Mai 68
Mai 68 par celles et ceux qui l’ont vécu, coordonné par Christelle Dormoy-Rajramanan, Boris Gobille et Erik Neveu (Les éditions de l’Atelier - 29.90€)
Mai 68, cinquante après… L’événement génère encore beaucoup de discours - des procès (« C’est la faute de 68 ! »), des confiscations (les leaders s’en appropriant le sens), des raccourcis (réduisant le mouvement à sa seule composante étudiante) - mais qui sait comment cet épisode extraordinaire est entré dans la vie de millions de personnes ordinaires ? Pour sortir de l’oubli cette part essentielle de l’histoire, les Éditions de l’Atelier et Mediapart ont lancé de juin à septembre 2017 un vaste appel à témoignages. Plus de trois cents acteurs anonymes de Mai- Juin 1968 y ont répondu, en envoyant des textes, des photos, des documents… Enfant de la banlieue rouge, collégienne des beaux quartiers en blouse, étudiant algérien en art dramatique, ajusteur, professeur de collège, opératrice des PTT, monteuse stagiaire dans le cinéma, métallo d’une usine automobile, appelé du contingent, aumônier de jeunes, technicien du son à l’ORTF, directeur de la maison de la culture, cheminot… Reliés les uns aux autres, leurs récits forment une véritable fresque : barricades du Quartier latin, occupation d’usines, rébellion au lycée contre l’interdiction pour les filles de porter le pantalon, première manifestation, contestation d’un chef autoritaire, demande d’augmentation de salaires, premières prises de paroles en assemblée générale, premier pot au café… L’élan émancipateur de ce qui fut vécu durant ces semaines mémorables s’incarne de manière polyphonique, à la fois intime et politique. Ces pages forment la trace précieuse, inédite à cette échelle, de ce que fut Mai 68. Un moment d’histoire dont le souffle a transformé des vies. Un passé si fort qu’il travaille encore le présent.
33 jours qui ébranlèrent la Sorbonne de Jean-Philippe Legois (Syllepse - 15.00€)
La Sorbonne, c’est à la fois l’alma mater, le coeur vibrant de l’ancien régime universitaire et un des nombreux centres des « événements de 1968 ». Occupée pendant 33 jours par les étudiant-es, les enseignants-es et les les non-enseignant-es, la Sor- bonne est au coeur de la contestation du système uni- versitaire et de la société tout entière. La vieille Sor- bonne n’y survivra d’ailleurs pas. Les 33 jours d’occupation ne viennent pas de nulle part. C’est à la Sorbonne que le syndicalisme étudiant tente des expériences de démocratie directe, revendique le « pouvoir étudiant », c’est là que trouvent refuge les dissidences de gauche. C’est vers la Sorbonne occupée par la police le 3 mai que convergent les manifestations. Durant 33 jours et 33 nuits d’occupation, étudiant-es et enseignant-es, inventent une autre université.La Sorbonne s’organise, assure sa protection avec un service d’ordre, nourrit ses occupants, soigne ses blessés. Mais rien ne sera plus comme avant.
Sous les pavés, les chansons de Stan Cuesta (Glénat - 35.00€)
Sous les pavés : une anthologie des airs rebelles et engagés ! De Ah ! Ça ira, en 1790, à Fight the Power de Public Enemy, 200 ans plus tard, il y a toujours eu une chanson « engagée » ou « contestataire » qui dénonce, critique ou défend une cause. En choisissant 68 chansons qui ont marqué les esprits et leur temps un peu partout à travers le monde, Stan Cuesta propose un voyage dans l’histoire de la chanson populaire mondiale sous un angle original, celui de la contestation, pour célébrer « l’esprit de mai 68 », moment clé d’un désir de changement politique et social en France, alors que parallèlement, de l’autre côté de l’Atlantique, la colère monte contre la guerre du Vietnam. Chaque chanson est replacée dans son contexte historique, social et, bien sûr, artistique. Au fil de ces évocations, on croise aussi bien Boris Vian que Bob Dylan, Léo Ferré que John Lennon, Jacques Dutronc que Colette Magny, The Cash ou NTM… Mais ce livre sera l’occasion de le rappeler - d’où viennent ou à quel combat correspondent exactement Bella Ciao ou Le Chant des partisans, What’s Going On ? ou Sunday Bloody Sunday, on les écoute et on les chante toujours, car elles sont immortelles. Et elles finissent par définir leur époque de façon plus immédiate et sensible que ne pourront jamais le faire tous les livres d’histoire.
Les années 68 de Patrick Rotman et Charlotte Rotman (Seuil - 35.00€)
Les années 68 raconte de Gaulle et Guevara, Godard et les Rolling Stones, les yéyés et les hippies, Sartre et Ho-Chi Minh, les révoltes étudiantes et les grèves ouvrières, la guerre du Viêt-nam et le Printemps de Prague, les situationnistes et les Black Panthers, le cinéma et le mouvement des femmes, Woodstock et la bande à Baader. Les années 68 offre une promenade dans le temps, du début de l’escalade américaine à ola chute de Saigon, de la guerre des Six Jours à celle du Kippour, des premiers refrains des Beatles à leur dispersion, de la pilule à l’IVG. Les années 68 propose un grand voyage de Cuba à Prague, de Lisbonne à Pris, de Berkeley à Nanterre, de Berlin à Washington, de Santiago à Katmandou. Les années 68 est un « livre-somme » qui par le texte, l’image, le dessin, l’affiche, le graffiti, restitue le lyrisme et la violence d’une époque inventive, entre espérance et désillusions. Les années 68 tout ce que vous voulez savoir et voir sur les années qui ont changé le monde.