LE GRAND ECART - Chronique d’une démocratie fragmentée de Pascal PERRINEAU- Plon
Émetteur du verbatim: François C.
C’est incontestablement le portrait d’une France politique changée, troublée, en certains points fracturée, dans un contexte de défiance politique majeure entre gouvernants et gouvernés, entre responsables politiques et citoyens, qui s’impose.
1ère partie Une disruption politique annoncée de longue date
Les vieux clivages (idéologique, social et territorial) ne constituent plus des repères forts à partir desquels les citoyens peuvent construire de manière claire leurs choix politiques et électoraux. Ils sont remplacés par des clivages plus transversaux, à l’œuvre dans de nombreux registres ou dimensions de la vie sociale, culturelle, économique et politique.
Le clivage de la globalisation économique
. La crise économique et financière, et ses effets.
. Le Rassemblement national à l’avant-garde du combat contre la mondialisation…Le passage, au cours des dernières décennies, d’un capitalisme industriel d’assistance à un capitalisme postindustriel plus individualiste s’est accompagné d’un véritable bouleversement du monde marqué par la fragmentation sociale et la désaffiliation vis-à-vis des groupes d’appartenance traditionnels, par l’individualisation des risques, la mobilité croissante et le double mouvement de diversification culturelle et ethnique à l’intérieur des sociétés…Marine Le Pen cherche à arrimer au RN des électeurs se considérant comme des victimes de ce qu’elle appelle « l’européo-mondialisme ».
. Une gauche anti- ou altermondialiste sur la défensive…un discours mêlant anti-libéralisme viscéral, exaltation de l’Etat et des services publics, et nationalisme imprégné de protectionnisme. C’est ce que Léon Blum appelait déjà dans les années 30 un programme « social-nationaliste ».
Le clivage européen
Le défi européen n’a cessé d’accentuer les processus de déliaison idéologique, sociale et territoriale à l’œuvre dans la société et dans le système politique français.
. Du consensus permissif autour de l’Europe au désamour…Aujourd’hui, seuls 35% de Français ont une image positive de l’Union européenne, alors que la moyenne européenne est de 43%.
. Du désamour au rejet ? L’Europe incarne tout à la fois un mal bureaucratique, un mal néolibéral, un mal cosmopolite, un mal interventionniste…Le rejet de l’Europe bat ses records dans les milieux sociaux défavorisés : 74% des ouvriers et 66% des agriculteurs exploitants n’ont pas confiance dans l’U.E…Face à ce type de gouvernance européenne, la France est particulièrement mal à l’aise parce que notre bipolarité nationale a été pendant longtemps en complète contradiction avec les coalitions européennes organisées autour d’un «compromis centriste».
Le clivage autour des valeurs
. Le «libéralisme culturel»: «le développement d’un système de valeurs antiautoritaires, valorisant l’autonomie et l’épanouissement individuels, reconnaissant à chacun le droit au libre choix de son mode de vie».
. Liberté privée, ordre public. Le nouvel espace politique qui se dessine oppose, d’un côté, la défense des acquis sociaux associée au nationalisme et, de l’autre, une acceptation relative du libéralisme économique articulée au principe d’universalité.
. La demande d’autorité. Une demande d’appartenance, de communauté, d’autorité et d’identité, dont l’extrême droite et les néo-populismes se sont emparés, s’est peu à peu imposée…Marine Le Pen, héritière de la droite extrême, parviendra à s’enraciner fortement chez les ouvriers (60%), les employés (47%), les chômeurs (51%) et les sans-diplôme (46%), plus rétifs à la mondialisation, à la construction européenne et à la libéralisation culturelle.
La disruption en actes
. Des électeurs qui s’affranchissent. Les hésitations et les changements de choix ne cessent de progresser…Le terrain des mobilisations sociales est touché par une disruption de même ampleur que celle qui avait marqué en 2017 le paysage électoral et politique.
. Un nouvel espace partisan. Une dynamique travaillée par la tendance à la formation de trois pôles partisans (droite conservatrice identitaire, centre libéral mondialisateur et gauche démocrate éco-socialiste) sous l’influence de deux clivages, l’un à dominante culturelle (cosmopolites/identitaires) et l’autre à dominante économico-sociale (altermondialistes/néolibéraux)…Ces mouvements veulent inventer des formes politiques évolutives, mariant à la fois la verticalité de l’autorité du chef et l’horizontalité du réseau numérique et des procédures participatives.
. Le risque de la personnalisation et de l’élitisme. Le poids des catégories supérieures et des élites sociales (élections législatives de 2017) se renforce et constitue l’une des assemblées les plus élitistes de la Vème République.
Le désamour de l’opinion
. Une popularité en chute libre ? Le monde nouveau d’Emmanuel Macron est atteint d’un processus de sénescence précoce. La démocratie représentative macronienne vacille sous les coups de boutoir de la démocratie directe des Gilets jaunes.
2ème partie L’irruption des Gilets jaunes : la démocratie directe en action
De quoi s’agit-il ?
La relocalisation des enjeux, la quête d’une reconnaissance politique, l’occupation de nouveaux espaces comme les routes et les ponts figurent un nouveau mode de mobilisation sociale…Le mouvement met en scène cet affrontement avec les instruments du populisme : le registre affectif et émotionnel, l’absence de références idéologiques ou le recours au syncrétisme politique mêlant les sources d’inspiration.
L’épicentre du mouvement réside dans le périurbain, là où l’usage de la voiture est indispensable et constitue un trait fédérateur entre les différents groupes sociaux qui le peuplent.
Le désir d’une démocratie directe immédiate
Cette demande de démocratie directe se nourrit des déficits d’une démocratie représentative qui apparaît de plus en plus comme un régime politique d’élites professionnalisées.
Tous ces incidents porteurs d’une violence réelle ou symbolique témoignent de la vigueur de l’antiparlementarisme véhiculé par les Gilets jaunes.
. Une propension référendaire ancienne.
. La haine de la représentation.
. La logique insurrectionnelle.
. La souveraineté du peuple. Toute représentation verticale semble abolie au profit d’une communauté horizontale d’échanges d’informations et de mobilisation au travers des réseaux sociaux et des assemblées générales se tenant dans l’ensemble du territoire.
. La mise en images. Ainsi, tout en étant un mouvement social, les Gilets jaunes sont aussi un phénomène numérique… N’oublions pas que la moitié des Français s’informent désormais uniquement sur Facebook.
Cultures populaires, cultures populistes
. Un populisme sans chef.
. Une défiance généralisée. Cette défiance va de pair avec un incivisme fréquent dont on retrouve des traces dans les mouvements de désobéissance civile qui accompagnent la contestation de l’impôt.
. Ras-le-bol fiscal et sentiment de mépris.
Plus qu’un mouvement social : une volonté de rupture avec le système politique
Le mouvement politise des citoyens dont on voit bien contre quoi ils se mobilisent, mais dont les objectifs de changement social et politique restent plus difficiles à cerner. Cette forme de « politisation négative » exprime d’abord une culture politique du rejet et de la dénonciation.
. Une nouvelle grammaire de l’action. Le registre émotionnel et affectif y est prédominant. S’y expriment un ensemble de « passions tristes » comme la haine, la peur, la colère ou encore la violence… Faute de canalisations idéologiques, le mouvement est porté plus que d’autres par des passions, celles d’une foule en colère et chargée d’émotions.
La violence au rendez-vous
Le mouvement des Gilets jaunes laisse la place à une violence qui va donner du contenu et une liturgie au mouvement : la violence comme exutoire de la colère sociale, la violence comme réponse à la violence d’Etat, la violence comme processus de victimisation, la violence comme instrument de cohésion du groupe…
Le soutien des Français
La vitalité de cette démocratie d’opinion en acte explique le hiatus entre un mouvement qui n’a jamais dépassé 300 000 manifestants, et la force du soutien majoritaire et constant de l’opinion.
Depuis de longues années, des fractures sociales, territoriales et politiques traversant la société française mettent à mal sa cohésion… A ces refoulements historiques s’ajoute un registre plus contemporain marqué par l’horizontalité du Web, les mobilisations réticulaires, la circulation permanente et accélérée d’informations vraies ou fausses.
En février 2019, un cap est franchi, les Français insatisfaits ont la majorité absolue (52%).
3ème partie Le grand débat national : la démocratie participative à grande échelle
L’organisation du grand débat national
Quatre grands sujets : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté.
Sept vecteurs de recueil de la parole des citoyens sont imaginés…Le grand débat réussira à mobiliser environ deux millions de citoyens, soit une proportion équivalant à environ 4% des inscrits sur les listes électorales.
Les paroles de la société française
Ces Français du grand débat ont fait entendre une parole qui concerne tout le pays et qui a une légitimité liée au nombre et à la diversité qu’ils représentent.
Parmi les thèmes importants qui jouent un rôle déterminant dans leur choix, les Français mettent : la santé (61%), la lutte contre le chômage (56%), le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat (54%), la maîtrise du niveau des impôts (52%).
« Solidarité », « fraternité », « communauté », « partage » sont des mots que j’ai beaucoup entendus.
Deux univers se côtoyaient, celui de l’affrontement direct de la démocratie manifestante et celui de l’apaisement lié à la lente construction du consensus caractéristique de la démocratie délibérative.
Le grand débat national et ses suites
Emmanuel Macron entend « assumer la clarté, la force d’un investissement dans les grandes transitions pour bâtir la confiance ». Il fixe pour cela une feuille de route.
Dès que l’on quitte le seul cercle des proches de La République en marche, l’insatisfaction et au mieux le scepticisme règnent en maître, et cela est encore plus marqué parmi les Français se positionnant à gauche qu’à droite.
Les difficultés sont devant…Le dilemme de la démocratie est de savoir si la crise de la démocratie peut trouver une réponse dans une participation citoyenne accrue ou, au contraire, si l’on va vers une démocratie furtive dans laquelle le rôle du citoyen demeure central, mais où la place des experts et des technocrates est accrue.
4ème partie Les élections européennes : la démocratie représentative à l’épreuve
De nouvelles formes de délibération démocratique se développent et parfois s’institutionnalisent : réunions d’initiative locale dans le cadre du grand débat, conférences citoyennes régionales, conférences de consensus, focus groups, sondages délibératifs, jurys de citoyens, comités de quartier, etc.
La démocratie représentative sous tension
. L’habitude de l’abstention
Cette population d’abstentionnistes protestataires s’accroît tendanciellement et agrandit le fossé qui sépare le monde de la représentation politique et celui de citoyens intéressés par la chose publique mais insatisfaits de l’offre politique.
Les voies de la démocratie directe et de la démocratie participative sont explorées par nombre de déçus de la démocratie représentative et de son moment essentiel qu’est l’élection.
. Des corps intermédiaires affaiblis. Le 26 mai dernier, 44% des électeurs se sont tournés vers des listes de nature protestataire. Déjà, lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, les candidats de ces courants avaient rassemblé 41% des voix.
. Vers un cycle de politisation négative. Le mouvement des Gilets jaunes n’a pas trouvé sa représentation électorale en son sein, mais il a très clairement trouvé un débouché politique au travers des votes pour des forces extrêmes.
. Une déliaison de la représentation politique. Sur de nombreux thèmes, les vieux collectifs d’appartenance idéologique connaissent une vraie crise d’identité. Des clivages pluriels traversent désormais toute la stratification sociale : sécurité et insécurité de l’emploi, ménages à un salaire et ménages à deux salaires, accès différencié aux ressources distribuées par l’Etat-providence.
. Une perte des grands référents. Les organisations politiques sont peu représentatives de la diversité sociale de la population. Elles ne comptent en leur sein que très peu de femmes, de jeunes et de citoyens issus de couches populaires ; ne sont plus en phase avec la population ; représentent de moins en moins les Français dans toute leur diversité.
Les jeunes peuvent se retrouver nombreux dans des organisations plus souples et orientées vers des formes nouvelles de militantisme moral : organisations humanitaires, organisations de défense des minorités, mouvements altermondialistes, mouvements écologiques.
La réponse des élections européennes
Si l’on ajoute la protestation abstentionniste à la protestation des urnes, c’est une majorité absolue de Français qui a choisi la voie protestataire.
. La dispersion de l’offre électorale. Cette crise de la fonction d’intégration et de hiérarchisation des demande politiques, traditionnellement endossée par les partis politiques de gouvernement, favorise les forces protestataires et hors système qui répondent mieux à la demande de prise en compte d’enjeux circonstanciés et circonscrits.
. Les forces protestataires aux portes du pouvoir ?
. La concurrence des populismes. En France comme ailleurs, les populismes de droite se portent beaucoup mieux que les populismes de gauche.
La gauche n’a plus la capacité d’exprimer sur la scène politique et électorale la fracture sociale qui traverse l’électorat, et au-delà la société française.
. Protestation des Gilets jaunes et protestation électorale. La difficulté des organisations arrimées à la démocratie directe à entrer de manière durable dans l’univers de la représentation politique.
Conclusion
Le grand défi des années qui viennent est l’articulation des trois démocraties qui se sont exprimées avec vigueur en 2019 : la démocratie directe et immédiate de la manifestation, la démocratie participative et délibérative du grand débat, et la démocratie représentative des élections européennes. Pour l’instant, ces trois démocraties divergent quant au contenu politique dont elles sont porteuses. C’est le grand écart.
Dans nos sociétés postmodernes, la démocratie représentative demeure essentielle pour les citoyens, mais elle doit dorénavant composer avec d’autres demande, avec des usages plus diversifiés, plus expressifs et plus directs. C’est à ce prix que le projet démocratique restera crédible, vivant et par là même porteur d’espérance.
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Nos rendez-vous d'Eliette Abécassis - Grasset
Coup de cœur de Lilaspomme: Alors je ne suis pas critique littéraire… mais quand j’aime je le dis… Quand je n’aime pas aussi d’ailleurs… Enfin j’essaye…
Et en lisant cette toute petite 4ème de couverture… je savais… je savais qu’il allait se passer quelque chose…
C’est le genre de roman que l’on commence et que l’on n’arrête qu’une fois arrivé à la fin…
L’écriture d’Eliette Abécassis est parfaite… on s’envole avec des mots… On glisse sur les phrases… On rêve au fur et à mesure des chapitres, les images sont là dans notre imaginaire et on ne peut plus décrocher…
Nos rendez-vous c’est une histoire d’amour, une histoire de loupés, de rendez-vous manqués… Une histoire de vie qui passe et de questions que l’on se pose… Ou que justement, on n’ose pas se poser…
Ce livre, c’est une ode à Paris… Paris que l’on a plus jamais envie de quitter au fur et à mesure des pages… Ce Paris amoureux, magique, heureux… Qui nous donne tant quand il le veut bien…
Ce livre c’est un poème fait à toutes les femmes… qu’elles soient jeunes ou moins jeunes, étudiantes, comédiennes ou femmes accomplies…. Un livre qui nous montre nos forces et nos faiblesses, qui nous rappelle que nous doutons toutes, mais que nous pouvons toutes y arriver… Un livre pour nous donner confiance et pour croire en nous…
Ce livre c’est une histoire de vie, d’enfants, de boulot, de vacances, de week-end, d’appart trop cher et trop petit, de carrière…
C’est un livre qui questionne et qui pousse à se demander si les bons choix ont été choisis…
Ce livre… C’est toi, moi ou pas du tout nous….
Ce livre c’est un petit bonheur qui m’a rendu heureuse pendant 153 pages…. et c’est déjà beaucoup ❤️
IL EST MIDI A PEKIN - Le monde à l’heure chinoise d'Eric CHOL et Gilles FONTAINE - Fayard

Émetteur du verbatim: François C.
Il est midi à THITU, en mer de Chine méridionale. Bataille navale autour de cailloux stratégiques.
En quelques années, une stratégie d’expansionnisme rampant a permis à la Chine de devenir d’une part l’acteur incontournable de mer de Chine méridionale -espace maritime jouant un rôle géopolitique et stratégique de premier plan parce que commandant l’accès au détroit de Malacca par où transitent 80% des importations d’énergie chinoise ; d’autre part un géant invincible, en tout cas pour les puissances riveraines (Philippines, Vietnam, Brunei, Indonésie, Malaisie, Taïwan).
Il est 11 heures à TOMSK, en Sibérie occidentale. Ces pins sylvestres qu’on abat.
Devenu le premier importateur et le premier exportateur de bois dans le monde, l’Empire du Milieu dévore les forêts de la planète… La Russie, qui abrite un quart des réserves de bois de la planète, fournit désormais presque un tiers du bois chinois.
Il est 11 heures à la base de ZHONGSHAN, dans l’Antarctique. Un aéroport en glace pour les avions chinois.
Depuis que la présence chinoise sur le continent glacé a été érigée comme une priorité par Pékin, ses quatre bases scientifiques y déploient une activité intense.
Et si, en plaçant ses nombreux pions un peu partout dans le pôle Sud, Pékin n’était pas tout simplement en train de prendre date pour l’avenir ? Car l’Antarctique, avec ses innombrables ressources (poissons, hydrocarbures, minéraux, sciences…) fait figure de nouvelle frontière pour les autorités chinoises.
Il est 10 heures à KHORGOS. Le Kazakhstan, épicentre de la route de la soie.
Khorgos est le point de passage obligatoire par rail entre l’Orient et l’Occident… Elle ne constitue qu’une des innombrables étapes d’un colossal projet d’infrastructures derrière lequel cent trente-et-un pays se sont déjà engagés.
Le Kazakhstan tient une position géostratégique unique… Il est devenu le premier producteur mondial d’uranium.
Il est 9 h 30 à CHENNAI, dans le Tamil Nadu, en Inde. Le grand retour de l’Hindi Chini bhai-bhai « Indiens et Chinois sont frères »).
Les Chinois semblent avoir gardé le goût de la bougeotte malgré l’essoufflement de la croissance du pays observé en 2018… Les déplacements internationaux ont quant à eux poursuivi leur progression pour atteindre 148 millions contre 10 millions en 2000.
Pour maintenir leur avance, les grands groupes chinois de voyages touristiques se sont lancés dans une véritable course contre la montre pour prendre des parts de marché à l’international hors de Chine.
Il est 9 heures à KARACHI, au Pakistan. Un corridor sous haute protection.
Les intérêts chinois dans le pays ont été la cible d’attaques récurrentes.
Depuis, les comptes et les mécomptes de la partie pakistanaise des routes de la soie ont montré que les disputes familiales pouvaient aussi exister entre Pékin et Islamabad mais que face au frère ennemi indien commun, il était indispensable de faire alliance.
Il est 8 heures à DUQM, dans le sultanat d’Oman. La future Singapour des sables.
En prenant pied dans le sultanat d’Oman, Pékin voit aussi un moyen d’étendre son influence au Moyen-Orient.
En 2018, Pékin a promis 23 milliards de dollars de prêts à une vingtaine d’Etats du Moyen-Orient et signé pour 28 milliards de contrats d’investissements dans la région.
En prenant pied sur la côte omanaise, la Chine complète un axe naval, qui part de Gwadar, au Pakistan, passe par Duqm, et se termine à Djibouti, où elle a ouvert en 2017 sa première base navale.
Il est 7 heures à TEL-AVIV. Les Israéliens confient leurs grands travaux à Pékin.
L’écosystème israélien s’est beaucoup rapproché de la sphère chinoise depuis quelques années.
La reprise en main du port de Haïfa par l’empire du Milieu provoque de violentes polémiques dans le pays et jusqu’aux Etats-Unis.
Il est 7 heures à DJIBOUTI. L’acquisition de la caserne du monde.
Situé à la porte d’entrée du continent africain, Djibouti est bordé sur son flanc occidental par l’Ethiopie, et sur son flanc oriental par la mer Rouge et le golfe d’Aden…De Djibouti, on peut contrôler l’accès au canal de Suez comme celui à l’océan Indien.
Il est 6 heures à HARARE, au Zimbabwe. Quand la Chine exporte sa vision de la société numérique idéale.
Les entreprises chinoises sont ici chez elles. Le Zimbabwe et ses 14 millions d’habitants sont soutenus à bout de bras par Pékin, politiquement et financièrement, depuis des années.
La Chine, dans la région, cherche à exporter son modèle de société sous surveillance permanente et généralisée…Au Zimbabwe, Pékin développe le volet numérique de son initiative Ceinture et Route. Dans sa version digitale, ce projet prévoit de déployer des dizaines de milliers de fibres optiques à travers le globe pour constituer un vaste réseau de télécommunications sur lequel les données circuleraient à la vitesse de la lumière. Des flux d’informations en tout genre que les autorités chinoises pourraient contrôler à leur gré…Dans le cas du Zimbabwe, aucune loi ne permet d’encadrer l’action des algorithmes chinois ni de protéger les données personnelles des citoyens.
Il est 6 heures à DUISBURG. La China Railway Corporation ranime la Ruhr.
A la confluence du Rhin et de la Ruhr, Duisburg relie les ports de Rotterdam, de Zeebruge et d’Anvers. La ville est à la croisée de plusieurs autoroutes et les aéroports de Cologne et Düsseldorf sont à proximité.
Il est 6 heures à LYON. Le foot-business enfile les crampons chinois.
Le président Xi Jinping a ordonné de faire du football une grande cause nationale…Avec pour objectif d’organiser prochainement la Coupe du monde…D’ici là, le pays devra compter 50 millions de pratiquants en 2020, se classer parmi les meilleures nations asiatiques en 2030 et surclasser le reste du monde en 2050.
Le modèle chinois du foot-business est pensé et planifié dans les plus hautes sphères du parti communiste. C’est un mélange d’apprentissage empirique et de partenariats stratégiques saupoudré de nouvelles technologies disruptives.
Il est 6 heures à COLMAR. Le Chinese Restaurant en version alsacienne.
La France ne pouvait rêver d’une meilleure promotion de son patrimoine touristique en Chine…En 2018, 2,2 millions de touristes chinois ont visité la France, dépensant au total 4 milliards d’euros.
Pékin a parfaitement conscience de disposer avec son levier touristique d’une arme puissante. Et entend s’en servir pour encourager ou punir des pays, en fonction de l’humeur diplomatique du moment.
Il est 6 heures à PAUILLAC, dans le Bordelais. La course aux grands crus a commencé.
Cent cinquante-quatre châteaux bordelais sont détenus par des investisseurs chinois, soit environ 3% des surfaces viticoles de la région.
En matière de vins, l’offensive de la Chine sur le patrimoine bordelais ne fait que commencer.
Il est 5 heures à TENKE FUNGURUME, en République démocratique du Congo. Les Chinois en tête de la course au cobalt.
L’industrie chinoise a fini par imposer sa suprématie sur toute la chaîne d’approvisionnement, depuis l’extraction du minerai en République démocratique du Congo jusqu’aux usines produisant des batteries devant équiper les nouvelles générations de voitures électriques.
En menant de bout en bout la course pour l’approvisionnement en cobalt et sa transformation, les acteurs chinois se sont mis en position de dicter leur loi au reste de la planète.
Il est 5 heures à LONDRES. Sunmi, le tiroir-caisse du futur.
L’ambition de Sunmi est de s’imposer aussi dans les terminaux de paiement, toujours en repoussant les barrières technologiques…Le Naga Saag de Londres n’est qu’au début de sa révolution digitale.
Il est 4 heures à ELMINA, au Ghana. Pirogues contre chalutiers.
Troisième port du Ghana…Concurrence déloyale des chalutiers chinois qui raclent les fonds de mer et épuisent les ressources du golfe de Guinée.
Désireuse de calmer les mécontentements, la Chine agit avec le Ghana, comme elle le fait partout ailleurs : en promettant toujours plus d’investissements et en se rendant indispensable.
Il est 3 heures dans l’ATLANTIQUE SUD. La prochaine guerre sera celle des câbles sous-marins.
Huawei s’est imposé dans cette industrie de la pose de câbles sous-marins avec la même rapidité et la même efficacité que lorsqu’il s’est lancé sur le marché des équipements télécoms, puis sur celui des smartphones.
Visée : faire de la Chine l’un des plus importants centres mondiaux de communication par câbles sous-marins d’ici une décennie ou deux. Pour Huawei et ses pairs, la liaison de 6 000 kilomètres, entre Fortaleza au Brésil et Kribi au Cameroun, ne constitue donc qu’un banc d’essai.
Il est 2 heures à NARSAQ, à la pointe sud du Groenland. Premiers de cordée dans l’Antarctique.
La Chine n’a de cesse qu’elle n’avance ses pions au Groenland, avec des méthodes parfois étonnantes…Pas encore opérationnelle, la mine de Kvanefjeld prend déjà des allures de jackpot pour ses investisseurs.
Il est 1 heure dans la province de NEUQUEN. Une base spatiale dans la pampa argentine.
La China National Space Agency (CNSA) est militaire, soutenue sans restriction par le gouvernement qui a fait de la conquête spatiale l’une de ses priorités absolues…En 2018, la Chine s’est placée devant ses rivaux américains et russes en réalisant le plus grand nombre de lancements de fusées : trente-sept sur un total mondial de cent trois.
Il est minuit à CARACAS, au Venezuela. Les mirages de Chavez.
Au total, l’addition des dix-huit prêts octroyés par la Chine à Caracas entre 2007 et 2018 s’élève à 67,2 milliards de dollars ; c’est comme si les Chinois avaient prêté à chacun des trente millions de Vénézuéliens 2 240 dollars !
A mesure qu’ils éclatent, ces scandales laissent entrevoir un labyrinthe de ramifications financières bâties au fil du temps entre les ténors du régime chaviste et les entreprises chinoises.
Il est minuit à NEW YORK. L’ONU aux caractéristiques chinoises.
Cet activisme onusien de la part de la Chine ne doit rien au hasard…Très vite, Pékin a compris que sa présence à tous les étages de l’ONU pouvait servir à orchestrer une immense opération de lobbying en faveur de son initiative Ceinture et Route.
Il est minuit à NEW YORK. Le drapeau rouge flotte sur le Waldorf Astoria.
