR SURVIVRE – LES GENS

1er principe: se prendre soi-même au sérieux; le respect de soi

Exigence, lucidité, intégrité, capacité de décision rapide, compassion, honnêteté, humilité, douceur, maîtrise, écoute des autres

2ème principe: donner de l’intensité au temps

3ème principe: se faire une opinion personnelle du monde par l’empathie

4ème principe: être capable de résister à une attaque: la résilience

5ème principe: détourner toute menace en opportunité: la créativité

6ème principe: ne pas se contenter d’une seule identité: l’ubiquité

7ème principe: penser révolutionnaire

Ch. V POUR SURVIVRE – LES ENTREPRISES

Ch. VI POUR SURVIVRE – LES NATIONS

Phrases clés extraites de ce livre:

Panique le 15 septembre 2008 : on se rend compte que personne ne contrôlait, que personne ne surveillait rien, et même que tout le monde, dans le système financier, avait intérêt à ce que ce système de prêts et de dettes (d’effet de levier) se développe pour en tirer le maximum de profits et de bonus sans que les fonds propres laissés en garantie aient augmenté dans les mêmes proportions.

Dans les trois derniers mois de 2008, les banques américaines ont perdu 80 milliards de dollars, reçu 175 milliards de subventions de l’Etat fédéral, et versé 36 milliards de bonus à leurs cadres.

En mai 2009, le FMI estime qu’il manque en réalité 875 milliards de fonds propres aux banques américaines et européennes pour qu’ils représentent un ratio de 4% de leurs actifs.

Septembre 2009… les dettes des principaux Etats s’envolent sans que nul ne s’en inquiète; le chômage augmente partout; les agences de notation, les banques, les fonds de pension, les activités spéculatives ne sont pas contrôlées.

Septembre 2009…Le taux de chômage réel aux USA dépasse les 16%. Le déficit public anglais dépasse les 14% du PIB; celui de la France approche les 10%. En Espagne, le taux de chômage est de 18,7%, en Lettonie de 16,3%, en Allemagne de 7,7%, en France de 9,3%. En Italie, la récession coûte un million d’emplois; en Irlande, le taux de chômage est passé de 3 à 10%. Au Japon, la récession atteint 6% et la dette publique dépasse les 200% du PIB

Pour que l’équilibre revienne sans passer par la faillite des nations, il faudrait qu’il existe des forces de rappel capables de contraindre les Etats en crise à équilibrer leurs budgets, et les banques à restaurer leurs fonds propres.

Aux USA, la part des dépenses de santé dans le PIB est passée de 12% en 1990 à 18% en 2009 (elle n’est encore que de 11% en France).

Outre les 25 000 armes nucléaires existant sur la planète, commencent à proliférer des armes très meurtrières utilisant des technologies civiles, telles les bio et les nanotechnologies.

Chacune de ces innovations ne pourra se développer que grâce aux autres : pas de génétique sans technologies de l’information; pas de biotechnologies sans nanotechnologies; pas de traçabilité sans nano-, biotechnologies et technologies de l’information; pas de robotique sans bio et nanotechnologies qui permettront de construire des robots de la taille d’une mouche, contrôlables par le cerveau; pas de neurosciences sans toutes les autres.

Les secteurs industriels et de services qui deviendront absolument stratégiques: l’énergie, l’eau, l’assurance, la distraction, la santé, les infrastructures, les réseaux, les logiciels, les services et la sécurité informatiques, la gestion du risque, les services financiers publics, l’élevage, la pisciculture, l’agriculture, l’écologie, les énergies renouvelables, le génie climatique, les déchets, la grande distribution, le reclassement de salariés, le matériel médical, le biomédical, les entreprises de nanotechnologies, de neurosciences, de biotechnologies, les services à la personne, la dépendance des personnes âgées, les administrations locales, la logistique, les cabinets de conseil…

Secteurs d’avenir: les vainqueurs seront donc au croisement de ces deux critères: dynamique de croissance et dynamique de survie. Parmi eux: les infrastructures, l’eau, l’énergie, les réseaux, la distraction, l’agriculture, l’économie verte, la santé, l’assurance et l’éducation.

40 villes régions produisent déjà aujourd’hui les 2/3 de la richesse du monde et sont le lieu de 90% de ses innovations

Dans des sociétés de plus en plus individualistes, de moins en moins solidaires, de plus en plus déloyales, la situation des plus faibles sera de plus en plus fragile.

Respect de soi: avoir conscience de soi, se respecter, prendre soin de soi, exprimer sa raison de vivre, définir ses propres valeurs, leur donner un sens concret, les afficher et les mettre en œuvre.

Accorder la plus grande valeur à un usage non marchand du temps: la conversation, la surprise, le rire, la tendresse, l’amitié, l’art, l’amour.

Survivre requiert de chacun la mise en œuvre d’une stratégie à sept dimensions: une prise de conscience de soi, un désir de vivre, une profonde introspection, une grande lucidité sur ses forces et faiblesses, un désir d’excellence (le respect de soi); puis une volonté de vivre sa vie le plus intensément possible,  chaque instant, sans jamais en perdre une miette, selon un projet à long terme donnant des raisons de durer (l’intensité de vie); puis une capacité d’analyser la situation (en particulier d’appréhender et accepter les mauvaises nouvelles), une capacité d’analyser le comportement des autres, de comprendre ce qui peut émaner d’eux, d’évaluer leur loyauté, de les répartir entre alliés et ennemis (l’empathie); puis, pour ne pas risquer d’être détruit par une attaque, une préparation faite de la constitution de réserves, d’assurances, de voies de recours (la résilience); puis une faculté à détourner les forces hostiles pour en faire des atouts nouveaux (la créativité); puis une aptitude à changer, si cela se révèle nécessaire, de valeurs, de projet de vie, d’identité, à devenir autre sans cesser pour autant de se respecter (l’ubiquité); enfin, en cas extrême, une capacité de renverser tous les principes, d’agir hors des normes et des lois, en légitime défense, de façon littéralement révolutionnaire.

PHILOSOPHIES - 365 graines de sagesse à cultiver de Jacques de COULON - Ed. Jouvence 2015

Philosophies ; 365 graines de sagesse à cultiver Émetteur du verbatim: François C.

HIVER  EN ATTENTE DE SOI: DÉPOUILLEMENT ET GESTATION

JANVIER Élaguer: remise en question et libération

. Se désencombrer: comment m’alléger?

Plotin Fais comme le sculpteur: il enlève, il gratte, il polit, il nettoie jusqu’à ce qu’il fasse apparaître un beau visage dans la statue. Toi aussi, enlève tout ce qui est superflu et ne cesse de sculpter ta propre statue.

. Se remettre en question: de quelles illusions me libérer?

Etty Hillesum La vie est si curieuse, si surprenante, si nuancée, et chaque tournant du chemin nous découvre une vue entièrement nouvelle. Il faut s’affranchir intérieurement de toutes les représentations convenues.

. S’étonner: comment renouveler mon regard sur le monde?

Sénèque J’ai regardé le monde comme si je le voyais pour la première fois.

. Choisir la vie: comment affronter la peur de la mort?

Epicure La mort n’est rien pour nous ; tant que nous sommes là nous-mêmes, la mort n’y est pas et, quand la mort est là, nous n’y sommes plus.

FÉVRIER Préparer le terrain: le recentrage

. Se focaliser sur l’essentiel: qu’est-ce qui existe vraiment?

Simone Weil La croyance en l’existence d’autres êtres humains comme tels est amour. L’esprit n’est forcé de croire à l’existence de rien. C’est pourquoi le seul organe de contact avec l’existence est l’acceptation, l’amour.

. Quitter les sables mouvants: y-a-t-il une réalité stable?

Nietzsche Il y a en moi quelque chose d’invulnérable, quelque chose qu’on ne peut enterrer et qui fait sauter les rochers: cela s’appelle ma volonté.

. Se recentrer: comment remonter à la source de ma conscience?

Hillesum Tous les matins, avant de me mettre au travail, me « tourner vers l’intérieur », rester une demi-heure à l’écoute de moi-même. Créer au-dedans de soi une grande et vaste plaine débarrassée des broussailles sournoises qui vous bouchent la vue, ce devrait être le but de la méditation.

. Faire des choix: quelle est ma marge de liberté?

Etty Hillesum L’homme forge son destin de l’intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche, l’homme est libre de choisir l’accueil qu’il fera lui-même à son destin.

MARS Semer fécondité du projet

. Penser: comment apprendre à réfléchir?

Etty Hillesum On cherche toujours la formule libératrice, la pensée clarificatrice. Les choses doivent s’éclaircir en toi ; tu ne dois pas, toi, te laisser engloutir par les choses.

. Y croire: qu’est-ce que la pensée positive?

Marc-Aurèle L’âme se colore par l’effet des pensées. Colore-la donc par une attention continue à des pensées comme celle-ci: là où il est possible de vivre, il est aussi possible de bien vivre.

. Se décider: sur quoi me baser pour agir?

Simone Weil Ce qu’on nomme la morale ne fait appel qu’à la volonté, et dans ce qu’elle a pour ainsi dire de plus musculaire. La religion au contraire correspond au désir. Les pratiques religieuses sont entièrement constituées par de l’attention animée de désir.

. Créer: où puiser ma force créatrice?

Marc-Aurèle Tout être est la semence de l’être qui doit sortir de lui.

Nietzsche Tu dois construire plus haut que toi-même. Mais il faut d’abord que tu sois construit toi-même. Tu dois construire un corps d’essence supérieure, un premier mouvement, une roue qui roule sur elle-même. Tu dois créer un créateur.

PRINTEMPS  VERS SOI: CROISSANCE ET CONSTRUCTION DE SOI

AVRIL Germer: la renaissance

. Venir au monde: naissons-nous naturellement bons?

Hobbes À l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme.

. S’éveiller: comment vivre plus consciemment?

Marc-Aurèle Au petit jour, lorsqu’il t’en coûte de t’éveiller, aie cette pensée: c’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille. Serais-je encore de méchante humeur si je vais faire ce pour quoi je suis né? Ou bien ai-je été formé pour rester couché et me tenir au chaud sous mes couvertures?

. Se transformer: faut-il mourir pour renaître?

Simone Weil Si le grain ne meurt…Il doit mourir pour libérer l’énergie qu’il porte en lui afin qu’il se forme d’autres combinaisons. De même, nous devons mourir pour libérer l’énergie attachée, pour posséder une énergie libre, susceptible d’épouser le vrai regard des choses.

. Désirer: qu’est-ce que le vrai désir?

Etty Hillesum Je ne veux rien être de spécial. Je veux seulement tenter de devenir celle qui est déjà en moi mais cherche encore son plein épanouissement.

MAI Pousser: l’élévation

. Se fortifier: qu’est-ce qui me rend plus résistant?

Marc-Aurèle Le maître intérieur se porte, après choix, vers le meilleur et s’il rencontre un obstacle, il s’en fait une matière comme le feu lorsqu’il se rend maître des choses: il les consume et, par ce qu’on y jette, il s’élève plus haut.

. Connaître: d’où viennent mes connaissances?

Emmanuel Levinas L’enseignement ne revient pas à la maïeutique. Il vient de l’extérieur et m’apporte plus que je ne contiens.

. Apprendre: de quoi ai-je besoin pour grandir?

Simone Weil Si on cherche avec une véritable attention la solution d’un problème de géométrie, et si, au bout d’une heure, on n’est pas plus avancé qu’en commençant, on a néanmoins avancé, durant chaque minute de cette heure, dans une dimension plus mystérieuse. Sans qu’on le sente, cet effort en apparence stérile a mis plus de lumière dans l’âme et le fruit se retrouvera, un jour.

. S’élever: comment élargir mon point de vue?

Simone Weil La pensée doit être, à toutes les pensées particulières et déjà formées, comme un homme sur une montagne qui, regardant devant lui, aperçoit en même temps sous lui, mais sans les regarder, beaucoup de forêts et de plaines.

JUIN Fleurir: l’ouverture

. Laisser être: qu’est-ce qu’une attitude non violente?

Etty Hillesum Ce que je trouvais beau, je le désirais de façon beaucoup trop physique. Aussi avais-je toujours cette sensation pénible de désir inextinguible. L’autre soir, en revanche, j’ai réagi tout autrement: j’ai accueilli dans la joie l’intuition de la beauté de la création divine.

. Accueillir: vers quoi déployer mes pétales?

Etty Hillesum En excluant la mort, on se prive d’une vie complète ; en l’y accueillant, on élargit et on enrichit sa vie.

. S’ouvrir à l’autre: oui mais comment?

Pierre Hadot Le dialogue apprend aux interlocuteurs à se mettre à la place de l’autre, donc à dépasser son propre point de vue. Ils découvrent par eux-mêmes et en eux-mêmes une vérité indépendante d’eux dans la mesure où ils se soumettent à une autorité supérieure : le LOGOS.

. Accepter ce qui est: faut-il consentir à tout ce qui arrive?

Nietzsche La volonté est créatrice. Tout ce «qui fut» est fragment et énigme et épouvantable hasard, jusqu’à ce que la volonté créatrice ajoute: «Mais c’est ainsi que je le voulais, que je le veux et que je le voudrai.»

ÉTÉ  EN SOI: LE PLEIN ÉPANOUISSEMENT

JUILLET Resplendir: l’intensité de la vie

. Vivre pleinement: comment savourer la vie?

Saint Augustin Il y a trois temps: le présent du passé, le présent du présent et le présent du futur. Ces trois sortes de temps n’existent que dans notre esprit. Le présent du passé, c’est la mémoire ; le présent du présent, c’est l’intuition directe ; le présent de l’avenir, c’est l’attente.

. Trouver son équilibre: qu’est-ce qu’une vie juste?

Marc-Aurèle Agir, parler et penser en homme qui peut sortir à l’instant de la vie. Accomplis chaque action de ta vie comme si c’était la dernière en te tenant éloigné de toute légèreté.

Spinoza La joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection. La tristesse est le passage de l’homme d’une plus grande à une moindre perfection.

. Vivre heureux: où réside mon bonheur?

Pythagore Peu savent être heureux: jouets des passions, tour à tour ballottés par des vagues contraires, ils roulent sans pouvoir résister à l’orage.

. Vivre dans sa chair: le corps, prison de l’âme ou foyer d’épanouissement?

Simone Weil L’homme doit faire acte de s’incarner, car il est désincarné par l’imagination.

AOÛT Mûrir: l’approfondissement

. Découvrir ses valeurs: d’où viennent mes idéaux?

Platon La vraie voie de l’amour, c’est de partir des beautés sensibles et de monter sans cesse vers cette beauté surnaturelle en passant par échelons d’un beau corps à deux, puis des beaux corps aux belles actions, puis aux belles sciences, pour aboutir à la contemplation du Beau tel qu’il est en soi.

. S’analyser avec lucidité: comment affiner mon jugement?

Pythagore Ne laisse pas le sommeil tomber sur tes yeux avant d’avoir pesé tous les actes du jour. Qu’ai-je fait? Quels devoirs ai-je omis? Après quoi, blâme ce qui est mal fait, du bien réjouis-toi!

. Se perfectionner: comment acquérir des qualités pour mûrir?

Marc-Aurèle Les principes et les valeurs vivent. Comment pourraient-ils mourir à moins que ne s’éteignent leurs représentations? Or, ces représentations, il est en ton pouvoir de les ranimer sans cesse.

. Vivre librement: ma liberté est-elle bonne?

Blaise Pascal «C’est là ma place au soleil»: voilà le commencement

SEPTEMBRE Fructifier: l’accomplissement

. Se dilater: et si j’étais une grande sphère qui contenait tout?

Héraclite On ne peut trouver les limites de l’âme, quelque chemin qu’on emprunte, tellement est profond le génie qui l’habite.

. Vivre ensemble: qu’est-ce qu’un citoyen du monde?

Simone Weil Les enfants de Dieu ne doivent avoir aucune autre patrie ici-bas que l’univers lui-même, avec la totalité des créatures raisonnables qu’il a contenues, contient et contiendra. C’est là la seule cité natale qui a droit à notre amour.

Empédocle Ne cesserez-vous jamais le douloureux carnage? Ne voyez-vous pas que c’est vous-mêmes que vous égorgez stupidement?

. Cultiver son jardin secret: comment échapper à la globalisation?

Emmanuel Levinas Autrui déborde absolument toute idée que je peux avoir de lui.

. Rechercher le bien: dois-je me laisser guider par ma seule raison?

Emmanuel Levinas La conscience, c’est l’impossibilité d’envahir la réalité comme une végétation sauvage qui absorbe ou brise ou chasse tout ce qui l’entoure. Voir un visage, c’est déjà entendre: tu ne tueras point.

AUTOMNE  VERS L’AUTRE : DÉTACHEMENT ET DON DE SOI

OCTOBRE Donner son fruit: l’amour du prochain

. Reconnaître la valeur de la personne: pourquoi est-elle si précieuse?

Etty Hillesum N’y aurait-il qu’un seul Allemand respectable, qu’il serait digne d’être défendu contre toute la horde des barbares et que son existence vous enlèverait le droit de déverser votre haine sur un peuple entier.

. Aimer le prochain: quels sont les signes distinctifs de l’amour?

Maître Eckhart Au-dessus de la connaissance et de l’amour est la miséricorde.

Saint-Exupéry Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder dans la même direction.

. Donner: qu’est-ce que le don véritable?

Marc-Aurèle En aidant quelqu’un, ne cherche pas à en tirer profit mais passe à un autre bienfait comme la vigne qui, la saison venue, produit à nouveau du raisin.

. Être soi-même: suis-je autosuffisant ou voué à l’autre?

Blaise Pascal Le moi est haïssable: il est injuste en soi, en ce qu’il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres en ce qu’il veut les asservir.

NOVEMBRE Lâcher prise: l’amour désintéressé de l’humanité

. Apprendre à mourir: faut-il penser à la mort?

Spinoza Un homme libre n’est pas dirigé par la crainte de la mort mais désire ce qui est bon directement, c’est-à-dire désire agir, vivre, conserver son être. Sa sagesse est une méditation de la vie, non de la mort.

. Lâcher prise: qu’est-ce que le détachement?

Marc-Aurèle Rien pour moi n’est prématuré ni tardif, de ce qui est pour toi en temps opportun, ô Monde. Tout est fruit pour moi de ce que produisent tes saisons, ô Nature.

. Agir de manière désintéressée: à quoi dois-je renoncer?

Simone Weil Détachement des fruits de l’action. Agir non pour un objet mais par une nécessité: je ne peux pas faire autrement.

. Aimer toute l’humanité: quels sont les fondements de cet amour universel?

. Simone Weil Ce sont ceux qui sont capables d’amitié qui peuvent aussi s’intéresser de tout leur cœur au sort d’un inconnu. Dans tous les domaines, l’amour n’est réel que dirigé sur un objet particulier. Il devient universel, sans cesser d’être réel, seulement par l’effet de l’analogie et du transfert.

DECEMBRE S’intérioriser: l’enracinement dans l’Absolu

. S’intérioriser: comment me retirer dans ma citadelle intérieure?

Marc-Aurèle Ton principe directeur devient inexpugnable lorsque, rassemblé sur lui-même, il se contente de ne pas faire ce qu’il ne veut pas. Voilà pourquoi c’est une citadelle que l’esprit libéré des passions.

. Contempler: qu’est-ce que la sagesse contemplative?

Cicéron L’observation et la contemplation de la nature sont une sorte d’aliment naturel pour les esprits. Nous nous redressons, nous nous dilatons, nous regardons d’en haut les choses humaines.

. S’interroger sur Dieu: existe-t-il?

Einstein La religiosité du savant réside dans l’étonnement en face de l’harmonie des lois de la nature dans laquelle se révèle une Raison si supérieure que toutes les pensées ingénieuses des hommes et leurs agencements ne sont, en comparaison, qu’un reflet tout à fait futile.

. Entrer en contact avec Dieu: comment est-ce possible?

Angelus Silesius La circonférence est dans le point, le fruit dans la graine, Dieu, l’Infini, dans la finitude: sage est celui qui le cherche dans l’univers fini.

