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Clin d'œil de la semaine

Les communs

À l’occasion de notre rencontre organisée le 17 juin avec les éditions C&F et Hervé Le Crosnier, découvrez des ouvrages sur les communs!

Le retour des communs & la crise de l’idéologie propriétaire de Benjamin Coriat (Les Liens Qui Libèrent Editions - 21.50€)

Alors même que la notion de droits «exclusifs» reconnus au propriétaire individuel connait depuis quelques trois décennies une phase de durcissement et d’extension continue à de nouveaux objets (vivant, logiciels, semences, médicaments, savoirs traditionnels,….) on assiste, comme s’il s agissait d une «contre-tendance», à la montée de revendications et de pratiques pour mieux garantir différents types de «communs» conçus et administrés par des collectifs d’acteurs aux configurations multiples.

C’est ainsi que les «communs», qui consistent non en une négation du droit de propriété mais en des formes nouvelles de partage et de distribution des attributs de ce droit (sous la forme de droits d’accès, d’usage, de prélèvement …) entre différentes parties prenantes, connaissent aujourd’hui un formidable regain. Les nouveaux communs qui tirent leur origine de formes très anciennes de droits «communaux» (garantissant l’accès à l’eau, aux pâturages, aux moulins à grains pour les communautés villageoises…), ouvrent ainsi des espaces neufs et permettent de repenser radicalement le droit de propriété tel qu’il était conçu et prévalait jusqu’ici. Des logiciels libres aux licences creative commons permettant l’accès et le partage des créations artistiques ou scientifiques au plus grand nombre, des plateformes ouvertes permettant l’autopartage des biens les plus variés aux garderies auto-gérées… Les communs se présentent aujourd’hui comme autant de solutions à la crise de l’idéologie propriétaire et à l’exclusivisme qui lui sert de fondement.

Repenser les biens communs de de Béatrice Parance, Jacques de Saint Victor (CNRS - 25.00€)

L’eau, l’air, les ressources naturelles et les fonds marins, certains médicaments, le spectre hertzien, le numérique… peuvent être analysés comme des “biens communs”. Nécessaires à tous, il convient d’en offrir l’usage à chacun. Mais par quels outils? Si, au Moyen-Age, il existait des biens communaux et des droits d’usage, comme celui des forêts, le droit moderne occidental a fait de la propriété, publique ou privée, la pierre angulaire de tous les rapports entre les personnes et les choses. Après la chute du Mur, la privatisation des biens a même fini par devenir le dogme. Avec parfois des dérives dramatiques: ainsi, en Bolivie, la privatisation de l’eau au cours des années 2000 a eu pour conséquence de soulever une véritable révolte des populations locales. Suite à la “guerre de l’eau” dite de “Cochacamba”, cette ressource y est désormais un bien commun, et la constitution bolivienne est une des premières à reconnaître cette notion. Comment régler les droits d’accès et la protection de certains biens que l’on considère comme essentiels pour la survie de l’espèce! Quels mécanismes juridiques utiliser pour en protéger et en partager l’accès? Si penser les biens communs est une absolue nécessité, c’est aussi une impasse intellectuelle de notre droit, qui ne dispose pas de réponses satisfaisantes dans ses catégories classiques. Le droit doit donc, de toute urgence, se réinventer. Telles sont les ambitions de cet ouvrage.

En communs: Une introduction aux communs de la connaissance de Hervé Le Crosnier (C&F éditions - 19.00€)

Les connaissances sont des ressources sensibles: leur partage permet de réaliser la paix et les autres droits fondamentaux. Au contraire, leur transformation en biens économiques privés dans une «économie de la connaissance» est source d’exclusion, de restriction des savoirs et de limitation de leur circulation. Une longue tradition d’étude des communs matériels existe souligne le rôle des communautés pour la gestion de ressources finies impliquant un usage dit rival. Le numérique introduit quant à lui une opportunité nouvelle par son caractère additif et multipliable. Sensibiliser et assurer la gestion et le partage des connaissances, alerter des risques et méthodes d’enclosure, définir le faisceau de droits adapté, ouvrent de nouvelles perspectives portées par de nombreux mouvements issus des transformations numériques de la société (logiciels libres, creative commons, accès libre aux publications scientifiques, etc.). Dans ce recueil de ses articles publiés au cours de ces dernières années, Hervé Le Crosnier trace les contours d’une approche ouverte et coopérative des savoirs.

Une victoire face aux multinationales: Ma bataille pour l’eau de Paris de Anne Le Strat (Les Petits Matins - 17.00€)

Comment une jeune femme d’à peine plus de 30 ans se retrouve-t-elle à lutter contre des multinationales, de puissants lobbys et bon nombre de politiques? C’est ce que nous raconte ici la jeune femme en question, Anne Le Strat, principale actrice de la remunicipalisation de l’eau à Paris. Lorsque le Conseil de Paris décide de remunicipaliser l’eau de la capitale, en 2008, la gestion de cette ressource est assurée par les groupes Veolia et Suez. Un système de délégation au privé vieux de 25 ans, souvent critiqué pour son coût, mais surtout pour son opacité financière et l’absence de maîtrise par la collectivité. Cette décision est l’aboutissement d’une bataille politique entamée lors du premier mandat de Bertrand Delanoë (PS) à la mairie de Paris (2001-2008). Anne Le Strat est alors une nouvelle élue écologiste. Ayant quitté ses fonctions d’adjointe au maire en avril 2014, elle révèle ici pour la première fois les coulisses de cette bataille. Au fil de son récit, elle détaille les différents jeux d’influence, ouverts ou souterrains, des protagonistes: les entreprises, les politiques, les médias, la technostructure… Au-delà du cas de l’eau parisienne, elle propose une passionnante réflexion sur les conditions de réalisation d’une réforme au nom du bien commun. Faire de la politique aujourd’hui, confronter ses idées au réel, mettre en oeuvre ses convictions est encore possible: telle est la morale qui se dégage de cette aventure.

Et bien d’autres idées à la librairie…