En 2014, l’annonce du rachat du Waldorf Astoria par l’assureur chinois Anbang auprès du fonds américain Blackstone avait provoqué un mini séisme dans le milieu de l’immobilier new-yorkais et déclenché un vent de panique au plus haut niveau des Etats-Unis.
Il est minuit à OAK RIDGE, Tennessee. La bataille des supercalculateurs.
La lutte entre les deux superpuissances dans l’univers des supercalculateurs se règle à coups de dizaines de milliards de dollars d’investissements…Visée : dominer une technologie qui permettrait de multiplier de façon exponentielle la vitesse et la puissance de ces supercalculateurs.
Il est 23 heures à AUSTIN, Texas (J-1). Confucius, fer de lance de la propagande du Parti communiste chinois.
Grâce à cette présence sur le terrain, qui constitue une formidable machine de softpower, Pékin espère réussir à imposer sa vision du monde…Ces organisations serviraient de plateforme pour la collecte de renseignements et le programme politique de la Chine.
Il est 22 heures à CULIACAN, au Mexique (J-1). Venir à bout de la « China girl ».
Sniffé, inhalé ou avalé, le fentanyl, cet opiacé synthétique en partie made in China a un effet cinquante fois plus puissant que l’héroïne.
Le gouvernement central chinois a-t-il les moyens de surveiller l’activité des cent soixante mille usines chimiques et pharmaceutiques du pays ? Si ce n’est pas le cas, la « China girl » n’a sans doute pas fini de faire des ravages, aux Etats-Unis et ailleurs.
Il est 21 heures à VANCOUVER, au Canada (J-1). La bombe Huawei vient d’exploser.
Huawei symbolise l’incroyable puissance technologique de la Chine qui a su, en trois décennies, imposer ses champions au meilleur niveau mondial…Au total, Huawei employait, en 2018, une armée de plus de quatre vingt mille chercheurs dans le monde, soit 45% de son effectif total.
En réalité, les opérateurs ont un vrai dilemme : on leur demande de se passer des matériaux les plus performants et les moins onéreux du marché au moment où ils s’apprêtent à déployer leurs nouveaux réseaux mobiles de cinquième génération.
Il est 21 heures à HOLLYWOOD (J-1). OPA chinoise sur les studios américains.
La Chine est désormais omniprésente à Hollywood…Entre 1997 et 2013, douze des cent blockbusters américains ont été en partie financés par des capitaux chinois.
Tout comme l’Amérique dans les années 1950, Pékin a compris comment mettre l’industrie cinématographique au service d’une puissante machine de propagande.
Il est 20 heures sur l’île CLIPPERTON, dans l’océan pacifique (J-1). Des nodules et des drones à vingt mille lieues sous les mers.
Pékin en est convaincu : la route de la soie du XXIème siècle doit pouvoir cheminer au fond des mers, quelque part dans le Pacifique Nord oriental, entre les îles Clipperton et Clarion.
La Chine, elle, aime tellement ces montagnes de minerais cachées dans les eaux du Pacifique qu’elle est décidée à remporter le plus rapidement possible la triple bataille qui se joue autour de l’exploitation des fonds marins : juridique, technologique et économique.
Un projet fou : construire la première base sous-marine chinoise, entièrement automatisée, à plusieurs milliers de mètres sous l’eau en mer de Chine méridionale.
Il est 19 heures entre HAWAÏ et SAN FRANCISCO (J-1). Une mer de plastique made in China.
Huit millions de tonnes de déchets plastiques échouent chaque année dans nos mers.
La Chine déverse chaque année depuis ses côtes entre 1,5 et 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques…La gestion des ordures chinoises est devenue l’un des principaux défis environnementaux du pays.
Il est 18 heures à PAPEETE, en Polynésie française (J-1). Mérous chinois dans un lagon polynésien.
Pékin, qui veut étendre sa zone d’influence économique et militaire dans l’ensemble du Pacifique, est à l’affût de toute nouvelle alliance avec les nombreuses îles de la région, surtout quand celles-ci présentent des atouts en termes d’infrastructures ou de ressources minières ou halieutiques.
Il est 17 heures sur l’île de NIUE, le rocher du Pacifique (J-1). La diplomatie des raviolis de Mme Wu Xi.
Niue, Etat semi-indépendant qui a opté pour la libre association avec la Nouvelle-Zélande…Située au cœur d’un triangle stratégique composé des îles Tonga, Samoa et Cook, Niue n’est pas seulement un caillou dans l’océan : l’ancienne colonie néo-zélandaise fait aussi partie de ces dominos du Pacifique Sud, riches en ressources naturelles et maritimes, que la Chine voudrait voir tomber dans sa zone d’influence.
Il est 16 heures dans le DETROIT DE BERING, le long de la côte russe. Le portillon des raccourcis polaires.
Le premier transporteur chinois…est devenu un familier de ce raccourci maritime, dont la navigation, rendue possible grâce au réchauffement climatique, fait économiser 40% de temps en moyenne.
Entre la Chine et la Russie, les relations économiques ne cessent de se renforcer : le gazoduc sibérien reliant la Russie à la Chine doit être achevé en 2019, et l’équipementier Huawei a obtenu un feu vert pour développer un réseau 5G en Russie.
Il est 16 heures dans les îles MARSHALL. Barrage contre le Pacifique chinois.
L’affaire de l’atoll de Rongelap s’inscrit dans la grande ambition de Pékin des Nouvelles Routes de la soie, visant à connecter l’ensemble de la planète par des liaisons ferroviaires, routières et maritimes.
Il est 15 heures à HONIARA, îles Salomon. Le domino taïwanais prêt à tomber.
La Chine frappe avec insistance à la porte des îles Salomon. Elle a investi massivement ces dernières années dans l’archipel océanien, pour en devenir un acteur économique incontournable…Pékin absorbe les deux tiers des exportations des îles Salomon (contre seulement 1% pour Taïwan).
Il est 14 heures à CANBERRA, en Australie. WeChat s’invite dans la campagne électorale.
Après avoir ouvert grandes ses portes, l’Australie a compris un peu tard que les tentacules chinois s’étaient étendus à tous les secteurs d’activité du pays.
L’influence développée par la Chine en Australie doit être contenue, sous peine de voir s’accroître la dépendance déjà forte du pays océanien vis-à-vis du géant d’Asie.
Il est 13 heures à TOKYO. La cyberguerre est déclarée.
Le cyberespace est devenu le cinquième terrain d’opération militaire après la terre, la mer, le ciel et l’espace. La troisième guerre mondiale se déroulera peut-être sur les réseaux ; les leaders politiques des grandes puissances en sont convaincus.
Il est midi à BENTONG, en Malaisie. La folie durian.
Le durian, ce fruit magique devenu le nouvel or de la Malaisie…Cher et épouvantablement odorant, le fruit s’est transformé en un accessoire chic et indispensable à Pékin ou à Shanghaï.
Epilogue Il est midi le 1er octobre 2029 sur la base spatiale de WENCHANG. Un petit pas pour les taïkonautes, un grand bond pour la Chine.
La Chine, première puissance économique mondiale, domine de toute sa puissance le business planétaire…Les routes de la soie qui sillonnent désormais la planète sur terre comme sur mer n’ont constitué qu’une première étape. En se projetant vers l’espace et la Voie lactée, Xi Jinping veut placer l’empire du Milieu au centre de l’humanité.
*
PRET POUR L’ACTION - 52 stratégies pour devenir vraiment efficace! de David ALLEN - Leduc.s
Émetteur du verbatim : François C.
I LIBÉRER SON ESPRIT POUR ÊTRE CRÉATIF
- Faire le ménage ouvre de nouveaux horizons
Terminer ce qu’on a commencé, qu’il s’agisse de projets importants ou de boîtes de vieilleries qu’il reste à trier et à organiser, fait naître une énergie plus grande, plus claire et plus complète pour ce qui peut arriver.
- Pour vivre sans remords
Le stress vient des engagements non tenus que vous avez pris envers vous-même. Vous pouvez vous débarrasser de ce stress uniquement en annulant l’engagement, en le respectant ou en le renégociant.
- Une meilleure connaissance de ses engagements
La concentration et la coopération sont complémentaires. Vous devez coopérer avec vous-même et votre environnement pour combattre la résistance et la distraction, donc vous devez vous concentrer. Et vous devez vous concentrer pour clarifier la nature des choses et voir comment vous pouvez les entreprendre en coopérant.
- Pour savoir où aller, il faut savoir où on se trouve
- Quelles sont vos tâches courantes?
- Quels sont vos projets courants?
- Quels sont vos champs de responsabilité courants?
- Quels changements prévoyez-vous dans votre vie professionnelle et personnelle au cours de la prochaine année?
- De quelle façon votre entreprise, votre carrière et votre vie personnelle vont-elles changer?
- Pourquoi êtes-vous sur terre?
- Des occasions illimitées et des possibilités limitées
Afin que l’expressivité soit à son meilleur niveau, il faut se servir de son intelligence, mais aussi être conscient de ses limites.
- Deux engagements en tête engendrent stress et échec
Dès que vous êtes aux prises avec deux affaires inachevées surviennent la frustration et l’angoisse. Votre côté créatif tente de remplir les deux engagements à la fois, ce qui est impossible. Mais pas question d’abandonner, il essaie encore et encore.
- Être conscient de ses priorités
Clarifiez et définissez tous les résultats, grands et petits, que vous vous êtes engagé à atteindre et les actions requises pour y arriver. Vous serez alors prêt à jouer d’efficacité en les atteignant tous, dès que vous le pouvez, et à vous sentir en paix avec la façon dont vous progressez.
- Régler les choses en suspens libère de l’énergie
Alors les priorités, la vision et le plan apparaissent, ancrés, avec des racines solides.
- On y pense? Donc, ce n’est pas fait…
La solution est simple. Notez l’action à faire. Regardez-la. Faites-la ou dites-vous: «Pas tout de suite.»
- La créativité se manifeste quand on lui donne de la place
Lorsque l’espace mental est surpeuplé de distractions, de contrats et de trucs non gérés, la circulation est limitée. Nettoyez ses conduits et vous favoriserez une nouvelle réflexion productive qui viendra presque d’elle-même.
- Plus le canal est profond, plus le courant est grand
Faire le ménage dans les structures de notre vie et de notre travail, et les rationaliser, augmente notre capacité à tenir des engagements plus importants dans la société… Elle invite à la participation, sur un plan profond et créatif. À l’opposé, les problèmes non résolus et les structures vulnérables se protégeront en étouffant automatiquement et inconsciemment toute nouvelle donnée.
- L’inquiétude ne mène à rien
Vous inquiéter sans jamais rien faire est un gaspillage de temps et d’énergie.
- Rester maître de son travail
Les choses non saisies, non clarifiées et, par conséquent, non gérées, envers lesquelles vous vous êtes engagé, s’emparent d’une partie de vous et ne vous laissent aucun répit… Régler les choses qui demandent votre attention pour pouvoir faire ensuite ce qui vous plaît. Et le faire pleinement, en y mettant toute votre concentration et votre énergie créative.
II SE CONCENTRER DE FAÇON PRODUCTIVE
- Regarder de haut pour mieux voir
On ne trouve jamais la clarté dans ce qui est trouble. Il faut lâcher prise et regarder de haut.À quand remonte votre dernière pause-direction pour prendre un peu de recul sur ce que vous faites? Est-ce le moment d’en prendre une autre?
- Visualiser pour savoir comment faire
La réflexion axée sur les résultats, tout comme la volonté de visualiser une réalité avant qu’elle se concrétise, est une compétence magistrale que nous pourrions tous développer davantage.
- Travailler assez fort est impossible
Nous sommes portés à nous rappeler les éléments emmagasinés dans notre cerveau en partant du dernier (le plus récent dans le temps) et du plus significatif émotionnellement, ce qui n’est certainement pas le système de traitement de dossiers le plus efficace.
- L’énergie suit la pensée
Avoir des pensées est une chose, les nourrir consciemment en est une autre. Vous êtes puissant en tout temps, par l’attention et l’intention… La concentration et la vision opèrent en nous pour déclencher inconsciemment de nouvelles perceptions et de nouveaux comportements.
- Un but clair est facile à atteindre
Plus votre vision ou votre intention est précise, plus votre créativité sera débordante. Mieux vous connaissez le pourquoi de vos gestes, plus vous vous sentez libre d’explorer divers moyens de les accomplir.
- Mieux est meilleur que bien
L’attention intentionnelle sur l’accomplissement total de son but génère de l’information et de l’inspiration qui ne peuvent être accessibles autrement… Quel est le mieux que vous puissiez faire en ce moment, avec la conscience et les ressources que vous pouvez réunir tout de suite?
- Changer l’objet de son attention pour changer de résultat
Si vous recherchez des résultats différents, vous devez porter votre attention sur autre chose. Une fois que vous aurez changé l’image dans votre esprit, différentes solutions, innovations commenceront automatiquement à se produire.
- La perspective, une notion précieuse
Placer les choses dans un contexte différent peut produire des idées et des solutions nouvelles. Votre point de vue peut transformer les pires situations en des expériences positives.
- S’arrêter pour réfléchir
Nous devons :- Déterminer quelles seront les tâches à accomplir et les mesures à prendre pour atteindre notre but.
- Noter ces résultats et ces actions, si nous ne pouvons pas les régler immédiatement.
- Consulter les aide-mémoire (quand nous agissons).
Ces trois comportements permettent d’être extrêmement compétent en matière de travail.
- Ne pas craindre de réfléchir
Décidez du résultat et de la mesure à prendre, inscrivez-les dans un endroit où votre cerveau le récupérera au moment opportun et voyez comme vous respirez plus librement.
- Améliorer son efficacité
Lorsqu’un but, une norme ou un objectif est évident, le mieux à faire est de l’atteindre avec le moins d’effort possible. Vous ne gaspillerez pas d’énergie et vous libérerez vos ressources pour autre chose que vous désirez obtenir ou réaliser.
- Une seule chose dans sa bulle
En tout temps, accorder toute son attention à la seule chose qui se présente est la marque d’un rendement élevé.Qu’est-ce qui vous empêche d’être totalement présent à ce que vous faites, aujourd’hui? Que pourriez-vous faire pour améliorer la situation?
- Faire ou être ?
Votre vision du futur, ce que vous souhaitez… change la substance et la qualité des décisions que vous prenez dans le moment présent. Elle modifie ce que vous choisissez de percevoir, de sentir et de faire dans le présent.Être ou faire n’est pas la question. Celle-ci est: quel type d’action concorde-t-il le mieux avec ma façon d’être?
III CRÉER DES STRUCTURES QUI FONCTIONNENT
- La stabilité sur un plan ouvre à la créativité sur un autre
Il est difficile d’être pleinement créatif sans structure ni contrainte. Essayez de peindre sans toile. La créativité et la liberté sont les deux côtés de la médaille. Et tout le monde aime gagner sur les deux tableaux. Vous voulez la liberté? Organisez-vous. Vous voulez être organisé? Soyez créatif.
- Définir et connaître, pour une productivité maximale
Le visionnaire et l’exécutant.Mais lorsque mon côté visionnaire se met à penser à toutes les tâches et à tout le travail que je me suis imposés, je m’en veux. Et lorsque l’exécutant en moi passe à l’action, termine son travail et se met à vouloir réfléchir à des choses plus importantes, je me dégonfle moralement et veux disparaître.
- Une bonne gestion mène à un esprit libéré
Avec les années, j’ai compris que ce que j’appelle la révision hebdomadaire, la mise à jour de toutes nos listes, est l’habitude la plus importante à adopter pour que le contrôle tranquille devienne un mode de vie plutôt qu’une expérience exceptionnelle… Nous avons besoin, une fois par semaine, de nous éloigner de l’arbre pour mieux voir la forêt (effectuer une revue complète de tous vos projets et étapes à suivre).
- La capacité de réagir améliore le rendement
Tout ce qui peut améliorer votre conscience de l’environnement, accélérer votre temps de réaction et équilibrer votre système interne (pour éliminer les réactions molles ou exagérées) vous donnera un avantage concurrentiel et améliorera votre rendement.
- Les conséquences de la présence d’un maillon faible
L’interaction qui a lieu avant que la situation devienne critique est plus consciente et proactive… Le système ne fait pas en sorte qu’on se débarrasse des problèmes ni des défis ; il permet seulement qu’on les remarque plus tôt et qu’on les règle avec plus de grâce et de facilité.
- Le secret de l’efficacité du système : un roulement silencieux
La mise en place, le changement ou l’amélioration de votre système n’ont qu’un but: vous faire oublier celui-ci le plus rapidement possible.Quelles procédures avez-vous mises en place qui fonctionnent bien parce que vous n’y pensez plus?
- Se mettre sur la bonne voie
Souvent, la forme déclenche l’attention qui, à son tour, alimente l’intention, qui produit l’énergie créative et le contenu. Si vous voulez faire de l’exercice, mettez une tenue de sport. Si vous voulez écrire un livre, inventez un titre et lancez votre logiciel de traitement de texte.
- Impossible de gagner au jeu sans connaître les règles
Les deux plus grands défis dans la définition du travail sont de penser à ce qu’on fait et de réagir à ce à quoi on pense.Une liste complète et bien définie de projets, mise à jour et révisée au moins une fois par semaine, est le secret de la productivité sans stress
- Le partage des responsabilités n’est pas rentable
Lorsqu’une tâche à effectuer est partagée par plusieurs personnes, les détails pertinents sont bien souvent oubliés. La responsabilité partagée porte des fruits lorsqu’au moins une personne présume qu’elle est entièrement responsable. Un bateau ne peut avoir qu’un capitaine à la fois.
- Préciser ses principes au lieu de polir ses politiques
Les règles apparaissent habituellement quand les principes ne sont pas clairs ou fiables. Lorsque vous savez que les gens ont accepté les normes et valeurs collectives, vous pouvez les laisser agir en toute liberté. Dans le cas contraire, vous devez resserrer votre gestion avec des règles, ce qui vous demande, à la longue, beaucoup plus d’énergie.
- Réfléchir à son travail plutôt que d’y penser
Quelle discipline ou structure devez-vous instaurer, s’il y a lieu, pour libérer votre esprit et vous permettre d’atteindre un niveau plus élevé de réflexion?
- Ces pensées qui ont plus de valeur qu’on ne le pense
Expansion et contraction. Création et exécution. Cerveau droit, cerveau gauche. Yin et yang. L’équilibre entre ces polarités accroît notre productivité… Réglez vos problèmes avec concentration, et la créativité éclatera.
- Petites ressources, grandes réussites
Dans le feu de l’action, nous nous promettons de nous organiser, plus tard… Arrive plus tard et la pression a disparu.C’est lorsque vous devez choisir comment répartir vos ressources limitées qu’apparaît le besoin d’y voir clair et de faire preuve d’efficacité… Les personnes les plus efficaces sont celles qui ont le moins d’écart par rapport aux engagements qu’elles ont pris.
IV SE DEÉTENDRE ET PASSER A L’ACTION
- Être le seul acteur de sa pièce
Vous êtes votre propre scénariste, producteur, réalisateur, et pourtant un simple figurant dans la pièce de quelqu’un d’autre. Les meilleures équipes attendent une telle intégrité de la part des joueurs. Les meilleurs joueurs gèrent leur propre jeu, quoi qu’il en soit. Nous sommes tous seuls ensemble.
- Le contrôle excessif fait perdre le contrôle
Exercer un contrôle trop serré peut limiter votre capacité à traiter les situations au point de vue le plus productif. La microgestion, la gestion à outrance, peut être un piège alléchant pour faire travailler et obtenir des résultats. Les détails, c’est bien, pourvu qu’ils soient justifiés.
- L’amélioration perpétuelle
Préparez-vous au pire, imaginez le mieux et visez entre les deux. «Préparez-vous au pire» équivaut à régler toutes les choses en suspens et à ne pas vous exposer au découragement qu’accompagnent les engagements confus ou non renégociés. «Imaginez le mieux» signifie vous concentrer le plus possible sur les énergies et les résultats positifs. «Visez entre les deux» veut dire sauter.
- La gestion sur plusieurs plans
Vous existez sur plusieurs plans. Si vous évitez l’un d’eux, vous risquez de nuire aux autres. Dans la mesure où vous les gérez tous également, vous appréciez davantage et transcendez la situation dans son ensemble.
- La relaxation: la voie du pouvoir
Trouvez ce qui vous stresse et réglez le problème, tout de suite, si vous voulez être efficace sur tous les plans. Être détendu et capable de se concentrer sur la situation présente, sans réagir de manière exagérée ou trop mollement, est un art. C’est ce qui permet d’accéder au pouvoir suprême.
- Des surprises qui n’en sont plus
Nier la réalité du changement incessant engendre résistance et frustration. Se plaindre des interférences génère une énergie improductive. Éliminez la cause du dérangement ou intégrez-la dans votre travail, puis passez à autre chose.
- Voir loin permet de se déplacer en douceur
Les gens qui peuvent voir de loin ce qu’ils font accomplissent des actions qui semblent plus raffinées. Dans un sens, plus la cible que vous vous êtes fixée est éloignée, plus vous percevez d’options pour l’atteindre et plus il est facile de corriger le tir.
- Ralentir pour accélérer
Détendez-vous. Vous devez embrayer pour changer de vitesse. Vous devez lâcher prise pour pouvoir vous engager à un autre niveau, plus exigeant. Lorsque vous n’éprouvez pas du tout le besoin de ralentir, c’est probablement le meilleur moment de le faire.
- Pas le temps de réaliser un projet?
Comme les gens ne traduisent pas leur projet en différentes étapes à franchir les unes à la suite des autres, la perception du manque de temps pour réaliser un projet les empêche d’aller de l’avant. Plusieurs projets essentiels sont souvent suspendus, alors que l’étape suivante aurait pu se faire en moins de deux si on avait pris la peine de la déterminer.
- De petits gestes constants créent un impact majeur
Le vrai changement n’est pas un feu de paille: cela exige un engagement sérieux à un nouveau stade d’interaction. Investir tous les mois un petit pourcentage de son revenu, faire de l’exercice une fois par semaine, prendre le temps de réfléchir ou de méditer quelques minutes chaque soir, voilà les secrets pour progresser régulièrement.
- Agir pour connaître
Si vous attendez d’apprendre quelque chose avant de faire quelque chose, vous ne ferez probablement ni l’un ni l’autre. Si vous activez votre corps, votre pensée et votre esprit, vous découvrirez plein de choses qui auraient été inaccessibles autrement.
- Il est plus facile d’avancer quand on est en mouvement
Se mettre en mouvement demande plus d’effort que de changer de direction. Si vous êtes engagé positivement dans un aspect de votre vie, il vous est plus facile de faire face au changement et de passer à autre chose.
- Les plus grands succès viennent des échecs
Vous faites des erreurs uniquement lorsque vous jouez. Jouez quand vous pouvez gagner, et perdez aussi souvent que nécessaire pour atteindre votre but.Avez-vous commis une erreur très grave dernièrement? Que vous a-t-elle appris?
*
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu des Chats de Bernard Werber - Albin Michel (livre illustré sur les chats)
Recommandation de Linda: Ah Bernard, tu es toujours aussi surprenant! J’ai adoré tout ce que tu as écrit: ta trilogie des fourmis mais surtout, mes préférés, Les thanatonautes et L’empire des anges. J’aime m’évader et me dire qu’il y a autre chose en ce monde et au delà. Dans ce livre tu nous fais plaisir.
Tout le monde aime les chats et tu leur consacres une encyclopédie entière et magnifiquement illustrée. Tu nous fait découvrir leur histoire, leur comportement et leur intelligence tout en leur laissant la parole.
Livre à lire absolument, car chat-gnifique! Un dernier mot: «Miaou*»
*traduction: ce livre va vous faire chat-virer.
LES FAUX JETONS - Dans le secret des conseils d’administration de Sophie COIGNARD - Fayard
Émetteur du verbatim : François C.
Les conseils d’administration sont le nouveau Graal des « premiers de cordée »…Ils feignent d’y cultiver l’ouverture et y perpétuent l’entre-soi.
Mais, en toutes circonstances, les administrateurs ne s’estiment ni responsables, ni coupables.
1 « On ne te laissera pas faire »
(Sébastien Bazin Accor) Sa brutalité, dans un monde feutré de lâcheté, a impressionné et payé. Mais il s’en est fallu de peu pour qu’ »on ne le laisse pas faire ».
Sébastien Bazin a su depuis 2013, l’année de son arrivée à la tête d’Accor, se faire une place au sein de la nomenklatura du CAC 40. Il préside même le conseil d’administration du Théâtre du Châtelet, l’une des institutions culturelles les plus chics de la capitale. Il a appris les codes secrets de ce monde à part. Jusqu’à la caricature.
- Un administrateur très remuant
(Nicolas Sarkozy) A peine arrivé au conseil de l’opérateur hôtelier, il prend ses nouvelles fonctions à la hussarde. Assidu en séance, il s’interdit de jeter un coup d’œil à son téléphone, ne manifeste jaais de signe d’impatience, mais se lance parfois, à l’ébahissement général, dans un « laser show » comme il en a le secret.
- Air France et les irresponsables
(Alexandre de Juniac) Voilà donc un PDG imposé en 2011 par le pouvoir politique sans que le conseil d’administration ait eu son mot à dire. Au point de se demander à quoi sert cette instance, et surtout de s’interroger sur l’utilité de dépenser plus de 600 000 euros de jetons par an pour rémunérer ses membres.(Jean-Marc Janaillac 2016)
(Ben Smith fin 2018) Dans les rangs des faux jetons, on ne donnait pas cher de sa peau à son arrivée : sans réseau, le nouveau patron allait se faire dévorer tout cru par les pilotes. Il a au contraire fait la paix avec eux, qu’il trouve beaucoup moins durs que leurs homologues canadiens. Depuis, Ben est appelé par son prénom par tous ceux qui le raillaient hier.