CONCLUSION  J’AIME, DONC JE SUIS

Etty Hillesum Je fais jaillir le plus petit acte d’un grand foyer central de disponibilité et d’amour.

 

ET N’OUBLIE PAS D’ETRE HEUREUX - Abécédaire de psychologie positive de Christophe ANDRE - Ed. Odile Jacob

Et n'oublie pas d'être heureux Émetteur du verbatim : François C.

A comme Aujourd’hui

C’est comme pour le souffle, la force ou la souplesse: il va nous falloir pratiquer régulièrement des exercices dans le but de muscler nos capacités à héberger, amplifier, savourer des ressentis émotionnels positifs.

Awe: quelque chose d’infiniment grand et infiniment fort existe, nous saisit parfois et nous relâche (en général).

C’est beau et effrayant.

Ça donne envie de continuer à vivre, à aimer, et à sourire tout doucement.

B comme Bienveillance

Pose un regard bienveillant sur le monde: Écoute et souris ; prends ton temps, tout ton temps, pour juger ; puis, agis.

C comme Choix

Souvent tu n’y penses pas, prisonnier de tes croyances anciennes ; mais presque toujours, tu as le choix: parler ou bouder, construire ou détruire, grogner ou sourire.

D comme Don

Donne, et ne garde qu’une chose: le bonheur d’avoir donné.

E comme Efforts

Pour changer, l’important n’est pas ce que tu sais, mais ce que tu fais: ça s’appelle un effort.

Ce qui facilite l’émerveillement, c’est la disponibilité mentale, la curiosité, ce qu’on appelle dans le zen l’esprit du débutant: une fraîcheur toujours renouvelée face à ce que nous pourrions penser connaître et maîtriser.

F comme Folie

Psychiatre, je n’ai jamais vu de fous,

Seulement des humains qui souffraient

De ne pas être heureux.

G comme Gratitude

Toutes tes joies te sont données:

Par la vie, par autrui, par un Dieu (peut-être).

Pour cela: gratitude, qui renforce ton cœur et ton bonheur.

H comme Harmonie

L’harmonie, comme un besoin caché

Qu’on oublie volontiers.

Mais qui peut vivre longtemps sans elle?

I comme Illusion

N’aie pas peur des illusions

Quand elles réchauffent ton cœur

Et te poussent à l’action.

J comme Joie

Sauts de joie, cris de joie, larmes de joie: la joie comme une sève montant d’un coup en toi. Elle ne durera pas? Tu garderas en toi sa certitude. Et puis elle reviendra.

K comme Karma

Pas de destin, pas de karma.

Ce n’est pas du passé que tu es prisonnier.

Juste de tes habitudes.

Karma express: ce que nous faisons de bien dans notre vie actuelle nous rendra plus heureux, non pas dans une existence ultérieure, mais bien dans celle-ci.

L comme Lien

Le bonheur est dans le lien.

N’oublie jamais: tu es lié à toute l’humanité

Et ses larmes sont tes larmes.

Fais que tes bonheurs soient aussi les siens.

M comme Malheur

Le bonheur ouvre le cœur,

Le malheur ouvre les yeux,

Ne cherche pas: tu as besoin des deux.

Mantras: «Fais de ton mieux, et n’oublie pas d’être heureux.»

«Mieux vaut marcher et respirer que ruminer.»

«Ne renonce jamais sans avoir essayé. Mais si tu as vraiment essayé, donne-toi toujours le droit de renoncer.»

N comme Nature

Marche dans les forêts, sur les rivages, les sommets,

Admire chaque jour le ciel et l’horizon.

Prends soin de cette Terre: elle est la tienne, pour toujours.

Tu y retourneras un jour.

O comme Ouverture

Regarde autour de toi et pas seulement vers tes problèmes.

Ouvre ton esprit et tes yeux,

Pour que ton cœur respire mieux.

Oxymores du bonheur: pire bonheur et merveilleux malheur

P comme Pardon

Pardonne aux humains, pardonne au destin.

Tu ne peux pas pardonner?

Alors libère-toi au moins du ressentiment.

Bonheur = efforts + chance

Grand bonheur = un peu plus d’efforts + beaucoup plus de chance

Q comme Quotidien

Source principale du bonheur. Les gisements sont considérables, l’exploitation facile: il suffit d’ouvrir les yeux et de prendre conscience.

R comme Respirer

Quoi qu’il advienne, respire.

Quand tu admires et quand tu pleures, quand tout et quand rien.

Parce que tu es vivant, tout simplement.

Recueillement. Je suis resté quelques minutes en connexion avec mon père sur ce canal de gratitude.

S comme Savourer

Affronter la difficulté: ça, tu sais.

Mais inviter en toi la grâce et la beauté?

Dix fois dans la journée, arrête-toi pour célébrer un petit bout de vie.

Sagesse: le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité (Comte-Sponville).

T comme Tristesse

Avant, Après, Ailleurs: c’est la déclinaison du triple A anti-instant présent. Et anti-bonheur. Plus mon esprit prend l’habitude de s’évader avant, après ou ailleurs, au lieu de rester dans l’ici et maintenant, plus mon bien-être diminue.

U comme Urgent

Le combat de l’urgent et de l’important, ça commence dès le matin au lever…

Parfois je serai du côté de l’important. Parfois esclave de l’urgent. C’est très bien comme ça: c’est le signe que je suis vivant.

V comme Vertus

Vertueux: heureux.

Faire le bien te fait du bien.

W comme Walden

«Live. Believe. Worry a bit.» N’oublie pas de vivre. Garde la foi. Fais-toi un tout petit peu de souci.

X comme Anonyme

Le malheur fait des beaux romans,

Des vies intéressantes à raconter, mais pas à traverser.

Les vies heureuses sont ennuyeuses?

Bien sûr que non: juste joyeuses et silencieuses.

Y comme Yin et Yang

Bonheur dans le malheur: lorsqu’on te console.

Malheur dans le bonheur: le dernier jour d’été.

Les deux se succèdent et nourrissent ta vie.

Tout est bien.

Z comme Zen

La voie du zen: travaille à t’alléger. Ne cherche pas à tout résoudre, Laisse les nœuds se dissoudre. Chaque jour de ta vie assieds-toi, Contemple, médite. Sois.

 

Conclusion : À l’heure de ma mort

«Je n’ai plus besoin de rien. Je peux mourir maintenant, à cet instant. J’aurai connu le bonheur. J’ai souvent deviné son visage, ressenti sa présence. Je l’ai souvent entendu respirer à mes côtés, ou juste derrière moi. Je peux partir. Je peux laisser ma place aux autres. J’ai eu ma part du gâteau. Tout ce qui m’arrivera désormais sera comme une suite de grâces imméritées, mais que j’accueillerai et savourerai avec un émerveillement croissant. Je finirai par en mourir de joie. Je me demande bien ce que je trouverai alors de l’autre coté…»

*

UNE AUTRE VIE EST POSSIBLE deJean-Claude GUILLEBAUD - Ed. L’Iconoclaste 2012

 Une autre vie est possibleÉmetteur du florilège: François C.

L’espérance a beaucoup à voir avec le petit matin. Ou le mois d’avril. L’idée d’un commencement, d’une remise en route, d’une infatigable renaissance. L’appétit de l’avenir et l’énergie du matin sont vraiment le propre de l’homme. Nous sommes mus par le besoin d’un «en-avant» déterminé.

Si l’espérance concerne l’avenir, elle se vit au présent, un présent qu’elle éclaire et enrichit.

Espérer, c’est refuser de s’en remettre à la fatalité.

Quand je me remémore ces années-là, c’est l’énergie des humains, l’opiniâtreté de leur espérance, l’ardeur de leurs recommencements qui me viennent en tête. Je pourrais mettre des noms propres sur tous ces êtres que j’ai vus s’accrocher à l’avenir, avec cette infatigable volonté qui leur permettait de rester debout dans le désastre.

Chaque fois, en tous pays et en toutes circonstances, j’ai trouvé des hommes et des femmes qui n’acceptaient ni de capituler ni de désespérer. Au milieu des pires saloperies humaines perdurent leurs contraires : entraide, détermination, vitalité, projets, courage, douceur…

Un ébranlement ambigu du principe espérance.

Composantes de l’optimisme européen (avant la guerre de 14-18): le «nous», l’attachement à la raison, l’aspiration égalitaire, la solidarité agissante, le volontarisme historique, le respect du droit, l’humanisme démocratique,… Tout le viatique de l’esprit européen était à la fin du XXème siècle devenu équivoque, discutable, critiquable, compromis.

La Grande Guerre fut la matrice, la cellule souche de ce siècle ensanglanté… Une série d’emboîtements se succédèrent, comme autant de répliques du séisme initial… Au terme symbolique du XXème siècle, toutes les «valeurs» dont se prévalait l’Europe se retrouvèrent corrompues, tordues, salies, déconsidérées.

  1. Aspiration à l’égalité versus «projet inégalitaire».
  2. Volonté de construire l’Histoire au lieu de la subir.
  3. Économie (marché jugé plus «raisonnable» que la politique, toujours soupçonnée de démagogie).
Le trou béant creusé dans le siècle par la Shoah peut s’interpréter comme une contrefaçon démoniaque du TIKKOUN OLAM: réparer le monde en le débarrassant d’un des peuples qui l’habitent!

Les «trente piteuses» le furent surtout en matière d’idées, de vision du monde, de détermination et d’espérance.

Selon la nouvelle vulgate néolibérale, l’avenir ne sera plus « onstruit» par les citoyens mais «produit» par le marché et la fameuse RDTS.

Ramené à lui-même et cadenassé sur sa finitude, le présent devient un champ clos. Y prévalent les corporatismes inquiets, les frilosités communautaires, les doléances, le chacun-pour-soi et le cynisme impitoyable.

L’avenir en mémoire vive!

Dans le désordre, dans l’excès, dans l’imprévisibilité, quelque chose de notre futur est en gestation, qui s’exprime en une toute petite phrase: Un autre monde est possible.

Un monde commun, avec ses repères, ses récits fondateurs, son ordre symbolique, ses croyances et son habitus, est peu à peu englouti. Et nous sommes ses naufragés.

Représentations collectives (Durkheim) : l’ensemble des convictions librement choisies et partagées qui permettent de solidifier une cohésion sociale.

Ce que nous prenons pour des effondrements, ce ne sont que des métamorphoses.

  1. Décentrement du monde.
  2. Mondialisation ou globalisation/repasser à l’économie de marché le licol de la démocratie.
  3. La révolution génétique.
  4. La révolution numérique ou informatique.
  5. La révolution écologique.
Le sixième continent est en expansion permanente car chaque jour voit s’ajouter sur le web des millions de «sites» nouveaux qui sont autant de provinces. Ce continent virtuel est partout et nulle part… Il est encore une jungle qui abrite le meilleur et le pire, tout le savoir du monde et toute la saloperie humaine.

L’Europe est maintenant un grand cadavre à la renverse.

Dans l’aventure, nos activités et nos professions subissent une métamorphose. Elles changent de statut, de règles et de sens. La culture devient «connaissance» ; la finance devient un orage magnétique permanent qui fait circuler des milliards de milliards de dollars «virtuels» d’un bout à l’autre de la planète ; les réseaux sociaux bousculent les hiérarchies et les pouvoirs, alors même que la démocratie à l’ancienne, affaiblie, demeure prisonnière des anciens territoires.

 *

La désespérance n’est pas mieux fondée que l’espérance. Elle n’est ni plus sagace, ni plus stoïquement lucide. Elle participe plutôt, osons le dire, d’une manière de lâcheté. En effet, pour une communauté comme pour un individu, l’espérance n’est pas seulement reçue, elle est décidée. En nous souvenant des grands « optimistes » de jadis qui ont été capables de faire bouger l’Histoire, il nous incombe aujourd’hui d’être aussi joyeux et aussi déterminés qu’ils l’étaient eux-mêmes.

 *

LE GENE DE L’INNOVATEUR - Cinq compétences qui font la différence de Clayton CHRISTENSEN - Ed. Pearson 2013

Le gène de l'innovateur ; cinq compétences qui font la différenceÉmetteur du verbatim : François C.

Partie I L’INNOVATION DE RUPTURE COMMENCE AVEC VOUS

Chap. 1 Le gène des créateurs de rupture

L’exemple de Steve Jobs: explorer cette aptitude à penser autrement.

Environ deux tiers de nos capacités de création proviennent de l’apprentissage -d’abord de l’assimilation de la technique, ensuite de la pratique et en dernier ressort de la confiance en notre aptitude à créer.

Les innovateurs revendiquent le «courage d’innover» -ils s’engagent activement contre le statu quo et osent courir des risques calculés- pour transformer leurs idées en actions qui ont un impact décisif.

Comment expliquer que la plupart des cadres/dirigeants qui excellent dans les compétences d’exécution se situent juste au-dessus de la moyenne en ce qui concerne l’aptitude à innover? Il est vital de comprendre que les compétences critiques varient en fonction des cycles de vie de l’entreprise.

Le slogan d’Apple «Think different» est motivant mais incomplet. Les innovateurs doivent constamment agir différemment pour pouvoir «penser autrement».

Chap. 2 Compétence de découverte n° 1: l’association

Quelques conseils pour développer vos aptitudes à l’association.

  1. Entraînez-vous aux associations forcées (problème à résoudre ; item ou idée trouvée au hasard et sans relation apparente avec le problème ; associations potentielles) ;
  2. Empruntez la personnalité d’une autre entreprise (en associant les points forts des deux entreprises, vous serez vous-même étonné des produits, des services ou des processus qui en résulteront) ;
  3. Utilisez l’analogie ou la métaphore (liste des produits auxquels appliquer la métaphore «Et si…» ; caractéristiques/bénéfices nouveaux éventuels) ;
  4. Constituez une boîte à curiosités (Les objets incongrus et inusités déclenchent souvent des associations originales) ;
  5. Adoptez la méthode SCAMPER (substituer, combiner, adapter, magnifier-minimiser-modifier, prêter à d’autres usages, éliminer, renverser-réorganiser).

Chap. 3 Compétence de découverte n° 2 : le questionnement

Non seulement les innovateurs posent davantage de questions que les non-innovateurs, mais elles sont plus percutantes.

Décrire le territoire:

Tactique n° 1: poser la question «Qu’est-ce que c’est?» (Où se situe le vrai problème? Quel objectif est visé ici? Quelle est la principale faiblesse?)

Tactique n° 2: poser la question «Qu’est-ce qui a causé?»

Ébranler le territoire:

Tactique n° 3: passer aux questions «Pourquoi?» et «Pourquoipas?»

Tactique n° 4: poser des questions commençant par «Et si…» qui imposent des contraintes/qui suppriment les contraintes «Comment se pourrait-il?»).

La clé est de poser en permanence des questions de plus en plus affûtées, qui apportent un éclairage nouveau. Quelques conseils pour développer vos compétences de questionnement:

  1. Lancez un «QuestionStorming» ;
  2. Questionner au lieu d’affirmer ;
  3. Surveillez votre ratio Q/R (le pourcentage de questions et de réponses) ;
  4. Notez vos questions sur un carnet.

Chap. 4 Compétence de découverte n° 3: l’observation

Définir un cadre d’observation: Les innovateurs réussissent d’autant mieux à cerner la tâche à accomplir et la méthode pour y parvenir quand ils:

  1. observent attentivement leurs clients afin d’identifier les produits dont ces derniers ont besoin pour mener à bien leurs tâches ;
  2. scrutent les surprises ou les anomalies ;
  3. trouvent des occasions d’exercer leur talent d’observateur dans un nouvel environnement.

Quelques conseils pour développer vos compétences d’observation:

  1. observez vos clients ;
  2. sélectionnez une entreprise et observez son fonctionnement et son évolution ;
  3. observez ce qui frappe votre imagination ;
  4. observez avec vos cinq sens.

Chap. 5 Compétence de découverte n° 4: le réseautage

Deux approches différentes du réseautage :

  1. dirigeants axés sur la découverte: trouver des idées (apprendre des choses nouvelles, étonnantes ; élargir leurs perspectives ; tester des idées «en cours»).

Cible du réseautage (les personnes différentes d’eux ; les spécialistes et les non-spécialistes qui ont un parcours très différent et qui apportent des perspectives nouvelles).

  1. dirigeants axés sur l’exécution : trouver des ressources (accéder à des ressources ; promouvoir leur savoir-faire ou l’entreprise ; faire avancer leur carrière).

Cible du réseautage (les personnes qui leur ressemblent ; tous ceux qui disposent de ressources substantielles, qui ont du pouvoir, une position élevée, de l’influence…).

Quelques conseils pour développer votre compétence de réseautage:

  1. diversifiez votre réseau ;
  2. organisez des «déjeuners de réseautage» ;
  3. prévoyez d’assister à deux conférences au minimum l’année prochaine ;
  4. fondez une communauté de création ;
  5. invitez un tiers ;
  6. pratiquez l’entraînement croisé.

Diversifiez votre réseau d’idées. Cherchez à entrer en contact avec des personnes très différentes de vous (pays d’origine ; secteur d’activité ; sexe ; profession ; niveau hiérarchique ; âge ; opinions politiques ; statut socio-économique).

Chap. 6 Compétence de découverte n° 5: l’expérimentation

Les trois méthodes d’expérimentation des innovateurs:

  1. tenter de nouvelles expériences (ex. : vivre à l’étranger ; travailler dans plusieurs secteurs ; acquérir une nouvelle compétence) ;
  2. décortiquer des produits, des processus et des idées (ex. : démonter un objet ; se représenter visuellement un processus en le décomposant ; décortiquer une idée) ;
  3. éprouver des idées via un test-pilote ou un prototype (ex. : construire un prototype ; tester un processus sur une petite échelle ; tester le marché en lançant une pré-version ou un pilote).

Quelques conseils pour développer votre compétence d’expérimentation:

  1. dépassez les limites physiques ;
  2. dépassez les limites intellectuelles ;
  3. développez une compétence supplémentaire ;
  4. démontez un produit .
  5. construisez des prototypes ;
  6. programmez régulièrement des tests pilotes ;
  7. surveillez les tendances.
Partie II L’ADN DES ENTREPRISES ET DES ÉQUIPES CRÉATRICES D’INNOVATIONS DE RUPTURE

Chap. 7 L’ADN des entreprises les plus innovantes du monde

Le personnel, les processus et la philosophie des entreprises innovantes :

  1. Le personnel: Les dirigeants conduisent l’innovation et excellent aux compétences de découverte (quotient de découverte > 75%).

. Ils affectent et suivent, à chaque échelon managérial, dans chaque fonction et à chaque niveau de décision concernant l’innovation, une proportion suffisante de salariés à quotient de découverte élevé.

  1. Les processus: Ces derniers sont destinés à encourager l’association, le questionnement, l’observation, le réseautage et l’expérimentation.

. Ils sont conçus pour recruter, former, récompenser et promouvoir les individus axés sur la découverte.

  1. La philosophie:

Principe 1: l’innovation est l’affaire de tous -pas seulement de la R&D.

Principe 2: l’innovation de rupture est au centre du portefeuille d’innovation.

Principe 3: privilégier des équipes de projets restreintes et structurées.

Principe 4: prendre des risques intelligents au service de l’innovation.

Chap. 8 Comment le gène de l’innovateur s’exprime dans l’entreprise: le personnel

Équilibrer les compétences de découverte (D) et celles d’exécution (E) dans l’équipe ou l’entreprise

Association (D) versus (vs) analyse (E).

Questionnement (D) vs planification (E).

Observation (D) vs mise en œuvre détaillée (E).

Réseautage/expérimentation (D) vs autodiscipline (E).

La valeur de la complémentarité des expertises dans les domaines humain, technique et économique.

Chap. 9 Comment le gène de l’innovateur s’exprime dans l’entreprise: les processus

Comment les entreprises innovantes recrutent des collaborateurs qui excellent dans les compétences de découverte.

L’institutionnalisation dans l’entreprise des processus visant à stimuler le questionnement, l’observation, le réseautage et l’expérimentation.

Combiner les processus de découverte pour produire des innovations.

