La saison des mangues de Cécile Huguenin
 Quand l’Inde, puis l’Afrique viennent nous faire rêver…
Anita vit à Paris, seule, abandonnée par un mari placé à l’hôpital Saint-Anne et par sa fille partie en Afrique. Elle ne retrouve plus en elle, l’indienne qu’elle était quand elle a rencontré François lors de son voyage Angleterre-Inde, effectué quelques années plus tôt, à la mort de son père.
Rhadika, sa mère, était une jeune femme quand elle fut mariée à un major anglais qui l’a ramenée à Londres l’obligeant à s’intégrer et à oublier toutes les traditions de son pays, l’Inde.
Mira, la fille d’Anita, ne se retrouve pas dans ses origines mi-indiennes, mi-françaises et décide de partir en Afrique, ce pays qui l’a toujours fascinée.
Quand l’Inde, puis l’Afrique viennent nous faire rêver…
Anita vit à Paris, seule, abandonnée par un mari placé à l’hôpital Saint-Anne et par sa fille partie en Afrique. Elle ne retrouve plus en elle, l’indienne qu’elle était quand elle a rencontré François lors de son voyage Angleterre-Inde, effectué quelques années plus tôt, à la mort de son père.
Rhadika, sa mère, était une jeune femme quand elle fut mariée à un major anglais qui l’a ramenée à Londres l’obligeant à s’intégrer et à oublier toutes les traditions de son pays, l’Inde.
Mira, la fille d’Anita, ne se retrouve pas dans ses origines mi-indiennes, mi-françaises et décide de partir en Afrique, ce pays qui l’a toujours fascinée.
Ce roman qui est en fait un voyage sur trois générations, nous fait découvrir des paysages, des senteurs… Ces trois femmes partagent leurs volontés, leurs caractères et les différentes émotions qui les traversent. Un régal! 
Fiche de lecture de Marion Bet, étudiante:
\_La Saison des Mangues est un roman aussi métissé que ses personnages. Cécile Huguenin nous emporte aux confins de trois continents, dont l’assemblement est comme une trinité magique : l’Occident, l’Inde, l’Afrique. Sur ces terres, des femmes, qui se confrontent à l’exil, se forment aux fantasmes et aux folies de la tradition ; des êtres « en mal de repères sur cette terre étrange » et qui, livrés à eux-mêmes dans un parcours à la fois erratique et initiatique, sont en quête de leur propre identité. Anita, qui cherche en elle l’Indienne recueillie, Radikha, qui lutte en étrangère et succombe au cancer des mots refoulés, Laurent de Laurentis, eau dormante qu’une rencontre arrache à son assoupissement ; Mira enfin, en perpétuelle fuite d’elle-même, qui choisit de vivre au rebours de l’ancestral et payera le prix de cette désincarnation ; tous se confrontent à la même énigme personnelle : qui suis-je ?
Mais surtout, ce style. Cécile Huguenin est comme son personnage, collectionnant les mots, les « \[attrapant\] à l’oreille comme on saisit au passage une mélodie nouvelle et plaisante, les \[roulant\] dans sa bouche, les \[suçant\] comme des bonbons, en \[cherchant\] la saveur et \[laissant\] s’entasser dans sa mémoire ces trésors secrets ». Il y a cet art du détail, cette lucarne ouverte sur les sens et les parfums ; l’écriture, merveilleusement corporelle, sert de couloir sensitif. Cécile Huguenin a quelque chose d’Ahmadou Kourouma, et tout se passe comme si les mots nous faisaient goûter aux choses, entre « les cristaux de sel qui crissent sous la spatule », le « claquement rythmé de la pâte à chapatis » et les cheveux massés « à l’huile de sésame tiède ». Les paroles s’écrivent dans un style incantatoire, parfois merveilleusement répétitif et formulaire, comme une litanie du Gange, avec un sens de l’image simultanément juste et surprenante – les « yeux couleur de pluie des mers du Nord », les pensées incarcérées « dans le parloir de la mémoire ». Il s’agit de rendre la prose aussi ondulante qu’une étole ; aussi courbe qu’une femme, pour qu’elle épouse le crespelage de la pensée.
Il fallait cette écriture pour sublimer la merveilleuse atmosphère de ce roman, irrigué de magie et de sacré, où les illusions, les rêves nocturnes, les griots et les contes ont aussi quelque chose à dire du monde. Cécile Huguenin, devenue thaumaturge de l’âme et de l’identité, renoue avec la tradition du roman initiatique en dépeignant l’entrelacs des destinées, et formule à travers leurs différences la liturgie de l’espoir.\_