- Le charme discret de l’entre-soi
Le Gotha français des affaires, longtemps, ne s’est même pas posé la question, poussant l’échange de bons procédés jusqu’à ses dernières extrémités : je siège à ton conseil et tu sièges au mien, et nous remisons notre esprit critique au vestiaire.La moitié des groupes du CAC 40, aujourd’hui encore, est aux mains d’une famille. Les administrateurs qui n’appartiennent pas au clan doivent alors se résoudre à faire de la figuration.
Mais à quoi sert vraiment un administrateur indépendant dans un groupe contrôlé par un seul actionnaire ? C’est une vaste question, que les faux jetons n’aiment pas aborder.
- La dame de Chartres
(Colette Neuville) En 1991, elle a 54 ans, et une nouvelle vie s’offre à elle. Elle crée l’ADAM (Association pour la défense des actionnaires minoritaires). Depuis, elle a fait gagner près de trois milliards d’euros aux actionnaires. Elle a obtenu des réformes législatives ou réglementaire importantes, concernant notamment les OPA ou la responsabilité des dirigeants et des administrateurs. Elle a fait mordre la poussière à des patrons emblématiques. Mais tous la respectent.Opiniâtre et réaliste, la dame de Chartres n’hésite pas à nouer des alliances avec des fonds d’investissement activistes, souvent considérés comme d’affreux cupides, parce qu’ils exigent toujours plus de rentabilité, toujours plus de résultats. Elle ne partage pas cet avis. Elle est au contraire ravie d’avoir trouvé des complices pour perturber l’entre-soi qui ronronne.
- Le sentier de la guerre
(Fonds activistes) Depuis peu, ils ont débarqué en France. Ces virtuoses de la spéculation fondent sur leur proie quand ils considèrent que le PDG est surpayé, que ses administrateurs lui sont humblement soumis, que tout ce petit monde dort sur ses lauriers ou encore, comme Sébastien Bazin quand il est arrivé chez Accor, que l’entreprise pourrait cracher plus de bénéfices.
- De l’ombre à la lumière
(Avant-après le « code de gouvernement d’enreprise des sociétés cotées ») Faut-il, avec Daniel Lebègue, croire au passage de l’ombre à la lumière ? Ou se dire que cet homme de conviction est animé par la foi du charbonnier ? Qu’il veut espérer à tout prix que ses efforts pour moraliser l’univers des administrateurs n’ont pas été vains ? Et qu’en vérité tout a changé pour que rien ne change ?
- Missions impossibles
La plupart des très grandes entreprises ont ainsi renoncé à offrir à certains de leurs membres les plus éminents une double rémunération : les jetons de présence bien sûr, mais aussi des honoraires liés à des « missions » plus ou moins réelles. Ces dernières prestations doivent faire l’objet d’une convention réglementée approuvée par les actionnaires réunis en assemblée générale, qui apprécient de moins en moins ce genre de pratique.
- La preuve par Renault
(Carlos Ghosn et son rapport à l’argent) Il est devenu difficile à tous ces adultes responsables, surdiplômés pour la plupart, de prétendre qu’ils ne savaient pas, qu’ils ont découvert avec effarement les rapports névrotiques de Carlos Ghosn à l’argent.Rien qu’en France, il a gagné 764 fois le smic annuel en 2015. Au moins. Car personne ne peut ignorer combien il est difficile d’évaluer la rémunération totale du patron de Renault-Nissan.
Tout cela s’est poursuivi jusqu’à novembre 2018, et aurait pu durer encore longtemps si les dirigeants de Nissan ne s’étaient pas retournés, en vrais faux jetons, contre leur mentor autoproclamé.
- Au service de Sa Majesté
En réalité, les administrateurs, à l’exception de ceux qui représentent les salariés, ont été choisis par le patron. Cela fait partie des évidences que tout le monde veut cacher.Désormais, le salaire fixe des grands patrons représente à peine le quart de leur rémunération. Le reste se divise entre le bonus annuel, qui compte pour environ 30%, et la « rémunération de long terme », versée le plus souvent sous forme d’actions gratuites, pour récompenser à la fois la performance et la fidélité d’un dirigeant.
- « Pognon de dingue » et « dingues de pognon »
(Georges Plassat Carrefour) L’ex-PDG empoche plus de 13 millions d’euros : 819 000 euros de fixe, 1,8 million de bonus pour une demi-année de présence, 6,5 millions de « rémunération de long terme », et 4 millions d’ »indemnité de départ et engagement de non-concurrence », plus quelques dizaines de milliers d’euros de jetons de présence…
- Licencier plus pour gagner plus
L’absence de corrélation entre l’emploi et les bonus. Et même, osons le terme, entre le mérite d’un patron et l’argent qu’il perçoit.
- Des régimes très spéciaux
Les conseils d’administration offrent aux patrons qui les ont nommés des avantages à faire pâlir d’envie tous les cheminots, tous les électriciens de l’Hexagone, avec leurs régimes spéciaux…Les PDG sont protégés en toutes circonstances : licenciement, maladie, invalidité, décès prématuré, chômage, retraite…Tout est prévu pour leur éviter, ainsi qu’à leur famille, les conséquences des accidents de la vie auxquels tout un chacun redoute d’être confronté.
- Pantouflage à tous les étages
La grande transhumance vers le CAC 40 concerne aussi les énarques. Surtout ceux qui appartiennent à un grand corps. Le conseil d’administration d’Orange ? Une assemblée d’inspecteurs des Finances ou presque.
- Conseils d’amis
Comment éviter toute connivence quand on se fréquente à longueur de journée ? Environ deux cents administrateurs siègent dans les conseils du CAC 40. Mais celles et ceux qui cumulent plusieurs appartenances sont dix fois moins nombreux. Ils forment une sorte de club qui se retrouve aussi dans les organes des grandes institutions culturelles parisiennes.
- Une indépendance de façade
Siéger au conseil d’un groupe du CAC 40 est rémunéré en moyenne 85 000 euros par an en jetons de présence. Trois mandats rapportent environ 250 000 euros. Qui est prêt à prendre le risque de perdre un tiers de ce revenu, soit près de 100 000 euros par an, pour entrer en dissidence, contester et être définitivement catalogué comme un enquiquineur ? Quelques rares héros, peut-être…
- Très chers salariés !
(Administrateurs salariés) Tout, en réalité, semble avoir été étudié pour embarrasser les administrateurs salariés. Ou du moins pour les neutraliser, voire les instrumentaliser.L’équilibre d’un conseil d’administration composé pour un tiers de salariés, pour un tiers d’actionnaires et pour un tiers d’indépendants n’est pas pour demain.
- Les supplétifs
(Actionnaires salariés) Ils sont aujourd’hui près de trois millions à posséder des actions de la société pour laquelle ils travaillent…On a voulu les transformer en idiots utiles du système. Certains s’en sont rendu compte…
- Présidents à vie
Une fois nommés, rares sont les PDG qui ne se considèrent pas comme propriétaires de leur fauteuil. Patrons de droit divin, ils ne veulent pas songer à leur succession. Pour beaucoup d’entre eux, c’est aussi douloureux que de penser à la mort. Alors, ils rusent.
- Les Tables de la loi souple
(HCGE Haut Comité de gouvernement d’entreprise) Les grandes entreprises sont surveillées par un haut conseil dont elles nomment les membres, lesquels se montrent en retour d’une exquise compréhension à leur égard. Mais alors, à quoi ça sert ? Tout simplement à éloigner la menace de vraies lois, que tout le monde serait réellement obligé d’appliquer.
- Bien obligés !
Cette féminisation des conseils cache un machisme toujours à l’œuvre dans les comités exécutifs. Là, c’est le vide sidéral. Zéro PDG parmi les sociétés du CAC 40. Une seule directrice générale, Isabelle Kocher chez Engie, à laquelle le titre de présidente a été refusé. Chez Axa, on trouve une femme sur dix membres du comité de direction. Chez Vinci, zéro sur treize…Faudra-t-il une loi pour féminiser aussi les instances de direction ? A l’AFEP ou au Medef, on en frémit déjà.Conclusion
Le capitalisme à la française, concentré d’entre-soi comme nulle part ailleurs dans le monde, fait preuve d’une résilience remarquable.
Derrière les portes capitonnées des conseils, la réalité qui demeure est celle d’une aristocratie d’Etat régénérée par ses alliances avec les grandes fortunes. Et inversement. Ce mariage entre les réseaux de la haute technocratie et des héritiers peut donner une impression d’ouverture. Mais ce n’est qu’une impression. Les entrepreneurs, les vrais, ceux qui mettent en jeu leur argent, sont quasiment inexistants parmi les administrateurs du CAC 40.
*
Cœur salé de Cathy Cassidy PKJ
Fiche de Lecture faite par Antoine M.
PRÉSENTATION DU LIVRE
Nom du livre : Cœur salé
Auteur : Cathy Cassidy
Nombre de chapitre : 10
Thèmes : musique, rumeur, chagrin d’amour
Nombre de page : 130
Série : les filles au chocolat
Année : 2013 (1ère édition en anglais), 2013 (traduction en français), 2015 (nouvelle édition)
Éditions : Puffin books (en anglais), Nathan (pour la traduction) et PKJ -Pocket jeunesse- (pour la nouvelle édition).
IDENTITÉ DU PERSONNAGE PRINCIPAL
Prénom et nom : Shay Fletcher
Âge: 15 ans
Caractère: Beau, sensible, passionné de musique et excellent musicien
Né en Angleterre (il n’est pas précisé dans quelle ville, mais sûrement Kitnor)
Père: Jim Fletcher (le prénom de la mère n’est pas mentionné)
Morphologie: Cheveux blonds recouverts par un bonnet de marin et des yeux bleus
Style: bonnet mou et tee-shirts de surfer
Aime: Cherry Costello
Rêve: devenir chanteur professionnel
Problème: Cherry pense que Shay est toujours amoureux de Honey, son ex…
Frère(s) et/ou sœur: Ben Fletcher (son aîné de 6 ans).
RÉSUMÉ DU LIVRE
Shay Fletcher est un adolescent de 15 ans très mal loti. Son père le méprise et veut le modeler pour qu’il ait le même avenir que lui et refuse que ses chansons soient publiées, son frère «parfait et chouchou de son père» l’agace, et quand Honey lui demande conseil, il n’a pas cœur à la repousser et par accident, Honey fait croire à tout le monde qu’il a trahi Cherry. Le pire, c’est que tout le monde se fait des idées et lui dit qu’il est nul ou s’apitoie sur son sort, et des ragots tournent autour de lui… Comment regagner la confiance des Tanberry-Costello?
MON AVIS
Ce roman, court et intense, montre qu’il faut croire en ses rêves, qu’il ne faut pas se faire une idée des personnes à l’avance et qu’une rumeur peut être destructrice pour les principaux intéressés.
Comment sauver le genre humain de Paul Jorion et Vincent Burnand-Galpin
Émetteur du verbatim: François C.
Où EN SOMMES-NOUS?
Survie individuelle et survie de l’espèce
Rien n’interdit en effet que nous puissions disparaître en tant qu’espèce, alors qu’à titre individuel nous n’avons jamais vécu aussi longtemps en bonne santé.
La capacité de charge d’une espèce
Pour cet environnement, dont nous devons respecter la capacité de charge, il est déjà bien tard: il était vulnérable, il est désormais encore davantage fragilisé. Notre survie, malgré la générosité de la Terre à notre égard, n’est assurée que dans une bande extrêmement étroite.
Le genre humain est sociable
La solidarité reprend toujours ses droits. Et heureusement pour nous, car dans la période de turbulences qui s’ouvre, il sera crucial qu’elle revienne au premier plan en toutes circonstances.
Le genre humain est «opportuniste»
Nous sommes une espèce qui, devant l’obstacle, ne s’entêtera pas, mais mettra plutôt en peu de temps au point une nouvelle stratégie.
Le genre humain est «colonisateur»
Mais nous sommes aussi une espèce colonisatrice…
Gérer la capacité de charge
Nous sommes arrivés au moment où notre inclination colonisatrice nous mène aux limites, aux frontières de la capacité de charge de notre environnement.
Il faut que nous changions, mais nous sommes très différents
Les exemples abondent de coexistence pacifique dans la vie quotidienne entre ennemis irréductibles sur le plan des idées.
Mille ans ne suffisent pas à nous faire abandonner nos croyances
L’éthique pourrait-elle nous sauver?
Modifier les comportements sans changer les croyances
Il est impératif de parvenir à orienter la réflexion de tous sur la menace imminente d’extinction et que chacun concentre tous ses efforts à assurer la survie de l’espèce.
LA TECHNOLOGIE SERA-T-ELLE NOTRE SAUVEUR OU NOTRE FOSSOYEUR?
Qu’est-ce que la technologie? Pourquoi l’avons-nous engendrée?
Ambivalence: nous disons à la fois que les machines produisent de l’artificiel et qu’elles sont elles-mêmes de l’artificiel… La technologie: capacité d’être l’instrument même de la perfectibilité, et pouvant aussi bien être à l’origine de l’anéantissement définitif de l’humain.
Nous réconcilier avec notre nature technicienne
Nous avons été incapables d’intégrer ces révolutions technologiques dans une représentation du monde correctement mise à jour.
NOS GOUVERNEMENTS TELS QU’ILS SONT
Comparer 2020 à 1935?
L’horizon se révèle très sombre. Le sentiment d’être dans l’impasse est omniprésent. Le système est à bout de souffle et révèle ses contradictions. Les forces politiques n’arrivent plus à se réinventer, mis à part dans le fascisme.
Gouvernements inefficaces vs populisme
Envisagé sans préconceptions, le populisme s’assimile à la variété «en col bleu» du même libéralisme dont les gouvernements prétendument «centristes» offrent la variété «en col blanc».
Les parlementaires: une classe autocentrée et conservatrice par nature
La classe parlementaire constitue en soi un facteur d’inertie et de conservatisme foncier… faisant d’elle le contraire même de celle sur qui il faudrait compter dans une période de crise où le changement de cap radical sera impératif.
Prisonniers du cadre
Des administrations et des gouvernements qui, du fait de leur mode de fonctionnement présent, sont incapables de sortir du cadre. Le choc sera rude.
NOS GOUVERNEMENTS TELS QU’ILS DEVRAIENT ÊTRE
La rationalité des fins et la rationalité des moyens
Dans cette logique de rationalité des moyens, il n’est plus question d’un objectif que nous nous serions fixé, mais d’un simple constat pragmatique du résultat obtenu… C’est d’avoir fait de cette logique de boutiquier le principe de gestion des Etats qui nous a conduits à la catastrophe.
Réinstaurons la logique des fins
Seule une rationalité des fins devrait être à l’œuvre dans la réalisation des objectifs assignés à l’Etat.
CRISE ECOLOGIQUE: LE PLUS IMMINENT DES RISQUES EXISTENTIELS
Que sont les risques existentiels?
C’est un risque mettant en péril l’intégralité de l’espèce humaine, son existence y est remise en cause à titre définitif.
Les types de risques existentiels
Les «risques cosmologiques» (forces cosmiques: volcans, pandémies…); les «couplages agent-outil» (individu délibérément mal intentionné aux commandes de technologies avancées potentiellement dévastatrices); les «conséquences imprévues» de nos modes de vie (dérèglement climatique).
La destruction déjà bien entamée de notre environnement
Plus d’un demi-million d’espèces terrestres peuvent déjà être considérées comme des «espèces mortes ambulantes» si leurs habitats ne sont pas restaurés.
Sombre horizon pour les décennies à venir
Toujours garder à l’esprit que ce qui nous attend est certainement bien pire encore que les prévisions cataclysmiques mentionnées ici.
Les êtres humains ne sont pas naturellement outillés pour se soucier de la survie de l’espèce
Voilà plus de trente ans que nous vivons à crédit sur la planète Terre. Chaque année, le «jour du dépassement» se rapproche davantage du début de l’année.
Nous nions la réalité
Comment faire pour «donner à voir» la crise climatique? Comment faire pour que nous nous rendions compte des dangers véritablement à l’œuvre?
La rationalité économique face à l’urgence climatique
A la «valeur» économique, il s’agit d’opposer les valeurs… Pourquoi l’humanité doit-elle être une fin en soi? Car les êtres humains sont dotés d’une dignité et non pas d’un prix. Le prix s’applique aux objets interchangeables, comme les marchandises. La dignité concerne ce qui est sans équivalent… Tout être digne a le droit au respect: les êtres humains à titre individuel, l’espèce humaine, la vie et son environnement.
LES ATTITUDES POSSIBLES FACE AU RISQUE D’EXTINCTION
La culture populaire nous montre qui nous sommes
Il existe une tradition dans l’université, de ne retenir de la distinction entre la haute (higbbrow) et la basse culture (lowbrow) que la première.
Le film ajoute à l’évocation d’un danger sa représentation visuelle
Le cinéma peut mettre en scène des événements, des circonstances, dont nous sommes peut-être conscients de l’éventualité, mais dont une représentation à proprement parler nous manque.
Cinq films:
Le dernier rivage (1959): une guerre nucléaire.
Terminator (1984): les machines désormais autonomes se débarrassent des hommes, devenus un fardeau pour elles.
Elysium (2013): tandis que les pauvres s’entre-déchirent sur une Terre dégradée, les riches, devenus immortels, bénéficient d’une vie idyllique dans une station spatiale.
Interstellar (2014): la Terre ayant été rendue par nous inhabitable, le salut du genre humain réside dans la colonisation d’autres mondes.
Colossus (Le cerveau d’acier) (1970): nous avons confié la gestion de nos guerres à des ordinateurs intelligents qui prennent le pouvoir et nous imposent la paix, au prix cependant de notre liberté.
Nos réponses face à la menace d’extinction
- Déni de l’extinction: soit un déni personnel passif et à titre privé, soit un déni actif (financer publiquement le déni par le biais d’une campagne d’agnotologie).
- Acceptation de l’extinction: forme passive (vision fataliste que notre destin est scellé depuis plusieurs siècles) ou forme active (la position militante «Bon débarras»); intelligence artificielle: le transfert de notre héritage à des robots qui seraient à proprement parler nos héritiers.
- Malthusianisme: la frugalité individuelle; l’eugénisme; l’exterminisme (élimination de populations à l’échelle industrielle).
- Le progrès l’emportera: accroître la capacité de charge de l’environnement de l’espèce humaine par l’innovation technologique.
- Survivalisme: nous adapter à un environnement se dégradant rapidement soit en nous abritant dans de nouveaux habitats souterrains ou sous-marins, soit par des modifications génétiques («enhaussement») visant à nous rendre plus résilients, soit encore en téléchargeant nos identités individuelles en tant que logiciels fonctionnant dans des machines à base de silicium, en utilisant la lumière comme seule source d’énergie plutôt que des aliments.
- La colonisation de l’espace
DEBOUT, PETIT HOMME!La ruse de la Raison: chaque sujet est le siège individuel de sa propre ruse de la Raison, i.e. leurré quant à ses propres objectifs, ceux-ci résultant d’un difficile compromis entre motivations inconscientes et projets délibérés.
Les individus isolément n’y peuvent rien: la raison? Nous dépendons tous d’un cadre «socio-technique» qui nous dépasse, fondé sur la consommation massive d’énergie.
Etatisme et citoyennisme: L’étatisme est la croyance que l’Etat peut tout, sur tous les fronts en même temps. Mais c’est surtout la croyance que l’Etat est par nature tourné vers l’intérêt général.
Le citoyennisme affirme que c’est aux citoyens de s’organiser entre eux pour être directement acteurs du changement attendu.
Le citoyen a besoin de l’Etat: sécurité, justice et «bonne vie»: les trois aspirations fondamentales du «petit homme» (Wilhelm Reich).
L’Etat a besoin du citoyen: le citoyen a le pouvoir de presser les Etats à agir. L’inaction climatique causée par l’absence d’intérêt citoyen. L’action climatique: le réveil nécessaire du citoyen.
Connaissance implicite de l’urgence par le citoyen, propositions explicites par l’Etat et action conjointe: le citoyen attend que la réponse vienne des décideurs, car seul il ne peut rien. Il attend aussi que l’Etat explicite sa demande et prépare concrètement le plan adéquat pour atteindre cet objectif. Le citoyen dresse la liste des objectifs, l’Etat doit en fournir le moyens.
POUR UN EFFORT DE GUERRE ECOLOGIQUE
Sommes-nous prêts pour un retour à la planification?: Un seul pays au monde dispose encore aujourd’hui d’un système de planification bien huilé et en bon état de marche: la Chine.
Que voulons-nous?: le droit à l’accès aux ressources fondamentales pour tous, le droit égal à l’exercice de ses capacités, le droit commun à une «vie bonne». Deux impératifs catégoriques: écologique et social.
Y mettre les moyens: nous avons techniquement les moyens de construire une société durable en accord avec les objectifs climatiques.
L’insuffisance de la réponse libérale: une transition écologique à la hauteur des enjeux exige une transformation radicale de nos sociétés et de nos habitudes.
L’imprévisibilité de la réponse révolutionnaire
Capitalisme, économie de marché et libéralisme comme sources de la destruction de l’environnement: dans la question écologique, tout comme dans la question sociale, l’alliance du capitalisme, de l’économie de marché et du libéralisme nous mène dans l’impasse. Il s’agit enfin de la dépasser.
D’une économie capitaliste à une économie humaniste: stipuler qu’existent sur un plan comptable trois éléments à mettre au passif, car il n’y a pas d’économie florissante sans intégration harmonieuse des trois apports qu’offrent à la firme sa fortune propre -seule prise en compte jusqu’ici-, l’homme et la nature… Le premier principe fondamental de la comptabilité devrait être la préservation non seulement de l’argent, mais aussi de l’homme et de la nature qui l’environne et à laquelle il appartient.
D’une économie de marché à une économie mixte: l’économie mixte peut être définie comme le fait que le secteur public a une place non négligreable dans l’activité économique par rapport au secteur privé.
Du libéralisme à la planification économique: l’économie dirigée est ainsi le système économique qui guiderait l’entreprise publique et privée vers l’exécution d’un plan général fixé par une autorité reconnue d’un commun accord.
Ce que nous entreprenons aujourd’hui ne s’est jamais fait!? Détrompez-vous!
La planification soviétique: l’échec d’une planification impérative.
La planification indicative «à la française» (1946 – 2006): l’équilibre fragile entre libre entreprise et intérêt général.
La planification chinoise après Deng Xiaoping: un «capitalisme d’Etat».
L’économie de guerre des Etats-Unis (1941 – 1945): le dirigisme au pays du libéralisme.
L’économie de guerre de la Grande-Bretagne (1940 – 1945): le système «Utility».
Les leçons à retenir du passé: a) établir une hiérarchie claire entre les différents niveaux de planification, mais aussi entre les différentes priorités; b) risque que le dirigisme bascule dans l’autoritarisme et un contrôle total de la vie économique; c) l’effectivité de la norme, notamment en interdisant les pratiques les plus superflues ou les plus contraires aux objectifs du plan.
Financer la transition écologique: l’exemple du financement de la Seconde Guerre mondiale; le financement de la transition écologique comparable à la seconde révolution industrielle; les fonds de pension sont une source de financement titanesque.
Le rôle de l’intelligence artificielle dans la planification: les apports du machine learning, technologie mûre aux applications infinies; ceux du big data et du deep learning.
Une planification internationale efficace est-elle possible?: l’exemple de la protection de l’Antarctique; l’exemple de la lutte contre le trou dans la couche d’ozone.
Le moment Pearl Harbor: notre société est certainement plus psychologiquement prête qu’on ne le croit pour une telle transformation en profondeur. Aussi ne tardons-plus, mobilisons-nous contre le dérèglement climatique et la perte de la biodiversité, condition de la survie de l’espèce!
COMMENT SAUVER LE GENRE HUMAIN
Quel modèle économique pour une société écologique?
Concilier, sur le plan politique, libéralisme économique et préservation de l’environnement débouche nécessairement sur l’inaction écologique. L’environnement est sacrifié sur l’autel de la sacro-sainte équation «business + croissance = emploi + élection».
La «science économique» propose des modèles erronés
Les agents ne sont ni libres, ni égaux, ni indépendants les uns des autres… De manière générale, toute dépendance est en réalité une interdépendance.
Feuille de route
- Réinventer l’Etat-providence pour faire face aux enjeux du XXIème siècle.
- Taxer les machines remplaçant les êtres humains: imposer le travail des machines, robots ou logiciels, en lui appliquant le même barème que celui qui vaut pour les êtres humains que ceux-ci remplacent.
- Pour garantir un socle commun: la gratuité pour l’indispensable. La démarchandisation des biens fondamentaux; le revenu universel de base; l’indispensable: un nombre limité de besois fondamentaux et satiables; au-delà de la logique économique, remettre la logique sociale et environnementale au centre de la valeur des biens.
- Une Constitution universelle pour l’économie: revenir à l’interdiction de la spéculation; faire apparaître en surface la conception du monde inscrite dans les règles comptables.
- Réorientons les capitaux financiers vers la transition écologique. Pour éviter l’effondrement, il est urgent que la finance serve enfin massivement la transition écologique.
MOBILISONS-NOUS!Nous avons les moyens de changer le cours de l’Histoire
Nous sommes en possession de tous les outils qu’il faut pour lutter contre notre extinction.
Sortir du fatalisme et renouer avec l’optimisme
A l’homme ou la femme accablé par la mélancolie, tout défi paraît insurmontable. A la femme ou l’homme clairvoyant, rien au contraire n’est impossible. Et le même principe vaut pour une nation ou pour l’espèce humaine dans son ensemble.
Que la fête continue!
De quel droit pourrions-nous priver des générations futures d’hommes et de femmes d’avoir leur fenêtre de temps, même étroite, d’accès au monde?
Vivons-nous une crise existentielle salutaire?
Il est l’heure de passer à l’action. Le moment est à l’entreprise collective! Il est l’heure de se défaire de la mollesse, de l’indifférence, de la résignation, de cette apathie généralisée. En avant, toute!
Il n’est plus l’heure de réfléchir, mais de se retrousser les manches
Si vous êtes: collégien ou lycéen…; étudiant…; citoyen…; agent public…; maire ou élu local…; ministre, Premier ministre, président de la République ou chef de l’Etat…; présidente de la Commission européenne…; secrétaire général des Nations unies…
*
Ce sera l'IA ou/et moi de Cécile Dejoux -Vuibert
Émetteur du verbatim: François C.