Chap. 10 Comment le gène de l’innovateur s’exprime dans l’entrepris : la philosophie

Principe n° 1: L’innovation est l’affaire de tous, elle ne concerne pas seulement la R&D. Les conditions de cette philosophie :

  1. Les dirigeants eux-mêmes participent activement à l’effort d’innovation et les salariés le constatent directement ou indirectement ;
  2. Tous les salariés disposent de temps et de ressources à consacrer à l’innovation ;
  3. L’innovation est explicitement et systématiquement prise en compte dans l’évaluation de la performance individuelle ;
  4. L’entreprise alloue au moins 25% de ressources humaines et financières à des projets d’innovation de continuité ou de rupture ;
  5. L’entreprise intègre l’innovation, la créativité et la curiosité dans ses valeurs clés, à la fois en paroles et en actions.

Principe n° 2: Placer l’innovation de rupture au centre du portefeuille d’innovations.

Principe n° 3: Constituer des équipes restreintes et structurées.

Conclusion: Agir différemment, penser autrement, faire la différence

En comprenant et en renforçant le gène des individus innovants qui peuplent les équipes et les entreprises, vous ferez naître des arbrisseaux qui se transformeront en chênes porteurs de croissance. Dans votre cheminement vers l’innovation, laissez-vous guider par ce message qui concluait la campagne «Think different» d’Apple: «Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui agissent pour le changer.» Alors, agissez. Agissez maintenant!

*

L’AVENIR EST EN NOUS - Des aventuriers de l’existence témoignent de Marie CLAINCHARD - Ed. Dangles 2014

L'avenir est en nous ; des aventuriers de l'existence témoignent Émetteur du verbatim : François C.

André MARIE prêtre, moine, sculpteur, potier, écrivain

Sur le plan économique, industriel, financier, les pauvres n’ont plus rien à attendre de personne. C’est la raison pour laquelle il est absolument nécessaire de faire naître l’espérance. La compassion, la beauté, la bienveillance sont autant de mots féminins, comme la Sagesse, qu’il faut mettre maternellement au monde en nous.

Pierre-Yves ALBRECHT Thérapeute, philosophe, écrivain

Ce qui nous transforme substantiellement est le nouveau rapport suite à une expérience subtile qui s’établit entre le visible et l’invisible, la nature et la surnature, le monde des hommes et celui de l’ange.

L’imagination active, la voyageuse, effectue la transmutation des réalités du sensible en la pureté du monde subtil. Le fidèle qui s’élève de degré en degré vers ce cosmos imaginal se voit révéler à chaque niveau supérieur une réalité plus spirituelle et une beauté plus étincelante, une intelligence plus profonde ainsi qu’une joie plus exaltante.

Nadège AMAR Disciple de Chandra Swami, anime des ateliers de méditation

Le cœur spirituel: il est possible de pacifier son mental afin d’ouvrir pleinement son cœur et d’y éveiller, vivifier, nourrir toutes les qualités d’Amour.

Dominique ANNET Chercheuse, communicante, romancière

J’ai découvert que la «syntonie», cet accord parfait, se présente bien plus souvent qu’il n’y paraît et qu’elle peut même être construite… Chaque fois qu’il y a adhésion, appropriation, une «prise de conscience pour soi» de la cause, de l’offre ou du projet d’un autre, nous touchons du doigt le ciel. Vibrations invisibles qui donnent à la vie une autre dimension.

Jean-Pierre BROUILLAUD Globe-trotter aveugle

Il n’y a pas de handicap, il n’y a que des différences. Le seul handicap que je connaisse relève du fait de ne pas accueillir l’autre tel qu’il est.

Hesna CAILLAU Expert sur l’interculturel auprès des entreprises

L’enthousiasme, en grec, veut dire «rempli d’énergie divine». A contrario, la plainte est une plaie par laquelle s’échappe cette précieuse énergie… Dans «émerveillement», vous retrouvez le mot «éveil»… L’étonnement est à mon sens le déclencheur du changement, car il ouvre grandes les portes de l’imaginaire et donc de la créativité. Puissions-nous remplacer de temps en temps nos «pourquoi et comment» par le «Ah» d’admiration!

Jean-Claude CARRIÈRE Écrivain, scénariste, observateur du monde

Que faire alors de cette petite étape qui est la nôtre? Comment nous situer? Laisserons-nous quelque chose? Avons-nous participé aux frais du voyage? Est-ce que nous avons tenté de l’améliorer, d’y apporter quelques petits bouts de paysage supplémentaire ou nous sommes-nous contentés de voyager?

Geneviève CHINCHOLLE-QUÉRAT Analyste jungienne, artiste, écrivain

Je crois à notre capacité d’évoluer, à devenir alchimiste de sa propre existence. Je crois au trésor caché au centre de l’être. Ce sont la vie et parfois les épreuves qui m’amènent à dégager la valeur du sens et des sens. «L’or est dans le fumier». Je travaille mes valeurs dans le quotidien, à travers la simplicité, la rencontre et la créativité.

Sylvie CROSSMAN Directrice des éditions Indigènes et écrivain

Pour un Aborigène, être au monde exige qu’on soit nomade et qu’on crée. Pour eux, d’ailleurs, le monde n’existe –au sens propre- que s’il est dansé, chanté ou peint. Autrement, il est à l’état latent, dans les ténèbres.

Boris CYRULNIK Neuropsychiatre, éthologue, écrivain

Le malheur fait baisser la tête, l’épreuve la relève. Car une épreuve culturellement et rituellement accompagnée –i.e. lorsque d’autres vous entourent affectivement et vous permettent de trouver un sens à ce que vous vivez-, nous apprend un sentiment de victoire. Une vie sans épreuves, c’est de l’eau tiède, ça nous apprend la vulnérabilité et la désidentification.

Véronique DESJARDINS Écrivain

Tout ce qui vient à vous, vient à vous comme un défi et une opportunité.

Ce qui t’advient, ne l’esquive pas.

Bernard ESAMBERT Ingénieur du Corps des Mines et financier

Une intense curiosité me permet d’avoir toujours l’esprit en éveil et d’échapper au confort, aux habitudes, au conservatisme.

Marc HALEVY Physicien de la complexité, philosophe de la spiritualité, écrivain

Le plaisir se prend. Le bonheur se reçoit. Mais la joie se construit… La joie est la conséquence de l’accomplissement de soi, de la réalisation de tous nos possibles intérieurs, de l’accomplissement de tous nos talents, de tous nos potentiels. Et, en nous accomplissant «du dedans», nous rayonnons et nous facilitons l’accomplissement et la joie de ceux qui nous entourent, comme par contagion.

Sébastien HENRY Créateur de ponts entre dirigeants et développement spirituel

La formation des décideurs doit absolument proposer une invitation à l’apprentissage de la sagesse…

Devise: S’exercer à être pour agir avec plus de justesse.

Charles Hervé GRUYER Créateur de la ferme biologique du Bec-Hellouin

Notre monde est en train de mourir… Mais un autre monde est en train de naître: tout autour de la planète, dans chaque village, chaque quartier, des personnes deviennent des explorateurs de l’avenir. Elles inventent des modes de vie inédits, de nouvelles manières de se nourrir, de se loger, de travailler, de se relier aux autres et à la nature.

Stéphane HESSEL Diplomate, ambassadeur et écrivain (décédé le 27/02/2013)

Faites preuve de responsabilité en vous engageant. Changez ce monde !…

François Régis HUTIN Journaliste et PDG du groupe Ouest-France

«Dire sans nuire, montrer sans choquer, témoigner sans agresser, dénoncer sans condamner.»

Eric JULIEN Géographe, fondateur de l’association Tchendukua

La seule orientation possible est d’avoir la paix en soi. Seuls comptent l’instant présent et le lien vécu. Pour le reste…

Marguerite KARDOS Linguiste, naturopathe, a diffusé les Dialogues avec l’Ange

Éveiller le secret du cœur était la vocation des thérapeutes sumériens. Rendre vivant le cœur. J’aime raviver en chacun ce feu, souffler sur les braises… Comment? En faisant feu de tout bois, en toute situation. Seul ce feu de l’Esprit nous rend vivants. Il entre dans notre vie par effraction, par bifurcation, par surprise.

Jacqueline KELEN Écrivain, conférencière

Le bonheur ici-bas n’est autre que vivre selon le Bien, acquérir la sagesse, élever son âme et contempler les réalités célestes, et aussi répandre autour de soi des semences de beauté et d’amour.

Mais l’on peut donner le goût de se mettre en route, de s’aventurer et de prendre le large. Pour moi, le plus précieux consiste à témoigner, pendant mon passage sur terre, de l’immense liberté créatrice impartie à l’être humain.

Magda HOLLANDER – LAFON Psychologue, écrivain et ancienne déportée

Je crois qu’en chaque être humain, il y a une parcelle de lumière. Mais j’ai compris que je ne pouvais appeler personne dans le meilleur de lui-même sans être moi-même libérée de mes propres blessures, de mes peurs, de ma violence.

Jean-Yves LELOUP Prêtre orthodoxe, écrivain, philosophe

C’est en demeurant attentif et vigilant qu’on rend la vie consciente.

C’est en aimant vivement et consciemment qu’on rend l’Amour présent.

Philippe LE RAY Sculpteur

Être amoureux de la vie qui nous entoure, de la nature, et de sa beauté…

Mickael LONSDALE Comédien de théâtre et de cinéma

Il faut souvent des temps de pause pour laisser s’inscrire un sentiment. C’est généralement par la lenteur que la spiritualité s’exprime, et non dans les choses hâtives. Quand vous croyez profondément en ce que vous dites, que vous êtes dans la concentration, vous trouvez le chemin du cœur.

Denis MARQUET Philosophe, thérapeute, romancier

Les artistes nomment cette expérience inspiration. Les spirituels appellent cela être relié. De fait, je suis alors en relation avec une puissance qui me dépasse. Le paradoxe étant que, dans le même temps, je me sens moi-même et présent au réel au plus haut point…

L’éducation représente une tâche très exigeante, qui demande de toujours grandir, en présence, en conscience, ainsi que de se laisser transformer par la relation à l’enfant.

Hassan MASSOUDY Calligraphe, écrivain

Dans mon œuvre, je veux installer la beauté afin qu’elle soit vivante…

Arnaud POISSONNIER Créateur du premier site français de microcrédits Babyloan.org

Ne prenez pas trop la vie au sérieux. De toutes les façons, vous n’en sortirez pas vivant !

Philippe POZZO DI BORGO Homme d’affaires dont l’histoire a inspiré le film Intouchables

Comme tous ceux qui nous ont précédés et qui nous ont permis d’être là, à notre tour, unissons nos pas afin d’entraîner ceux qui nous suivront et contribuer à l’humanité de demain…

Dans ce lâcher-prise de l’individu et de ses appétits, et dans sa curiosité et sa bienveillance à l’égard de l’autre différent et fragile, il va enfin considérer la création et sa beauté avec tendresse et respect. Il devient amour du monde et non pas appropriation du monde.

Florence QUENTIN Égyptologue, journaliste, écrivain

Il me semble que notre époque est dominée par la renonciation et l’abattement. J’aimerais donc transmettre ce qui lui manque tant, c’est-à-dire la confiance, l’enthousiasme (surtout pour les jeunes) et la volonté de ne pas renoncer. Résister, ne pas renoncer. Et garder, autant que faire se peut, l’enthousiasme, ce «transport divin» en soi, qu’il rayonne intensément dans tout geste, tout acte accompli, toute pensée.

Pierre RABHI Agro-écologiste, écrivain et penseur

Dieu, pourquoi as-tu créé cette espèce méchante à laquelle j’appartiens qui détruit tout, mais qui porte en elle les germes d’une existence magnifique si elle le souhaite de toute son âme?

Jacques ROCHER Président le la Fondation Yves Rocher

Face à ce monde, j’essaie de garder un regard d’enfant. Il n’y a pas d’âge pour l’émerveillement!…

Olivier ROELLINGER Grand chef étoilé et alchimiste de l’épice

Dans le voyage, l’important n’est pas la destination, mais le chemin. Je crois beaucoup au métissage, aux rencontres, à l’ouverture à l’autre, car pour recevoir, il faut en premier s’ouvrir. C’est ce que nous apprennent la cuisine et les épices. L’autre, le différent, ne nous appauvrit pas, il nous enrichit.

Émile SHOUFANI Curé de Nazareth, éducateur, chrétien arabe, homme de paix

La joie est mon héritage divin et je désire la transmettre!…

Annick de SOUZENELLE Théologienne orthodoxe, écrivain et conférencière

Nous devons aller vers notre être intérieur pour trouver les valeurs à l’intérieur de soi.

L’avoir n’aura de sens qu’en référence à l’être…

Nahal TAJADOD Écrivain franco-iranienne

C’est l’histoire de milliers d’oiseaux pèlerins qui partent à la recherche de leur oiseau roi, appelé Simorgh. Tout au long de ce périlleux et difficile périple, de nombreux oiseaux se fatiguent, certains meurent, d’autres ont peur, renoncent et abandonnent. Finalement, ceux qui arrivent auprès de l’oiseau roi voient qu’ils sont trente oiseaux, ce qui signifie en persan qu’ils se voient eux-mêmes (Simorgh signifie trente oiseaux).

Bertrand VERGELY Philosophe, enseignant et écrivain

Va, vis et deviens.

Le désir, la persévérance, le courage et la gratitude. J’aime les êtres qui s’engagent en se jetant dans le feu de l’action et de la vie. J’aime ceux qui savent persévérer une fois l’engagement pris. J’aime ceux qui savent faire face au danger. J’aime enfin ceux et celles qui savent remercier quand ils ont réussi et même quand ils ont échoué.

Enseigner, c’est donner envie. C’est être un passeur d’enthousiasmes et d’envies…Aussi la transmission n’est-elle qu’une longue passion, qu’un grand enthousiasme, qu’une grande envie déroulée à travers le temps et les êtres. Qui est passionné est passionnant. Qui est passionnant éveille et réveille la passion. Qui éveille et réveille la passion est un transmetteur.

Zia Inayat KHAN Chef spirituel de l’Ordre Soufi international

Vis chaque instant comme si c’était le dernier… Ne fais aucun acte, n’aie aucune parole,

*

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange d'Elif Shafak - Flammarion (roman) 

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange Recommandation d’Élodie, ancienne stagiaire, puis collègue et maintenant patronne de la librairie de fil en page:

Alors qu’elle vient de mourir, l’esprit de Tequila Leila persiste quelques minutes. Cette prostituée turque se rappelle des moments forts de son existence, de sa naissance dans la campagne anatolienne jusqu’à sa mort dans les bas-fonds d’Istanbul.

Son histoire croise la route d’autres femmes en marge de la société et aux destins singuliers, à travers lesquels on découvre la Turquie des années 50 à nos jours.

PLÉNITUDES - Merveilleuses pensées pour chaque jour de Rosette POLETTI et Barbara DOBBS - Ed. Jouvence

Plenitudes n 6 Émetteur du florilège: François C.

Être présent à l’instant

Chaque situation de vie comporte des possibilités d’apprendre, de changer et de croître.

Chaque moment de vie, chaque rencontre, chaque acte peuvent être porteurs de sens. Nul ne saura jamais l’importance d’un sourire, d’une parole échangée, d’un acte de bonté.

S’avancer, mains ouvertes vers ce qui vient, faire confiance, être attentif à ses croyances limitantes, à ses dépendances, à ses certitudes, à ses jugements et s’en défaire, voilà le chemin qui conduit au cœur de la vie!

Se lancer, voilà l’expression centrale! Cela veut dire accepter cette position inconfortable, cette situation d’incertitude comme faisant partie de l’aventure de la vie.

Lâcher prise, se désencombrer

Être pleinement humain, c’est accepter de ne jamais «posséder la vérité», c’est être en recherche, c’est pouvoir se remettre en question, c’est oser aller de l’avant.

Sois sûr que la plus grande chose de la vie, ce n’est pas de vivre, c’est de (re)naître constamment pour ne pas être «vieux»!

Le seul remède au ressentiment, c’est le lâcher-prise! C’est décider que l’essentiel, c’est la paix de l’esprit, la sérénité, la présence à l’instant.

Chaque personne peut vivre dans la joie, l’amour et la paix intérieure, en lâchant prise du passé, des regrets, des offenses et de l’amertume.

Changer ses pensées

La vraie vie est ouverture, échange et accueil.

Quelle que soit la difficulté à vivre d’un être humain, le changement est possible jusqu’à son dernier souffle ; à n’importe quel moment, il peut «s’éveiller» et donner du sens à sa vie, trouver une signification aux événements qu’il traverse.

Ce ne sont pas les événements qui «causent» la tristesse, la peur, la honte ou la colère, mais leurs interprétations, ce qu’on se raconte à leur sujet.

Oser… Faire autrement, penser autrement, questionner les règles établies, c’est vivre une vie choisie plutôt qu’une existence étriquée!

Accepter ce qui est

«Vivre» plutôt qu’exister, c’est «accepter sa vie», c’est choisir de vivre chaque instant en faisant le maximum de bien au maximum de gens, avec joie et en ayant le minimum d’attentes à leur égard.

Toute vie humaine est une suite d’étapes, de moments de peine et de moments de joie, de stabilité et de changements, de stagnation et de croissance.

Accepter ce qui est, c’est le secret de toutes les renaissances, de tous les progrès, de toutes les découvertes.

Que de drames psychologiques on pourrait éviter si l’on savait écouter, partager, dire et expliquer!

Personne n’a le droit de juger la trajectoire de vie de qui que ce soit car il y a tant d’inconnues, tant d’éléments qui forgent un destin, comme la génétique, la généalogie, l’éducation, les circonstances, les rencontres, la présence ou l’absence de spiritualité.

La vie… se présente à chacun de nous avec cette invitation à être tout ce que l’on peut être en tant qu’individu unique et irremplaçable dans un instant unique et fugace!

Prendre la responsabilité de sa vie

Chacun est concerné par l’avènement d’une société plus humaine et plus juste. Si ce n’est pas vous, qui? Si ce n’est pas aujourd’hui, quand? Si ce n’est pas ici, où?

Prendre le pouvoir sur sa vie, cela commence par une intention, puis par une décision suivie de petits pas dans la direction choisie.

Toute vraie relation comprend deux personnes qui ont si possible quelque chose à donner, quelque chose à offrir: une présence positive, une capacité d’écoute de l’autre, une ouverture à ce qui est différent, à ce qui est inattendu, une absence de préjugés et de critiques vis-à-vis de l’autre, de celui qu’on espère rencontrer.

Prendre le pouvoir sur sa vie, c’est accepter son passé, l’empêcher de contrôler notre vie. Chaque jour, chaque nouveau matin représente une nouvelle possibilité de changer quelque chose, d’avancer ou de décider.

Le vrai pouvoir n’est pas un pouvoir sur les autres, cela n’a rien à voir avec le contrôle ou la manipulation. C’est une qualité intérieure qui inclut la sensibilité, la tendresse et la compassion pour soi-même et pour ceux qui nous entourent.

S’engager

Il y a une abondance d’opportunités ; par contre, il y a une pénurie de gens capables de les saisir, de s’engager et de risquer.

Modifier quelque chose dans sa vie implique une démarche intérieure: prendre conscience de ce qui est à changer, clarifier le résultat qui est à créer, reconnaître ses propres ambivalences et ses craintes à propos du changement.

Tout engagement comporte un risque, c’est un pari sur l’inconnu.

Se posent alors les questions suivantes:

  • Qu’est-ce qui est indispensable?

  • Qu’est-ce qui est utile?

  • Qu’est-ce qui est superflu ou dérisoire?

Devant toutes les souffrances, les violences et les dégradations, une question se pose: comment puis-je m’engager pour qu’elles diminuent?

Persévérer

Quoi qu’il se produise dans ma vie, je saurai y faire face. J’apprendrai, je grandirai et je trouverai un moyen d’enrichir ma vie à partir de cette difficulté.

L’être humain est fait pour être «en route». Il est fait pour croître et pour se dépasser.

Prendre la responsabilité de sa souffrance, l’accueillir, l’apprivoiser, la transmuter par cette alchimie extraordinaire qui permet de se servir du malheur pour donner du sens à sa vie!

Persévérer, c’est accepter, assumer et transformer ce qu’il nous est donné de vivre. 

Donner du sens à sa vie

Rien n’est jamais joué, rien n’est totalement prévisible! À tout instant, tout peut basculer dans une direction inattendue! À nous d’y donner une signification.

La vie n’est jamais absurde, elle nous invite à être tout ce que l’on peut être en tant que personne unique et irremplaçable.

Donner du sens à sa vie, c’est aussi et surtout donner du sens à chaque instant vécu, à chaque minute de vie, c’est vivre en état d’éveil.

À n’importe quel moment, jusqu’à son dernier souffle, l’être humain peut «s’éveiller» et donner du sens à sa vie.

Vivre dans la gratitude, la confiance et l’humilité

Vivre pleinement, ce n’est pas accomplir de grandes choses, c’est de faire en pleine conscience ce que l’on peut, là où on se trouve.

On peut d’instant en instant, célébrer ce que la vie nous offre, remercier, partager, croire en soi, faire confiance, s’ouvrir à ce qui est plus grand que nous et parvenir plus souvent à la sérénité et à la joie.

Vivre, c’est avoir à lâcher prise, à quitter, à perdre, à dire souvent «bonjour» et «adieu» aux gens, aux lieux et aux situations.

Se renouveler, c’est être capable de se laisser remplir par la gratitude, d’ouvrir ses yeux et son esprit à tout ce qui naît, à tout ce qui vit autour de nous, et être dans la joie pour cette possibilité qui est la nôtre d’en être cocréateur.

Connaître l’amour inconditionnel et la compassion

Être concerné par l’autre, faire de chaque contact humain une vraie rencontre dans laquelle l’autre est accueilli, écouté, accepté, cela peut donner du sens à toute vie.

Aimer, c’est être ouvert à l’autre, c’est être là pour lui, pour l’écouter, pour l’encourager et pour l’accompagner.

Être concerné par l’autre, c’est ce qui peut donner une signification profonde, un sens à chaque instant de vie.

À la fin de notre vie, nous n’emporterons rien avec nous. Il ne demeurera de notre passage que les liens que nous aurons créés et l’amour que nous aurons donné.

Jamais on ne saura à quel point un sourire, une parole et un acte d’amour accompli dans l’instant qui passe peuvent être importants pour quelqu’un qui se trouvait là.

L’écoute réelle va droit à l’être, elle est un don: le don d’être là, d’être présent.

Perdre, c’est passer par une crise, c’est aussi pouvoir en sortir plus riche, plus fort, plus apte à la compassion envers les autres.

La joie se trouve dans les relations que nous créons, dans l’amour partagé, dans l’amitié et dans la compassion.

Vivre dans l’espérance

L’espoir imagine ce qui n’a pas encore été vu, trouve des options et garde une vision des possibles.

Ne parlez pas de défaites, utilisez des mots comme foi, victoire et surtout espérance.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’une des caractéristiques de celui qui espère, c’est qu’il est capable d’attendre, de repousser les assauts du désespoir. C’est dans cette capacité d’attendre que le futur a une chance d’émerger.

Plus votre espérance est grande, plus vous donnez du pouvoir à ce qui peut croître en vous.

Espérer, c’est voir la petite pousse qui germe et imaginer déjà le chêne qu’elle peut devenir.

Espérer, c’est s’ouvrir au miracle, à l’inattendu, à ce qui pourrait être.

Plus l’espoir d’atteindre un but est grand, plus on agit en vue de l’atteindre.

Atteindre l’émerveillement et développer sa dimension spirituelle

Développer sa dimension spirituelle, c’est se relier à ce besoin intérieur de vivre une vie signifiante, une vie qui vaut la peine d’être vécue et, au besoin, de s’ouvrir à la dimension de la transcendance.

Saisir chaque instant dans toute sa splendeur, s’émerveiller de tout.

Être disponible à l’événement, à l’autre, à la vie et «cueillir» tous les moments de joie qui fleurissent sur nos routes!

Dépasser la solitude existentielle, c’est reprendre contact avec le Tout-Autre, quel que soit le nom qu’on Lui donne.

S’émerveiller, c’est tout d’abord revêtir les choses de beauté, puis les contempler silencieusement.

La meilleure recette pour ne jamais se sentir vieux, c’est de cultiver la capacité de s’émerveiller.

*

DEVENEZ STRATEGE DE VOTRE VIE d'Olivier BABEAU - Ed J-C Lattes

Devenez stratège de votre vie Émetteur du verbatim : François C.

Lutte pour la survie / C’est notre intérêt… qui nous intéresse véritablement! / Chacun plie son propre parachute avant le saut / La rivalité est inscrite au cœur de notre vie / La vie semblable à une immense vente aux enchères / Prendre la bonne décision dépend souvent d’une prise de recul face à un problème.

Ch. 1 Voyez la vie de façon stratégique

La stratégie est au cœur de votre vie

La bonne échelle sur le bon mur au bon moment avec la bonne personne.

Stratégie: l’ensemble des pratiques et méthodes qui nous permettent de déterminer nos objectifs et de les atteindre.

Du guerrier au courtisan: la longue histoire de la stratégie

. le stratège militaire: Sun Tzu

. opportuniste et arriviste: le Prince machiavélien

. expert en dissimulation: le courtisan.

Pourquoi les maîtres en stratégie d’aujourd’hui portent un costume?

Dans quelle activité devons-nous investir nos ressources?

Quelle position souhaitons-nous occuper dans ces activités?

Quelles sont les opportunités et les menaces de notre environnement?

Quelles forces et quelles faiblesses sont les miennes face à cet environnement? Comment dois-je organiser ma vie pour atteindre mes objectifs?

Qu’est-ce qui est stratégique dans notre vie?

Vous êtes (presque toujours) responsable de ce qui vous arrive/de décisions en décisions, nous devenons ce que nous choisissons d’être/l’effet papillon: le moindre micro-événement aujourd’hui peut, par ricochets, changer notre vie de fond en comble.

Passer à côté d’un chef d’œuvre: le dur métier d’éditeur.

Provoquer les événements, forcer le destin, aller à la rencontre des choses.

Trois critères simples de décision stratégique: durée, coût, réversibilité de ma décision (caractère stratégique faible, moyen, fort).

 

Ch 2 Quel est mon but? l’objectif stratégique

L’entreprise et ses mille et un buts

La question du sens: une vie, mille buts

32 850 jours d’existence.

Rien de pire qu’une existence vécue sans rêve.

La véritable alternative: l’ennui ou la passion.

RSE : sens de l’engagement à long terme, respect de son entourage.

Vision/objectifs généraux/moyens employés pour atteindre les objectifs.

 

Ch 3 Où suis-je? le diagnostic stratégique

Comprendre son environnement: les conditions de la survie

Lost in translation: perdus dans un monde étranger.

Les 4 dimensions de l’environnement (PEST)

Politique, économique, social, technologique.

L’analyse de l’environnement

Chaque fois, les événements prennent les caractéristiques soit d’une menace, soit d’une opportunité.

Les facteurs clés de succès.

L’environnement interne: les forces et faiblesses.

Le temps, le réseau social, le patrimoine culturel.

Capacité à se concentrer longtemps, à suivre un objectif sur la durée, goût pour l’étude, audace.

L’art de transformer les menaces en opportunités et ses faiblesses en forces: déterminer sa capacité stratégique «Dans quelle mesure et de quelle façon puis-je atteindre mon objectif?»

 

Ch 4 Que faire? le moment périlleux du choix stratégique

Mettez votre stratégie de vie à plat

Nos cinq domaines d’activité stratégique (DAS): vie professionnelle, familiale, amicale, sentimentale, culturelle.

Pour chaque activité parmi ces cinq DAS, êtes-vous capable de déterminer un objectif? d’évaluer votre degré d’atteinte de votre objectif?

Choisissez vos activités

Importance de l’investissement dans chaque activité.

Être cohérent dans son choix d’activité.

La matrice attraits (bas, moyen, fort) - atouts (faible, moyen, fort) pour choisir une activité/les opportunités primaires sont les plus intéressantes/opportunité secondaire/se détourner des opportunités tertiaires.

Que veut-on faire? (valeurs et aspirations).

Que peut-on faire? (forces et faiblesses, ressources).

Que devrait-on faire? (opportunités/menaces environnement).

Qu’est-on autorisé à faire? (pressions des parties prenantes).

Gérer sa vie comme un portefeuille d’activité

Matrice d’analyse de portefeuille personnel d’activités: force de la position concurrentielle (atout possédé) / importance du gain réel ou potentiel associé à l’activité

Étoile ; dilemme ; vache à lait ; poids mort.

Notion de coût d’opportunité = la perte virtuelle que l’on fait lorsque l’on alloue ses ressources à une activité moins productive qu’une autre.

La roue tourne. Le cycle d’évolution des activités. Le cas d’un portefeuille personnel d’activités déséquilibré.

Construisez un avantage concurrentiel soutenable

Les 3 stratégies: prix, sophistication, focalisation/niche.

Représentation schématique de la relation inverse entre temps travaillé et prix de l’heure travaillée pour un même niveau de revenus.

Dilemme haut revenu et haut risque et bas revenu et bas risque.

Quel niveau de gain minimum voulons-nous pour quel niveau de risque?

Les conditions de création d’un avantage concurrentiel: la compétence distinctive/la rareté fait la force/la non imitabilité.

La qualification n’est une garantie de haut revenu que si elle est associée à une vraie rareté.

Pour faire durer son avantage concurrentiel, il n’existe pas d’autre solution efficace que de l’adapter en permanence.

Trouver son marché: ciblage, positionnement, marketing mix/la cohérence du mix.

Un chômeur est une entreprise sans clients.

L’étalonnage ou le benchmarking/la diversification de ses atouts.

La stratégie de niche/conformité n’est pas conformisme.

 

Ch 5 Comment faire? mettre en œuvre sa stratégie au quotidien

Sachez transformer la domination à votre avantage

Processus d’établissement d’une cartographie des parties prenantes:

a) établir la liste des gens qui vous environnent ;

b) déterminer le degré de convergence de leur intérêt par rapport au vôtre ;

c) déterminer le pouvoir qu’ils peuvent exercer sur vous ;

d) classement des parties prenantes en quatre groupes : les adversaires dominés, les adversaires dominants, les alliés dominés, les alliés dominants.

Quatre facteurs qui font que quelqu’un a du pouvoir: la position dite de «marginal-sécant» ; la possession d’une expertise ; la place dans le système d’information ; la maîtrise des règles.

Situations de répartition des pouvoirs déséquilibrée /offreurs nombreux, acheteur unique ; offreur unique, acheteurs nombreux (monopole).

Quelques conseils politiquement incorrects mais stratégiquement efficaces

Soyez égoïste!

Soyez hypocrite/la société est une mise en scène: comment être un bon acteur.

Parlez aux gens leur langue: culture et empathie.

N’ayez pas les goûts de tout le monde.

Optimisez l’utilisation de vos ressources

Bien gérer son argent et son temps.

Le syndrome du «stuck in the middle», autrement dit «coincé au milieu».

Chaque entreprise se bat pour qu’aucune journée ne soit jamais la dernière.

Les sept petites leçons de stratégie de l’empereur

  1. Ne faites pas l’économie de bases solides.
  2. De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace.
  3. Retourner les menaces à son avantage et endurer la traversée du désert.
  4. Adapter en permanence sa stratégie.
  5. Être le meilleur ne suffit pas. «Bien, bien, mais a-t-il de la chance?»
  6. Savoir jouer le tout pour le tout.
  7. Les faiblesses peuvent être surmontées.
Épilogue: votre vie comme une entreprise

Je sais parfaitement que l’essentiel dans la vie «est invisible pour les yeux» comme écrivait Saint-Exupéry… Cependant, quel que soit notre idéal, il a toujours besoin d’une saine gestion pour grandir et s’épanouir… Même sans aller jusqu’à des vies extraordinaires ou spécialement remarquables, il faut tout simplement beaucoup de stratégie accompagnée de réalisations dans la direction choisie pour vivre une vie heureuse et épanouie d’être humain.

 

*

LA MERE MORTE de Blandine de CAUNES - Ed. Stock 2020

La mère morte Émetteur du florilège : François C.

On réalise qu’on est entrées dans un nouveau monde et que nous allons devoir réorganiser la vie de maman.

Hier, une reine du monde, aujourd’hui une vieille femme qui perd la tête et qu’on n’invite plus nulle part.

Je suis toujours partagée entre l’admiration et l’irritation devant sa façon de nier la réalité. Même si je suis bien obligée d’admettre que cela ne lui a pas si mal réussi…

Difficile d’exister en face d’une femme qui signait ses lettres Bételgeuse, du nom de l’étoile la plus brillante de la constellation d’Orion: mille fois plus grosse que le Soleil, et cent mille fois plus lumineuse.

Benoîte G. «Dans la vie, deux mondes se côtoient: celui des gens qui vont vivre et celui des gens qui vont mourir. Ils ne parlent plus la même langue. Ils se croisent sans se voir.»

D’accord, on est une lignée de mères fortes et ce n’est pas évident de trouver sa place. Maman a connu ça, et moi aussi avec elle. Mais il faut bien digérer sa mère, un jour!

Ce qui est horrible dans ces fins de vie, c’est qu’on ne sait plus ce qu’on doit souhaiter: que ce soit vraiment la fin ou encore un sursis. Mais un sursis pour quoi? Pour cette non-vie qui est la sienne maintenant?

La mort de ses parents, c’est le premier coup de tocsin: on découvre qu’on est mortel, et en première ligne désormais.

Assister à la dégringolade de sa mère, c’est épuisant. Physiquement et psychiquement.

Le reste du temps, elle est rivée devant l’écran de la télévision, comme hypnotisée. Mais le seul commentaire qui lui vient est: «Pitoyable.». Tout est pitoyable: que ce soit triste, gai, intelligent ou idiot, c’est pitoyable. Comme elle?

Fatiguée… Un mot qu’elle ne prononçait jamais, elle l’infatigable qui menait de front toutes ses vies. Femme mariée, femme adultère, mère, écrivaine, journaliste, militante féministe et socialiste, jardinière dans ses trois jardins –en Bretagne, à Hyères, en Irlande-, épistolière, excellente cuisinière, amatrice éclairée de whiskys single malt, bricoleuse, décoratrice, amie fidèle… Maman et son énergie sidérante, son amour de la vie jamais démenti, même dans les moments les plus sombres.

Non, je ne suis pas admirable de dévouement, mais je ne trouve pas admirable d’être admirable dans l’oblation totale, le sacrifice de soi et de sa propre vie.

Hier au téléphone, maman a dit à Lison, entre deux borborygmes: «Je suis incarcérée.» C’est triplement vrai: elle est à l’hôpital, elle est attachée, et elle est prisonnière de son corps et de la vieillesse.

C’est étrange de la voir si calme, si obéissante. Elle est à des années-lumière d’elle-même. Et de nous.

J’admire la façon dont elle s’est battue contre le chagrin et la culpabilité d’être en vie: on se sent toujours coupable de survivre à ceux qu’on aime, surtout à son enfant, même si c’est plus ou moins conscient.

La mort d’un enfant, c’est une perte vertigineuse. Je ne sais pas encore si on s’en remet. Ce que je sais, c’est qu’elle a emporté une part saignante de moi.

Violette est tout le temps avec moi: je suis amputée et j’ai mal à elle, comme on a mal, paraît-il, au membre perdu. C’est ce qu’on appelle les douleurs fantômes.

Il y a deux mois, j’enterrais ma Violette. Tout ce travail que représente l’éducation d’un enfant: les angoisses, les bonheurs, l’interminable crise d’adolescence qu’on finit par surmonter, tout est réduit à néant.

Volées, nous sommes volées: toi de ta vie, moi de toi et je suis en deuil de notre avenir, beaucoup plus que de notre passé. Il y a tant de choses que j’aurais voulu te dire encore ; tant de choses à partager que nous ne partagerons pas.

Oui, le chagrin ronge comme le petit renard du Spartiate ronge son ventre. Personne ne voit rien, mais le travail de destruction est à l’œuvre, souterrainement. Oui j’ai peur que ce chagrin devienne un cancer qui rongera mon corps.

Évidemment, tu as fini par mourir, maman. On a beau s’y attendre et, dans notre cas, le savoir, le vouloir, c’est un choc ce moment où on contemple la mort qui a pris possession de l’être aimé… Il est si ténu ce passage où en une seconde on est précipité dans un autre temps, un autre univers.

Je suis enragée que tu ne sois plus là pour jouir de la beauté du monde: un sentiment d’injustice d’une force inouïe me terrasse alors.

Ma fille Violette est la première, et la seule personne au monde pour qui j’aurais donné ma vie sans hésiter une seconde.

J’ai expliqué à Clémentine que j’avais besoin d’affronter mon chagrin et que je ne croyais pas qu’on puisse faire l’économie de ce parcours du combattant.

J’ai traversé une terrible tempête, j’ai parfois cru que j’allais chavirer corps et âme, mais je nage maintenant dans des eaux plus sereines. Maman et Violette sont là, je sens leur présence, le plus souvent bienfaisante et protectrice. 

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L'incroyable voyage de Coyote Sunrise de Dan GEMEINHART - Pocket jeunesse (roman adolescents)

L'incroyable voyage de Coyote Sunrise Coup de cœur de Stéphanie, une libraire spécialisée en jeunesse, confinée: Un superbe roman sur la puissance du lien père-fille, sur les hauts et les bas de la vie…

Un road-trip qui nous fait parcourir les États-Unis en compagnie de personnages forts et vulnérables à la fois. Ce roman nous fait rire et pleurer et nous offre surtout de très belle tranches de vies. Magnifique!

LES NOUVELLES CLÉS DE LA LONGÉVITÉ de Dr Pascal DOUEK- Ed. Leduc.s pratique

Les nouvelles clés de la longévité Émetteur du résumé : François C.

Partie 1 COMMENT VIEILLISSONS-NOUS AUJOURD’HUI ET POURQUOI CHANGER NOS HABITUDES?

Ch. 1 La longévité en 2019

Un patrimoine génétique spécifique, une alimentation frugale, de l’activité physique, des relations sociales, une personnalité forte et une moindre exposition aux toxiques sont aujourd’hui reconnus comme étant les clés de la longévité.

Ch. 2 Les mécanismes biologiques du vieillissement

. Le raccourcissement des télomères, biomarqueurs du vieillissement.

. Gare au stress oxydatif, déséquilibre entre, d’un côté, la production de radicaux libres et, de l’autre, la capacité de notre organisme à neutraliser ces composés avant qu’ils n’occasionnent des dégâts.

. Les mitochondries, en première ligne du processus de vieillissement.

. Le microbiote intestinal, tout un micro-univers à préserver.

Ch. 3 Tous les «bons» conseils pour vieillir plus vite et vivre moins longtemps…

. Les maladies chroniques -maladie de longue durée qui évolue lentement-, un fléau moderne.

. L’inflammation chronique à l’origine de nombreux maux.

. Le tabac tue… même à petites doses.

. L’alcool agit-il négativement ou positivement sur notre santé?

. Le sucre, lit de l’inflammation et accélérateur du vieillissement.

. Le surpoids, un état inflammatoire chronique.

. La sédentarité, facteur de risque pour de nombreuses maladies.

. Des nuits de sommeil de 7 à 8 heures en évitant par tous les moyens la fragmentation.

. Le stress, délétère à tous les niveaux.

. Gare aux toxiques environnementaux!