Partie 1. Ou en sommes-nous avec l’IA?
En schématisant, on peut distinguer trois niveaux d’implication de l’IA au sein de l’entreprise:
elle peut augmenter le collaborateur en lui permettant d’effectuer de nouvelles tâches et de développer une valeur ajoutée à laquelle il ne pourrait pas prétendre sans l’aide d’une IA;
elle peut l’assister pour lui faire gagner du temps par exemple, en lui donnant ainsi l’occasion de devenir plus performant;
elle est également en mesure de le remplacer sur certaines tâches, i.e. tout simplement, les faire à sa place.
1.1. Tout ce que l’IA peut faire…
. Briques technologiques de l’IA et domaines d’application:
Parole et langage
Identification de mots; création de réponse ; chatbot ; traduction.
Vision
Reconnaissance objets, images…; Computer vision; mise en relation; alerte.
Optimisation des connaissances
Détection; Data visualisation; Analyse; Prédiction.
Robotique et automatisation
Cobots; RPA.
. Contribution de l’IA aux fonctions de l’entreprise :
Comptabilité
Tri des factures; réponses automatisées aux fournisseurs/clients; Rapprochement des comptes; Analyse de recouvrement
Contrôle de gestion
Data visualisation; Prévision
Marketing
Chatbot; Hyperpersonnalisation; Génération automatique de contenu; Détection tendances; Alerte clients (départ, fraudes, etc.)
Communication
Reconnaissance faciale; Panneau publicitaire; Génération de contenu; Personnalisation du message pour analyse de contenu
RH
Pré-sélection; Analyse de sentiments; Parcours de formation; Détection de talents; Analyse absentéisme; Détection de conflits; Alerte départ; Chatbot premier niveau
Légal
Chatbot 1er niveau; Aide à la traçabilité des documents; Maintien niveau sécurité; Analyse de la jurisprudence
Achat
Gestion prédictive de stocks; Détection de contrefaçon; Analyse des prix; Identification de fournisseurs
Supply Chain
Prédiction pour stock; Allocation des produits; Connexion de tous les systèmes; Alerte de criticité
Veille prospective
Curation de contenu; Scénario de prospective; Identification de thématiques; Regroupement de tendances.
1.2. Quand l’IA décuple nos compétences
Il est important de prendre conscience des nouvelles opportunités qu’offre l’IA, car ce sera aux hommes de créer de nouvelles activités et de nouveaux usages dérivant de ces opportunités technologiques. Dans chacun de nos métiers, grâce à la connaissance de ce que peut ou ne peut pas faire l’IA, il nous appartient d’inventer de nouvelles frontières à nos missions, tout en gardant à l’esprit que ce n’est pas parce qu’une tâche est automatisable techniquement que le bon choix serait de l’automatiser. Tout est affaire de culture, contexte, équilibre entre l’optimisation des coûts et le développement des compétences humaines. En d’autres termes, alors que le numérique a favorisé l’apprentissage continu, l’IA nous impose une posture réflexive: c’est à chacun de nous d’imaginer son futur métier avec l’IA et de se définir sur des compétences clés sources de différenciation (certains appelleront cela un talent) comme créer de nouvelles tâches grâce à elle (quand l’IA nous augmente) et savoir travailler avec elle (quand l’IA nous assiste).
1.3. Quand l’IA nous assiste
S’agissant d’IA, combien les techniques sont différentes selon les outils et les livrables créés: on peut envisager de nombreuses applications qui aident le collaborateur à appréhender différemment l’exercice de son propre métier. L’IA peut assister le collaborateur de trois façons: tout d’abord en lui faisant gagner du temps sur des tâches automatisables, puis elle augmentera le périmètre de ses missions car elle traitera plus de volume, plus vite et enfin se posera la question de la décision car l’IA sera capable de recommander ou de prédire à l’homme de ce qui peut être fait jusqu’à ce qu’il doit faire. Dans cette progression, les activités humaines seront nécessaires dans le champ du contrôle, du repérage des erreurs ou biais des IA et dans la coordination entre les processus, les hommes et les équipes.
1.4. Quand l’IA travaille à notre place
L’IA remplace l’homme sur de plus en plus de tâches à faible valeur ajoutée. Elle fait gagner du temps, de la précision, des coûts. Mais ce ne sont que des tâches et un métier est composé de multiples missions qui ne seront pas toutes remplacées par l’IA. Plus le collaborateur effectuera des tâches de natures différentes, complexes, en relation avec d’autres, gérant des aléas et de l’incertitude, moins il sera remplacé par les IA. C’est dans la transdisciplinarité, la diversité des tâches, la multi-expertise, l’acculturation à l’évolution de l’IA et le renforcement de ses soft skills que se trouvent les conditions actuelles de l’employabilité.
1.5. Quand l’IA transforme nos métiers
Trois métiers sur lesquels l’utilisation de l’IA a un impact fort intéressant : les métiers d’expert-comptable, de consultant et de commercial.
1.6. Au cœur du débat : les questions qui font peur
. L’IA va-t-elle voler nos postes…ou en créer?
. Une IA pourrait-elle prendre le pouvoir?
. L’homme va-t-il se transformer?
. Peut-on se fier à l’IA?
. Responsabilité et sécurité, comment gérer?
. Nouvelles addictions, fin du libre arbitre…
. Le point de vue énergétique (accentuation des risques environnementaux)
. Tout est une question d’éthique!
Partie 2. Comment participer à un projet IA?
2.1. Culture IA: ce qu’il faut savoir
. L’acte de naissance de l’IA: de Minsky à aujourd’hui; un champ vaste et pluridisciplinaire
. Les grands courants de pensée: le «symbolisme»; le «connexionnisme»; le «comportementalisme»
. Pas d’IA sans data! L’habitude est de caractériser les données en les distinguant en «structurées» et «non structurées» (données très difficiles à labelliser)
. Comment s’y prendre pour acquérir une culture data? Comprendre ce qu’est l’analytics; passer à l’action et utiliser la data dans des situations simples ; la datavisualisation; l’indispensable sens logique.
Il ne s’agit pas de savoir coder… Il s’agit d’acquérir des compétences nécessaires pour faire évoluer son métier et rester employable à long terme.
2.2. Des systèmes logiques et des systèmes d’apprentissage
. Systèmes logiques: quand l’IA applique des règles préétablies
. Systèmes d’apprentissage: quand l’IA est capable d’apprendre. Quatre types d’apprentissage: a) non supervisé (pour traiter des données non classées); b) supervisé (pour traiter des tâches précises); c) par transfert (pour utiliser des algorithmes construits sur une tâche antérieure et les appliquer à une nouvelle tâche); d) par renforcement (pour réagir à des événements connus)
Pour résumer, disons que l’IA est l’imitation de la réponse d’un expert dans un domaine. Le machine learning est de l’IA reposant sur des statistiques, tandis que le deep learning est du machine learning utilisé avec des réseaux de neurones.
. L’hybridation, ou les systèmes mixtes
. Trois types de modèles: prédictif; de décision; d’optimisation.
2.3. Le rôle de l’expert métier IA
Avoir une vision claire de toutes les étapes clés d’un projet IA vous permettra de devenir ainsi un expert métier qui puisse être partie prenante dans la phase initiale de définition du besoin et la phase finale de valorisation pour l’utilisateur. N’attendez pas que l’on vous attribue ce rôle, prenez-le. Rencontrez les équipes d’innovation et du numérique de votre organisation, en leur suggérant de participer à un projet comme observateur dans un premier temps pour ensuite monter un groupe de travail de volontaires qui prenne un sujet « irritant » et le traite avec la collaboration d’experts IA. Ainsi, progressivement, vous monterez en compétences, vous développerez en interne et en externe votre réseau en IA et vous saisirez concrètement toute l’étendue de l’apport de l’IA dans la transformation de votre entreprise et celle de votre métier.
2.4. Comprendre les règles du jeu dans un projet IA
L’IA est un outil qui ne peut être déconnecté du contexte culturel dans lequel il se décline. Il est à la fois au cœur des nouvelles ambitions des Etats, de la gestion des populations et de la possible arrivée de nouveaux modèles de société. L’harmonisation internationale semble indispensable pour réguler les paradoxes et créer un nouveau bien commun autour de l’IA. Nous sommes la première génération qui va utiliser et créer avec l’IA. Nous avons un devoir envers les générations futures, le devoir de nous investir simultanément dans la recherche, les usages, le cadre éthique et politique pour créer les conditions favorables à la vie et à la paix avec l’IA.
Partie 3 Quels nouveaux équilibres entre l’homme et l’IA?
3.1. De nouvelles compétences pour intégrer les IA
Les compétences de base pour intégrer les IA et interagir avec elles…sont indispensables aux managers, mais bien sûr à la portée de tous les collaborateurs. Mais elles ne suffisent pas pour être « IA compatible » ; il faut également se montrer capable de construire une communauté, un écosystème, avec des collaborateurs, des fournisseurs ou des partenaires spécialistes ou non de l’IA afin de réfléchir à des projets IA et à la transformation des métiers. Dans ce cadre, il est nécessaire de développer un autre champ de compétences : les compétences d’acculturation à l’IA en direction de collectifs, que ce soit ses équipes quand on est manager ou/et son écosystème quand on est entrepreneur ou free-lanceur. En d’autres termes, pour changer son métier avec l’IA, il faut être dans une logique de co-construction collaborative avec un socle commun de culture IA et de compétences d’intégration en IA.
3.2. L’indispensable acculturation des collaborateurs à l’IA
. Savoir problématiser et exercer son esprit critique;
. Se montrer créatif et expérimenter pour envisager de nouvelles activités au travail à forte valeur ajoutée;
. Penser la complémentarité et favoriser l’intelligence collective, reposant sur une co-construction de nouvelles cartographies dynamiques et évolutives en temps réel/redistribution des rôles et redéfinition des tâches.
3.3. Deux exemples d’intégration de l’IA en entreprise
EDF & Malakoff Humanis
Avoir une stratégie et une communication en IA constitue une nouvelle responsabilité sociétale de toute organisation. Il s’agira de recueillir les avis des partenaires sociaux, des collaborateurs, des clients et de l’ensemble de son écosystème, car ce qui est important, c’est de penser ensemble comment se réinventer avec l’IA comme levier, comme force d’opportunités, et surtout de prendre en main ce nouveau mouvement. Les méthodes agiles sont très souvent utilisées dans la mise en place d’un déploiement de projets IA. Dans ce cadre, le manager doit développer ses propres compétences et acculturer ses collaborateurs afin de créer une équipe « IA compatible ». Dans tous les cas, il est essentiel de laisser chacun prendre à son rythme la mesure de l’intérêt de ces nouveaux outils.
3.4. Nos forces : tout ce qui nous différencie
. L’humain et son rapport à l’IA
. Maintenir nos capacités cognitives et d’adaptation
. Exercer notre cerveau, cet organe majeur
. Conserver nos capacités critiques et de réflexion
L’enjeu est bel et bien d’apprendre à maitriser ces machines pour qu’en aucun cas elles ne nous réduisent à un état passif, impuissant. Nous devons conserver une participation active à notre environnement tout en intégrant les progrès de la science et de l’IA. Tout ne doit pas leur être externalisé.
3.5. Les « compétences de centrage » : l’attention, la mémoire et le temps
Accueillir le changement induit par l’entrée de l’IA dans nos vies personnelles et professionnelles suppose de s’ancrer d’une nouvelle manière, de trouver où placer le curseur entre des extrêmes qui ne cessent d’être repoussés, de repenser également le collectif et le lien social. Il faut réapprendre à se concentrer, à mémoriser et à organiser son temps pour rester employables, mais aussi à maîtriser le stress que nous occasionnera l’IA. Nous sommes amenés à redéfinir notre propre identité, à nous resituer dans notre relation aux autres et à nous-même, en gardant une grande vigilance pour ne pas se laisser happer par les univers virtuels qui nous tendent les bras. On devra, dans nos vies personnelles mais aussi immanquablement dans le monde du travail, mettre en place de nouveaux «équilibres dynamiques».
Les secrets de l'immortel Nicolas Flamel Tome 1 L'alchimiste Michael Scott- Pocket Jeunesse (roman ado)
Recommandation de Camille D., une adorable petite lectrice :
Des faux jumeaux vont faire la rencontre de Nick Fleming. Josh travaille avec ce dernier dans une librairie, sa sœur, Sophie travaille en face dans un salon de thé. Les deux frère et sœur vont alors s’embarquer dans une aventure qu’ils n’auraient jamais pu envisager la veille! Car Nick Fleming est en réalité Nicolas Flamel, oui LE Nicolas Flamel!
Suite à une réimpression, la couverture qui était déjà belle est devenue magnifique! Ce livre, j’ai lu le tome 1, puis j’ai couru (ou presque) acheter les autres tomes. J’ai dévoré la série en un week-end! On s’attache très facilement aux personnages et on plonge aisément dans l’histoire! Si bien que parfois on a l’impression d’y être avec eux!!
!!!!!! D’ailleurs, ne pas déranger quelqu’un dans cette lecture! Sinon à vos risques et périls!!!!!!!!
Les recettes de la vie de Jacky Durand - Gallimard (roman en poche)
Coup de cœur d’Élodie, libraire de Fil en page:
Au chevet de son père mourant, Julien se remémore son enfance aux côtés de cet homme qui l’a élevé seul après le départ de sa femme. Un homme bourru et taiseux mais aussi passionné par son métier, qui lui a transmis son goût pour la bonne cuisine et le partage, même s’il s’est toujours opposé à ce que son fils suive ses traces.
Un récit plein de tendresse sur la relation père-fils et la transmission d’une passion.
C’est aussi une ode à la gastronomie qui met l’eau à la bouche!
Le temps des prédateurs ; La Chine, les États-Unis, la Russie et nous de François Heisbourg - Odile Jacob

Émetteur du verbatim: François C.
1. Le retour des prédateurs
L’Europe actuelle fait face à des puissances qui veulent forcer l’accès au marché unique européen et qui cherchent à affaiblir, voire détruire, l’Union européenne.
Dans un monde où les prédateurs sont de retour, mieux vaut ne pas devenir proie.
L’hégémonie au sens d’Antonio Gramsci, faite d’influence intellectuelle et culturelle, disparaît au profit du pur rapport de force, débouchant sur l’hégémonie au sens le plus brutal.
Les trois Etats-continents ont en commun depuis l’élection de Donald Trump de considérer l’existence même d’une Union européenne possédant des pouvoirs substantiels comme indésirable. Pour eux, l’UE doit être au moins affaiblie ou contournée, ou, mieux encore, divisée sinon détruite: il est tellement plus simple de diviser sinon pour régner, du moins pour soumettre et piller.
Le monde des prédateurs refuse les alliances, marginalise le droit et donne la priorité au rapport de force. L’Europe actuelle n’est pas équipée pour assurer la paix, la liberté et la prospérité dans ce monde-là. Les défis auxquels elle a à faire face sont existentiels.
2. Scènes de chasse
Pour ces trois protagonistes, la maîtrise des mers, les règles de fait et de droit qui présideront à l’accès aux océans sont d’ores et déjà un enjeu cardinal.
L’Europe doit désormais partir du principe que la prédation territoriale est de retour, au moins à ses confins orientaux.
En termes de développement économique et sociétal, la domination par la maîtrise technologique est l’équivalent de ce que furent la maîtrise de la vapeur, puis de l’électricité aux siècles précédents.
La Chine tente aussi de devenir «première de cordée» des technologies vertes, notamment en termes d’énergies non carbonées: éolienne, solaire et nucléaire… Elle produit aussi deux fois plus de véhicules électriques que le reste du monde, avec 1,5 million de voitures construites en 2019.
Le cyberespace est un de ces nouveaux terrains de la prédation… Qui contrôle et qui sécurise les fonctionnalités du monde numérique?
Ajoutons que les données chinoises sont un « pétrole» d’exceptionnelle qualité, les lois et règlements sur la protection de la vie privée n’étant pas exactement une priorité du Parti communiste chinois.
Contrairement aux Etats-Unis, il manque cependant à la Chine et à la Russie, tout comme à l’Europe, la maîtrise du pivot monétaire et financier du système international.
Le rêve chinois combine la poursuite de la croissance économique avec l’harmonie sociale et la défense des intérêts chinois dans la région et dans le monde. A l’intérieur des frontières, la stabilité et l’harmonie au quotidien sont assurées par une organisation policière sans égale dans le monde, disposant des derniers raffinements de la technique: l’expression cyber-dictature s’applique d’ores et déjà.
Ce sont les Européens qui ont du mal à se penser collectivement en termes de modèle partagé ou de vision mobilisatrice.
L’eau en tant que ressource indispensable à la vie devient plus précieuse dans un monde plus chaud et plus peuplé, et la capacité à maîtriser les grands bassins hydrauliques deviendra un critère de puissance croissant.
Ainsi, le jeu futur risque d’être différent de celui ayant jusqu’à présent guidé l’action des peuples et des Etats face à des défis climatiques, hydrauliques, sanitaires échappant en grande partie aux mesures isolées. Prédateurs ou proies seront placés face à des choix stratégiques faits d’un mélange de coopération et de coercition. Les rapports de force et avec eux les logiques de prédation y auront leur part.
3. Chine : que le cauchemar commence
Cette conscience chinoise de son rang historique est passée de l’ère des regrets et des aspirations à celle de la mise en œuvre de la restauration de la grandeur passée et cela à l’échelle du monde dans sa globalité, au-delà des régions à portée des dynasties impériales.
A l’échelle nationale, la Chine est en train de devenir la première cyber-dictature. La population est largement isolée de l’Internet mondial par la Grande Muraille électronique. Son usage des réseaux sociaux est suivi et censuré au fil des événements… Avec la mise en place de plus de 2 milliards de caméras disposant de logiciels de reconnaissance faciale, toute sortie en ville est connue.
Avec la généralisation du système dit du crédit social… la métaphore de Big Brother empruntée au «1984» de George Orwell deviendrait réalité. Emploi, logement, études, sécurité sociale, liberté d’aller et de venir, moyens de paiement, instruments de communication: tout serait ajusté vis-à-vis de chaque individu en vertu de son crédit social numérisé…
En termes pratiques, l’approche chinoise envers l’Europe peut se résumer par cinq mots:
PROFITER englobe tout ce que fait la Chine pour vendre ses productions dans l’immense marché unique européen, le plus important du monde, s’approprier les technologies dans lesquelles les Européens conservent des avantages et amener l’Europe à adopter des solutions chinoises en ce qui concerne l’économie en ligne.
INFLUENCER. La Chine a une stratégie d’influence qui combine le long cours dans des domaines politiquement peu sensibles, avec par exemple la multiplication des Instituts Confucius en Europe comme ailleurs, avec une mise en place expérimentale de formes d’influence plus agressives.
DETACHER. Lorsqu’est évoquée la capacité qu’aurait le suédois Ericsson de se substituer à Huawei sur les marchés dont celle-ci serait évincée, les Chinois font immédiatement savoir aux entreprises européennes du secteur qu’elles perdraient leur accès au marché chinois si elles jouaient à ce type de jeu.
INTEGRER. L’U.E. pourrait devenir partie intégrante du «supercontinent eurasiatique», une version moderne des «royaumes tributaires» prêtant allégeance à la Chine impériale: jadis, ces contrées étaient voisines de la Chine; à l’ère de la mondialisation, elles peuvent se situer au-delà de l’horizon.
Qui contrôle la 5G contrôle les infrastructures économiques et sociétales de nos pays.
INTERVENIR. Au plan mondial… les occasions de confrontation militaire s’accroîtront avec la mondialisation des intérêts de la Chine à l’étranger.
A terme, l’interaction entre la Chine et l’Europe acquerra une dimension militaire.
4. Les États-Unis: au revoir ou adieu?
C’est sous les présidences de George W. Bush Jr (2001 – 2008) et d’Obama (2009 – 2016) qu’a débuté le processus de délitement du système d’alliances américain et il pourrait fort bien se poursuivre après le départ de Trump.
De fait, les racines de la puissance américaine sont principalement la force des armes, l’effet de levier des alliances, la créativité technique et économique, la cyber-puissance, la suprématie financière, l’état des infrastructures, l’exemplarité du modèle de société.
. La force des armes américaines reste incomparable…Il faudra encore une ou deux décennies -mais sans doute pas plus- pour que la Chine rivalise militairement avec les Etats-Unis ;
. Le levier des alliances est un multiplicateur de forces dont l’URSS a fait les frais naguère et qui contraint la Chine aujourd’hui;
. La créativité économique et la capacité d’innovation technologique sont des atouts américains déjà anciens et qui demeurent d’actualité;
. La cyber-puissance est une force évidente des Etats-Unis;
. La suprématie financière est, avec la supériorité militaire et peut-être davantage qu’elle, un atout que l’Amérique est seule à détenir et qui ne pourra pas lui être rapidement ravi;
. L’état des infrastructures: l’école publique sous-financée; le système de santé le plus coûteux du monde en termes de part du PIB; le taux d’incarcération américain prive encore 2,1 millions de personnes de liberté;
. Les inégalités croissantes jointes à la rigidification de la société… Le vivre ensemble n’est pas vraiment en marche.
Le transactionalisme à courte vue (il n’existe pas d’alliances durables ni de stratégie à long terme) et le bilatéralisme comme mode opératoire par défaut peuvent résumer le positionnement de Trump sur la scène internationale.
Dans les domaines clés du consensus sur la Chine, du délitement des alliances, d’un hypothétique désengagement au Proche-Orient et de la gouvernance financière et économique, le monde de l’après-Trump portera sa marque.
Au plan international, le rôle historique du «Donald» sera d’avoir été un facteur de désordre et d’accélération de tendances déjà présentes, plutôt que le créateur d’une nouvelle donne.
5. La Russie : un appétit d’ours
La Russie moderne n’offre aucun modèle économique et social qui puisse attirer qui que ce soit, sauf le cas échéant des kleptocrates à la recherche de sensations fortes.
La Russie veut retrouver son statut impérial et recréer un espace postsoviétique dans ce que les analystes russes appellent «l’étranger proche».
Il a fallu que la Russie procède avec méthode dans la mise en place des moyens d’une politique révisionniste efficace. On retiendra ici:
. la modernisation des armées russes;
. l’agilité politique et militaire (vitesse et manoeuvrabilité);
. la déstabilisation narrative et informationnelle des antagonistes.
Options russes. Il est important de rappeler que les faiblesses économiques de la Russie lui interdisent le recours à des moyens coûteux dans la durée : les objectifs stratégiques seront poursuivis au gré des opportunités, en maximisant l’effet de surprise et l’agilité dans la décision politique et son exécution sur le terrain.
- Le retournement de la Russie contre la Chine;
- Le statu quo amélioré, malgré ses limites, reste une option forte ne serait-ce que parce qu’elle n’exige pas des changements de stratégie majeure de la part d’un président russe vieillissant;
- La grande convergence avec les Etats-Unis est un objectif à la fois paradoxal et rationnel pour la Russie moderne.
6. L’Europe: un mot qui tue?Certes, nous ne nous sommes pas approprié l’Europe comme marqueur identitaire, mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que, à défaut du peuple européen, il existe bien une maison européenne, avec son voisinage alentour et ses règles de copropriété.
Le fait dominant est que la plupart des problèmes qui sont en partie ou en totalité européanisés sont aussi ceux qui sont à peu près ingérables au seul niveau national.
Les avantages comparés de l’Europe sont substantiels… Tout cela permet à l’Europe prise comme un tout d’équilibrer ses comptes commerciaux mais avec un fossé entre l’Allemagne fourmi excédentaire, y compris vis-à-vis de la Chine, et la France cigale déficitaire qui se situe à l’exact opposé.
L’ensauvagement de notre voisinage est une des grandes transformations du XXIème siècle européen par rapport à la génération précédente: la menace djihadiste; le terrorisme identitaire; la pression démographique croissante en Afrique et les effets prévisibles du réchauffement climatique.
La capacité de mobilisation de l’Union face aux menaces est inégale et variable.
La majorité des pays européens est plus proche de la culture allemande que de la française.
Il n’y a pas que les brexiters qui ont perdu la boussole. Surtout si ce délitement a pu se produire dans la mère des démocraties, il peut se produire n’importe où en Europe ou hors d’Europe.
7. L’avenir n’existe pas, il se construit
Nous savons que l’échec est à la fois possible et lourd de conséquences, le tout dans un bloc opératoire livré aux bruyants pathogènes que sont les réseaux sociaux avec leur court-termisme délétère et contagieux.
Nombre des défis stratégiques du XXIème siècle se présentent dans des domaines pour lesquels la Commission et d’autres institutions de l’UE sont bien outillées : économie numérique, commerce international, politique énergétique, politique de la concurrence, politique monétaire et bancaire. Ces instruments existent pour être utilisés stratégiquement.
En bonne stratégie, il convient naturellement de savoir qui sont ses ennemis, les hiérarchiser par degré de dangerosité d’une part, de vulnérabilité d’autre part, de tenter de les isoler les uns des autres… voire de les retourner les uns contre les autres, ou de rechercher le moindre mal.
Puisque la priorité stratégique américaine au cours des prochaines décennies sera la compétition de grande puissance avec la Chine, c’est en se positionnant comme un partenaire incontournable par rapport à cette rivalité que l’Europe pourra bâtir une relation privilégiée avec les Etats-Unis, sans pour autant couper les ponts avec la Chine et la Russie.
Il n’y aura pas d’économie européenne moderne si nous prenons du retard sur la 5G, qui servira de support à l’ensemble des activités en ligne, et comme il y a fort peu de domaines qui pourront se permettre d’opérer hors ligne, les décisions prises au début de la décennie 2020 - 2030 touchent nos intérêts vitaux.
C’est inachevée, incomplète et incertaine que l’Europe réelle devra gérer les menaces.