Partie 2 LES DÉCLICS LONGÉVITÉ POUR UN VIEILLISSEMENT RÉUSSI

Ch. 1 Déclics activité physique: les secrets pour bien bouger

  1. J’adopte un chien. Je gagne 10 années de vie en bonne santé.
  2. Je prends le vélo pour aller travailler.
  3. Je bannis la télévision au-delà de 2 heures par jour.
  4. Je lâche les écrans pour lutter contre la sédentarité.
  5. Je pratique au moins 30 minutes d’activité physique quotidienne.
  6. Je danse pour inverser le processus de vieillissement. La danse est aussi une technique prometteuse pour conserver la capacité d’équilibre.
  7. Je fais de l’exercice à 40-50 ans pour réduire le risque d’AVC.
  8. Je vis proche de la nature pour réduire le risque de maladies chroniques.
  9. Je marche pour prendre soin de mon cerveau.
  10. Je pratique la gym… faciale pour paraître toujours jeune!
  11. Je pratique le tai-chi pour vivre mieux et plus longtemps.
  12. Je me mets au régime méditerranéen (antioxydant et anti-inflammatoire) pour améliorer rapidement mes performances physiques.
  13. Je marche d’un pas rapide pour vivre plus longtemps.
  14. Je développe ma puissance musculaire et j’allonge mon espérance de vie.
  15. Je fais une épreuve d’effort et j’évalue mon âge physiologique.
Ch. 2 Déclics nutrition: bien manger pour préserver sa santé
  1. J’adopte le régime méditerranéen.
  2. Je consomme des oméga 3 en prévention de la maladie d’Alzheimer.
  3. Je consomme de la viande rouge avec modération.
  4. Je mange des noix.
  5. Je me mets au régime nordique, bon pour le cœur.
  6. J’élabore mes repas en fonction de mon microbiote.
  7. Je pratique la restriction calorique, source de longévité.
  8. Je mange du chocolat noir composé d’au moins 70% de cacao.
  9. Je mange des pruneaux pour protéger mes os.
  10. Je consomme bio!
  11. Je ne saute pas le petit-déjeuner!
  12. Je consomme des bonnes matières grasses.
  13. Je bois du jus de grenade pour vivre plus longtemps.
  14. Je bois du café pour réduire le risque de mortalité.
  15. Je consomme du curcuma au quotidien.
  16. Je n’oublie pas les champignons (cèpes, de préférence), les champions anti-âge.
  17. Je consomme du vinaigre pour calmer l’inflammation digestive.
  18. Je stoppe les boissons sucrées pour vivre plus longtemps!
  19. Le brocoli, le super aliment à privilégier.
  20. Mangez des myrtilles, c’est bon pour votre cœur.
  21. Je restreins ma consommation d’aliments ultra-transformés.
  22. Je bois du thé vert et je réduis mon inflammation.
Ch. 3 Déclics cérébraux: Tout pour être bien dans sa tête
  1. Je médite pour ralentir le vieillissement cérébral.
  2. Garder un cerveau jeune passe par son niveau d’éducation et d’activité physique.
  3. Je fais de la musique pour rester jeune.
  4. Je conduis, mais pas trop!
  5. Je fais des mots croisés pour gagner 10 ans d’âge cérébral.
  6. Je jardine parce que c’est bon pour mon cerveau.
  7. Je cultive mon bien-être.
  8. Je m’occupe des autres pour moins stresser.
  9. J’apprends une nouvelle langue et je ralentis le vieillissement de mon cerveau.
  10. 20 minutes d’immersion en pleine nature et je contrôle mon stress.
  11. Pratiquer une sieste par jour pour réduire la pression artérielle.
  12. Avoir un projet de vie favorise la longévité. L’ikigai se définit comme l’art de vieillir en restant jeune.
Ch. 4 Déclics activités sociales: une vie active pour mieux vieillir!
  1. J’entretiens mon réseau d’amis pour rester en bonne santé.
  2. Je mène une vie sociale riche, c’est bon pour mon cœur.
  3. Je participe activement aux activités sociales pour un vieillissement réussi.
  4. Je vais régulièrement à des expositions et je réduis mon stress.
  5. Être heureux en couple est bon pour le cœur.
Ch. 5 Déclics sexualité: prendre du plaisir pour bien vieillir!
  1. Je fais l’amour toutes les semaines pour vivre plus longtemps.
  2. Plus je fais l’amour, plus je renforce mes performances cognitives!
  3. Je ne réduis surtout pas mes rapports sexuels avec l’âge.
  4. Je fais l’amour régulièrement pour prolonger mon espérance de vie.
Ch. 6 Déclics experts: des conseils avisés pour une longévité en bonne santé!
  1. Les déclics activité physique: bien bouger (conseils d’un coach sportif).
  2. Les déclics nutrition: bien manger (conseils d’un chef cuisinier).
  3. Les déclics yoga: adopter les bonnes postures (conseils d’une professeure de yoga).
  4. Les déclics méditation: prendre soin de son cerveau (conseils d’une experte méditation).
Ch. 7 La longévité, c’est bien ; être autonome le plus longtemps possible, c’est mieux

La perte d’autonomie, ou dépendance, se définit par l’impossibilité pour une personne d’effectuer par elle-même certains actes de la vie courante, dans son environnement habituel.

  1. Développer sa réserve cognitive pour prendre soin de son cerveau.
  2. Réduire ses facteurs de risque pour prendre soin de son cœur.
  3. Bien manger et bien bouger pour réduire le risque de perte de mobilité.
  4. Bien voir et bien entendre pour prendre soin de son capital sensoriel.
Partie 3 POUR ALLER PLUS LOIN…

Ch. 1 Quel est l’avenir de la recherche à propos de la longévité?

  1. Les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives).
  2. Les médicaments longévité.
  3. Longévité et immortalité : le transhumanisme.
Ch. 2 Quelle sera la médecine de demain?
  1. Que nous promet la technologie ?
  2. La médecine des 4P (prédictive, préventive, personnalisée, participative).
  3. L’intelligence artificielle au service de la médecine.
Ch. 3 Le business de la longévité

En 2050, la France comptera 20 millions de personnes de plus de 65 ans…Développement de deux catégories de seniors : une population de retraités, actifs et en bonne santé ; une population de personnes en perte d’autonomie.

  1. La silver économie regroupe l’ensemble des produits et services destinés aux seniors de plus de 65 ans.
  2. L’économie de la longévité.
Blog du Dr Pascal DOUEK

 

*

L’ALERTE DEMOCRATIQUE de Nicolas BAVEREZ - Ed. de L’Observatoire

L'alerte démocratique Émetteur du verbatim : François C.

Ch. 1 Quand le populisme avance masqué

À la suite de quatre décennies d’un interminable déclin, la France cumule en effet tous les risques ; stagnation économique et chômage de masse ; paupérisation des classes moyennes ; fracture sociale et territoriale ; désarroi identitaire ; montée de la violence et de l’insécurité ; délégitimation des institutions et de la classe politique.

Il existe désormais plusieurs peuples et plusieurs catégories de territoires qui n’ont plus rien en commun: la France des métropoles intégrée dans la mondialisation ; la France protégée qui dépend de la dépense publique et en vit de plus en plus mal ; la France périphérique des exclus, qui regroupe les ghettos urbains, les régions désindustrialisées et une majorité du monde rural ; la France de l’anomie ou de la violence, qu’elle soit terroriste ou de droit commun.

La dépense publique continue à dépasser 56% du PIB tandis que les impôts, prélèvements et taxes s’élèvent à 53% du PIB… La nature de la dépense publique est par ailleurs de plus en plus déséquilibrée, puisque l’ascension des transferts sociaux (34% du PIB) va de pair avec la paupérisation de l’État régalien, dont le rôle est vital pour le maintien de la paix civile et la défense de la souveraineté dans une période de remontée de la violence et des risques stratégiques.

Dans l’ordre politique, la paupérisation des Français, l’éclatement de la société, la montée de l’insécurité et le blocage de la Vème République, conjuguant autoritarisme et impuissance, ont entraîné le retour en force du nationalisme, du protectionnisme et de la xénophobie, sur fond de dénonciation du capitalisme mondialisé, de peur des migrants et de l’islam.

La France n’est pas une île préservée de la tempête qui ravage les démocraties. Le populisme y est chez lui. Il a contribué à dissoudre la République en transformant la nation en une myriade de communautés, de corporations et de groupes d’intérêts n’ayant plus de lien entre eux. Il s’attaque maintenant à la liberté sous toutes ses formes.

Ch. 2 La tentation du renoncement

La démocratie est un miracle politique instable et précaire. Elle ne peut se maintenir que par un effort permanent des dirigeants et des citoyens… Elle meurt de l’intérieur quand les citoyens arbitrent en faveur de l’autoritarisme contre la liberté, du désengagement contre la nation, de la violence contre le débat public, de la peur contre la raison, du mensonge contre les faits.

Face à l’emprise d’un État gigantesque et ligoté par sa complexité et sa démesure, la société française reste désarmée. Dans cet archipel éclaté qu’elle est devenue, de plus en plus nombreux sont les communautés, les groupes, les corporations ou les entités économiques qui font sécession.

Il existe aujourd’hui 900 zones de non-droit sur le territoire national qui vivent de l’économie parallèle et des transferts de l’État providence, et où l’autorité publique a disparu, remplacée par la loi des gangs et du fondamentalisme islamique.

La fiscalité française est la plus lourde, la plus progressive et la plus redistributive du monde développé… La solidarité ne manque pas de moyens puisqu’elle absorbe 34% du PIB… Son expansion s’est effectuée au détriment de l’Etat régalien -police, justice, défense et diplomatie-, qui ne se voit affecter que 2,8% du PIB.

Tout ce qui réfléchit et qui raisonne, tout ce qui instruit et qui cherche, tout ce qui tempère et qui modère est réputé défendre les intérêts d’une oligarchie honnie. Tout ce qui s’indigne et qui proteste, tout ce qui met en scène les émotions et la colère brute, tout ce qui casse et qui violente est censé exprimer une «urgence citoyenne» au service d’un peuple édifié pour les besoins de la cause… Nous avons laissé la peur et le mensonge gangrener notre société.

Ch. 3 Le peuple contre la liberté

À l’égal des totalitarismes du XXème siècle, les populismes entendent créer un nouveau type de régime politique qui a vocation à se substituer à la démocratie et non pas à la gouverner autrement.

La crise mondiale de la démocratie est la plus sérieuse depuis les années 1930, car le populisme, comme les idéologies totalitaires, pervertit ses valeurs… Il promeut des solutions simples aux problèmes complexes, qui passent par la désignation de boucs émissaires, notamment les étrangers et les migrants, mais aussi les riches et les banques, les élus ou l’Union européenne. Au nom de l’urgence, qu’elle soit nationale ou sociale, technologique ou écologique, elle assume le recours à la tyrannie d’un homme fort entre les mains duquel les citoyens remettent tous les pouvoirs.

La colère des peuples dans laquelle s’enracine le populisme renvoie à quatre séries de causes systémiques: la rupture du contrat économique et social qui sous-tendait la démocratie ; le désarroi culturel et identitaire ; la montée de l’insécurité et de la violence ; la défiance envers les institutions et les dirigeants politiques, nourrie par la conviction de leur impuissance face à la décomposition interne comme aux menaces émanant des démocratures et du djihadisme.

À long terme, les populistes ne laisseront effectivement que des décombres. Leurs promesses se révèlent systématiquement fausses, car le pouvoir absolu, s’il supprime effectivement la liberté, ne produit à terme que la pauvreté et l’anomie, l’oppression et le désespoir.

Aujourd’hui, comme dans les années 1930, une course de vitesse est lancée entre la capacité des démocraties à désarmer le populisme en se réinventant et les ambitions de puissance des régimes politiques se fixant pour objectif de les détruire. Son issue est incertaine et sera tranchée au sein des nations libres, suivant que leurs citoyens s’abandonneront aux passions collectives, à la séduction de la démagogie et à la tentation autoritaire, ou bien se ressaisiront pour réaffirmer leur ancrage dans la raison et leur choix de la liberté.

Ch. 4 Les guerres du droit

L’État de droit est une condition nécessaire à la liberté politique, mais aussi l’instrument d’une politique de puissance poursuivie par d’autres moyens. Les États-Unis, pour l’avoir compris depuis longtemps, utilisent toutes les ressources du mercantilisme juridique et fiscal.

Le massacre de Tian’anmen n’a pas été un accident, mais la pierre d’angle d’un modèle original, combinant développement économique à marche forcée et stabilité politique d’une part, hyper-nationalisme et négation de la liberté d’autre part.

Sous la mondialisation de l’économie et l’interconnexion des hommes et des sociétés, le système géopolitique a ainsi éclaté en pôles dont les institutions, mais aussi les cultures et les valeurs sont irréductiblement divergentes, voire antagonistes pour ce qui est du respect du droit et des libertés individuelles.

Outre les États-Unis et la Chine, le renouveau impérial, antagoniste de l’État de droit, se trouve également au principe de la Russie de Vladimir Poutine, de la Turquie de Recep Erdogan ou de la république islamique d’Iran.

Internet s’est développé en dehors du droit en engendrant deux monstres: l’oligopole des Gafam aux États-Unis ; le totalitarisme numérique chinois autour de Baidu, Alibaba, WeChat, Tencent ou Huawei… Les géants numérique ont conquis le monde en marge du droit du travail, du droit de la propriété intellectuelle, du droit de la concurrence, du droit fiscal, du respect des libertés individuelles comme de la souveraineté des États.

L’Union européenne s’est découverte désarmée face à l’annexion de la Crimée par la Russie puis son intervention en Ukraine, à la transformation de la Turquie en démocrature islamique, à l’implosion du Moyen-Orient et de la Libye, à la multiplication des attentats islamistes ou aux vagues de migrants.

L’Europe joue aujourd’hui sa survie… le défi consiste à réinventer l’Union autour de sa souveraineté juridique, fiscale, technologique et monétaire.

Ch. 5 Le spectre des années 1930

Au cours de la décennie 1930… la conjonction du krach le plus dévastateur de l’histoire du capitalisme, de la prise en tenaille par les totalitarismes soviétique, fasciste et nazi et de son dénouement par la Seconde Guerre mondiale reste une tragédie sans équivalent.

Le spectre des années 1930 hante les démocraties. Elles sont en effet confrontées à des forces similaires à celles qui contribuèrent à la tragédie de l’entre-deux-guerres et qui sont précisément celles qui portent les populismes.

Le retournement de la mondialisation va de pair avec l’exacerbation des sentiments identitaires. Or ceux-ci se confondent avec le nationalisme, le fanatisme religieux et le racisme, comme l’avaient annoncé les guerres de l’ex-Yougoslavie.

Les démocraties disposent aujourd’hui de toutes les ressources pour se réinventer. Il ne dépend que d’elles de répondre à la nouvelle lutte des classes par l’éducation, à la paupérisation des classes moyennes par une croissance inclusive, à la violence par un investissement massif dans la sécurité, à la crise de confiance dans les institutions par une démocratie participative et par le renforcement de l’État de droit. Mais pour cela, elles doivent résister au poison populiste qui se diffuse dans toutes les parties de l’économie, de la société, de la vie intellectuelle et politique.

Ch. 6 Le monde d’après l’Occident

Les démocratures… conjuguent le pouvoir d’hommes forts, l’exaltation des sentiments nationalistes et religieux, la manipulation de l’opinion par la propagande, le contrôle de l’économie, de la société et des médias… La dissémination de la puissance va de pair avec la prolifération de la violence, qui se traduit par la multiplication des crises et des conflits hybrides mêlant guerre civile, tribale, religieuse, interétatique et impériale, à l’image des tensions croissantes en mer de Chine, du chantage nucléaire de la Corée du Nord, de l’escalade de la violence au Moyen-Orient, de la poussée djihadiste en Afrique ou des pressions de la Russie sur l’Europe.

Le défi lancé par la Chine à l’Amérique et à l’Occident est sans exemple, car il est à la fois économique et technologique, politique, idéologique et civilisationnel.

Donald Trump accélère formidablement le déclin des États-Unis… Son imprévisibilité et sa diplomatie du chaos ont transformé les États-Unis de garant des démocraties en facteur d’incertitude qui accroît les risques globaux… Aucun des bras de fer engagés avec la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord ou le Venezuela ne s’est dénoué à l’avantage de Washington.

L’Europe ne cesse de se diviser et de se déchirer, du Brexit à la question de l’euro, en passant par les migrants ou la sécurité… Elle possède en revanche la dimension idéale pour répondre aux enjeux globaux de l’ère de l’histoire universelle, qu’il s’agisse de mouvements migratoires, de changement climatique, d’énergie, de révolution numérique, de sécurité face au djihadisme et aux démocratures.

Ch. 7 La démocratie n’est pas morte

Au total, l’islam politique se réduit à une culture de la pauvreté, de l’oppression et de la mort, à l’opposé d’un projet de civilisation.

Le prix de l’impérialisme russe est plus que jamais exorbitant… L’exaltation nationaliste et la dénonciation de l’Occident peinent à convaincre une population paupérisée et surendettée à hauteur de 210 milliards de dollars, exposée à la progression de la violence et excédée par une corruption endémique… Au total, Vladimir Poutine acte un nouvel et tragique échec de la modernisation de la Russie.

La contre-révolution nationaliste, islamique et raciste engagée par Recep Erdogan est promise à l’échec… La Turquie va au-devant d’une crise financière, économique et sociale majeure.

Les dirigeants populistes sont rapidement rattrapés par la réalité quand ils exercent le pouvoir. Leurs mensonges et leur irresponsabilité conduisent inexorablement à l’échec et au chaos, qu’ils tentent de surmonter en surenchérissant dans la démagogie et la violence.

Sous la guerre des civilisations, des cultures et des religions, la liberté politique, en tant qu’elle permet aux individus et aux nations de décider de leur destin, reste une idée neuve au XXIème siècle.

Les nations libres sont certes entrées dans un monde dangereux et volatil, auquel elles ne sont pas préparées. Elles sont vulnérables en raison de leurs faiblesses intérieures, de leur désunion, de la déliquescence du leadership américain. Mais contrairement aux théocraties, aux totalitarismes et aux démocratures, elles disposent de la capacité de se réinventer en tablant sur le travail, la créativité et la volonté de leurs citoyens.

Ch. 8 Réinventer la démocratie

Le seul véritable antidote aux démocratures, au fanatisme religieux et au populisme, c’est la liberté politique. Mais elle reste à réinventer dans l‘âge de l’histoire universelle.

Les termes du pacte démocratique doivent être redéfinis en répondant à quatre questions majeures: comment refaire une communauté de citoyens? Quel nouveau contrat économique et social? Comment basculer d’un capitalisme de rente et de prédation à une croissance soutenable? Comment restaurer la sécurité dans le respect de l’État de droit?

Les réseaux sociaux se révèlent de plus en plus comme une arme de destruction massive de la démocratie en favorisant la diffusion d’une information manipulée auprès de chaque citoyen.

La décomposition des classes moyennes sous l’effet de la mondialisation, de l’ubérisation et de la robotisation représente une menace majeure pour la survie de la liberté politique et de l’économie de marché. La violence reste condamnable, mais le désespoir qu’elle exprime doit être entendu.

Trois défis se présentent devant les sociétés libres: évoluer vers une croissance inclusive afin de renouer le tissu social et territorial des nations déchirées ; accompagner la révolution numérique en évitant la brutalité et la misère générée par le passage de l’économie agricole à l’ère industrielle ; accélérer la transition écologique.

Ainsi, l’Europe -qui se voulait exemplaire pour l’écologie- a fait naufrage, conjuguant bulle spéculative autour des énergies renouvelables, explosion des prix pour les consommateurs, affaiblissement de la compétitivité des entreprises, arrêt de la baisse des émissions du fait de la lignite allemande et renforcement de la dépendance énergétique, notamment à l’égard du gaz russe.

L’écologie doit donc cesser d’être une idéologie pour prendre la forme d’une stratégie soutenable… On ne sauvera pas la planète contre l’économie marchande, mais avec elle, en réalignant capital humain, capital économique, capital financier et capital environnemental.

Les démocraties se sont laissé saisir à la gorge par l’histoire du XXIème siècle et les risques qui lui sont propres, qu’il s’agisse de la régulation du capitalisme, de la réponse aux défis de la révolution numérique et de la transition écologique, des menaces nouvelles pour la liberté que représentent les démocratures et le djihadisme… Les démocraties doivent aujourd’hui se réarmer non seulement sur le plan militaire, mais plus encore sur les plans politique, intellectuel et moral.

Ch. 9 Refonder l’Europe comme puissance

Les Européens ne peuvent rester dans le déni des transformations du monde et de la dégradation de leur environnement. Le décrochage actuel de l’activité, venant après une décennie perdue, souligne le risque de japonisation de la zone euro, cumulant stagnation, déflation, sous-investissement chronique et faillite du secteur financier.

L’Union n’a jamais été aussi impuissante et clivée entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest. Et ce d’abord en raison du couple franco-allemand, qui se refuse à trancher le nœud gordien en accélérant l’intégration du continent pour restaurer sa souveraineté. Or ce couple, s’il n’est plus suffisant, reste nécessaire à toute relance de l’Europe.

Le modèle français hérité des Trente Glorieuses qui conjugue croissance atone, chômage de masse et dette publique de 100% du PIB est insoutenable.

Cette vague migratoire représente une arme redoutable entre les mains des djihadistes, mais aussi des démocratures russe et turque, qui se servent des migrants comme d’une arme de déstabilisation et de chantage.

L’Union crée trop de normes et ne produit pas assez de sécurité. Aujourd’hui, la priorité doit aller à l’élaboration et à la déclinaison opérationnelle d’une Europe de la sécurité… Une Union pour la sécurité devrait être fondée, avec pour missions la lutte contre le terrorisme, la protection des infrastructures vitales, la cyberguerre et surtout le contrôle des frontières extérieures de l’Union, qui constitue une demande expresse et légitime des citoyens.

L’Europe doit passer des mots aux actes pour transformer en chances les risques qui découlent des menaces des démocratures et du djihadisme, mais aussi de la fin du leadership américain et du Brexit. Elle doit faire émerger une réponse partagée aux grands enjeux du XXIème siècle: la confrontation entre les États-Unis et la Chine, l’émergence de l’Asie face à l’Occident, le défi des démocratures et de l’islam radical, l’explosion démographique de l’Afrique et les migrations, la démondialisation, la révolution numérique et le dérèglement climatique… Elle doit se réinventer au XXIème siècle autour de la souveraineté et de la sécurité. Non dans l’ambition de dominer le monde du XXIème siècle, mais avec la volonté de défendre, face aux empires, ses valeurs et sa conception modérée, solidaire et humaniste de la liberté.

Conclusion Retrouvons foi dans la liberté !

Le succès n’est pas garanti: tout ou partie des démocraties peuvent disparaître, happées par la violence et le chaos. Les risques de rupture brutale sont très réels, qu’il s’agisse d’un nouveau krach financier, d’une implosion de la zone euro, suivie de près de celle de l’Union européenne, de la perte de tout contrôle des dérèglements climatiques ou bien encore de conflits armés majeurs.

«Se reposer ou être libre, il faut choisir», rappelait Thucydide. Le temps des rentiers est terminé. Dire adieu au travail, à la réforme et aux armes, c’est dire adieu à la liberté. Bienvenue donc aux artisans, aux pédagogues et aux combattants de la liberté du XXIème siècle!

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Rouge de Pascaline Nolot - Gulf Stream

RougeCoup de cœur de Jeanne, l’animatrice de notre club de lecture:

Rouge vit à l’écart du village de Malombre, rejetée de tous depuis sa naissance à cause d’une balafre écarlate sur son visage. Trouvant refuge dans les écuries de l’auberge à la tombée de la nuit, Rouge vit tant bien que mal aidée du Père François et de son seul ami, Liénor. Les villageois superstitieux sont donc soulagés de la voir enfin partir suite à ses premières règles, espérant ainsi mettre le Malin aux portes du hameau. En effet, depuis tout juste treize ans, toutes les nouvelles jeunes femmes sont envoyées dans les bois jusqu’à la maison de Grand-Mère, munies d’un panier contenant une galette de beurre. Jusqu’à présent, aucune n’est revenue. Le conte cache peut-être une plus obscure vérité…

J’ai lu beaucoup de réécritures de contes très réussies mais je pense qu’aucune ne m’a autant plue que celle là! Si le roman reprend bien sûr l’histoire du Petit Chaperon rouge, on retrouve des références à d’autres contes comme Blanche Neige ou même Hansel et Grëtel. L’histoire est très captivante et l’alternance entre flash back et narration lui donne beaucoup de rythme. On en apprend toujours davantage et les révélations s’enchainent, toutes plus scotchantes les unes que les autres!

Rouge est un personnage très attachant: sa différence et son exclusion la rapprochent du lecteur, son courage impressionne et son passé intrigue. Héroïne parfaite, elle enchaîne les affronts sans rien attendre du destin, qui s’est pourtant révélé très cruel à son égard jusqu’à présent. Si les personnages secondaires ne semblent pas avoir beaucoup d’importance au début, ils cachent presque tous un secret et se révèlent à leur tour passionnants! Les événements sont racontés sous différents angles, ce qui leur donne plus d’ampleur et les rend plus riche. Les «méchants» de l’histoire sont eux aussi très intéressants: on s’attend tout d’abord à ce que Grand-Mère soit l’incarnation absolue du mal mais elle se révèle très nuancée.

Derrière un simple conte se cache une histoire bien plus complexe qu’il n’y parait et une dénonciation d’horreurs qui restent malheureusement très actuelles… Des sujets qui peuvent être délicats à traiter avec un public un peu jeune sont ici très bien abordés. Des scènes dures sont narrées mais l’horreur éprouvée par le lecteur est compensée par un univers merveilleux qui permet de dédramatiser un peu les événements. Le message transmis donne beaucoup de force au roman, ainsi qu’une dimension engagée. De plus, l’histoire est très bien écrite et les nombreuses rimes à l’intérieur des phrases donnent une singulière dynamique au texte.

Rouge est donc un roman qui m’a fait réfléchir: derrière des allures de conte pour enfant se cache une vérité beaucoup plus sombre qui traduit le fort engagement de l’auteure. La fin de l’histoire, en plus d’être une délicate conclusion, est une belle invitation à l’acceptation et à l’ouverture d’esprit! Bonne lecture! 😉

 

 

Ose! Tout le monde peut devenir entrepreneur de Alexandre Mars - Flammarion

Émetteur du verbatim: François C.

Ose ! tout le monde peut devenir entrepreneur1. Eurêka! n’existe pas

La liste de tes idées

Trois questions: 1. Le marché est-il suffisamment important? 2. Est-ce que j’ai une vision suffisamment claire du produit que je veux proposer? 3. Y a-t-il des contraintes, des raisons pour lesquelles je ne peux pas faire aboutir cette idée ?

«S’il n’y a pas de concurrence, il est possible qu’il n’y ait pas de marché.»

2. Une seconde avant les autres

Intuition: la capacité d’être en permanence en état de veille, d’éveil, d’écoute et de perception des éléments partiels, fragmentaires, voire anecdotiques, autrement dit des signaux faibles que nous livre en permanence notre environnement.

«La seconde avant les autres». C’est elle qui nous guide pour faire encore mieux, qui nous pousse à nous challenger, à nous dépasser, à nous améliorer, à être très agile au risque de vivre en permanence dans une zone d’inconfort, dans un équilibre souvent compliqué à maintenir.»

«Un entrepreneur, ça agit, ça se trompe, ça étudie le marché, ça évolue, ça se repositionne, ça pivote, ça teste et ça échoue, et puis un jour, quand c’est le bon moment, ça teste et ça réussit.»

3. Socrate, Confucius et les trottinettes

Aujourd’hui, le phénomène de la simultanéité des découvertes et inventions peut presque être touché du doigt.

«Celui que l’on considère être «le premier» est de plus en plus rarement celui qui a inventé l’idée. Il est celui qui a inventé la manière de la populariser juste avant les autres, mais pas trop tôt non plus.»

4. La théorie des 10 000 heures

Les futurs maestros totalisent chacun 10 000 heures de pratique; les bons violonistes atteignent les 8 000 heures, et les futurs professeurs de musique ne dépassent pas les 4 000 heures.

C’est l’effort et lui seul qui déterminera sa progression. Autrement dit, le sommet ne peut être atteint sans un labeur acharné, largement supérieur à la moyenne.

«Ton temps est précieux, ne le perds pas dans des choses inutiles ou qui ne te font pas vraiment plaisir. Garde-le pour l’essentiel.»

5. 100% des gagnants ont tenté leur chance

Ceux qui tentent leur chance ne sont pas tous nés avec une cuillère d’argent dans la bouche. Au contraire, ce sont souvent ceux qui n’ont pas eu, au départ, toutes les chances. Qui n’ont pas grandi dans la ouate. Ils n’ont pas forcément eu faim, mais ils ont traversé des épreuves qui leur ont appris à courir plus vite que les autres, à endurer le stress, les déceptions, l’abandon, le frigo vide malgré les heures de boulot.

6. Design thinking et open innovation

Crée un prototype ou meurs.

La solution que tu cherches est à l’extérieur de la pièce dans laquelle tu te trouves.

7 étapes du Design Thinking: 1. Identifier sa problématique et la cadrer; 2. Lister les problèmes rencontrés jusque-là par l’utilisateur auquel tu destines ton produit; 3. Imaginer quelles solutions on peut identifier pour répondre à ces problèmes; 4.Prototyper; 5. Sélectionner; 6. Mettre en place; 7.Apprendre, apprendre, apprendre.

L’Open innovation repose sur trois éléments: le partage des informations, la coopération avec le monde extérieur et la confiance sans laquelle elle ne peut exister.

7. Assume tes faiblesses!

Qu’est-ce que je sais que je ne sais pas faire?

Quelques qualités qui sont la clé de la réussite entrepreneuriale: 1. La capacité de prendre rapidement des décisions et d’accepter d’en assumer les conséquences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises; 2. La capacité à prendre du recul pour embrasser un champ beaucoup plus large que les affaires courantes du quotidien; 3. L’aptitude à être présent sur différents fronts, même s’il n’excelle pas dans tous.

8. Seul on va plus vite, ensemble va-t-on plus loin?

Il est vrai que 60% des start-up échouent parce que les cofondateurs ne sont pas d’accord entre eux, qu’ils commencent à se disputer, que la paralysie s’installe. Il y a une toute petite fenêtre de tir qu’il faut réussir à saisir.

Penses-y avant de t’engager: l’option 50/50 n’est pas la seule qui se présente à toi.

9. SWOT: apprends à te connaître

Ôte tes œillères et apprends à t’informer, vérifie, recoupe et cherche à aller plus loin pour te tailler ta niche.

Tes forces. Tes faiblesses. Les opportunités. Les menaces.

10. Optimiste…mais jusqu’où?

Se lancer implique un optimisme chevillé au corps.

Ne te pose surtout pas la question de savoir si tu réussiras ton saut, projette-toi déjà sur le pas d’après, sur le moment où tu te relèveras.

Détermine ton terrain de jeu. Adapte tes moyens à ce terrain, sinon réduis-le à la mesure de tes moyens. A partir de cette base qui se doit d’être solide, pose la barre le plus haut possible, sois optimiste, vois grand, très grand, laisse-toi embarquer par ton rêve.

11. Quel est son nom?

Avec cinq lettres, il te reste de belles trouvailles à faire.

Note les mots que tu associes à ton produit, à tes valeurs, à ta mission, à ton ambition. Passe une demi-heure par jour sur ta liste, écris tout ce qui te passe par la tête.

12. La puissance du réseau

N’oublie pas que le réseau est une route à deux voies, non pas une rue à sens unique. Pour l’entretenir, tu dois toujours pouvoir donner quelque chose en échange, ou être prêt à le faire. Si tu te contentes de prendre ou de demander sans jamais offrir, le réseau finit par te rejeter.

13. « L’idée du siècle », c’est tous les jours

Tu ne pourras pas survivre si tu n’as pas, toi aussi, l’innovation chevillée au corps. Ton entreprise grandira avec toi. Elle évoluera toujours et tu seras capable de pivoter et de changer de cap, comme je l’ai fait.

Tout entrepreneur devrait être amené à se poser chaque matin la question : mon entreprise fonctionne bien, comment pourrait-elle fonctionner encore mieux, quitte à changer le système ?…Une fois qu’on est lancé, c’est tous les jours qu’on doit innover, s’élargir, s’ouvrir aux opportunités.

14. You pay peanuts, you get monkeys

La seule compétence exigée d’un entrepreneur est d’être un bon couteau suisse. Quitte à s’outiller sur le tas.

Je vais déléguer: ce que je ne sais pas faire, ce que je n’ai pas envie de faire et que d’autres feront mieux que moi.

15. Ne perds pas de vue ta mission

L’écrasante majorité des entreprises démarrent à la manière d’une tache d’encre: d’abord petites, elles s’élargissent plus ou moins rapidement par diffusion.

L’entrepreneur qui réussit est habité par une mission qui le pousse à aller de l’avant, encore plus loin, toujours plus loin.

16. Comment séduire un investisseur?

Ses questions avant d’investir:

. Le business model. Quel est le coût d’acquisition d’un client (CAC)? Et combien te coûte-t-il de le garder?

. La structure légale

. La taille du marché

. L’équipe

. La responsabilité sociale

. La valeur de l’entreprise et les possibilités de sortie

. Les perspectives de développement

. La différenciation et la protection

. La solidité économique

. La technologie et l’opérationnel

. La diligence juridique

. La diligence financière

Tu pousseras beaucoup de portes, tu essuieras beaucoup de refus et tu seras forcément démoralisé. Ne te laisse pas abattre ! Mets toutes les chances de ton côté et commence par sélectionner tes portes.

17. Une entreprise de son temps

1 milliard d’êtres humains vivent avec moins de 1 dollar par jour

Turkson « L’économie doit servir l’humanité au lieu de la gouverner en instaurant une croissance circulaire, durable, équilibrée et inclusive. »

Les grands industriels commencent à comprendre que s’ils ne changent pas, s’ils ne font pas des valeurs, du sens et du partage le cœur de leur métier, ils ne survivront pas.

Quand tu lances ton entreprise, intègre le bien social dans ton ADN. Sois un micro-activiste. Sinon de moins en moins de personnes te suivront.

18. J’ai échoué et tant mieux !

Nous sommes perpétuellement en apprentissage. Pour grandir, il faut passer par les erreurs, voire par les échecs.

19. Savoir-faire et faire savoir

Crée de la communication autour de tes succès, aussi infimes soient-ils: l’être humain est toujours attiré par la réussite.

20. La chance (et les moyens de l’invoquer)

Mais j’y suis aussi parvenu grâce à la culture d’une équation magique, la TPT –Team, Product and Timing, l’équipe, le produit et le moment: j’ai monté une équipe remarquable et je propose le bon produit qui évolue et se développe avec son temps. Qui a donc, forcément, toutes les chances de grandir.

21. Et maintenant?

Quand tu as le choix entre deux opportunités, par exemple vendre ta boîte ou la garder, construis un tableau à deux colonnes. Il t’évitera de dire ensuite « J’aurais dû », la pire des choses, le pire des mots.

Conclusion  Call to action!

Définis ce que signifie le succès pour toi.

Ose!

*

IKIGAI - Le secret des Japonais pour une vie longue et heureuse d'Hector GARCIA et Francesc MIRALLES - Fleuve et Pocket 2017

Émetteur du résumé : François C.

Ikigai ; le secret des japonais pour une vie longue et heureuse PHILOSOPHIE IKIGAI L’art de vieillir en restant jeune

Vocation: Ce dont le monde a besoin.

Mission: Ce que tu aimes.

Passion: Ce dans quoi tu es bon.

Profession: Ce pourquoi tu peux être payé.

Les cinq zones bleues de la plus grande longévité:

Okinawa, Japon

Sardaigne, Italie

Loma Linda, Californie

Péninsule de Nicoya, Costa Rica

Icarie, Grèce

CLÉS ANTI-ÂGE Les facteurs quotidiens qui favorisent un long et plaisant chemin

L’une des règles essentielles pour rester jeune est de conserver un esprit actif, souple et capable de continuer à apprendre.

Le stress favorise le vieillissement cellulaire, car il altère les télomères des cellules… Plus le stress était important, plus grand était l’effet dégénératif produit sur ces cellules.

Côté positif du stress contrôlé. «Ceux qui vivent avec un faible niveau de stress s’efforcent d’avoir des habitudes saines, fument moins et consomment moins d’alcool».

La sédentarité peut favoriser l’apparition de l’hypertension, les déséquilibres de l’alimentation, les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, voire certains cancers.

Les personnes qui vivent très longtemps partagent deux attitudes déterminantes: la pensée positive et un niveau élevé d’expressivité émotionnelle.

MAÎTRES DE LONGUE VIE Témoignages des centenaires d’Orient et d’Occident

Le sens de la communauté des Japonais et le fait qu’ils s’efforcent de rester occupés jusqu’à leur mort sont fondamentaux pour vivre longtemps.

Pour être toujours actifs, même quand il n’y a pas de nécessité à travailler, il faut avoir un ikigai à l’horizon, un objectif qui guide la personne tout au long de sa vie et la pousse à créer de la beauté et de l’utilité pour la communauté et pour elle-même.

DE LA LOGOTHÉRAPIE À L’IKIGAI De l’importance de trouver un sens à l’existence pour vivre mieux et plus longtemps

La logothérapie (Frankl) pousse le patient à découvrir consciemment le sens de sa vie afin d’affronter sa névrose.

Pour Frankl, l’homme qui affronte ses problèmes et transforme ses objectifs en activités pourra regarder en arrière avec sérénité en vieillissant… Il aura accumulé un ensemble d’expériences de vie qui lui prouveront qu’il a vécu par et pour quelque chose.

ENTRER DANS LE FLOW AVEC CHAQUE TÂCHE Comment transformer le travail et le temps libre en un espace de développement

. Technique 1 pour le flow: choisir un défi suffisamment ardu, mais pas trop.

. Technique 2 du flow: avoir des objectifs concrets et clairs.

. Technique 3 du flow: concentration sur une seule tâche.

Les artistes savent à quel point il est important de protéger son espace personnel, d’être à l’abri des distractions afin de pouvoir se consacrer à son ikigai.

Vacances instantanées: la méditation, une station balnéaire à disposition dans notre esprit, susceptible de nous procurer des vacances instantanées. Il s’agit simplement d’y pénétrer, ce que nous avons tous le pouvoir de faire avec un peu de pratique.

INSPIRATIONS DES CENTENAIRES Traditions et devises de vie d’Ogimi pour une existence longue et heureuse

. Une vie en communauté.

. Célébrer ensemble chaque jour.

. «Le chemin des dieux», religion première des royaumes d’Okinawa, mêle des éléments du taoïsme chinois, du confucianisme, du bouddhisme et du shintoïsme, ainsi que du chamanisme et de l’animisme.

Les interviews: 1. Ne pas s’inquiéter ; 2. Adopter de bonnes habitudes ; 3. Cultiver les amitiés chaque jour ; 4. Vivre sans hâte ; 5. Être optimiste.

LE RÉGIME IKIGAI Ce que mangent et boivent les gens les plus âgés du monde

. Les natifs consomment une grande variété d’aliments, essentiellement d’origine végétale.

. Ils mangent au moins cinq fruits et légumes par jour.

. Les céréales constituent la base du régime alimentaire.

. Ils consomment très peu de sucre sous forme directe.

. «Le ventre rempli à 80%» : la loi des 80%, concept dénommé hara hachi bu.

. Les secrets du thé vert.

BOUGER DOUCEMENT, C’EST VIVRE PLUS LONGTEMPS Exercices orientaux favorisant la santé et la longévité

. Échauffement matinal

. Yoga

. La salutation au soleil

. Taï-chi

. Qi gong

. Shiatsu

. Mieux respirer pour vivre plus longtemps

RÉSILIENCE ET WABI-SABI Comment affronter les problèmes et les changements de la vie en évitant le stress et l’anxiété, sources de vieillissement prématuré

La résilience n’est pas seulement la capacité à persévérer et à continuer à lutter à tout moment… C’est également une attitude que nous pouvons cultiver pour nous concentrer sur ce qui est important plutôt qu’urgent dans la vie, sans nous laisser mener par des émotions négatives.

L’un des mantras les plus employés dans le bouddhisme se concentre sur le contrôle des émotions négatives: Om mani padme hüm où Om est la générosité qui purifie l’ego, Ma l’éthique qui purifie la jalousie, Ni la patience qui purifie les passions et les désirs, Pad la célérité qui purifie les préjugés, Me le renoncement à la convoitise, et Hüm la sagesse qui purifie la haine.