La bonne nouvelle, c’est que cette Europe de l’incomplétude a un instinct de survie plus puissant que ne pouvaient l’espérer ses défenseurs et que ne le souhaitaient ses détracteurs.
Épilogue
- Les Européens, eux, sont condamnés à un lent processus de ce que leurs ancêtres du XXème siècle auraient qualifié de tiers-mondialisation. Les plus anciens regrettent le bon vieux temps. Mais qu’ils ne s’avisent pas de l’afficher trop ostensiblement: la reconnaissance bionique veille et leur crédit social pourrait s’en ressentir.
Il ne tient qu’à nous d’éviter une telle issue.
*
A tort et à raison, entretien avec Frederic Taddei de Jacques Attali - Ed. de L'Observatoire
Émetteur du verbatim: François C.
L’avenir s’enracine dans le passé. Il ne découle ni de sa prolongation, ni d’un mouvement aléatoire.
En Europe, l’économie de marché s’est organisée depuis le XIème siècle en neuf formes, parfaitement identifiées autour de neuf cœurs, avec autant de technologies, d’élites et de cultures dominantes. Ces tendances se prolongeront dans l’avenir, avec des ruptures…
C’est dans la santé et l’éducation que va se produire l’essentiel du changement. C’est par eux que l’on sortira de la crise actuelle. Parce que l’automatisation de ces deux domaines est essentielle pour l’avenir de l’économie de marché.
En 1979, je prévois l’arrivée d’entreprises qui domineront le monde par le contrôle des données, en particulier des données de santé… Le pouvoir passera à ceux qui fixent les normes qui seront de moins en moins les Etats et de plus en plus des compagnies gérant des données et des assureurs qui seront les maîtres. C’est en marche!
Demain, on pourra transformer les humains en des somnambules, surveillés et manipulés numériquement et biologiquement. Avant d’être fabriqués comme des artefacts.
Il est très difficile de prévoir l’avenir d’un système devenu structurellement erratique. Et plus encore d’agir sur lui. Il n’empêche: il obéit encore à des lois profondes (telles celles de l’artificialisation du monde, du déplacement de son centre de gravité vers l’Asie, du retour du nomadisme et des creusements des inégalités).
J’ai deux maîtres à penser pour prévoir l’avenir: Marx et Shakespeare. Marx pour les lois de longue durée. Shakespeare pour les passions humaines. Les unes et les autres se combattent.
En 2030, la population sera de l’ordre de 9 milliards dont plus d’un tiers en Afrique. La cause climatique sera à son apogée. L’intelligence artificielle sera partout, en partie dans la santé et l’éducation. Les réfugiés seront plus puissants qu’aujourd’hui. Les élites seront de plus en plus bousculées. La dette publique aura encore doublé. La dette privée dépassera 13 000 millions de dollars. Tout sera sur le point d’exploser. La démocratie représentative sera de plus en plus contestée. Les entreprises auront pris le pouvoir sur les nations. Les humains seront écartelés entre la tyrannie du narcissisme et l’exigence de l’altruisme.
J’aime cette phrase qu’on prête à Lévinas: «Une vie réussie consiste à recevoir, célébrer et transmettre.» Recevoir, c’est apprendre; célébrer, c’est créer; et transmettre, c’est enseigner.
Tous les mouvements des peuples, multimillénaires ou rapides, toutes les évolutions culturelles, toutes les guerres s’expliquent par la géographie.
Cette loi fondamentale: toute chose, tout être, à tout instant, est défini par sa généalogie la plus longue et la plus brève.
Ben Gourion disait: «Je ne sais pas si je suis optimiste ou pessimiste, mais je ne connais aucun optimiste qui soit sorti vivant d’un camp de concentration.»
C’est bien la question : ne jamais être spectateur du match de la vie. Toujours acteur du match.
Trois formes de gestion de la violence se sont succédées: d’abord le Sacré, puis la Force et enfin l’Argent. L’humanité n’est jamais sortie de la nécessité de ruser avec la violence, ni de cette trilogie fonctionnelle du pouvoir. Chacune de ces forces définit un ordre correspondant à un certain type de formes sociales.
La puissance dominante, le «cœur», est successivement, selon moi, Sriwijaya en Asie, Cordoue, puis Bruges, Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam, Londres, Boston, New York, puis Los Angeles…Et à chaque nouveau cœur est associée une nouvelle technologie qui accélère cette artificialisation…
Forme après forme, chaque «coeur», ruiné par ses dépenses, laisse la place à un rival. En général pas un de ceux qui l’attaquent, mais une autre puissance qui s’est au contraire occupée, pendant la bataille, de faire naître une autre culture, une autre dynamique de croissance autour d’une autre classe créative, d’une nouvelle liberté, d’une nouvelle source de surplus, d’une nouvelle technologie, du remplacement d’un ancien service par un nouvel artefact, élargissant l’espace de l’artefact. Une crise, c’est dans le capitalisme un paroxysme conduisant à une mutation de forme, à un changement de cœur et à une nouvelle étape dans l’artificialisation. La crise, c’est un paroxysme de contradictions.
Le chiffre 3 a toujours été pour moi très intéressant. Il indique la dialectique, le complexe, le dynamique, l’inachevé. J’ai été aussi très impressionné depuis toujours par le travail de Dumézil sur la trinité des dieux (Jupiter, Mars, Quirinus) dans toutes les civilisations. C’est aussi un nombre très important en physique. C’est aussi le chiffre clé de la dialectique.
Le renouvellement des groupes dirigeants et la production d’un sens de la société est fondamental si on veut sauver la démocratie. Sinon, on passera de l’actuel «dégagisme soft», à un «dégagisme hard». Et les soi-disant élites politiques seront balayées. C’est arrivé si souvent dans l’histoire…
Si je devais avoir un modèle politique, ce serait plutôt le Joseph de la Bible. Il agit. Et il pense… Il incarne l’intelligence, la vision, la tolérance, la sagacité, l’humilité, la capacité à pardonner, l’empathie; avec les princes comme les gens du peuple.
A mon sens, un intellectuel ne doit refuser aucune occasion de se confronter au réel, de mettre ses idées en pratique, de faire avancer les causes qu’il défend.
La BNF… C’est typiquement français: on a tout mis sur l’ancien (10 milliards pour ces quatre tours absurdes et laides) et presque rien sur le nouveau (un peu moins de 100 millions pour la numérisation).
J’essaie de faire le pont entre des domaines qu’on ne relie pas souvent: technologie, culture, politique, économie, histoire, religion, philosophie, musique, littérature, psychologie… J’ai plein de références, d’éclaireurs parmi lesquels Ibn Ruchd, Pascal, Giordano Bruno, Spinoza, Marx, Schumpeter, Braudel, Girard, Arrow, Thorn, Prigogine et tant d’autres.
Chef d’orchestre: c’est une activité très sérieuse, qui est d’abord un défi et un immense plaisir. C’est une activité très difficile intellectuellement, physiquement et sensuellement. Elle met en marche la totalité du corps et de l’esprit. Elle exige une forme de communication unique avec d’autres êtres humains, qui ne s’apparente à rien d’autre de connu… C’est pour moi la preuve que, avec du travail, de l’exigence, du dépassement, l’humanité peut produire du beau. Même si je sais que les dirigeants d’Auschwitz faisaient jouer un orchestre dans le camp. Il n’empêche, la musique est l’ultime espoir de l’humanité.
Il nous faut une nouvelle classe de créateurs, de politiciens, d’enseignants, de paysans, d’entrepreneurs positifs. Et il y a tant à innover pour créer cette société positive!
On ira jusqu’à rémunérer les jeunes pour se former et pour pouvoir acheter les objets nomades nécessaires à cette formation, et préparer leur usage ultérieur tout au long de la vie.
En 1988, j’expliquais déjà que l’économie financière était devenue plus importante que l’économie réelle. A l’époque, c’était 10 fois plus important. Aujourd’hui, c’est plus de 100 fois… La dette est la mesure de la procrastination.
On assiste aujourd’hui à une globalisation des marchés sans globalisation de la règle de droit, et encore moins de globalisation de la démocratie, qui au contraire s’affaiblit. Ce qui conduit à l’aggravation des inégalités, de la criminalité, au refus du long terme, aux désordres de l’environnement.
Si le marché global l’emporte, sans une gouvernance globale, il donnera plus de pouvoir aux détenteurs des données et artificialisera les services; les hôpitaux deviendront des cliniques privées, puis des robots, puis des prothèses, nourries par les informations fournies à des intelligences artificielles. De même pour l’éducation.
L’hyper-empire créera une accumulation extrême de contradictions: sur le climat, l’environnement, les inégalités, la violence, la peur du déclassement de soi et de ses enfants, le communautarisme, le refus des autres et de l’universalisme. La moindre étincelle pourra y déclencher un conflit général.
Si on s’enferme dans l’identité, on est mort! Et si on n’est que voyage, on est vide.
Depuis de longues années, la gauche n’incarne plus les revendications des classes populaires. Elle est émiettée, elle n’a plus de vision de l’Histoire, de projet, de stratégie. Elle n’a pas de réponse à la peur du déclassement des générations futures.
La social-démocratie, ni par ses théoriciens, ni par ses partis, ne cherche en rien à réfléchir aux enjeux nouveaux de la globalisation, de l’artificialisation du vivant, de la perte de l’identité humaine, des nouvelles formes de l’aliénation.
J’en suis sorti convaincu qu’on a tout à gagner à l’altruisme. Sans renoncer à l’exigence d’excellence, qui est d’ailleurs encore plus facile à atteindre par l’entraide. Plus encore, il faut apprendre le plaisir d’apprendre, la curiosité, la niaque, apprendre à trouver du plaisir à un usage non marchand du temps.
Ce qui change vraiment dans le monde, ce sont les idéologies et les technologies. Les technologies utilisées différemment selon les idéologies. Regardez ce qui se passe en Chine, en Russie, aux Etats-Unis, en Italie, en Grande-Bretagne, où les technologies sont utilisées pour dévoyer la démocratie. Il faut d’abord vaincre ce poison!
La fraternité (ou l’altruisme) permettra l’avènement d’une société positive planétaire, protégeant le propre du vivant, i.e. sa capacité à penser, à transgresser, à se révolter, à changer d’avis, à rester mortel, fragile et amoureux.
S’il était sérieux, un gouvernement mondial ne s’occuperait que des questions d’importance mondiale. Préserver le vivant, faire respecter les droits humains, définir un prix unique du carbone sur la planète à 100 dollars la tonne, définir clairement les limites du clonage, maîtriser l’intelligence artificielle.
Le problème, c’est que la plupart des gens se résignent à ne pas devenir eux-mêmes. Ou ils y renoncent en chemin.
Aristote est un personnage absolument central de l’histoire de la pensée occidentale… Il émet aussi l’idée d’un temps infini dans l’avenir et dans le passé. Il a l’idée d’un Dieu unique, qu’il nomme le «premier moteur».
Pour le judaïsme, c’est différent: Dieu s’est retiré et a laissé à l’homme le soin de finir sa tâche, de réparer le monde, de faire que le monde soit meilleur. Donc, il a rendu l’Homme libre de faire le Bien ou le Mal.
On est juif si on a donné une éducation juive à ses enfants. L’essentiel, c’est la transmission.
Donc, quand vous devez cinq choses aussi lourdes que Dieu, la Bible, Jérusalem, l’argent et l’espérance à quelqu’un, vous êtes inévitablement conduit à le détester pour justifier l’oubli de la dette…
La France a donc toujours été trop riche pour se donner les moyens d’être une superpuissance ; elle n’a manqué de rien… Les Français n’ont jamais ressenti le besoin de se dépasser collectivement pour survivre.
Nos rois, puis nos présidents et nos partis politiques ne se sont jamais intéressés à la mer, au mouvement, à la mobilité, à l’accueil des autres. On a une surreprésentation politique du monde rural. Il y a plus de communes en France que dans la totalité des autres pays d’Europe.
J’ai esquissé ce que serait une société positive, i.e. socialement, écologiquement et démocratiquement durable, c’est-à-dire altruiste, au service des générations à venir.
Ce qui m’est apparu très vite, c’est que la relation à la mort (et à la souffrance physique et morale) est le principal déterminant, la clé, de toutes les organisations sociales.
Le chantage à la mort et au coût de la santé conduira sans doute à une résignation, à l’abolition de la confidentialité de ses données personnelles.
Chaque être humain meurt trois fois: mort mineure, mort majeure et mort absolue. La mort mineure, c’est la mort physique, celle qu’on nomme traditionnellement la «mort». La mort majeure, c’est la fin de toute lignée, de toute descendance identifiable. Et la mort absolue, c’est quand plus personne ne se souvient de ce qui était rattaché à vous et à votre lignée.
La vie continuera sans doute sur la Terre bien après que l’espèce humaine aura disparu de cette planète, satellite d’une étoile parmi les milliards d’étoiles de notre galaxie, qui n’est qu’une parmi les milliards de galaxies dans notre Univers… Faut-il pour autant négliger de comprendre notre raison d’être? Non, il faut encore et encore la chercher. Ne jamais se résigner à penser qu’il n’y en a pas. Là serait la véritable mort de l’espèce humaine : se résigner à penser que nous n’avons pas de raison d’être.
*
Blue Pearl de Paula Jacques - Gallimard Jeunesse

Coup de cœur de Mlle Jeanne: Eliza Burlington vit paisiblement à Little Africa, un quartier noir de Washington. Rien n’est venu remuer son passé avant cette femme blanche, richement vêtue, sur le pas de sa porte. «Je m’appelle Helen Williams, je collectionne les poupées noires.» Lizzie retrouve sa poupée, Blue Pearl, dans les mains de cette collectionneuse. Elle ne lui appartient plus mais ses souvenirs, eux, refont surface. Depuis son enfance d’esclave auprès de sa mère Abigail à ses premiers pas de jeune femme libre, Lizzie se souvient et raconte avec émotion sa vie dans une Amérique esclavagiste et ségrégationniste.
L’histoire est fictive mais l’auteure a été inspirée par l’exposition Black Dolls, à la Maison rouge de Paris (aujourd’hui définitivement fermée) en 2018, pour écrire son roman.
Blue Pearl est un roman émouvant et captivant qui m’a beaucoup plu! Lizzie est une vieille femme quand on la rencontre mais c’est une petite fille qu’on apprend à connaître au fil du roman. De sa vie d’esclave, elle se souvient de toutes les injustices, jusqu’aux terribles événements qui la pousseront à fuir. Le simple nom d’une poupée fait rejaillir une foule de souvenirs poignants qui nous font voyager dans une époque malheureusement pas si lointaine…
Les dents de la Maire, souffrances d'un piéton de Paris de Benoît Duteurtre - Ed. Fayard

Émetteur du verbatim: François C.
Est-ce parce que derrière les discours, les promesses, les perspectives radieuses, mille choses se dégradent autour de moi, changeant la nature de la vie parisienne et tout ce que j’aimais dans cette ville?
Il me semblait toutefois entrevoir aussi… une fâcheuse ignorance des plaisirs disparus qui enchantaient autrefois les promeneurs: comme cette libre déambulation sur un sentier, cette marche pleine de surprises et de découvertes qui ne vise pas, contrairement au ride, à procurer un bénéfice physique immédiat, encore qu’elle puisse y contribuer; bref, cette joie de la promenade qui n’est ni un commerce ni un sport, mais une façon toujours renouvelée de découvrir le monde.
Aujourd’hui, sur ces mêmes quais, l’embouteillage est permanent. Dimanche comme semaine, été comme hiver, la paix des bords de Seine n’est plus qu’un souvenir.
Ce n’était rien, toutefois, en comparaison du vent de folie qui allait s’abattre après l’élection d’Anne Hidalgo. Car celle-ci, pressée de montrer qu’elle pouvait dépasser son prédécesseur en matière de lutte contre la pollution, allait enchaîner les mesures impulsives et brutales, avec une sévérité accrue consistant à ignorer purement et simplement les nécessités quotidiennes.
Ce n’est là toutefois qu’un aspect du pourrissement urbain. Car les décisions de la mairie ont également pour conséquence une forte aggravation des nuisances sonores.
Ne pouvait-on d’ailleurs imaginer d’autres solutions? Une portion de voie sur berge permettant de réduire la circulation en ville; un réel contrôle du stationnement et des couloirs d’autobus; un calendrier de travaux supervisés par la mairie et tenant compte de la vie quotidienne; une offre renforcée de transports en commun; un véritable réseau de navettes fluviales desservant Paris dans les deux sens pour le prix d’un ticket de métro… Autant de mesures mises en œuvre avec finesse, parallèlement à l’essor de voitures moins polluantes et à certaines restrictions de circulation.
Il n’empêche que Paris, durant toute cette mandature, se sera montré aussi tolérant pour le développement de l’autobus à impériale charriant les touristes d’un quartier à l’autre, que sévère vis-à-vis du simple citoyen circulant pour les impératifs de sa vie quotidienne.
Rien n’arrête Hidalgo, méprisante pour l’adversaire. Rien ne saurait ébranler cette supposée femme de gauche drapée dans ses bonnes intentions et radicale dans l’exécution de ses projets.
Ce que je vois partout est une ville bruyante, polluée, sale, et violente comme jamais.
Elle soulignera ainsi, une fois encore, combien le concept d’écologie, vu par l’actuelle municipalité, et étranger à cette domestication subtile des éléments naturels qui caractérisait l’urbanisme parisien, ses rues, ses arbres, ses jardins et ses fontaines.
Ce chauffeur de taxi partage, comme toute sa corporation, ma détestation de cette femme qui rend Paris invivable et surtout incirculable.
Anne Hidalgo aime les grandes entreprises et leurs puissants patrons; elle n’a rien contre l’économie de marché, mais elle marque l’évolution de la gauche vers les combats « sociétaux »: droits des femmes, des LGBT, des migrants et primauté des circulations douces.
Mais la politique événementielle soumet chacun, toujours davantage, au rythme d’une capitale de province où l’on se déplace à vélo, où l’on fait du bruit le vendredi soir, des courses le samedi et du jogging le dimanche dans des quartiers fermés à la circulation.
On retrouve ainsi la même obstination à faire de cette ville un terrain de grands projets, de politique et de propagande -au détriment de cette «douceur de vivre» qu’on prête encore, de loin, à la capitale française et qu’elle pourrait entretenir comme un trésor.
Paris a besoin d’un maire aux ambitions limitées, attaché à sa ville et à son caractère plutôt qu’au sauvetage de l’humanité entière.
On sait pourtant comment le sport est devenu, surtout, ce monstre qui conjugue toutes les tares de l’époque: un divertissement orchestré par les marques, une parade de l’argent et de la vulgarité, une arène des comportements grégaires, et l’unique expression tolérée d’un nationalisme bien plus primaire que celui qu’on dénonce dans le champ politique.
L’avenir radieux et la «circulation douce» qu’on nous promet s’éloigneront toujours davantage, cependant que les chantiers nécessaires pour y parvenir se multiplieront: aménagement des voies, trous innombrables, marteaux-piqueurs, véhicules de secours bloqués, sirènes hurlantes et autres nuisances qui devraient s’aggraver au moins jusqu’à 2024.
Ville propagande se voyant désormais comme un instrument de communication au service de la vertu… Une vertu en accord avec cette époque où chacun doit montrer qu’il défend la planète, la transparence, le mouvement, la fête, les droits de l’homme et, simultanément, combat les stéréotypes de genre, le nationalisme, le populisme, etc.
Elle nous le rappelle à chaque occasion, par les invités qu’elle honore ou par le choix des actions municipales : le mouvement, c’est bien, l’immobilisme, c’est mal; l’ouverture, c’est bien, la fermeture, c’est mal ; l’Europe, c’est bien, la France, c’est mal (d’ailleurs la langue française est sexiste, l’écriture inclusive, c’est mieux); le vélo, c’est bien, la voiture, c’est mal; les plantes sauvages, c’est bien, les grilles autour des troncs d’arbre, c’est mal, etc. Toutes ses actions, ses décisions, ses proclamations peuvent se lire peu ou prou à la lumière de cette grille de lecture qui plane sur la ville.
*
Penser pour changer, 11 façons dont les gens qui réussissent abordent la vie et le travail de Johc C. Maxwell - Ed. du trésor caché
Émetteur du verbatim: François C.
Un bon mode de pensée jette les bases d’un bon résultat.
Vous deviendrez aussi grand que votre aspiration dominante.
La réussite vient de l’habitude de privilégier un bon mode de pensée.
Mode de pensée…croyances…attentes…attitudes…comportement…performance…vie.
Qui se trouve dans votre cercle de grands esprits?
La bonne pensée + les bonnes personnes,
Dans le bon environnement au bon moment,
Pour la bonne raison = le bon résultat.
La réussite sourit à ceux qui ont une montagne d’or complète à exploiter continuellement.
Compétence n°1: Sagesse de la pensée axée sur l’image d’ensemble
«Nous vivons tous sous le même ciel, mais nous n’avons pas tous le même horizon».
Réfléchir aux occasions d’apprentissage que m’offre la journée qui commence:
- écouter intentionnellement;
- regarder de manière à voir large.
Saisir la vision avant les gens que je dirige.Evaluer les situations. Tenir compte de plusieurs variables.
Se tracer en esprit l’itinéraire et la destination de l’équipe; les aider à exceller et à réaliser leurs rêves.
Choisir l’événement principal de la journée : pour que cet événement soit positif, que dois-je savoir? que dois-je faire? voir et éliminer?
Embrasser des idées complexes et variées et savoir composer avec elles.
Tirer des leçons de chaque expérience.
Compétence n°2: Libérer la puissance de la pensée focalisée.
Elle concentre l’énergie sur la poursuite du but recherché.
- Identifiez vos priorités;
- Découvrez vos dons;
- Développez votre rêve.
Mettre en pratique, en délégation, le principe du 10-80-10.Compétence n°3: Découvrir la joie de la pensée créative
Accorder de la valeur aux idées.
Explorer ses options.
Savoir relier ce qui ne l’est pas (titre, résumé, plan).
Penser – recueillir (quel matériel est lié à cette pensée?) créer (Quelles idées peuvent améliorer cette pensée?) corriger (Quels changements pourraient améliorer cette idée?) relier
- la créativité ajoute de la valeur à tout: voir ce que personne d’autre n’a vu et penser ce que personne d’autre n’a pensé;
- les composantes de la pensée créative: un mot à la fois;
- la pensée créative attire des gens à vous et à vos idées;
- elle aide à apprendre davantage;
- elle remet en question le statu quo.
Poser les bonnes questions:. Pourquoi faire les choses de cette manière?
. Quelle est la racine du problème?
. Quelles sont les questions sous-jacentes?
. Qu’est-ce que cela me rappelle?
. Quel en est le contraire?
. Quelle métaphore ou quel symbole l’expliquerait bien?
En quoi est-ce important?
. Quelle serait la manière la plus difficile ou la moins coûteuse de procéder?
. Qui entretient une perspective différente de la chose?
. Que se produira-t-il si nous ne le faisons pas du tout?
Accorder une grande valeur aux options, qui engendrent des opportunités.
Permettre aux gens de dépasser les lignes.
Faire apprécier le pouvoir d’un rêve.
Sortir de sa boîte.
Examinez plus de choses et pensez-y plus en profondeur.
Compétence n°4: Reconnaître l’importance de la pensée réaliste
Elle minimise les risques en cas de perte;
Elle fournit une cible et un plan d’action;
C’est un catalyseur du changement;
Elle procure la sécurité;
Elle donne de la crédibilité;
Elle amène le rêve à donner son fruit.
- Faire ses devoirs : recueil des faits.
- Réfléchir au pour et au contre.
- Imaginer la pire des éventualités.
- Aligner sa pensée sur ses ressources.
Compétence n°5: Libérer la puissance de la pensée stratégiquePlanifiez votre vie, vivez votre plan : passer en revue les projets, leçons et autres objectifs que je souhaite accomplir.
- simplifier ce qui est difficile… 1200 dossiers.
- elle pousse à poser les bonnes questions: direction: que devrions nous faire ensuite? Organisation? Qui est responsable de quoi? de qui? Fonds? Revenus, dépenses budgétées Suivi? Gardons-nous le cap? Evaluation globale? Obtenons-nous la qualité que nous souhaitons? Perfectionnement? En quoi pouvons-nous être plus efficace?
- personnaliser sa pensée stratégique…élaborer des plans qui conviennent aux circonstances… la pensée négligente ou généralisée est l’ennemie de la réalisation.
- que devons-nous faire aujourd’hui pour nous préparer à un lendemain incertain?
- elle réduit la marge d’erreur.
- elle donne de l’influence auprès d’autrui celui qui a le plan détient le pouvoir.
Comment libérer la puissance de la pensée stratégique?- Diviser le problème.
- Se demander pourquoi avant de se demander comment « déterminer si le pont devait être bâti, où, quand?».
- Identifier les vraies questions et les vrais objectifs quoi d’autre pourrait être le véritable problème?
- Passer en revue ses ressources.
- Développer son plan:
. niveau 1 efficacité Faire les bonnes choses;. niveau 2 compétence Faire les bonnes choses de la bonne manière;
. niveau 3 amélioration Mieux faire les choses;
. niveau 4 réduction Eliminer les choses;
. niveau 5 Adaptation Faire les choses que d’autres font;
. niveau 6 Différence Faire les choses que personne d’autre ne fait;
. niveau 7 Impossibilité Faire les choses qui ne peuvent être faites;
- Mettez les bonnes personnes aux bons postes… la mauvaise personne (Problèmes > potentiel) le mauvais poste (frustrations> satisfaction) le mauvais plan (ennuis > croissance);
- Continuer de répéter le processus.
Compétence n° 6: Ressentir l’énergie de la pensée axée sur les possibilités- Elle accroît mes possibilités;
- Elle attire des opportunités et des gens;
- Elle accroît les possibilités des autres;
- Elle permet de nourrir de grands rêves;
- Elle me permet de m’élever au-dessus de la masse;
- Elle procure de l’énergie… Une forte volonté, un but bien établi et une détermination inébranlable peuvent faire accomplir presque tout;
- Elle empêche d’abandonner la partie… «je peux, j’agirai et je suis».