Le wabi-sabi est un concept japonais qui enseigne la beauté de la nature périssable, changeante et imparfaite de tout ce qui nous entoure.

Un concept japonais complémentaire serait l’ichi-go ichi-e, qui pourrait se traduire par: «Ce moment n’existe que maintenant et ne reviendra pas».

L’ichi-go ichi-e nous apprend à nous concentrer sur le présent et à jouir de chaque instant unique que nous offre la vie. Aussi cela vaut-il la peine de découvrir et de suivre notre propre ikigai.

Le wabi-sabi nous apprend à apprécier la beauté de l’imparfait comme opportunité de développement.

La vie est une pure imperfection, d’après le wabi-sabi, et le passage du temps nous prouve que tout est éphémère, mais avec un ikigai défini, chaque moment recèle tant de possibilités qu’il représente une sorte d’éternité.

Épilogue IKIGAI UN ART DE VIVRE

10 lois de l’ikigai:

  1. Restez toujours actif, ne prenez jamais votre retraite.
  2. Prenez les choses calmement.
  3. Ne mangez pas à satiété : « moins, c’est plus ».
  4. Entourez-vous de bons amis.
  5. Soyez en forme pour votre prochain anniversaire.
  6. Souriez. Il est bon de se rendre compte des choses qui vont mal, mais il ne faut pas oublier le privilège d’être ici et maintenant, dans ce monde plein de possibilités.
  7. Reconnectez-vous avec la nature.
  8. Remerciez.
  9. Vivez l’instant. Tout ce que vous avez est aujourd’hui. Faites-en la meilleure utilisation possible pour que cela mérite de s’en souvenir.
  10. Suivez votre Ikigai. En vous, il y a une passion, un talent unique qui donne du sens à vos journées et vous pousse à donner le meilleur de vous-même jusqu’à la fin. Si vous ne l’avez pas encore trouvé, comme le disait Victor Frankl, ce sera votre prochaine mission.
Nous vous souhaitons une vie longue, heureuse et pleine de sens. Merci d’être là.

*

Avec le temps de Jean-Louis Servan-Schreiber - Albin Michel

Émetteur du verbatim: François C.

Avec le temps...Si un ailleurs existe, je ne le saurai qu’à la fin. Mais tant que je suis de ce monde, il vaut mieux que je me prépare à un saut dans le néant.

M’exercer en tous domaines de mon vécu donne un sens à chaque instant que je vis, avec plus d’intensité que jamais auparavant… Désormais il s’agit de se sentir encore vivant. Cet «encore» justifie tous mes efforts.

Mais tant que je ne me réfugie pas dans des souvenirs pour me consoler d’un présent douloureux, c’est que je suis encore bien vivant.

Je me méfie de l’émotion. Je l’associe à des sentiments que je préfère éviter: la colère, la haine, la violence, le désespoir, les décisions instinctives, l’expression bruyante des sentiments. Je les oppose à la rationalité, la tolérance, le calme, la distanciation, la décision réfléchie. Mais je me méfie aussi des émotions généralement recherchées: la passion, l’extase ou la transe.

Réflexion faite, l’âge nous purge efficacement de deux moteurs d’action efficaces mais encombrants: la passion et l’ego… Pourquoi peut-on alors s’en passer sans mal? Du seul fait que la fragilité de sa propre vie devient de plus en plus évidente. Le simple fait de se réveiller, chaque jour, encore présent, est une récompense suffisante pour ne pas en rechercher d’autres, forcément plus compliquées.

La confiance est le socle de l’amour: tout faire pour la préserver et la vivifier constamment. S’il n’y a pas au moins une personne dans ce monde à qui l’on puisse presque tout dire, on est voué à une solitude existentielle.

Je n’ai donc pas d’autre choix que de reprendre de la distance. Le monde s’est à la fois construit et déconstruit sous mes yeux.

Exister se ressent au croisement d’un désir et d’une compétence. Ce que j’aime faire et fais bien me donne le sentiment de jouer un rôle, même minuscule, dans la société où je suis plongé.

Le secret des vieux couples ne serait-il pas qu’ils savent se faire exister mutuellement sans lassitude?

Or ce qui a radicalement changé désormais est que les solutions à trouver sont à l’échelle de la planète. Autant espérer vider la mer avec une louche… Notre vrai déficit est de courage et d’humanisme.

La répétition n’érode pas les plaisirs essentiels, elle les confirme.

Pour autant le désir ne disparaît pas de l’existence, mais il change d’objet et d’intensité. Je valorise désormais ce que je n’aurais naguère considéré que comme des menus plaisirs.

Dans la société d’individualisme technologisé qu’est la nôtre, le réel et les médias traditionnels ne font pas le poids face à la puissance de l’industrie du spectacle, des jeux vidéo et des réseaux sociaux, bref de l’illusion.

Il y a mille manières de mener sa vie, mais j’ai, pour simplifier, classé mes choix entre papillonner agréablement ou creuser un sillon. Même si le second semblait plus austère, je l’ai préféré.

Ce n’est que récemment que sont apparus les fake news et les faits alternatifs, autrement dit les mensonges décomplexés, voire revendiqués.

Smartphone, tablette, ordinateur, télévision, je dispose maintenant d’écrans partout, connectés ensemble et au monde. Incroyable ressource de contacts, de connaissances et de distractions. De mon fauteuil, je suis devenu explorateur de la planète.

Avec le temps je me vois de plus en plus comme un animal parmi les autres.

Si je valorise à ce point la fiabilité pour moi et les autres, c’est que j’ai besoin pour vivre à l’aise de pouvoir faire confiance, de compter sur ceux avec lesquels je suis en rapport.

Le moment est venu de vivre pour vivre, pour chaque jour qui passe, pour chaque proche qui m’entoure, pour le vent, pour la lumière, pour l’odeur des fleurs, pour la musique, qui m’élargit bien au-delà de moi… Le long terme n’est plus dans mes moyens, je ne vois pas de meilleur emploi de mon temps que de cultiver l’instant.

Avec le temps l’important c’est ce qui plaît, à moi ou à ceux que j’aime.

Leurs modes de vie représentaient trop de sacrifices de ce que je considère comme primordial: prendre le temps d’apprécier tout ce qui, à mes yeux, donne de la saveur à mes jours et qui s’apparente davantage au simple, au naturel, au tendre, au souriant, au délicat, au beau… Avec le temps mieux vaut avoir réussi sa vie privée, car c’est tout ce qui reste.

Je suis conscient de mes trois déficits structurels: le doute, l’ignorance et mes limites biologiques. Je n’y changerai rien, je dois vivre avec.

Pour transcender mes inévitables limites, celles de toujours comme celles dues à mon âge, je jongle entre l’acceptation (c’est comme ça et ça pourrait être pire) et la résilience (je bouge, je m’exerce, j’écris). Et je remercie chaque jour la providence d’être encore en état de le faire.

Vivre français, c’est bénéficier de tolérance, de liberté d’expression, de protections juridiques, de traditions démocratiques solides. C’est utiliser une langue élégante, riche en nuances et façonnée par une tradition littéraire séculaire. C’est bien sûr aussi pouvoir jouir, si l’on a un minimum de moyens, d’une qualité de vie plus qu’enviable: climat, nature et cuisine.

L’appréciation que je porte sur mes jours et mes heures est donc celle de leur justesse, au sens que peut donner à ce terme un accordeur de piano. Mais il ne suffit pas que tel ou tel instant soit juste selon mes valeurs. J’essaie que l’accord que représente chaque journée soit harmonieux quand ses différents éléments se combinent.

Sur les vingt moments décisifs décrits ici, onze ont relevé du hasard plutôt clément. Neuf de décisions mûries et planifiées. Je ne sais pas si c’est une proportion habituelle. Au moins ai-je évité la monotonie et une existence où tout aurait été voulu et organisé. Ca aurait été un long purgatoire.

La mort viendra en son temps, l’accepter revient à me concentrer d’ici là sur ce qui me reste à vivre. La mort aura ma peau, mais avant je peux préserver ma joie de vivre tout en faisant mon possible pour que l’échéance vienne le plus tard possible. Il me semble que je n’en ai plus peur.

*

Il est midi à Pékin, le monde à l'heure chinoise de Eric Chol et Gilles Fontaine - Editions Fayard

Émetteur du verbatim: François C.

Il est midi à Pékin1. Il est midi à THITU, en mer de Chine méridionale. Bataille navale autour de cailloux stratégiques.

En quelques années, une stratégie d’expansionnisme rampant a permis à la Chine de devenir d’une part l’acteur incontournable de mer de Chine méridionale -espace maritime jouant un rôle géopolitique et stratégique de premier plan parce que commandant l’accès au détroit de Malacca par où transitent 80% des importations d’énergie chinoise; d’autre part un géant invincible, en tout cas pour les puissances riveraines (Philippines, Vietnam, Brunei, Indonésie, Malaisie, Taïwan).

2. Il est 11 heures à TOMSK, en Sibérie occidentale. Ces pins sylvestres qu’on abat.

Devenu le premier importateur et le premier exportateur de bois dans le monde, l’Empire du Milieu dévore les forêts de la planète… La Russie, qui abrite un quart des réserves de bois de la planète, fournit désormais presque un tiers du bois chinois.

3. Il est 11 heures à la base de ZHONGSHAN, dans l’Antarctique. Un aéroport en glace pour les avions chinois.

Depuis que la présence chinoise sur le continent glacé a été érigée comme une priorité par Pékin, ses quatre bases scientifiques y déploient une activité intense.

Et si, en plaçant ses nombreux pions un peu partout dans le pôle Sud, Pékin n’était pas tout simplement en train de prendre date pour l’avenir? Car l’Antarctique, avec ses innombrables ressources (poissons, hydrocarbures, minéraux, sciences…) fait figure de nouvelle frontière pour les autorités chinoises.

4. Il est 10 heures à KHORGOS. Le Kazakhstan, épicentre de la route de la soie.

Khorgos est le point de passage obligatoire par rail entre l’Orient et l’Occident… Elle ne constitue qu’une des innombrables étapes d’un colossal projet d’infrastructures derrière lequel cent trente-et-un pays se sont déjà engagés.

Le Kazakhstan tient une position géostratégique unique… Il est devenu le premier producteur mondial d’uranium.

5. Il est 9 h 30 à CHENNAI, dans le Tamil Nadu, en Inde. Le grand retour de l’Hindi Chini bhai-bhai «Indiens et Chinois sont frères»).

Les Chinois semblent avoir gardé le goût de la bougeotte malgré l’essoufflement de la croissance du pays observé en 2018… Les déplacements internationaux ont quant à eux poursuivi leur progression pour atteindre 148 millions contre 10 millions en 2000.

Pour maintenir leur avance, les grands groupes chinois de voyages touristiques se sont lancés dans une véritable course contre la montre pour prendre des parts de marché à l’international hors de Chine.

6. Il est 9 heures à KARACHI, au Pakistan. Un corridor sous haute protection.

Les intérêts chinois dans le pays ont été la cible d’attaques récurrentes.

Depuis, les comptes et les mécomptes de la partie pakistanaise des routes de la soie ont montré que les disputes familiales pouvaient aussi exister entre Pékin et Islamabad mais que face au frère ennemi indien commun, il était indispensable de faire alliance.

7. Il est 8 heures à DUQM, dans le sultanat d’Oman. La future Singapour des sables.

En prenant pied dans le sultanat d’Oman, Pékin voit aussi un moyen d’étendre son influence au Moyen-Orient.

En 2018, Pékin a promis 23 milliards de dollars de prêts à une vingtaine d’Etats du Moyen-Orient et signé pour 28 milliards de contrats d’investissements dans la région.

En prenant pied sur la côte omanaise, la Chine complète un axe naval, qui part de Gwadar, au Pakistan, passe par Duqm, et se termine à Djibouti, où elle a ouvert en 2017 sa première base navale.

8. Il est 7 heures à TEL-AVIV. Les Israéliens confient leurs grands travaux à Pékin.

L’écosystème israélien s’est beaucoup rapproché de la sphère chinoise depuis quelques années.

La reprise en main du port de Haïfa par l’empire du Milieu provoque de violentes polémiques dans le pays et jusqu’aux Etats-Unis.

9. Il est 7 heures à DJIBOUTI. L’acquisition de la caserne du monde.

Situé à la porte d’entrée du continent africain, Djibouti est bordé sur son flanc occidental par l’Ethiopie, et sur son flanc oriental par la mer Rouge et le golfe d’Aden…De Djibouti, on peut contrôler l’accès au canal de Suez comme celui à l’océan Indien.

10. Il est 6 heures à HARARE, au Zimbabwe. Quand la Chine exporte sa vision de la société numérique idéale.

Les entreprises chinoises sont ici chez elles. Le Zimbabwe et ses 14 millions d’habitants sont soutenus à bout de bras par Pékin, politiquement et financièrement, depuis des années.

La Chine, dans la région, cherche à exporter son modèle de société sous surveillance permanente et généralisée… Au Zimbabwe, Pékin développe le volet numérique de son initiative Ceinture et Route. Dans sa version digitale, ce projet prévoit de déployer des dizaines de milliers de fibres optiques à travers le globe pour constituer un vaste réseau de télécommunications sur lequel les données circuleraient à la vitesse de la lumière. Des flux d’informations en tout genre que les autorités chinoises pourraient contrôler à leur gré… Dans le cas du Zimbabwe, aucune loi ne permet d’encadrer l’action des algorithmes chinois ni de protéger les données personnelles des citoyens.

11. Il est 6 heures à DUISBURG. La China Railway Corporation ranime la Ruhr.

A la confluence du Rhin et de la Ruhr, Duisburg relie les ports de Rotterdam, de Zeebruge et d’Anvers. La ville est à la croisée de plusieurs autoroutes et les aéroports de Cologne et Düsseldorf sont à proximité.

12. Il est 6 heures à LYON. Le foot-business enfile les crampons chinois.

Le président Xi Jinping a ordonné de faire du football une grande cause nationale… Avec pour objectif d’organiser prochainement la Coupe du monde… D’ici là, le pays devra compter 50 millions de pratiquants en 2020, se classer parmi les meilleures nations asiatiques en 2030 et surclasser le reste du monde en 2050.

Le modèle chinois du foot-business est pensé et planifié dans les plus hautes sphères du parti communiste. C’est un mélange d’apprentissage empirique et de partenariats stratégiques saupoudré de nouvelles technologies disruptives.

13. Il est 6 heures à COLMAR. Le Chinese Restaurant en version alsacienne.

La France ne pouvait rêver d’une meilleure promotion de son patrimoine touristique en Chine… En 2018, 2,2 millions de touristes chinois ont visité la France, dépensant au total 4 milliards d’euros.

Pékin a parfaitement conscience de disposer avec son levier touristique d’une arme puissante. Et entend s’en servir pour encourager ou punir des pays, en fonction de l’humeur diplomatique du moment.

14. Il est 6 heures à PAUILLAC, dans le Bordelais. La course aux grands crus a commencé.

Cent cinquante-quatre châteaux bordelais sont détenus par des investisseurs chinois, soit environ 3% des surfaces viticoles de la région.

En matière de vins, l’offensive de la Chine sur le patrimoine bordelais ne fait que commencer.

15. Il est 5 heures à TENKE FUNGURUME, en République démocratique du Congo. Les Chinois en tête de la course au cobalt.

L’industrie chinoise a fini par imposer sa suprématie sur toute la chaîne d’approvisionnement, depuis l’extraction du minerai en République démocratique du Congo jusqu’aux usines produisant des batteries devant équiper les nouvelles générations de voitures électriques.

En menant de bout en bout la course pour l’approvisionnement en cobalt et sa transformation, les acteurs chinois se sont mis en position de dicter leur loi au reste de la planète.

16. Il est 5 heures à LONDRES. Sunmi, le tiroir-caisse du futur.

L’ambition de Sunmi est de s’imposer aussi dans les terminaux de paiement, toujours en repoussant les barrières technologiques… Le Naga Saag de Londres n’est qu’au début de sa révolution digitale.

17. Il est 4 heures à ELMINA, au Ghana. Pirogues contre chalutiers.

Troisième port du Ghana… Concurrence déloyale des chalutiers chinois qui raclent les fonds de mer et épuisent les ressources du golfe de Guinée.

Désireuse de calmer les mécontentements, la Chine agit avec le Ghana, comme elle le fait partout ailleurs: en promettant toujours plus d’investissements et en se rendant indispensable.

18. Il est 3 heures dans l’ATLANTIQUE SUD. La prochaine guerre sera celle des câbles sous-marins.

Huawei s’est imposé dans cette industrie de la pose de câbles sous-marins avec la même rapidité et la même efficacité que lorsqu’il s’est lancé sur le marché des équipements télécoms, puis sur celui des smartphones.

Visée: faire de la Chine l’un des plus importants centres mondiaux de communication par câbles sous-marins d’ici une décennie ou deux. Pour Huawei et ses pairs, la liaison de 6 000 kilomètres, entre Fortaleza au Brésil et Kribi au Cameroun, ne constitue donc qu’un banc d’essai.

19. Il est 2 heures à NARSAQ, à la pointe sud du Groenland. Premiers de cordée dans l’Antarctique.

La Chine n’a de cesse qu’elle n’avance ses pions au Groenland, avec des méthodes parfois étonnantes… Pas encore opérationnelle, la mine de Kvanefjeld prend déjà des allures de jackpot pour ses investisseurs.

20. Il est 1 heure dans la province de NEUQUEN. Une base spatiale dans la pampa argentine.

La China National Space Agency (CNSA) est militaire, soutenue sans restriction par le gouvernement qui a fait de la conquête spatiale l’une de ses priorités absolues… En 2018, la Chine s’est placée devant ses rivaux américains et russes en réalisant le plus grand nombre de lancements de fusées: trente-sept sur un total mondial de cent trois.

21. Il est minuit à CARACAS, au Venezuela. Les mirages de Chavez.

Au total, l’addition des dix-huit prêts octroyés par la Chine à Caracas entre 2007 et 2018 s’élève à 67,2 milliards de dollars; c’est comme si les Chinois avaient prêté à chacun des trente millions de Vénézuéliens 2 240 dollars!

A mesure qu’ils éclatent, ces scandales laissent entrevoir un labyrinthe de ramifications financières bâties au fil du temps entre les ténors du régime chaviste et les entreprises chinoises.

22. Il est minuit à NEW YORK. L’ONU aux caractéristiques chinoises.

Cet activisme onusien de la part de la Chine ne doit rien au hasard… Très vite, Pékin a compris que sa présence à tous les étages de l’ONU pouvait servir à orchestrer une immense opération de lobbying en faveur de son initiative Ceinture et Route.

23. Il est minuit à NEW YORK. Le drapeau rouge flotte sur le Waldorf Astoria.

En 2014, l’annonce du rachat du Waldorf Astoria par l’assureur chinois Anbang auprès du fonds américain Blackstone avait provoqué un mini séisme dans le milieu de l’immobilier new-yorkais et déclenché un vent de panique au plus haut niveau des Etats-Unis.

24. Il est minuit à OAK RIDGE, Tennessee. La bataille des supercalculateurs.

La lutte entre les deux superpuissances dans l’univers des supercalculateurs se règle à coups de dizaines de milliards de dollars d’investissements…Visée: dominer une technologie qui permettrait de multiplier de façon exponentielle la vitesse et la puissance de ces supercalculateurs.

25. Il est 23 heures à AUSTIN, Texas (J-1). Confucius, fer de lance de la propagande du Parti communiste chinois.

Grâce à cette présence sur le terrain, qui constitue une formidable machine de softpower, Pékin espère réussir à imposer sa vision du monde… Ces organisations serviraient de plateforme pour la collecte de renseignements et le programme politique de la Chine.

26. Il est 22 heures à CULIACAN, au Mexique (J-1). Venir à bout de la «China girl».

Sniffé, inhalé ou avalé, le fentanyl, cet opiacé synthétique en partie made in China a un effet cinquante fois plus puissant que l’héroïne.

Le gouvernement central chinois a-t-il les moyens de surveiller l’activité des cent soixante mille usines chimiques et pharmaceutiques du pays ? Si ce n’est pas le cas, la «China girl» n’a sans doute pas fini de faire des ravages, aux Etats-Unis et ailleurs.

27. Il est 21 heures à VANCOUVER, au Canada (J-1). La bombe Huawei vient d’exploser.

Huawei symbolise l’incroyable puissance technologique de la Chine qui a su, en trois décennies, imposer ses champions au meilleur niveau mondial… Au total, Huawei employait, en 2018, une armée de plus de quatre vingt mille chercheurs dans le monde, soit 45% de son effectif total.

En réalité, les opérateurs ont un vrai dilemme : on leur demande de se passer des matériaux les plus performants et les moins onéreux du marché au moment où ils s’apprêtent à déployer leurs nouveaux réseaux mobiles de cinquième génération.

28. Il est 21 heures à HOLLYWOOD (J-1). OPA chinoise sur les studios américains.

La Chine est désormais omniprésente à Hollywood… Entre 1997 et 2013, douze des cent blockbusters américains ont été en partie financés par des capitaux chinois.

Tout comme l’Amérique dans les années 1950, Pékin a compris comment mettre l’industrie cinématographique au service d’une puissante machine de propagande.

29. Il est 20 heures sur l’île CLIPPERTON, dans l’océan pacifique (J-1). Des nodules et des drones à vingt mille lieues sous les mers.

Pékin en est convaincu: la route de la soie du XXIème siècle doit pouvoir cheminer au fond des mers, quelque part dans le Pacifique Nord oriental, entre les îles Clipperton et Clarion.

La Chine, elle, aime tellement ces montagnes de minerais cachées dans les eaux du Pacifique qu’elle est décidée à remporter le plus rapidement possible la triple bataille qui se joue autour de l’exploitation des fonds marins: juridique, technologique et économique.

Un projet fou: construire la première base sous-marine chinoise, entièrement automatisée, à plusieurs milliers de mètres sous l’eau en mer de Chine méridionale.

30. Il est 19 heures entre HAWAÏ et SAN FRANCISCO (J-1). Une mer de plastique made in China.

Huit millions de tonnes de déchets plastiques échouent chaque année dans nos mers.

La Chine déverse chaque année depuis ses côtes entre 1,5 et 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques… La gestion des ordures chinoises est devenue l’un des principaux défis environnementaux du pays.

31. Il est 18 heures à PAPEETE, en Polynésie française (J-1). Mérous chinois dans un lagon polynésien.

Pékin, qui veut étendre sa zone d’influence économique et militaire dans l’ensemble du Pacifique, est à l’affût de toute nouvelle alliance avec les nombreuses îles de la région, surtout quand celles-ci présentent des atouts en termes d’infrastructures ou de ressources minières ou halieutiques.

32. Il est 17 heures sur l’île de NIUE, le rocher du Pacifique (J-1). La diplomatie des raviolis de Mme Wu Xi.

Niue, Etat semi-indépendant qui a opté pour la libre association avec la Nouvelle-Zélande… Située au cœur d’un triangle stratégique composé des îles Tonga, Samoa et Cook, Niue n’est pas seulement un caillou dans l’océan: l’ancienne colonie néo-zélandaise fait aussi partie de ces dominos du Pacifique Sud, riches en ressources naturelles et maritimes, que la Chine voudrait voir tomber dans sa zone d’influence.

33. Il est 16 heures dans le DETROIT DE BERING, le long de la côte russe. Le portillon des raccourcis polaires.

Le premier transporteur chinois…est devenu un familier de ce raccourci maritime, dont la navigation, rendue possible grâce au réchauffement climatique, fait économiser 40% de temps en moyenne.

Entre la Chine et la Russie, les relations économiques ne cessent de se renforcer: le gazoduc sibérien reliant la Russie à la Chine doit être achevé en 2019, et l’équipementier Huawei a obtenu un feu vert pour développer un réseau 5G en Russie.

34. Il est 16 heures dans les îles MARSHALL. Barrage contre le Pacifique chinois.

L’affaire de l’atoll de Rongelap s’inscrit dans la grande ambition de Pékin des Nouvelles Routes de la soie, visant à connecter l’ensemble de la planète par des liaisons ferroviaires, routières et maritimes.

35. Il est 15 heures à HONIARA, îles Salomon. Le domino taïwanais prêt à tomber.

La Chine frappe avec insistance à la porte des îles Salomon. Elle a investi massivement ces dernières années dans l’archipel océanien, pour en devenir un acteur économique incontournable… Pékin absorbe les deux tiers des exportations des îles Salomon (contre seulement 1% pour Taïwan).

36. Il est 14 heures à CANBERRA, en Australie. WeChat s’invite dans la campagne électorale.

Après avoir ouvert grandes ses portes, l’Australie a compris un peu tard que les tentacules chinois s’étaient étendus à tous les secteurs d’activité du pays.

L’influence développée par la Chine en Australie doit être contenue, sous peine de voir s’accroître la dépendance déjà forte du pays océanien vis-à-vis du géant d’Asie.

37. Il est 13 heures à TOKYO. La cyberguerre est déclarée.

Le cyberespace est devenu le cinquième terrain d’opération militaire après la terre, la mer, le ciel et l’espace. La troisième guerre mondiale se déroulera peut-être sur les réseaux; les leaders politiques des grandes puissances en sont convaincus.

38. Il est midi à BENTONG, en Malaisie. La folie durian.

Le durian, ce fruit magique devenu le nouvel or de la Malaisie… Cher et épouvantablement odorant, le fruit s’est transformé en un accessoire chic et indispensable à Pékin ou à Shanghaï.

Epilogue: Il est midi le 1er octobre 2029 sur la base spatiale de WENCHANG. Un petit pas pour les taïkonautes, un grand bond pour la Chine.

La Chine, première puissance économique mondiale, domine de toute sa puissance le business planétaire… Les routes de la soie qui sillonnent désormais la planète sur terre comme sur mer n’ont constitué qu’une première étape. En se projetant vers l’espace et la Voie lactée, Xi Jinping veut placer l’empire du Milieu au centre de l’humanité.

Fiche de lecture sur les carnets d'Allie tome 1 Le déménagement de Meg Cabot - Hachette

Le carnet d'Allie T.1 ; le déménagement Recommandation d’Antoine: Allie Punchie, 9 ans, va devoir déménager loin de sa belle maison, quitter sa chambre rose adorée d’où on peut voir la tour de contrôle allumée, ses «amies», sa collection de geodes, son institutrice et son école, la grande rue, sa proximité avec Mary-Kaï, pour une maison délabrée qui a l’air d’être un manoir non habité depuis cent ans et plein de fissures! Pour se faciliter la vie, Allie invente des règles folles et tire des leçons de ses aventures en relevant les détails.

Ce roman, dont l’héroïne est attachante et plein d’humour, se dévore et montre qu’un déménagement peut être difficile.

LE GRAND ECART, chronique d'une démocratie fragmentée de Pascal PERRINEAU - Ed. Plon

 

 

Le grand écartÉmetteur du verbatim : François C.

C’est incontestablement le portrait d’une France politique changée, troublée, en certains points fracturée, dans un contexte de défiance politique majeure entre gouvernants et gouvernés, entre responsables politiques et citoyens, qui s’impose.

1ère partie Une disruption politique annoncée de longue date

Les vieux clivages (idéologique, social et territorial) ne constituent plus des repères forts à partir desquels les citoyens peuvent construire de manière claire leurs choix politiques et électoraux. Ils sont remplacés par des clivages plus transversaux, à l’œuvre dans de nombreux registres ou dimensions de la vie sociale, culturelle, économique et politique.

Le clivage de la globalisation économique

. La crise économique et financière, et ses effets.

. Le Rassemblement national à l’avant-garde du combat contre la mondialisation…Le passage, au cours des dernières décennies, d’un capitalisme industriel d’assistance à un capitalisme postindustriel plus individualiste s’est accompagné d’un véritable bouleversement du monde marqué par la fragmentation sociale et la désaffiliation vis-à-vis des groupes d’appartenance traditionnels, par l’individualisation des risques, la mobilité croissante et le double mouvement de diversification culturelle et ethnique à l’intérieur des sociétés…Marine Le Pen cherche à arrimer au RN des électeurs se considérant comme des victimes de ce qu’elle appelle « l’européo-mondialisme ».

. Une gauche anti- ou altermondialiste sur la défensive…un discours mêlant anti-libéralisme viscéral, exaltation de l’Etat et des services publics, et nationalisme imprégné de protectionnisme. C’est ce que Léon Blum appelait déjà dans les années 30 un programme « social-nationaliste ».

Le clivage européen

Le défi européen n’a cessé d’accentuer les processus de déliaison idéologique, sociale et territoriale à l’œuvre dans la société et dans le système politique français.

. Du consensus permissif autour de l’Europe au désamour… Aujourd’hui, seuls 35% de Français ont une image positive de l’Union européenne, alors que la moyenne européenne est de 43%.

. Du désamour au rejet? L’Europe incarne tout à la fois un mal bureaucratique, un mal néolibéral, un mal cosmopolite, un mal interventionniste…Le rejet de l’Europe bat ses records dans les milieux sociaux défavorisés: 74% des ouvriers et 66% des agriculteurs exploitants n’ont pas confiance dans l’U.E… Face à ce type de gouvernance européenne, la France est particulièrement mal à l’aise parce que notre bipolarité nationale a été pendant longtemps en complète contradiction avec les coalitions européennes organisées autour d’un «compromis centriste».

Le clivage autour des valeurs

. Le «libéralisme culturel»: «le développement d’un système de valeurs antiautoritaires, valorisant l’autonomie et l’épanouissement individuels, reconnaissant à chacun le droit au libre choix de son mode de vie».

. Liberté privée, ordre public. Le nouvel espace politique qui se dessine oppose, d’un côté, la défense des acquis sociaux associée au nationalisme et, de l’autre, une acceptation relative du libéralisme économique articulée au principe d’universalité.

. La demande d’autorité. Une demande d’appartenance, de communauté, d’autorité et d’identité, dont l’extrême droite et les néo-populismes se sont emparés, s’est peu à peu imposée… Marine Le Pen, héritière de la droite extrême, parviendra à s’enraciner fortement chez les ouvriers (60%), les employés (47%), les chômeurs (51%) et les sans-diplôme (46%), plus rétifs à la mondialisation, à la construction européenne et à la libéralisation culturelle.

La disruption en actes

. Des électeurs qui s’affranchissent. Les hésitations et les changements de choix ne cessent de progresser… Le terrain des mobilisations sociales est touché par une disruption de même ampleur que celle qui avait marqué en 2017 le paysage électoral et politique.

. Un nouvel espace partisan. Une dynamique travaillée par la tendance à la formation de trois pôles partisans (droite conservatrice identitaire, centre libéral mondialisateur et gauche démocrate éco-socialiste) sous l’influence de deux clivages, l’un à dominante culturelle (cosmopolites/identitaires) et l’autre à dominante économico-sociale (altermondialistes/néolibéraux)… Ces mouvements veulent inventer des formes politiques évolutives, mariant à la fois la verticalité de l’autorité du chef et l’horizontalité du réseau numérique et des procédures participatives.

. Le risque de la personnalisation et de l’élitisme. Le poids des catégories supérieures et des élites sociales (élections législatives de 2017) se renforce et constitue l’une des assemblées les plus élitistes de la Vème République.

Le désamour de l’opinion

. Une popularité en chute libre? Le monde nouveau d’Emmanuel Macron est atteint d’un processus de sénescence précoce. La démocratie représentative macronienne vacille sous les coups de boutoir de la démocratie directe des Gilets jaunes.

2ème partie L’irruption des Gilets jaunes : la démocratie directe en action

De quoi s’agit-il?

La relocalisation des enjeux, la quête d’une reconnaissance politique, l’occupation de nouveaux espaces comme les routes et les ponts figurent un nouveau mode de mobilisation sociale…Le mouvement met en scène cet affrontement avec les instruments du populisme : le registre affectif et émotionnel, l’absence de références idéologiques ou le recours au syncrétisme politique mêlant les sources d’inspiration.

L’épicentre du mouvement réside dans le périurbain, là où l’usage de la voiture est indispensable et constitue un trait fédérateur entre les différents groupes sociaux qui le peuplent.

Le désir d’une démocratie directe immédiate

Cette demande de démocratie directe se nourrit des déficits d’une démocratie représentative qui apparaît de plus en plus comme un régime politique d’élites professionnalisées.

Tous ces incidents porteurs d’une violence réelle ou symbolique témoignent de la vigueur de l’antiparlementarisme véhiculé par les Gilets jaunes.

. Une propension référendaire ancienne.

. La haine de la représentation.

. La logique insurrectionnelle.

. La souveraineté du peuple. Toute représentation verticale semble abolie au profit d’une communauté horizontale d’échanges d’informations et de mobilisation au travers des réseaux sociaux et des assemblées générales se tenant dans l’ensemble du territoire.

. La mise en images. Ainsi, tout en étant un mouvement social, les Gilets jaunes sont aussi un phénomène numérique…N’oublions pas que la moitié des Français s’informent désormais uniquement sur Facebook.

Cultures populaires, cultures populistes

. Un populisme sans chef.

. Une défiance généralisée. Cette défiance va de pair avec un incivisme fréquent dont on retrouve des traces dans les mouvements de désobéissance civile qui accompagnent la contestation de l’impôt.

. Ras-le-bol fiscal et sentiment de mépris.

Plus qu’un mouvement social: une volonté de rupture avec le système politique

Le mouvement politise des citoyens dont on voit bien contre quoi ils se mobilisent, mais dont les objectifs de changement social et politique restent plus difficiles à cerner. Cette forme de « politisation négative » exprime d’abord une culture politique du rejet et de la dénonciation.

. Une nouvelle grammaire de l’action. Le registre émotionnel et affectif y est prédominant. S’y expriment un ensemble de « passions tristes » comme la haine, la peur, la colère ou encore la violence… Faute de canalisations idéologiques, le mouvement est porté plus que d’autres par des passions, celles d’une foule en colère et chargée d’émotions.

La violence au rendez-vous

Le mouvement des Gilets jaunes laisse la place à une violence qui va donner du contenu et une liturgie au mouvement : la violence comme exutoire de la colère sociale, la violence comme réponse à la violence d’Etat, la violence comme processus de victimisation, la violence comme instrument de cohésion du groupe…

Le soutien des Français

La vitalité de cette démocratie d’opinion en acte explique le hiatus entre un mouvement qui n’a jamais dépassé 300 000 manifestants, et la force du soutien majoritaire et constant de l’opinion.

Depuis de longues années, des fractures sociales, territoriales et politiques traversant la société française mettent à mal sa cohésion… A ces refoulements historiques s’ajoute un registre plus contemporain marqué par l’horizontalité du Web, les mobilisations réticulaires, la circulation permanente et accélérée d’informations vraies ou fausses.

En février 2019, un cap est franchi, les Français insatisfaits ont la majorité absolue (52%).

3ème partie Le grand débat national : la démocratie participative à grande échelle

L’organisation du grand débat national

Quatre grands sujets : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté.

Sept vecteurs de recueil de la parole des citoyens sont imaginés… Le grand débat réussira à mobiliser environ deux millions de citoyens, soit une proportion équivalant à environ 4% des inscrits sur les listes électorales.

Les paroles de la société française

Ces Français du grand débat ont fait entendre une parole qui concerne tout le pays et qui a une légitimité liée au nombre et à la diversité qu’ils représentent.

Parmi les thèmes importants qui jouent un rôle déterminant dans leur choix, les Français mettent : la santé (61%), la lutte contre le chômage (56%), le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat (54%), la maîtrise du niveau des impôts (52%).

« Solidarité », « fraternité », « communauté », « partage » sont des mots que j’ai beaucoup entendus.

Deux univers se côtoyaient, celui de l’affrontement direct de la démocratie manifestante et celui de l’apaisement lié à la lente construction du consensus caractéristique de la démocratie délibérative.

Le grand débat national et ses suites

Emmanuel Macron entend «assumer la clarté, la force d’un investissement dans les grandes transitions pour bâtir la confiance». Il fixe pour cela une feuille de route.

Dès que l’on quitte le seul cercle des proches de La République en marche, l’insatisfaction et au mieux le scepticisme règnent en maître, et cela est encore plus marqué parmi les Français se positionnant à gauche qu’à droite.

Les difficultés sont devant… Le dilemme de la démocratie est de savoir si la crise de la démocratie peut trouver une réponse dans une participation citoyenne accrue ou, au contraire, si l’on va vers une démocratie furtive dans laquelle le rôle du citoyen demeure central, mais où la place des experts et des technocrates est accrue.

4ème partie Les élections européennes : la démocratie représentative à l’épreuve

De nouvelles formes de délibération démocratique se développent et parfois s’institutionnalisent : réunions d’initiative locale dans le cadre du grand débat, conférences citoyennes régionales, conférences de consensus, focus groups, sondages délibératifs, jurys de citoyens, comités de quartier, etc.

La démocratie représentative sous tension

. L’habitude de l’abstention

Cette population d’abstentionnistes protestataires s’accroît tendanciellement et agrandit le fossé qui sépare le monde de la représentation politique et celui de citoyens intéressés par la chose publique mais insatisfaits de l’offre politique.

Les voies de la démocratie directe et de la démocratie participative sont explorées par nombre de déçus de la démocratie représentative et de son moment essentiel qu’est l’élection.

. Des corps intermédiaires affaiblis. Le 26 mai dernier, 44% des électeurs se sont tournés vers des listes de nature protestataire. Déjà, lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, les candidats de ces courants avaient rassemblé 41% des voix.

. Vers un cycle de politisation négative. Le mouvement des Gilets jaunes n’a pas trouvé sa représentation électorale en son sein, mais il a très clairement trouvé un débouché politique au travers des votes pour des forces extrêmes.

. Une déliaison de la représentation politique. Sur de nombreux thèmes, les vieux collectifs d’appartenance idéologique connaissent une vraie crise d’identité. Des clivages pluriels traversent désormais toute la stratification sociale : sécurité et insécurité de l’emploi, ménages à un salaire et ménages à deux salaires, accès différencié aux ressources distribuées par l’Etat-providence.

. Une perte des grands référents. Les organisations politiques sont peu représentatives de la diversité sociale de la population. Elles ne comptent en leur sein que très peu de femmes, de jeunes et de citoyens issus de couches populaires ; ne sont plus en phase avec la population ; représentent de moins en moins les Français dans toute leur diversité.

Les jeunes peuvent se retrouver nombreux dans des organisations plus souples et orientées vers des formes nouvelles de militantisme moral : organisations humanitaires, organisations de défense des minorités, mouvements altermondialistes, mouvements écologiques.

La réponse des élections européennes

Si l’on ajoute la protestation abstentionniste à la protestation des urnes, c’est une majorité absolue de Français qui a choisi la voie protestataire.

. La dispersion de l’offre électorale. Cette crise de la fonction d’intégration et de hiérarchisation des demande politiques, traditionnellement endossée par les partis politiques de gouvernement, favorise les forces protestataires et hors système qui répondent mieux à la demande de prise en compte d’enjeux circonstanciés et circonscrits.

. Les forces protestataires aux portes du pouvoir?

. La concurrence des populismes. En France comme ailleurs, les populismes de droite se portent beaucoup mieux que les populismes de gauche.

La gauche n’a plus la capacité d’exprimer sur la scène politique et électorale la fracture sociale qui traverse l’électorat, et au-delà la société française.

. Protestation des Gilets jaunes et protestation électorale. La difficulté des organisations arrimées à la démocratie directe à entrer de manière durable dans l’univers de la représentation politique.

Conclusion

Le grand défi des années qui viennent est l’articulation des trois démocraties qui se sont exprimées avec vigueur en 2019 : la démocratie directe et immédiate de la manifestation, la démocratie participative et délibérative du grand débat, et la démocratie représentative des élections européennes. Pour l’instant, ces trois démocraties divergent quant au contenu politique dont elles sont porteuses. C’est le grand écart.

Dans nos sociétés postmodernes, la démocratie représentative demeure essentielle pour les citoyens, mais elle doit dorénavant composer avec d’autres demande, avec des usages plus diversifiés, plus expressifs et plus directs. C’est à ce prix que le projet démocratique restera crédible, vivant et par là même porteur d’espérance.