A quoi puis-je comparer tout cela? Où puis-je trouver les leçons sur la manière de gérer une chose pareille?Comment ressentir l’énergie de la pensée axée sur les possibilités?
- cesser de se concentrer sur les impossibilités;
- se tenir loin des experts;
- rechercher les possibilités que recèle toute situation;
- nourrir des rêves d’une taille plus grande. Se fixer des GOAM… grands objectifs ambitieux et menaçants;
- remettre en question le statu quo;
- s’inspirer des grands chefs de file.
Compétence n°7 Tirer avantage des leçons de la pensée rétrospectiveQu’ai-je appris aujourd’hui ? De quoi devrais-je faire part? Que dois-je faire?
- Elle procure la bonne perspective des choses ;
- Elle donne de l’intégrité émotionnelle à ma réflexion ;
- Elle accroît mon assurance dans la prise de décision… Quels facteurs ont joué un rôle dans ma décision? Quelles étapes ai-je franchies dans ma prise de décision? Ai-je pris la bonne décision? En quoi ai-je eu raison ou tort?;
- Elle clarifie l’image d’ensemble…personnalisation ;
- Elle transforme une bonne expérience en une expérience précieuse.
Comment tirer avantage des leçons de la pensée rétrospective?- Mettre du temps de côté pour la réflexion;
- Se soustraire aux distractions/interruptions;
- Passer fréquemment en revue son agenda ou son journal;
- Se poser les bonnes questions:
- mes valeurs
La croissance personnelle.A la vie de qui ai-je ajouté de la valeur aujourd’hui?
L’esprit d’équipe : nous avons été tous les deux gagnants dans cette situation.
Le leadership… Ai-je permis aux gens de mon entourage d’accéder à un niveau plus élevé?
La santé physique.
La foi… ai-je fait deux miles plutôt qu’un avec une personne?
- mes relations
Couple et famille Leur ai-je communiqué de l’amour?Amis.
Cercle social…en compagnie de mes joueurs clés.
- mon vécu
les découvertes;les souvenirs;
les difficultés;
les réussites;
les gens;
les conclusions.
2. Cimenter son apprentissage par l’action
Chaque mois:
Ai-je déjà réfléchi à cet événement?
Qu’est ce qui a bien tourné?
Qu’est ce qui a mal tourné?
Qu’ai-je appris?
Que puis-je faire différemment la prochaine fois?
Compétence n° 8 Remettre en question la pensée populaire
- Elle est parfois synonyme d’absence de réflexion;
- Elle offre de faux espoirs;
- Elle est lente à faire embrasser le changement… «il existe probablement une meilleure façon de faire presque tout»;
- Elle n’engendre que des résultats moyens.
Comment la remettre en question?- réfléchir avant de suivre;
- apprendre à apprécier la pensée qui diffère de la sienne;
- mettre continuellement en doute sa propre conception des choses;
- tenter d’accomplir de nouvelles choses d’une nouvelle manière;
- s’habituer à se sentir mal à l’aise… nager à contre-courant de la pensée populaire.
Compétence n°9 Encourager la participation à la pensée collective- la pensée collective agit plus rapidement que la pensée en solitaire;
- Elle est plus novatrice que la pensée en solitaire;
- Elle crée une plus grande maturité que la pensée en solitaire;
- Elle est plus forte que la pensée en solitaire.
Comment?- accorder de la valeur aux idées d’autrui;
- passer de la compétition à la coopération;
- avoir en tête un programme lors de mes rencontres;
- réunir les bonnes personnes pour la discussion.
*
Survivre aux crises de Jacques Attali - Ed. Fayard

Émetteur du verbatim: François C.
Ch. I ANTICIPER: après la crise, les crises
1. Après la crise
Rien ne vient enrayer l’épuisement de l’Occident (population, technologie, épargne, matières premières), financé par des emprunts transférés des ménages aux banques, puis des banques aux Etats, et que rien ne vient maîtriser… et sans qu’aucune régulation efficace, ni nationale, ni mondiale, vienne recréer les contraintes nécessaires
Le pronostic pour 2010 et 2011 reste incertain. Un scénario optimiste en U/pessimiste: le double plongeon en W. La consommation, et en particulier la demande de crédit, n’augmenterait pas. L’offre de crédit n’augmenterait pas non plus, en raison de la faiblesse des fonds propres des banques. Les Etats occidentaux devraient alors continuer à subventionner banques et entreprises, entraînant une poursuite de la hausse de la dette publique, une remontée des taux d’intérêt et la perte de confiance des investisseurs en bons du Trésor.
2. Les crises
A. D’autres crises économiques
L’insuffisance des fonds propres des entreprises;
L’explosion de la bulle chinoise;
Des tentations protectionnistes;
L’hyperinflation (l’inflation des flux reste, à terme, une quasi certitude);
L’effondrement du dollar;
La faillite de la FED.
B. Une crise énergétique majeure: les peak oil
C. Une crise écologique majeure
D. La crise de la santé et de l’éducation
E. Une pandémie incontrôlable: une crise à la fois sanitaire, économique et humaine de vaste ampleur, en ralentissant la circulation des gens et des objets
F. Crises politiques et militaires
Ch. II S’INSCRIRE DANS LE MOUVEMENT
A. Grandes tendances pour le monde
. L’explosion démographique : la classe moyenne mondiale augmentera de plus d’un milliard d’individus
. Les progrès techniques : les NBIC
- Nanotechnologies : leurs applications infinies en logistique, économie de l’énergie, médecine;
- Biotechnologies : elles bouleverseront les enjeux en matière d’élevage, d’agriculture et de santé;
- Technologies de l’information : le téléphone mobile deviendra le médium majeur;
- Sciences cognitives et neurosciences.
. L’amélioration de l’efficacité dans l’usage de l’énergie et des matières premières
. Une accélération de la croissance des secteurs et des métiers d’avenir
. Le basculement géopolitique
. Un nouveau Moyen Age
B. L’évolution idéologique
. La liberté individuelle restera la valeur dominante
. L’optimisme et la déloyauté des puissants, la vulnérabilité des plus faibles
. La remise en cause de l’idéologie de la liberté individuelle et de ses élites
Ch. III LES STRATEGIES DE SURVIE
1 Les stratégies passives
A le renoncement à soi;
B le renoncement au monde… no livers;
C la repentance ;
D l’espérance en autrui.
2 Les stratégies positives à caractère politique
A l’exaspération ;
B l’action politique ;
C la révolution.
3. Les stratégies positives à caractère personnel
Respect de soi ; Intensité ; Empathie ; Résilience ; Créativité ; Ubiquité ; Penser révolutionnaire.
Ch. IV POUR SURVIVRE – LES GENS
1er principe: se prendre soi-même au sérieux; le respect de soi
Exigence, lucidité, intégrité, capacité de décision rapide, compassion, honnêteté, humilité, douceur, maîtrise, écoute des autres
2ème principe: donner de l’intensité au temps
3ème principe: se faire une opinion personnelle du monde par l’empathie
4ème principe: être capable de résister à une attaque: la résilience
5ème principe: détourner toute menace en opportunité: la créativité
6ème principe: ne pas se contenter d’une seule identité: l’ubiquité
7ème principe: penser révolutionnaire
Ch. V POUR SURVIVRE – LES ENTREPRISES
Ch. VI POUR SURVIVRE – LES NATIONS
Phrases clés extraites de ce livre:
Panique le 15 septembre 2008 : on se rend compte que personne ne contrôlait, que personne ne surveillait rien, et même que tout le monde, dans le système financier, avait intérêt à ce que ce système de prêts et de dettes (d’effet de levier) se développe pour en tirer le maximum de profits et de bonus sans que les fonds propres laissés en garantie aient augmenté dans les mêmes proportions.
Dans les trois derniers mois de 2008, les banques américaines ont perdu 80 milliards de dollars, reçu 175 milliards de subventions de l’Etat fédéral, et versé 36 milliards de bonus à leurs cadres.
En mai 2009, le FMI estime qu’il manque en réalité 875 milliards de fonds propres aux banques américaines et européennes pour qu’ils représentent un ratio de 4% de leurs actifs.
Septembre 2009… les dettes des principaux Etats s’envolent sans que nul ne s’en inquiète; le chômage augmente partout; les agences de notation, les banques, les fonds de pension, les activités spéculatives ne sont pas contrôlées.
Septembre 2009…Le taux de chômage réel aux USA dépasse les 16%. Le déficit public anglais dépasse les 14% du PIB; celui de la France approche les 10%. En Espagne, le taux de chômage est de 18,7%, en Lettonie de 16,3%, en Allemagne de 7,7%, en France de 9,3%. En Italie, la récession coûte un million d’emplois; en Irlande, le taux de chômage est passé de 3 à 10%. Au Japon, la récession atteint 6% et la dette publique dépasse les 200% du PIB
Pour que l’équilibre revienne sans passer par la faillite des nations, il faudrait qu’il existe des forces de rappel capables de contraindre les Etats en crise à équilibrer leurs budgets, et les banques à restaurer leurs fonds propres.
Aux USA, la part des dépenses de santé dans le PIB est passée de 12% en 1990 à 18% en 2009 (elle n’est encore que de 11% en France).
Outre les 25 000 armes nucléaires existant sur la planète, commencent à proliférer des armes très meurtrières utilisant des technologies civiles, telles les bio et les nanotechnologies.
Chacune de ces innovations ne pourra se développer que grâce aux autres : pas de génétique sans technologies de l’information; pas de biotechnologies sans nanotechnologies; pas de traçabilité sans nano-, biotechnologies et technologies de l’information; pas de robotique sans bio et nanotechnologies qui permettront de construire des robots de la taille d’une mouche, contrôlables par le cerveau; pas de neurosciences sans toutes les autres.
Les secteurs industriels et de services qui deviendront absolument stratégiques: l’énergie, l’eau, l’assurance, la distraction, la santé, les infrastructures, les réseaux, les logiciels, les services et la sécurité informatiques, la gestion du risque, les services financiers publics, l’élevage, la pisciculture, l’agriculture, l’écologie, les énergies renouvelables, le génie climatique, les déchets, la grande distribution, le reclassement de salariés, le matériel médical, le biomédical, les entreprises de nanotechnologies, de neurosciences, de biotechnologies, les services à la personne, la dépendance des personnes âgées, les administrations locales, la logistique, les cabinets de conseil…
Secteurs d’avenir: les vainqueurs seront donc au croisement de ces deux critères: dynamique de croissance et dynamique de survie. Parmi eux: les infrastructures, l’eau, l’énergie, les réseaux, la distraction, l’agriculture, l’économie verte, la santé, l’assurance et l’éducation.
40 villes régions produisent déjà aujourd’hui les 2/3 de la richesse du monde et sont le lieu de 90% de ses innovations
Dans des sociétés de plus en plus individualistes, de moins en moins solidaires, de plus en plus déloyales, la situation des plus faibles sera de plus en plus fragile.
Respect de soi: avoir conscience de soi, se respecter, prendre soin de soi, exprimer sa raison de vivre, définir ses propres valeurs, leur donner un sens concret, les afficher et les mettre en œuvre.
Accorder la plus grande valeur à un usage non marchand du temps: la conversation, la surprise, le rire, la tendresse, l’amitié, l’art, l’amour.
Survivre requiert de chacun la mise en œuvre d’une stratégie à sept dimensions: une prise de conscience de soi, un désir de vivre, une profonde introspection, une grande lucidité sur ses forces et faiblesses, un désir d’excellence (le respect de soi); puis une volonté de vivre sa vie le plus intensément possible, chaque instant, sans jamais en perdre une miette, selon un projet à long terme donnant des raisons de durer (l’intensité de vie); puis une capacité d’analyser la situation (en particulier d’appréhender et accepter les mauvaises nouvelles), une capacité d’analyser le comportement des autres, de comprendre ce qui peut émaner d’eux, d’évaluer leur loyauté, de les répartir entre alliés et ennemis (l’empathie); puis, pour ne pas risquer d’être détruit par une attaque, une préparation faite de la constitution de réserves, d’assurances, de voies de recours (la résilience); puis une faculté à détourner les forces hostiles pour en faire des atouts nouveaux (la créativité); puis une aptitude à changer, si cela se révèle nécessaire, de valeurs, de projet de vie, d’identité, à devenir autre sans cesser pour autant de se respecter (l’ubiquité); enfin, en cas extrême, une capacité de renverser tous les principes, d’agir hors des normes et des lois, en légitime défense, de façon littéralement révolutionnaire.
PHILOSOPHIES - 365 graines de sagesse à cultiver de Jacques de COULON - Ed. Jouvence 2015
Émetteur du verbatim: François C.
HIVER EN ATTENTE DE SOI: DÉPOUILLEMENT ET GESTATION
JANVIER Élaguer: remise en question et libération
. Se désencombrer: comment m’alléger?
Plotin Fais comme le sculpteur: il enlève, il gratte, il polit, il nettoie jusqu’à ce qu’il fasse apparaître un beau visage dans la statue. Toi aussi, enlève tout ce qui est superflu et ne cesse de sculpter ta propre statue.
. Se remettre en question: de quelles illusions me libérer?
Etty Hillesum La vie est si curieuse, si surprenante, si nuancée, et chaque tournant du chemin nous découvre une vue entièrement nouvelle. Il faut s’affranchir intérieurement de toutes les représentations convenues.
. S’étonner: comment renouveler mon regard sur le monde?
Sénèque J’ai regardé le monde comme si je le voyais pour la première fois.
. Choisir la vie: comment affronter la peur de la mort?
Epicure La mort n’est rien pour nous ; tant que nous sommes là nous-mêmes, la mort n’y est pas et, quand la mort est là, nous n’y sommes plus.
FÉVRIER Préparer le terrain: le recentrage
. Se focaliser sur l’essentiel: qu’est-ce qui existe vraiment?
Simone Weil La croyance en l’existence d’autres êtres humains comme tels est amour. L’esprit n’est forcé de croire à l’existence de rien. C’est pourquoi le seul organe de contact avec l’existence est l’acceptation, l’amour.
. Quitter les sables mouvants: y-a-t-il une réalité stable?
Nietzsche Il y a en moi quelque chose d’invulnérable, quelque chose qu’on ne peut enterrer et qui fait sauter les rochers: cela s’appelle ma volonté.
. Se recentrer: comment remonter à la source de ma conscience?
Hillesum Tous les matins, avant de me mettre au travail, me « tourner vers l’intérieur », rester une demi-heure à l’écoute de moi-même. Créer au-dedans de soi une grande et vaste plaine débarrassée des broussailles sournoises qui vous bouchent la vue, ce devrait être le but de la méditation.
. Faire des choix: quelle est ma marge de liberté?
Etty Hillesum L’homme forge son destin de l’intérieur, voilà une affirmation bien téméraire. En revanche, l’homme est libre de choisir l’accueil qu’il fera lui-même à son destin.
MARS Semer fécondité du projet
. Penser: comment apprendre à réfléchir?
Etty Hillesum On cherche toujours la formule libératrice, la pensée clarificatrice. Les choses doivent s’éclaircir en toi ; tu ne dois pas, toi, te laisser engloutir par les choses.
. Y croire: qu’est-ce que la pensée positive?
Marc-Aurèle L’âme se colore par l’effet des pensées. Colore-la donc par une attention continue à des pensées comme celle-ci: là où il est possible de vivre, il est aussi possible de bien vivre.
. Se décider: sur quoi me baser pour agir?
Simone Weil Ce qu’on nomme la morale ne fait appel qu’à la volonté, et dans ce qu’elle a pour ainsi dire de plus musculaire. La religion au contraire correspond au désir. Les pratiques religieuses sont entièrement constituées par de l’attention animée de désir.
. Créer: où puiser ma force créatrice?
Marc-Aurèle Tout être est la semence de l’être qui doit sortir de lui.
Nietzsche Tu dois construire plus haut que toi-même. Mais il faut d’abord que tu sois construit toi-même. Tu dois construire un corps d’essence supérieure, un premier mouvement, une roue qui roule sur elle-même. Tu dois créer un créateur.
PRINTEMPS VERS SOI: CROISSANCE ET CONSTRUCTION DE SOI
AVRIL Germer: la renaissance
. Venir au monde: naissons-nous naturellement bons?
Hobbes À l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme.
. S’éveiller: comment vivre plus consciemment?
Marc-Aurèle Au petit jour, lorsqu’il t’en coûte de t’éveiller, aie cette pensée: c’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille. Serais-je encore de méchante humeur si je vais faire ce pour quoi je suis né? Ou bien ai-je été formé pour rester couché et me tenir au chaud sous mes couvertures?
. Se transformer: faut-il mourir pour renaître?
Simone Weil Si le grain ne meurt…Il doit mourir pour libérer l’énergie qu’il porte en lui afin qu’il se forme d’autres combinaisons. De même, nous devons mourir pour libérer l’énergie attachée, pour posséder une énergie libre, susceptible d’épouser le vrai regard des choses.
. Désirer: qu’est-ce que le vrai désir?
Etty Hillesum Je ne veux rien être de spécial. Je veux seulement tenter de devenir celle qui est déjà en moi mais cherche encore son plein épanouissement.
MAI Pousser: l’élévation
. Se fortifier: qu’est-ce qui me rend plus résistant?
Marc-Aurèle Le maître intérieur se porte, après choix, vers le meilleur et s’il rencontre un obstacle, il s’en fait une matière comme le feu lorsqu’il se rend maître des choses: il les consume et, par ce qu’on y jette, il s’élève plus haut.
. Connaître: d’où viennent mes connaissances?
Emmanuel Levinas L’enseignement ne revient pas à la maïeutique. Il vient de l’extérieur et m’apporte plus que je ne contiens.
. Apprendre: de quoi ai-je besoin pour grandir?
Simone Weil Si on cherche avec une véritable attention la solution d’un problème de géométrie, et si, au bout d’une heure, on n’est pas plus avancé qu’en commençant, on a néanmoins avancé, durant chaque minute de cette heure, dans une dimension plus mystérieuse. Sans qu’on le sente, cet effort en apparence stérile a mis plus de lumière dans l’âme et le fruit se retrouvera, un jour.
. S’élever: comment élargir mon point de vue?
Simone Weil La pensée doit être, à toutes les pensées particulières et déjà formées, comme un homme sur une montagne qui, regardant devant lui, aperçoit en même temps sous lui, mais sans les regarder, beaucoup de forêts et de plaines.
JUIN Fleurir: l’ouverture
. Laisser être: qu’est-ce qu’une attitude non violente?
Etty Hillesum Ce que je trouvais beau, je le désirais de façon beaucoup trop physique. Aussi avais-je toujours cette sensation pénible de désir inextinguible. L’autre soir, en revanche, j’ai réagi tout autrement: j’ai accueilli dans la joie l’intuition de la beauté de la création divine.
. Accueillir: vers quoi déployer mes pétales?
Etty Hillesum En excluant la mort, on se prive d’une vie complète ; en l’y accueillant, on élargit et on enrichit sa vie.
. S’ouvrir à l’autre: oui mais comment?
Pierre Hadot Le dialogue apprend aux interlocuteurs à se mettre à la place de l’autre, donc à dépasser son propre point de vue. Ils découvrent par eux-mêmes et en eux-mêmes une vérité indépendante d’eux dans la mesure où ils se soumettent à une autorité supérieure : le LOGOS.
. Accepter ce qui est: faut-il consentir à tout ce qui arrive?
Nietzsche La volonté est créatrice. Tout ce «qui fut» est fragment et énigme et épouvantable hasard, jusqu’à ce que la volonté créatrice ajoute: «Mais c’est ainsi que je le voulais, que je le veux et que je le voudrai.»
ÉTÉ EN SOI: LE PLEIN ÉPANOUISSEMENT
JUILLET Resplendir: l’intensité de la vie
. Vivre pleinement: comment savourer la vie?
Saint Augustin Il y a trois temps: le présent du passé, le présent du présent et le présent du futur. Ces trois sortes de temps n’existent que dans notre esprit. Le présent du passé, c’est la mémoire ; le présent du présent, c’est l’intuition directe ; le présent de l’avenir, c’est l’attente.
. Trouver son équilibre: qu’est-ce qu’une vie juste?
Marc-Aurèle Agir, parler et penser en homme qui peut sortir à l’instant de la vie. Accomplis chaque action de ta vie comme si c’était la dernière en te tenant éloigné de toute légèreté.
Spinoza La joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection. La tristesse est le passage de l’homme d’une plus grande à une moindre perfection.
. Vivre heureux: où réside mon bonheur?
Pythagore Peu savent être heureux: jouets des passions, tour à tour ballottés par des vagues contraires, ils roulent sans pouvoir résister à l’orage.
. Vivre dans sa chair: le corps, prison de l’âme ou foyer d’épanouissement?
Simone Weil L’homme doit faire acte de s’incarner, car il est désincarné par l’imagination.
AOÛT Mûrir: l’approfondissement
. Découvrir ses valeurs: d’où viennent mes idéaux?
Platon La vraie voie de l’amour, c’est de partir des beautés sensibles et de monter sans cesse vers cette beauté surnaturelle en passant par échelons d’un beau corps à deux, puis des beaux corps aux belles actions, puis aux belles sciences, pour aboutir à la contemplation du Beau tel qu’il est en soi.
. S’analyser avec lucidité: comment affiner mon jugement?
Pythagore Ne laisse pas le sommeil tomber sur tes yeux avant d’avoir pesé tous les actes du jour. Qu’ai-je fait? Quels devoirs ai-je omis? Après quoi, blâme ce qui est mal fait, du bien réjouis-toi!
. Se perfectionner: comment acquérir des qualités pour mûrir?
Marc-Aurèle Les principes et les valeurs vivent. Comment pourraient-ils mourir à moins que ne s’éteignent leurs représentations? Or, ces représentations, il est en ton pouvoir de les ranimer sans cesse.
. Vivre librement: ma liberté est-elle bonne?
Blaise Pascal «C’est là ma place au soleil»: voilà le commencement
SEPTEMBRE Fructifier: l’accomplissement
. Se dilater: et si j’étais une grande sphère qui contenait tout?
Héraclite On ne peut trouver les limites de l’âme, quelque chemin qu’on emprunte, tellement est profond le génie qui l’habite.
. Vivre ensemble: qu’est-ce qu’un citoyen du monde?
Simone Weil Les enfants de Dieu ne doivent avoir aucune autre patrie ici-bas que l’univers lui-même, avec la totalité des créatures raisonnables qu’il a contenues, contient et contiendra. C’est là la seule cité natale qui a droit à notre amour.
Empédocle Ne cesserez-vous jamais le douloureux carnage? Ne voyez-vous pas que c’est vous-mêmes que vous égorgez stupidement?
. Cultiver son jardin secret: comment échapper à la globalisation?
Emmanuel Levinas Autrui déborde absolument toute idée que je peux avoir de lui.
. Rechercher le bien: dois-je me laisser guider par ma seule raison?
Emmanuel Levinas La conscience, c’est l’impossibilité d’envahir la réalité comme une végétation sauvage qui absorbe ou brise ou chasse tout ce qui l’entoure. Voir un visage, c’est déjà entendre: tu ne tueras point.
AUTOMNE VERS L’AUTRE : DÉTACHEMENT ET DON DE SOI
OCTOBRE Donner son fruit: l’amour du prochain
. Reconnaître la valeur de la personne: pourquoi est-elle si précieuse?
Etty Hillesum N’y aurait-il qu’un seul Allemand respectable, qu’il serait digne d’être défendu contre toute la horde des barbares et que son existence vous enlèverait le droit de déverser votre haine sur un peuple entier.
. Aimer le prochain: quels sont les signes distinctifs de l’amour?
Maître Eckhart Au-dessus de la connaissance et de l’amour est la miséricorde.
Saint-Exupéry Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder dans la même direction.
. Donner: qu’est-ce que le don véritable?
Marc-Aurèle En aidant quelqu’un, ne cherche pas à en tirer profit mais passe à un autre bienfait comme la vigne qui, la saison venue, produit à nouveau du raisin.
. Être soi-même: suis-je autosuffisant ou voué à l’autre?
Blaise Pascal Le moi est haïssable: il est injuste en soi, en ce qu’il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres en ce qu’il veut les asservir.
NOVEMBRE Lâcher prise: l’amour désintéressé de l’humanité
. Apprendre à mourir: faut-il penser à la mort?
Spinoza Un homme libre n’est pas dirigé par la crainte de la mort mais désire ce qui est bon directement, c’est-à-dire désire agir, vivre, conserver son être. Sa sagesse est une méditation de la vie, non de la mort.
. Lâcher prise: qu’est-ce que le détachement?
Marc-Aurèle Rien pour moi n’est prématuré ni tardif, de ce qui est pour toi en temps opportun, ô Monde. Tout est fruit pour moi de ce que produisent tes saisons, ô Nature.
. Agir de manière désintéressée: à quoi dois-je renoncer?
Simone Weil Détachement des fruits de l’action. Agir non pour un objet mais par une nécessité: je ne peux pas faire autrement.
. Aimer toute l’humanité: quels sont les fondements de cet amour universel?
. Simone Weil Ce sont ceux qui sont capables d’amitié qui peuvent aussi s’intéresser de tout leur cœur au sort d’un inconnu. Dans tous les domaines, l’amour n’est réel que dirigé sur un objet particulier. Il devient universel, sans cesser d’être réel, seulement par l’effet de l’analogie et du transfert.
DECEMBRE S’intérioriser: l’enracinement dans l’Absolu
. S’intérioriser: comment me retirer dans ma citadelle intérieure?
Marc-Aurèle Ton principe directeur devient inexpugnable lorsque, rassemblé sur lui-même, il se contente de ne pas faire ce qu’il ne veut pas. Voilà pourquoi c’est une citadelle que l’esprit libéré des passions.
. Contempler: qu’est-ce que la sagesse contemplative?
Cicéron L’observation et la contemplation de la nature sont une sorte d’aliment naturel pour les esprits. Nous nous redressons, nous nous dilatons, nous regardons d’en haut les choses humaines.
. S’interroger sur Dieu: existe-t-il?
Einstein La religiosité du savant réside dans l’étonnement en face de l’harmonie des lois de la nature dans laquelle se révèle une Raison si supérieure que toutes les pensées ingénieuses des hommes et leurs agencements ne sont, en comparaison, qu’un reflet tout à fait futile.
. Entrer en contact avec Dieu: comment est-ce possible?
Angelus Silesius La circonférence est dans le point, le fruit dans la graine, Dieu, l’Infini, dans la finitude: sage est celui qui le cherche dans l’univers fini.
CONCLUSION J’AIME, DONC JE SUIS
Etty Hillesum Je fais jaillir le plus petit acte d’un grand foyer central de disponibilité et d’amour.
ET N’OUBLIE PAS D’ETRE HEUREUX - Abécédaire de psychologie positive de Christophe ANDRE - Ed. Odile Jacob
Émetteur du verbatim : François C.
A comme Aujourd’hui
C’est comme pour le souffle, la force ou la souplesse: il va nous falloir pratiquer régulièrement des exercices dans le but de muscler nos capacités à héberger, amplifier, savourer des ressentis émotionnels positifs.
Awe: quelque chose d’infiniment grand et infiniment fort existe, nous saisit parfois et nous relâche (en général).
C’est beau et effrayant.
Ça donne envie de continuer à vivre, à aimer, et à sourire tout doucement.
B comme Bienveillance
Pose un regard bienveillant sur le monde: Écoute et souris ; prends ton temps, tout ton temps, pour juger ; puis, agis.
C comme Choix
Souvent tu n’y penses pas, prisonnier de tes croyances anciennes ; mais presque toujours, tu as le choix: parler ou bouder, construire ou détruire, grogner ou sourire.
D comme Don
Donne, et ne garde qu’une chose: le bonheur d’avoir donné.
E comme Efforts
Pour changer, l’important n’est pas ce que tu sais, mais ce que tu fais: ça s’appelle un effort.
Ce qui facilite l’émerveillement, c’est la disponibilité mentale, la curiosité, ce qu’on appelle dans le zen l’esprit du débutant: une fraîcheur toujours renouvelée face à ce que nous pourrions penser connaître et maîtriser.
F comme Folie
Psychiatre, je n’ai jamais vu de fous,
Seulement des humains qui souffraient
De ne pas être heureux.
G comme Gratitude
Toutes tes joies te sont données:
Par la vie, par autrui, par un Dieu (peut-être).
Pour cela: gratitude, qui renforce ton cœur et ton bonheur.
H comme Harmonie
L’harmonie, comme un besoin caché
Qu’on oublie volontiers.
Mais qui peut vivre longtemps sans elle?
I comme Illusion
N’aie pas peur des illusions
Quand elles réchauffent ton cœur
Et te poussent à l’action.
J comme Joie
Sauts de joie, cris de joie, larmes de joie: la joie comme une sève montant d’un coup en toi. Elle ne durera pas? Tu garderas en toi sa certitude. Et puis elle reviendra.
K comme Karma
Pas de destin, pas de karma.
Ce n’est pas du passé que tu es prisonnier.
Juste de tes habitudes.
Karma express: ce que nous faisons de bien dans notre vie actuelle nous rendra plus heureux, non pas dans une existence ultérieure, mais bien dans celle-ci.
L comme Lien
Le bonheur est dans le lien.
N’oublie jamais: tu es lié à toute l’humanité
Et ses larmes sont tes larmes.
Fais que tes bonheurs soient aussi les siens.
M comme Malheur
Le bonheur ouvre le cœur,
Le malheur ouvre les yeux,
Ne cherche pas: tu as besoin des deux.
Mantras: «Fais de ton mieux, et n’oublie pas d’être heureux.»
«Mieux vaut marcher et respirer que ruminer.»
«Ne renonce jamais sans avoir essayé. Mais si tu as vraiment essayé, donne-toi toujours le droit de renoncer.»
N comme Nature
Marche dans les forêts, sur les rivages, les sommets,
Admire chaque jour le ciel et l’horizon.
Prends soin de cette Terre: elle est la tienne, pour toujours.
Tu y retourneras un jour.
O comme Ouverture
Regarde autour de toi et pas seulement vers tes problèmes.
Ouvre ton esprit et tes yeux,
Pour que ton cœur respire mieux.
Oxymores du bonheur: pire bonheur et merveilleux malheur
P comme Pardon
Pardonne aux humains, pardonne au destin.
Tu ne peux pas pardonner?
Alors libère-toi au moins du ressentiment.
Bonheur = efforts + chance
Grand bonheur = un peu plus d’efforts + beaucoup plus de chance
Q comme Quotidien
Source principale du bonheur. Les gisements sont considérables, l’exploitation facile: il suffit d’ouvrir les yeux et de prendre conscience.
R comme Respirer
Quoi qu’il advienne, respire.
Quand tu admires et quand tu pleures, quand tout et quand rien.
Parce que tu es vivant, tout simplement.
Recueillement. Je suis resté quelques minutes en connexion avec mon père sur ce canal de gratitude.
S comme Savourer
Affronter la difficulté: ça, tu sais.
Mais inviter en toi la grâce et la beauté?
Dix fois dans la journée, arrête-toi pour célébrer un petit bout de vie.
Sagesse: le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité (Comte-Sponville).
T comme Tristesse
Avant, Après, Ailleurs: c’est la déclinaison du triple A anti-instant présent. Et anti-bonheur. Plus mon esprit prend l’habitude de s’évader avant, après ou ailleurs, au lieu de rester dans l’ici et maintenant, plus mon bien-être diminue.
U comme Urgent
Le combat de l’urgent et de l’important, ça commence dès le matin au lever…
Parfois je serai du côté de l’important. Parfois esclave de l’urgent. C’est très bien comme ça: c’est le signe que je suis vivant.
V comme Vertus
Vertueux: heureux.
Faire le bien te fait du bien.
W comme Walden
«Live. Believe. Worry a bit.» N’oublie pas de vivre. Garde la foi. Fais-toi un tout petit peu de souci.
X comme Anonyme
Le malheur fait des beaux romans,
Des vies intéressantes à raconter, mais pas à traverser.
Les vies heureuses sont ennuyeuses?
Bien sûr que non: juste joyeuses et silencieuses.
Y comme Yin et Yang
Bonheur dans le malheur: lorsqu’on te console.
Malheur dans le bonheur: le dernier jour d’été.
Les deux se succèdent et nourrissent ta vie.
Tout est bien.
Z comme Zen
La voie du zen: travaille à t’alléger. Ne cherche pas à tout résoudre, Laisse les nœuds se dissoudre. Chaque jour de ta vie assieds-toi, Contemple, médite. Sois.
Conclusion : À l’heure de ma mort
«Je n’ai plus besoin de rien. Je peux mourir maintenant, à cet instant. J’aurai connu le bonheur. J’ai souvent deviné son visage, ressenti sa présence. Je l’ai souvent entendu respirer à mes côtés, ou juste derrière moi. Je peux partir. Je peux laisser ma place aux autres. J’ai eu ma part du gâteau. Tout ce qui m’arrivera désormais sera comme une suite de grâces imméritées, mais que j’accueillerai et savourerai avec un émerveillement croissant. Je finirai par en mourir de joie. Je me demande bien ce que je trouverai alors de l’autre coté…»
*
UNE AUTRE VIE EST POSSIBLE deJean-Claude GUILLEBAUD - Ed. L’Iconoclaste 2012
Émetteur du florilège: François C.
L’espérance a beaucoup à voir avec le petit matin. Ou le mois d’avril. L’idée d’un commencement, d’une remise en route, d’une infatigable renaissance. L’appétit de l’avenir et l’énergie du matin sont vraiment le propre de l’homme. Nous sommes mus par le besoin d’un «en-avant» déterminé.
Si l’espérance concerne l’avenir, elle se vit au présent, un présent qu’elle éclaire et enrichit.
Espérer, c’est refuser de s’en remettre à la fatalité.
Quand je me remémore ces années-là, c’est l’énergie des humains, l’opiniâtreté de leur espérance, l’ardeur de leurs recommencements qui me viennent en tête. Je pourrais mettre des noms propres sur tous ces êtres que j’ai vus s’accrocher à l’avenir, avec cette infatigable volonté qui leur permettait de rester debout dans le désastre.
Chaque fois, en tous pays et en toutes circonstances, j’ai trouvé des hommes et des femmes qui n’acceptaient ni de capituler ni de désespérer. Au milieu des pires saloperies humaines perdurent leurs contraires : entraide, détermination, vitalité, projets, courage, douceur…
Un ébranlement ambigu du principe espérance.
Composantes de l’optimisme européen (avant la guerre de 14-18): le «nous», l’attachement à la raison, l’aspiration égalitaire, la solidarité agissante, le volontarisme historique, le respect du droit, l’humanisme démocratique,… Tout le viatique de l’esprit européen était à la fin du XXème siècle devenu équivoque, discutable, critiquable, compromis.
La Grande Guerre fut la matrice, la cellule souche de ce siècle ensanglanté… Une série d’emboîtements se succédèrent, comme autant de répliques du séisme initial… Au terme symbolique du XXème siècle, toutes les «valeurs» dont se prévalait l’Europe se retrouvèrent corrompues, tordues, salies, déconsidérées.
- Aspiration à l’égalité versus «projet inégalitaire».
- Volonté de construire l’Histoire au lieu de la subir.
- Économie (marché jugé plus «raisonnable» que la politique, toujours soupçonnée de démagogie).
Le trou béant creusé dans le siècle par la Shoah peut s’interpréter comme une contrefaçon démoniaque du TIKKOUN OLAM: réparer le monde en le débarrassant d’un des peuples qui l’habitent!Les «trente piteuses» le furent surtout en matière d’idées, de vision du monde, de détermination et d’espérance.
Selon la nouvelle vulgate néolibérale, l’avenir ne sera plus « onstruit» par les citoyens mais «produit» par le marché et la fameuse RDTS.
Ramené à lui-même et cadenassé sur sa finitude, le présent devient un champ clos. Y prévalent les corporatismes inquiets, les frilosités communautaires, les doléances, le chacun-pour-soi et le cynisme impitoyable.
L’avenir en mémoire vive!
Dans le désordre, dans l’excès, dans l’imprévisibilité, quelque chose de notre futur est en gestation, qui s’exprime en une toute petite phrase: Un autre monde est possible.
Un monde commun, avec ses repères, ses récits fondateurs, son ordre symbolique, ses croyances et son habitus, est peu à peu englouti. Et nous sommes ses naufragés.
Représentations collectives (Durkheim) : l’ensemble des convictions librement choisies et partagées qui permettent de solidifier une cohésion sociale.
Ce que nous prenons pour des effondrements, ce ne sont que des métamorphoses.
- Décentrement du monde.
- Mondialisation ou globalisation/repasser à l’économie de marché le licol de la démocratie.
- La révolution génétique.
- La révolution numérique ou informatique.
- La révolution écologique.
Le sixième continent est en expansion permanente car chaque jour voit s’ajouter sur le web des millions de «sites» nouveaux qui sont autant de provinces. Ce continent virtuel est partout et nulle part… Il est encore une jungle qui abrite le meilleur et le pire, tout le savoir du monde et toute la saloperie humaine.L’Europe est maintenant un grand cadavre à la renverse.
Dans l’aventure, nos activités et nos professions subissent une métamorphose. Elles changent de statut, de règles et de sens. La culture devient «connaissance» ; la finance devient un orage magnétique permanent qui fait circuler des milliards de milliards de dollars «virtuels» d’un bout à l’autre de la planète ; les réseaux sociaux bousculent les hiérarchies et les pouvoirs, alors même que la démocratie à l’ancienne, affaiblie, demeure prisonnière des anciens territoires.
*
La désespérance n’est pas mieux fondée que l’espérance. Elle n’est ni plus sagace, ni plus stoïquement lucide. Elle participe plutôt, osons le dire, d’une manière de lâcheté. En effet, pour une communauté comme pour un individu, l’espérance n’est pas seulement reçue, elle est décidée. En nous souvenant des grands « optimistes » de jadis qui ont été capables de faire bouger l’Histoire, il nous incombe aujourd’hui d’être aussi joyeux et aussi déterminés qu’ils l’étaient eux-mêmes.
*
LE GENE DE L’INNOVATEUR - Cinq compétences qui font la différence de Clayton CHRISTENSEN - Ed. Pearson 2013
Émetteur du verbatim : François C.
Partie I L’INNOVATION DE RUPTURE COMMENCE AVEC VOUS
Chap. 1 Le gène des créateurs de rupture
L’exemple de Steve Jobs: explorer cette aptitude à penser autrement.
Environ deux tiers de nos capacités de création proviennent de l’apprentissage -d’abord de l’assimilation de la technique, ensuite de la pratique et en dernier ressort de la confiance en notre aptitude à créer.
Les innovateurs revendiquent le «courage d’innover» -ils s’engagent activement contre le statu quo et osent courir des risques calculés- pour transformer leurs idées en actions qui ont un impact décisif.
Comment expliquer que la plupart des cadres/dirigeants qui excellent dans les compétences d’exécution se situent juste au-dessus de la moyenne en ce qui concerne l’aptitude à innover? Il est vital de comprendre que les compétences critiques varient en fonction des cycles de vie de l’entreprise.
Le slogan d’Apple «Think different» est motivant mais incomplet. Les innovateurs doivent constamment agir différemment pour pouvoir «penser autrement».
Chap. 2 Compétence de découverte n° 1: l’association
Quelques conseils pour développer vos aptitudes à l’association.
- Entraînez-vous aux associations forcées (problème à résoudre ; item ou idée trouvée au hasard et sans relation apparente avec le problème ; associations potentielles) ;
- Empruntez la personnalité d’une autre entreprise (en associant les points forts des deux entreprises, vous serez vous-même étonné des produits, des services ou des processus qui en résulteront) ;
- Utilisez l’analogie ou la métaphore (liste des produits auxquels appliquer la métaphore «Et si…» ; caractéristiques/bénéfices nouveaux éventuels) ;
- Constituez une boîte à curiosités (Les objets incongrus et inusités déclenchent souvent des associations originales) ;
- Adoptez la méthode SCAMPER (substituer, combiner, adapter, magnifier-minimiser-modifier, prêter à d’autres usages, éliminer, renverser-réorganiser).
Chap. 3 Compétence de découverte n° 2 : le questionnement
Non seulement les innovateurs posent davantage de questions que les non-innovateurs, mais elles sont plus percutantes.
Décrire le territoire:
Tactique n° 1: poser la question «Qu’est-ce que c’est?» (Où se situe le vrai problème? Quel objectif est visé ici? Quelle est la principale faiblesse?)
Tactique n° 2: poser la question «Qu’est-ce qui a causé?»
Ébranler le territoire:
Tactique n° 3: passer aux questions «Pourquoi?» et «Pourquoipas?»
Tactique n° 4: poser des questions commençant par «Et si…» qui imposent des contraintes/qui suppriment les contraintes «Comment se pourrait-il?»).
La clé est de poser en permanence des questions de plus en plus affûtées, qui apportent un éclairage nouveau. Quelques conseils pour développer vos compétences de questionnement:
- Lancez un «QuestionStorming» ;
- Questionner au lieu d’affirmer ;
- Surveillez votre ratio Q/R (le pourcentage de questions et de réponses) ;
- Notez vos questions sur un carnet.
Chap. 4 Compétence de découverte n° 3: l’observation
Définir un cadre d’observation: Les innovateurs réussissent d’autant mieux à cerner la tâche à accomplir et la méthode pour y parvenir quand ils:
- observent attentivement leurs clients afin d’identifier les produits dont ces derniers ont besoin pour mener à bien leurs tâches ;
- scrutent les surprises ou les anomalies ;
- trouvent des occasions d’exercer leur talent d’observateur dans un nouvel environnement.
Quelques conseils pour développer vos compétences d’observation:
- observez vos clients ;
- sélectionnez une entreprise et observez son fonctionnement et son évolution ;
- observez ce qui frappe votre imagination ;
- observez avec vos cinq sens.
Chap. 5 Compétence de découverte n° 4: le réseautage
Deux approches différentes du réseautage :
- dirigeants axés sur la découverte: trouver des idées (apprendre des choses nouvelles, étonnantes ; élargir leurs perspectives ; tester des idées «en cours»).
Cible du réseautage (les personnes différentes d’eux ; les spécialistes et les non-spécialistes qui ont un parcours très différent et qui apportent des perspectives nouvelles).
- dirigeants axés sur l’exécution : trouver des ressources (accéder à des ressources ; promouvoir leur savoir-faire ou l’entreprise ; faire avancer leur carrière).
Cible du réseautage (les personnes qui leur ressemblent ; tous ceux qui disposent de ressources substantielles, qui ont du pouvoir, une position élevée, de l’influence…).
Quelques conseils pour développer votre compétence de réseautage:
- diversifiez votre réseau ;
- organisez des «déjeuners de réseautage» ;
- prévoyez d’assister à deux conférences au minimum l’année prochaine ;
- fondez une communauté de création ;
- invitez un tiers ;
- pratiquez l’entraînement croisé.
Diversifiez votre réseau d’idées. Cherchez à entrer en contact avec des personnes très différentes de vous (pays d’origine ; secteur d’activité ; sexe ; profession ; niveau hiérarchique ; âge ; opinions politiques ; statut socio-économique).
Chap. 6 Compétence de découverte n° 5: l’expérimentation
Les trois méthodes d’expérimentation des innovateurs:
- tenter de nouvelles expériences (ex. : vivre à l’étranger ; travailler dans plusieurs secteurs ; acquérir une nouvelle compétence) ;
- décortiquer des produits, des processus et des idées (ex. : démonter un objet ; se représenter visuellement un processus en le décomposant ; décortiquer une idée) ;
- éprouver des idées via un test-pilote ou un prototype (ex. : construire un prototype ; tester un processus sur une petite échelle ; tester le marché en lançant une pré-version ou un pilote).
Quelques conseils pour développer votre compétence d’expérimentation:
- dépassez les limites physiques ;
- dépassez les limites intellectuelles ;
- développez une compétence supplémentaire ;
- démontez un produit .
- construisez des prototypes ;
- programmez régulièrement des tests pilotes ;
- surveillez les tendances.
Partie II L’ADN DES ENTREPRISES ET DES ÉQUIPES CRÉATRICES D’INNOVATIONS DE RUPTUREChap. 7 L’ADN des entreprises les plus innovantes du monde
Le personnel, les processus et la philosophie des entreprises innovantes :
- Le personnel: Les dirigeants conduisent l’innovation et excellent aux compétences de découverte (quotient de découverte > 75%).
. Ils affectent et suivent, à chaque échelon managérial, dans chaque fonction et à chaque niveau de décision concernant l’innovation, une proportion suffisante de salariés à quotient de découverte élevé.
- Les processus: Ces derniers sont destinés à encourager l’association, le questionnement, l’observation, le réseautage et l’expérimentation.
. Ils sont conçus pour recruter, former, récompenser et promouvoir les individus axés sur la découverte.
- La philosophie:
Principe 1: l’innovation est l’affaire de tous -pas seulement de la R&D.
Principe 2: l’innovation de rupture est au centre du portefeuille d’innovation.
Principe 3: privilégier des équipes de projets restreintes et structurées.
Principe 4: prendre des risques intelligents au service de l’innovation.
Chap. 8 Comment le gène de l’innovateur s’exprime dans l’entreprise: le personnel
Équilibrer les compétences de découverte (D) et celles d’exécution (E) dans l’équipe ou l’entreprise
Association (D) versus (vs) analyse (E).
Questionnement (D) vs planification (E).
Observation (D) vs mise en œuvre détaillée (E).
Réseautage/expérimentation (D) vs autodiscipline (E).
La valeur de la complémentarité des expertises dans les domaines humain, technique et économique.
Chap. 9 Comment le gène de l’innovateur s’exprime dans l’entreprise: les processus
Comment les entreprises innovantes recrutent des collaborateurs qui excellent dans les compétences de découverte.
L’institutionnalisation dans l’entreprise des processus visant à stimuler le questionnement, l’observation, le réseautage et l’expérimentation.
Combiner les processus de découverte pour produire des innovations.
Chap. 10 Comment le gène de l’innovateur s’exprime dans l’entrepris : la philosophie
Principe n° 1: L’innovation est l’affaire de tous, elle ne concerne pas seulement la R&D. Les conditions de cette philosophie :
- Les dirigeants eux-mêmes participent activement à l’effort d’innovation et les salariés le constatent directement ou indirectement ;
- Tous les salariés disposent de temps et de ressources à consacrer à l’innovation ;
- L’innovation est explicitement et systématiquement prise en compte dans l’évaluation de la performance individuelle ;
- L’entreprise alloue au moins 25% de ressources humaines et financières à des projets d’innovation de continuité ou de rupture ;
- L’entreprise intègre l’innovation, la créativité et la curiosité dans ses valeurs clés, à la fois en paroles et en actions.
Principe n° 2: Placer l’innovation de rupture au centre du portefeuille d’innovations.
Principe n° 3: Constituer des équipes restreintes et structurées.
Conclusion: Agir différemment, penser autrement, faire la différence
En comprenant et en renforçant le gène des individus innovants qui peuplent les équipes et les entreprises, vous ferez naître des arbrisseaux qui se transformeront en chênes porteurs de croissance. Dans votre cheminement vers l’innovation, laissez-vous guider par ce message qui concluait la campagne «Think different» d’Apple: «Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde sont ceux qui agissent pour le changer.» Alors, agissez. Agissez maintenant!
*
L’AVENIR EST EN NOUS - Des aventuriers de l’existence témoignent de Marie CLAINCHARD - Ed. Dangles 2014
Émetteur du verbatim : François C.
André MARIE prêtre, moine, sculpteur, potier, écrivain
Sur le plan économique, industriel, financier, les pauvres n’ont plus rien à attendre de personne. C’est la raison pour laquelle il est absolument nécessaire de faire naître l’espérance. La compassion, la beauté, la bienveillance sont autant de mots féminins, comme la Sagesse, qu’il faut mettre maternellement au monde en nous.
Pierre-Yves ALBRECHT Thérapeute, philosophe, écrivain
Ce qui nous transforme substantiellement est le nouveau rapport suite à une expérience subtile qui s’établit entre le visible et l’invisible, la nature et la surnature, le monde des hommes et celui de l’ange.
L’imagination active, la voyageuse, effectue la transmutation des réalités du sensible en la pureté du monde subtil. Le fidèle qui s’élève de degré en degré vers ce cosmos imaginal se voit révéler à chaque niveau supérieur une réalité plus spirituelle et une beauté plus étincelante, une intelligence plus profonde ainsi qu’une joie plus exaltante.
Nadège AMAR Disciple de Chandra Swami, anime des ateliers de méditation
Le cœur spirituel: il est possible de pacifier son mental afin d’ouvrir pleinement son cœur et d’y éveiller, vivifier, nourrir toutes les qualités d’Amour.
Dominique ANNET Chercheuse, communicante, romancière
J’ai découvert que la «syntonie», cet accord parfait, se présente bien plus souvent qu’il n’y paraît et qu’elle peut même être construite… Chaque fois qu’il y a adhésion, appropriation, une «prise de conscience pour soi» de la cause, de l’offre ou du projet d’un autre, nous touchons du doigt le ciel. Vibrations invisibles qui donnent à la vie une autre dimension.
Jean-Pierre BROUILLAUD Globe-trotter aveugle
Il n’y a pas de handicap, il n’y a que des différences. Le seul handicap que je connaisse relève du fait de ne pas accueillir l’autre tel qu’il est.
Hesna CAILLAU Expert sur l’interculturel auprès des entreprises
L’enthousiasme, en grec, veut dire «rempli d’énergie divine». A contrario, la plainte est une plaie par laquelle s’échappe cette précieuse énergie… Dans «émerveillement», vous retrouvez le mot «éveil»… L’étonnement est à mon sens le déclencheur du changement, car il ouvre grandes les portes de l’imaginaire et donc de la créativité. Puissions-nous remplacer de temps en temps nos «pourquoi et comment» par le «Ah» d’admiration!
Jean-Claude CARRIÈRE Écrivain, scénariste, observateur du monde
Que faire alors de cette petite étape qui est la nôtre? Comment nous situer? Laisserons-nous quelque chose? Avons-nous participé aux frais du voyage? Est-ce que nous avons tenté de l’améliorer, d’y apporter quelques petits bouts de paysage supplémentaire ou nous sommes-nous contentés de voyager?
Geneviève CHINCHOLLE-QUÉRAT Analyste jungienne, artiste, écrivain
Je crois à notre capacité d’évoluer, à devenir alchimiste de sa propre existence. Je crois au trésor caché au centre de l’être. Ce sont la vie et parfois les épreuves qui m’amènent à dégager la valeur du sens et des sens. «L’or est dans le fumier». Je travaille mes valeurs dans le quotidien, à travers la simplicité, la rencontre et la créativité.
Sylvie CROSSMAN Directrice des éditions Indigènes et écrivain
Pour un Aborigène, être au monde exige qu’on soit nomade et qu’on crée. Pour eux, d’ailleurs, le monde n’existe –au sens propre- que s’il est dansé, chanté ou peint. Autrement, il est à l’état latent, dans les ténèbres.
Boris CYRULNIK Neuropsychiatre, éthologue, écrivain
Le malheur fait baisser la tête, l’épreuve la relève. Car une épreuve culturellement et rituellement accompagnée –i.e. lorsque d’autres vous entourent affectivement et vous permettent de trouver un sens à ce que vous vivez-, nous apprend un sentiment de victoire. Une vie sans épreuves, c’est de l’eau tiède, ça nous apprend la vulnérabilité et la désidentification.
Véronique DESJARDINS Écrivain
Tout ce qui vient à vous, vient à vous comme un défi et une opportunité.
Ce qui t’advient, ne l’esquive pas.
Bernard ESAMBERT Ingénieur du Corps des Mines et financier
Une intense curiosité me permet d’avoir toujours l’esprit en éveil et d’échapper au confort, aux habitudes, au conservatisme.
Marc HALEVY Physicien de la complexité, philosophe de la spiritualité, écrivain
Le plaisir se prend. Le bonheur se reçoit. Mais la joie se construit… La joie est la conséquence de l’accomplissement de soi, de la réalisation de tous nos possibles intérieurs, de l’accomplissement de tous nos talents, de tous nos potentiels. Et, en nous accomplissant «du dedans», nous rayonnons et nous facilitons l’accomplissement et la joie de ceux qui nous entourent, comme par contagion.
Sébastien HENRY Créateur de ponts entre dirigeants et développement spirituel
La formation des décideurs doit absolument proposer une invitation à l’apprentissage de la sagesse…
Devise: S’exercer à être pour agir avec plus de justesse.
Charles Hervé GRUYER Créateur de la ferme biologique du Bec-Hellouin
Notre monde est en train de mourir… Mais un autre monde est en train de naître: tout autour de la planète, dans chaque village, chaque quartier, des personnes deviennent des explorateurs de l’avenir. Elles inventent des modes de vie inédits, de nouvelles manières de se nourrir, de se loger, de travailler, de se relier aux autres et à la nature.
Stéphane HESSEL Diplomate, ambassadeur et écrivain (décédé le 27/02/2013)
Faites preuve de responsabilité en vous engageant. Changez ce monde !…
François Régis HUTIN Journaliste et PDG du groupe Ouest-France
«Dire sans nuire, montrer sans choquer, témoigner sans agresser, dénoncer sans condamner.»
Eric JULIEN Géographe, fondateur de l’association Tchendukua
La seule orientation possible est d’avoir la paix en soi. Seuls comptent l’instant présent et le lien vécu. Pour le reste…
Marguerite KARDOS Linguiste, naturopathe, a diffusé les Dialogues avec l’Ange
Éveiller le secret du cœur était la vocation des thérapeutes sumériens. Rendre vivant le cœur. J’aime raviver en chacun ce feu, souffler sur les braises… Comment? En faisant feu de tout bois, en toute situation. Seul ce feu de l’Esprit nous rend vivants. Il entre dans notre vie par effraction, par bifurcation, par surprise.
Jacqueline KELEN Écrivain, conférencière
Le bonheur ici-bas n’est autre que vivre selon le Bien, acquérir la sagesse, élever son âme et contempler les réalités célestes, et aussi répandre autour de soi des semences de beauté et d’amour.
Mais l’on peut donner le goût de se mettre en route, de s’aventurer et de prendre le large. Pour moi, le plus précieux consiste à témoigner, pendant mon passage sur terre, de l’immense liberté créatrice impartie à l’être humain.
Magda HOLLANDER – LAFON Psychologue, écrivain et ancienne déportée
Je crois qu’en chaque être humain, il y a une parcelle de lumière. Mais j’ai compris que je ne pouvais appeler personne dans le meilleur de lui-même sans être moi-même libérée de mes propres blessures, de mes peurs, de ma violence.
Jean-Yves LELOUP Prêtre orthodoxe, écrivain, philosophe
C’est en demeurant attentif et vigilant qu’on rend la vie consciente.
C’est en aimant vivement et consciemment qu’on rend l’Amour présent.
Philippe LE RAY Sculpteur
Être amoureux de la vie qui nous entoure, de la nature, et de sa beauté…
Mickael LONSDALE Comédien de théâtre et de cinéma
Il faut souvent des temps de pause pour laisser s’inscrire un sentiment. C’est généralement par la lenteur que la spiritualité s’exprime, et non dans les choses hâtives. Quand vous croyez profondément en ce que vous dites, que vous êtes dans la concentration, vous trouvez le chemin du cœur.
Denis MARQUET Philosophe, thérapeute, romancier
Les artistes nomment cette expérience inspiration. Les spirituels appellent cela être relié. De fait, je suis alors en relation avec une puissance qui me dépasse. Le paradoxe étant que, dans le même temps, je me sens moi-même et présent au réel au plus haut point…
L’éducation représente une tâche très exigeante, qui demande de toujours grandir, en présence, en conscience, ainsi que de se laisser transformer par la relation à l’enfant.
Hassan MASSOUDY Calligraphe, écrivain
Dans mon œuvre, je veux installer la beauté afin qu’elle soit vivante…
Arnaud POISSONNIER Créateur du premier site français de microcrédits Babyloan.org
Ne prenez pas trop la vie au sérieux. De toutes les façons, vous n’en sortirez pas vivant !
Philippe POZZO DI BORGO Homme d’affaires dont l’histoire a inspiré le film Intouchables
Comme tous ceux qui nous ont précédés et qui nous ont permis d’être là, à notre tour, unissons nos pas afin d’entraîner ceux qui nous suivront et contribuer à l’humanité de demain…
Dans ce lâcher-prise de l’individu et de ses appétits, et dans sa curiosité et sa bienveillance à l’égard de l’autre différent et fragile, il va enfin considérer la création et sa beauté avec tendresse et respect. Il devient amour du monde et non pas appropriation du monde.
Florence QUENTIN Égyptologue, journaliste, écrivain
Il me semble que notre époque est dominée par la renonciation et l’abattement. J’aimerais donc transmettre ce qui lui manque tant, c’est-à-dire la confiance, l’enthousiasme (surtout pour les jeunes) et la volonté de ne pas renoncer. Résister, ne pas renoncer. Et garder, autant que faire se peut, l’enthousiasme, ce «transport divin» en soi, qu’il rayonne intensément dans tout geste, tout acte accompli, toute pensée.
Pierre RABHI Agro-écologiste, écrivain et penseur
Dieu, pourquoi as-tu créé cette espèce méchante à laquelle j’appartiens qui détruit tout, mais qui porte en elle les germes d’une existence magnifique si elle le souhaite de toute son âme?
Jacques ROCHER Président le la Fondation Yves Rocher
Face à ce monde, j’essaie de garder un regard d’enfant. Il n’y a pas d’âge pour l’émerveillement!…
Olivier ROELLINGER Grand chef étoilé et alchimiste de l’épice
Dans le voyage, l’important n’est pas la destination, mais le chemin. Je crois beaucoup au métissage, aux rencontres, à l’ouverture à l’autre, car pour recevoir, il faut en premier s’ouvrir. C’est ce que nous apprennent la cuisine et les épices. L’autre, le différent, ne nous appauvrit pas, il nous enrichit.
Émile SHOUFANI Curé de Nazareth, éducateur, chrétien arabe, homme de paix
La joie est mon héritage divin et je désire la transmettre!…
Annick de SOUZENELLE Théologienne orthodoxe, écrivain et conférencière
Nous devons aller vers notre être intérieur pour trouver les valeurs à l’intérieur de soi.
L’avoir n’aura de sens qu’en référence à l’être…
Nahal TAJADOD Écrivain franco-iranienne
C’est l’histoire de milliers d’oiseaux pèlerins qui partent à la recherche de leur oiseau roi, appelé Simorgh. Tout au long de ce périlleux et difficile périple, de nombreux oiseaux se fatiguent, certains meurent, d’autres ont peur, renoncent et abandonnent. Finalement, ceux qui arrivent auprès de l’oiseau roi voient qu’ils sont trente oiseaux, ce qui signifie en persan qu’ils se voient eux-mêmes (Simorgh signifie trente oiseaux).
Bertrand VERGELY Philosophe, enseignant et écrivain
Va, vis et deviens.
Le désir, la persévérance, le courage et la gratitude. J’aime les êtres qui s’engagent en se jetant dans le feu de l’action et de la vie. J’aime ceux qui savent persévérer une fois l’engagement pris. J’aime ceux qui savent faire face au danger. J’aime enfin ceux et celles qui savent remercier quand ils ont réussi et même quand ils ont échoué.
Enseigner, c’est donner envie. C’est être un passeur d’enthousiasmes et d’envies…Aussi la transmission n’est-elle qu’une longue passion, qu’un grand enthousiasme, qu’une grande envie déroulée à travers le temps et les êtres. Qui est passionné est passionnant. Qui est passionnant éveille et réveille la passion. Qui éveille et réveille la passion est un transmetteur.
Zia Inayat KHAN Chef spirituel de l’Ordre Soufi international
Vis chaque instant comme si c’était le dernier… Ne fais aucun acte, n’aie aucune parole,
*
10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange d'Elif Shafak - Flammarion (roman)
Recommandation d’Élodie, ancienne stagiaire, puis collègue et maintenant patronne de la librairie de fil en page:
Alors qu’elle vient de mourir, l’esprit de Tequila Leila persiste quelques minutes. Cette prostituée turque se rappelle des moments forts de son existence, de sa naissance dans la campagne anatolienne jusqu’à sa mort dans les bas-fonds d’Istanbul.
Son histoire croise la route d’autres femmes en marge de la société et aux destins singuliers, à travers lesquels on découvre la Turquie des années 50 à nos jours.
PLÉNITUDES - Merveilleuses pensées pour chaque jour de Rosette POLETTI et Barbara DOBBS - Ed. Jouvence
Émetteur du florilège: François C.
Être présent à l’instant
Chaque situation de vie comporte des possibilités d’apprendre, de changer et de croître.
Chaque moment de vie, chaque rencontre, chaque acte peuvent être porteurs de sens. Nul ne saura jamais l’importance d’un sourire, d’une parole échangée, d’un acte de bonté.
S’avancer, mains ouvertes vers ce qui vient, faire confiance, être attentif à ses croyances limitantes, à ses dépendances, à ses certitudes, à ses jugements et s’en défaire, voilà le chemin qui conduit au cœur de la vie!
Se lancer, voilà l’expression centrale! Cela veut dire accepter cette position inconfortable, cette situation d’incertitude comme faisant partie de l’aventure de la vie.
Lâcher prise, se désencombrer
Être pleinement humain, c’est accepter de ne jamais «posséder la vérité», c’est être en recherche, c’est pouvoir se remettre en question, c’est oser aller de l’avant.
Sois sûr que la plus grande chose de la vie, ce n’est pas de vivre, c’est de (re)naître constamment pour ne pas être «vieux»!
Le seul remède au ressentiment, c’est le lâcher-prise! C’est décider que l’essentiel, c’est la paix de l’esprit, la sérénité, la présence à l’instant.
Chaque personne peut vivre dans la joie, l’amour et la paix intérieure, en lâchant prise du passé, des regrets, des offenses et de l’amertume.
Changer ses pensées
La vraie vie est ouverture, échange et accueil.
Quelle que soit la difficulté à vivre d’un être humain, le changement est possible jusqu’à son dernier souffle ; à n’importe quel moment, il peut «s’éveiller» et donner du sens à sa vie, trouver une signification aux événements qu’il traverse.
Ce ne sont pas les événements qui «causent» la tristesse, la peur, la honte ou la colère, mais leurs interprétations, ce qu’on se raconte à leur sujet.
Oser… Faire autrement, penser autrement, questionner les règles établies, c’est vivre une vie choisie plutôt qu’une existence étriquée!
Accepter ce qui est
«Vivre» plutôt qu’exister, c’est «accepter sa vie», c’est choisir de vivre chaque instant en faisant le maximum de bien au maximum de gens, avec joie et en ayant le minimum d’attentes à leur égard.
Toute vie humaine est une suite d’étapes, de moments de peine et de moments de joie, de stabilité et de changements, de stagnation et de croissance.
Accepter ce qui est, c’est le secret de toutes les renaissances, de tous les progrès, de toutes les découvertes.
Que de drames psychologiques on pourrait éviter si l’on savait écouter, partager, dire et expliquer!
Personne n’a le droit de juger la trajectoire de vie de qui que ce soit car il y a tant d’inconnues, tant d’éléments qui forgent un destin, comme la génétique, la généalogie, l’éducation, les circonstances, les rencontres, la présence ou l’absence de spiritualité.
La vie… se présente à chacun de nous avec cette invitation à être tout ce que l’on peut être en tant qu’individu unique et irremplaçable dans un instant unique et fugace!
Prendre la responsabilité de sa vie
Chacun est concerné par l’avènement d’une société plus humaine et plus juste. Si ce n’est pas vous, qui? Si ce n’est pas aujourd’hui, quand? Si ce n’est pas ici, où?
Prendre le pouvoir sur sa vie, cela commence par une intention, puis par une décision suivie de petits pas dans la direction choisie.
Toute vraie relation comprend deux personnes qui ont si possible quelque chose à donner, quelque chose à offrir: une présence positive, une capacité d’écoute de l’autre, une ouverture à ce qui est différent, à ce qui est inattendu, une absence de préjugés et de critiques vis-à-vis de l’autre, de celui qu’on espère rencontrer.
Prendre le pouvoir sur sa vie, c’est accepter son passé, l’empêcher de contrôler notre vie. Chaque jour, chaque nouveau matin représente une nouvelle possibilité de changer quelque chose, d’avancer ou de décider.
Le vrai pouvoir n’est pas un pouvoir sur les autres, cela n’a rien à voir avec le contrôle ou la manipulation. C’est une qualité intérieure qui inclut la sensibilité, la tendresse et la compassion pour soi-même et pour ceux qui nous entourent.
S’engager
Il y a une abondance d’opportunités ; par contre, il y a une pénurie de gens capables de les saisir, de s’engager et de risquer.
Modifier quelque chose dans sa vie implique une démarche intérieure: prendre conscience de ce qui est à changer, clarifier le résultat qui est à créer, reconnaître ses propres ambivalences et ses craintes à propos du changement.
Tout engagement comporte un risque, c’est un pari sur l’inconnu.
Se posent alors les questions suivantes:
Devant toutes les souffrances, les violences et les dégradations, une question se pose: comment puis-je m’engager pour qu’elles diminuent?
Persévérer
Quoi qu’il se produise dans ma vie, je saurai y faire face. J’apprendrai, je grandirai et je trouverai un moyen d’enrichir ma vie à partir de cette difficulté.
L’être humain est fait pour être «en route». Il est fait pour croître et pour se dépasser.
Prendre la responsabilité de sa souffrance, l’accueillir, l’apprivoiser, la transmuter par cette alchimie extraordinaire qui permet de se servir du malheur pour donner du sens à sa vie!
Persévérer, c’est accepter, assumer et transformer ce qu’il nous est donné de vivre.
Donner du sens à sa vie
Rien n’est jamais joué, rien n’est totalement prévisible! À tout instant, tout peut basculer dans une direction inattendue! À nous d’y donner une signification.
La vie n’est jamais absurde, elle nous invite à être tout ce que l’on peut être en tant que personne unique et irremplaçable.
Donner du sens à sa vie, c’est aussi et surtout donner du sens à chaque instant vécu, à chaque minute de vie, c’est vivre en état d’éveil.
À n’importe quel moment, jusqu’à son dernier souffle, l’être humain peut «s’éveiller» et donner du sens à sa vie.
Vivre dans la gratitude, la confiance et l’humilité
Vivre pleinement, ce n’est pas accomplir de grandes choses, c’est de faire en pleine conscience ce que l’on peut, là où on se trouve.
On peut d’instant en instant, célébrer ce que la vie nous offre, remercier, partager, croire en soi, faire confiance, s’ouvrir à ce qui est plus grand que nous et parvenir plus souvent à la sérénité et à la joie.
Vivre, c’est avoir à lâcher prise, à quitter, à perdre, à dire souvent «bonjour» et «adieu» aux gens, aux lieux et aux situations.
Se renouveler, c’est être capable de se laisser remplir par la gratitude, d’ouvrir ses yeux et son esprit à tout ce qui naît, à tout ce qui vit autour de nous, et être dans la joie pour cette possibilité qui est la nôtre d’en être cocréateur.
Connaître l’amour inconditionnel et la compassion
Être concerné par l’autre, faire de chaque contact humain une vraie rencontre dans laquelle l’autre est accueilli, écouté, accepté, cela peut donner du sens à toute vie.
Aimer, c’est être ouvert à l’autre, c’est être là pour lui, pour l’écouter, pour l’encourager et pour l’accompagner.
Être concerné par l’autre, c’est ce qui peut donner une signification profonde, un sens à chaque instant de vie.
À la fin de notre vie, nous n’emporterons rien avec nous. Il ne demeurera de notre passage que les liens que nous aurons créés et l’amour que nous aurons donné.
Jamais on ne saura à quel point un sourire, une parole et un acte d’amour accompli dans l’instant qui passe peuvent être importants pour quelqu’un qui se trouvait là.
L’écoute réelle va droit à l’être, elle est un don: le don d’être là, d’être présent.
Perdre, c’est passer par une crise, c’est aussi pouvoir en sortir plus riche, plus fort, plus apte à la compassion envers les autres.
La joie se trouve dans les relations que nous créons, dans l’amour partagé, dans l’amitié et dans la compassion.
Vivre dans l’espérance
L’espoir imagine ce qui n’a pas encore été vu, trouve des options et garde une vision des possibles.
Ne parlez pas de défaites, utilisez des mots comme foi, victoire et surtout espérance.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’une des caractéristiques de celui qui espère, c’est qu’il est capable d’attendre, de repousser les assauts du désespoir. C’est dans cette capacité d’attendre que le futur a une chance d’émerger.
Plus votre espérance est grande, plus vous donnez du pouvoir à ce qui peut croître en vous.
Espérer, c’est voir la petite pousse qui germe et imaginer déjà le chêne qu’elle peut devenir.
Espérer, c’est s’ouvrir au miracle, à l’inattendu, à ce qui pourrait être.
Plus l’espoir d’atteindre un but est grand, plus on agit en vue de l’atteindre.
Atteindre l’émerveillement et développer sa dimension spirituelle
Développer sa dimension spirituelle, c’est se relier à ce besoin intérieur de vivre une vie signifiante, une vie qui vaut la peine d’être vécue et, au besoin, de s’ouvrir à la dimension de la transcendance.
Saisir chaque instant dans toute sa splendeur, s’émerveiller de tout.
Être disponible à l’événement, à l’autre, à la vie et «cueillir» tous les moments de joie qui fleurissent sur nos routes!
Dépasser la solitude existentielle, c’est reprendre contact avec le Tout-Autre, quel que soit le nom qu’on Lui donne.
S’émerveiller, c’est tout d’abord revêtir les choses de beauté, puis les contempler silencieusement.
La meilleure recette pour ne jamais se sentir vieux, c’est de cultiver la capacité de s’émerveiller.
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DEVENEZ STRATEGE DE VOTRE VIE d'Olivier BABEAU - Ed J-C Lattes
Émetteur du verbatim : François C.
Lutte pour la survie / C’est notre intérêt… qui nous intéresse véritablement! / Chacun plie son propre parachute avant le saut / La rivalité est inscrite au cœur de notre vie / La vie semblable à une immense vente aux enchères / Prendre la bonne décision dépend souvent d’une prise de recul face à un problème.
Ch. 1 Voyez la vie de façon stratégique
La stratégie est au cœur de votre vie
La bonne échelle sur le bon mur au bon moment avec la bonne personne.
Stratégie: l’ensemble des pratiques et méthodes qui nous permettent de déterminer nos objectifs et de les atteindre.
Du guerrier au courtisan: la longue histoire de la stratégie
. le stratège militaire: Sun Tzu
. opportuniste et arriviste: le Prince machiavélien
. expert en dissimulation: le courtisan.
Pourquoi les maîtres en stratégie d’aujourd’hui portent un costume?
Dans quelle activité devons-nous investir nos ressources?
Quelle position souhaitons-nous occuper dans ces activités?
Quelles sont les opportunités et les menaces de notre environnement?
Quelles forces et quelles faiblesses sont les miennes face à cet environnement? Comment dois-je organiser ma vie pour atteindre mes objectifs?
Qu’est-ce qui est stratégique dans notre vie?
Vous êtes (presque toujours) responsable de ce qui vous arrive/de décisions en décisions, nous devenons ce que nous choisissons d’être/l’effet papillon: le moindre micro-événement aujourd’hui peut, par ricochets, changer notre vie de fond en comble.
Passer à côté d’un chef d’œuvre: le dur métier d’éditeur.
Provoquer les événements, forcer le destin, aller à la rencontre des choses.
Trois critères simples de décision stratégique: durée, coût, réversibilité de ma décision (caractère stratégique faible, moyen, fort).
Ch 2 Quel est mon but? l’objectif stratégique
L’entreprise et ses mille et un buts
La question du sens: une vie, mille buts
32 850 jours d’existence.
Rien de pire qu’une existence vécue sans rêve.
La véritable alternative: l’ennui ou la passion.
RSE : sens de l’engagement à long terme, respect de son entourage.
Vision/objectifs généraux/moyens employés pour atteindre les objectifs.
Ch 3 Où suis-je? le diagnostic stratégique
Comprendre son environnement: les conditions de la survie
Lost in translation: perdus dans un monde étranger.
Les 4 dimensions de l’environnement (PEST)
Politique, économique, social, technologique.
L’analyse de l’environnement
Chaque fois, les événements prennent les caractéristiques soit d’une menace, soit d’une opportunité.
Les facteurs clés de succès.
L’environnement interne: les forces et faiblesses.
Le temps, le réseau social, le patrimoine culturel.
Capacité à se concentrer longtemps, à suivre un objectif sur la durée, goût pour l’étude, audace.
L’art de transformer les menaces en opportunités et ses faiblesses en forces: déterminer sa capacité stratégique «Dans quelle mesure et de quelle façon puis-je atteindre mon objectif?»
Ch 4 Que faire? le moment périlleux du choix stratégique
Mettez votre stratégie de vie à plat
Nos cinq domaines d’activité stratégique (DAS): vie professionnelle, familiale, amicale, sentimentale, culturelle.
Pour chaque activité parmi ces cinq DAS, êtes-vous capable de déterminer un objectif? d’évaluer votre degré d’atteinte de votre objectif?
Choisissez vos activités
Importance de l’investissement dans chaque activité.
Être cohérent dans son choix d’activité.
La matrice attraits (bas, moyen, fort) - atouts (faible, moyen, fort) pour choisir une activité/les opportunités primaires sont les plus intéressantes/opportunité secondaire/se détourner des opportunités tertiaires.
Que veut-on faire? (valeurs et aspirations).
Que peut-on faire? (forces et faiblesses, ressources).
Que devrait-on faire? (opportunités/menaces environnement).
Qu’est-on autorisé à faire? (pressions des parties prenantes).
Gérer sa vie comme un portefeuille d’activité
Matrice d’analyse de portefeuille personnel d’activités: force de la position concurrentielle (atout possédé) / importance du gain réel ou potentiel associé à l’activité
Étoile ; dilemme ; vache à lait ; poids mort.
Notion de coût d’opportunité = la perte virtuelle que l’on fait lorsque l’on alloue ses ressources à une activité moins productive qu’une autre.
La roue tourne. Le cycle d’évolution des activités. Le cas d’un portefeuille personnel d’activités déséquilibré.
Construisez un avantage concurrentiel soutenable
Les 3 stratégies: prix, sophistication, focalisation/niche.
Représentation schématique de la relation inverse entre temps travaillé et prix de l’heure travaillée pour un même niveau de revenus.
Dilemme haut revenu et haut risque et bas revenu et bas risque.
Quel niveau de gain minimum voulons-nous pour quel niveau de risque?
Les conditions de création d’un avantage concurrentiel: la compétence distinctive/la rareté fait la force/la non imitabilité.
La qualification n’est une garantie de haut revenu que si elle est associée à une vraie rareté.
Pour faire durer son avantage concurrentiel, il n’existe pas d’autre solution efficace que de l’adapter en permanence.
Trouver son marché: ciblage, positionnement, marketing mix/la cohérence du mix.
Un chômeur est une entreprise sans clients.
L’étalonnage ou le benchmarking/la diversification de ses atouts.
La stratégie de niche/conformité n’est pas conformisme.
Ch 5 Comment faire? mettre en œuvre sa stratégie au quotidien
Sachez transformer la domination à votre avantage
Processus d’établissement d’une cartographie des parties prenantes:
a) établir la liste des gens qui vous environnent ;
b) déterminer le degré de convergence de leur intérêt par rapport au vôtre ;
c) déterminer le pouvoir qu’ils peuvent exercer sur vous ;
d) classement des parties prenantes en quatre groupes : les adversaires dominés, les adversaires dominants, les alliés dominés, les alliés dominants.
Quatre facteurs qui font que quelqu’un a du pouvoir: la position dite de «marginal-sécant» ; la possession d’une expertise ; la place dans le système d’information ; la maîtrise des règles.
Situations de répartition des pouvoirs déséquilibrée /offreurs nombreux, acheteur unique ; offreur unique, acheteurs nombreux (monopole).
Quelques conseils politiquement incorrects mais stratégiquement efficaces
Soyez égoïste!
Soyez hypocrite/la société est une mise en scène: comment être un bon acteur.
Parlez aux gens leur langue: culture et empathie.
N’ayez pas les goûts de tout le monde.
Optimisez l’utilisation de vos ressources
Bien gérer son argent et son temps.
Le syndrome du «stuck in the middle», autrement dit «coincé au milieu».
Chaque entreprise se bat pour qu’aucune journée ne soit jamais la dernière.
Les sept petites leçons de stratégie de l’empereur
- Ne faites pas l’économie de bases solides.
- De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace.
- Retourner les menaces à son avantage et endurer la traversée du désert.
- Adapter en permanence sa stratégie.
- Être le meilleur ne suffit pas. «Bien, bien, mais a-t-il de la chance?»
- Savoir jouer le tout pour le tout.
- Les faiblesses peuvent être surmontées.
Épilogue: votre vie comme une entrepriseJe sais parfaitement que l’essentiel dans la vie «est invisible pour les yeux» comme écrivait Saint-Exupéry… Cependant, quel que soit notre idéal, il a toujours besoin d’une saine gestion pour grandir et s’épanouir… Même sans aller jusqu’à des vies extraordinaires ou spécialement remarquables, il faut tout simplement beaucoup de stratégie accompagnée de réalisations dans la direction choisie pour vivre une vie heureuse et épanouie d’être humain.
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